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19 mars 2024

SNA TOURVILLE prise d'armement Cherbourg Barracuda mars 2024 Naval Group

SNA TOURVILLE prise d'armement Cherbourg Barracuda mars 2024 Naval Group

Rennes Armorique code ROC 46451A a encore frappé avec son arme de destruction massive l'OMEC TOSHIBA... et vive les doubles oblitérations...



Le 20 juillet 2023, le sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) Tourville est sorti de son chantier de construction pour être transféré vers le dispositif de mise à l’eau. 

 La cérémonie de prise d'armement pour essai du sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) Tourville s'est déroulée ce vendredi matin 15 mars sur le site de Naval Group à Cherbourg. Petit-frère du Suffren et du Duguay-Trouin, ce navire de 99 mètres de long est le troisième né de la série des Barracuda.


 Au nom du ministre des Armées, le sous-marin nucléaire d'attaque Tourville est armé à compter de ce jour". Les mots du vice-amiral d'escadre Jacques Fayard, commandant des forces sous-marines françaises, sonnent comme une forme de naissance pour le navire. "La cérémonie d'aujourd'hui marque une étape importante. Le Tourville va passer d'un état d'objet industriel inerte à celui de navire armé. Pour moi, armé, c'est quelque chose de vivant", explique Laurent Espinasse, directeur sous-marins chez Naval Group.


Les 65 membres de l'équipage bleu du sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) Tourville ont pris possession de leur navire ce vendredi au cours d'une cérémonie sur le site de Naval Group à Cherbourg. Sous le commandement du capitaine de frégate Guillaume Egret, 40 ans, ces marins vont avoir la mission de réaliser les essais à quai et à la mer dès cet été. Un équipage "bleu" qui sera bientôt rejoint "dans les mois qui viennent" par un autre équipage "rouge" de 65 marins pour avoir un cycle continu, à terre et en mer. Ce dernier sera le sixième équipage de la classe Suffren.


"C'est un honneur de se tenir ici, à Cherbourg, dans le berceau de l'excellence industrielle où plus d'un centaine de sous-marins ont été construits", confie le commandant du Tourville, huitième navire à porter ce nom, mais seulement le premier sous-marin. "Pour beaucoup, ici, le sous marin, c'est le travail de toute une vie. Et donc, dans quelques mois, vous allez prendre le Tourville et lui faire quitter pour la dernière fois Cherbourg. Ce sera pour nous un grand moment d'émotion. Je me rappelle encore, quinze ans après le départ du Terrible de Cherbourg, où, sans annonce particulière, des centaines de collaborateurs s'étaient réunis, en silence, pour assister à ce départ et à cette déchirure", ajoute Laurent Espinasse.


 Près 
de 100 mètres de long, 5.200 tonnes en plongée... le SNA Tourville, petit-frère du Suffren et du Duguay-Trouin, est un petit bijou de technologie issu du savoir-faire de Naval Group. "Ceux, comme moi, qui ont eu l'honneur de commander un SNA de type Rubis*, mesurent parfaitement le saut technologique que nous sommes en train de franchir avec l'arrivée de la classe* Suffren*. Les forces sous-marines française voient pour les quarante prochaines années leurs capacités opérationnelles décupler. Deux fois plus gros, deux fois plus armés, deux fois plus endurants. Cela doit faire notre fierté collective"*, explique le vice-amiral d'escadre Jacques Fayard. Parmi les grandes particularités de ces SNA : l'emploi de missiles de croisière naval.
"Quand les vents mauvais se lèvent..."

Une cérémonie chargée de symboles. D'abord, avec la remise du premier fanion à l'équipage du Tourville. Un fanion où se dresse le blason d'Anne-Hilarion de Costentin, comte de Tourville, maréchal de France au XVIIIe siècle, qui a notamment remporté les victoires de Béveziers (1690) et de La Hougue (1692). Une prise d'armement qui intervient également dans un contexte international de tensions, en particulier avec la Russie sur fond de conflit ukrainien. "Par les temps qui courent, quand les vents mauvais se lèvent. Nul doute qu'il constituera une capacité opérationnelle redoutable pour nos armées", confie le commandant des forces sous-marines françaises.

