17 septembre 2021

Duguay Trouin SNA Cherbourg équipage d'armement Saint-Malo

SNA Duguay-Trouin 

de St-Malo à Cherbourg


Le 9 septembre 2021, le vice-amiral d’escadre (VAE) Jean-Philippe Chaineau, commandant les forces sous-marines et la force océanique stratégique a remis son fanion à l’équipage bleu du sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Duguay-Trouin à l’occasion d’une cérémonie qui s’est déroulée à la Cité de la Mer à Cherbourg. Cette remise marque la création de l’équipage d’armement, dont la mission sera de préparer puis de conduire les essais à la mer du deuxième sous-marin du type actuellement en construction.


Lors de cette cérémonie, l’amiral a fait reconnaître le capitaine de frégate Sébastien Renaud comme commandant de l’équipage d’armement du SNA Duguay-Trouin bleu. Les marins de cet équipage sont issus des SNA de type Rubis, ils ont effectué une transformation de compétences grâce à des formations théoriques, des séances sur simulateurs à l’école de navigation sous-marine de Toulon et lors d’embarquements à la mer sur le SNA Suffren. L’équipage continuera à se former pour conduire ensuite les essais à la mer du SNA Duguay-Trouin. Soutenu dans ses missions par le groupement des sous-marins de Cherbourg, l’équipage d’armement montera progressivement en puissance pour atteindre un effectif de 70 personnes.

Agé de 39 ans, le capitaine de frégate Sébastien Renaud est issu de la promotion de l’Ecole Navale 2002, dont il a préparé le concours au Lycée Naval de Brest. En 2005, en sortie de l’école de spécialité « lutte sous la mer », il occupe les fonctions d’officier « opérations » puis commandant en second sur le patrouilleur La Moqueuse, en Nouvelle-Calédonie. Il rallie le sous-marin nucléaire d’attaque Casabianca en 2007, au poste de chef des services navigation puis transmissions. Pendant ces deux ans, le théâtre des déploiements du Casabianca s’étend de l’océan Atlantique à l’océan Indien. En 2009, il prend à Brest le commandement du bâtiment-école Chacal, chargé de la formation à la mer des futurs chefs de quart de la Marine.

Breveté de l’Ecole des Systèmes de Combat et Armes Navales, il est affecté en 2011 comme chef du service « armes tactiques » puis officier « opérations » des sous-marins Saphir et Améthyste, qui se déploient alors principalement en Méditerranée. En 2014, il est breveté atomicien puis rejoint comme instructeur l’Ecole d’Application des Officiers de Marine. Il y effectue deux missions « Jeanne d’Arc » en océan Indien et mer de Chine sur les porte-hélicoptères d’assaut Dixmude et Tonnerre.


Duguay-Trouin sur les remparts  à Saint-Malo
photo JM bergougniou

Il revient aux forces sous-marines en janvier 2017, comme commandant en second de l’équipage bleu du SNA Améthyste, alors en fin de période d’entretien majeur. Une fois la disponibilité du sous-marin acquise, il effectue deux cycles en Atlantique et Méditerranée.

Il réussit le cours de commandement de sous-marins en 2018. Il prend le commandement de l’équipage rouge du sous-marin nucléaire d’attaque Améthyste le 7 octobre 2019 pour effectuer une mission en Atlantique. De septembre 2020 à mars 2021, il est stagiaire de la 28ème promotion de l’Ecole de Guerre, avant de prendre le commandement du SNA Emeraude.

Chevalier de la Légion d’honneur, le capitaine de frégate Renaud est marié et père de deux enfants.

Sources : Marine nationale
Droits : Ministère des armées

Dugay-Trouin, un sacré Malouin

un article du journal L'Ouest-Eclair du 26 juin 1940. L'armistice est signé depuis le 22 juin. Nos alliés d'hier deviennent nos ennemis d'aujourd'hui.  La presse va utiliser la vie des marins français pour rappeler les conflits qui ont opposés les deux nations et pour diaboliser la Perfide Albion.


René Trouin sieur du Gué

Duguay-Trouin sur les remparts  à Saint-Malo
photo JM bergougniou
Duguay-Trouin (René), un des plus célèbres marins, naquit à Saint-Malo, le 10 juin 1673. Il fit des études au Séminaire de Rennes et à l'Université de Caen.

Embarqué sur un corsaire, en 1687, il se distingua par sa bravoure, et dès l'âge de 18 ans, fut pourvu d'un petit commandement.

