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26 avril 2021

Banane Vertol H-21 DBFM Algérie Nemours Flottille 31F aéronautique navale LST Chéliff

Banane H21 C

La flottille 31F est la première flottille d'hélicoptères de l'aviation navale française. Créée le , elle a été mise en sommeil le vendredi 25 juin 2010 puis réactivée le 4 octobre 2012.


Le Vertol H-21 (selon la nomenclature de l'US Air Force) ou le Piasecki Helicopter PD 22, est le premier hélicoptère lourd de transport utilisé en grand nombre dans des opérations militaires. Développé à partir de 1945 par Frank Piasecki1 et opérationnel dans les armées de plusieurs pays de la deuxième moitié des années 1950 jusqu'à la fin des années 1960, il possède deux rotors en tandem. Il reçoit plusieurs noms, tels que « Workhorse » (« cheval de trait ») ou « Shawnee », mais il est plus connu sous le nom de « banane volante » (« Flying banana »), en raison de sa forme destinée à empêcher les deux rotors d'interférer l'un avec l'autre.
Rochefort - Musée aéronautique navale - H21 Détail Photo JM Bergougniou


L'insurrection algérienne de 1954 décide en juin 1955 la Marine nationale d'envoyer sur place un détachement de Sikorsky S-55 de la flottille 10S. Ce détachement est inclus dans le Groupement Hélicoptères 2, où se mélangent des S-55 de l'Aviation légère de l'armée de terre (ALAT) et de l’Armée de l’air. 

 Banane H21 C

La flottille 31F est la première flottille d'hélicoptères de l'aviation navale française. Créée le , elle a été mise en sommeil le vendredi 25 juin 2010 puis réactivée le 4 octobre 2012.






Le lieutenant de vaisseau Derlot est désigné comme chef d'un détachement de 3 Sikorsky H-21 « Bananes », prêtés par l'ALAT, qui rallie Sétif le 7 juin, en relève des 2 S-55 de la 10S (tous deux construits sous licence par la SNCASE), rentrés à Saint-Raphaël. Jusqu'au 31 juillet, les pilotes de l'aviation navale suivent un entraînement intensif sur 5 Vertol H-21. La Marine crée à partir de ce détachement la première flottille d'hélicoptères, la 31F. 
Placée sous le commandement du lieutenant de vaisseau Bally, elle est officiellement affectée à la base aérienne 149 Maison Blanche improvisée à Alger, mais dans les faits, elle stationne déjà à Sétif. La carrière en Algérie des S-55 et H-21 n'est pas longue au sein des 33F et 31F. Déjà, au début 1956 est mis en service le premier des 135 Sikorsky S-58 (H34 ou HSS), tout d'abord au sein de l'escadrille 20S, puis des 31F et 33F.


Rochefort - Musée aéronautique navale - H21 Détail photo JM Bergougniou

A propos des 10 H-21-C

Le marquage blanc constituait un excellent point à viser, mettant en danger la sécurité de l'appareil et de ses occupants. Il est donc supprimé et remplacé par deux ancres rouges 
entrecroisées placées à l'arrière du poste de pilotage, conservant ainsi la spécificité "Marine" de l'appareil.


Rochefort - Musée aéronautique navale - H21 Détail photo JM Bergougniou


sur la demi-brigade de fusiliers marins en Algérie cliquez sur le lien ci-dessous

En mars 1955, à l’issue du vote favorable du parlement, le gouvernement décrète l'état d'urgence en Algérie. Un an plus tard, le 16 mars 1956, les pouvoirs spéciaux sont donnés aux forces armées ; et les décrets relatifs à organisation territoriale et à l'envoi des appelés du contingent en Algérie pour assurer le « maintien de l'ordre », sont publiés. En outre, le parlement vote la loi sur l'allongement de la durée du service militaire.



Avec ces dispositions, la Marine Nationale, disposant d’un sureffectif, décide en avril 1956 la création d’une demi-brigade de fusiliers marins (DBFM), commandée par un capitaine de vaisseau, et formée d’un état-major, de trois bataillons d’infanterie et de cinq compagnies de combat. La DBFM se voit confier le sous secteur de Nemours, dans l’ouest oranais ; sa zone d’action s’étendant d’Honaïne à l’est, jusqu’à la frontière marocaine à l’ouest, et du littoral méditerranéen jusqu’à la ville de Nédroma, au sud.

La demi-brigade relevant administrativement de l’amiral, préfet maritime de la quatrième région maritime, est placée sous le commandement opérationnel du général commandant le corps d’armée d’Oran, pour toutes les opérations de maintien de l’ordre à terre, mais relève toutefois directement du préfet maritime pour les opérations de surveillance maritime dans les eaux immédiates et le cordon littoral. La DBFM dispose du concours d’autres unités de la Marine Nationale : les commandos de Marine pour la neutralisation de groupes armés rebelles interceptés, le groupement d’hélicoptères de l’aéronautique navale (GHAN) pour l’envoi des renforts et les évacuations sanitaires, les bâtiments de surveillance maritime pour des bombardements ponctuels, les avions de l’aéronautique navale pour la surveillance aérienne et les tirs d’armes automatiques. Des supplétifs algériens (harkis) sont engagés, pour former le commando « Yatagan », renommé « Tempête », ou pour former des harkas, intégrés dans les compagnies.


