16 avril 2014

La Mission Jeanne d'Arc au Togo

La Mission Jeanne d'Arc au Togo









Le 1er avril 2014, la FLF La Fayette, engagée dans le cadre de la mission Corymbe dans le golfe de Guinée, a participé avec des patrouilleurs des marines togolaise et béninoiseà l’exercice « NEMO 2014.2 »

L’objectif de cet exercice était d’appuyer la montée en puissance marines béninoises et togolaises dans leur lutte contre les trafics en tous genres et les actes de piraterie perpétrés dans le golfe de Guinée. NEMO 2014.2 (Navy’s exercise for maritime operations) s’est déroulé au large du Togo et du Bénin et a mobilisé 210 marins.



Le scénario de l’exercice prévoyait qu’un navire de commerce (rôle tenu par le La Fayette), supposé transporter de la drogue, soit inspecté par la marine béninoise, puis pisté par les radars et les centres de commandement de la zone avant d’être visité à son tour par la marine togolaise. De la phase de prise de contact aux sommations de s’arrêter, jusqu’à l’inspection de la cargaison ou encore le contrôle des documents administratifs et la fouille des membres d’équipage, les équipes de visites béninoises et togolaises ont pu mettre en œuvre, de façon très pratique, les techniques nécessaires à l’arrestation de personnes impliquées.



Les enseignements tirés de ces exercices permettront d’améliorer le déroulement des futurs contrôles de navires et de contribuer à la sécurisation de la zone. Au-delà du perfectionnement dans les modes d’action en mer, cet exercice NEMO 14.2 a aussi été l’occasion pour les centres de commandement de Cotonou et de Lomé de jouer leur rôle de commandement et de contrôle des moyens nautiques.

Le BPC Mistral et la FLF La Fayette participent à la mission Corymbe, une mission de présence quasi permanente des forces armées françaises dans le golfe de Guinée. Le dispositif est armé au minimum par un bâtiment de la Marine nationale qui peut être ponctuellement renforcé par des moyens terrestres et aéromobiles.

Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense
              













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Voici quelques statistiques sur la fréquentation du blog. Depuis sa création en mai 2007 nous avons eu plus de 388 000 pages vues .



Le mois dernier ce sont près de 10500 pages qui ont été vues soit environ 300 pages par jour.

Alors faites découvrir ENVELOPMER aux amoureux de la Marine nationale,de la Philatélie et de la Marcophilie navale.


et voici qui nous suit de par le monde 







15 avril 2014

Mission Corymbe, Rochefort, école de médecine navale et Sénégal

Mission Corymbe 
découvrir Samory Touré

Le BPC Mistral et la frégate La Fayette sont en mission Corymbe au large de la côte africaine. Profitons en pour évoquer quelques figures qui ont marqué l'histoire des "relations" entre la France et l'Afrique.



Nous pourrons associé Saint-Louis du Sénégal et Rochefort et à l'occasion du congrès  évoquer Samory Touré dont le chèche est conservé dans une vitrine de l'école de médecine navale. Celui-ci a été offert à l'école par Louis Joseph Barot, médecin de Marine.






L'Almamy Samory Touré (ou Samori Touré), né en 1830 à Miniambaladougou, aujourd'hui en Guinée. Il décède  le 2 juin 1900 au Gabon.

Fondateur de l'empire Wassoulou il est opposé  à la pénétration et à la colonisation française. Il entre en résistance.

Il est le fils d'un marchand dioula qui  arpente l'Afrique de l'Ouest grandit dans une Afrique de l'ouest. Il entre ainsi en contacts avec les Européens. Le commerce avec l'Europe avait rendu riche certains États africains, 



Samory (on écrit aussi Samori) est né dans une famille de commerçants, près de Kankan, dans l'actuelle Guinée, en pays malinké. Lui-même est issu du peuple dyoulo, des musulmans en minorité dans sa région. Sa famille, après avoir été islamisée, est retournée à la religion fétichiste de ses ancêtres.





Sa mère est un jour enlevée par un groupe rival, les Cissé. Samory, alors âgé de 16 ou 17 ans, entre au service de ce groupe pour racheter sa liberté. C'est ainsi qu'il découvre le métier des armes.

























