28 août 2021

L'Astrolabe aux îles Glorieuses Eparses 8-7-2021 TAAF

L'Astrolabe aux îles Glorieuses Eparses Glorieuses 8-7-2021

Sur une carte réalisée à partir d'une photo de Bernard Hily



27 août 2021

Paquebot Athos - EV Blétry William Pierre René Nord-Caper vapeur Barsac Messageries Maritimes

De Marseille à Port Saïd lettre du 31/10/1916

En marcophilie, il n'y a pas que les timbres à date et les cachets de missions, il y a aussi le courrier contenu dans l'enveloppe. C'est l'objet de l'article de ce jour. En trois lettres nous allons évoqué la brève carrière de l'enseigne de vaisseau Blétry.



A bord du paquebot Athos, sur une enveloppe de la compagnie des Messageries maritimes, William Pierre René Blétry écrit à ses parents à Arcachon. L'enveloppe porte un cachet Service à la mer, sans indication de bateau ni de dateur. 


Ce sont les trois courriers adressés le premier à sa "chère Mini" - 31 octobre 1916, le deuxième à sa "chère maman" -4 novembre 1916, et enfin  à son "cher papa" - 10 novembre 1916 qui nous permettront de dater ce courrier. Les courriers sont signés tout simplement René, l'enveloppe est adressée à Arcachon à M.J. Blétry.
Nous apprendrons dans le troisième courrier  que "le courrier postal part ce soir ou demain matin, je n'aurai donc pas le temps de vous donner des nouvelles..." L'enveloppe sera donc postée de Port-Saïd par la Poste aux armées.

William, Pierre, René Blétry nait le 11 mars 1889 à Arcachon, il fréquente le lycée de Bordeaux et rentre dans la marine en 1907. En 1910 il est à L'Etat-Major de la 1ère escadre, il est affecté sur le cuirassé Patrie puis à la direction du port de Toulon.
Il entre à l'école navale en 1914 (EOM).
Il passe sur le Gloire et l'Amiral Aube et en sort EV1 en 1916. 

Il est affecté à la division de Syrie. Il embarque sur le paquebot Athos pour rejoindre Port-Saïd. 
C'est le second voyage de l'Athos entre le 29 octobre et le 26 décembre 1916 de Marseille à Yokohama et retour.


"J'ai quitté Marseille avant-hier au soir à la nuit (29 octobre 1916). arrivé à 4h j'ai tout de suite pris possession de ma petite cabine. Celle-ci est toute blanche et claire à souhait.
L'ameublement est réduirai minimum, 2 couchettes, une de chaque bord et par conséquent deux tables de nuit, 2 pliants et deux lavabos. Fort heureusement je n'ai pas de compagnon dans ma cabine... la deuxième couchette me sert de garde-robe."  "Dès la nuit il faut obligatoirement fermer le sabord pour masquer toute lumière mais je mets alors en marche le ventilateur"

Cabine de 1ère classe du Porthos sister-ship de l'Athos

 On y est d'ailleurs très peu dans la cabine ; presque uniquement la nuit, pour le reste on passe son temps au salon, à la salle à mangera fumoir ou sur le pont."

Le salon est tout blanc avec un immense tapis vert, des fauteuils confortables, des tables répandues un peu partout,, des glaces et de grands panneaux laissant pénétrer l'air et la lumière... 
A ma table une doctoresse de Suez... un commissaire de marine à 4 galons... un contrôleur de l'Etat embarqué en permanence et chargé de la surveillance générale du bord... enfin à ma gauche un médecin militaire anglais ne sachant pas un mot de français..."


 "Passons enfin au fumoir qui est en même temps le bar. Celui-là est tout rouge  et ne me plait qu'à demi. Mais comme on y boit de fort bonnes liqueurs je me fait violence et lui pardonne ce mauvais ton.








La première nuit et la matinée suivante de la traversée ont été assez dures bien que le bâtiment se tienne admirablement à la mer... et maintenant la mer est absolument calme."


"Nous avons longé durant toute la matinée la côte nord tunisienne, en face de Bizerte et Tunis. Un dirigeable français nous survolés un moment tout en faisant sa croisière de surveillance. C'était très interessant...
Il y a aussi 10 bonnes soeurs qui se baladent toujours en ligne de file comme des... Quand on voit apparaître la première , on est sur que les 9 autres suivent avec leurs cornettes blanches. C'est rigolo. Elles ont 9 chaises longues toutes pareilles soigneusement alignées et la 10e un peu plus confortable sans doute pour la "générale".