Il devint capitaine-général des côtes de Saint-Malo en 1706.

A la suite de nombreux exploits, il reçoit des lettres de noblesse en 1709.

A la tête d'une escadre, en 1711, il part pour le Brésil, et en quelques jours, s'empare de Rio de Janeiro.

Chef d'escadre en 1715, lieutenant-général en 1728. Il fait, en 1731, une glorieuse campagne pacifique dans le Levant.

Très désintéressé, presque pauvre, il meurt à Paris le 27 septembre 1736 des suites de longues fatigues et de blessures reçues.




Duguay-Trouin revient à la Course en 1702.

Le Roi l'a chargé d'armer la Bellone. 38 canons et la Railleuse de 24. Il s'adjoint un navire malouin de 40 pièces et s'en va croiser vers les Orcades.

Il s'y emparera de plusieurs Hollandais mais aura du mal à ramener son propre bâtiment très endommagé.

L'année suivante. il repart avec 5 frégates, trois royales et deux malouines. et reprend le même cap.  Alors qu'il se propose de surprendre la flottille hollandaise revenant des Indes Orientales, il se trouve en face de 15 vaisseaux de guerre. Notre capitaine s'expose seul à la poursuite, laissant à son escadre le moyen de fuir.

Seule la grande rapidité de sa frégate le sauvera de cet ennemi redoutable.

Ayant été faire la chasse aux baleinières du Spitzberg et navigué au milieu des glaces pendant une dizaine de jours, le Malouin rentre à Port-Louis avec 13 prises. Puis s'en va faire construire, à Brest, le Jason et la Valeur de 54 canons chacun, et une corvette. 
Croisant dans les parages des Sorlingues avec cette nouvelle flottille, Duguay perd sa corvette du fait de l'ennemi. Il se venge et capture un gros vaisseau anglais et 12 bateaux marchands.

Peu après avoir augmenté ses prises, il est surpris auprès du cap Llzard et se trouve en position critique. Son navire est presque rasé, ses Hommes tués pour la plupart lorsqu'il regroupe ses forces.

En 1705, il commande un nouveau vaisseau et fait route avec son frère et le chevalier de Nesmond. Ces trois navires patrouillent en Manche.

Un vaisseau de 72 pièces et un autre de 54 se précipitent sur eux. Duguay-Trouin choisit l'Elisabeth et la canonne terriblement. La riposte est vigoureuse. On en vient à l'abordage. L'Anglais doit amener pavillon,
En rentrant à Brest, le capitaine malouin rafle un corsaire hollandais.

Cependant, son frère, séparé de lui par les hasards de la mer, livre trois combats victorieux, est blessé au cours du dernier et meurt quelques jours plus tard.

Avec 21 vaisseaux, les Anglais profitent de fermer l'entrée de la Manche.
Quittant Brest avec 17 navires, le marquis de Coëtlogon s'en va les combattre.

Duguay-Trouin se joint à lui avec le Jason et l'Auguste. Le commandant de la place juge les ennemis trop supérieurs. Le corsaire de Saint-Malo sort seul. Il met hors de combat le premier navire qu'il rencontre. La flotte accourt. Duguay-Trouin et Nesmond doivent se résigner à fuir. Ils sont rejoints. Le Honster, 64 canons, attaque avec furie a bout portant. Duguay-Trouin rend coup pour coup et tue plus de 100 hommes. Il va prendre le Honster à l'abordage lorsque celui-ci est secouru. Les survivants harcèlent les corsaires mais ils ne les abordent pas cependant. Le Malouin leur échappe a la faveur des ténèbres, tandis que son frère d'armes est prisonnier. Cependant les Anglais sont maitres en Méditerranée.


Duguay-Trouln repart avec le Jason dans le but de rejoindre la flotte du comte de Toulouse. Il ne la rencontre pas, mais prend, devant Lisbonne, deux vaisseaux: deux autres devant Gibraltar et revient sur Brest

Le Roi le fait capitaine de vaisseau.

Sources
BNF Gallica
L'Ouest-Eclair 26 juin 1940

16 septembre 2021

FREMM DA-R Alsace DLD 2021Palma de Majorque 9 juin 2021

FREMM DA-R Alsace DLD 2021



Deux ans après avoir été mise à flot, la frégate multimissions [FREMM] à capacité de défense aérienne renforcée [DA-R] Alsace a officiellement été livrée à la Marine nationale, lors d’une cérémonie organisée ce 16 avril à Toulon, en présence de Florence Parly, la ministre des Armées. Ce nouveau navire, construit par Naval Group, remplacera la frégate anti-aérienne [FAA] Cassard, retirée du service en mars 2019.


