08 mars 2025

Chalutier Rorqual Croiseur auxiliaire GOLO II guerre 14-18 Méditerranée torpillage

Chalutier Rorqual Torpillage du croiseur auxiliaire GOLO II


Le chalutier Rorqual est lancé en 1908 en Grande-Bretagne sous ce nom de Rorqual pour le compte de la Société des Pêcheries du Golfe de Gascogne (J. Duvergier). 
Le 11.12.1914 il est réquisitionné et conserve son nom, il est affecté en Mer Ionienne, Corfou.


Le 23.08.1917 avec le patrouilleur Géranium, participe au sauvetage des rescapés du Golo II puis en août 1917 il remorque jusqu’à Palerme le navire auxiliaire Saint-Joseph, torpillé le 28 août par le sous-marin UB-73 (KL Kurt Schapler).
Le 02.04.1919 il est  déréquisitionné, restitué.

En 1922, il est transformé et rallongé, sa longueur est portée à 51,1 m et déplace 529 t
En 1931 : il est rebaptisé Vierge de Boulogne pour le compte de l’Armement Vve F. Delpierre & Fils et immatriculé à Boulogne. Inscrit au Lloyd’s Register
1930-1939 
12.02.1940 : il fait naufrage près d’Omonville.

Ouest-Eclair 29 mars 1914

Dans la presse le Rorqual se signale pour son arraisonnement par le croiseur islandais alors qu'il pêche dans les eaux territoriales islandaises en mars 1914.






Le GOLO II



Paquebot de la Cie Fraissinet, longueur 80m, croiseur-auxiliaire en 1914. Sa dernière escale étant Naples, il est torpillé le 22/08/1917 en Méditerranée occidentale (large de Corfou) par le sous-marin UC 22, .



"Il semble que le Golo II, patrouilleur et escorteur de convois, commandé par le lieutenant de vaisseau Lorin, transportait des officiers serbes et de nombreux permissionnaires qui ralliaient l'escadre d'Orient, ainsi que le courrier de l'armée navale. Il assurait une liaison Toulon-Bizerte-Malte-Corfou, lorsqu'il reçut une torpille par bâbord, dans le compartiment des machines. 


Tandis que l'équipage et les passagers se jetaient à l'eau, une terrible détonation se fit entendre, provoquée par l'explosion des grenades d'attaque qui se trouvaient à bord. Le paquebot disparut comme une flèche, deux minutes seulement après le torpillage. Il ne resta sur la mer que quelques canots et radeaux, vite surchargés de naufragés, certains grièvement blessés. Ils dérivèrent 26 heures avant d'être recueillis par le patrouilleur Salambo et le chalutier Rorqual qui les débarquèrent à Corfou. 




On rapporte par ailleurs que 37 marins militaires et 1 officier serbe perdirent la vie dans ce naufrage et que 4 officiers serbes furent faits prisonniers par le sous-marin. Le Golo II transportait 257 personnes.






CITATION À L'ORDRE DE L'ARMÉE








Patrouilleur auxiliaire Rorqual — alors commandé par le premier maître de manœuvre Albert Louis Pierre Marie CHIFFLET —, Journal de bord n° 2/1917 — 23 juil. ~ 31 déc. 1917 — : Service historique de la Défense, Cote SSY 443, p. num. 84 et 85 


« Mercredi 22 août 1917.
...................................................................................................................................

18 h.30 — […] Fait route par ordre du C.P.C. à la recherche du Golo-II suivant une route Malte-Corfou.

Jeudi 23 août 1917.
7 h.30 — Aperçu un avion dans le N.-O.
7 h.55 — Aperçu un contre-torpilleur dans le S.-O.
8 h.30 — Donné un homme malade au Bisson [Torpilleur d'escadre Bisson, qui remorquait un avion].
10 h.00 — Aperçu les premières épaves [Point estimé : 38°30’ ~ 19°10’].
10 h.15 — Aperçu les embarcations des naufragés (2 groupes séparés).
10 h. 45 — Recueilli le 1er groupe de naufragés.
11 h. 15 — Recueilli le 2e groupe de naufragés.
12 h.00 — Route sur Corfou.
19 h.00 — Pris le chenal de sécurité.
23 h.00 — Rentré Corfou. Accosté le Tourville pour débarquer les naufragés. »

Journal officiel du 2 février 1918, p. 1.165.

