01 mai 2021

Bréguet ALiZE Aéronavale aéro porte-avions Br 1050 Louis Bréguet Villacoublay

Bréguet Br 1050 ALiZE 


Le Breguet Alizé, avion embarqué de sûreté, fut construit à la suite d'une demande de la Marine nationale dans les années 50. Prévu pour être un monoplace d'attaque équipé d'un système de propulsion combinant turboréacteur et turbopropulseur, il devint un triplace avec un seul turbopropulseur plus puissant, un radar de recherche maritime repoussant le moteur dans la partie arrière du fuselage.

Construit en 75 exemplaires pour la Marine et entré en service en 1959, le Bréguet Alizé à, au fil du temps, vue ses missions évoluer. Conçu à l'origine pour l'offensive anti-sous-marine, 



l'appareil s'est consacré par la suite principalement à la détection aérienne et de surface. L'avion entra, à la fin des années 50, en service dans trois flottilles. Au 1er janvier 2000 : 7 appareils étaient encore en ligne au sein de la 6F basé à Nimes-Garons.


Un programme de modernisation en 1980 mit en oeuvre le radar Iguane, plus efficace, le système de navigation Omega Equinox, un nouveau système de communication et un équipement de guerre électronique. De récentes modifications dans les années 90 améliorèrent encore les communications et apportèrent de meilleures capacités de brouillage et d'autres améliorations lui permettant de prolonger une activité largement étendue.

Alizé - Rochefort Anaman  -
photo JM Bergougniou


Avec l'arrivée de l'E2C Hawkeye, l'Alizé a été retiré du service actif au mois de septembre 2000. La cérémonie d'adieu à l'Alizé a eu lieu à BAN Nîmes Garons le vendredi 15 septembre 2000.

Alizé - Rochefort Anaman  - photo JM Bergougniou
La cabine –triplace- de l’Alizé est conditionnée, mais non pressurisée. Le pilote est à l’avant gauche, le navigateur à l’avant droit, l’opérateur radar est juste derrière, dans le sens contraire de la marche.
Un 4ème siège pouvait être disposé totalement à l’arrière de la cabine pour un moniteur radariste par exemple.


Alizé - Rochefort Anaman  -
photo JM Bergougniou
Une des particularités de l’Alizé est qu’il pouvait décoller des Foch et Clemenceau sans les catapultes, en utilisant simplement la longueur total du pont d’envol, et ce à une masse maximale de 7 tonnes. Cette particularité à été utilisée en condition opérationnelle en 1982 au large du Liban, lorsque les catapultes du Clemenceau sont tombées en panne.

PA Foch 

PA FOCH Alizé embarqué détail

Sur sa fin de carrière, l’équipement de l’Alizé n’étant plus adapté à la lutte anti-sous-marine (en tout cas à sa détection), l’appareil était surtout utilisé en tant que guet aérien (veille anti-surface), et appareil de guerre électronique (interception, brouillage, relais…).

Alizé - Rochefort Anaman  - photo JM Bergougniou

L a Société Breguet, pour ses différentes fabrications, dispose actuellement de trois centres : Villacoublay, Biarritz et Toulouse. Villacoublay, créé pendant la Grande Guerre, est le berceau de la société. 

C’est là qu’ont été construits des milliers d’avions portant le label célèbre, notamment les Br-14, les Br-19, les Br-27, etc. Fortement endommagé par les bombardements aériens lors du dernier conflit mondial, le centre, reconstruit après la Libération avec les moyens offerts à cette époque, est loin d’avoir retrouvé son lustre d’antan. Dans le cadre d’une opération de décentralisation, ses activités ont été transférées sur

les usines de province. 
Ses effectifs ont été considérablement réduits, et Villacoublay devient une sorte d’atelier expérimental à la disposition de la Direction technique principalement, laquelle y a une partie importante de ses bureaux d’étude et s’y livre à des travaux de laboratoire, de recherches, d’avant- projets, de soufflerie... Un autre centre est situé à Biarritz et comprend l’usine d’Anglet, dans les terres, ainsi que le hall de montage général sur le terrain de Parme. Enfin le troisième groupe se trouve à Toulouse avec l’usine de Montaudran et le hall de piste de Colomiers (Blagnac).