En son honneur, cape noire à croix de Malte et chapeaux bicorne ornés de plumes d’autruche et d’une bande d’or, plusieurs chevaliers de l’Ordre sont présents à la cérémonie. « Le comte de Tourville a intégré l’Ordre dès sa jeunesse. À 16 ans, il débute son apprentissage qui durera deux ans et fera de lui un spécialiste de la guérilla navale. » Sous l’impulsion de Colbert, il constituera la flotte militaire française. Ses faits d’armes sont nombreux mais son aura dépasse de loin les seules compétences militaires.

« On retiendra son extrême polyvalence. Il a été de charpentier jusqu’à un excellent amiral. S’y ajoutent des qualités de caractère car il est modeste et doté du sens de l’équité. » Un grand homme dont les valeurs sont désormais entre les mains des sous-mariniers.



Merci à Joël IdF

28 août 2023

SNA Casabianca Toulon Cherbourg retrait du service actif 21 août 2023 sous-marin

SNA Casabianca Toulon Cherbourg retrait du service actif 21 août 2023


LE 22 décembre prochain (1984), le troisième sous-marin nucléaire d'attaque français du type Rubis, le SNA Casabianca, sera lancé à Cherbourg. Depuis février 1983, le Rubis et le Saphir ont été admis au service actif et remplissent des missions opérationnelles ordonnées par les commandants en chef en Méditerranée ou dans l'Atlantique. Ce nouveau roi des mers — le « capital ship » selon nos voisins anglo-saxons — participe en France d'un «programme majeur » de construction.


Sa discrétion, assurée par la propulsion nucléaire — grâce à laquelle il n'a pas à venir respirer et à « souffler » près de la surface — alliée à son endurance et à sa mobilité, donne au SNA le don d'ubiquité, atout majeur dans le jeu tactique, voire stratégique. 

Il peut être partout à la fois et cette discrétion interdit de lever l'ambiguïté sur sa présence éventuelle. L'exemple récent du conflit des Malouines montre qu'il peut, par la menace qu'il représente, obliger une flotte entière à rester au mouillage


Le programme militaire est établi en 1974 et les spécifications d'ensemble le sont au début de 1977.
Le premier sous-marin de la série est mis sur cale en 1976. Dix ans de gestation auront été nécessaires. Ce sera le Rubis qui sera admis au service actif en février 1983. Aujourd'hui, après quelques variations dans sa quantité, mais selon la volonté gouvernementale, la série devrait normalement comporter huit sous-marins dont le dernier serait admis au service actif en 1994.


Pour être en mesure de construire un nombre significatif de bâtiments, compte tenu du coût, il a été prévu de «nucléariser» un sous-marin de moyen tonnage en conservant pour les armes et les équipements des solutions éprouvées et simples. En voici les caractéristiques : déplacement en plongée : 2700 t — longueur : 72 m — diamètre coque résistante : 7,6 m — vitesse 25 nd — immersion :>300 m — autonomie (vivres) : 45 jours + 15 — équipage : 66 hommes dont 8 officiers — armement : 14 armes (torpilles filoguidées, missiles SM 39, mines) —



équipements : détection sous-marine (DUUA 2 — DSUV 22), télémètre acoustique DUUX 5, détecteur de radar à compression d'impulsions, périscope à visée infrarouge.


Le S.N.A. est essentiellement un sous-marin anti-navire de surface. Armé à deux équipages, qui prennent tour à tour la charge du bâtiment, le S.N.A. a un rythme d'activité tel (dix semaines de disponibilité, cinq semaines d'entretien) que l'on peut envisager de le faire naviguer jusqu'à 240 jours environ par an.




L'arrivée du sous-marin nucléaire d'attaque dans les forces modifie les conditions d'emploi du sous-marin... au point même que l'on peut dire qu'« une force sous-marine sans S.N.A. appartient au passé ». Grâce à la vitesse, les déploiements et redéploiements sont rapides, les investigations sur zone sont facilitées, les domaines d'action sont plus vastes. On chasse maintenant avec un « chien courant », conservant parce qu'ils existent et sont encore tout à fait utiles, les derniers « chiens d'arrêt ».



La discrétion autorise ce type de bâtiment à aller où les forces aéronavales ne peuvent se manifester. A titre d'exemple, à partir de Toulon, le Rubis peut accomplir une patrouille de trente jours en Méditerranée, trente jours au large de Dakar, onze jours au Cap.





