22 janvier 2016

Humour dans le carré par Donec Ah le bon vieux temps

Ah le bon vieux temps 

Bonjour à tous,


Depuis quelques temps, mon entourage ne parle que du « bon vieux temps », ces trente glorieuses où il faisait bon vivre. Epoque bénie du respect et de l’amour de l’autre. En ces temps là une concierge armée d’un balai mettait en fuite des tireurs de sonnettes qu’aujourd’hui une compagnie de CRS aurait du mal à disperser.

Ayant connu tout cela je leur donne raison.

Nous vivions dans des appartements insalubres et surpeuplés avec eau et « cagadou » sur le palier. Nous nous rendions à l’école où un maitre en blouse grise ou en soutane nous apprenait d’indispensables éléments d’orthographe ou de calcul à grands coups de règle ponctués de baffes mémorables. Les écoles de frères allant parfois un peu au-delà de leur mission et ce ne sont pas Montherlant ou Roger Peyrefitte qui s’en sont plaints ( Léo Ferré peut être mais son avis ne compte pas).





Nous partions en vacances sur des routes meurtrières, dans des voitures qui puaient l’essence et ne manquaient jamais une occasion de tomber en panne ou de s’écraser contre un platane. Pour faire découvrir le monde à la jeunesse nos gouvernements avaient imaginé le concept de « guerre coloniale » qui consistait avec une bande de copains armés d’une mauvaise pétoire et d’un pack de bière à occuper un piton rocheux. Autour de cette forteresse improvisée une horde d’infidèles aussi méchants et sanguinaires qu’aujourd’hui s’apprêtait à nous égorger. On attendait alors que les HSS* des commandos marines viennent nous délivrer.

L’hôpital était alors autrement plus pittoresque. On était transporté par d’improbables ambulances pour y être entreposés dans des salles communes où nous jouissions du spectacle de tous les maux de la terre. Les médecins que ne contraignaient aucune loi ou poursuite nous envoyaient « ad patres » à la première incartade ou manifestation d’impatience.


Ne parlons pas de l’amour qui se pratiquait à la sauvette, et se terminait en désastre.

Enfin ultime bonheur l’écologie n’existait pas et ce ne sont pas les quelques fumées d’usines chimiques du nord de Paris ou de Lorraine qui perturbaient la santé ou la couche d’ozone. Tout au plus la mortalité des enfants d’Aubervilliers explosait un peu.

Temps heureux à jamais révolus…

Cela dit nous étudierons la semaine prochaine un vieux temps encore plusse bon celui de la vie en Lorraine à l’époque de la guerre de trente ans

A la semaine prochaine

Donec

* HSS : hélicoptère Sikorsky S58 appareil mythique (construit sous licence par Sud Aviation) qui œuvra dans la Marine Nationale, en particulier pendant la guerre d’Algérie

21 janvier 2016

Kerguelen L'Aventure c'est l'Aventure

Kerguelen L'Aventure c'est l'Aventure



L’Aventure II est un chaland, bateau à fond plat de 40 tonnes, 18 mètres de long, 5 mètres et 60 centimètres de large et d’un emport de 30 tonnes sur le pont, servant au débarquement du matériel lors des OP logistiques et à la dépose des scientifiques sur toutes les îles du golfe de l’archipel des Kerguelen.

En 2015, après plus de 40 années de service, le quai avait vraiment besoin d’une cure de jouvence. C’est donc le 17 septembre 2015 qu’une équipe de techniciens débarqua à Port-au-Français, avec tout son matériel stocké dans 6 conteneurs.
L’équipe était composée de deux chefs de chantier de l’entreprise de travaux publics Merceron, de deux plongeurs d’Altlantique Scaphandre, de deux foreurs d’Armor FTS et d’un géologue représentant le bureau d’études Arcadis qui, pendant plus d’un an et demi, avait travaillé à concevoir la méthode de confortement la plus appropriée pour que le quai puisse entamer une quatrième vie.


