de la SAPMER et du CAP-HORN
En 1947, trois Réunionnais, Jean Chatel, Georges Michel et Raymond Latour, créent la Société Anonyme de Pêche Malgache et Réunionnaise : SAPMER.
Les fondateurs de la SAPMER veulent doter l’île de La Réunion d’un bateau capable de répondre à une partie des besoins du marché local en poisson, sans perdre de vue le potentiel de la langouste.
Saint-Paul et Amsterdam, deux petites îles françaises sont situées dans le sud de l’océan Indien, près des quarantièmes rugissants. Des goélettes de pêche en exploitent les eaux côtières depuis le début du XIXe siècle : elles abondent de fausse morue (cabot), une espèce alors très prisée à la Réunion. Mais c’est une autre ressource que visent les fondateurs de Sapmer : Jasus paulensis, une langouste rouge de petite taille, dont la qualité de la chair est reconnue.
Les premiers essais de pêche aux casiers effectués par Le Cancalais sont prometteurs.
Les premiers essais de pêche aux casiers effectués par Le Cancalais sont prometteurs.
Le Cancalais, avec à son bord un équipage de 46 marins, quitte le port de Tamatave et met le cap au Sud en direction des îles Saint-Paul & Amsterdam pour sa 1re campagne de pêche. Les premiers essais de pêche à la langouste au casier ont été prometteurs. La stratégie de l’armement se dessine autour d’un constat : l’avenir des produits de la mer appartient à ceux conservés dans le froid plutôt que dans le sel.
Sapmer achète un cargo frigorifique de 62 mètres et le transforme en langoustier-congélateur, armé de huit baleinières motorisées. Le bateau est baptisé du nom de l’armement et le premier Sapmer part en pêche le 31 décembre 1949. Le Cancalais effectuera pour sa part une deuxième campagne à la fausse morue (cabot) avant d’être restitué à son armateur malgache. Sapmer devient Société anonyme de pêche maritime et de ravitaillement.
Dès le début, l’administration des Terres Australes et Antarctiques Françaises dont dépendent Saint-Paul et Amsterdam à cette époque assure un suivi scientifique de l’exploitation de la langouste, en collaboration avec le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) de Paris.
Des quotas de captures sont fixés annuellement, les casiers sont dimensionnés pour épargner les juvéniles, la saison de pêche est limitée aux quatre mois de l’été austral, en dehors de la période de ponte.
Dès le début, l’administration des Terres Australes et Antarctiques Françaises (dont dépendent Saint-Paul et Amsterdam) assure un suivi scientifique de cette exploitation, en collaboration avec le Muséum d’histoire naturelle de Paris.

Au début des années 1970, la langouste se raréfie à Saint-Paul et Amsterdam d'autant que la concurrence est venue de métropole. La Sapmer s’adapte en attendant la reconstitution de la ressource et démarre une activité de chalutage de poissons des glaces. Au terme de la campagne 1974-1975, la surexploitation de la ressource est patente. Les quotas sont fortement réduits et un seul bateau, le Sapmer, est autorisé à pêcher pour le compte des trois armateurs. Le Folgor, qui avait été armé pour surveiller les zones contre le braconnage est vendu.
Le Sapmer quitte la flotte, remplacé par le Cap Horn, un bateau plus petit. Le chalutier de 54 mètres est transformé en langoustier à Saint-Malo. Les quotas sont tombés à 300 tonnes, contre 1 100 deux ans plus tôt.
Ils sont attribués en totalité, en 1975, au Groupement des armateurs réunionnais, constitué par Sapmer, Ciap et Armement des Mascareignes.
Le Cap Horn opère pour le compte du Gar pendant cinq campagnes. La ressource s'étant reconstituée, en 1980, le Pierre-Pléven, chalutier terre-neuva de 78 mètres, est racheté à Saint-Malo et rebaptisé Austral. Il est aménagé pour la pêche à la langouste, mais conserve ses équipements de chalutage. Il remplacera le trop petit Cap-Horn qui reste le symbole d'une époque et auquel la poste des Taaf dédiera un timbre.








