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30 novembre 2021

Joséphine Baker Panthéon 2021 du music-hall au Panthéon

Joséphine Baker

Une étoile noire : Joséphine Baker.


 Joséphine Baker n’entre pas en scène comme tout le monde. C’est dans les combles des « Folies-Bergère » qu’elle accède pour descendre dans une trappe mystérieuse. Une boule fleurie, pesant 1.000 kilos, suspendue à vingt mètres au-dessus de l’orchestre, descend lentement, vers les spectateurs. Ua boule s’ouvre et Joséphine Baker danse-son « charleston » effréné. Appolo-Journal 1927

Quelques instants avec Joséphine Baker

Je n'avais pas revu cette fantasque fille au corps brun depuis que La Revue Nègre nous l'avait révélée gambillant avec frénésie des danses rapides et enfiévrées qui sentaient le soleil, la guerre et l'amour.

Aujourd'hui elle est devant moi, nue dans une

tunique tramée de sinueux dessins, les cheveux collés au crâne, la bouche peinte, droite et sombre comme un cyprès.


Autour de nous, un bruit du diable règne dans le studio. Les phares électriques s'allument et s'éteignent comme pris de folie, les régisseurs courent de tous côtés, le metteur en scène s'enroue à force de crier et les figurants courbent l'échiné sous l'orage.

Nous sommes près des appareils, calmes comme eux au milieu de cette ardeur déchaînée...

Miss Baker laisse tomber sur moi son oeil semblable à un soleil noir, ses lèvres gonflées et écàrlates s'entr'ouvrent :

— « Une interview »... oh ! comme c'est... terrible !...

— « Mais non, mais non », chuchote auprès d'elle un jeune homme brun impeccablement vêtu — le mari de la vedette — qui porte des petites moustaches et ressemble à Adolphe Menjou. « Vous savez bien : Madame vous posera des questions, vous n'aurez qu'à répondre, c'est très facile... »


Joséphine Baker esquisse une grimace et sa bouche se tord drôlement. Facilement agitée, elle se balance sur un pied et saisit l'autre dans sa main fine.

— Miss Baker !... tonne une voix, please...

Ses longues paupières violettes se plissent et un rayon qui rit glisse de ses yeux à travers ses cils. Elle saute :

— Excuse... il faut travailler... tout à l'heure vous me verrez...

Et elle court s'engouffrer dans la foule de figurants qui s'écarte et se referme sur elle.

Je m'installe près de l'estrade où le metteur en scène domine la situation. Des faisceaux de lueurs se dirigent vers le décor qui représente l'intérieur d un cabaret. La foule s'amuse, les hommes lutinent les femmes qui poussent des cris aigus.


Coup de sifflet. Sur un balcon de bois peint qui traverse le décor, de fougueux musiciens entament un jazz folâtre. Partout, la lumière éclate et dans le fond, apparaît, les jarrets durs, les pieds frémissants, la danseuse noire qui fait courir tout Paris.

Son corps d'un dessin pur, ferme et nerveux est agité de trémoussements comiques.

Elle gonfle les joues, écarte les narines, roule les yeux, choque les genoux, tape des mains.

— « You... You... You... chante-t-elle d'une voix suraiguë.

Danse du ventre. Grand écart.

Dans le bain de lumière, ses cheveux, ses sourcils, ses prunelles, sa chair d'ambre étincellent...

Adolphe Menjou — pardon !... le mari de l'étoile," — admire les souples mouvements de bête sauvage de sa femme. II a l'air satisfait.

— « You... You... You...

lettre adressée à Joséphine Baker  des USA Los Angeles 30-11 1946
La folle .danseuse tourbillonne, se déchaîne, se multiplie. Elle est plus trépidante que le jazz.

Coup de sifflet. C'est fini. Les lumières s'éteignent. Lés figurants se groupent par petits paquets autour dès tables jonchées de confettis

Miss Baker adresse une grimace à un vieux monsieur coiffé d'un chapeau de papier, puis l'air sage et, l'oeil doux, elle rejoint son mari qui l'attend devant une bouteille de champagne.