Alizé - Rochefort Anaman  - photo JM Bergougniou
Après l'abandon de l'avion d'attaque  Bréguet  
Br960 Vulture, il fut décidé de concevoir un avion de lutte anti-sous-marine à partir de la même cellule, qui avait montré ses qualités. Le  turboréacteur arrière du Vulture fut supprimé et remplacé par un radar escamotable, tandis qu'un turbopropulseur Rolls-Royce Dart  était installé à l'avant. Le fuselage fut largement modifié, notamment pour permettre d'installer un troisième membre d'équipage, ainsi que les ailes qui reçurent des nacelles encastrées sur les bords d'attaque.

Louis Bréguet
A la fin des années 1950, les commandes du Br 765   Sahara conduisent à la construction d'une usine à proximité de l'aéroport de Biarritz-Parme. La production des Br 1050 Alizé leur succéda rapidement.

Sources 
BNF Gallica

Anaman


30 avril 2021

FLF GUEPRATTE escale Abu Dhabi mission AGENOR avril 2021

FLF GUEPRATTE escale Abu Dhabi mission AGENOR avril 2021

Le 22/04, le Guépratte a saisi 3 tonnes de résine de cannabis à bord d’un boutre suspect dans le golfe d'Oman. La destruction de la drogue obère le financement du terrorisme et de la criminalité organisée.

V SPID 10423  FLF Guepratte 12-04-2021 

 

Dans la nuit du 21 au 22 avril, la Frégate de type La Fayette (FLF) Guépratte a réalisé une deuxième saisie de narcotiques. Déployé dans le cadre de l’opération européenne AGÉNOR, volet militaire de la mission EMASoH (European-led Awareness in the Strait of Hormuz), le Guépratte est également engagé ponctuellement dans une opération nationale de lutte contre le narcotrafic.

 



Dans la nuit du 21 au 22 avril, après avoir pisté un boutre suspect aux abords du golfe d’Oman, le Guépratte a reçu l’autorisation du commandant de la zone maritime de l’océan Indien (ALINDIEN), son contrôleur opérationnel mais également Représentant de l’État en mer, d’effectuer une visite. 



La FLF a ainsi découvert plus de trois tonnes de résine de cannabis sur la petite embarcation. La cargaison a ensuite été saisie et détruite. Les trafics illicites dans la région concourent au financement du terrorisme et à la criminalité organisée. Il s’agit de la deuxième saisie d’envergure pour le Guépratte en quinze jours qui a permis de porter un nouveau coup aux filières de financement du terrorisme.



Déployée dans le cadre de l’opération européenne AGÉNOR, la frégate œuvre notamment au respect de la liberté de navigation et à la sécurité maritime dans le détroit d’Ormuz. Plus encore, ses missions s’inscrivent dans une logique de réassurance du trafic commercial dans le détroit d’Ormuz tout en permettant une appréciation autonome de situation de la France dans cette région.

Merci à 


sources :

https://www.defense.gouv.fr/actualites/communaute-defense/ffeau-nouvelle-saisie-de-narcotiques-pour-la-fregate-guepratte

https://twitter.com/EtatMajorFR/status/1386702763963322369?ref_src=twsrc%5Etfw

29 avril 2021

Frégate Chevalier Paul Mission Clemenceau 2021FDA GAN groupe aéronaval TF473

Frégate Chevalier Paul Mission Clemenceau 2021


Le 6 mars 2021, après plus de vingt jours passés à opérer en mer Méditerranée, le Groupe aéronaval (GAN) a franchi le canal de Suez marquant ainsi l’entrée de la
Task Force 473 dans un nouveau volet de la mission CLEMENCEAU 21.