Manifestant des dispositions exceptionnelles pour ce métier, Samory s'enfuit de chez les Cissé et conclut un serment d'amitié avec une demi-douzaine d'amis de son lignage. Il se retrouve bientôt à la tête d'une petite armée de métier, avec des fantassins tous équipés d'armes à feu et remarquablement disciplinés. Pour mieux imposer son autorité, il se convertit à l'islam et se proclame«almany». Ce titre obscur lui confère une autorité à la fois spirituelle et militaire sur ses sujets.




Samory Touré soumet un territoire qu'il agrandit d'année en année. Vers 1880, il gouverne en maître absolu tout le Haut Niger, dans la partie orientale de l'actuelle Guinée. C'est un vaste et riche territoire de collines verdoyantes appelé Ouassoulou et peuplé d'environ 300.000 âmes. Il n'a d'autre rival que le royaume toucouleur du Ségou, plus au nord.


Les Anglais qui occupent la Sierra Leone voisine ne sont pas mécontents que l'almanyfasse régner l'ordre dans l'arrière-pays. Samory noue un dialogue avec eux ainsi qu'avec les Français, présents en Côte d'Ivoire. Il aspire à conclure un traité de protectorat avec les uns ou les autres pour pérenniser son trône.

Mais les Français se montrent peu disposés à de tels arrangements et grignotent le territoire de Samory. Le colonel Borgnis-Desbordes inflige une première défaite au chef noir en 1882.

Chaque nouvel affrontement tourne à l'avantage des Français qui bénéficient d'un armement d'une supériorité écrasante. C'est ainsi qu'en une seule campagne, en juin 1885, Samory Touré perd 900 hommes tandis que les Français n'ont à déplorer que deux morts.


En définitive, le 28 mars 1886, les deux adversaires concluent un traité de paix et de commerce par lequel les Français reconnaissent l'autorité de Samory Touré sur un vaste royaume aux confins de leurs propres territoires. En contrepartie, Samory Touré accepte, mais de façon purement formelle, le protectorat de la France sur son royaume. En signe d'allégeance, il envoie son fils préféré Dyaulé Karamogho à Paris. Celui-ci est reçu par le président Jules Grévy.


L'année suivante, en 1887, Samory Touré conclut un nouveau traité, à Bissandougou, avec le capitaine Gallieni (un futur maréchal de France). Par ce traité, il laisse aux Français toute liberté d'action sur une partie du Haut Niger.

Là-dessus, Samory doit affronter ses sujets animistes qui refusent qu'on leur impose l'islam. C'est la «guerre du refus». Le conflit pénètre la famille du souverain et celui-ci en vient à faire exécuter son fils Dyaulé Karamogho, qu'il soupçonne de le trahir au profit des Français.




Comme de bien entendu, les relations avec les Français se dégradent et la guerre reprend en 1891. Traqué, Samory Touré pratique la politique de la terre brûlée. Il ne laisse derrière lui que désolation pour décourager les Français de le poursuivre. Le colonel Archinard ayant conquis sa capitale, Kankan, il gagne avec son peuple le nord de la Côte d'Ivoire et établit sa nouvelle résidence à Dabakala.

Les choses semblent se tasser lorsqu'un fils de Samory attaque et massacre en février 1892 une colonne française commandée par le capitaine Ménard. Elle avait quitté Grand-Bassam pour la cité commerciale de Kong. L'année suivante, les Français lancent trois colonnes aux trousses de Samory.

En 1894, l'une d'elles, dirigée par le commandant Monteil, doit battre en retraite. Trois ans plus tard, en 1897, les troupes de Samory Touré s'emparent de la cité de Kong et la réduisent en cendres.



Album photo de Louis Joseph Barrot 



Le sursis est de courte durée.

Quelques mois après, le capitaine Gouraud, accompagné d'une dizaine de soldats seulement, remonte vers le pays yacouba, à 450 km au nord-ouest d'Abidjan. C'est une région montagneuse assez semblable au piémont pyrénéen avec de petites plaines fertiles enclavées entre des collines. Il se fait guider par d'anciens esclaves de cette région, libérés par les Français.

Arrivée de Samory à Saint-Louis du Sénégal 1899 cliché Fortier 


Le vieux chef est surpris au petit matin, par temps de brouillard. Il doit faire sa reddition et, avec lui, plusieurs milliers d'hommes. Ce succès console (un peu) les Français de leur humiliation face aux Britanniques à Fachoda.