J.O. 2-II-1918


— 28 août 1917 : Remorque jusqu’à Messine (Italie) le navire auxiliaire Saint-Joseph-II, avarié le même jour près de Corfou (Grèce) par une torpille lancée par le sous-marin allemand UB-73 (Kapitänleutnant Kurt SCHAPLER).

Par décision ministérielle du 29 septembre 1917 (J.O. 4 oct. 1917, p. 7.874), le témoignage officiel de satisfaction suivant fut ultérieurement décerné au commandant et à l’équipage du patrouilleur auxiliaire Rorqual, ainsi qu'au commandant et à l'équipage du patrouilleur auxiliaire Richelieu, chef de convoi.

J.O. 4-X-1917 - 







Sources :


Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, Tome II, 1870-2006, LV Jean-Michel Roche, Imp. Rezotel-Maury Millau, 2005

Répertoire des navires de guerre français, Jacques Vichot, Pierre Boucheix, refondu par Hubert Michéa, AAMM, 2003
French Warships of World War I, Jean Labayle-Couhat, Ian Allan Ltd, 1974

Ouest-Eclair


06 mars 2025

Mission Jeanne d'Arc 2025 Ecole navale formation officiers Océan Atlantique hélicoptères drones 36F 34F DBLE

Mission Jeanne d'Arc 2025

La mission JEANNE D’ARC 2025 est un déploiement opérationnel de longue durée autour du monde grâce auquel la France assure sa présence dans plusieurs zones d’intérêt stratégique majeur, tout en offrant un cadre de formation concret, réaliste et de qualité aux officiers-élèves embarqués.

PHA MISTRAL Bureau philatélique TOULON LIBERTE 24 FEV. 2025

Le 24 février 2025, le groupe amphibie constitué autour du porte-hélicoptères amphibie Mistral et de la frégate Surcouf a appareillé pour la mission Jeanne d’Arc, école d’application pour les officiers de la Marine. Cinq mois durant, ses équipages et détachements mèneront une mission opérationnelle en Atlantique, faite d’intégrations aux opérations maritimes et d’interactions avec les pays partenaires de la France. 


FORMER au cœur des opérations La mission illustre son caractère à la fois formateur et opérationnel, en préparant les officiers de la Marine nationale à mener des opérations au loin, en mer mais aussi à terre. Plongés au cœur des opérations, les officiers-élèves embarqués seront soumis à un haut niveau d’exigence pour relever les défis de demain. Ainsi, ils seront amenés à appréhender les enjeux de la conduite des opérations, à développer les savoir-faire essentiels à leur métier d’officiers de Marine, à faire preuve d’une capacité d’adaptation et ce, tout en améliorant leur connaissance des zones traversées et en s’empreignant des enjeux géostratégiques associés. 



En confrontant leurs perceptions à celles d’autres futurs cadres militaires français et étrangers du monde maritime, ils aborderont le caractère global de l’action d’un officier de Marine.



LA TRAVERSÉE DE l’Atlantique… La première partie du déploiement stratégique de la mission JEANNE D’ARC 2025 se situe dans l’océan Atlantique entre la zone Afrique et l’Amérique latine. La présence du Groupe dans cette zone vise à garantir la sécurité maritime notamment avec des missions de lutte contre les narcotrafics, notamment avec l’Armada de Colombie. Les armées françaises ont développé, avec les armées brésiliennes, une collaboration qui contribue à la sécurité régionale. De nombreux défis ont été partagés dont la surveillance des frontières, la sécurité maritime et la lutte contre les trafics illicites. Cette coopération se traduit par la tenue d’un exercice amphibie conjoint à Fortaleza qui s’inscrit dans la continuité des actions entreprises l’année dernière : c’est l’exercice FORTALEZA 25. …



EN REMONTANT LE LONG DE l’Amérique du Nord… Après ses activités avec le Brésil, et un passage en zone Caraïbes avec la Colombie, le Groupe poursuivra sa mission en longeant l’Amérique du Nord. La Marine nationale entretient un haut niveau d’interopérabilité avec l’US Navy. Elles sont engagées dans le développement de compétences et de réflexions stratégiques communes et elles collaborent étroitement au sein de l’OTAN. 



Le partenariat stratégique qui les unit permet la conduite d’importants exercices de coopération, notamment dans le cadre de la mission JEANNE D’ARC ou du déploiement du Groupe aéronaval (GAN). A cette occasion, la Marine nationale et l’US Navy participeront, en plus des nombreuses interactions prévues, à l’exercice CHESAPEAKE25 au large des côtes américaines. Cet exercice mettra en avant la capacité de planification commune des deux armées et leur interopérabilité. 