Les cérémonies du souvenir du 60e anniversaire du soulèvement de la Corse et du débarquement du 1er bataillon de choc se sont déroulées en présence du secrétaire d'État aux Anciens Combattants, M. Hamlaoui Mekachera. La frégate furtive Courbet et la musique des équipages de la flotte étaient présentes à Ajaccio pour les commémorations. Dans le
cadre de ces cérémonies, une délégation de l'amicale nationale des anciens du bataillon de choc était conduite par le général Glavany.

Des anciens sous-mariniers du Casabianca, MM. Cardot, Gicquel et Thiriot, avaient également fait le déplacement. Le cortège s'est ensuite dirigé vers lemonument de la Résistance et la stèle du commandant L'Herminier pour y déposer une gerbe.
 Les cérémonies de la libération du premier département français se sont déroulées sous la présidence de Mme Alliot-Marie, ministre de la Défense, et de M. Hamlaoui Mekachera, secrétaire d'État aux Anciens Combattants, en présence du député-maire de Bastia, M. Zuccarelli. 






Cols bleus n° 1828 du 8 décembre 1984

Cols bleus n° 2684 du 13 décembre 2003

sous-marin-casabianca-evasion-27.html




17 décembre 2022

Sous-marin CASABIANCA évasion 27 novembre 1942 sabordage Alger Toulon sabordage

Sous-marin CASABIANCA évasion 27 novembre 1942




Le SNA Casabianca et l’escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque commémorent le 80ème anniversaire de l’évasion des sous-marins du port de Toulon.



Le dimanche 27 novembre 2022, une cérémonie commémorant le 80ème anniversaire de l’évasion des sous-marins du port de Toulon s'est déroulée à 10h30 au monument national des sous-mariniers à Toulon. Cette cérémonie fut présidée par le vice-amiral d’escadre (VAE) Jacques Fayard, amiral commandant les forces sous-marines et la force océanique stratégique. 






Une délégation de l’escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque, des représentants des associations d’anciens sous-mariniers, de l’ordre de la libération, des préparations militaires Casabianca et L’Herminier et de représentants de la ville de Moulins, ville marraine du Casabianca ont assisté à la cérémonie.
L’évocation historique de cette journée du 27 novembre 1942 sera faite par le capitaine de frégate (CF) Brice Lagniel, commandant du sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Casabianca, héritier du sous-marin éponyme de 1500 tonnes qui sous les ordres du capitaine de corvette Jean L’Herminier s’évada en compagnie des sous-marins Vénus, Iris, Marsouin et Le Glorieux pour rejoindre Alger et reprendre la lutte aux côtés des alliés.


A Alger on pouvait lire dans L'Echo d'Alger du 1er décembre 1942



L'Echo d'Alger 1-12-1942 
ECHAPPÉS A L'ENFER DE TOULON

Deux sous-marins français
le Casabianca et le Marsouin


Tôt hier matin, les. services de l'amirauté étaient avisés qu'un sous-marin français, demandait l'entrée du port. Vers 9 heures, en effet. le « Casabianca », Providentiellement échappé aux tragiques événements de Toulon venait s'amarrer où les officiers supérieurs commandant le port allaient saluer l'héroïque équipage.

On devine l'émotion qui a présidé à cette entrevue et l'anxiété avec la quelle les marins d'Alger se sont enquis du sort de leurs frères d'armes.

Le récit de l'agression germano-italienne


Et voici le sobre récit que le commandant du « Casabianca », témoin partiel de l'agression fit des sombres jours vécus par l'armée et la marine dans l'enceinte de notre grand port militaire de la Méditerranée :

« La 19 novembre, nous dit-il. toutes les troupes de l'armée de terre reçurent l'ordre de se retirer de Toulon. Cet ordre fut exécuté le jour même et la défense intérieure de la ville fut confiée au personnel des équipages. Mais il a fallu plusieurs journées pour que le nouveau dispositif soit en place. C'est alors que  le 27 novembre, sans aucun avertissement à ma connaissance, nous avons perçu, à 5 heures du matin, le fracas d'un tir, du côté de l'arsenal.

» Nous avons pensé aussitôt à une attaque brusquée, d'autant plus que la rade ne tardait pas à être survolée par de nombreux appareils de l'Axe. Les projecteurs s'allumèrent aussitôt, fouillant le ciel de leurs pinceaux lumineux, mais aucun tir de barrage de la D.C.A. ne se fit entendre, tandis que la fusillade continuait, intense, en direction de l'arsenal. La motif du silence de notre D.C.A. est sans doute que les batteries ont dû être occupées dès 3 heures du matin.

