02 mai 2020

Patrouilleur ALBATROS et l'hommage aux frères Bossière 1990

Patrouilleur ALBATROS 1990 et l'hommage aux frères Bossière 



L'Albatros, le patrouilleur des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) débute cette semaine une Iper à Lorient. Ayant quitté le 2 mai dernier la Réunion, il était arrivé à Lorient le 25 juin. Il reprendra la mer début février 1991 pour une période d'essais et devrait être déclaré disponible un mois plus tard pour repartir en océan Indien. Pendant son absence en sous-zone 52, il sera remplacé par le RHM Centaure qui passera le canal de Suez à la mi-août et devrait démarrer une nouvelle patrouille dans les TAAF le 24 septembre prochain.

Les diverses avaries sur la propulsion qu'avait connues le bâtiment ces dernières années, ont apporté quelques enseignements. L'Etat-Major de la Marine décide de profiter de la prochaine période d'IPER, pour effectuer une refonte complète de la propulsion. Celle-ci ne pouvant se faire qu'en Métropole, l'Albatros quitte Mayotte le 19 mai, et rejoint Lorient, via Port Victoria (22 au 25 mai), Djibouti (30 mai au 1er juin), passe le canal de Suez le 6 juin, Port Saïd (Egypte - 6 au 11 juin) et Malaga (Espagne - 17 au 21 juin). Il arrive à Lorient le 25 juin où il entre en Pré-IPER.

Une longue IPER, qui commence le 9 juillet, et au cours de laquelle tout l'appareil propulsif est remplacé par un ensemble neuf. Il est vrai que l'ancien avait 150 000 heures de marche ! Le nouvel appareil propulsif comprend désormais 2 groupes électrogènes de propulsion (660V, 50Hz, 1300 kW), deux redresseurs et 2 moteurs électriques de propulsion à courant continu de 860 kW chacun. L'alimentation électrique du bord est assurée par 2 diesels-alternateurs de 375 kW. C'est la société "Electro Navale" de Saint-Herblain qui est chargé de cette importante modification.

Ces périodes d'entretien longues sont aussi l'occasion pour les équipages de participer à des opérations de relations publiques. Deux urnes sont ainsi remises au président de la société "J.B. Charcot". L'une contenant de la terre de l'Archipel de Kerguelen, prélevée le 22 mars à Port Couvreux ; l'autre contenant de la terre prélevée à l'île Saint Paul le 14 mars 1990. Cette terre est déposée dans la sépulture de René Bossière le 25 juillet 1990 à Touffreville La Corbeline ; le même jour son frère Henry est arrivé de Mortagne au Perche. Henri et René Bossières sont des explorateurs havrais, pionniers des Terres Australes et Antarctiques Françaises au début du siècle.

TàD LORIENT NAVAL 26-6-1990 Date de l'arrivée à Lorient pour IPER


L'Albatros et les frères Bossière à Touffreville - La Corbeline par le capitaine de corvette de Moncuit de Boiscuillé

Port-Jeanne d'Arc photo JM Bergougniou


Seuls quelques rares privilégiés n'auront pas de difficulté à trouver un rapport entre ces noms, car il y manque une clé : « Kerguelen».

En effet, les missions de l' Albatros le font patrouiller autour des îles Kerguelen, et sans la ténacité, le courage et l'esprit d'entreprise de quelques hommes comme les frères Bossière, ces îles n'auraient pas été françaises. Ils méritaient que leur nom ne soit pas oublié. Si l'amiral de Kerguelen, Lapérouse, Marion Dufresne ou Dumont d'Urville ont leur place dans notre mémoire, René et Henry Bossière doivent y entrer.


Une prise de possession française et fraternelle
Port-Jeanne d'Arc photo JM Bergougniou



Ils ont au début de ce siècle essayé d'exploiter ces terres lointaines et sauvages, étant convaincus qu'à latitude et climat identiques, il était juste d'attendre des résultats identiques à ceux qu'obtenaient les Anglais aux Malouines.
C'est ainsi que grâce à eux, le gouvernement français a fait procéder à une prise de possession en 1893 des îles Kerguelen et des îles St-Paul et Amsterdam. Il était temps car les Anglais et les Australiens s'y intéressaient, et depuis 1774, on ne savait plus très bien à qui elles appartenaient.

Henry Bossière a été nommé « Résident de France » aux Kerguelen et a reçu une licence d'exploitation exclusive pour 50 ans. René Bossière se chargeait de St-Paul et Amsterdam dans les mêmes conditions.

Le cratère de l'île Saint-Paul et
l'usine de conserve de langoustes

L'aide de l'Etat s'est arrêtée là ; aucune subvention ne leur a été accordée, ils ont dû se « débrouiller ».