Si elle est la septième FREMM réceptionnée par la Marine nationale, l’Alsace est donc la première de la série à disposer de capacités renforcés dans le domaine de la défense aérienne. La seconde, la FREMM DA Lorraine, est en cours de construction à Lorient.


« Nous sommes très heureux d’être ici à Toulon pour la livraison, dans les délais malgré la crise sanitaire, de cette première frégate multimissions dotée d’une capacité de défense aérienne renforcée. Je tiens à exprimer la gratitude

de Naval Group à nos clients, qui nous ont fait confiance et qui travaillent avec nous au quotidien pour construire ces frégates polyvalentes », s’est félicité Pierre-Éric Pommellet, le Pdg de Naval Group.

Les différences entre l’Alsace et les FREMM précédentes ne sautent pas aux yeux, si ce n’est qu’elle est dotée d’un mât plus fin pour réduire l’effet de masque sur l’arrière pour le radar Herakles +, plus puissant, avec une portée de 250 km. Mais il ne faut pas se fier aux apparences. En effet, cette frégate dispose de moyens de communications renforcés, d’une nouvelle conduite de tir radar et électro-optique et de consoles supplémentaires au niveau du « central opérations » du système de combat SETIS, pourvi de fonctions propres à la défense aérienne.


Autre différence : l’armement. Si la FREMM DA Alsace aura les mêmes capacités de lutte anti-sous-marine et anti-navire que les six autres qui l’ont précédée, elle n’emportera pas de missiles de croisière navals [MdCN]… mais deux fois plus de missiles surface-air Aster 15 ou Aster 30 [32 au total, ndlr].

À ce propos, il n’a pas été précisé si l’Alsace pourra emporter le missile Aster Block 1NT, appelé à équiper les deux frégates de défense aérienne [FDA] de la classe Horizon. Pour celui, il faudrait qu’elle puisse disposer du radar de surveillance à longue portée SMART-S, dont était équipée la frégate Cassard.

Avant d’être officiellement mise en service, la FREMM DA Alsace devra effectuer un « déploiement longue durée » [DLD], dont l’objectif est de vérifier l’ensemble de ses capacités militaires, via des tests et des exercices planifiés par la Commission permanente des programmes et des essais [CPPE], qui relève directement du chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM].

Illustration : Naval Group


Au cours des deux années de commandement du capitaine de vaisseau Garnoix, l’équipage de l’Alsace a participé à l’armement de l’unité à Lorient, à son changement de port base vers Toulon puis à un déploiement de longue durée destiné à vérifier ses capacités militaires. Le capitaine de vaisseau Sébastien Baquer, originaire de Bretagne, a rejoint la Marine nationale en 1998 en intégrant l’École navale. Au cours de sa carrière, il s’est distingué lors de nombreux déploiements opérationnels, notamment dans le cadre d’opérations de lutte contre le terrorisme et contre le trafic de stupéfiants. Il a déjà commandé deux bâtiments de la Marine nationale : le patrouilleur La Rieuse basé à La Réunion et la frégate type La Fayette Aconit basée à Toulon.

Basée à Toulon, la FREMM DA Alsace est, depuis le 16 avril 2021, l’une des 15 frégates de premier rang de la Marine nationale. Grâce à son hélicoptère Caïman Marine embarqué, son sonar immergé, ses torpilles de dernière génération et sa discrétion acoustique poussée et innovante, elle est optimisée pour la lutte sous la mer mais peut également, avec ses capacités renforcées en défense aérienne, assurer la maîtrise de l’espace aéromaritime, voire assumer le commandement de la défense aérienne d’une force, y compris en contexte interalliés.

Sources 
OPEX
Ministère de la Défense
Marine nationale

13 septembre 2021

Patrouilleur L'Astrolabe Iles Eparses Europa TAAF 14-6-2021

Patrouilleur L'Astrolabe Iles Eparses Europa TAAF 14-6-2021

un joyeux micmac dans le transport des plis entre covid, Malin, L'Astrolabe et le Champlain. De quoi ne pas retrouver ses petits...


le naufrage du HILDA - la catastrophe de Saint-Malo 18-19 novembre 1905

le naufrage du HILDA - la catastrophe de Saint-Malo

Le poids des mots, le choc des photos  Novembre 1905, la tempête gronde sur les côtes de la Manche. Le "Hilda" dessert les ïles Anglo-Normandes et Saint-Malo au départ de Southampton. Ce qui est surprenant c'est la couverture photo de l'événement et les nombreuses cartes postales qui illustrent ce naufrage.




