18 mai 2024

Aviation maritime Philippeville Algérie 1914-1018 guerre Bône hydravion Méditerranée

Aviation maritime Philippeville Algérie 



Les principales missions de l’Aviation maritime sont la surveillance des routes d’accès aux ports, l’escorte et l’éclairage des convois, reconnaissance, la recherche des mines et l’attaque des sousmarins.


Au début de la guerre, la Marine ne possède que huit appareils de marques disparates, onze pilotes et un navire transporteur d’hydravions. Une seule base est en service : le Centre d’études de Saint-Raphaël. A la fin de la guerre, l’Aviation maritime aura 702 pilotes et 1 264 appareils. A partir de 1917, devant l’accroissement considérable de la force sous-marine allemande, l’Aviation maritime se développe. L’organisation territoriale côtière comprend les secteurs partagés en 1916 en divisions de patrouilles aériennes. Sur toutes les côtes océaniques et méditérranéennes sont créés trente-cinq centres (patrouilles aériennes) équivalents à une ou plusieurs escadrilles de douze, puis seize hydravions, et trente Postes de combat, détachés des Centres, de quatre à six hydravions, plus des Postes de relâche pour le ravitaillement et des bases de combat, non occupées en permanence, prévues pour une section de deux hydravions. 



Des centres et des postes de combat partent des sections d’en principe deux hydravions (FBA H4, Donnet-Denhaut et Tellier) dont le rayon d’action atteint 300 kilomètres. Le terme de centre aéronautique disparaît en juin 1917 au profit de patrouilles aériennes. 


Le 10 novembre1916, la décision est prise de créer le centre d’aviation du port d’Alger, près de
l’usine électrique, dans un étroit plan d’eau entre le quai de Sète, sur le Grand Môle, et le quai de
Caen. L’Entreprise Gregor se charge des travaux et le centre sera agrandi en avril 1917.


Les patrouilles aériennes d’Algérie-Tunisie dépendant du secteur de la Méditerranée, comportent
d’ouest en est le centre d’Oran (dont dépendent les postes de combat de Nemours et Mostaganem,
le centre d’ Arzew, poste de combat : Cherchell, le centre d’Alger, postes de combat : Ténès et
Bougie, le centre de Djidjelli, le centre de Bône, postes de combat : Collo, le centre de Bizerte,
postes de combat : Tabarka et Kélibia ; le centre de Sousse, postes de combat : Sfax et Lampedusa
et le centre de Marsala.

Les postes de combat (également dénommés postes de relâche lorsqu’ils sont utilisés de façon
temporaire) sont généralement équipés d’un hangar Bessonneau et d’un mât de mise à l’eau.
L’activité des postes de relâche est assez irrégulière, elle dépend du passage des convois et des
difficultés de mise en oeuvre qui demandent quelquefois des pilotes habiles. 



D’une manière générale, l’effectif complet des centres et des postes ne sera jamais atteint. Il n’y aura jamais guère plus
de dix hydravions opérationnels à Alger et à Bône et deux à quatre à Cherchell, Ténès, Bougie et
Djidjelli. Des postes de combat provisoires, comme Béni-Saf, sont quelques fois activés.


Le 20 septembre 1917, une section de Bône découvre un sous-marin camouflé en voilier qui attendait un important convoi. Le 9 octobre 1917, une section de Bône dégage et sauve une goélette italienne canonnée par un sous-marin et le 10 octobre 1917, une autre section de Bône découvre
un sous-marin à l’avant d’un convoi et le fait plonger. Le 4 décembre 1917, une section de Bône attaque un sous-marin qui attend un convoi.

Le 21 mars 2018, le quartier-maître charpentier Bellan écrit un courrier à Marie-Louise de Rians dans le Var.

Aviation Maritime Philippeville  - TàD Philippeville  23-3-1918

TàD arrivée RIANS VAR 1-4-18
Après avoir philosophé sur le mariage et précisé qu'en ce moment il est "neutre" il précise qu'en ce moment, il n'est plus à Bône... "Le centre de Bône m'a envoyé à Philippeville comme chef de poste au centre de ravitaillement pour avions. Mon plus gros travail c'est de m'embêter". 

INSTRUCTION sur le recrutement, la formation, l'avancement du personnel spécialisé dans l'aviation maritime du 9 janvier 1918.


