15 décembre 2018

Académie du Var Préfet maritime Toulon Emeriau de Beauverger

Académie du Var Préfet maritime Toulon Emeriau de Beauverger


Je continue à préparer ma présentation pour le congrès de la Marcophilie navale à Brest 2019. Elle portera sur les préfets maritimes du consulat au second Empire. Suite à la rédaction d'un article pour le prochain numéro de notre journal, j'ai eu envie, aujourd'hui, de vous parler de Emeriau de Beauverger parfois écrit Boisverger. 




Maurice Julien Emeriau, de Beauverger, comte et Pair de France, est né le 20 octobre 1762 à Carhaix dans l'actuelle rue... Général-Lambert. Au numéro 21 de cette artère, il est encore possible de découvrir une modeste plaque commémorant l'événement. Après une vie au service de la Marine, l'Amiral Emeriau est décédé à Toulon, en 1845. 


Carhaix
"Un meurtre a été commis le 12 septembre 1875 dans la rue Amiral-Emeriau, anciennement dénommée rue du Sel, en raison du commerce qui s'y pratiquait à l'époque. Alors que toute la région du Poher était enflammée par la colère des paysans surchargés d'impôts, le duc De Chaulnes a envoyé quatre régiments à Carhaix pour juguler la rébellion. 


Papier timbré 

Le gouverneur de Bretagne voulait rétablir l'ordre, là où les Bonnets rouges, menés par Sébastien Le Balp, semaient la terreur. L'ancien notaire de Kergloff a, d'ailleurs, été assassiné quelques jours plus tôt par le marquis de Montgaillard, seigneur de Ty Meur, en Poullaouën. Ce dernier a eu à peine le temps de savourer sa victoire qu'il est mort à son tour une dizaine de jours plus tard dans les circonstances suivantes. " Le Télégramme 


L'embuscade de la rue du Sel

Ce 12 septembre, le marquis de Montgaillard se rendait auprès de M. de Paullac, commandant les troupes de Carhaix. Il était accompagné de l'abbé Touchard, fils d'un médecin de la ville et d'un simple valet. Il a emprunté la rue du Pavé (rue Brizeux), la rue du Fil (rue Félix-Faure), la rue des Augustins (rue Général-Lambert) et s'est engagé dans la petite rue du Sel, pour rejoindre la garnison locale. Celle-ci se dressait là où, bien plus tard, se trouvait la gendarmerie, lieu où est installée actuellement la Maison des services publics. La rue du Sel était alors close à son extrémité sud par la porte de Motreff. Le marquis de Montgaillard est tombé dans l'embuscade que lui avaient tendue deux partisans du duc de Chaulnes (M. de Pontgan et Bernard de Beaumont). Ils l'attendaient, cachés au fond de la rue. Il était 3 heures et demie. Ils l'ont assassiné ainsi que le père Touchard.
Le Télégramme

Une carrière de marin



Maxime Julien Émeriau de Beauverger, né à Carhaix (Finistère), en France, le 20 octobre 1762, mort à Toulon le 2 février 1845, est un officier de marine qui, ayant commencé comme mousse dans la Marine royale française a fait une brillante carrière qui l'a mené, sous la Révolution, puis sous l'Empire, au grade d'amiral et à la Pairie de France. Son père, un petit noble breton était receveur des devoirs de campagne au département de Carhaix et sa mère, Suzanne Pourcelet, était la fille d'un maire de Carhaix et la sœur d'un bailli du Roi et subdélégué de l'Intendance de la Province.

La guerre d'Amérique
Descendant d'une ancienne famille réputée être d'origine écossaise, il commença sa carrière à moins de treize ans dans la Marine royale comme volontaire en septembre 1775 sur le transport malouin, la Silphe. En août 1778, il sert ensuite sur le vaisseau L'Intrépide au sein de la flotte du comte d'Orvilliers et participe à la bataille d'Ouessant en 1778. 


Combat d'Ouessant, juillet 1778 Huile sur toile par Théodore Gudin

Il passe ensuite comme enseigne de vaisseau deux ans sur le vaisseau le Diadème au sein de l'escadre aux ordres de l'amiral d'Estaing et participe à toute la campagne d'Amérique : prise de la Grenade en juillet 1779 où il est blessé, puis au opération de Savannah lors de laquelle il est de nouveau blessé, cette fois à l'œil. Il sert sous La Motte Picquet au combat de la baie du Fort-Royal, à la Martinique (1781). Nommé lieutenant de frégate à 19 ans, il fait la campagne sous le comte de Grasse comme officier d'état-major, sur différents vaisseaux dont le Triomphant ; en avril 1782, il participe notamment aux combats de l'île Saint-Christophe ; il subit encore deux blessures lors de la bataille des Saintes.