L'Athos

Construit en application de la convention du 11 juillet 1911 pour la ligne Dunkerque, Le Havre, Marseille, Port Saïd, Suez, Colombo, Saigon, Tourane, Haïphong. 

C’est l’aîné d’une paire de paquebots mixtes inspirée du type Sontay, améliorée à 2 cheminées, 2 mâts, long château central avec 2 ponts - promenade superposés.


25 juillet 1914 : lancé par les Chantiers de France à Dunkerque puis remorqué à Saint-Nazaire pour y être terminé, Dunkerque étant bombardé.

28 novembre 1915 : réquisitionné pour les services postaux d’Extrème Orient qui devait être maintenu pour des raisons de prestige évidentes ; Premier départ pour l’Extrême Orient.

29 octobre 1916 : quitte Marseille.

19 - 26 décembre 1916 : à Yokohama.
Sur le retour vers la métropole, embarque 950 coolies à Hong- Kong et 850 tirailleurs à Djibouti.

Le navire mesurait 156,48 mètres (513 pieds 5 pouces) de long, avec un faisceau de 18,84 mètres (61 pieds 10 pouces). Sa vitesse était de 17,5 nœuds (32,4 km / h; 20,1 mi / h).

A suivre...

Sources
http://www.messageries-maritimes.org/athos.htm

Ecole navale http://ecole.nav.traditions.free.fr/officiers_bletry_william.htm






26 août 2021

le pont transbordeur Rochefort Echillais

le pont transbordeur Rochefort Echillais

L'arsenal de Rochefort, situé dans un méandre de la Charente, a produit plus de 550 navires de guerre. Pendant plus de 350 ans, il a imaginé, fabriqué et armé des bateaux qui ont rayonné sur les mers et à travers l'histoire de la Marine.

Rochefort la Charente photo JM Bergougniou
Le repérage des sites côtiers commencé en 1661 aboutit au choix de la terre de Rochefort en mai 1666, pour y établir « une étuve et quelques commencements de corderie couverte ». En fait, l’affaire se déroule en deux étapes après le repérage de quelques sites où, à l’occasion, le roi faisait réparer ou construire quelques vaisseaux.

Rochefort la Charente photo JM Bergougniou

De 1663 à 1665, les ports de la Manche et de l’Atlantique sont passés en revue. Ils sont jugés successivement impropres à la marine de guerre : Port-louis à cause de son entrée difficile et du fort courant de la rivière ; Le Havre, nous l’avons dit, pour son manque de profondeur d’eau. Par ailleurs, déjà connues et repérées, les rivières de Seudre et de Charente attirent particulièrement l’attention, au point de faire l’objet d’une inspection rigoureuse. Le résultat en est rédigé le 15 avril 1665 et approuvé le 1er mai suivant lors d’une conférence tenue à Brouage à laquelle participent tous les spécialistes importants signalés ci-dessus. Le chevalier de Clerville, absent pour cause de séjour versaillais, en approuve les conclusions




Au XIXème siècle, le seul moyen de traverser la Charente entre Rochefort et Échillais, est le bac. Ce système de traversée est limité à marée basse ou en cas de conditions météorologiques défavorables et de courants trop forts.

Rochefort le pont transbordeur photo JM Bergougniou

La construction d'un pont est alors envisagée afin de remplacer le bac qui ne peut plus répondre à une circulation de plus en plus importante.
Rochefort le pont transbordeur
photo JM Bergougniou

Le défi est de trouver un système de pont qui permette la traversée des personnes sans gêner la navigation maritime, notamment les navires de l'Arsenal de Rochefort.

Rochefort le pont transbordeur photo JM Bergougniou
C'est le projet de Pont à Transbordeur proposé par Ferdinand Arnodin qui est retenu en 1897.



Les travaux débutent en mars 1898 pour se terminer 27 mois plus tard. Le Pont Transbordeur du Martrou est inauguré le 29 juillet 1900.

Cet ingénieux système se compose d'une partie fixe (classée pont suspendu) et d'une partie mobile (classée remontée mécanique).

Rochefort le pont transbordeur
 photo JM Bergougniou

Deux pylônes métalliques supportent un tablier sur lequel glisse un chariot sur un système de rails. Une nacelle y est suspendue et relie les deux rives sans gêner la circulation maritime.




