17 avril 2021

Mise en oeuvre de la Franchise militaire et taxe Toulon 13-7-1939

 Franchise militaire et taxe Toulon 13-7-Vichy 14-7-1939

Une lettre en franchise (FM) partie de Toulon le 13 juillet 1939 (TàD Toulon sur Mer) pour Vichy a été taxée à l'arrivée malgré le décret du 19 avril 1939 instituant la franchise pour les militaires. Voici quelques explications.

le 19 mars 1939 : devant la montée des tensions étatiques en Europe, le parlement fait voter une loi accordant des pouvoirs spéciaux au gouvernement, en vue de la préparation d'un éventuel conflit. Le Gouvernement publie du 20 mars au 21 avril une série de 40 décrets-lois en vue de faire face aux nécessités de la défense nationale




La lettre écrite par un matelot torpilleur de la compagnie de garde de Brégaillon est adressée à Vichy en franchise.


Dans le coin haut à droite la mention FM. Cette mention est encadrée double trait.

La lettre porte trois cachets triangulaires avec la lettre T TAXE.

Une mention manuscrite 180 et trois timbres-taxe banderoles à 0,60c.vert (1,80 f) annulés par le bureau de Vichy le 14 juillet 1939. 

(A remarquer que les PTT travaillaient le 14 juillet 1939!)


La taxe est du double du manque. Le tarif du 17 novembre 1938 est de 90c.


L'Ouest-Eclair 30-04-1939



A propos de la franchise postale

pour les militaires et marins en campagne ou rappelés Un décret paru au Journal Officiel du 19 avril a accordé la franchise postale aux correspondances provenant ou à l'adresse des militaires et marins faisant partir des armées de terre, de l'air et de mer en campagne ou rappelés exceptionnellement sous les drapeaux en raison de la tension extérieure.

Ce décret prévoyait qu'un arrêté du ministre des P. T. T. fixerait les dates d'application et de suspension de la franchise ainsi accordée.

Or. aucune mesure n'a été prise depuis lors par le ministère des P. T. T. pour mettre en vigueur le décret du 19 avril, bien que le rapport précédant ce décret stipulât qu'en raison du rappel sous les drapeaux d'un nombre important de réservistes convoqués pour une période indéterminée, il convenait d'appliquer, dès le début de cette période, la franchise prévue. Nous avons reçu à ce sujet les doléances d'un grand nombre de familles qui s'étonnent à juste titre qu'un tel retard soit apporté à donner son effet a un décret particulièrement opportun dans les circonstances présentes et il nous revient que par suite d'une interprétation erronée quant à sa date d'application, de nombreuses correspondances de militaires et marins ou destinées à ceux-ci, ont été frappées de taxes qui en ont porté le prix d'affranchissement à 1 fr. 80. Ce sont là des tracasseries auxquelles, nous l'espérons, un arrêté très prochain du ministre des P. T. T. viendra heureusement mettre fin.

Il aura fallu près de 5 mois pour que l'arrêté soit pris

L'Ouest-Eclair 29-08-1939

La franchise postale pour les militaires

PARIS, 28 août.
L'administration des Postes fait connaître qu'un arrêté ministériel vient de rendre immédiatement applicables les dispositions du décret du 18 avril 1939.

En conséquence.
1° Sont admises à circuler en franchise par la poste les lettres simples, c'est-à-dire ne pesant pas plus de 20 grammes, provenant ou à l'adresse des militaires et marins faisant partie des armées de terre, de l'air et de mer en campagne, ou rappelés exceptionnellement sous les drapeaux.

2° Les mandats-postes dont le montant ne dépasse pas 100 fr. expédiés par ces derniers sont exempts du droit de commission.

L'Ouest-Eclair 6 octobre 1939
CORRESPONDANCES EXPÉDIÉES PAR LES MILITAIRES
Il est constaté que les militaires déposent leurs correspondances dans les boites aux lettres postales des départements lesquelles sont exclusivement réservées aux civils. Comme la plupart de ces correspondances sont adressées a des particuliers, Il s'ensuit que le service postal n'a aucune certitude que les expéditeurs bénéficient de la franchise militaire.