La bataille des Saintes Thomas Whitcombe



Le Congrès des États-Unis lui confère, à dix-huit ans, la prestigieuse décoration de la croix de l'Ordre de Cincinnatus. À la paix, il navigue quelque temps comme capitaine au commerce sur la Marie-Hélène de Morlaix sur lequel il est second capitaine quand il va à Lisbonne et en revient, lors d'une campagne de 5 mois.
Comme beaucoup des anciens officiers bleus de la guerre d'Amérique, il est réintégré en 1786 comme sous-lieutenant de vaisseau. Il effectue plusieurs campagnes à destination des Antilles successivement sur les flûtes le Chameau et le Mulet ainsi que sur le vaisseau le Patriote puis la frégate la Fine jusqu'en 1791.




Siège de Toulon par Fort

Les guerres de la Révolution

Juste revenu en Bretagne à l'été 1789, il repart à la Martinique sur une frégate, puis, lorsqu'il revient à Brest, il obtient de la commune de Brest un certificat de civisme, ce qui indique qu'il accepte le nouveau régime.
Il est promu lieutenant de vaisseau au 1er janvier 1792 et commande la corvette le Cerf en 1793.

Commandant la corvette, l'Embuscade à partir de septembre 1793, il est présent à Saint-Domingue au moment de la révolte des esclaves qu'il doit combattre à terre à plusieurs reprises. La ville de Cap Français (Saint Domingue/Haïti). ayant été incendiée, il convoie les réfugiés vers New-York.
Il y supervise l'achat de 50 000 barils de farine de blé et autres denrées, alors que la France est menacée par la famine. Son vaisseau participe à l'escorte du grand convoi de 400 navires de commerce d'Amérique jusqu'à Brest sous les ordres du contre-amiral Van Stabel.





Le 7 décembre 1794, il est promu capitaine de vaisseau et commande successivement les vaisseaux de 74 Le Conquérant et Le Timoléon au sein de l'escadre de la Méditerranée sous les ordres de l'amiral Pierre Martin. La fiche de son dossier de promotion, signée par l'amiral Villaret de Joyeuse porte : "Ses mœurs sont dures, il n'est enclin, ni au vin, ni au jeu, remplit ses devoirs avec la plus grande exactitude, il est aimé des équipages."
Il participe à plusieurs batailles navales : bataille du Cap Noli, celle des îles d'Hyères, etc.




Repositionné dans l'Atlantique, Il commande ensuite le vaisseau le Jemmapes et participe à l'expédition d'Irlande (1796).
Nommé chef de division au début de 1797, il est désigné commandant du flambant neuf Spartiate qui est incorporé à la flotte de l'amiral Brueys destinée à assurer le transport des troupes et la protection de l'armée du général Bonaparte lors de l'expédition d'Égypte. Le 19 mai 1798 (30 floréal) le corps expéditionnaire français quitte Toulon, et s'empare au passage de Malte le 11 juin. C'est Le Spartiate qui force le premier l'accès au port de La Valette.

Puis le corps expéditionnaire poursuit sa route échappant miraculeusement à la chasse lancée par Nelson et débarque à Alexandrie le 1er juillet.



Destruction de L'Orient à la Bataille du Nil
George Arnald



Le 1er août 1798, Nelson surprend la flotte que Brueys avait aligné à l'ancre, derrière la flèche d'Aboukir, à quelques miles d'Alexandrie. Malgré l'heure avancée l'amiral anglais attaque aussitôt: c'est la 1re bataille d'Aboukir. Les vaisseaux français sont attaqués un par un, des deux bords, de façon croisée, comme au casse-pipe, par les navires anglais dont la moitié s'est glissée entre la côte et la ligne d'ancrage, et l'autre remonte la ligne côté large. Emeriau sur Le Spartiate, troisième de la ligne de bataille, est au cœur de l'action où il s'illustre remarquablement. Après avoir été encore blessé deux fois, résisté plusieurs heures à des vaisseaux ennemis qui faisaient croiser leurs feux sur le Spartiate, touché sous la ligne de flottaison par 49 impacts côté babord et 27 côté tribord, Emeriau est contraint d'amener son drapeau, le nouveau pavillon tricolore de la République. Il aura auparavant rendu coup pour coup au Vanguard sur lequel se trouvait l'amiral Nelson. Celui-ci ordonna qu'on rende son épée « à un homme si digne de la porter. »
Libéré en novembre et il est affecté à terre à Toulon pour se remettre de ses blessures.
Promu contre-amiral en juillet 1802, il commande une escadre sur le 80 canons L'Indomptable lors de la désastreuse expédition de Saint-Domingue et assure la défense de Port-au-Prince. Il rentre en France après avoir échappé de peu à une puissante flotte anglaise.
En juin 1803, il commande à Ostende une division de la flottille préparée pour l'invasion de la Grande-Bretagne projetée par Napoléon Bonaparte, mais le projet est abandonné. A nouveau, chef de division où il se retrouve sur le Jemmapes, il est chargé de mener une flotte de Lorient à Rochefort, en dépit du Blocus continental.