La catastrophe de Saint-Malo




L'émotion sur les côtes Le torpilleur Lancier sur le lieu du sinistre ce que raconte un des survivants - Les cadavres rejetés par la mer

Saint-Malo, 20 novembre.

Ce matin, quand le jour gris et pluvieux s'est levé sur la ville en deuil, tous les malouins qui pouvaient déposer de quelque loisir, se sont portés sur les remparts et sur le môle, comme s'ils pouvaient avoir espoir de voir quelque chose de l'affreux drame qui s'était déroulé dans la nuit de samedi dimanche à quelques kilomètres de la ville endormie.

Et tandis que les regards exploraient la mer, les commentaires d'aller leur train. D'après une version, le vapeur aurait été désemparé de son gouvernail, hypothèse bien invraisemblable, d'autant plus que les vapeurs anglais sont tous munis d'un gouvernail de rechange.

Une autre version dit que les capitaines anglais ont tellement confiance dans leur expérience et leur savoir faire, qu'ils ne se servent pas de la boussole, et qu'ils marchent d'après leur montre (?). C'est ainsi que le capitaine Gregory, qui avait fait plus de 3.000 fois la traversée de la Manche, avait tellement l'habitude des passes qu'il ne craignait pas d'entrer à St-Malo dans n'importe quel moment et par n'importe quel temps. C'cst ce qui fait que trompé par le brouillard, son bâtiment aurait été jeté sur les rochers des Portes, qui sont placés à droite en entrant à Saint Malo, et à gauche en sortant 

Cézembre à droite, la Pierre des portes à gauche, à gauche de la pierre, les Couillons de la porte

Cette passe n'a que 200 mètres de largeur. Le capitaine de l' Ada M. Howke, dit qu'en temps de pluie il a couvent observé un phénomène assez curieux La brume reflète l'éclairage des phares qui se trouvent pour ainsi dire, déplacés parfois à plus de 100 mètres. Est-ce un phénomène de ce genre qui a trompé le capitaine Gregory?

127 victimes

 Saint-Malo 20 novembre. 
Les familles des marchands d'oignons sont arrivées cette après-midi pour reconnaître leurs membres disparus. Leur douleur fait peine à voir. A Saint-Malo le nombre des morts portes à l'hôpital se monte à 5. Une salle a été aménagée spécialement pour les recevoir par le personnel de l'Hôtcl-Dieu. Nombre de journalistes de la presse anglaise et de la prcssc parisienne sont arrivés également. Parmi ires confrères so trouve un rédacteur du «Daily Mail » de Londres.

 Quant au nombre des victimes il est probable que nous les connaîtrons tous demain car le steamer Ella doit en apporter la liste officielle. Ce que l'on sait dès à présent c'est qu'il y avait à bord de l' "Hilda" 82 Français, 17 passagers anglais et 2 hommes et 2 femmes d'équipage, ce qui porterait d'après ces données le nombre des victimes à 127.

Parmi les victimes se trouvent. le colonel Fo1et, de Dinard, et sa femme; MGrindle, dont la femme et les cinq enfants habitent Saint-Enogat ;Mmc Butler, M. King, M. Sykes, Mme Kerby, veuve du général, qui habite Saint-Servan. On craint que leur fils ne soit également parmi les victimes.

 Le maire de Saint-Malo est venu, ce soir, exprimer à M. llamon, agent de la South. Western-Company, au nom de ses concitoyens, la part que la ville entière prend au deuil qui afflige tant de familles françaises et anglaises,