» Parmi les sous-marins, ceux qui étaient en état de marche appareillèrent aussitôt sous la menace des avions allemands qui sillonnaient les nues, lançant sans discontinuer dans notre direction grenades et mines magnétiques, s'acharnant sur la .... Nous eûmes cependant chance inouïe d'échapper à ces engins et nous parvînmes dans la même tournée à gagner la haute mer.

» Le bruit de formidables explosions nous parvint tout l'après-midi et la nuit suivante, de hautes colonnes de flammes et de fumée étaient encore visibles du large.

» Notre bâtiment, attendant des ordres, espéra longtemps l'honneur de livrer un suprême combat. Au bout de 24 heures, ne voyant rien venir, nous finies route sur Alger naviguant en plongée de jour et en surface pendant !a nuit.


» Aucun incident, d'ailleurs, ne devait nous faire dévier de notre itinéraire et arrivés sans encombre ce matin, nous sommes venus nous mettre aussitôt aux ordres de l'amiral de la flotte.

» Nous formons le voeu que d'autres unités et que des camarades de combat, nombreux, aient eu la possibilité de nous rejoindre. »


L'arrivée du « Marsouin »

Le vœu du commandant du « Casablanca » devait être en partie exaucé à 14 h. 30 se présentait à la pase le sous-marin « Marsouin », échappé également de l'enfer de Toulon. Le « Marsouin » a pris sen mouillage pas loin du Casabianca ».


Commémoration et souvenirs


L'Ouest-Eclair 30-11-1942

Cette commémoration du 27 novembre, journée annuelle des sous-mariniers, revêt un caractère particulier pour les derniers membres d’équipages du « casa » avant son désarmement en 2023. Habités par le devoir de mémoire et fiers héritiers des valeurs de ces sous-mariniers qui ont choisi l’évasion lors du sabordage de la flotte, ils transmettront le nom de Casabianca au sixième SNA de type Suffren, perdurant ainsi l’héritage de ceux qui symbolisent le refus de subir.


L'Ouest-Eclair 30-11-1942



L'Ouest-Eclair 30-11-1942
De nombreuses activités honorant la mémoire du commandant L’Herminier et des membres de l’équipage du sous-marin Casabianca ont été organisées tout au long de la journée.
Outre la cérémonie commémorative, et en parallèle de l’exposition « Le destin légendaire du Casabianca » organisée en collaboration avec l’office national des anciens combattants, les sous-mariniers de l’escadrille et du SNA Casabianca proposeront des animations au mémorial national du Mont Faron de 14h à 17h.
La section Casabianca de l’Association Générale des Anciens Sous-Mariniers expose des maquettes et des objets mémoriels des descendants des familles du Casabianca, le CF Lagniel à donné une conférence publique « Le Casabianca d’hier, d’aujourd’hui et de demain ».

Le SNA CASABIANCA est le troisième de série des 6 sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) de type RUBIS. Il est basé à Toulon au sein de l’escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque (ESNA) et est armé par deux équipages (bleu et rouge) de 70 marins.
Mis en chantier le 19 septembre 1981 à Cherbourg, il a été admis au service actif le 21 avril 1987. Il devait initialement porter le nom de Bourgogne et il est seul à ne pas porter un nom de pierre précieuse. Le nom de CASABIANCA lui a été donné pour rendre hommage au sous-marin éponyme qui s’évada de Toulon le 27 novembre 1942 et contribua grandement à la libération de la Corse en 1943.
Le SNA CASABIANCA sera désarmé en 2023 et le nom sera donné au sixième des SNA de type Suffren dont le premier de série vient d’être admis au service actif le 1er juin 2022.

Sources

Gallica BnF
L'Ouest-Eclair

14 décembre 2022

Sous-marin le Lutin coulé à Bizerte octobre 1916

Sous-marin le Lutin coulé à Bizerte 






DERNIÈRE. HEURE Paris, 16 octobre. Comme le "Farfadet", le "Lutin" ne remonte pas sur l'eau Le sauvetage arrêté par la nuit

Quinze hommes vivants au fond de la mer

Nous recevons la terrifiante nouvelle d'un épouvantable sinistre maritime analogue à celui du Farfadet.

Le Lutin est un sous-marin de 185 tonneaux, son effectif officiel est de 12 hommes. il a élé lancé en 1902, il est muni de 4 lance-torpilles, sa vitesse est de douze nœuds 3.