Préfet maritime puis commandant en chef à Toulon



Bonaparte au siège de Toulon en 1793
par Edouard DETAILLE


Il est nommé, fin 1803, préfet maritime de la 6e région maritime, à Toulon, où il laisse le souvenir d'un bon administrateur. Début 1811, il prend le commandement en chef de l'escadre de la Méditerranée en tant que vice-amiral. La flotte est bloquée en rade par la grande escadre britannique aux ordres de l'amiral Lord Exmouth (Edward Pellew) jusqu'à la fin de l'Empire et il ne pourra envoyer occasionnellement en mission que quelques petites divisions, le plus souvent limitées à quelques frégates.
En octobre 1809, il se marie avec Marie Anne Barbe Victoire Lemaistre, fille d'un commissaire écrivain de la marine, et dont il adopte les deux enfants issus d'une union précédente. Ceux-ci feront une carrière dans la Marine royale. Il lui naît une fille.
Dans les premiers mois de 1812, Napoléon le fait venir à Paris pour, officiellement, participer à un conseil de guerre ; en fait l'Empereur fatigué de Denis Decrès veut sonder Émeriau comme possible successeur du ministre. Toutefois, probablement jugé trop indépendant et trop peu courtisan, il ne sera pas retenu et reprendra son commandement à Toulon en avril 1812 : Decrès a sauvé sa place.





En 1813, il est nommé inspecteur général des côtes de la Ligurie et dut déployer beaucoup d'habileté pour amener les Anglais à ne pas poursuivre une attaque à Toulon, alors qu'il n'y avait que 1 800 hommes contre 20 000.
À la chute de l'Empire, il négocia avec l'amiral Lord Exmouth pour obtenir un armistice et la libération de 4 000 prisonniers. Ainsi, la flotte de Toulon ne fut pas livrée, mais seulement désarmée.
Il garde son commandement lors de la Première Restauration et se voit attribuer la croix de Saint-Louis le 8 juin 1814.





Il est nommé Pair de France lors des Cent-Jours sans avoir le temps de siéger, mais cela est pris comme prétexte pour sa mise en retraite en 1816 par la Seconde Restauration. Malgré ses courriers et demandes d'audience, il resta en disgrâce, ayant pourtant offert de servir à la tête d'une escadre ou comme gouverneur de la Guadeloupe ou comme conseiller d'État. La Monarchie de Juillet le fit de nouveau Pair de France en 1831, mais il ne se mit guère en valeur.

Émeriau de Beauverger était franc-maçon, membre de quatre Loges : "la Mère Loge Écossaise" et "Paix et Parfaite Union" de Toulon, "L'Amitié à l'Épreuve" et "Les Amis Fidèles de Saint Napoléon" à Marseille.

Lors de l'expédition de Nicolas Baudin dans les mers australes de 1800 à 1803, on nomma Île Émeriau, ce qui fut reconnu comme un cap en 1821 et rebaptisé Emeriau Point sur la carte de l'Australie.


source :

Le Télégramme 2006

Bertrand Malvaux

14 décembre 2018

Amers et Azimut Où sont nos navires? Marine nationale 11 décembre 2018

Amers et azimut

Situation des principaux bâtiments déployés au 11 décembre 2018

48 bâtiments   aéronefs    3 500 marins
Opération Chammal
FLF Aconit (mer Méditerranée)
Atlantique 2

Opération Corymbe
PHM Cdt Blaison (océan Atlantique)

Opération Barkhane
Atlantique 2

Opération Sophia
PHM EV Jacoubet (mer Méditerranée)