A la Compagnie South- Western


Nous nous rendons aux bureaux de la Compagnie rue Jacques-Cartier, puis sur les quais où nous trouvons M. Hamon, représentant de la Compagnie à Saint Malo. M. Hamon vient de recevoir une quantité de télégrammes émanant des familles inquiètes. Beaucoup arrivent de la Bretagne et de l'Angleterre. Une dépêche de Dinan notamment demande si un groupe de voyageurs composé de: MM. Ralph Kiny, Mansion House, Salisbury; Gaisfied, Dr Stanley et Miss Ingles sont parmi les survivants. Hélas malheureusement non. Tous les bâtiments de la Compagnie sont en berne. A neuf heures arrive le Laura D venu spécialement de Southampton avec les directeurs do la société du South Western. Des personnes en grand deuil se retrouvent sur les quais pleurant silencieusement. Le ciel semble être comme nous, dans le deuil et la tristesse, tellement il est sombre et brumeux,

Sur les lieux du sinistre


Le torpilleur de haute mer  Lancier , commandé par le lieutenant de vaisseau Devoir, se serait rendu sur les lieux  avec la second de l'"Ada", M. Barans, et tâcher d« ramener des cadavres et des épaves. Des ordres très sévères ont été donnés par les autorités maritimes afin de surveiller étroitement le rivage et d'empêcher les pilleurs d'épaves de dévaliser les morts, car presque toutes les victimes sont porteurs de sommes considérables: Le bruit court que quelques marchands d'oignons ont à eux seuls plus de 50.000 francs en or, produit de leur campagne en Angleterre. 50.000 francs, c'est beaucoup, mais il est certain qu'ils rapportaient des sommes importantes. Des remorqueurs sont allés hier avec la sous-préfet de Saint-Malo, M. Ottenheimer, M. l'administrateur de la marine da 1e cl. Potticr, le consul d'Angleterre, major Heuniker sur les lieux du sinistre.

 Le " Hilda" est coulé sur  La Pierre des Portes», un rocher en forme de triangle et se trouve placé comme sur un ber, il est ouvert en deux et on peut facilement pénétrer dans les chambres de l'avant à marée basse, D'api ùs l'enquête Lite par les autorités il a été reconnu que si le gardien du phare du Jardin n'a pas fait de signaux et n'a pas prévenu la terre c'est qu'il n'a rien soupçonné de la catastrophe. Le poste de Cézembre où il existe un téléphone n'a rien non plus signalé pour le même motif. Ce n'est que l' «Ada" qui allant à Southampton s'aperçut lc premier un malheur.

On critique beaucoup ce fait que le phare du la pierre du jardin ne soit pas encore doté d'une corne de brume comme le phare des Corbières près de Jersey. On s'étonne également que le phare du Jardin ne soit pas relié par le téléphone de Cézembre  avec la terre, Il serait cependant d'autant plus facile de l'installer que l'île est très voisine du phare. Enfin, c'est qui à cherche le moyen de prévenir de pareils malheurs.

Le récit d'un témoin

A l'hôpital


Saint Malo, 20 novembre. 
Nous sommes allés ce matin, à l'hôpital de Saint-Malo, avec plusieurs de nos confrères, venus tout exprès de Paris, interviewer les survivants de la catastrophe. Lorsque la soeur nous introduit dans la salle des malades, les malheureux sont réveillés, mais reposent encore. 

 Nous nous retirons dans une petite salle voisine pour leur permettre de s'habiller et bientôt les naufragés surviennent, avec de bonnes figures de bas Bretons. Nous nous inquiétons d'abord de leur santé. Ils ne sont pas, nous répondent-ils, encore revenus de leurs émotions mais cela va beaucoup mieux.

 Une religieuse leur apporte un bol de café bien chaud; on leur donna de nouveaux vêtements pour les empêcher d'avoir froid, et nous prouvons les interroger.


Tout d'abord, ils nous donnent leurs noms et qualités; ce sont: Tanguy Laot, 24 ans de Cléder (Finistère); Louis Roséc, de Plouzévédé 30 ans; Paul Marie Lepen, du Cléder; Olivicr Caroff, 22 ans, de Roscoff, Jean Louis Mouster, de la Feuillée (Finistère); tous les cinq employés au service de M. Louis Quilviger, marchand d'oignons, qui a péri dans tempête.
L'Anglais James Grustes, 48 ans, originaire du Dorsetshire, est marin chauffeur de l"Hilda.

Nous adressant plus particulièrement l'un des témoins de la catastrophe, voici le récit que nous avons recueilli de sa bouche:

«Nous étions partis de Southampton à 4 heures; déjà la mer était mauvaise. Vers le milieu de la traversée, un brouillard intense nous enveloppa complètement. L'on n'y voyait pas à quatre mètres devant soi et le second, M. Prorson, dut faire ralentir la marche du bâtiment. 