En vue de mettre un terme a ces errements les militaires devront remettre leurs correspondances au vaguemestre de leur formation. Ce dernier doit frapper ces correspondances du timbre militaire sur le vu duquel le service postal a bien la certitude que l'expéditeur bénéficie de la franchise militaire. La Direction des Postes demande expressément aux militaires de vouloir bien se conformer aux prescriptions sus-rappelées et les prévient qu'ils s'exposent, en déposant leurs correspondances dans les boites aux lettres postales, a voir leurs envois taxés à l'arrivée.

16 avril 2021

Les Peintres de la MARINE : PORTAIT DE MARIE DETREE-HOURRIERE 

Dans le bulletin de la Marcophilie navale N° 156 - avril 2021

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Patrouilleurs Le Malin Iles Eparses Glorieuses 2 mars 2021

Patrouilleurs Le Malin Iles Eparses Glorieuses 2 mars 2021




ILES GLORIEUSES
Le groupe des îles Glorieuses, qui se compose de deux îles, l'île Glorieuse et l'île du Lys distantes de six milles environ, et situées à mi- distance de Mayotte et de Diego-Suarez, a été occupé le 23 août 1892 par la France, et placé sous la dépendance de Mayotte.

La concession des îles, qui étaient désertes à notre arrivée, a été donnée à M. Caltaux qui y employa quelques créoles des Seychelles et une soixantaine de malgaches de Nossi-Bé, de 1892 à 1914. On exploita le guano (800 tonnes par an) et le coprah (10.000 cocotiers) et accessoirement on pratiqua la pêche (écailles de tortue). Les Glorieuses sont momentanément abandonnées.



Au nord-ouest, une magnifique plage de sable fin constitue un accostage des plus faciles pour les embarcations. On y voit un mât de pavillon et un hangar. A cinquante mètres en arrière, dans un bois de filaos, se trouve la maison de M. Caltaux. Le climat est des plus sains. Il n'y a ni marigots, ni palétuviers, ni moustiques, et les fièvres y sont inconnues.

La mer est généralement calme. On trouve dans l'île Glorieuse une excellente eau douce fournie par des puits creusés dans le sable.

L'île du Lys est inhabitée et ne possède pas d'eau douce, mais elle est comme les bancs de sable qui la séparent de l'île Glorieuse, couverte d'oiseaux de mer auxquels elle sert d'asile.

Très boisée, l'île Glorieuse - est un ancien atoll dont les plages sont formées de corail pulvérisé. Le guano des Glorieuses contient 25% d'acide phosphorique. La couche d'humus naturel qui recouvre l'île permet toutes les cultures. On y a cultivé avec succès le maïs, le cotonnier, le cocotier, les melons, les citrouilles, les oignons.

On remarque également des arbres à soude dont l'écorce sert à faire un bon savon; le papayer, le filao, le sapin des îles, de la famille des caoutchoucs, le porché ou bois de camphre, etc.

Il n'y a pas de serpents, et la faune ne se compose que des oiseaux de mer. Les eaux sont très poissonneuses et abondent en espèces comestibles excellentes. Il n'existe pas d'autre communication que les boutres.

Les ÎLES GLORIEUSES  sont deux petites îles situées sur un récif à 140 milles dans l' E.N.E1/2N de Mayotte et à 110 milles dans l'O. N. 0. du cap d'Ambre, pointe Nord de .Madagascar.
L'ile du Sud, la plus grande, appelée île Glorieuse, est boisée et a 12 mètres de hauteur sur environ 1 mille de largeur et de longueur; sur sa pente Nord il y avait en 1S82 un établissement, qu'on se proposait d'abandonner, vu la nature improductive du sol. Tous les puits donnent de l'eau saumâtre. L'île du nord du Nord, appelée ile du Lise e est un simple îlot situe à 5 milles au N. E. de la grande île; il a 10 mètres de hauteur. 
Un lagon salé occupe le centre de celle île, qu'il divise presque en deux: son coté Nord est formé par des falaises et sa pointe Sud se termine par une dune de sable qui est la partie la plus élevée de l'île.

Le groupe des îles Glorieuses, qui se compose de deux îles, l'île Glorieuse et l'île du Lys, distantes de six milles environ, a été occupé au nom de la France le 23 août 1892 et placé sous la dépendance de Mayotte. Il est situé entre le 11e et le 12e latitude Sud et au 45e longitude Est.