Rochefort le pont transbordeur photo JM Bergougniou
Le Pont Transbordeur a fonctionné de 1900 à 1967. Il a été remplacé par un pont à travée levante en 1967, lui-même détruit en 1991 au profit du nouveau Viaduc de l'estuaire de la Charente. 

Après une longue période d'abandon, le Pont Transbordeur reprend du service en 1994 pour les piétons et les cyclistes. Il ferme entre 2016 et juillet 2020 pour travaux de rénovation.
Rochefort le pont transbordeur
photo JM Bergougniou

Ferdinand Arnodin est né le 9 octobre 1845 à Sainte-Foy-lès-Lyon dans le département du Rhône. Son père Thomas Arnodin est chef de travaux dans la société de Marc Seguin qui réalisa, en 1825, le premier pont suspendu de France à Tournon dans le Rhône. 
C'est lors d'un déplacement professionnel de son père que Ferdinand arrive à Châteauneuf-surLoire. Il suit les cours de L'École Professionnelle d'Orléans. 

Rochefort Echillais le pont transbordeur photo JM Bergougniou

Rochefort le pont transbordeur la nacelle photo JM Bergougniou
Il apprend en même temps avec son père les métiers de charpentier, de tailleur de pierre et celui de l'usinage de pièces métalliques. Il étudie ensuite au Conservatoire National des Arts et Métiers de Paris (CNAM). A sa sortie, il entre à son tour dans la société de Marc Seguin devenu entre temps la Société Générale des Ponts à Péages, où il est nommé inspecteur des ouvrages. 


Durant cette période, il peut observer les limites et les faiblesses des ponts de l'époque et envisager des solutions pour une meilleure fiabilité. D'ailleurs en 1869, il invente le principe de l'amovibilité des câbles remplaçant l'amarre fixe par une pièce en fonte appuyé sur la maçonnerie. Il est désormais possible de modifier la tension des câbles et même de pouvoir changer l'un d'eux ...

Rochefort la Charente photo JM Bergougniou





Rochefort la Charente photo JM Bergougniou





Rochefort le pont transbordeur
 JM Bergougniou

Rochefort le pont transbordeur
photo JM Bergougniou

Rochefort le pont transbordeur
photo JM Bergougniou

Toutes photos ont été prises avant la rénovation du pont

sources :

https://www.pont-transbordeur.fr/le-pont-transbordeur

revue-dix-septieme-siecle-2011-4-page-671.htm

Ville de Rochefort

La corderie Royale

Merci à René Pauliat


23 août 2021

Croiseur cuirassé Gueydon lancement Lorient amiral pont Brest Lorient

Croiseur cuirassé Gueydon


Allons sur le quai Gueydon,
Devant l'petit pont, Chanter la chanson,

Le branle bas de la croisière,
Et dans la blanche baleinière,

Ce pont flottant doit son nom à Louis-Henri de Gueydon, préfet maritime de Brest, de 1859 à 1861. Il est installé en 1946. Grâce à lui, les civils pouvaient franchir à pied la Penfeld. En 1949, ses caissons de bois sont remplacés par des pontons métalliques. Lors de l'ouverture du pont de Recouvrance, le pont Gueydon est déplacé pour que les civils puissent y accéder en cas de dépose de la travée amovible de Recouvrance. Un scénario qui ne s'est jamais produit. Y compris quand le pont de Recouvrance a été en travaux pour permettre le passage du tram

.

Le Gueydon est armé au port militaire de Toulon en 1903. Il fait sa première campagne en Extrême-Orient. 

Lancement du Gueydon



Le croiseur le Gueydon sera mis à l'eau le mercredi 20 septembre à 3 heures un quart de l'après midi.

L'arsenal sera ouvert à une heure et demie au public (il pourra être admis dans les tribunes sur la présentation de cartes dont la demande devra être faite à l'état-major du 11 au 18 septembre. On exécute en ce moment les travaux de curage nécessaires pour la lancement de ce navire, l'un des plus longs construits dans notre port. 
L'Ouest-Eclair 4-09-1899

Il participe ensuite à la Première Guerre mondiale, faisant essentiellement campagne sur les rivages de l'Amérique du Sud et des Antilles.


En 1923, il subit une refonte à l'Arsenal de Brest et, en 1926, une autre à Toulon pour servir d'école de canonnage. En 1927, il remplace le Pothuau comme navire-école des canonniers. Il est rayé du service actif en 1935, et sert alors de ponton-caserne à l’École Préparatoire de la Marine.