Déporté au Gabon, Samory Touré tente de se suicider et meurt deux ans plus tard, le 2 juin 1900. Ses cendres ont été rapatriées en 1968 par la Guinée du dictateur Sékou Touré.

Samory entouré de sa garde agrandissement du cliché précédent 




Chèche de Samory Touré à l'école de santé navale  Photo JM Bergougniou

14 avril 2014

L'ALAT, 1954-2014, fête ses 60 bougies Phalsbourg aviation légère armée de terre

Les 60 ans de l’Aviation Légère de l’Armée de Terre

Information provenant du CDT BOHLY Jean-Louis de PARIS 




C'est le 22 novembre 1954 qu'une instruction ministérielle décide de la création d'un commandement de l'aviation légère de l'armée de Terre "dans le but de coordonner les doctrines d'instruction et d'emploi des formations d'aviation légère de terre ".


L'ALAT souffle donc cette année 2014 ses 60 bougies. En fait, c'est depuis plus de 60 ans qu'avions, puis hélicoptères se sont rendus indispensables à l'armée de Terre et à notre pays. Plus que jamais, les hélicoptères jouent un rôle majeur dans les crises et les conflits modernes. Leurs capacités intrinsèques, celle en particulier de s'affranchir des obstacles, leur don d'ubiquité, la performance et la précision de leurs armements en font une arme redoutable et redoutée, mais aussi souvent le dernier espoir de tous ceux qui sont en détresse. Comme je n'ai jamais cessé de le répéter dans ma carrière, tout ceci ne s'est pas fait tout seul. C'est surtout en particulier le résultat de la clairvoyance et de la ténacité des premiers chefs de l'ALAT, comme les généraux Paul Lejay et Jacques Navelet, et aussi bien sûr de tous les hommes et toutes les femmes qui ont servi et donné leur vie sous le "béret bleu".


En 1977, le général Lejay écrivait dans un article : "Je sais cependant qu'elle (l'ALAT) a acquis une sécurité et une importance qui contrastent heureusement avec les conditions dans lesquelles elle a dû si longtemps frayer sa voie, sous la menace constante d'une remise en cause de son existence même".


En 2011, le chef d'état-major de l'armée de Terre, le général d'armée Ract-Madoux, avait dit dans son ordre du jour, en parlant des médailles qu'il venait de décerner à des étendards et des personnels de l'ALAT : "Elles mettent en valeur la justesse des choix faits par nos anciens en termes d'équipements, de tactique et de doctrine, ainsi que la qualité de la préparation opérationnelle de nos armées, conduite ici même, en métropole, notamment dans nos centres de formations et dans nos régiments. C'est grâce à ce travail rigoureux et minutieux qu'a pu se forger cet outil de combat efficace et redoutable, apte à faire face d'emblée aux situations les plus exigeantes et à les dominer dans la durée."



De nombreuses manifestations sont programmées cette année :

04 mai 2014 

Semi-marathon DAAT Dét. Avions de l’Armée de Terre - Rennes

14 et 15 juin 2014
 
J Portes Ouvertes 1er Rég. d’Hélicoptères de Combat - Phalsbourg

15 au 21 juin 2014 
Salon Aéronautique Le Bourget

28 et 29 juin 2014 
Meeting des 60 ans EALAT – BEGL Le Cannet des Maures

28 et 29 juin 2014 
Fête de l’Hélicoptère EALAT – BEGN Dax

14 juillet 2014 
Scénographies Les Invalides

20 et 21 sept. 2014 
J Portes Ouvertes 5ème Rég. d’Hélicoptères de Combat - Pau



28 sept. 2014 J Portes Ouvertes GAMSTAT – Valence


L'ALAT est devenue au fil des années et de l'histoire militaire de notre pays une composante indispensable et incontournable de l'armée de Terre. Les opérations récentes en Afghanistan, en Côte d'Ivoire, en Lybie (lire"De la terre, par le ciel" éd. Economica), celles antérieures au Kosovo, en ex-Yougoslavie ou encore au Tchad, et bien sûr, celles en cours au Mali et en République Centre-Africaine, ont démontré et démontrent tous les jours la pertinence de détenir un tel outil de combat. Cette composante "aérocombat" est enviée par de nombreux pays dans le monde entier et sert de modèle pour un certain nombre d'entre eux.
Dans les pas de leurs Anciens, les bérets bleus continuent à être présents là où le devoir les appelle. Que ce soit dans la fournaise des combats, celle des incendies de forêts l'été, lors de catastrophes naturelles comme le terrible drame de Draguignan en juin 2010, les femmes et les hommes de l'ALAT seront toujours fidèles au refrain de leur chant de tradition, "L'azur de nos bérets".