Ils ont alors affrété des bateaux, introduit des moutons aux Kerguelen, exploité l'huile d'éléphants de mer, créé Port Couvreux et Port Jeanne d'Arc avec l'aide des Norvégiens, exploité la langouste à Amsterdam, encouragé et financé en partie des expéditions scientifiques dont la mission hydrographique des frères Rallier du Baty. Mais ils ont hélas souvent joué de malchance, et « l'Eldorado» du sud de l'océan Indien s'est transformé en échec. Ils sont rentrés en métropole en 1938 ruinés, et sont morts tous les deux en 1941. L'un, René était enterré à Touffreville la Corbeline, l'autre, Henry, à Mortagne du Perche.

Une terre venue de loin



L'installation après la Seconde Guerre mondiale, de bases scientifiques permanentes et la poursuite des campagnes de pêche dans ces îles prouvent que leurs ambitions n'étaient pas si folles et leurs efforts justifiés.

C'est pour honorer leur mémoire qu'une cérémonie a été organisée le 8 septembre 1990 à Touffreville la Corbeline, par le Révérend Père Jacques Bossière, petit neveu d'Henry, et par le président de la société philatélique Jean-Baptiste Charcot.
Les deux frères, séparés depuis 1941, ont été enfin réunis.

La dépouille d'Henry Bossière a été ramenée à Touffre ville. De la terre des Kerguelen et de St-Paul rapportée par l'Albatros lors de son retour en métropole a été déposée dans leur tombe.
L'office religieux, l'inauguration d'une plaque commémorative, de nombreux discours rappelant la vie des deux frères, un traditionnel vin d'honneur, une liaison radio amateur avec les Kerguelen à 13 000 km et un sympathique dîner marquaient cette émouvante journée.


Elle avait rassemblé outre le Révérend Père Bossière, les membres de la société philatélique Jean-Baptiste Charcot, une délégation de l'Albatros, le secrétaire général des TAAF, de nombreuses personnalités départementales, députés, conseillers généraux, maires... Jean-Paul

Ces deux hommes ont mérité ces belles cérémonies, et ils ont mérité que le commandant, deux officiers mariniers et deux quartiers-maîtres de l' Albatros viennent leur rendre un dernier hommage en Normandie, sans eux les îles australes ne seraient pas françaises et l'Albatros n'existerait pas.

Ex Névé. Chalutier construit au Havre en 1967. Acheté, transformé et armé pour la Marine en 1983.

Missions : patrouilleur des Terres australes. Caractéristiques :

- Déplacement: 2800 tonnes - Longueur : 85 mètres - Largeur : 13,5 mètres - Tirant d'eau : 5,7 mètres - Tirant d'air : 25,7 mètres - Armement : 1 x 40 mm - 2 x 12,7 mm - Propulsion : Diésel électrique - 2200 ch

1 hélice

L'Albatros devant Port-aux-Français Kerguelen

Equipage : 6 off. ; 22 OM ; 19 QM

A Lorient pour Iper du 25 juin 1990 à mars 1991. n »

DECOUVERTES DES TAAF - DATES IMPORTANTES

1522 : Sébastian del Cano découvre St-Paul qu'il ne nomme pas.

1559 Sur le portulan d'Evert Gysberths, on relève une île nommée St-Paulo. 1633 : Le gouverneur Van Diemen (Pays-Bas) passe entre St-Paul et Amsterdam qu'il nomme Niew Amsterdam.

1772 : Marion Dufresne découvre et nomme les « Iles Froides » (Crozet) dont son second, Crozet, prend possession (d'où leur nom).

1772 Le lieutenant de vaisseau de Kerguelen découvre une terre qu'il appelle « France Australe » ; il pense qu'il s'agit du continent antarctique.

1773 : Cook passe au sud des Kerguelen, sans les voir, il détermine ainsi que ce sont des îles.

1774 : Prise de possession des Kerguelen par l'EV de Rochegude qui accompagne le CV de Kerguelen.

1839: Prise de possession de la Terre Adélie par Dumont d'Urville.

1843: Prise de possession de St-Paul et d'Amsterdam.

1844: Evacuation de la garnison de St-Paul.

1893 : Reprise de possession des Kerguelen ; concession accordée pour 50 ans aux frères Bossière. Henry Bossière nommé résident de France aux Kerguelen. 1893: Reprise de possession de St-Paul et d'Amsterdam.

Port-Jeanne d'Arc photo JM Bergougniou

1908 : Création de Port Jeanne d'Arc (Kerguelen), installation d'une usine franco-norvégienne.

1911 Création de Port Couvreux (Kerguelen), essais d'élevage de moutons. 1931 Reprise de possession des îles Crozet.

1940-1941 Relâche de corsaires allemands aux Kerguelen et mouillage de mines par l'Australia.

1949 : Fondation de Port aux Français, installation de la première station météo. 1950: Ouverture d'une première station météo permanente à St-Paul. 1964: Installation de la station météo Alfred Faure à Crozet.