Carte postale de Buenos Aires signée Joséphine Baker 


Son sourire en éventail m'appelle? Je m'approche.

Elle s'assoit, les jambes écartées, les mains pendantes.

—- Elle s'est couchée à cinq heures ce matin, me dit son mari, et levée à neuf. Ce n'est pas tout à fait assez dormir.

— Vous devez être bien fatiguée, dis-je bêtement à la noire vedette.

Un rire enfantin, un roulement d'yeux :

— Moâ ?... jamais, jamais fatiguée, je dors bien...

Puis un grand soupir en remuant la tête comme un balancier :

— Oh !i l'interview !...


— Elle est née à St-Louis, coupe son mari qui tient sur ses genoux un chien minuscule, elle est venue à Paris avec La Revue Nègre...


v —— Vous aimez St-Louis ?

— No !... Il fait froid... J'aime Paris plus que l'Amérique...

— Elle vient d'acheter deux hôtels particuliers, continue son interprète et beaucoup, beaucoup de chiens...

Je regarde la minuscule bête qui tremble de tous ses membres :

— Vous en avez plusieurs comme celui-là ?

' Elle plante son doigt au bout de son petit nez aux narines expressives :

—. Est-ce que vous allez me demander quel jour, à quelle heure et à quelle « minioute » je suis née ?...

— Elle est adorable, minaude à côté de moi une imitation de Mae Murray.

Mais aimable soudain comme une mondaine qui offre le thé :

— Je tourne « le Sourine » des Tropiques. Très intéressant « for me ». Le cinéma est un vrai « enchanteress »...

— Vous avez l'intention de continuer à faire du cinéma ?

-— Oui, si j'ai du « souccess »... '

La vile flatterie chère à l'interviewer mé pousse.

Je voudrais tant m'attirer un de ces si jolis sourires

en éventail !

— Cela ne fait pas de douté*

Mais elle tape Sur ses genoux nus et ses sourcils brillants se joignent.

— Vous ne pouvez pas savoir plus que moâ !..,. Personne ne peut dire si j'aurai du « souccess »... J'aime le cinéma, voilà* Je voudrais beaucoup* beaucoup en faire...

— Vous allez au cinéma quelquefois ? ,

— Pas souvent ; je n'ai 'pas le temps. Mais je suis « very en-joyèd » quand j'y vais...

^^ Qu'est-ce que vous y aimez ?

Elle remue de nouveau la tête comme un balancier, les mains sur les cuisses ambrées :

—- Tout... tout... tout...

—- Jo, dit son mari, Madame veut dire : aimezvous Mary Pickford, Lil...

—' Je ne connais pas Mary Pickford ni les autres. Quand je vais au cinéma, je vois toujours de jolies « figoures », de biens jolies « figoures », ils me plaisent tous...

Grand geste circulaire et gonflement des joues.

— Miss Baker 1... Miss Baker !... appelle-t-on. Je me hasarde à dire :

 — Ah ! je vais encore vous voir danser !,..

— Oh ! ce ne doit pas être bien « enchanteress » pour vous !... puisque vous m'avez déjà vue !... c'est pareil... encore pareil...

Puis le sourire en éventail réapparaît, le regard devient caressant et tendre :

—■ Excuse... je ne peux répondre que oui ou non à une interview... c'est comme ça. Mais vous pouvez dire que j'aime la France, le music-hall, la danse, le cinéma, les chiens...

— Miss Baker !...

Une pirouette. Je ne vois plus que l'épaisse ténèbre des cheveux, les belles épaules, les longues jambes....

— « You... You... You... »

La voix suraiguë... L'éclatante lumière... ,Ja frénétique musique... ,

Et, après une cabriole déhanchée et diabolique, la plus extravagante des vedettes entraîne tous les figurants dans une tumultueuse farandole...