Port-aux-Français dans le golfe du Morbihan Photo ©  JM Bergougniou


Les travaux commencèrent quelques jours après le débarquement.
Depuis son angle Sud, le bord du quai fut déconstruit sur 33 mètres, le long de sa ligne d’accostage, et sur 5 mètres, le long de la cale servant à la mise à l’eau du Commerson (*).

Après quoi le rideau de palplanches mis en place à la fin des années 60 a été raciné, coté mer des micro-pieux ont été forés et scellés dans le rocher au pied des palplanches puis soudés à ces dernières de façon à être certain qu’ainsi rallongées elles se retrouveraient bien fondées pour assurer une parfaite stabilité du rideau, celui-ci contenant les remblais portant la dalle du quai.

Port-aux-Français dans le golfe du Morbihan Photo ©  JM Bergougniou

Après une deuxième phase de déconstruction, répartis sur toute la longueur déconstruite à 40 cm en arrière des palplanches, 42 micro-pieux ont été forés et scellés dans le rocher à des profondeurs variant entre 6 et 10 m sous le niveau du quai.
Port-aux-Français dans le golfe du Morbihan Photo ©  JM Bergougniou

S’en est suivie une troisième phase de déconstruction de la dalle du quai, sur une largeur de 1 mètre supplémentaire, pour permettre la mise en place d’un second rang de 21 micro-pieux, à 1,6 m en arrière des palplanches.

Photo ©  JM Bergougniou

Après avoir été raccourcis à la même hauteur, les micro-pieux ont vu leur tête équipée d’un plot de béton.
Sur ces plots ont été posés 21 éléments en béton en forme de « L » renversé, préfabriqués à la Réunion et amenés sur place en 2014. Chacun d’entre eux reposent sur trois micro-pieux, les parties verticales des « L » renversés formant finalement un mur plaqué contre les palplanches. Pour ce qui est de l’angle du quai, il fut constitué de 3 plaques de béton assemblées les unes aux autres par une sous dalle en béton.

Le travail était alors presque terminé. Il ne restait plus qu’à positionner un solide ferraillage sur la partie horizontale des éléments préfabriqués et couler une épaisse dalle de clavage pour que le quai fût opérationnel afin de permettre un déroulement nominal d’OP3.


Photo ©  JM Bergougniou

L’OP terminée, ce fut le temps des travaux de finition. Les plongeurs fixèrent les anodes servant à protéger les palplanches de la corrosion.
Les bittes d’amarrage et les gaines pour les câbles électriques alimentant le nouveau marégraphe furent mises en place tandis que les fractures dans la dalle du quai étaient comblées. Alors, le chantier put être replié.



Photo ©  JM Bergougniou



Photo ©  JM Bergougniou

Photo ©  JM Bergougniou

Photo ©  JM Bergougniou

Photo ©  JM Bergougniou

Photo ©  JM Bergougniou

Photo ©  JM Bergougniou

Photo ©  JM Bergougniou

Photo ©  JM Bergougniou

Photo ©  JM Bergougniou

Photo ©  JM Bergougniou

Photo ©  JM Bergougniou

Photo ©  JM Bergougniou


http://ileskerguelen.blogspot.fr/

Le sac et la Valise

Le sac et la Valise

Tiré de la dernière "Jeannelettre", un petit texte sur les effets militaires de nos marins. Bonne lecture 



La Marine quitte son hôtel parisien, pour rejoindre l’hexagone... Le militaire a perdu sa tenue, le civil y a gagné un jean et un polo. Mais Tante Jeanne, elle, voit toujours ses marins le sac sur le dos, la valise à la main, allant d’affectations en permutations, de la rue Royale au Mourillon, de Landi à Hao... 




Reconnaissons qu’un marin est toujours très «affecté» par une nouvelle affectation. Et même si la Marine prévoit, anticipe et organise, l’affaire n’est pas forcément dans le sac.

Aller n’importe quand, n’importe où pour n’importe quoi a généré à l’Etat-major de la Marine des jours de réflexion et de réunions et au Commissariat de la même Marine des nuits d’insomnie loin du hamac et de ses araignées.


Un marin, c’est bleu en hiver, blanc en été et rouge sur le haut du bonnet...