"Les appareils ne viennent pas souvent depuis huit jours que j'y suis aucun appareil n'est arrivé. C'est presque l'Amérique. Souhaitons voir la fin de la guerre dans ces conditions."


Sources
ARDHAN

INSTRUCTION sur le recrutement, la formation, l'avancement du personnel spécialisé dans l'aviation maritime du 9 janvier 1918.

17 mai 2024

Bombardement de Philippeville Algérie croiseurs Goeben Breslau Kaiserliche Marine août 1914

Bombardement de Philippeville Algérie croiseurs Goeben Breslau Kaiserliche Marine août 1914


Bône et Philippeville : les premiers morts de la guerre mondiale avec les bombardements des croiseurs allemands Breslau et Goeben, le 4 août 1914.

TàD du croiseur allemand GOEBEN réfugié en Turquie
Kais Deutsche Marine Schiffpost n° 29 3012


Sur ordre du contre-amiral Wilhem Souchon, commandant la division méditerranéenne de la "Kaiserliche Marine", les deux croiseurs Goeben et Breslau regagnent Messine le 2 août où ils sont ravitaillés, en charbon et vivres, par les navires allemands en rade. Le 3 août 1914, à 1 heure du matin, les deux croiseurs quittent Messine, destination les côtes algériennes alors que la guerre ne sera déclarée qu’à 18 heures ! 

Leurs missions : « attaquer l’ennemi, sur les côtes d’Algérie pour l’empêcher de transporter ses troupes nord-africaines en France », et montrer également aux indigènes que la France est vulnérable…



Il est 5 heures du matin, quand le Goeben, battant pavillon russe, arrive à grande vitesse devant Philippeville, présente son flanc tribord et avec son artillerie moyenne, dirige son feu sur la ville.

Au premier tir, à bord du croiseur, le pavillon russe est amené et remplacé par celui de l’Allemagne. Aussitôt la batterie d’El Kantara, la seule opérationnelle, réplique. Quatre obus, mais trop courts sont tirés. Le croiseur qui n’est qu’à 4 500 m, devant cette réaction inattendue, prend rapidement le large, après un tir de 36 obus de 150mn qui n’a duré que quatre à cinq minutes environ.




Les objectifs visés étaient : la gare, le port, la caserne et l’usine à gaz. Le nombre des victimes aurait pu être réduit si un obus n’était pas tombé sur un hangar abritant un détachement du 3e zouave en partance pour la métropole, celui-ci fit treize morts et une vingtaine de blessés. Trois civils ont également trouvé la mort au cours de ces bombardements. Dans le port, trois balancelles furent détruites et le vapeur anglais "Isle of Hastings" reçut un obus au pied de sa cheminée.

Après s’être ravitaillés à Messine le 5 août, les deux croiseurs allemands font route, dans l’après-midi du 6 août, en direction de Constantinople. Ils sont pris en chasse par le croiseur léger "Gloucester" qui engage ses deux adversaires le lendemain vers midi. Touché à deux reprises et manquant de combustible, le croiseur anglais abandonne la poursuite vers 16 heures. Après un ravitaillement en mer Egée près de Naxos, le 10 août au matin, le Goeben, sous les ordres du Vice-amiral Souchon se présente à l’entrée des Dardanelles où un torpilleur turc lui fait franchir les barrages de mines. La Turquie étant en paix avec l’Angleterre, Londres proteste. La Turquie étant officiellement un État neutre, ne pouvait abriter les navires belligérants plus de vingt-quatre heures selon les traités internationaux. Pour contourner cette obligation, et sous le couvert d'une vente fictive, le Goeben et le Breslau passèrent sous pavillon ottoman.


Le Goeben est rebaptisé Sultan Yavouz Selim et le Breslau, Midelly ; les deux croiseurs conservent leurs équipages, leurs officiers. Le vice-amiral Souchon est nommé commandant en chef de la flotte impériale turque. Il s’efforcera par tous les moyens possibles de faire entrer la Turquie en guerre aux côtés de son pays et prendra l’initiative de commencer les hostilités sans motif valable. La riposte ne tarde pas et le 26 septembre 1914, la Turquie se range officiellement aux côtés des Allemands.


Sources

https://www.cdha.fr/

Ouest-Eclair 

BnF Gallica

16 mai 2024

Garde-Pêche GOLO Mariage à Ajaccio quartier-maître mécanicien

 Garde-Pêche GOLO Mariage à Ajaccio quartier-maître mécanicien

C'est un faire-part de mariage qui va servir à illustrer notre article sur le garde-pêche GOLO stationné en Corse depuis 1903.