Disparu


Bizerte, 16 octobre.

Le sous-marin Lutin, commandé par le lieutenant de vaisseau Fepoux, sorti à huit heures du matin par une forte houle pour des exercices de plongée, a été signalé comme disparu vers six heures par le remorqueur convoyeur. Deux torpilleurs et trois remorqueurs sont partis à sa recherche avec l'amiral Bellue en personne. Jusqu'à présent, on est sans nouvelles.

Le sondage


Bizerte, 16 octobre.


La mer houleuse rend à peu près impossible les travaux de sauvetage du sous-marin Lutin.
Le dragage a permis de- constater une certaine résistance à l'endroit où le Lutin a fait une plongée.

La nuit oblige à suspendre le sauvetage Bizerte, 16 octobre.
L'obscurité a obligé d'interrompre les opérations de sauvetage, qui seront reprises à la pointe du jour:

Le consul général d'Angleterre à Tunis a proposé à M. Danthouard, délégué à la résidence, de télégraphier au gouvernneur de Malte pour envoyer à Bizerte les moyens de secours dont dispose la flotte anglaise de Malte. M. Danthouard a télégraphié cette offre à l'amiral commandant, qui a accepté. Le consul a télégraphié immédiatement à Malte.

Le Lutin a quatorze hommes d'équipage, commandés par un lieutenant de vaisseau.

Coulé par 40 mètres de fond

Bizerte, J6 octobre.

Au cours des dragages effectués au point où on suppose que doit se trouver le sous-marin Lutin, on a trouvé une résistance par 40 mètres de fond.








Le sous-marin Lutin, sister-ship du sous-marin Farfadet, construit par les Chantiers navals de Rochefort/sur mer d’après des plans de Gabriel Maugas. est un submersible pour la défense côtière. C'est un ous marin à coque unique. Commandé le 26 septembre 1899, lancé le 12 février 1903, il sera mis en service le 17 septembre 1903. 


Ces caractéristiques Sont :
Longueur : 41,49 m - Maître-bau (sa plus grande larguer) : 2,90 m
Tirant d’eau : 2,68 m
Tonnages : 84,97 tonnes en surface, et 202,47 tonnes en plongée
Puissance : 600 cv (électrique)
Propulsion : 2 moteurs électriques Sautter-Harlé de 300 cv- 2 hélices à pales orientables
Vitesse : 6,10 nœuds en surface – 4,20 nœuds en plongée
Immersion : 35 m
Armement : 4 tubes lance-torpilles de 450 mm de diamètre.
Équipage : de 14 à 16 membres.

Le 16 octobre 1906, le Lutin appareille de Sidi-Abdallah pour une sortie d’exercice. Arrivé à environ 2 milles au nord-est de Bizerte, il sombre accidentellement par suite de l’éclatement d’un ballast. Le remorqueur qui l’accompagne donne l’alerte. Des remorqueurs venus de Toulon, des bâtiments britanniques et un navire de sauvetage danois et ses scaphandriers seront dépêchés sur les lieux, mais les conditions de la mer difficiles ne permettront pas le dragage de la zone du naufrage. Finalement une drague touchera l’épave qui sera ainsi localisée.
Le 23 octobre 1906, après 7 tentatives, l’épave du Lutin sera arrimée sous un dock flottant, comme le fut le Farfadet et sera transportée dans un bassin. Les cadavres des 16 membres de l’équipage seront alors extraits de la coque le 27 octobre 1906.



Bizerte, 18 octobre. Le ministre de la marine a reçu de l'amiral Bellue la dépêche suivante

Ce matin à 4 heures, dans un changement d'évitage, les haussières se sont dégagées du point de résistance sur lequel les scaphandriers étaient descendus hier sans résultat. Une bouée avait été mouillée en cet endroit. Dés le jour un scaphandrier est descendu et a atteint le fond qu'il a exploré dans un rayon de douze mètres sans rien voir. Les dragages ont repris en cet endroit, mais continuent ailleurs.




SONT-ILS VIVANTS ?

Bizerte, 18 octobre. La coque du « Lutin » vient d'être retrouvée par 36 mètres de fond. Le sous-marin repose à plat sur le fond. Dans les milieux maritimes on émet l'espoir que des fissures n'ayant pas été relevées, l'équipage pourra être retrouvé vivant.

Les secours anglais

Bizerte, 18 octobre. Le cuirassé « Implacable", le croiseur ci Carnogos » et le destroyer « Albatros », venant de Malte, sont arrivés cette nuit, vers une heure, et ont mouillé en dehors du port...