Il dispose d’un sac en toile forte et d’une valise en acier laqué noir à l’ancre de marine avec poignée en cuir ou en plas- tique, à clé, à cadenas, à code... 









Le sac, rond, a un mètre de hauteur, 400 mm de diamètre soit 20 mm de plus que les 380 du Richelieu ou du Jean Bart. Le tour de cou du sac est orné d’oeillets métalliques pour y passer une poignée amovible et un cadenas. 



























Un marin est un saisonnier qui s’ignore... et qui change de couleur en fonction d’une affectation à Brest, Toulon ou Mururoa et des variations du ciel, du gris au bleu.



Nourri, logé, vêtu, il possède un caban - un bonnet n°1
- un bonnet n° 2 - une vareuse en drap bleu n°1 - une vareuse en drap bleu n°2 - un pantalon en drap bleu n°1- un pantalon drap bleu n°2 - 2 pan- talons gris-bleu - 2 vareuses gris-bleu - 2 jerseys - 2 cols - 2 tricots rayés - 2 cravates - 3 ou 4 paires de chaussettes en laine - 2 shorts gris bleu - des chaussures hautes, noires n° 1 et n°2 - des chaussures de travail- des sandales en toile pour le sport - des serviettes (3 ou 4) - une gamelle, un quart et des couverts- une brosse à laver - une brosse à chaussures- un peigne - une plaque à matriculer- 2 ceintures- une chaîne et numéro matricule - 4 mouchoirs - 3 caleçons - et dans les temps anciens un slip de bain en laine, bleu unitaille très absorbant. Une fois mouillées, les mailles extensibles laissaient apprécier les oeuvres vives du matelot... 




Pour les pays chauds il y avait bien entendu - les coiffes blanches (2) - les vareuses blanches (2) - les chaussettes blanches - les cols blancs - les pantalons blancs (2).

La valise servait à transporter les affaires dites nobles : les sous-vêtements, les bonnets, les serviettes et les chaussettes - un pantalon et une vareuse - le nécessaire de toilette, les papiers, les photos et le reste...


Voilà donc, dans un minimum de place, un maximum de choses... 
 Enfin prêt pour l’inspection du sac.... 

sans avoir, bien entendu,
oublié d’emprunter la brosse à dents d’un de ses camarades pour matriculer ses effets....

Merci aux anciens des arpètes pour ces souvenirs.

Jean-Michel Bergougniou

CORYMBE 131 BPC Mistral

CORYMBE 131 BPC Mistral

Après avoir assuré le commandement du Task Group 451.04 pendant près de quatre mois, le Bâtiment de projection et de commandement (BPC) Mistral a quitté l’opération Corymbe et donc le Golfe de Guinée afin de regagner Toulon, son port base. Lors d’une escale commune à Dakar, le Mistral et le Commandant Birot ont réalisé les derniers échanges en vue du transfert d’autorité. Ce fut l’occasion pour le capitaine de vaisseau Benoit de Guibert, commandant le Mistral, de transmettre le flambeau de la mission Corymbe au capitaine de corvette Loïc Boyer, commandant du Commandant Birot.


Après une dernière escorte au large de Dakar et un exercice de contrôle en mer de bâtiment (VISITEX) réalisé sur le BPC Mistral, le Commandant Birot a mis le cap vers le Sud et a repris sa patrouille dans le Golfe de Guinée.

Depuis le 11 décembre 2015, le Commandant Birot participe à la mission Corymbe 131. Ce déploiement participe notamment à la mission « connaissance et anticipation » définie dans le livre blanc de la défense. La présence permanente de moyens de la Marine nationale dans le Golfe de Guinée permet d’entretenir la connaissance du théâtre d’opération et des activités humaines qui s’y déroulent : activités économiques et activités illicites, telles que la pêche illégale, le trafic de stupéfiants, la piraterie et le brigandage.





La Côte d’Ivoire serait-elle en train de replonger dans le cycle de violence qui a marqué la première décennie de ce 21eme siècle ? La question se pose avec acuité à la suite de l’attaque d’une position de l’armée, dans la localité d’Olodjo, une région frontalière au Libéria. Ce mercredi 2 décembre, les forces régulières ivoiriennes ont été attaquées par des assaillants non identifiés, un fait qui a causé la perte de 6 soldats et quatre assaillants. On déplore aussi plusieurs blessés de part et d’autre des deux camps.