Si la frégate multi-missions (FREMM) Provence a ouvert la marche dès le 5 mars comme précurseur, c’est en groupe constitué que les bâtiments composant la TF 473 ont entamé la traversée du canal de Suez. Sur l’avant du Charles de Gaulle, la frégate égyptienne El Fateh et la
Frégate de défense aérienne (FDA) Chevalier Paul ont ouvert la voie. A l’arrière du porte-avions, la frégate belge Léopold Ier et le Bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Var fermaient quant à eux la marche. À l’issue de la journée, le groupe aéronaval a rallié la mer Rouge, ouvrant le début d’une nouvelle phase opérationnelle. 





Du 19 au 22 mars 2021, le Groupe aéronaval (GAN) constitué du porte-avions Charles de Gaulle de la frégate belge Lépold 1er, de la Frégate multi-missions (FREMM) Provence, de la Frégate de défense aérienne (FDA) Chevalier Paul et du Bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Var, a été rejoint en mer d’Arabie par ses partenaires américain et japonais pour mener l’exercice de coopération multilatéral GASWEX (Group Arabian Sea Warfare Exercise).

Sources 

28 avril 2021

Patrouilleur Le Malin Mission SURMAR 2021.1 Juan de Nova Îles Eparses TAAF

Patrouilleur Le Malin Mission SURMAR 2021.1 Juan de Nova Îles Eparses TAAF

Partis mi-février, le patrouilleur Le Malin et son équipage ont achevé une mission particulièrement riche autour de Madagascar et dans le canal du Mozambique. Cette mission de surveillance maritime a entre autres permis de ravitailler les îles Éparses.. Malgré des conditions météorologiques peu favorables et un protocole sanitaire renforcé, Le Malin a su s’acquitter du ravitaillement des îles de Juan de Nova, Europa et Glorieuses avec succès.

Après un passage au Pôle des écoles de la Méditerranée (PEM) sur l’emprise de Saint-Mandrier, le sous-lieutenant Yalew du détachement de la Marine éthiopienne partira à La Réunion sur le patrouilleur Le Malin pour 1 mois et rejoindra en mars prochain les bancs de l’École navale à Lanvéoc Poulmic.

Un seul être vous manque… et tout est repeuplé. Difficile de ne pas songer au poète à la lecture de la dernière livraison de la revue Current Biology. Une équipe franco-britannique a suivi les conséquences de l’éradication des rats dans deux archipels de l’océan Indien, les îles Eparses, des possessions françaises voisines de Madagascar, et l’archipel des Chagos, cinquante-cinq îles réparties en sept atolls, administré par le Royaume-Uni. L'article qu’elle publie mardi 21 avril dresse un tableau à la fois impressionnant et rassurant. Une fois le rongeur disparu, tout l’écosystème retrouve une nouvelle jeunesse, sur terre mais aussi en mer.

Les invasions biologiques constituent une menace pour presque tous les écosystèmes du monde.
Bien que les programmes d'éradication puissent éliminer avec succès les espèces envahissantes et améliorer la biodiversité indigène, en particulier sur les îles,les effets de l'éradication sur les processus inter-écosystémiques sont inconnus. Sur les îles où les rats n'ont jamais été introduits, les oiseaux de mer transfèrent des nutriments des habitats pélagiques vers les habitats marins terrestres et côtiers, ce qui à son tour améliore la productivité, la biomasse et le fonctionnement des écosystèmes récepteurs.

Ici, nous testons si l'éradication des rats restaure les populations d'oiseaux de mer, leurs subventions en nutriments et certains de leurs avantages associés pour le fonctionnement de l'écosystème des îles tropicales et des récifs coralliens adjacents. En comparant des îles avec des histoires d'invasion de rats différentes, nous avons trouvé une hiérarchie claire selon laquelle la biomasse d'oiseaux de mer, les apports d'azote provenant des oiseaux de mer et l'incorporation de nutriments dérivés des oiseaux de mer dans les chaînes alimentaires terrestres et marines étaient les plus élevés sur les îles où les rats n'ont jamais été introduits, intermédiaires sur îles où les rats ont été éradiqués 4 à 16 ans plus tôt, et le plus bas sur les îles où les rats envahissants sont toujours présents. Les nutriments dérivés des oiseaux de mer ont diminué de la terre à la mer et avec l'augmentation de la distance par rapport aux îles éradiquées par les rats, mais s'étendent à au moins 300 m du rivage. Bien que l'éradication des rats ait amélioré les nutriments dérivés des oiseaux de mer dans le sol, les feuilles, les algues marines et les poissons de récif herbivores, la croissance des poissons de récif était similaire autour des îles éradiquées et infestées de rats. Étant donné que la perte de subventions aux nutriments est une préoccupation mondiale,que l'élimination des espèces envahissantes restaure les voies nutritives précédemment perdues sur des échelles de temps relativement courtes est prometteuse. Cependant, le retour complet des subventions aux nutriments entre les écosystèmes et de tous leurs avantages démographiques associés peut prendre plusieurs décennies.