Secourir, appuyer, en toutes circonstances,
Equipages de l'ALAT,
Au service de la France,
Sur les têtes alignées, évoquant son appel,
L'azur de nos bérets nous dévoile le ciel.
O, Sainte Clotilde, du péril garde nous,
Demeure notre guide, du trépas
Défend-nous.

GDI (2s) Yann Pertuisel
Ancien commandant de l’ALAT
Tiré de l’Epaulette n° 184 - Mars 2014
www.lepaulette.com


texte intégral de l'article

L'ALAT, 1954-2014, fête ses 60 bougies
une composante indispensable de l'armée de Terre

C'est le 22 novembre 1954 qu'une instruction ministérielle décide de la création d'un commandement de l'aviation légère de l'armée de Terre "dans le but de coordonner les doctrines d'instruction et d'emploi des formations d'aviation légère de terre ".

L'ALAT souffle donc cette année 2014 ses 60 bougies. En fait, c'est depuis plus de 60 ans qu'avions, puis hélicoptères se sont rendus indispensables à l'armée de Terre et à notre pays. Plus que jamais, les hélicoptères jouent un rôle majeur dans les crises et les conflits modernes. Leurs capacités intrinsèques, celle en particulier de s'affranchir des obstacles, leur don d'ubiquité, la performance et la précision de leurs armements en font une arme redoutable et redoutée, mais aussi souvent le dernier espoir de tous ceux qui sont en détresse. Comme je n'ai jamais cessé de le répéter dans ma carrière, tout ceci ne s'est pas fait tout seul. C'est surtout en particulier le résultat de la clairvoyance et de la ténacité des premiers chefs de l'ALAT, comme les généraux Paul Lejay et Jacques Navelet, et aussi bien sûr de tous les hommes et toutes les femmes qui ont servi et donné leur vie sous le "béret bleu".

En 1977, le général Lejay écrivait dans un article : "Je sais cependant qu'elle (l'ALAT) a acquis une sécurité et une importance qui contrastent heureusement avec les conditions dans lesquelles elle a dû si longtemps frayer sa voie, sous la menace constante d'une remise en cause de son existence même".

En 2011, le chef d'état-major de l'armée de Terre, le général d'armée Ract-Madoux, avait dit dans son ordre du jour, en parlant des médailles qu'il venait de décerner à des étendards et des personnels de l'ALAT : "Elles mettent en valeur la justesse des choix faits par nos anciens en termes d'équipements, de tactique et de doctrine, ainsi que la qualité de la préparation opérationnelle de nos armées, conduite ici même, en métropole, notamment dans nos centres de formations et dans nos régiments. C'est grâce à ce travail rigoureux et minutieux qu'a pu se forger cet outil de combat efficace et redoutable, apte à faire face d'emblée aux situations les plus exigeantes et à les dominer dans la durée."

Au commencement

Depuis très longtemps déjà, les militaires avaient cherché à se doter de moyens "plus légers que l'air" pour améliorer leurs capacités de combat. C'est lors de la bataille de Fleurus, le 26 juin 1794, que, pour la première fois dans l'histoire, un ballon d'observation ("l'Entreprenant") est utilisé pour renseigner sur le dispositif adverse. Cet aérostat, avec à son bord le capitaine Coutelle, permet de connaître parfaitement le dispositif ennemi et, de plus, affecte sérieusement son moral. Avec l'avènement de l'ALOA (Aviation Légère d'Observation d'Artillerie), plus de deux siècles après, dénommée un peu plus tard ALAT, et surtout les progrès de la technique, cette troisième dimension du combat prendra son véritable envol et donnera naissance à l'aérocombat d'aujourd'hui.
On pourrait encore citer comme référence historique le siège de Paris en 1870 et cette fois-ci l'utilisation d'un ballon pour "l'extraction" de Léon Gambetta. Nos forces spéciales et son 4e Régiment d'Hélicoptères des Forces Spéciales ne font-ils pas la "même chose" aujourd'hui lorsqu'ils évacuent une très haute personnalité dans des situations de crise ? Le Caracal a remplacé le ballon...
Utilisés massivement pendant la Première Guerre mondiale, les ballons seront progressivement remplacés par des "aéroplanes", puis des avions, aux capacités nettement supérieures. Là encore, le souci du renseignement et de l'observation pour le réglage des tirs d'artillerie est permanent et ces "drôles de machines volantes" sont d'un précieux secours pour ceux qui combattent au sol. Ce besoin n'ira qu'en s'amplifiant lors de la Seconde Guerre mondiale.