Déployé depuis le 7 octobre dans le Golfe de Guinée pour l’opération Corymbe, le BPC Mistral est désormais sur le chemin du retour vers son port-base, à Toulon avec le sentiment du devoir accompli après une mission dans le golfe de Guinée dense et riche. Le transfert d’autorité (TOA) de l’opération s’est fait à Dakar, à bord du PHM Commandant Birot où le CV de Guibert a symboliquement remis au CC Boyer, le « témoin » de l’opération Corymbe.

Renforcer la coopération régionale pour permettre aux pays riverains du Golfe de Guinée de sécuriser leur espace maritime tout en assurant la protection des intérêts français. Tels étaient les principaux objectifs de l’opération.
Quelques jours après le départ, le patrouilleur espagnol Centinela a assuré la protection rapprochée du Mistral en l’escortant au large de Dakar au Sénégal. Cette interaction s’est faite dans le cadre de l’initiative quadripartite (Portugal, Espagne, Danemark, France) qui vient renforcer la coopération maritime dans la région et les échanges entre les quatre pays alliés.



Exercice NEMO 15.4 : 8 nations riveraines du Golfe de Guinée et 3 pays européens réunis
Fin octobre, le BPC est entré dans le vif du sujet avec l’exercice NEMO 15.4. Cet entraînement multinational a connu un succès inédit puisqu'il a vu, durant neuf jours, la participation de huit nations riveraines du golfe de Guinée (Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Bénin, Nigéria, Cameroun, Gabon, Congo) et trois pays européens (France, Espagne et Royaume-Uni). Ce ne sont pas moins de quinze bâtiments et plusieurs centres opérationnels à terre qui ont ainsi pris part aux différents exercices dédiés à la sécurisation des espaces maritimes, mettant en évidence une réelle prise en compte de cette problématique par les pays de la région et une consolidation du processus de Yaoundé.




Exercice NEMO 15.4
Périodes d’instructions opérationnelles : 160 marins africains de 7 nationalités différentes ont bénéficié d’une instruction
Chaque relâche opérationnelle a été aussi l’occasion pour l’équipage du Mistral de former leurs homologues du golfe de Guinée. Lors de périodes d’instructions opérationnelles (PIO) au profit des marines riveraines, ce sont plus de 160 marins africains de 7 nationalités différentes qui ont bénéficié d’une instruction dans des domaines aussi variés que la protection-défense, la sécurité, la plongée, l’interrogation et la communication maritime ou encore les techniques de base pour effectuer une visite dans le cadre du contrôle des pêches, de la lutte contre le narcotrafic ou la piraterie. Le point d’orgue des ces instructions a été l’embarquement de 72 élèves de 13 nationalités différentes de l’Ecole Nationale à Vocation Régionale (ENVR) de Bata (Guinée Equatoriale). Les quelques jours passés à bord du BPC Mistral ont permis aux élèves venus de tout le continent de découvrir la vie embarquée, mais aussi de mettre en pratique la théorie apprise lors de leur scolarité à terre.


Instructions au profit de la Marine ghanéenne par l’équipage du BPC Mistral
Interactions : Mise en œuvre de la polyvalence et du caractère interarmées du BPC Mistral
Des interactions avec les Forces Françaises en Côte d’Ivoire (FFCI) et les Éléments Français au Gabon ont également mis en exergue la polyvalence et le caractère interarmées du BPC. A Libreville, c’est un hélicoptère de l’ Armée de l'air qui a pu s’entrainer à l’appontage et échanger savoir-faire et informations avec le détachement 22S présent à bord. Au large d’Abidjan et San Pedro, c’est un grand exercice amphibie qui a réuni les FFCI et les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI). Au total, ce sont 260 militaires et 60 véhicules qui ont embarqué puis réalisé un débarquement amphibie complet sur une plage préalablement vérifiée et sécurisée.