27 avril 2021

Une cerise sur le gâteau - Marie Détrée - Kerguelen TAAF journée mondiale des manchots 25 avril 2021

Une cerise sur le gâteau - Marie Détrée - Kerguelen TAAF

Avec OP1 du Marion Dufresne j'ai reçu cette enveloppe ornée d'un magnifique dessin de Marie Détrée dont nous avons eu l'occasion de parler dans le bulletin et dans ce blog. Le Marion Dufresne en bouteille est une de ses réalisations pour la philatélie des TAAF. Une oeuvre d'art à 1,05€...

Port-aux-Français Kerguelen 29-3-2021 - Marion Dufresne OP1
Je reprends ci-dessous quelques lignes sur la Journée mondiale des Manchots... Une espèce en voie de disparition?

Manchot royal Crozet - Photo JM Bergougniou

Que les maladroits du monde entier se rassurent, ce n'est pas d'eux qu'il s'agit...

La Journée mondiale des manchots, en anglais la "World Pingouin Day" concerne bel et bien l'animal polaire en voie de disparition au sujet duquel il convient d'alerter l'opinion mondiale. La date du 25 avril a été retenue car elle coïncide avec la date habituelle de migration des manchots de Terre Adélie.

Crozet - Manchots royaux - photo JM Bergougniou
Les manchots sont des oiseaux marins qui vivent exclusivement dans l’hémisphère austral. Ils sont régulièrement confondus avec les pingouins, mais attention, ce sont bien deux espèces différentes vivant dans des régions du monde différentes...


"Nous savons que le réchauffement climatique modifie radicalement l'environnement dans l'Antarctique et que les animaux des écosystèmes de l'océan Austral luttent pour s'adapter", explique Cassandra Brooks, spécialiste des manchots à l'Université de Stanford (Etats-Unis).

poussins de manchots royaux - Kerguelen - photo JM Bergougniou

Les manchots sont aujourd'hui menacés directement par le changement climatique qui modifie leurs conditions de vie et risque de les faire mourir de faim, sauf à entreprendre une migration géante dans un océan austral bien peu accueillant pour leurs colonies géantes. Les scientifiques qui ont étudié le phénomène estiment que 70% de manchots royaux pourraient disparaître d'ici à la fin du siècle.

26 avril 2021

Banane Vertol H-21 DBFM Algérie Nemours Flottille 31F aéronautique navale LST Chéliff

Banane H21 C

La flottille 31F est la première flottille d'hélicoptères de l'aviation navale française. Créée le , elle a été mise en sommeil le vendredi 25 juin 2010 puis réactivée le 4 octobre 2012.


Le Vertol H-21 (selon la nomenclature de l'US Air Force) ou le Piasecki Helicopter PD 22, est le premier hélicoptère lourd de transport utilisé en grand nombre dans des opérations militaires. Développé à partir de 1945 par Frank Piasecki1 et opérationnel dans les armées de plusieurs pays de la deuxième moitié des années 1950 jusqu'à la fin des années 1960, il possède deux rotors en tandem. Il reçoit plusieurs noms, tels que « Workhorse » (« cheval de trait ») ou « Shawnee », mais il est plus connu sous le nom de « banane volante » (« Flying banana »), en raison de sa forme destinée à empêcher les deux rotors d'interférer l'un avec l'autre.
Rochefort - Musée aéronautique navale - H21 Détail Photo JM Bergougniou


L'insurrection algérienne de 1954 décide en juin 1955 la Marine nationale d'envoyer sur place un détachement de Sikorsky S-55 de la flottille 10S. Ce détachement est inclus dans le Groupement Hélicoptères 2, où se mélangent des S-55 de l'Aviation légère de l'armée de terre (ALAT) et de l’Armée de l’air. 