Les officiers de l’état major, les commandants de bataillon et ceux de compagnie sont tous des officiers d’active de la spécialité fusilier, ayant l’expérience des combats en Indochine. Les chefs de section sont des enseignes de vaisseau d’active, ou de réserve, ou des officiers mariniers supérieurs de la spécialité fusilier. Le reste de l’encadrement est composé d’officiers mariniers de diverses spécialités. Les effectifs sont d’environ 2000 hommes. La durée de l’affectation est généralement de douze mois. Tous les deux mois un contingent est relevé, et remplacé par des marins ayant suivi le stage de formation fusilier au centre d’instruction de la réserve (CIR) du centre de Siroco, implanté au cap Matifou, près d’Alger.


Le 1er juin 1956, débarquent à Nemours du B.D.C. Cheliff, les premier éléments de la D.B.F.M., comprenant l’état major, la compagnie de commandement d’appui et de soutien (CCAS), et le premier bataillon qui a pour mission d’assurer la sécurité de la ville de Nemours et de la partie est du secteur.


Le deuxième bataillon arrive à Nemours le 2 juin 1956, avec pour mission de sécuriser les voies de communications et la sécurisation de la partie ouest du secteur. Il est formé au centre interarmées des opérations amphibies (CIOA) d’Arzew, avec des éléments des compagnies de protection. Le poste de commandement s’installe au village de Beghaoun à environ 10 km de Nemours, et les compagnies sont positionnées sur les plateaux.


Le troisième bataillon arrive à Nemours le 15 juillet 1956, avec pour mission de garder le barrage électrifié, construit en retrait de la frontière, et d’en assurer la parfaite étanchéité. Il est formé aux dépôts des équipages de Toulon et de Cherbourg. Le poste de commandement s’installe à Bab el Assa, et les compagnies sont positionnées le long de la frontière marocaine, entre Tizza au nord, et Bled es Souani au sud. Il doit aussi assurer la sécurité dans le secteur de S’Mirda Fouaga.

De 1956 à 1959, après de nombreux combats, tels ceux du Fillaoussène et du Djebel Zakri, les 1er et 2ème bataillons réussissent à pacifier complètement cette zone devenue une des plus calmes de toute l’Algérie. Après les premières années de combats acharnés, grâce à leurs patrouilles et embuscades, ils obligent les adversaires à se terrer et à fuir, tout en maintenant un contact incessant avec les populations musulmanes, leur apportant une aide dans les domaines les plus divers de l’administration, de l’enseignement et de l’aide médicale. La zone d’action de la DBFM est alors étendue vers l’est pour couvrir les djebels Tadjera, Sofiane et Gorine, et au sud jusqu’à l’oued Mouilah pour couvrir le djebel Zakri.


En avril 1959, le 1er bataillon est transformé en bataillon d’intervention de fusiliers marins (BIFM). Il est détaché auprès du commandement du corps d’armée d’Oran, pour intervenir dans le secteur d’Aïn Sefra, à la porte du désert, où l’étanchéité du barrage est moins bien assurée. En juillet 1959, le bataillon d’intervention est envoyé en Kabylie, et mis à la disposition du général commandant en chef des forces armées en Algérie ; il participe alors aux grandes opérations de cette période.

Une herse en patrouille

Revenu en juillet 1960 dans l’ouest algérien, le premier bataillon est reconstitué. Détaché au corps d’armée d’Oran, il s’installe au bordj de Sidi Medjahed, au sud de Maghnia et participe à toutes les opérations dans ce secteur montagneux entre Maghnia, Tlemcen, et Sebdou, pour intercepter et neutraliser les groupes armés rebelles, ayant franchi le barrage électrifié, tenu par les unités de l’armée de terre, dans les monts Tlemcen. En septembre 1961, le 1er bataillon est dissout pour former le bataillon d’intervention de fusiliers marins (BIFM), qui est envoyé à Bizerte pour concourir à la défense de la base militaire française menacée.


Après six ans de combats ininterrompus et un travail constant de pacification, la demi-brigade de fusiliers marins est dissoute en mars 1962. Elle aura mis hors de combat plus de 3000 rebelles armés, et récupéré un impressionnant stock d’armes ; cependant :

-187 des siens sont morts au champ d’honneur.

-254 blessés portent dans leur chair, la marque de leur courage.

Troupe d’élite, la D.B.F.M. aura été sur cette terre d’Algérie l’un des facteurs essentiels du concours de la Marine à l’œuvre de pacification.



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