La garde du pavillon y est confiée à un français,-M. Caltaux, qui est concessionnaire des îles et habite depuis 1892, avec sa femme, l'île Glorieuse.

M. Caltaux possède à son service un domestique créole et sa femme, plus quarante travailleurs malgaches de Nossi-Bé, Anjouanais ou Makois qu'il emploie à l'exploitation du guano.

Sur la plage Nord-Ouest de l'île, plage de sable d'une éblouissante blancheur où l'accostage pour les petites embarcations est des plus faciles, s'élève un mât de pavillon à côté d'un grand hangar à guano. A gauche du mât, en venant du large, on aperçoit un bouquet do filaos : à droite sont 4 ou 5 filaos espacés, et à 50 mètres en arrière, la maison de M. Caltaux.

Le climat des îles Glorieuses est très sain ; il n'y a ni marigots, ni palétuviers, ni moustiques et par suite les fièvres y sont inconnues. Il y fait généralement calme.

Du 15 avril au 15 décembre, les vents sont toujours de la partie Sud-Est au Nord-Est en passant par l'Est. Les deux mouillages sont très bons.


Du 15 décembre au 15 avril, il est difficile de rester au mouillage, car des coups de vent sont à redouter.

On trouve dans la grande île d'excellente eau douce fournie par des puits creusés dans le sable.


Sources :




Notice sur Mayotte et les Comores par Émile Vienne,... 1900

Le Courrier colonial illustré  18-07-1935


15 avril 2021

USS WYOMING Arkansas Villefranche Nice bagarre juillet 1934

USS WYOMING

USS Arkansas Villefranche sur Mer

Jusqu'à la sortie de la France de l'OTAN, Villefranche a été un lieu d'escale privilégié des flottes américaines. Ce qui ne s'est pas toujours passé sans heurt comme l'escale de ces deux cuirassés américains en 1934.



A la fin du 19e siècle la marine américaine demande et obtient sans difficulté du gouvernement français la jouissance de l’ancien gymnase de la Darse comme dépôt de ses approvisionnements pour l’escadre de Méditerranée. Et l’habitude s’installe…







Une école de navigation




Une école de navigation maritime qui dépendra de l'Ecole de Navigation Maritime de Paris vient d'être installée Villefranche-sur-Mer. dans l'hôtel appartenant la Marine nationale (Inscription Maritime).


L'école sera placée sous la direction du commandant J. Galopin, directeur général de l'école de Paris, ancien commandant du voilier-école des éléves-officiers de la marine marchande. Lui seront adjoints, des officiers généraux et supérieurs de la marine, des capitaines au long cours et des professeurs de l'Université

Les cours seront théoriques et techniques avec application sur des embarcations de dernier modèle dans la rade de Villefranche.

Un mess permettra aux éleves de prendre à l'école leur repas de midi et une pension sera aménagée pour les élèves étrangers à la région.

Les renseignements seront fournis par le secrétariat de l'Ecole Maritime Nationale Marine Nationale. Quai Courbet. à Vlllefranche-sur-Mer (Alpes Maritimes)c

Fait Divers

L'Ouest-Eclair 8-7-1934

Nice, 7 juillet. Cette nuit, un matelot du cuirassé Arkansas, ancré au port de Villefranche -sur -Mer, le radiotélégraphiste Kline importunait dans la rue Bascarra deux dames qui rentraient chez elles. A ce moment passait M. Curty, chef de la sûreté qui, voyant la scène, voulut y mettre fin. mais le marin se précipita sur lui. le roua de coups et le saisissant à la gorge le précipita contre la devanture d'un magasin.

En état de légitime défense. M. Curtv sortit un revolver et fit feu sur son agresseur qui fut atteint à la gorge et grièvement blessé.

Paul Cadmus, “The Fleet’s In!”, 1934, 
 Naval History and Heritage Command, U.S. Navy Art Collection
Nice, 9 juillet. — A la suite des incidents que des matelots du « Wyoming » et de l'« Arkansas » ont provoqués vendredi soir, à Nice, et au cours desquels M. Curty, chef de la Sûreté, blessé et en état de légitime défense, tira sur son agresseur, l'amiral Ellis, qui commande les deux unités américaines mouillées dans le port de Villefranche a ordonné aux matelots de regagner le bord à 21 heures. D'autre part, il a réduit le nombre des permissionnaires.