 Banane H21 C

La flottille 31F est la première flottille d'hélicoptères de l'aviation navale française. Créée le , elle a été mise en sommeil le vendredi 25 juin 2010 puis réactivée le 4 octobre 2012.






Le lieutenant de vaisseau Derlot est désigné comme chef d'un détachement de 3 Sikorsky H-21 « Bananes », prêtés par l'ALAT, qui rallie Sétif le 7 juin, en relève des 2 S-55 de la 10S (tous deux construits sous licence par la SNCASE), rentrés à Saint-Raphaël. Jusqu'au 31 juillet, les pilotes de l'aviation navale suivent un entraînement intensif sur 5 Vertol H-21. La Marine crée à partir de ce détachement la première flottille d'hélicoptères, la 31F. 
Placée sous le commandement du lieutenant de vaisseau Bally, elle est officiellement affectée à la base aérienne 149 Maison Blanche improvisée à Alger, mais dans les faits, elle stationne déjà à Sétif. La carrière en Algérie des S-55 et H-21 n'est pas longue au sein des 33F et 31F. Déjà, au début 1956 est mis en service le premier des 135 Sikorsky S-58 (H34 ou HSS), tout d'abord au sein de l'escadrille 20S, puis des 31F et 33F.


Rochefort - Musée aéronautique navale - H21 Détail photo JM Bergougniou

A propos des 10 H-21-C

Le marquage blanc constituait un excellent point à viser, mettant en danger la sécurité de l'appareil et de ses occupants. Il est donc supprimé et remplacé par deux ancres rouges 
entrecroisées placées à l'arrière du poste de pilotage, conservant ainsi la spécificité "Marine" de l'appareil.


Rochefort - Musée aéronautique navale - H21 Détail photo JM Bergougniou


sur la demi-brigade de fusiliers marins en Algérie cliquez sur le lien ci-dessous

En mars 1955, à l’issue du vote favorable du parlement, le gouvernement décrète l'état d'urgence en Algérie. Un an plus tard, le 16 mars 1956, les pouvoirs spéciaux sont donnés aux forces armées ; et les décrets relatifs à organisation territoriale et à l'envoi des appelés du contingent en Algérie pour assurer le « maintien de l'ordre », sont publiés. En outre, le parlement vote la loi sur l'allongement de la durée du service militaire.



Avec ces dispositions, la Marine Nationale, disposant d’un sureffectif, décide en avril 1956 la création d’une demi-brigade de fusiliers marins (DBFM), commandée par un capitaine de vaisseau, et formée d’un état-major, de trois bataillons d’infanterie et de cinq compagnies de combat. La DBFM se voit confier le sous secteur de Nemours, dans l’ouest oranais ; sa zone d’action s’étendant d’Honaïne à l’est, jusqu’à la frontière marocaine à l’ouest, et du littoral méditerranéen jusqu’à la ville de Nédroma, au sud.

La demi-brigade relevant administrativement de l’amiral, préfet maritime de la quatrième région maritime, est placée sous le commandement opérationnel du général commandant le corps d’armée d’Oran, pour toutes les opérations de maintien de l’ordre à terre, mais relève toutefois directement du préfet maritime pour les opérations de surveillance maritime dans les eaux immédiates et le cordon littoral. La DBFM dispose du concours d’autres unités de la Marine Nationale : les commandos de Marine pour la neutralisation de groupes armés rebelles interceptés, le groupement d’hélicoptères de l’aéronautique navale (GHAN) pour l’envoi des renforts et les évacuations sanitaires, les bâtiments de surveillance maritime pour des bombardements ponctuels, les avions de l’aéronautique navale pour la surveillance aérienne et les tirs d’armes automatiques. Des supplétifs algériens (harkis) sont engagés, pour former le commando « Yatagan », renommé « Tempête », ou pour former des harkas, intégrés dans les compagnies.