TF 55
FAA Cassard (mer Méditerranée) + Panther

Surveillance maritime
FS Germinal (océan Atlantique) + Alouette III
FS Ventôse (océan Atlantique) + Panther
FS Floréal (océan Indien) + Panther
FS Prairial (océan Pacifique) + Alouette
FDA Chevalier Paul (mer Méditerranée)
Patrouilleur Fulmar (océan Atlantique)
PSP Arago (océan Pacifique)
Patrouilleur La Glorieuse (océan Pacifique)
Falcon 50 (Dakar)

Préparation opérationnelle
FASM Latouche-Tréville (océan Atlantique)
BPC Dixmude (mer Méditerranée)
FDA Forbin (mer Méditerranée)
BCR Marne (mer Méditerranée)
FLF Guépratte (mer Méditerranée)
BSAH Loire (mer Méditerranée)
BBPD Achéron (mer Méditerranée)
CMT Capricorne (mer Méditerranée)
PHM Cdt Bouan (mer Méditerranée)
CMT Lyre (mer Méditerranée)
CMT Orion (mer Méditerranée)
BCR Var (mer Méditerranée)
CMT Andromède (océan Atlantique)
BH Lapérouse (océan Atlantique)
CMT L'Aigle (océan Atlantique)
BBPD Styx (océan Atlantique)
BRS Altaïr (océan Atlantique)
BE Chacal (océan Atlantique)
BE Léopard (océan Atlantique)
BE Lion (océan Atlantique)
BE Lynx (océan Atlantique)
BE Panthère (océan Atlantique)
BE Jaguar (océan Atlantique)
BE Tigre (océan Atlantique)

Mission de soutien à la logistique Antarctique
Patrouilleur polaire L'Astrolabe (océan Indien)

Défense maritime du territoire
PSP Flamant (océan Atlantique)
BE Guépard (océan Atlantique)

Opérations de guerre des mines 
CMT Cassiopée (océan Atlantique)

Opérations de police des pêches
PSP Pluvier (océan Atlantique)


365 jours par an, 24h sur 24, sur tous les océans et mers du globe, ce sont en moyenne 35 navires à la mer, 5 aéronefs en vol, 1 sous-marin nucléaire lanceur d'engins en patrouille, des fusiliers marins et commandos déployés, soit près de 5 000 marins sur, sous et au-dessus de la mer pour préserver les intérêts de la France et garantir la sécurité des Français. 

13 décembre 2018

Donec Humour dans le carré actualité des sans-culottes

actualité des sans-culottes


Salut la compagnie,

Le Français est un personnage attachant mais opposé à tout avantage dont il ne bénéficie pas. En plus il est un égalitariste convaincu et viscéral. Inutile de vous dire combien il a pu souffrir sous la monarchie où de jeunes morveux au prétexte qu’ils étaient bien nés les envoyaient aux galères pour un regard malveillant ou un haussement d’épaules.



Heureusement à partir de 1789 tout change avec l’avènement médiatique du sans-culotte. Devenu citoyen le « Jacques » ne s’en laisse plus compter et se jette à corps perdu dans la Révolution. Pique à la main, en pantalon rayé et bonnet phrygien, il prend une part active aux évènements. Il lui revient la lourde tâche de dénoncer les traîtres et de mettre la main à la pâte lors des journées de septembre ou de l’accompagnement des aristocrates à la guillotine.
Disparus à la mort de Robespierre, nous les voyons curieusement réapparaître à l’été 1944 après qu’ils ont été mis pendant quatre ans en réserve de l’Etat français. Ils arrivent à la 25ème heure sur les talons des résistants pour mettre en musique la vengeance légitime du peuple maltraité par les collaborateurs nazis. Ils s’en donnent alors à cœur joie, n’oubliant pas au passage de tondre les femmes ayant eu des faiblesses pour l’occupant. Dans l’esprit du sans culotte de 1945, la justice doit être prompte, efficace voire définitive.

Méprisés par les résistants du colonel Georges Guingouin ou du commandant Loustaunau Lacau, ils n’en seront pas moins décorés de la médaille de la résistance un peu plus tard.



Mais où trouver au début du XXIème siècle ces matamores, ces perce-bedaines ou ces tondeurs de femmes ? C’est tout simple. Diriger vos pas vers un rond-point donnant accès à l’autoroute. Ce serai bien le diable si vous n’en découvriez pas quelques-uns autour d’un feu de palettes. Ils sont le vivant portrait de leurs ancêtres du club des Cordeliers ou du groupe « Buffalo ». Lancer alors le cri de ralliement « Macron démisssion » et immédiatement vous êtes admis à partager leurs rêves, leurs illusions et leur défiance envers les diplômés, ce que d’aucuns appellent « l’élite ».