Le matelot américain Kline, qui assaillit M. Curty et fut blessé par lui, est dans un état stationnaire ; la balle qu'il a reçue dans la gorge s'est logée dans l'omoplate et n'a pu être extraite.
L'état du chef de la Sûreté s'est sensiblement amélioré.

L'oeuvre 08-07-1934


Un débarquement de matelots américains provoque, à Nice, d'assez graves bagarres

De notre correspondant particulier) Nice, 7 juillet.

Un film américain de la bonne manière, celle où les gnons laissèrent plus de traces que les bleus de l'amour, a été tourné la nuit dernière, à Nice.

Pour improvisé qu'il ait été, le scénario n'en a point manqué, on le verra, d'animation. Deux navires de guerre battant pavillon étoilé, l'Arkansas et le Wyoming, sont ancrés depuis jeudi soir dans la rade de Villefranche. Alors que les autorités françaises, le nouveau préfet Mouchet et un adjoint barbu en tête échangeaient des salamalecs avec le vice-amiral Haynes Ellio, les équipages, assoiffés par cinquante jours de mer, descendaient à terre et venaient tirer leur bordée à Nice.

Sur la côte d'Azur ou les touristes en knickerbockers se font maintenant désirer, la flotte est toujours accueillie avec enthousiasme. Tout un essaim de demoiselles en demi-chômage papillonna autour des matelots éblouis par un dur soleil de juillet. Des rabatteurs parlant un anglais de circonstance les invitèrent à venir boire du champagne à l'ombre de dames en fleurs. Mais les gars de la marine étaient altérés et ce furent les mélanges qui les perdirent. A sept heures du soir toute la flotte était ivre. Il y eut quelques échauffourées du côté des maisons de société. Le panier à salade ramassa les plus ivres, ceux qui roulaient dans le ruisseau. Vers neuf heures, place Garibaldi et place Gambetta il y eut des matches de boxe aux terrasses des cafés entre civils et marins, ceux-ci s'obstinant à vouloir appeler toutes les femmes Manon ou Violette.

Vers onze heures, rue Paul-Déroulède, au cœur de la ville, deux femmes furent assaillies par un matelot ivre, grand gaillard paraissant sortir d'une figuration de tragédie pour gangsters. Le chef de la Sûreté niçoise, M. Curty, qui passait non loin de là. voulut intervenir.

Le matelot, d'un coup de poing, l'allongea sur le sol et comme M. Curty, assommé, tentait de se relever l'Américain le prit à la gorge et le sonna » avec tant de violence que le chef de la Sûreté, se sentant perdu, tira sur son agresseur deux coups de revolver. La gorge traversée par une balle, le marin s'affaissa ensanglanté. Une dizaine de personnes avaient, de leur fenêtre, assisté à cette scène de sauvagerie au cours de laquelle, sans aucun doute, le policier put se considérer en état de légitime défense. 

Pendant ce temps une bande de matelots, sous un prétexte futile, cassaient les glaces au café de Paris et rossaient les consommateurs. On se serait cru revenu à certains jours de la guerre. Une demoiselle sentimentale qui avait emmené « un gentil petit matelot » pour lui jouer du piano, passa par la fenêtre ainsi que divers meubles et la partition de la Tosca. La propriétaire de l'hôtel qui était sortie pour voir ce qui se passait reçut le seau hygiénique sur la tête. Bref le soir d'escale fut très réussi. Aujourd'hui les équipages sont consignés. M. Curty se plaint de douleurs internes, le matelot est à l'hôpital et l'on compte les verres cassés de divers côtés. — ROCHER.


BnF Gallica
L'Echo d'Alger  10-07-1934
L'Ouest-Eclair 08-07-1934
L'oeuvre 08-07-1934

14 avril 2021

Goélette Belle-Poule Cachet permanent avril 2021

Goélette Belle-Poule Cachet permanent

Un nouveau cachet pour la Goélette BELLE-POULE demandé par le Commandant vu que la goélette fait maintenant partie d'ALFAN après avoir quitté l'Ecole Navale


Humeur


Après la disparition des flammes, les bureaux de Poste  (Brest même) ont depuis quelques temps des TàD sans indications d'origine: ni ville, ni département
Ainsi très certainement la Poste va réaliser de substantielles économies de conception et de gravures de timbres à date. 
Le même TàD sera utilisé pour toutes les postes de France
Une économie aussi pour les Marcophiles qui n'auront plus qu'une page dans leur album pour leurs timbres à date. 