Grand exercice amphibie Mistral d'Ivoire 2015
Consolider la coopération maritime régionale : Plus d’une quarantaine d’ambassadeurs français et étrangers, plusieurs ministres et autorités des pays riverains sur le BPC Mistral
Enfin, cette opération extérieure a été aussi l’occasion de renforcer les liens forts qui existent entre la France et les pays riverains du golfe de Guinée. Le Mistral a ainsi accueilli plus d’une quarantaine d’ambassadeurs français et étrangers, plusieurs ministres et autorités des pays riverains, leurs chefs d’état major des armées ou de la marine ainsi que de nombreux industriels présents dans l’économie locale. Cette proximité, essentielle pour consolider la coopération maritime régionale, est rendue possible par la présence des différents bâtiments de la Marine Nationale déployés dans cette mission quasi-permanente depuis 1990.
13 000 nautiques parcourus, l’équivalent de 21 000 km
Les 13 000 nautiques passés à sillonner le Golfe de Guinée ont donc été pleinement mis à profit par le Mistral pour atteindre l’ensemble des objectifs qui lui étaient assignés. C’est avec le sentiment du devoir accompli que l’équipage navigue désormais vers Lisbonne, dernière étape du déploiement avant son retour à Toulon.

sources :

http://rpdefense.over-blog.com/tag/bpc%20mistral/

http://www.fratmat.info/nos-unes/cooperation-franco-ivoirienne-un-bateau-militaire-francais-au-large-d-abidjan

http://www.linfodrome.com/societe-culture/23933-cooperation-militaire-france-cote-d-ivoire-un-bateau-de-guerre-francais-a-abidjan

20 janvier 2016

FREMM AQUITAINE Arromanches 2

FREMM AQUITAINE  Arromanches 2


Depuis le 10 janvier, le groupe aéronaval, articulé autour du porte-avions Charles de Gaulle, compte deux frégates multi-missions (FREMM), l’Aquitaine et la Provence.



Équipée notamment d’un sonar et d’une antenne linéaire remorquée, d’un sonar de coque et de l’hélicoptère de combat Caïman Marine, partie intégrante du système d’armes, la FREMM représente un saut technologique, particulièrement en matière de lutte anti-sous-marine. L’action des FREMM au sein du groupe aéronaval apporte de ce fait une importante plus-value opérationnelle.




19 janvier 2016

Sémaphore de Carteret Raz Blanchard et Passage de la Déroute

Sémaphore de Carteret, du Raz Blanchard à la Déroute


En complément de l'article du dernier numéro de la Marcophilie navale, je rappelle l'article paru dans Envelopmer 

http://envelopmer.blogspot.fr/2015/06/semaphore-et-phare-de-carteret-manche.html

sur le même sujet le 18 juin 2015 


Vue de la plage de Barneville Carteret photo (c) JM Bergougniou

je ne reviendrai donc pas sur cet article mais vous parlerai du Raz Blanchard et du passage de la Déroute juste au pied du sémaphore.

Goury La Hague et le Raz Blanchard photo (c) JM Bergougniou

Le Raz Blanchard désigne le passage où sévit l'un des courants de marée les plus puissants d'Europe, situé entre la pointe ouest du cap de la Hague et l'île anglo-normande d'Aurigny, à l'entrée nord du passage de la Déroute. 






photo (c) JM Bergougniou
Le courant est alternatif et se fait sentir à certaines heures de la marée1. La vitesse du courant peut voisiner 12 nœuds lors des grandes marées d'équinoxe.


La limite nord du Raz se situe entre 1 et 2 milles nautiques au-dessus de la ligne joignant le phare de Mannez édifié sur la Pointe Quenard à Aurigny et le phare de la Hague sur le rocher Gros du Raz, (mais la zone agitée se prolonge par grand coefficient de marée jusqu'à 5 milles au nord de ce phare), et s'étend vers l'est jusqu'à la bouée Basse-Bréfort proche du port d'Omonville-la-Rogue. Au sud, la limite est plus floue, elle atteint une ligne passant par le banc de la Schôle, situé à mi-chemin entre le cap de la Hague et la pointe nord-est de Guernesey, et le cap de Flamanville.