En cela ils rejoignent leurs frères de 1792 ou de 1945, faire rendre gorges à tous ces profiteurs qu’un coup de pique, de crosse de fusil ou de batte de baseball saura faire revenir dans le droit chemin.

Tout à leur imaginaire, ils supposent qu’en tapant du pied les coffres-forts vont s’ouvrir et la corne d’abondance répandre ses bienfaits dans leurs poches grandes ouvertes.

Ah, les brave gens !

A la semaine prochaine

Donec

12 décembre 2018

LA POSTE JOYEUX NOËL 2018

LA POSTE JOYEUX NOËL 2018

Depuis 1962 le Père NOËL répond aux enfants qui lui écrivent..



La Poste ouvre chaque année en novembre, à Libourne, en Gironde, son traditionnel secrétariat du Père Noël pour recevoir et répondre aux lettres des enfants. 60 "secrétaires" sont recruté(e)s pour ouvrir le courrier.
Le Père Noël reçoit principalement des lettres d’enfants de 3 à 9 ans. "C’est souvent le premier courrier qu’ils sont amenés à écrire", des lettres "très tendres" adressées à un personnage "qui va leur apporter de la joie", racontait Mme Teulières, promue "secrétaire en chef" du Père Noël















pour joindre le Père Noël : 
https://pere-noel.laposte.fr/accueil

Le MARION DUFRESNE à TROMELIN OP3-2018 Préfète Evelyne DECORPS

Le MARION DUFRESNE à TROMELIN  OP3-2018 Préfète Evelyne DECORPS


L'OP3-2018 est de retour à La Réunion le 3 décembre 2018 après son périple dans les Terres Australes. 
Le 30 novembre, le bateau a fait escale à Tromelin ayant embarqué la nouvelle préfète des TAAF Evelyne Decorps.

Un article du Monde va nous éclairer sur son départ "précipité" de Bamako... puis tiré du journal de bord, un article sur la Marcophilie vue par des touristes du MD et une présentation de Tromelin.




Évelyne Decorps est une diplomate française née le 14 juin 1957. Elle est l'actuelle préfète, administratrice supérieure des Terres australes et antarctiques françaises depuis le 30 octobre 2018


En 1983, elle débute sa carrière comme conseillère, notamment à l'administration centrale du ministère des Affaires étrangères, puis à Conakry en Guinée (1985-1991)1 ; elle est de retour à Paris entre 1991 et 2001 puis quitte de nouveau le pays pour l'Institut français de coopération à Tunis en Tunisie (2001-2005) avant de s'envoler pour le Ghana (2005-2008), de nouveau à Paris entre 2008 et 2011, elle devient consule générale à Vancouver au Canada entre 2011 et 20131. En juin 2013, elle est nommée ambassadrice de la France au Tchad2, puis au Mali en septembre 2016. Le 30 octobre 2018, elle est nommée préfète, administratrice supérieure des Terres australes et antarctiques françaises

Mali m'a dit!




06-09-2018 


"Siège éjectable
Depuis six mois environ, des rumeurs circulaient à Bamako sur le remplacement de Mme Decorps, bien moins en phase avec la présidence malienne que ne l’était son prédécesseur, Gilles Huberson. Si son travail est salué par ses collègues – certains n’hésitant pas à parler d’un rappel « dégueulasse alors que rien ne pouvait lui être reproché » –, l’ambassadrice aurait aussi eu quelques frictions avec des officiers français. Ont-ils milité pour son départ avant d’entamer « un automne mouvementé »,
comme cela se murmure au Mali ? La question reste entière."
photo SOULEYMANE AG ANARA / AFP

"Personnalité élégante et subtile, tout à la fois franche en privé et mesurée en public, Evelyne Decorps avait occupé entre 2013 et 2016 les fonctions d’ambassadrice au Tchad, un autre poste stratégique au Sahel, où les questions militaires et diplomatiques sont étroitement liées – N’Djamena abritant notamment le poste de commandement pour les 4 500 soldats de l’opération « Barkhane ». Selon nos informations, Mme Decorps devrait être remplacée par Joël Meyer, l’actuel ambassadeur de France en Mauritanie. Afin que son départ ne soit pas interprété comme une sanction, de hautes fonctions dans l’administration publique lui ont été proposées pour la suite de sa carrière."  Le Monde 


photo PressAfrik


Mais revenons sur l'OP3 avec un article sur la philatélie et la Marcophilie signé M. et D. Baillon


Il n’y a plus grand monde aujourd’hui qui s’intéresse à la philatélie. Sauf à bord du Marion.