M. THOMSON A BIZERTE
Toulon, 18 octobre. M. Thomson est arrivé ce matin à Toulon à 10 heures. Il était accompagné de la commission d'enquête sur l'accident du "Lutin », composée de MM. le contre-amiral Barnaud, président de la section des sous-marins au comité technique l'ingénieur en chef Trébaol l'ingénieur chef Maugas, auteur des plans du « Lutin"; le lieutenant de vaisseau Voisin, secrétaire de la section des sous-marins.


Le ministre de la marine a été reçu sur le quai de la gare par le préfet des Bouches-du-Rhône, le contre-amiral Campion, etc. M. Thomson est alors monté dans un calandou, qui l'a conduit immédiatement au môle. Il a pris place ensuite dans la chaloupe à vapeur du commandant de la Jeanne-d'Arc, puis est monté à bord de ce croiseur, mouillé au bassin National. Le commandant et les officiers de l'état-major de la Jeanne-d'Arc ont reçu le ministre à la coupée, puis le croiseur a appareillé et levé l'ancre pour Bizerte.

Les travaux de la commission d'enquête

Marseille, 18 octobre. M. Thomson, avant le départ de la Jeanne-d'Arc, a communiqué le programme suivant de la commission d'enquête sur l'accident du Lutin »

La commission s'appliquera à découvrir les causes de l'accident. Elle interrogera le personnel du convoyeur pour essayer de reconstituer les circonstances de la disparition du Lutin. Elle recherchera si rien dans le fonctionnement intérieur du matériel ne peut donner lieu à des présomptions, et si aucun accident caractéristique ne s'était produit sur le Lutin avant sa perte. Enfin elle s'efforcera de fixer les mesures à prendre pour empêcher à l'avenir sur les sous-marins le retour de semblable catastrophe.

LES VICTIMES

La liste de l'équipage du Lutin

Paris, 18 octobre.

Le ministère de la marine communique la liste de l'équipage du sous-marin « Lutin, avec les pays d'origine.

  • Olivier Charles Antoine, matelot torpilleur breveté
  • Henri Bardane, quartier-maître mécanicien
  • François Bellec, matelot torpilleur breveté
  • François Bourges, second maître torpilleur
  • Gustave Clairet, quartier-maître mécanicien
  • Noël Donval, quartier-maître torpilleur
  • Louis Dufau, matelot torpilleur breveté
  • Oscar Fépoux, lieutenant de vaisseau
  • Eugène Fortain, quartier-maître mécanicien
  • Fortuné Guezel, quartier-maître mécanicien
  • Eugène Maingault, quartier-maître torpilleur
  • Jean-Baptiste Millot, enseigne de vaisseau
  • Pierre Montsarrat, quartier-maître mécanicien
  • Jean Yves Nicolas, second maître mécanicien
  • Louis Ollivier, quartier-maître torpilleur
  • Louis Sicher, quartier-maître mécanicien.

Dans l'Ouest-Eclair :
On remarquera que cette liste officielle ne fait pas mention d'Olivier Antoine, de Brest, dont nous avons parlé hier et qui fait partie de l'équipage du Lutin elle ne mentionne pas non plus Louis Sécher, dont nous publiions hier une lettre, et qui fait également partie de l'équipage du sous-marin.

Faut-il en conclure que ces deux marins n'étaient pas à bord, pour une raison quelconque, une courte permission par exemple C'est ce à quoi on ne peut répondre d'une façon certaine pour le moment et ce point demande confirmation.


A Brest

Brest, 18 octobre. C'est toujours avec la plus vive anxiété que la population maritime de Brest attend des nouvelles du « Lutin".

On sait que deux des engloutis sont brestois Charles-Olivier Antoine, né à Lambézellec, le 6 avril 1883, et Louis-Charles Olivier, né à Brest, le 24 juin 1880. C'est cet après-midi seulement que la préfecture maritime a été avisée officiellement que deux marins du "Lutin" étaient de Brest.

Olivier ANTOINE

Breveté torpilleur, âgé de 23 ans, de Brest Immédiatement, le préfet maritime a fait communiquer la nouvelle à M. Aubert, maire de Brest, en le priant de lui faire parvenir des renseignements sur les familles et de les aviser...