Les goélettes Etoile et Belle Poule sont les dignes représentantes de la marine à voile du siècle dernier. Construites par le Chantier naval de Normandie de Fécamp en 1932, ces deux goélettes ont été commandées par la Marine pour l'Ecole navale. Malgré les aménagements spécifiques pour l'instruction et le logement des élèves, ces voiliers sont très voisins des bateaux de « Pêcheurs d'Islande » de Pierre Loti qui chassaient la morue jusqu'en 1935.


LE LANCEMENT D'UN NOUVEAU NAVIRE


Fécamp, le 8 février. Aujourd'hui a eu lieu avec succès, le lancement d'une goëlette construite pour le compte de l'Etat aux Chantiers Navals de Normande. (directeurs MM. Chantelot et Lemaistre), dont la réputation n'est plus à faire.

Il était 11 h. 30 environ lorsque le nouveau navire a pris contact avec son élément. En dehors des représentants de la Chambre de Commerce, de l'Inscription maritime, des Ponts et Chaussées du Bureau Véritas, etc.. nous pouvons citer comme assistant a la cérémonie MM. le capitaine de vaisseau Wllm, commandant la marine au Havre Colin de Verdiere et Germa, ingénieurs de la Marine au Havre, ainsi que M. Grevellec ingénieur surveillant des travaux de la marine au Havre.

Le nouveau navire qui a comme nom La Belle-Poule, sera une goélette a hunier d'un déplacement de 215 tonneaux. Il sera muni d'un moteur Sulzer d'une puissance le 125 CV

Ses dimensions sont les suivantes  longueur hors tout 32 m. 34 longueur entre perpendiculaire, 25 m. 30 Longueur au fort. 7 m. 20 tirant d'eau. 3 m. 50.

La Belle-Poule sera un navire-école pour la marine militaire pouvant embarquer une trentaine d'élèves, officiers et officiers- mariniers non compris. La commande pour la marine étant de deux unîtes, le a Sister Ship » de La Belle-Poule va être mis en chantier Incessamment.

Le croiseur Suchet et l'éruption de la Montagne Pelé Martinique 1902

Le croiseur Suchet 

et l'éruption de la Montagne Pelé Martinique 1902




» Le littoral paraissait désert ; sur la mer rien ne surnageait que des épaves. La chaleur rayonnante, dégagée par cet immense brasier, empêcha le bateau d'avancer et il rentra à Fort-de-France, à une heure de l'après-midi, rapportant la sinistre nouvelle »


Le gouverneur intérimaire de la Martinique indique, dans la suite de son rapport, quel fut le rôle du Suchet et comment, avec un dévouement au-dessus de tout éloge, il s'employa à sauver les malheureuses victimes que le cataclysme avait épargnées. Nour avons eu, par les courts télégrammes du commandant du Suchet, combien d'efforts avaient été tentés et ce à quoi ils avaient abouti.





 Un autre rapport officiel est celui qu'envoya au ministre de la marine le capitaine de frégate Le Bris, commandant du Suchet. Nous avons sous les yeux quelques extraits de ce rapport et nous les citons :


« Le désastre s'est produit à 7 heures 50, d'après l'heure indiquée par l'horloge de l'hôpital qui s'est arrêtée à ce moment et existe encore.



» Le phénomène a été foudroyant et peut être comparé à ce qui aurait été produit par de gigantesques canons pointés sur la ville de Saint-Pierre, lançant avec une violence inouïe des matières enflammées. En un instant, la ville était en flammes. Tous les habitants meurent par le feu et l'asphyxie. Des navires sont chavirés et incendiés, tous les mâts cassés au ras des ponts.

» Le gouverneur et Mme Mouttet, le lieutenant-colonel Gerbault et sa femme, venus la veille de Fort-de-France, sont parmi les victimes, ainsi que quelques autres fonctionnaires de Fort-de-France.


 

» La veille, le gouverneur m'avait demandé de me trouver à SaintPierre, avec le Suchet, à sept heures du matin, pour être à sa disposition. Quelques mesures à prendre dans les machines et dans les chaufferies, la veille de mon départ pour la Havane, ne m'avait pas permis de donner satisfaction à sa demande. Je ne pus allumer les feux qu'à huit heures. Sans cette circonstance, le Suchet se serait trouvé à Saint-Pierre, au moment de la catastrophe et aurait subi le sort des autres navires.