C’est que les TAAF, avec leur statut à part de TOM, ont le privilège d’émettre leurs propres timbres. L’administration des terres australes reçoit ainsi chaque année de nombreux courriers, que les collectionneurs souhaitent faire tamponner à bord du Marion-Dufresne II à la veille des escales dans chacun des districts, où les plis seront oblitérés, puis réembarqués avant expédition vers leurs destinataires à l’issue de la rotation.



Tamponner ? Cela veut dire apposer des tampons. Car si la philatélie, qui porte sur les timbres, est certainement un art subtil en soi, source d’utiles connaissances et de joies d’esthètes, elle comporte une branche adjacente familière aux seuls initiés : la marcophilie, qui est la passion pour les marques que portent les envois postaux. Ces marques, bien loin d’être cantonnées aux seules mentions « N’habite pas à l’adresse indiquée » ou bien « Retour à l’envoyeur », sont de nature fort diverse.




Car chacun, à bord du bateau et dans les districts, est habilité à apposer son cachet… à condition d’en posséder un, d’où l’utilité pour les générations de voyageurs à venir de la présente note. Tous sont concernés :



il y a d’abord les cachets réglementaires : celui du bateau, suivi de celui du commandant assorti de sa signature, de la griffe postale « Courrier posté à bord / Posted at sea », et sur certains courriers affranchis en timbres autres que ceux du pays de l’escale, la griffe postale « Paquebot »






viennent ensuite, de préférence au recto de l’enveloppe, les cachets non réglementairement obligatoires : préfet des TAAF, secrétaire général du territoire, VIP divers (ministres, sénateurs, députés…) s’ils sont présents à bord ;



suivent au verso de l’enveloppe, les cachets éventuels de l’opération portuaire, de la compagnie d’hélicoptères, du médecin du bord, des officiers du navire (chef mécanicien, second capitaine…) et aussi, éventuellement, des hivernants en transit, ou des personnels divers…









On imagine sans peine l’enveloppe chargée qui résulte de cet exercice, accompli lors d’un rituel immuable qu’il nous faut maintenant décrire.




La veille de l’escale dans chacun des districts, à l’heure dite, tous se rassemblent autour de la grande table du PC Sciences, au pont G du navire ; l’OPEA (Officier Portuaire des Expéditions Australes, personnage clef dans la vie du bord) apporte alors, préparés dans divers cartons soigneusement étiquetés, les plis du jour, qui sont présentés un à un aux trois premiers tamponneurs : 




celui du bateau, celui du commandant, qu’il va signer, et celui du « Courrier posté à bord / Posted at sea » ; viennent ensuite tous les autres, d’abord ceux du recto, puis, dans une joyeuse confusion à l’autre bout de la table, ceux du verso ˗ ceux du moins qui disposent d’un cachet, car il semble que l’information préalable à l’embarquement, indispensable pour la conception graphique et la réalisation du tampon, soit inégalement répartie. La pérennité ou non de la trace laissée lors de son passage à bord du légendaire Marion et en terres australes est à ce prix.



Veut-on avoir son cachet, qu’il faut donc le prévoir : le dessiner ou le faire dessiner selon son goût avant le départ, mais avec grand soin car il servira l’image de son propriétaire tout au long de sa mission. Vaste est l’étendue stylistique des polices employées et des illustrations dont elles sont assorties, en lien naturellement avec l’emploi de chacun ; 



plus étroite, cependant, la gamme thématique qui fournit l’iconographie, où manchots, otaries et albatros figurent en bonne place. Un humour léger et allusif, témoignant de l’attachement à sa mission, à la science et aux districts, est certainement bienvenu, et même souhaité par les TAAF, qui savent veiller à leur image.



Les enveloppes passent ainsi successivement entre les mains des uns et des autres afin d’être marquées… pour autant que leur format le permette. Les cachets sont apposés soit aux endroits précis qu’imposent certains marcophiles sourcilleux (lesquels indiquent au crayon les emplacements souhaités, et non souhaités), soit au hasard, pour une composition collective qui fluctue selon la concentration des uns et des autres et le sens esthétique de chacun. D’occasionnels recouvrements ne sont pas à exclure, mais le voisinage immédiat du timbre doit rester réservé à l’oblitération, et le coin recto en bas à gauche aux coordonnées en latitude et longitude qui seront apposées par les districts.