A huit heures, la brise d'Est vint à souffler en tempête et la neige se mit à tomber en gros flocons si denses, qu'à l'arrivée, l'on ne vit plus les feux du littoral du cap Fréhel et du phare du Jardin. Quelques instants encore avant la catastrophe, nous avions aperçu des bateaux pécheurs de Cancale, qui ne tardèrent pas à disparaître à nos yeux, enveloppés du des tourbillons d'eau et de neige; ils fuyaient là  voiles serrées vers le large afin d'éviter les dangereux brisants L'"Hilda» crut qu'il serait possible de renter à Saint-Malo...



Dinan, 20 novembre. La nouvelle de la catastrophe de l' « Hilda », apportée ce matin par 1' « Ouest-Eclair a produit une émotion intense parmi nos concitoyens et la colonie anglaise, plusieurs résidents anglais de Dinard et Dinan devant rentrer par le vapeur naufragé.

A la nouvelle parvenue télégraphiquement cc matin que 35 cadavres, dont 23 hommes, 10 femmes et 2 enfants avaient été découverts sur la plage de Saint-Cast, MM. Vassal, sous-préfet, Bayoar, procureur de la République, et Richert, capitaine de gendarmerie, se sont aussitôt transportés sur les lieux. M. L'Hermitte, premier adjoint, en l'absence de M. Ross, maire, actuellement à Paris, pour la réunion du comité de la fédération républicaine  , a fait mettreen berne le drapeau de l'hôtel de ville 





Le naufrage a fait 125 morts dont 65 Johnnies de Roscoff.

Mais voici le récit le plus circonstancié des évènements, fait par Olivier CAROFF :
“Maintenant, j'ai repris toute ma connaissance. Je vis et suis heureux de vivre. Le souvenir de la terrible nuit est un cauchemar. Je m'étais endormi à l'avant. J'ai soudain été réveillé par le froid. Je me suis levé. Il faisait nuit noire, on ne voyait pas à quatre mètres. Je marchais sur le pont. J'aperçus le Capitaine qui, sur la passerelle, donnait des ordres, “Sale temps” me dit un matelot ; nous devons être près de St Malo mais on ne voit pas le phare. Peu après il me sembla percevoir une lueur. Le phare du Grand Jardin est vert, blanc, rouge. Puis tout disparut ; on rentra dans l'ombre. La sirène du bateau sifflait avec rage, la cloche d'alarme sonnait. J'allais retourner me coucher quand un choc formidable se produisit.qui me renversa. Je me relevais et m'élançais vers l'arrière. Je me heurtais au mât et courus vers le bordage. Le navire enfonçait. Je grimpais au mât par les échelles.”
“ J'aperçus alors des gens qui courraient,, affolés, près de moi des hommes grimpaient, Je me pressais pour arriver le plus haut possible. Un craquement terrible, un bruit sourd, le milieu du navire disparut : le mât avant craqua et tomba. J'entendis des cris déchirants.”
" Sur le mât nous étions une vingtaine. De temps en temps, l'un de nous tombait. Le froid me gagnait. Combien de temps ai-je passé ainsi ? je ne saurais le dire. Quand le jour vint, j'aperçus de la fumée, une masse noire, c'était l'ADA : la VIE! Le contremaître MOREL arriva avec des matelots 
une embarcation. Je ne me souviens plus que de mon réveil, l'hôpital, dans des draps chauds. Ce matin seulement, je me suis rendu compte que JE VIVAIS !




Au matin du 19 novembre, les sauveteurs vont retrouver 6 survivants, un membre d’équipage et 5 Johnnies sur les 70 embarqués. Des hommes qui, en s’accrochant à la mature, ont réussi à ne pas tomber dans la mer glacée. Car le bateau transportait une majorité de Roscovites et d’habitants des communes alentours partis vendre leurs oignons rosés en Angleterre. Ils rentraient au pays, leur mission accomplie.
Le lendemain, 69 corps dont celui du capitaine seront retrouvés sur la plage de Saint Cast. Pendant un mois, la mer ramènera corps et débris de bois sur toute la côte.





Sources 
Gallica BnF
L'ouest-Eclair 21 novembre 1905


12 septembre 2021

Humour dans le carré Donec : histoire du bon vieux temps

 Donec : histoire du bon vieux temps


Bonjour la compagnie,

Autour de moi l’humeur est à l’orage, et tous regrettent le bon vieux temps où l’honnêteté régnait à tous les étages, les épouses étaient fidèles et  les  maris attentionnés.