Les officiers de l’état major, les commandants de bataillon et ceux de compagnie sont tous des officiers d’active de la spécialité fusilier, ayant l’expérience des combats en Indochine. Les chefs de section sont des enseignes de vaisseau d’active, ou de réserve, ou des officiers mariniers supérieurs de la spécialité fusilier. Le reste de l’encadrement est composé d’officiers mariniers de diverses spécialités. Les effectifs sont d’environ 2000 hommes. La durée de l’affectation est généralement de douze mois. Tous les deux mois un contingent est relevé, et remplacé par des marins ayant suivi le stage de formation fusilier au centre d’instruction de la réserve (CIR) du centre de Siroco, implanté au cap Matifou, près d’Alger.


Le 1er juin 1956, débarquent à Nemours du B.D.C. Cheliff, les premier éléments de la D.B.F.M., comprenant l’état major, la compagnie de commandement d’appui et de soutien (CCAS), et le premier bataillon qui a pour mission d’assurer la sécurité de la ville de Nemours et de la partie est du secteur.


Le deuxième bataillon arrive à Nemours le 2 juin 1956, avec pour mission de sécuriser les voies de communications et la sécurisation de la partie ouest du secteur. Il est formé au centre interarmées des opérations amphibies (CIOA) d’Arzew, avec des éléments des compagnies de protection. Le poste de commandement s’installe au village de Beghaoun à environ 10 km de Nemours, et les compagnies sont positionnées sur les plateaux.


Le troisième bataillon arrive à Nemours le 15 juillet 1956, avec pour mission de garder le barrage électrifié, construit en retrait de la frontière, et d’en assurer la parfaite étanchéité. Il est formé aux dépôts des équipages de Toulon et de Cherbourg. Le poste de commandement s’installe à Bab el Assa, et les compagnies sont positionnées le long de la frontière marocaine, entre Tizza au nord, et Bled es Souani au sud. Il doit aussi assurer la sécurité dans le secteur de S’Mirda Fouaga.

De 1956 à 1959, après de nombreux combats, tels ceux du Fillaoussène et du Djebel Zakri, les 1er et 2ème bataillons réussissent à pacifier complètement cette zone devenue une des plus calmes de toute l’Algérie. Après les premières années de combats acharnés, grâce à leurs patrouilles et embuscades, ils obligent les adversaires à se terrer et à fuir, tout en maintenant un contact incessant avec les populations musulmanes, leur apportant une aide dans les domaines les plus divers de l’administration, de l’enseignement et de l’aide médicale. La zone d’action de la DBFM est alors étendue vers l’est pour couvrir les djebels Tadjera, Sofiane et Gorine, et au sud jusqu’à l’oued Mouilah pour couvrir le djebel Zakri.


En avril 1959, le 1er bataillon est transformé en bataillon d’intervention de fusiliers marins (BIFM). Il est détaché auprès du commandement du corps d’armée d’Oran, pour intervenir dans le secteur d’Aïn Sefra, à la porte du désert, où l’étanchéité du barrage est moins bien assurée. En juillet 1959, le bataillon d’intervention est envoyé en Kabylie, et mis à la disposition du général commandant en chef des forces armées en Algérie ; il participe alors aux grandes opérations de cette période.

Une herse en patrouille

Revenu en juillet 1960 dans l’ouest algérien, le premier bataillon est reconstitué. Détaché au corps d’armée d’Oran, il s’installe au bordj de Sidi Medjahed, au sud de Maghnia et participe à toutes les opérations dans ce secteur montagneux entre Maghnia, Tlemcen, et Sebdou, pour intercepter et neutraliser les groupes armés rebelles, ayant franchi le barrage électrifié, tenu par les unités de l’armée de terre, dans les monts Tlemcen. En septembre 1961, le 1er bataillon est dissout pour former le bataillon d’intervention de fusiliers marins (BIFM), qui est envoyé à Bizerte pour concourir à la défense de la base militaire française menacée.