Les pionniers

C'est ainsi qu'à partir de 1943 les forces françaises sont progressivement équipées par l'allié américain. Les premiers avions Piper Cub sont mis en service dans les groupes d'artillerie au sein de SOAA (Section d'Observation d'Aviation d'Artillerie). Ils sont alors pilotés par des aviateurs qui sont rapidement renforcés par quelques "biffins" titulaires de brevets civils. les missions d'observation et de réglage des tirs à bord des appareils sont exclusivement réservées à des officiers d'artillerie. Environ 150 avions participent ainsi en particulier à la campagne d'Italie et aux combats des Vosges et d'Alsace.
A la fin de la guerre naissent alors des "tiraillements" entre l'armée de l'Air et l'armée de Terre car les premiers demandent que ces unités soient confiées à des aviateurs, alors qu'elles accomplissent des missions exclusivement au profit des seconds. A la fin de la guerre, les "éléments air" de l'aviation d'observation d'artillerie sont répartis entre la France, l'Afrique du Nord, l'Allemagne et l'Indochine. En général, à cette époque, le personnel de l'AOA porte l'insigne du régiment ou du groupe d'artillerie auquel il est rattaché, à l'exception de quelques-uns qui en font réaliser un distinctif.

L'Indochine

C'est à l'été 1945 qu'il est décidé que l'artillerie du corps expéditionnaire en Indochine sera dotée d'une "aviation légère" équipée de Piper L4 et de Morane 500 Criquet, (appelé "Trapanelle" et version du célèbre avion allemand Fieseler Storch), principalement regroupés en groupes aériens d'observation d'artillerie (GAOA). Le 1er GAOA arrive en février 1946 au Tonkin. Le 2e GAOA rejoint quant à lui la Cochinchine en mars de la même année. C'est en 1947 que le peloton de la 9e division d'infanterie coloniale devient le 3eGAOA, stationné à Haïphong. Malheureusement, le mauvais état général des avions à leur arrivée sur le territoire et un usage intensif les clouent rapidement au sol.
En 1949, la direction du service de santé demande des hélicoptères pour assurer les évacuations sanitaires. Ainsi, deux Hiller UH 12 sont livrés et marquent le tout début de l'emploi opérationnel des hélicoptères. Comme aujourd'hui sur les théâtres d'opérations le font leurs fiers "descendants" PumaCougar ou Caracal(et demain Caïman), ils contribuent fortement au moral des combattants au sol.
En 1952, les GAOA prennent les numéros 21, 22 et 23 et sont composés d'une vingtaine d'appareils. Cette même année, le 3 mars, est créée officiellement l'ALOA et dès l'année suivante les premiers pilotes et mécaniciens de l'armée de Terre remplacent progressivement ceux de l'armée de l'Air. Le 1er janvier 1954, les GAOA sont entièrement pris en compte par les forces terrestres. Dans le courant de cette année, lesCessna L19 A arrivent en Indochine avant d'être rapatriés, avec le reste des formations, en métropole et enAfrique du Nord après le cessez-le-feu.