Le lieutenant de vaisseau Fépoux 
Brest, 18 octobre. 
On sait que le lieutenant de vaisseau Fépoux était capitaine de la compagnie des mécaniciens à bord de la Bretagne, quand il fut appelé au commandement du Lutin.

M. Rayer, professeur à bord de la Bretagne, a fait le plus grand éloge du commandant du sous-marin, qui était un officier remarquable, intimement lié a-t-il dit avec le lieutenant de vaisseau Théroulde, qui venait d'être récemment choisi, comme aide de camp par l'amiral Bellue, le lieutenant de vaisseau Fépoux était fout heureux de son commandement, qui le rapprochait de son meilleur ami.

M. Fépoux, très instruit et très travailleur. se plaisait au milieu des jeunes gens qui, à bord de notre vaisseau, se destinent à embrasser la carrière de mécaniciens dans la marine. Il leur faisait lui-même des cours, et sa compagnie pouvait être citée comme modèle.

Sous des dehors un peu froids, peut-être, il cachait un excellent cœur et avait sa s'attirer les sympathies de tout l'équipage. »

M. Royer ajoute que le lieutenant de vaisseau Fépoux, qui est né à Strasbourg, a fait de brillantes études aux lycées de Nancy et de Brest, puis à l'école navale dont il sortit un des premiers.

Nommé aspirant de 1ère classe le 5 octobre 1894 et enseigne le 5 octobre 1896, il fut promu au choix lieutenant de vaisseau le 19 octobre 1903.

M. Fépoux, marié, il y a deux ans environ, avec une Parisienne, fille d'un négociant en fourrure, M. Aldebert, a une fillette d'an an...

Les autres officiers du bord confirment tous les renseignements donnés par M. le professeur Royer. Ils sont très affectés de la catastrophe et se demandent avec anxiété si l'on pourra renflouer le Lutin. 
 L'enseigne Millot

Paris, 18 octobre. Le second du « Lutin », l'enseigne Millot, est originaire de Tours et fils d'un général de brigade, décédé il y a quelques années, et il participa à l'expédition, du Tonkin.


Le quartier-maître Louis Ollivier

Brest, 18 octobre. Louis Ollivier qui, comme nous l'avons dit, a été élevé par les époux Creignou, était très intelligent. Il fit ses études à l'école de l'Ile de Kerléan, puis, quand il obtint son certificat d'études, il voulut apprendre le métier de mécanicien» Les époux Creignou y consentirent et le placèrent chez M. Batrude, serrurier-mécanicien, place de la Mairie, où il resta trois 
mois. En quittant l'atelier de M. Batrude, il entra à l'école des mousses où il se fit remarquer par son travail assidu et sa bonne conduite.

Louis Ollivier avait obtenu trois avancements successifs à bord du cuirassé "Pothuau »; à 19 ans et demi, il était quartier-maître.


LES CAUSES DE LA CATASTROPHE 
lettre du commandant Fépoux à un ami
L'Ouest-Eclair 28-10-1906



M. Maugas- constructeur du « Lutin » et du Farfadet » croit à une erreur de manoeuvre. On en est cependant réduit à des hypothèses

Paris, 18 octobre. Il était intéressant d'avoir sur les causes de la catastrophe l'opinion du constructeur lui-même, M. Maugas. le rédacteur de l'Echo de Paris » a pu avoir avec lui au moment de son départ avec le ministre de la marine pour Bizerte la conversation suivante

Quelles sont les causes, selon vous, de l'accident ?

Nous n'en pouvons pas définir les causes. De même que l'on peut être tué dans la rue en se promenant, on est exposé à se noyer pour de multiples raisons qui restent inconnues de tout le monde. 
Peut-on attribuer la catastrophe à ce fait que le navire est sorti par une très forte houle ? L'amiral Touchard, à Toulon, a déclaré que, selon lui, le bateau aura voulu plonger en dépit de la houle, et se sera jeté contre un fond.

Cette hypothèse n'est pas absolument impossible, mais depuis longtemps les sous-marins plongent alors que la mer est quelquefois très agitée, et cela sans inconvénient. A la vérité, je serais moi-même très embarrassé pour fournir une explication. Et de ce fait que les deux sous-marins auxquels il soit arrivé des accidents semblables le Farfadet et le Lutin, sont de votre construction, faut-il en tirer une conclusion, un indice quelconque 
Je ne puis voir là qu'une coïncidence déplorable. 

Sources :

L'Ouest-Eclair

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