On voit au fil de l’exercice passer la gamme étendue des timbres des terres australes, dont l’administration tire au demeurant de cette activité des revenus substantiels. Ce sont de belles réussites plastiques, réalisées le plus souvent en taille douce par des artistes graveurs de talent. Ils illustrent l’histoire des bases et la géographie des TAAF, les navires d’hier et d’aujourd’hui, les missions scientifiques, la botanique, les oiseaux, les animaux marins… Autour de la table, sous le regard des spectateurs assez nombreux qui n’ont pu y prendre place, on s’extasie lorsque défilent les plus beaux timbres, on commente les autres, on reconnaît son propre courrier au passage, on s’apostrophe dans une atmosphère joyeuse rythmée par les coups de tampon, chacun y allant de son anecdote ou, pour les (vrais) philatélistes, de leur récrimination lorsque untel a, sacrilège ! détaché le timbre de sa planche faute d’une place suffisante sur l’enveloppe. Après la séance du courrier proprement dite, qui peut durer jusqu’à une heure et demie, viennent les carnets des voyageurs, les livres et cartes des terres australes, de simples feuilles parfois, celles de passagers imprévoyants subitement devenus philatélistes / marcophiles, la beauté des timbres et la singularité des cachets constituant l’un des beaux souvenirs à rapporter du voyage.



Cependant, les précieux plis sont emportés et placés en lieu sûr. Ils seront rituellement les premiers à débarquer par l’hélicoptère lors de l’escale dans chacun des districts afin d’être oblitérés par la gérance postale locale, avant de remonter sur le Marion d’où ils ne seront débarqués qu’à la Réunion. Ainsi n’arriveront-t-ils qu’après le retour des passagers. Mais qu’importe : le temps ne manquera pas pour évoquer les souvenirs, avec l’aide, pour les mémoires défaillantes, du riche site internet des marcophiles des TAAF. Et oui, il existe !

M. & D. Baillon







S 15° 53’ E 054° 31’ Tromelin.

Dernière escale !


Depuis que nous avons quitté les quarantièmes, l’air et l’eau ont tiédi peu à
peu. A bord du Marion le chauffage dont nous avions besoin dans le grand sud
est redevenu air conditionné.

Nous avons passé le tropique du Capricorne une nuit sans nous en apercevoir, et continuant notre escalade vers l’équateur nous sommes
presque venus au petit matin poser le nez du bateau sur une plage de corail
blanchi : Tromelin.




Difficile de dire exactement ce qu’est Tromelin. Pas vraiment une île. Un bout
de terre ? Un Ilot ? Un atoll corallien ? Un récif ? A peine un banc de sable.
D’ailleurs avant d’adopter "Tromelin", la toponymie avait retenu "l’Ile des
Sables". Pourtant aujourd’hui la carte du SHOM indique "Ile Tromelin". Va pour
île, donc !

Nous ne sommes plus dans les terres australes. Techniquement Tromelin
fait parti du groupe des "Iles Éparses", ces territoires Français éparpillés
autour de Madagascar un peu partout, ici et là, surtout dans le canal du
Mozambique. La nuit nous pouvons toujours voir la Croix du sud, mais elle est
désormais bien basse sur l’horizon.

Nous descendons à terre. La préfète des TAAF, qui vient juste de prendre ses
fonctions, est à bord du Marion Dufresne depuis deux jours. Elle nous
accompagne en uniforme blanc impeccable. Du fait de sa présence, nous commençons comme il se doit la visite de l’île par une cérémonie de lever des couleurs.
Nous sommes une quinzaine : quelques militaires, quelques représentants des TAAF, notre groupe de voyageurs et tous les résidents permanents de Tromelin au grand complet ! Ils sont trois : un militaire chargé du maintient des infrastructures qui fait aussi office de mécanicien, un ornithologue et une infirmière.




Le militaire présent le plus gradé préside la cérémonie. Chacun se raidit
légèrement dans un garde-à-vous approximatif, et tandis que s’élèvent dans le
ciel pur le drapeau français et celui des Terres Australes, nous entonnons une
Marseillaise à capella. Sans musique, le rythme est lent, les voix graves, les
paroles claires. Les phrases tombent brusquement comme dans les chants de
légionnaires. La préfète exécute un beau salut militaire, et ma foi le tout a
une certaine allure.