Pourtant en ces temps anciens, vers 1914 nous avons pu constater quelques fâcheux dérapages aux conséquences souvent fatales.

Qui se souvient aujourd’hui de  l’édifiante affaire du Salmson-Moineau ?

René Moineau est un ingénieur jamais à court d’idées, passablement débrouillard et prêt à tout pour faire avancer ses affaires. Pilote il participe à de nombreuses expérimentations sur les Breguets qui participent aux éliminatoires de la coupe Schneider. En 1914 la guerre éclate et le voilà au camp retranché de Paris.

Il intègre alors la société Samson qui produit les moteurs d’avions qui vont faire sa fortune. Pourtant une étape reste à franchir, la réalisation d’un véritable avion ; les Allemands de leur coté ne sont pas restés inactifs et envoient sur  le front leurs Fokkers « Eindecker » qui sont équipés d’une mitrailleuse tirant à travers le disque de l’hélice et qui mettent à mal nos antiques Voisins.

Plein d’imagination René Moineau  va concevoir une étrange machine dont le moteur installé dans la carlingue va actionner deux hélices.  Sur l’avant installé dans un balcon le mitrailleur est  prêt à en découdre.  Le même équipement est installé sur l’arrière. Malheureusement la machine est trop lourde, son moteur chauffe, et elle plafonne à 120 km /h ce qui en fait l’appareil le plus lent de sa génération. C’est le genre d’avions que tous les pilotes exècrent surtout s’ils doivent affronter la chasse allemande.  Les services-techniques de l’armée demandent s’il est bien raisonnable de commander ce monstre.



Pourtant une commande est officialisée le 18 novembre 1916. Commande hors de prix puisque proposée à 75 000 francs quand le Caudron R.IV se négocie à 35 000 francs. 105 modèles sont pourtant commandés.
Inutile de vous dire que de nombreux accidents assombrissent le tableau, en huit mois 31 tués, disparus, prisonniers ou blessés. L’atterrissage c’est quitte ou double. Engagé dans le secteur du chemin des dames son activité opérationnelle ne durera pas.

Mais comment une telle machine a pu être acquise par l’armée ? La seule explication que nous pouvons admettre, c’est la corruption des décideurs publics par le constructeur. Ajoutons qu’est entré dans la boucle un personnage sulfureux : Charles Humbert. Il  saura  se tirer des situations les plus abracadabrantesques  ses co-accusés étant eux condamnés à mort (affaire Bolo Pacha). Humbert est un sénateur très influent, membre de la toute-puissante commission sénatoriale des armées. Il n’hésite devant rien, le chantage ou la prévarication intervenant dans les commandes militaires et ramassant sa petite commission au passage.
En 1919 l’affaire Samson éclate,

 On découvre par exemple qu’il à tenté en 1912 d’obtenir une commission de 250 000 francs pour défendre en commission d’achat le « Flyer » de Wilbur Wright. Celui-ci refusera mais visiblement le motoriste Samson n’a pas les mêmes scrupules. Un arrangement est même trouvé qui permettra à Humbert de faire un lobbying effréné, de multiplier les éloges du constructeur dans son journal et de bien beurrer ses épinards.

Pourtant dans les différents procès auxquels il devra répondre l’affaire des Salmson-Moineau n’est jamais évoquée. Pourtant il y avait fort à parier que le bon sénateur avait su donner le coup de pouce au bon moment.

Ainsi nous pouvons dire : « c’était pire avant ! »

A bientôt pour de nouvelles aventures

Donec

Sur la peau de bouc : « Avoir profité du mal de mer de ses camarades pour boire toutes les rations de vin et ivresse légère ».

Les mots du Général :
La reddition du commandant des forces allemandes à Paris achoppe sur l’opposition des troupes F.T.P. En désespoir de cause, Leclerc décide d’appeler le Général.
  • Mon général, j’ai un problème avec Rol-Tanguy…
  • Qui est ce Rol ?
  • Le chef des F.F.I. Mon général.
  • Et alors,
  • Et bien Rol-Tanguy ne veut pas que…
  • Ecoutez Leclerc, votre Rol, tout F.F.I.  qu’il est c’est un civil  non ? C’est un Français, non ?
  •  …
  •    Bon, et bien… Foutez -le à la porte !                                                                                                                                                                                                                                                                    

Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...