Sources 

Cols Bleus

BnF Gallica

01 mai 2020

PH Jeanne d'Arc EE Victor Schoelcher Arès les fastes d'une escale au Pérou, le Groupe Ecole d'Application mit cap à l'ouest. Objectif : Mururoa.

Après les fastes d'une escale au Pérou, le Groupe Ecole d'Application mit cap à l'ouest.

Objectif : Mururoa.

Douze jours de mer, avec leur rythme monotone et cependant animé par l'Océan lui-même. ■Nous nous attendions à trouver les flots bleus du Pacifique : une mer grise répondit à notre attente".




Cela n'empêcha pas la routine des exercices de s'instaurer. Perfectionner dans tous les domaines l'entrainement des midships et de l'équipage, tel était le but de cette traversée. Les vols d'hélicoptères, participant à des chasses de sous-marins fictifs, devenaient traditionnels tous les matins. Les ravitaillements à la mer ne présentaient plus de secret pour les boscos, et les midships parvenaient à saisir quelques finesses des exercices d'évolutions.



Routine aussi des travaux d'entretien et de maintenance. Routine du travail quotidien. Routine de la navigation. C'est avec une exaltation digne de la vigie de Christophe/Colomb criant « Terre- que les veilleurs ont annoncé le passage d'un bâtiment.

Routine, mais non monotonie. Le troisième jour, le soleil fit son apparition. Il fut salué par l'éclosion des shorts et des sandales. Et à l'heure de la sieste, nombreuses ont été les peaux qui ont viré du blanc « cachet d'aspirine » au rouge « écrevisse ».

C'est avec un intérêt non dissimulé que l'on allait se renseigner sur la température de l'eau de mer, en rêvant aux baignades dans les îles polynésiennes.

Certains, prévoyants, envoyaient télégrammes et paquets à t'agence postale, pour qu'ils soient distribués le jour de Noël aux êtres chers laissés en France.





L'équipe d'animation de Radio Donrémy entretenait par ses jeux et ses variétés le moral de tous. Le dimanche 5 décembre fut consacré à fêter Sainte Barbe et Saint Eloi dans la bonne "humeur. Les « biffins » parleraient de jour férié, ils oublieraient la 3religion du quairt », qui ne saurait perdre ses droits en quelque circonstance que ce soit. Un tir à la corde organisé sous forme de concours interrégional marqua les festivités, au milieu des déguisements et de la liesse générale.




Cela n'empêchait pas les exercices et le travail de conserver leur rythme lancinant. Noblesse oblige. Douze jours de mer ne sont pas si courants au cours de la campagne pour se permettre de laisser passer une telle occasion.


Le dixième jour, pour rompre avec la lassitude des horizons vides, l'ilot de Pitcairn surgit des flots, non pas comme la Vénus de Botticelli de sa coquille, mais simplement parce que la navigation était bien faite. Cet Ilot volcanique, propriété de sa très Gracieuse Majesté, nous étonna par ses falaises abruptes et sa végétation luxuriante. Et tandis que le Groupe mouillait devant l'île,

La campagne de l'Ecole d'application

Impressions et Souvenirs

le commandant allait rendre visite au chef de l'île en hélicoptère. La moitié de sa population — soit 50 personnes environ — en profitait pour « prendre d'abordage » la « Jeanne », la visiter et vendre des objets d'artisanat local.



Courte visite, puisque dès midi nous sommes repartis. Direction : les Gambier. Le, lendemain, 10 décembre, dans la matinée, la « Jeanne d'Arc » et le « Victor Schoelcher - venaient mouiller dans le lagon. Une partie de l'équipage descendit s'ébattre sur l'atoll. Et tous profitèrent de la distribution de courrier gracieusement acheminé par Cessna depuis Mururoa.



L'après-midi nous avions rendez-vous avec « La Charente ». Et durant cinq heures — cinq heures seulement pour ne pas rivaliser avec les shadocks — nous avons pompé dans les flancs de la « substantifique moelle » nécessaire à notre bonne marche : mazout pour la « Jeanne » par méthode de ravitaillement à couple, gas oil pour le « Schoelcher », en flèche. Une première dans les annales de la * Charente », s'est-on laissé dire.

Enfin le 11 au matin, Mururoa était en vue.

Le contre-amiral Lauré, commandant supérieur du Pacifique, arrivait lui-même à bord par Super-Frelon dès 7 h 30. Il était accompagné du capitaine de vaisseau Labbé, commandant des sites et de M. Boyer, directeur technique du C.E.A. Ces trois personnalités présentèrent aux midships les missions et l'organisation du C.E.P. et les installations de l'atoll. Conférence suivie d'une visite des sites. Beaucoup de béton et d'électronique dont nous ne saurions parler plus longuement 1 Top-Secret 1


Dans l'après-midi tout le monde put aller se détendre sur la plage ensoleillée. Beaucoup équipés de masques et tubas, ont goûté aux joies du monde du silence. Un « pot » clôturait la soirée au mess des officiers ainsi qu'à celui des sous-officiers.
Le lendemain, les commandants et les midships s'envolaient pour Hao, base avancée du C.E.P. à 50 kilomètres au nord de Mururoa. Visite technique certes, mais aussi détente dans les eaux limpides du lagon, suivie d'un repas sympathique.