Le 9 septembre 1916, le quartier-maître mécanicien Louis Denot épouse Angèle Ucciani.

Louis Denot est né à Montauban de Bretagne le 18 septembre 1891 et réside à Saint-Gondran à quelques kilomètres de Tinténiac. Sa promise née en 1878 a 13 ans de plus que lui. Angèle Marie Ucciani est divorcée de Paul Joseph Istria. 
Le mariage sera célébré à 8 heures du soir au domicile de la mariée 4 rue des écoles par François Léonzi. Un des témoins est un second maître mécanicien du Golo Alexandre Delépine.
Pourquoi un mariage au domicile de la mariée? à 8 heures du soir? Peut-être parce qu'elle était divorcée ou qu'elle était malade car un certificat médical avait été remis en mairie?

Acte de mariage du 9 septembre 1916





extrait du Périodique « Le Nouvelliste » du 30 janvier 1903 - Archives Municipales de Bordeaux

« Nous avons assisté vendredi matin, à une double opération de lancement de bateaux dans les chantiers que possède la Société Dyle et Bacalan, à Bordeaux.

En premier lieu, un garde-pêche, le Golo, destiné aux côtes de la Corse et dont les dimensions sont les suivantes : longueur, 25 mètres; largeur, 4 mètres 54; creux, 2 mètres 20; déplacement, 52 tonneaux environ. La vitesse prévue pour ce bâtiment est de 13 noeuds. La machine principale développe une puissance de 260 chevaux- vapeur de 75 kilogrammètres. Enfin, le Golo est muni d'un projecteur système Mangin et d'une cellule photo-électrique de 12 ampères à 60 volts. La construction tout entière a été exécutée par les Chantiers et Ateliers de Bacalan.



Le premier-maître Mathurin Le Guilloux a pris le commandement du garde-pêche Golo le 25 janvier 1914 à Toulon. Il l'a quitté le 28 mars 1916. Les activités du garde-pêche en Corse, (garde du sous-marin italien San Giorgio, escorte de navires, aides aux Serbes réfugiés en Corse), sont relatés dans les pages 49 à 72 de la biographie d'André Cormerais, Sur les flots, une vie de marin au service de la France, Imprimerie G. Vatar, 1928.

Le Golo était armé de deux 37 mm, de part et d'autre de la passerelle. L'équipage était de 16 hommes.

Le garde-pêche Golo-I fut administrativement considéré comme bâtiment armé en guerre :
— du 2 août 1914 au 2 juin 1918 ;
— du 19 juillet 1918 au 3 août 1919.

Circulaire du 25 avril 1922 établissant la Liste des bâtiments et formations ayant acquis, du 3 août 1914 au 24 octobre 1919, le bénéfice du double en sus de la durée du service effectif (Loi du 16 avril 1920, art. 10, 12, 13.), §. A. Bâtiments de guerre et de commerce. : Bull. off. Marine 1922, n° 14, p. 720 et 745.].

LE BAIL Pierre Marie Ernest, premier maître timonier, inscrit au quartier de Lannion, n° 6.329. Nommé à ce commandement par une décision ministérielle du 22 févr. 1916 (J.O. 23 févr. 1916, p. 1.503). Commandement pris le 28 mars 1916 à Toulon.
[Promu au grade de maître principal timonier par une décision ministérielle du 4 juillet 1918 (J.O. 6 juill. 1918, p. 5.831), puis à celui d’officier de 2e classe des équipages de la flotte par un décret du 31 juillet 1918 (J.O. 2 août 1918, p. 6.710).]

Sources

Archives départementales d'Ille et Vilaine

Archives départementales de Corse

Ouest-Eclair

Ville de Bordeaux

https://forum.pages14-18.com/

TERIIEROO A TERIIEROOITERRAI Escale 13 avril 2024 TàD SPID V SPID 10252

 TERIIEROO A TERIIEROOITERRAI Escale 13 avril 2024 TàD SPID V SPID 10252

Le POM est à Buenos Aires du 13 au 17 avril 2024.


Le patrouilleur outre-mer (POM) Teriieroo a Teriierooiterai a appareillé le 17 avril de Buenos Aires, après 4 jours de relâche dans la capitale argentine. Une escale marquée par la longue approche par l’estuaire du Rio de la Plata, dont les 150 nautiques de chenal balisé amènent jusqu’à la métropole sud-américaine.

