Escadre de la Baltique 1854 Napoléon III Åland Bomarsund
Les effets de la guerre en Ukraine et de la crispation entre les États membres de l’OTAN de la région et la Russie se déploient sur la mer Baltique. Les attaques sur les gazoducs Nordstream ainsi que les dégradations sur les nombreux câbles sous marins présents en mer Baltique en sont des illustrations concrètes.
3 avril 1854. L’ Angleterre et la France déclarent officiellement la guerre à la Russie.
Londres et Paris promettent de respecter le commerce et la navigation des personnes privées. Les obus seront dirigés exclusivement contre les bâtiments et installations appartenant au gouvernement ennemi.
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Le gouvernement russe, par l’intermédiaire du ministre des finances, déclare que tous les bateaux appartenant aux nations ennemies qui se trouvent dans les ports russes peuvent dans un espace de temps de six semaines compléter leur approvisionnement, terminer leurs réparations, et quitter sans obstacle les ports russes.
L'opération franco-britannique est conçue comme une action de diversion du théâtre principal qui se trouve en mer Noire. Elle vise à s'attaquer aux défenses de Saint-Pétersbourg, capitale de l'Empire russe mais a été finalement détournée de son but initial.
Au cours des mois de mars et d'avril 1854, l'escadre française de la Baltique est formée à l'Arsenal de Brest sous le commandement du vice-amiral Parseval-Deschênes. Elle embarque l'infanterie et l'artillerie de marine. Cette escadre met 50 jours pour atteindre l'embouchure du golfe de Finlande.
À la fin juin, les navires britanniques et français font une reconnaissance vers Kronstadt sans parvenir à engager le combat avec la Flotte de la Baltique russe. Les chefs de l'expédition décident alors de la mener vers les îles Åland.
Alors que la première bataille peut se résumer à un bref duel d'artillerie, la seconde confrontation a une tout autre ampleur. À la fin de juillet 1854, une flotte britannique de 25 navires vient entourer la forteresse en attendant l'arrivée des troupes françaises de débarquement. Les défenseurs autant que les attaquants savent que le fort ne peut pas être vaincu par les forces navales seules. En conséquence, les forces russes ont exécuté des destructions préalables dans les campagnes environnantes afin d'empêcher un siège plus que probable par les Franco-britanniques.
À partir du 8 août 1854, des troupes sont débarquées. Le contingent français est principalement constitué de deux bataillons renforcés du 51e régiment d'infanterie de ligne et d'un régiment de marche d'infanterie de marine. Les Français installent une batterie d'artillerie face à l'une des tours avancées tandis que les Britanniques font de même face à la seconde.L'attaque débute le 13 août 1854. Alors que l'artillerie pilonne la tour auxiliaire de Brännklint, l'infanterie française l'attaque. Ses défenseurs se trouvent dans une position désespérée et replient l'essentiel de leurs forces au fort principal, ne laissant qu'un petit détachement en arrière pour superviser la démolition de la tour. Cependant les troupes françaises réussissent à la prendre avant qu'elle ne soit démolie, ce qui ne la sauve pour autant. Le 15 août, l'artillerie russe ayant ouvert le feu, un coup de canon atteint les magasins à poudre de la tour. L'explosion qui suit provoque sa destruction.
La seconde tour, Notvik, est également perdue le 15 août après que les Britanniques ont placé des canons de marine de gros calibre sur une colline qui lui fait face. Après huit heures de bombardement, ils réussissent à créer une brèche dans la fortification. Après la perte de la plupart de ses canons, le commandant de la tour se rend aux forces britanniques et françaises.
Bombardement et prise de la ville de Bomarsund.Le bombardement de la forteresse principale commence le même jour. Avec seulement quelques canons en mesure de tirer en direction des navires, les Russes espéraient que les Français et les Britanniques attaquent sur terre. Néanmoins, la poursuite du bombardement le 16 août, sans indice d'un débarquement, il devient évident pour le commandant russes que les Britanniques et les Français ont l'intention de réduire la forteresse par un feu d'artillerie. La situation étant sans espoir, Bomarsund se rend le 16 août 1854. La reddition rapide des Russes surprit les attaquants. 2 000 hommes mettent bas les armes et se constituent prisonniers.
Le choléra qui, depuis la mi-juillet jusqu'à la prise de la forteresse, s'était concentré à bord du vaisseau l'Austerlitz, éclate alors simultanément parmi les troupes de débarquement et les escadres, causant plus de victimes que les combats.
1854, Lettre postée durant la guerre de Crimée à destination de la France, affranchissement Empire non dentelé 20 centimes bleu Y&T n°14, oblitération chiffre 121 de Kiel (Schleswig Holstein, Danemark – Denmark) avec à côté cachet à date associé du 8 septembre, cette lettre provient d’un militaire de l’Escadre de la Baltique qui l’a affranchi en timbre français, acheminement via le port de Kiel,
au verso cachet à date d’arrivée à Badonviller (Meurthe) du 11 septembre 1854, signé Calves et Carl H. Lange, une pièce mythique aussi bien pour le collectionneur de la poste aux armées françaises et du Schleswig Holstein.
La campagne de la Baltique en 1854 / travail de M. le C. F. de Frankowski - BnF Gallica
Collection Historique de la Marcophilie navale (H. Aguilera)



















