Ces deux jours d'escale — en effet le soir même nous mettions le cap sur Papeete — ont été consacrés à l'information technique des officiers-élèves. Pour tous, ils furent l'occasion de se remettre de ces douze jours de mer avant d'affronter les charmes de Tahiti.

Douze jours de mer, dont notre expérience de marin ne pouvait se passer et qui nous permettent de nous rappeler que la « Jeanne d'Arc », si elle est l'occasion d'escales splendides, est avant tout un apprentissage quotidien du métier de marin.

EV 2 CONVERT.

(Poste 5)

Sources 

Cols bleus
La Marcophilie de Daniel

http://marcophiliedaniel.blogspot.com/2013/02/polynesie-marine-nationale-francaise.html

Campagne 71-72 Les iles sous le vent les Gambier décembre 1971 Noël

Campagne 71-72 Les iles sous le vent les Gambier


LA CAMPAGNE DE L'ÉCOLE D'APPLICATION

Aux Iles Sous-le-Vent







Le dimanche 19 décembre au matin, la « Jeanne d'Arc » laissant derrière elle le « Victor Schoelcher », quitte Papeete où un pâle soleil est enfin revenu. Vers 16 heures, par un temps radieux, elle entre dans le magnifique lagon de Raiateatahaa, et vient mouiller entre ces deux îles, devant la commune d'Uturoa, chef-lieu administratif des îles Sous-le-Vent.

M. Angelier, chef de la circonscription administrative des îles Sous-le-Vent, monte à bord souhaiter la bienvenue. Bientôt c'est sur le quai que toute la population d'Uturoa, groupée autour de son maire et des personnalités locales, nous réserve un accueil très chaleureux : des couronnes de fleurs nous sont passées autour du cou par de charmantes Vahinés en robe longue.


Le maire prononce en français un discours très émouvant de bien venue. Le commandant répond en soulignant que cette escale esi une première pour la « Jeanne d'Arc », qui fréquentait jusqu'alors plutôt le lagon de Bora-Bora, et qu'elle a tout lieu de s'en réjouir à juger par l'accueil qu'elle reçoit et par le programme qui l'attend. Cette cérémonie se termine avec les « Oteas » d'un groupe local. Danses caractérisées par des mouvements d'ensemble des bras et des jambes. 


Ce cérémonial, toujours aussi pittoresque, naturel et sympathique, se répétera tout au long de l'escale. Dans les districts d'Opoa et «le Tenuru ! A Raiatea, de Patio à Tahaa, à Mauiti, autre île de l'archipel, avec quelques variantes : Marseillaise chantée par les enfants des écoles, discours des Tavanas des districts, prononcés en tahitien avec traduction simultanée, réponse du commandant, « Oteas » remplacés par des « Aparimas », danses mimées et chantées en chœur.

Cette première journée prend fin avec un bal populaire sur le quai, animé alternativement par un orchestre local et l'orchestre amateur du hord.

Pendant cette escale de huit jours, les officiers-élève.» vont se consacrer à leurs travaux hydrographiques, à des séances d'entraînement à la plongée ou à des exercices de manœuvre à bord de « La Lorientaise », cependant que l'équipage va connaître une agréable détente, très ensoleillée, particulièrement appréciée après les trombes d'eau que lui a réservées Tahiti. Mais les innombrables manifestations organisées dans les districts des îles de Raiatea et de Tahaa, ainsi que les excursions dans les autres îles Sous-le-Vent ne laisseront personne inactif.
Le lundi 20 décembre, c'est le district d'Ohoa, centre historique et spirituel de la Polynésie qui nous reçoit sur les dalles mêmes du célèbre Marae Taputapuatea, haut-lieu et sanctuaire de la royauté Maorie.

Le lendemain nous assistons en nocturne, à « une marche sur le feu », effectuée par les gens du village d'Apooti qui ont seuls, conservé le secret de cette tradition en Polynésie.

Le 22 décembre, le village de Patio organise un Tamaraa gigantesque, pour près de 200 personnes, qui se délecteront de poisson cru, huîtres, langoustes, chevrettes, cochon et autres mets cuits à l'étouffée dans le « himaa », four creusé dans le sol.

Le 24 décembre, nous ne sommes pas tout à fait dans l'ambiance de Noël, les districts de Tiva, Itapuamu et Patio nous offrent ainsi qu'à une centaine d'invités du C.E.P. et de Papeete et en présence de S.E. M. Lucet, ambassadeur de France à Washington, une « pêche aux cailloux ». 