photo (c) JM Bergougniou
Lorsque le vent (plus exactement les vagues créées par celui-ci) et le courant sont opposés, la mer devient particulièrement chaotique ; les creux peuvent atteindre 2 mètres à plus de 4 mètres, avec des longueurs entre crêtes inférieures à 50 mètres. Elle déferle violemment, rendant les conditions de navigation difficiles voire dangereuses pour les bateaux de faible tonnage. Au contraire, lorsque le vent et le courant sont de même sens la mer s'aplatit et devient maniable, du moins si le coefficient de marée n'est pas trop fort. Un autre facteur tient aux inégalités du fond, qui créent des remous et des "marmites" susceptibles d'aggraver l'état de la mer même par bonnes conditions, de sorte que franchir le Raz Blanchard s'avère délicat dans bien plus de la moitié des circonstances.

photo (c) JM Bergougniou

Carteret photo (c) JM Bergougniou
La violence du courant dans le Raz tient à plusieurs facteurs. D'une part il s'agit d'un passage resserré entre la Manche au nord et le golfe dit de Saint-Malo au sud, sur des petits fonds de moins de 50 mètres : il n'y a que 8 milles nautiques d'Aurigny au Cap de la Hague ; 


La côte du Cotentin vue de Granville photo (c) JM Bergougniou
d'autre part les différences d'heure et de hauteur des pleines mers entre des endroits assez proches créent une pente de l'eau qui est responsable de la vitesse d'écoulement. 



Sémaphore Carteret photo (c) JM Bergougniou



Ainsi la pleine mer est plus haute et plus tôt à Carteret qu'au cap de la Hague (en moyenne 2 mètres et 40 min de décalage sur une distance de 22 milles nautiques) et qu'à Cherbourg (pleine mer 1/2 heure plus tard qu'à la Hague et plus basse de 2 m, sur 14 milles). La force du courant, variant beaucoup avec le coefficient de marée, implique d'en tenir le plus grand compte pour la navigation même par beau temps. Dans la plupart des cas, à bord d'un voilier, il faut prendre le Raz "à l'heure" si on ne veut pas se mettre en retard, voire en danger.

La plage de Barneville photo JM Bergougniou


Le passage de la Déroute, parfois canal de la Déroute, est un détroit situé dans la Manche le long de la côte occidentale de la Normandie et des îles Anglo-Normandes.


Sémaphore Carteret photo (c) JM Bergougniou


Le passage de la Déroute s'étend depuis le raz Blanchard au nord, entre le cap de la Hague et l'île d'Aurigny, et jusqu'à la baie du mont Saint-Michel et Chausey au sud. L'archipel des Écréhou en limite l'espace à l'ouest dans la continuité du banc des Écréhou et du banc des Écrevière qui sont de dangereux hauts-fonds. 



Les rochers de Taillepieds et les Basses de Porbail, également des hauts-fonds, en limitent l'extrémité orientale face à la ville portuaire de Portbail.
La largeur de ce détroit varie entre 40 et 50 km.


Carteret photo (c) JM Bergougniou
Son nom ne rappelle pas une bataille navale perdue. Il fait simplement référence au danger qu'il y a pour les navigateurs inexpérimentés à s'aventurer dans ce secteur, au vent d'une côte dépourvue d'abris, 


La côte du Cotentin vue des hauteurs de Granville photo (c) JM Bergougniou
avec un marnage parmi les plus grands du monde (plus de 14 m) et où s'opposent le courant qui suit la côte ouest du Cotentin et ceux qui viennent de l'océan, notamment quand ils passent entre Jersey et Guernesey, d'une part, et entre Aurigny et Guernesey, d'autre part. Le courant peut atteindre une vitesse de 8 nœuds (14 km/h) par endroits. De nombreux naufrages y ont été recensés.


Granville Pointe du Roc photo (c) JM Bergougniou


Chausey, quartier de Granville photo (c) JM Bergougniou
Chausey l'entrée du sound  photo (c) JM Bergougniou

Chausey Quelques cailloux photo (c) JM Bergougniou

Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...