L'Algérie

C'est en Algérie que va véritablement naître et se développer le concept d'aéromobilité qui deviendra quelques années plus tard celui d'aérocombat. Face à l'augmentation rapide des opérations, de nouveaux pelotons d'avions sont créés au sein des divisions, en complément des GAOA déjà déployés. Ces pelotons, avec leurs Piper L18L19 et L21, sont désignés en particulier à l'observation et au guidage de la Chasse.
Mais c'est leur besoin de mobilité et de transport des unités terrestres qui va surtout marquer une évolution importante de l'emploi des hélicoptères. C'est le célèbre groupe d'hélicoptères N° 2 (GH2) du chef de bataillon Crespin qui va prendre cette mission à son compte avec les non moins célèbres "Bananes" (Vertol H21).
1957 voit la conception de deux hélicoptères français, le Djinn et l'Alouette II. En 1959, des pelotons mixtes avions-hélicoptères sont constitués au sein des divisions. Des pilotes formés en métropole rejoignent les artilleurs qui composaient majoritairement les unités. Fantassins et cavaliers arrivent donc dans l'ALAT, mais aussi des appelés du contingent, détenteurs du "deuxième degré" civil, et chargés, quant à eux, des liaisons avec desL18.
Une étape importante sera marquée par la mise en place d'officiers observateurs détachés de leurs corps dans les unités ALAT, apportant leur connaissance indispensable au combat (aéro)terrestre. L'ALAT, "consubstantielle à l'armée de Terre", prend là véritablement toute sa place dans la conduite des opérations.
En 1961, ce sont près de 700 avions et hélicoptères qui servent en Algérie et plus de 570 en France...

La Guerre froide

Les années 60-70 vont être celles de la montée en puissance de la lutte anti-char avec le développement des missiles filoguidés.
Les unités rentrées d'Algérie forment désormais des GALDIV (Groupe d'aviation légère divisionnaire) regroupant une vingtaine d'avions et autant d'hélicoptères. Progressivement, lesAlouette III équipent les unités, armées de missiles anti-char SS11. Pour ce qui est des hélicoptères de transport, les Puma vont remplacer quant à eux les fameuses "Bananes" et les bons vieux Sikorski (les "Siko").
Les avions NC 856 et Piper L21B sont retirés du service en 1970, année qui voit le virage définitif vers une ALAT principalement dotée de "voilures tournantes". Mais quelques "voilures fixes" seront encore mises en œuvre dans certaines unités, lesGALREG (Groupe d'aviation légère régionale) par exemple, comme le célèbre (lui aussi)Broussard, ou encore des L19E.
Après le Puma, "bête de somme" de l'ALAT qui vole encore aujourd'hui, ce sont les Gazelle qui entrent en service, en remplacement des Alouette III.
Le vol tactique (VOLTAC), véritable "marque de fabrique" de l'ALAT, prend à cette époque toute sa place dans la doctrine de l'aéromobilité.





Une adaptation permanente

1977 marque un nouveau tournant dans l'histoire de l'ALAT avec la création des régiments d'hélicoptères de combat (RHC) à partir des GALCA et GALDIV. Les GALREG, quant à eux, deviennent des GHL (Groupe d'hélicoptères légers), chargés en particulier d'assurer les missions d'aide au commandement.
En 1983, l'ALAT engage une trentaine d'appareils au Tchad dans l'opération "Manta". A la même époque, une "brigade aéromobile expérimentale" (BAE) est mise sur pied avec les 1er et 3e RHC, ainsi que le 1er RI. Cette expérimentation donnera naissance à la 4e DAM le 1er juillet 1985, qui intégrera en plus le 5e RHC et le 4e RHCMS, puis le 9e RSAM (régiment de soutien aéromobile) de Phalsbourg et le 1er RI (régiment d’infanterie) de Sarrebourg. C'est donc une formidable force de frappe anti-char qui est capable de s'opposer aux unités blindées du Pacte de Varsovie, avec 360 missiles HOT en ordre de tir simultanément ! Dans le même temps, le GRICA (Groupement de reconnaissance et d'intervention du 1er corps d'armée), puis le GISCA (Groupement d'intervention et de sûreté du 3e corps d'armée), constitués respectivement des 7e RHC et 8e RH (Régiment de hussards), et des 6e RHC et 2e RH, sont créés. Ce sont  alors quelque 700  hélicoptères qui sont mis en œuvre dans l'ALAT, que ce soit au sein des forces ou pour la formation.
Les appareils sont sans cesse modernisés et de nouveaux armements voient le jour, comme le missile air-airMistral.
La BAM succédera à la DAM et sera engagé au sein de la division Daguet pendant la guerre du Golfe. 60 Gazelle HOT participeront en particulier à l'offensive terrestre, détruisant plus de 120 objectifs.
Enfin, les années 90 voient le développement du vol de nuit avec des moyens de vision nocturne, les "jumelles de vision nocturne".  aussi, couplé au VOLTAC, le vol avec JVN va devenir une "seconde nature" pour tous les équipages de l'ALAT qui vont véritablement pouvoir combattre la nuit comme le jour.