Spectacle rare et coloré, sur un lagon turquoise, avec, pour toile de fond, l'élégante silhouette de l'île de Bora Bora : une armada de pirogues où les hommes frappent l'eau d'une pierre, pousse le poisson vers un immense filet fleuri et décoré que les femmes refermeront sur lui, les personnalités ont alors le délicat honneur de harponner les plus belles prises. Cette pêche est suivie d'une réception à bord de la « Jeanne d'Arc » des chefs de pêche, accompagnés de M. Lucet et des invités extérieurs parmi lesquels M. Rivière, député du Val-de. Marne, M. Santini, directeur d'Air France, l'amiral Laure, M. Pambrun, maire de Papeete, M. Flosse maire de Pirae.




Le 26 c'est encore le district de Tehurui qui organise une pittoresque course de pirogues à laquelle prennent part plusieurs villages. Le corn. mandant offre les prix aux équipes gagnantes. Un vin d'honneur y est offert par l'amicale des anciens marins.



Au milieu de ces fêtes publiques, celle de Noël sera célébrée dans l'intimité du bord : visite des crèches où chaque poste à déployé des trésors d'imagination, veillée qui nous présente une crèche proven. çale vivante avec des santons plus vrais que nature, disant « avec l'accent » un texte de Pagnol, ponctué par les interventions de la musi. que et de la chorale du bord, messe de minuit très recueillie, puis réveillon familial puisqu'il rassemblait les différentes catégories de personnel par service.

Aux manifestations spectaculaires s'ajoutent bien d'autres rencon. tres amicales : un déjeuner en la résidence de M. Angelier, un cocktail offert par le maire d'Uturoa dans les jardins de la mairie, un déjeuner à bord réunissant ces autorités ainsi que M. Flamand, président du syndicat d'initiative et plusieurs Tavanas locaux, n'omettons pas non plus les rencontres sportives en football, basket et volley qui voient s'imposer les clubs locaux. D'autre part, chaque jour, les hélicoptères s'envolent vers les autres îles de l'archipel et, grâce à la « Saintonge » et à l'« Edic 9071 » l'équipage peut visiter Bora-Bora Etihuahine où il est chaleureusement accueilli.



En guise de remerciements, la « Jeanne d'Arc » ne peut que faire l'honneur de ses installations, qui recevront la visite de nombreux amis, d'écoliers et de la population de plusieurs districts. Un cocktail dan. sant réunissant officiers et équipage, nous permettra aussi d'accueillir à bord les habitants de l'île. Dans une excellente ambiance, cette soirée est animée par les danses d'un groupe amateur et d'un autre semiprofessionnel, qui nous permettront d'apprécier les différentes facettes de l'art chorégraphique polynésien. Mais plus encore que le nombre et la qualité des distractions qui nous sont offertes, c'est l'amitié simple, sincère, souvent touchante de ces populations insulaires dont nous garderons le souvenir le plus profond. Des liens solides se sont créés entre la « Jeanne d'Arc » et les habitants de l'archipel.



Aussi le lundi 27 après-midi avant d'appareiller pour la Nouvelle Zélande, le commandant tient-il à organiser sur le pont d'envol, en présence de tout l'équipage, une cérémonie d'adieu au cours de laquelle il remercie officiellement l'administrateur des îles Sous le Vent et les diverses personnalités de Raiatea pour toutes les marques d'amitié et les sommes d'efforts qu'ils ont déployées à notre égard, ainsi que toute la population des îles de Raiatea et de Tahaa qui nous a montré au cours de ces 8 jours d'escale la fidélité et la sincérité de son attachement à la France et à la marine.



Des cadeaux sont échangés de part et d'autre, et c'est en présence de toute la population rassemblée sur le quai que la « Jeanne d'Arc » défile lentement devant Uturoa tirant cinq coups de canon en guise d'adieu avant de franchir la passe et de mettre le cap sur Wellington.

30 avril 2020

Donec Humour dans le carré - Point sur la victoire de Narvik

Point sur la victoire de Narvik

Bonjour la compagnie,

Le 29 mai, c’est désormais une tradition, nous nous réunissons à l’ancien quartier Saint Jean d’Angély à Nice, dans le minuscule square de Narvik pour commémorer ce qui fut, dit-on, la seule victoire que nous ayons remportée en 1940. Nous nous y retrouvons en compagnie d’une solide escouade de légionnaires et de superbes chasseurs alpins toujours émus par le souvenir de cet événement qui les mit à l’honneur. Les marins sont naturellement présents car le combat ayant lieu en Norvège, il était indispensable de posséder des moyens de transport adaptés aux circonstances.




Ainsi, chaque année, en bombant le torse, je me présente à la cérémonie. Après les dépôts de gerbes, le président de l’amicale des chasseurs alpins nous conte par le menu les conditions de cet inoubliable fait d’armes.

Pourtant tous ne partagent pas la même émotion à commencer par Jean Dutourd dont l’ironie mordante est connue de tous. Cet écrivain haut en couleur, petite moustache et lunettes sur le front nous donne son ressenti des faits.