FLF SURCOUF  Bureau philatélique TOULON LIBERTE 24 FEV. 2025
POUR FINIR AU-DELÀ du cercle polaire La mission prendra fin dans le Grand Nord, une région qui fait face à des enjeux très larges notamment dans les zones traversées par la mission JEANNE D’ARC 2025 : coopération bilatérales ou multilatérales dans le cadre de l’OTAN et dans un contexte international durci. L’Atlantique nord a vu son importance stratégique croître depuis les années 2010. A cet égard, la France suit l’évolution des dynamiques à l’œuvre tout en maintenant une coopération active avec les pays scandinaves. 







La Norvège est un partenaire privilégié dans la zone, avec lequel la France entretient une coopération dynamique notamment dans le domaine maritime ; qui se traduira par la tenue de l’exercice bilatéral NJORD25. A la fin de la mission, les officiers-élèves participeront à l’exercice de synthèse ETENDARD25 qui mettra en application l’ensemble des savoir-faire techniques et opérationnels acquis durant ces 5 mois de déploiement intenses.




https://www.defense.gouv.fr/operations/operations/mission-jeanne-darc


Merci à l'amiral Claude A. pour la revue de presse 

04 mars 2025

Les troupes Britanniques à Marseille 1914 Colonies Inde guerre 14 18 Hindous

Les troupes Britanniques à Marseille 1914

Le président de la République et le Premier ministre indien se sont rendus au cimetière militaire de Mazargues ce mercredi 12 février 2025, avant de poursuivre leur visite marseillaise par l'inauguration du nouveau consulat général d'Inde et un rendez-vous au siège de la CMA CGM.


Pourquoi cette visite?


L'Indian Army, l'armée coloniale de l'Inde britannique, créée en 1893 par la fusion des trois armées du Bengale, de Bombay et de Madras, qui avaient servi l'East India Company jusqu'en 1858 et, 

après sa dissolution, étaient passées au service de la Couronne, s'était vu attribuer, dans le cadre de la doctrine militaire britannique, telle qu'elle avait été redéfinie à la fin du XIXe siècle, une triple mission : 


elle devait d'une part, en collaboration étroite avec l'armée britannique en Inde contribuer au maintien de l'ordre colonial en Inde même ; d'autre part, assurer la garde de la turbulente frontière du nord ouest face aux tribus pachtounes insoumises qui faisaient régulièrement des raids en territoire britannique ; enfin, elle devait jouer le rôle d'une réserve impériale disponible pour des expéditions coloniale ou semi-coloniales (comme la lutte contre le soulèvement des Boxers en Chine en1900.


Pendant la guerre de 14/18, la couronne britannique a envoyé au front des soldats mobilisés en Indes. Près de 100 000 soldats et officiers originaires du sous-continent indien ont combattu sur le territoire français aux côtés des alliés.

Le  rôle de ces soldats a été notamment très important dans les combats qui se sont déroulés dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais. Le corps d’armée indien débarque en France le 26 septembre 1914 à Marseille et séjourne au parc Borély, sur l’Hippodrome, à la Valentine et à la Barasse… avant d’être acheminé en train jusqu’à Saint-Omer, où il arrive le 26 octobre.

Un campement s’installe notamment le long de l’actuel boulevard Sainte-Anne appelé à cette période « boulevard du Camp des Hindous ». Il devient un sujet de promenade pour la population qui vient voir les soldats de l’armée britannique des Indes avec ses lanciers du Bengale et ses sikhs enturbannés. Ces troupes sont ravitaillées par la Joliette en chèvres pour les soldats ne mangeant pas de porc et des milliers de barriques d’eau du Gange sont envoyées pour les ablutions rituelles des bouddhistes !


 Marseille , base arrière des armées, avec ses dépôts pour soldats en transit, ses trafics, ses activités, sous un ciel qui parait si loin des malheurs de la guerre, subit la guerre et la voit concrètement : des troupes (françaises ou alliées) en transit aux prisonniers allemands, des blessés soignés dans la soixantaine d'hôpitaux créés pour l'occasion, aux réfugiés, rapatriés et orphelins pris en charge dans les diverses structures d'accueil et de solidarité. 