L'ALAT aujourd'hui
L'ALAT, c'est aujourd'hui trois RHC, le 1er à Phalsbourg, le 3e à Etain, le 5e à Pau et le 4e RHFS à Pau également. Mais l'ALAT, c'est aussi une école, l'EALAT, répartie sur deux sites, à Dax et au Cannet des Maures. A cette école, il faut ajouter, pour la formation des pilotes de Tigre, l'école franco-allemande (EFA), avec son pendant en Allemagne à Fassberg où sont formés les mécaniciens, et le centre de formation interarmées (CFIA) pour l'ensemble du personnel de mise en œuvre du Caïman, tous deux au Cannet des Maures. L'ALAT, c'est encore une unité chargée d'expérimenter et de qualifier tous les nouveaux équipements, le GAMSTAT, à Valence. Sans oublier un bataillon de soutien aéromobile, le 9e BSAM implanté à Montauban et dont la mission est le soutien opérationnel des appareils.
Alors que les avions étaient largement majoritaires au tout début, il en reste quand même un tout petit nombre avec 8 TBM 700 basés à Rennes et 5 PC6 Pilatus à Montauban.
Les bérets bleus sont aujourd'hui environ 5 000 hommes et femmes, dont seulement un cinquième est "personnel navigant". Car, faut-il le préciser, l'ALAT ce n'est pas seulement des pilotes, mais c'est aussi des mécaniciens, des contrôleurs de la circulation aérienne, des météorologistes, des instructeurs simulation, des pompiers et bien sûr, du personnel administratif.
C'est une flotte d'environ 300 appareils qu'elle met en œuvre, appareils encore d'ancienne génération pour une bonne partie comme la Gazelle ou le Puma, de génération "intermédiaire" avec le Cougar et le Caracal, et bien sûr de nouvelle génération avec le Tigre et la Caïman. S'agissant du Tigre, la version HAD (Hélicoptère d'appui destruction) va prochainement être livrée au 1er RHC pour commencer. Cette version diffère principalement du HAP (Hélicoptère d'appui protection) par la présence de missile air-sol Hellfire. Ce sont au total 60 Tigre qui équiperont l'ALAT.
Arme à part entière de l'armée de Terre (comme l'Infanterie, la Cavalerie, le Génie,...) depuis maintenant une dizaine d'années, l'ALAT, comme les autres Armes, a son "Père de l'Arme", le général COMALAT, garant de sa cohésion et gardien de ses traditions. Sa devise, "De la terre, par le ciel", rappelle que c'est à l'armée de Terre qu'elle est viscéralement attachée (au sens propre comme au sens figuré) et que c'est bien sûr par les airs qu'elle combat aux côtés de ses frères d'armes. Comme les autres Armes également, l'ALAT a un Saint-Patron, en l'occurrence, une Sainte-Patronne : Sainte Clotilde.
Bien qu'Arme jeune, elle cultive son histoire (pour en savoir plus, lire "L'histoire de l'ALAT 1794-2014" par le général André Martini - éd. Lavauzelle - ou le site 3w.alat.fr de M. Christian Malcros) et son patrimoine, en particulier par l'intermédiaire de son magnifique "Musée de l'ALAT et de l'hélicoptère" à Dax (3w.museehelico-alat.com). Ses Vétérans sont réunis au sein de l'UNAALAT (3w.unaalat.fr) et son association d'Entraide, l'Entraide ALAT (3w.entraidalat.fr), est une des six associations d'Entraide de l'armée de Terre.