Lisons un extrait de son livre : « les taxis de la Marne ». Il y évoque au détour d’une page quelques soldats, vainqueurs de Narvik qui sont venus échouer, après la défaite de 1940 dans une caserne bretonne.

« En vérité si nous n’avions pas eu l’esprit et le cœur complètement faussés, nous les aurions haïs, ces vainqueurs en fuite, nous les aurions enveloppés dans le mépris où nous pouvions tenir nos aînés. »



« On a débaptisé récemment une place de Paris non loin du boulevard Haussmann : elle s’appelle maintenant place de Narvik. Reportons-nous par la pensée en 1880, et imaginons que le conseil municipal du temps ait pris l’initiative de nommer un endroit de Paris rue de Sarrebruck ou boulevard de Gravelotte ou avenue de Reichshoffen. Quelle indignation ! Pourtant Sarrebruck fut pris par nos troupes comme Narvik. On en fit même une image d’Epinal. Gravelotte fut une victoire française. L’ennemi y perdit dix-sept mille hommes et battit en retraite partout. A Reichshoffen enfin nous avions rencontré quelque désespoir : les braves cuirassiers du général Duchesne s’étaient fait tuer tout aussi bien que, cinquante-huit ans plus tôt les cuirassiers de Caulaincourt en Russie et pas pour rien. Mac Mahon célèbre pour sa bêtise sauvait l’armée en faisant donner cette cavalerie ; Il se montrait bien meilleur stratège que tout ce qu’a produit l’Ecole de guerre entre 1920 et 1940.

[…] De toutes les actions militaires de 1940, Narvik est peut-être celle dont le souvenir est le plus douloureux. Quoi de plus amer qu’une victoire perdue ? Le conseil municipal parisien eût-t’il un peu d’honneur ou de fermeté, il rebaptiserait sa place de Narvik : carrefour des succès inutiles. On pourrait inscrire sur la plaque comme on disait jadis, comme on le fait encore en province : « Cette place a été nommée en souvenir de la prise de Narvik qui ne servit à rien à cause de la sottise et de la lâcheté du G.Q.G. français de 1940. » Humilions-les enfin nos généraux ganaches, réincarnation des badernes dorées sur tranche d’Autriche et de Prusse que les colonels analphabètes de Napoléon mettaient dans leur poche. »

Voilà c’est dit et à bientôt pour de nouvelles aventures.

Donec

Kerguelen Xmas James Cook Port Christmas Baie de l'Oiseau TAAF

NOËL aux Kerguelen par le contre-amiral de Brossard (2s)


approche de la pointe de l'Arche et de la baie de l'Oiseau photo JM Bergougniou


Nous avions la plupart du temps de forts grains du nord-ouest... le 16 décembre, les premiers pingouins apparurent et des algues qui augmentaient à mesure que l'on avançait ». Puis, vers les 650 de longitude, « nous avions maintenant un temps à brouillard et comme nous prévoyions de tomber sur la terre à chaque heure, notre navigation devint à la fois pénible et dangereuse. »





la baie de l'Oiseau entre Mt Havergal et Cap Français  photo JM Bergougniou




Ainsi, James Cook, parti de Plymouth le 12 juillet 1776 à bord du Résolution accompagné du Discovery monté par Clerke, après une escale au Cap en novembre, décrit-il dans son journal, son approche des îles Kerguelen découvertes plus de quatre ans auparavant par le courageux navigateur breton.



Le 24 décembre enfin, alors qu'ils gouvernaient à l'est, par 48°25' sud, le voile de brouillard s'entrouvrit et le cri tomba de la grand-hune en même temps que l'état-major voyait la terre une île assez haute, courtaude, puis une autre semblable. C'étaient l'île de Croy et l'île du Roland baptisées en 1774 par Kerguelen lors de son second voyage. Le brouillard s'éclaircissant encore, l'île de Clugny parut dans le sud, ainsi que les îlots du groupe qui précède le cap François dans l'ouest.



Entrée de la baie de l'Oiseau photo JM Bergougniou

Puis le brouillard se referma et Cook prit avec raison une route de sécurité vers le nord où il tomba sur l'île de la Réunion ou du Rendez-vous.





Il observa rapidement la silhouette de ce caillou, puis, se tournant vers le jeune Bligh, master à bord du Résolution, il lorgna son chapeau cabossé et planté à la diable sur sa tête.

— Eh bien, monsieur, lui dit-il. Il me semble indiqué de baptiser cet îlot Bligh's Cap. J'espère que vous en serez fier.

Cook n'était jamais prodigue de compliments ou de plaisanteries et lorsqu'il se laissait aller à en faire, elles étaient parfois jugées un peu raides (rough). Mais le futur capitaine du Bounty n'en était pas à cela près. L'intérêt sans grande nuance que lui portait le célèbre James Cook donnait à ses mots, un tour d'affection inestimable.