Toute la vie quotidienne marseillaise est touchée, ne serait-ce que par les pénuries et les restrictions consécutives, l'implication de toutes les couches de la société marseillaise dans l'effort de guerre, ainsi que la propagande omniprésente.


Deux divisions d'infanterie, la 3e (Lahore Division) et la 7e (Meerut Division), furent donc envoyées en France depuis Bombay et Karachi, ainsi que deux divisions de
cavalerie, la lrc et la 2e. Les premières troupes débarquèrent à Marseille à la fin septembre 1914, furent ensuite convoyées par train jusqu'à Orléans et, de là,
gagnèrent le front à marche forcée. 

Dès la fin octobre, le 129e Baluchis (un régiment punjabi, malgré son nom) fut engagé dans des combats en Belgique et subit
d'importantes pertes, tandis qu'un de ses sous-officiers recevait la première Victoria Cross jamais donnée à un Indien. Avec l'arrivée de l'hiver, les troupes indiennes,
dépourvues de vêtements chauds, souffrirent cruellement du froid et de l'humidité dans les tranchées et il fallut les retirer du front pour leur permettre de reconstituer leurs forces. 






La grande majorité des soldats étant, au moins au début du conflit, analphabètes (même si beaucoup apprirent à lire et à écrire pendant les années de guerre), ils ne pouvaient écrire eux-mêmes leurs lettres mais devaient s'adresser à des scribes...




Plus que jamais cosmopolite, Marseille, ville florissante au début de la guerre grâce à un port dont le trafic est alors à son apogée, subit cependant de lourdes conséquences économiques et humaines. Pour elle, comme pour beaucoup d'autres, « rien ne sera plus comme avant ».







Quatre cimetières civils de la ville sont utilisés pour la sépulture des officiers et hommes de troupe des forces du Commonwealth qui moururent à Marseille. 



Les corps des soldats et travailleurs indiens décédés sont incinérés au cimetière Saint-Pierre au cours de la période 1914-1916.


Le vieux et le nouveau cimetière du Canet, au nord, accueillirent la sépulture des soldats indiens et des travailleurs indiens, égyptiens et chinois en 1917-19. Le Cimetière de Mazargues, fut moins utilisé au cours de la guerre, mais avant l’Armistice, une extension en fut faite où furent déplacés, peu après, les corps ou les cendres issus des quatre cimetières de la ville et du cimetière communal de Port-Saint-Louis-du-Rhône. 

Durant la seconde guerre mondiale, cette extension accueillit les corps des aviateurs du Royaume Uni et du Commonwealth décédés dans tout le sud de la France (jusqu’en Dordogne) de 1940 à 1945. Le Mazargues Military Cemetery, qui couvre une superficie de 9 021 m², commémore maintenant 1478 victimes de la guerre de 14-18 et 264 de la guerre de 39-45. Le site est peut-être l’un des espaces paysagers les mieux entretenus de Marseille. 

On y trouve une dalle d’information expliquant l’implication des forces britanniques dans les deux guerres mondiales. Un registre permet également de laisser une trace de son passage. On y trouve très peu de messages de marseillais tant le site est méconnu des locaux.


Il est décidé dès novembre de retirer les deux divisions d'infanterie du frontoccidental et de les envoyer en Mésopotamie, où les troupes indiennes et britanniques rencontraient de grandes difficultés dans leur marche vers Bagdad face aux Ottomans. 


Au début de janvier 1916, des effectifs s'élevant à 30 000 hommes embarquèrent à Marseille pour gagner le Moyen-Orient. Restèrent cependant des effectifs de cavalerie s'élevant de 13 000 à 14 000 hommes, qui passèrent encore plus de deux années en France, avant d'être envoyés en mars 1918 se joindre à la campagne d'Allenby en Palestine. La cavalerie étant d'une utilité limitée dans une guerre de tranchées, ces troupes furent surtout utilisées à des tâches non combattantes (creusement de tranchées). Elles participèrent cependant à des combats d'ampleur limitée sur la Somme en 1916 et à Cambrai en novembre 1917. 



En près de quatre années, quelque 90 000 hommes, combattants et non-combattants appartenant à l' Indian Army et aux troupes des États princiers (Imperial Service Troops) passèrent un certain temps en France. Environ 8 500 y laissèrent la vie, 50 000 furent blessés.






Sources

Markovits, Claude Les soldats indiens au secours de la France en 1914


L'Ouest-Eclair 1914

Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...