Après six ans de combats ininterrompus et un travail constant de pacification, la demi-brigade de fusiliers marins est dissoute en mars 1962. Elle aura mis hors de combat plus de 3000 rebelles armés, et récupéré un impressionnant stock d’armes ; cependant :

-187 des siens sont morts au champ d’honneur.

-254 blessés portent dans leur chair, la marque de leur courage.

Troupe d’élite, la D.B.F.M. aura été sur cette terre d’Algérie l’un des facteurs essentiels du concours de la Marine à l’œuvre de pacification.



25 avril 2021

Le ministère des Armées réceptionne l’Alsace, première Frégate multi-missions à capacité de défense aérienne renforcée (FREMM DA)16 avril 2021

Le ministère des Armées réceptionne la FREMM DA Alsace 

première Frégate multi-missions à capacité de défense aérienne renforcée (FREMM DA)



Florence Parly, ministre des Armées, a présidé ce jour, à Toulon, la cérémonie de livraison à la Marine nationale de la frégate Alsace. Il s’agit de la septième Frégate multi-missions (FREMM) et de la première à capacités de défense aérienne renforcée (FREMM DA).

Le programme FREMM est conduit en coopération entre la France et l’Italie par l’Organisation conjointe de coopération en matière de programmes d’armement (OCCAR), pour le compte de la Direction générale de l’armement (DGA) pour la partie française. Les huit FREMM constitueront la colonne vertébrale de la flotte de surface française, qui comptera au total quinze frégates de premier rang à l’horizon 2030.
La loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 prévoit la livraison de la huitième et dernière FREMM en 2022. Le renouvellement de la composante frégate de la Marine nationale se poursuivra, d’ici à 2025, avec l’entrée en service des trois premières Frégates de défense et d’intervention (FDI).

Les programmes FREMM et FDI soutiennent, au plus haut niveau de technicité, le savoir-faire et les compétences du chantier de Naval Group de Lorient. Ses qualités lui permettent aujourd’hui de produire des bâtiments au meilleur niveau mondial pour la Marine nationale, comme pour ses clients à travers le monde.
Chaque FREMM a nécessité environ trois millions d'heures de travail. Près de 700 salariés de Naval Group et d'entreprises sous-traitantes travaillent ainsi chaque jour pour le programme.
Plus de 500 PME/ETI sont impliquées dans la réalisation du programme. Ces entreprises sont implantées sur tout le territoire nationa
l.


Les six premières FREMM (Aquitaine, Provence, Languedoc, Auvergne, Bretagne et Normandie), livrées à la Marine nationale entre 2012 et 2019, ont des équipements à dominante lutte anti-sous-marine (FREMM-ASM). Les deux dernières, Alsace et Lorraine, aux capacités de lutte anti-sous-marine identiques, disposent en plus d’une capacité de défense aérienne renforcée (FREMM DA). Elles bénéficient également d’évolutions de leur système de combat, d’une mâture optimisée dite « taille de guêpe » et d’une portée de détection radar augmentée. L’équipage est par ailleurs renforcé par une dizaine de marins.

Conçues et développées par Naval Group, les FREMM sont des navires furtifs, polyvalents, endurants et souples d’emploi, dotés d’automatismes poussés et d’un équipage à effectif optimisé. Leurs missions principales sont la maîtrise d’une zone d’opération maritime, en surface et sous la mer, le soutien et l’appui aux opérations de projection, ainsi que la frappe de précision dans la profondeur terrestre avec le missile de croisière naval, une capacité que seule la France possède en Europe.

Elles sont également capables de mettre en œuvre le Caïman marine, hélicoptère embarqué multi-rôles, doté d’une capacité de lutte anti-sous-marine particulièrement développée. Le couple FREMM–Caïman représente un saut capacitaire dans le domaine de la lutte anti-sous-marine. La FREMM peut également embarquer deux Écume, la nouvelle embarcation tactique des commandos marine.

A l’horizon 2030, la Marine nationale disposera de quinze frégates de premier rang : huit FREMM (dont deux FREMM DA), deux Frégates de défense aérienne (FDA) et cinq FDI.

sources 

Photos Patrick Le Pestipon

Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...