Pendant ce temps, à l'avant, au poste et même autour de Cook, chacun se réjouissait d'avoir eu enfin la vue de la terre et le reste n'était, dans l'esprit des gens du Résolution, qu'affaire d'un peu de chance et de routine. Telle était la confiance qu'ils avaient en leur capitaine. La Terre était là — et ils pensaient bien qu'il trouverait un bon mouillage avant la nuit, où, selon la tradition, une franche gaieté salée ferait oublier les dangers courus la semaine précédente et les voltiges dans la mâture fouettée par des grains glacés.



Cette euphorie de la terre régnait dans les esprits malgré une mer violente qui brisait effroyablement sur toutes les côtes. Cook ne put s'empêcher d'extérioriser sa pensée

— Bligh's Cap est peut-être l'île du Rendez-vous de M. de Kerguelen, mais je ne vois aucun être pour y venir à part les oiseaux car elle est certainement inaccessible pour tout autre animal.


A 11 heures, le temps s'éclaircit et sans perdre de temps, le Résolution gouverna sur la terre, dans le sud.





Que Cook confondit le cap François avec le cap Saint-Louis, n'a qu'un intérêt particulier. Ce qui est important, en relation avec son caractère, c'est le déroulement des événements.




Dès qu'il put contempler l'extraordinaire découpage de la côte, il présuma qu'il pourrait rencontrer un bon mouillage. Son équipage ne s'était pas trompé sur ses réactions. La première baie, profonde et apparemment abritée des vents du secteur ouest, lui apparut comme un signe. Mais le vent tomba et il dut mouiller à l'entrée de la baie où le Discovery le rejoignit.

Aussitôt Bligh fut envoyé avec un canot en reconnaissance. Son rapport fut excellent.



Cependant la position actuelle était peu confortable et chacun le sentit bien. Aussi lorsque la soirée s'avança sans qu'aucun ordre ne fût donné de sortir les réserves de conserves habituellement destinées aux fêtes carillonnées, chacun se replia sur soi et, considérant la précarité du mouillage, fila prendre son quart sur le pont ou se coucher en priant qu'un grain ne vienne pas troubler cette première nuit proche de terre. La dinde en confit serait pour plus tard.

En fait, la nuit passa sans alerte et sans festivité. Le service avait été assuré comme à la mer et ce n'était que prudence.





Le 25 à l'aube, qui est très tôt en décembre sous cette latitude australe, la cloche appela les bordées. Les barres de cabestan étaient déjà en place. Il n'y eut qu'à virer. La brise était d'ouest, fort maniable et gentiment le Résolution pénétra dans l'étroite baie de l'Oiseau entre les deux impressionnants massifs noirs et vert sombre, sous le regard curieux de nombreux manchots alignés au garde-à-vous sur les corniches. L'ancre tomba à un quart de mille de la plage grise qui est au fond du couloir, par huit brasses d'eau claire.



Vers la pointe d'Anières photo JM Bergougniou

Aussitôt, Cook, la mine rougeoyante et le geste vif, ordonna qu'on mit les bateaux à la mer et sans désemparer, les hommes brassèrent les vergues pour extraire canot, chaloupe et yole du pont du milieu.

Le Discovery rejoignait son chef de division au début de l'après-midi lorsque les premières corvées poussaient du bord vers la côte ouest, la plus proche.



la baie de l'Oiseau photo JM Bergougniou

Le spectacle était fort paisible de ces deux navires aux voiles carguées, avec leurs câbles d'ancres à peine raidis, posés comme sur un plateau de glace et s'y reflétant, sans qu'aucune ride ne vînt troubler les, images, sans qu'un souffle de vent n'inclinât les pavillons. Tout semblait immobile.



pointe de l'Arche photo JM Bergougniou

Des sujets de vitrine placés dans un décor romantique au sud, une masse dressée comme un château féodal sombre sur une falaise verdâtre terminée en mer par une étrange roche percée en arc romain ; au nord, une chute verticale noire surmontée d'une colline arasée comme une table.

Des hunes et des barres où quelques gabiers avaient été envoyés travailler sur les manoeuvres, les hommes découvraient vers l'est, la succession des caps d'une côte déchiquetée.



pointe de l'Arche photo JM Bergougniou

Calme étrange de la nature...

Par contre, agitation des hommes. Trafic de bateaux corvées d'herbe pour les animaux des bords, corvées d'eau, corvées de bois — hélas le vert n'était pas de l'herbe, mais Cook fit tout de même ramasser grande quantité de bottes d'azorella. Les animaux devraient s'en contenter.

Lorsqu'on lui rendit compte qu'on ne trouvait pas de bois, il devint rouge et cria qu'il fallait mieux chercher. Et puis :



 Mt Havergal photo JM Bergougniou


— Je vois des phoques, monsieur King, dit-il sans se tourner vers son lieutenant en second, envoyez-moi une corvée pour en tuer trois ou quatre, et qu'on fonde leur lard aussitôt. Il nous faut de l'huile pour nos lampes, nos cuirs, et peut-être du lard pour brûler dans les fourneaux, allez, allez vite, monsieur...

