Croiseur cuirassé Edgar Quinet
Il était 2 heures de l’après-midi, ce jour du 4 janvier 1930. Le croiseur Edgar-Quinet accomplissait des exercices d'école de pilotage et des manoeuvres d'attaque avec le torpilleur Enseigne-Roux, ce qui explique sa position si proche de la côte. Le vaisseau école filait à une allure de 12 noeuds. En arrivant près du cap Blanc, à hauteur de la roche aux moules, un choc violent se produisit et l’avant se souleva légèrement. L'Edgar-Quinet continua sa course, puis s'arrêta brusquement. Surpris, les matelots montèrent, en hâte, sur les ponts.
La ceinture de blindage de 90 à 170 mm allait de 1,40 m sous la ligne de flottaison à 2,30 m au-dessus. Le pont supérieur avait un blindage de 20 à 34 mm et le pont inférieur de 45 à 65 mm. Les tourelles d'artillerie étaient protégées par un blindage de 150 mm.
Edgar Quinet, est né le 17février 1803 à Bourg-en-Bresse et mort le 27 mars 1875 à Versailles. Historien poète, philosophe et homme politique, il est profondément républicain et anticlérical. Il n'accepte pas le coup d'Etat du 2 décembre 1851, avec d'autres écrivains engagés (Victor Hugo) il s'exile et part à Bruxelles de 1851 à 1858.LA TROISIÈME AUDIENCE L'amiral Basire déclare à 9 heures les débats repris. On poursuit l'interrogatoire du commandant Benoist, appelé à s'expliquer sur la disparition de divers livres de bord.
Ces documents sans grande importance d'ailleurs, puisqu'ils concernent des périodes de navigation autres que celle en cause ont, d'après le commandant été rassemblés et mis dans une valise par le premier maître de timonerie. Placée sur un remorqueur, au moment de l'évacuation, la valise ne fut plus retrouvée à l'arrivée à Oran.
Rien d'étonnant, dit le commandant Benoist, il y avait à ce moment une pagaïe énorme. J'ai d'ailleurs chargé un officier dès la disparition constatée, de rechercher ces documents.
Le premier d'entre eux est le lieutenant de vaisseau Dainac, officier de navigation du Quinet.
Le 4 janvier, il avait été de quart de 4 heures à 8 heures du matin. Le commandant n'avait à ce moment indiqué la route à suivre que jusqu'à Mers-el-Kebir.
M. Dainac a-t-il trouvé que la route tracée par la suite par le commandant Benoist était osée ? Non, c'était une route très possible, comme le lui montra sur le champ la lecture de son manuel d'instructions nautiques, consulté sur la passerelle où il était revenu pour surveiller les travaux des midships.
Le commandant Benoist avait-il l'habitude de vous tenir au courant de ses projets de navigation ?
̃ Oui. répond le témoin, dans une certaine mesure.
La navigation du Quinet comportait en effet, deux parties distinctes le navigation normale du bâtiment et la navigation spéciale du navire école cette dernière étant déterminée par le commandant selon les circonstances, dans des conditions telles que je ne collaborais alors avec lui qu'occasionnellement.
Suit la déposition du lieutenant de vaisseau Demotes-Mainard qui était de quart au moment de l'accident. « Dans mon idée, dit-il, i: s'agissait ce jour-là, comme à l'ordinaire, de suivre la route prévue d'aussi près que possible pour la meilleure instruction des élèves. »