Sitôt la cérémonie terminée, nous partons avec l’ornitho pour explorer l’ile.
Il faut dire que depuis que les rats ont été éradiqués avec succès en 2005, les
populations d’oiseaux ont repris leurs droits.

Ici les veloutiers verts et soyeux qui tapissent le sol abritent les nids des
des fous à pieds rouges, des fous masqués, des nodis bruns. Les
plus étonnants sont ces petites sternes toutes blanches qui ne nichent pas.
Elles déposent juste leur œuf en équilibre sur la fourche d’une branche
d’arbre, puis le couvent à moitié et le surveillent de loin jusqu’à l’éclosion.
Les plus élégants sont les Paille-en-Queue, qui laissent trainer derrière eux
quelques longues plûmes. Elles sont soit noires, soit rouges vif. Les Paille-
en-Queues sont aux mers du sud ce que l’oiseau-lyre est à nos contrées.

Puis il est temps d’aller faire un petit tour sur la plage. C’est le royaume
des tortues vertes et des Bernard l’Hermite. Mais ce n’est pas eux que nous
sommes venus voir. Aux heures les plus chaudes de la journée, la plage est
déserte sous le soleil abrupt.

Trouvant notre chemin à travers des cratères de sable, grands comme des trous
d’obus, laissés par les tortues lorsqu’elles viennent pondre, nous arrivons au
bord de l’eau sur la côte ouest. Là, à quelques brasses des rouleaux turquoises
qui s’écroulent bruyamment sur la grève de corail mort, nous apercevons
immédiatement ce que nous sommes venus voir : l’ancre de l’Utile.




Il s’agit d’une ancre dont une des branches dépasse de la surface. Battue par les vagues, défiante et rouillée, elle nous montre l’endroit exact ou le 31
Juillet 1761 un navire a fait naufrage. Filant plein est par une nuit sans lune,
le pilote n’a vu l’ilot que trop tard. L’Utile a été précipitée à la
côte dans la nuit noire. Au matin il s’était déjà disloqué. C’était une flute
de 45 mètres environ, fine et rapide, qui emmenait vers l’Ile de France
(aujourd’hui l’Ile Maurice) une cargaison d’esclaves malgaches.

Dès qu’il fait jour, les survivants s’organisent. L’équipage et environ 80
esclaves qui n’ont pas péri noyés récupèrent tout ce qui peut être sauvé :
vivres, outils, vêtements. Avec du bois et quelques espars échoué sur la plage,
on construit une embarcation de fortune, mais tout le monde ne peut pas y
prendre place. C’est donc l’équipage de l’Utile seul qui embarque à bord de la
chaloupe au milieu d’un silence pesant. Ils abandonnent les esclaves, leurs
laissant quand même un peu de nourriture. Ils voguent vers l’Ile de France,
promettant de revenir bientôt chercher les malheureux esclaves abandonnés à leur sort sur l’Ile des Sables.

Nous sommes en 1761. Le commerce de l’ébène bat on plein. L’esclavage ne sera aboli qu’en 1848. Rien d’illégal donc… sauf que le commerce des esclaves est un monopole accordé par le roi à la Compagnie des Indes, et que l’Utile n’a pas déclaré sa cargaison, car les officiers préféraient se livrer pour leur propre compte à ce commerce très profitable.

Arrivés à l’île Maurice, l’équipage "oublia" de parler de la cargaison illicite
qui avait été abandonnée. Quelques années plus tard, un navire de passage
découvrant qu’il y avait de la vie sur l’ile tenta d’y débarquer. Mais en vain.
Le canot mis à l’eau se retourna à l’approche du rivage. Certains de ses
occupants périrent aussi. Finalement une véritable expédition de sauvetage ne
fut montée qu’en 1776 ! Quinze années après le naufrage de l’Utile, le Chevalier
de Tromelin réussit enfin à prendre pieds sur l’île. Seuls sept malgaches
avaient survécu, ainsi qu’un enfant de huit mois.

Le Chevalier de Tromelin les ramena à l’île de France ou ils furent affranchis.
Certes il ne s’agit pas là d’une des pages les plus glorieuses de l’histoire des
colonies. Cela n’empêche : L’Utile fut, bien longtemps après cette histoire, un
prénom très usité à Madagascar. Il n’est plus très en vogue aujourd’hui !

Denis Lazat

Sources :

Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...