L'ALAT est devenue au fil des années et de l'histoire militaire de notre pays une composante indispensable et incontournable de l'armée de Terre. Les opérations récentes en Afghanistan, en Côte d'Ivoire, en Lybie (lire"De la terre, par le ciel" éd. Economica), celles antérieures au Kosovo, en ex-Yougoslavie ou encore au Tchad, et bien sûr, celles en cours au Mali et en République Centre-Africaine, ont démontré et démontrent tous les jours la pertinence de détenir un tel outil de combat. Cette composante "aérocombat" est enviée par de nombreux pays dans le monde entier et sert de modèle pour un certain nombre d'entre eux.
Dans les pas de leurs Anciens, les bérets bleus continuent à être présents là où le devoir les appelle. Que ce soit dans la fournaise des combats, celle des incendies de forêts l'été, lors de catastrophes naturelles comme le terrible drame de Draguignan en juin 2010, les femmes et les hommes de l'ALAT seront toujours fidèles au refrain de leur chant de tradition, "L'azur de nos bérets".

Secourir, appuyer, en toutes circonstances,
Equipages de l'ALAT,
Au service de la France,
Sur les têtes alignées, évoquant son appel,
L'azur de nos bérets nous dévoile le ciel.
O, Sainte Clotilde, du péril garde nous,
Demeure notre guide, du trépas
Défend-nous.



GDI (2s) Yann Pertuisel
Ancien commandant de l’ALAT
Tiré de l’Epaulette n° 184 - Mars 2014
3w.lepaulette.com



La Grande Hermine

La Grande Hermine








Petite Histoire

Construit par le chantier Fidèle de Marseille , ce voilier fût mis sur cale en 1931. 


 Le lancement eut lieu le 4 juillet 1932, il prit le nom de « La Route est belle » nom d'une chanson d' André BAUGÉ, chanteur et propriétaire du voilier.








Il fut racheté en 1937 et prit le nom de « Ménestrel », son nouveau propriétaire formera beaucoup de marins à une époque où les écoles de voiles étaient peu nombreuses.






De nouveau vendu en fin 1958 à l'Ecole nationale de la Marine Marchande à St Malo, il fut alors rebaptisé « LA GRANDE HERMINE ». 

école nationale de la Marine Marchande Saint-Malo
Acheté en 1963 par la Marine Nationale, affecté dans un premier temps à l'école des manoeuvriers au sein du groupe Richelieu, Il fut ensuite transféré au Centre d'Instruction Naval (CIN Brest) en 1967.


En 2000, il rejoint les trois autres voiliers (Étoile – Belle Poule et Mutin) à l' École Navale à Lanvéoc Poulmic, pour la formation des élèves .


Le Mutin Photo JM Bergougniou


Caractéristiques

C'est un Yawl de 18,10 m de long et de 4,10 m de large, 18 m de hauteur, 2 m de tirant d'eau, et d'un tonnage de 15 Tonnes. Il a une surface de voilure de 142 m² ( 7 voiles dont un génois de 60 m² et un Big Boy de 90 m² ).




La Grande Hermine Morlaix 2013
Photo JM Bergougniou

La Grande Hermine Morlaix 2013
Photo JM Bergougniou

L'énergie est fournie par un moteur Volvo Penta Type D2-75 de 75 CV .

L'équipage est composé d'1 navigateur, 1 bosco, 1 mécanicien , Embarquement de 10 personnes à la journée et 5 personnes pour une traversée de longue durée.

Une Hermine noire est dessinée de chaque côté de son étrave.


La Grande Hermine Morlaix 2013
Photo JM Bergougniou


La Grande Hermine
dans le sas de Saint-Malo
Photo JM Bergougniou


La Grande Hermine dans l'écluse de Saint-Malo
 photo JM Bergougniou

Actualités du Bâtiment
Le 22 janvier 2014, le contre-amiral Philippe Hello, commandant l'École navale et du Groupe des écoles du Poulmic, a fait reconnaître le Premier maître Thierry Libouban comme Commandant du voilier « La Grande Hermine » En effet depuis fin 2013 le voilier est devenu une unité élémentaire de l'Ecole navale .


Le PM Libouban est donc le premier Commandant de « LA GRANDE HERMINE ».                                              

Dans le dernier numéro du Chasse Marée, un reportage sur la Grande Hermine


La belle route de La Grande Hermine
par Jean-Yves Béquignon
Une virée en Bretagne Sud à bord du yawl de notre Marine nationale, dont on apprend, entre autres, qu’il a été construit en 1931 pour un baryton de l’Opéra-Comique qui l’avait baptisé La Route est belle.

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