Le patrouilleur Teriieroo a Teriierooiterai fait escale à Buenos Aires © Marine nationale



Cette escale a vu la réception d’une délégation d’officiers de l’Armada, une visite de l’ambassade de France pour un groupe de marins du bord. Elle a également permis à l’équipage de découvrir cette ville longtemps connue comme « le petit Paris de l’Amérique Latine ». Elle marque aussi un nouveau jalon dans le déploiement du bâtiment vers Tahiti, qui se dirige désormais vers la Patagonie, en vue de passer le Cap Horn avant d’atteindre Ushuaïa.

https://www.defense.gouv.fr/marine/actualites/patrouilleur-teriieroo-teriierooiterai-fait-escale-buenos-aires#:~:text=Le%20patrouilleur%20outre%2Dmer%20(POM,%C3%A0%20la%20m%C3%A9tropole%20sud%2Dam%C3%A9ricaine.

13 mai 2024

Amiral Guépratte Bizerte 1918 Dardanelles Guerre 1914 1918 frégate escorteur

Amiral Guépratte Bizerte 1918


Une carte de remerciement à l'entête de l'arrondissement algéro-tunisien - Préfet maritime - Gouverneur en date du 24 mars 1918 et signée de l'amiral Guépratte va permettre d'évoquer ce marin qui a donné son nom à plusieurs unités (E.E. - FLF).





LA MORT DE L'AMIRAL GUÉPRATTE Brest, 21 novembre (de notre rédaction).
Le vice-amiral Guépratte, qui vient de mourir, se trouvait depuis le début des hostilités a Brest. Malgré son âge, il avait conservé une grande activité, mais dimanche matin, a la suite a'un mal subit, il dut être transporté à l'hôpital maritime où, malgré tous les soins dont il fût entouré, Il devait succomber.



C'est une grande figure maritime qui vient de s'éteindre. Son historique conduite aux Dardanelles est encore présente à la mémoire de tous. Fils d'un capitaine de vaisseau, le vice-amiral Emile Paul Guépratte était né à Granville le 30 août 1856. Après avoir fait ses études au lycée de Brest, à 18 ans il entrait à l'École navale et sa carrière maritime se poursuivait. En 1914, il était contre-amiral. 



Lorsque la Turquie se trouva engagée dans le camp des puissances centrales, les alliés décidèrent de débarquer aux Dardanelles. Malgré les énormes difficultés que comportait une telle opération, la manœuvre réussit. Un navire. le « River Clyde, fut lancé à toute vitesse sur la pointe de Sédul Bahr et s'échoua dans le sable.


C'est de ses flancs que sortirent, de l'eau jusqu'à la ceinture, les premiers fantassins qui mirent pied sur la terre turque.
Mais les détroits, solidement défendus demeuraient inaccessibles. L'avance des divisions installées à terre ne pouvait se faire qu'avec le concours de la flotte; si celle-ci parvenait jusqu'à la mer de Marmara, l'armée devait se replier.


Le 18 mars une flotte franco-anglaise résolut de s'engager dans les détroits. L'amiral anglais Robeck en prit le commandement. Mais à peine avait-elle parcouru un mille que nos navires heurtaient un chapelet de mines. Le Bouvet fut coulé avec trois cuirassés anglais. Le Suffren et le Gaulois furent gravement endommagés.
Le contre-amiral Guépratte fut nommé. peu après le 10 octobre 1915. Vice-amiral. Il s'était, en effet. distingué par sa bravoure et son intrépidité et les Anglais, et les Turcs eux-mêmes, furent les premiers à lui rendre hommage.


Après la guerre. en 1919, il avait été élu député du Finistère et Il s'était inscrit au groupe de la gauche républicaine démocratique. A la fin de la législation, il ne s'était pas représenté. Placé dans le cadre de réserve, l'amiral Guépratte continua de servir la marine et fut nommé membre de l'Académie de marine


Le vice-amiral Guépratte était grand-croix de la Légion d'honneur et titulaire de la croix de guerre. C'était un vrai marin du plus grand mérite d'une haute conscience et toujours le premier à donner l'exemple de la rude discipline du bord. Avec lui disparait une figure populaire et respectée de la marine française.








Sources

BnF Gallica
Ouest-Eclair

Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...