L'Ouest-Eclair 23-09-1899

A noter que Gueydon est écrit Guédon


Le « Guédon"
L'amiral Le Croiseur

Ce croiseur porte le nom d'un vice-amiral. le comte Henri de Guédon, qui naquit Granville, le 22 novembre 1809. II entra dans la marine en 1825, fut nommé enseigne en 1880. lieutenant en 1835 et capitaine de vaisseau en 1847.
En 1854, il fut nommé contre-amiral et en 1858 il fut appelé à Lorient où il servit pendant quelques mois comme préfet maritime, il occupa ensuite le même poste à Brest.

Eu 1861, il fat promu vice-amiral et prit le commandement de l'escadre d'évolution. Le 2 mais 1870, M. de Gueydon siège au Conseil de l'amirauté et le 22 février de l'année suivante il fat promu grand croix de la Légion d'honneur.


Le 24 mars 1871, il fut nommé gouverneur civil de l'Algérie, c'est surtout dans ce poste que l'on put juger de la valeur de cet admirable officier.
Atteint par la limite d'âge, l'amiral Gueydon quitta son poste, mais fut néanmoins maintenu dans les cadres de l'activité, en reconnaissance de ses services.
Il mourut le 1er décembre 1886 Kernalec (Finistère).



Le croiseur le "Guedon" a été mis en chantier le 2 août 1898 d'après les plans de M. Bertin le savant directeur des constructions navales, c'est un croiseur de première classe, il mesure 139 mètres 90 de long, 19 mètres 50 de large, avec un tirant d'eau de 7 mètres, son déplacement total est de 19,600 chevaux. Le Guédon possédera trois machines à triple expansion et la surface des grilles des chaudières sera d'environ 100 mètres carrés. Sa vitesse atteindre 21 nœuds, sa puissance offensive se composera de 36 canons 2 canons de 194 m/m sur tourelles simples, 8 canons de 164 m/m à tir rapide en réduits cuirassés, 4 canons 108 m/m tir rapide découvert à l'avant et à l'arrière, 16 canons de 47 m/m tir rapide, dont 4 dans la hune d'avant, 4 canons de 37 m/m tir rapide. Elle comprendra en outre deux tubes lances-torpi!les sous-marins. Le Guédon aura 4 cheminées, 6 projecteurs et 2 mâts. dont un militaire et l'autre. à signaux.
Son équipage comprendra 562 hommes commandés par un capitaine de vaisseau.


Le lancement

Vers une heure de l'après-midi une immense foule se presse aux diverses issues de l'arsenal, et court à l'assaut des tribunes qui sont trop petites pour contenir toute cette foule; plus de 1,000 cartes ont été distribuées pour les tribunes officielles, et beaucoup plus grande est la foule non munie de cartes et qui s'est dispersée aux environs de la cale couverte.

Le commencement de la cérémonie est indiquée par une sonnerie des clairons du 3e dépôt, puis, après les prières rituelle d'usage, M. l'abbé Darrieux aumônier de la marine, procède à la bénédiction de l'imposante masse. Les pompiers forment la garde d'honneur. Pendant ce temps, la musique de l'artillerie de marine joue une marche religieuse qui se termine par le « Domine Salvam)


Quelques minutes plus lard ou entend plusieurs coups de masse; une immense clameur s'élève de la foule l'imposant croiseur glisse sur son berceau et prend possession de son élément.

C'est un succès de plus pour notre port qui contient en ce moment en achèvement trois grands navires destinés à faire l'ornement de nos escadres. Le Saint Louis, le Jurien de la Gravière et le Guedon. Remarqués parmi les invités du Préfet maritime, M, l'amiral Besnard, ancien ministre de la marine, actuellement en résidence Part Louis ; MM. les commandants du Bruix, du Surcouf et du Fleurus. Les membres de la famille de Guédon, M. Dumglas, capitaine de vaisseau de la marine anglaise, attaché naval d'Angleterre.


Ouest-Eclair 13-01-1903
Au début de la Seconde Guerre mondiale il était basé à Brest et sabordé le , la veille de l'entrée des troupes allemandes dans la ville, puis en 1943, les Allemands, pour leurrer les observateurs de la RAF, le maquillent en faux Prinz Eugen. Il sera détruit lors de la prise de Brest.






Le pont Gueydon à Lorient

Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...