» J'ai appareillé aussitôt qu'il a été possible, sans connaître le désastre, mais très inquiet par l'apparence de l'éruption et par la pluie de terre durcie survenue à Fort-de-France, à huit heures quinze environ. Dans le trajet, j'ai été averti par un petit vapeur que Saint-Pierre était en feu ainsi que les navires sur rade.

 » En arrivant devant la ville, je me suis rendu compte immédiatement qu'il n'y avait rien à faire dans cet immense brasier. J'ai fait sauver

les quelques survivants qui se trouvaient à bord du vapeur anglais Roraïma, sur les épaves et à terre. Ces derniers provenaient également des navires.

» Tous étaient plus ou moins brûlés et quelques-uns sont morts dans le trajet. J'ai aussi ramené les blessés de l'extrémité du village du Carbet qui seul a été atteint. Je suis revenu à Fort-de-France le samedi 10, au matin et, après le débarquement des vivres, je me suis rendu à Saint-Pierre, où j'ai voulu me rendre compte immédiatement de la situation.

» J'ai envoyé à terre quatre escouades avec des ouvriers et j'ai exploré moi-même la ville avec l'une d'elles. J'ai acquis la Certitude que pas un être vivant ne pouvait exister.

» Ensuite, j'ai remonté la côte jusqu'au port du Prêcheur, dont la population était très menacée. Il y avait déjà eu quatre cents personnes eniron tuées par la lave. Nous avons commencé le sauvetage, jusqu'à la nuit et nous avons ramené, sur le Suchet, le Pouyer-Quertier et un petit vapeur, environ mille personnes.


» Hier matin, je suis retourné avec le Pouyer-Quertier et le croiseur danois Valkyrien, dont le commandant a bien voulu me prêter un secours qui m'a été des plus précieux.

» A trois heures de l'après-midi, nous avons pu revenir sur Fort-deFrance, après avoir embarqué le reste de la population, deux mille quatre cents personnes environ. Le Suchet devait en avoir près de douze cents à lui seul.


» Le volcan est toujours d'une activité effrayante. Il lance des colonnes de fumée noire à des hauteurs considérables et l'on ne saurait prévoir ce qui peut encore arriver. »


Fort- de-France, 25 mai.

Cent trente corps parmi lesquels se trouvaient sans doute un grand nombre de personnes qui avaient été tuées pendant qu'elles se livraient au pillage, ont été brûlés hier.

Des ouvriers annoncent que la montagne Pelée est fendue du sommet à la base par une énorme fissure qui mesure trois cents mètres de longs.

Il y a suffisamment de provisions ici pour faire face à toute éventualité imprévue.

On prétend que les gouvernements qui ont envoyé des secours seront priés de cesses envois à partir d'aujourd'hui. New-York, 25 mai.


Les savants qui son partis d'ici, pour la Martinique, avouent que l'éruption du mont Pelé est unique et d'un intérêt très grand pour les experts.

L'analyse des débris, ne sont en aucune façon composés de lave, explique pourquoi les aiguilles des boussoles des navires se sont comportées si étrangement en pleine mer. Soixante seize pour cent de la matière tombée était magnétique, y compris 5 010 d'aimant, le minerai le plus magnétique connu.

Les phénomènes électriques sont aussi importants et intéressants. Les effets gazeux sont attribués à la vapeur sèche surchauffée. Les savants dirent que le mont Pelé est un volcan d'explosion et non un volcan d'éruption, et que les explosions sont progressivement plus violentes à des intervalles plns longs.

Nous sommes dans une période de repos qui peut durer, ou bien se terminer par un désastre pire que celui du 20 courant, lequel a dépassé celui du8, qui, à son tour, était pire que celui du 5 mai.

Les steamers Versais et Ville-deTanger sont partis aujourd'hui de Fortde- France, chargés de réfugiés, et ne pouvant embarquer tous ceux qui le désiraient.

La population qui n'a pu s'embarquer s'est réfugiée sur le point le plus éloigné du mont Pelé.

Sources


La Dépêche coloniale illustrée 

BnF Gallica

Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...