Et le lieutenant en second James King, alla...



 Mt Havergal photo JM Bergougniou

Jusqu'à la nuit, tous ceux qui ne travaillaient pas à bord, furent à terre fort occupés ; les mieux partagés étaient ceux qui étaient chargés de pêcher.

Lorsqu'il fut évident que les poissons étaient pareillement absents dans l'eau que le bois sur la terre, l'équipe alla dans les rochers assommer quelques manchots royaux qui reçurent le coup de bâton fatal en restant tranquillement au garde-à-vous.

Le soir de Noël, tout le monde à bord ne songeait qu'à dormir. Cook, infatigable comme toujours, s'était retiré dans sa chambre pour écrire ses déceptions quant aux ressources de la terre.

Il avait débarqué avec le premier canot et aussitôt entrepris d'escalader les rochers. Il eut assez vite une vue d'ensemble de la baie mais dès ce moment un brouillard épais dévala par le couloir de l'ouest et rendit le retour à bord difficile. Cette brume nécessita de renforcer le service de nuit pour parer un changement de temps.

Le 26, pluie et brouillard. Dès l'aube,

pointe de l'Arche photo JM Bergougniou


Cook était encore sur le pont.

— Allons, monsieur Bligh, hâtez-moi l'envoi des corvées, ne voyez-vous pas que le temps ne sera pas éternellement clément ? L'eau, le tussock, la mousse (il s'agissait de l'Azorella Selago dont le vert avait trompé tout le monde à l'arrivée), les phoques et des oiseaux... Allons, vite !

La pluie gonflait les ruisseaux, les collines semblaient couvertes d'une nappe d'eau, des cascades nouvelles jaillissaient, tout ruisselait.

Ce jour-là, tout le monde fut trempé et fourbu.




Le lendemain, comme on lui rendait comp te que tous les tonneaux étaient pleins d'une eau excellente, que le parc à fourrage était bourré de - mousse » et de tussock, voyant que l'essentiel était acquis de ce que cette terre pauvre pouvait lui procurer, il dit le plus simplement du monde à Gore, son premier lieutenant

— Monsieur, nos hommes ont bien travaillé. Nous avons pris quelque liberté avec le calendrier, mais il le fallait bien, n'est-ce pas ? On n'est pas maitre du temps. Alors cette journée sera celle du repos et nous fêterons Noél, l'âme en paix, quittes de nos devoirs.

En fait, pendant les sept jours qu'il passa sur les côtes de Kerguelen, Cook bénéficia d'une extraordinaire absence de tempête, dans un pays où les dépressions passent à la cadence d'une par jour.

Ce fut ce 27 décembre qu'un matelot découvrit accrochée à un rocher sur la
rive nord de la baie, une bouteille qui fut aussitôt portée au capitaine. Il eut alors la confirmation du passage de Kerguelen en lisant l'inscription qu'elle renfermait

Ludovico XV Galliarum/Rege et D. de Boynes/Regi a Secretis ad res/ Maritimas annis 1772 et 1773.
Il écrivit au dos du document
Naves Resolution/ et Discovery/ de Rege Magnae Brittaniae/Decembris 1776.

Puis il le remit dans la bouteille avec une pièce de deux pennies, boucha au plomb et le lendemain alla lui-même la replacer sur un cairn qu'il fit édifier dans ce but.

Les deux navires restèrent au mouillage jusqu'au 29. Après quoi ils gouvernèrent au sud-est le long de la côte nord de l'ile puis ils suivirent la côte est et lorsqu'il la quitta, Cook, après avoir nommé les baies et les caps rencontrés, écrivit ceci

« Les premiers découvreurs, avec quelque raison supposèrent qu'il s'agissait d'un cap du continent austral, les Anglais ont depuis prouvé qu'un tel continent n'existe pas et que la terre en question est une île sans grande étendue, qu'en raison de sa stérilité, .. j'appellerai l'île de la Désolation (*). »


Il savait cependant que Kerguelen avait appelé sa découverte « France Australe -, Par contre, lorsqu'il baptisa « Christmas Harbour » son premier mouillage, il ignorait que Kerguelen l'avait déjà nommé la « baie de l'Oiseau », du nom de la frégate commandée par le lieutenant de vaisseau: de Rosnevet.

Quoi qu'il en soit, les états-majors et les équipages du Résolution et du Discovery se souvinrent de leur Noël décalé de l'an 1776. Jamais, écrivit un témoin, jamais avant cela, je n'avais vu la fête de Noël réduite à si peu.

(*) Journal original de James Cook, reproduit intégralement dans The Journals of Captain James Cook. edited by J.C. Beaglehole. Hakluyt Society.

Vol. III, pp. 42-43. Cambridge 1967. Toutes les citations de cet article sont tirées de cet ouvrage.


Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...