. Marianne ALBY.  Cinéa 01-11-1927




Joséphine, « petite » caporal


Dès son retour de la zone des armées, Joséphine Baker a dû s'aliter par suite d'un refroidissement. Durant quelques jours, elle a effectué près du front une tournée en compagnie de Maurice Chevalier, tournée de music-hall qui a donné du bien-être et de la joie à quelques milliers de poilus.

Son succès fut immense, la célèbre artiste chantait inlassablement et distribuait des quantités de paquets de cigarettes aux soldats, spectateurs d'un jour ! Partout elle reçut des ovations et des insignes personnels. Mais ce qui lui donna le plus de plaisir ce fut sa promotion comme caporal dans un régiment d'artillerie en action sur le front.

Et malgré la fièvre, Joséphine Baker nous répétait en souriant: « Ah ! que je suis fière d'avoir une telle récompense... deux petits galons... »

Paris-Midi 15-11-1939

Joséphine n'est pas contente. Il parait qu'on la présente un peu partout comme appartenant à l'armée américaine. Or, Joséphine Baker est française et, depuis quatre ans, fait partie d'une formation féminine de l'armée française, comme d'ailleurs elle nous l'a confié dans une interview. Mais elle tient à ce qu'on le répète. Voilà qui est fait.   France-Soir 19-10-1944

Joséphine BAKER AUXILIAIRE DE L’ARMÉE DE L’AIR RACONTE SES "CAMPAGNES” 




JOSEPHINE BAKER a retrouvé un de ses amours, Paris. Paris auquel elle n’a cessé de penser depuis 1941 et au cours de toutes ses « campagnes » en Afrique du Nord. Car Joséphine Baker n’est pas revenue à Paris dans le somptueux, quoique léger costume qu’elle arborait aux Folies- Bergères, mais en uniforme réglementaire de lieutenante des Auxiliaires de l'Armée de l’Air française.



Alors, adieu chansons, danses et plumes d’autruche ? Eh oui ! Joséphine a bien fredonné quelques refrains en Afrique du Nord — et surtout le célèbre couplet de « Mon Bonheur » : « Une petite chaumière en France, c'est tout ce dont on a besoin » — mais elle a, avant tout, voulu servir militairement la France, sa patrie. En compagnie d’autres artistes françaises : Françoise Rosay, Germaine Sablon, Alice Delycia et de quelques dizaines de volontaires, elle a connu, à Oran, la stricte vie de caserne et les liaisons souvent dangereuses par route ou par air, dans un rayon de plusieurs centaines de kilomètres. Vie exaltante, bien faite pour plaire à la trépidante artiste ! Qui parlait de la nonchalance des créoles ? Joséphine Baker a fait mentir le dicton, elle qui se grise du parfum d'aventure et frémit d’aise à côtoyer le danger. Quand on a découvert le sens immense et magnifique du mot "servir", on ne s’habitue pas facilement du train- train quotidien. Joséphine, elle, est prise tout entière par sa Mission et oublie tout ce qui ne s’y rapporte pas. Ses habitudes parisiennes, sa villa, sa vie artistique ? Rien ne l’émeut, qui ne soit le sort de la France.

Aussi n’envisage-t-elle pas de rentrée artistique avant que le sol national en soit entièrement libéré. Paris, une seconde fois, la laissera partir vers son destin, avec ses trois fétiches : "Sac-à-puces", un petit chat recueilli dans une ruelle oranaise, « Mitraillette », un adorable chiot, et le fer de mulet que lui donna, à Casablanca, l’infirmière qui la soigna lors de la grave maladie qui faillit l'enlever à notre admiration...
Globe 05-11-1944

26 avril 2021

Banane Vertol H-21 DBFM Algérie Nemours Flottille 31F aéronautique navale LST Chéliff

Banane H21 C

La flottille 31F est la première flottille d'hélicoptères de l'aviation navale française. Créée le , elle a été mise en sommeil le vendredi 25 juin 2010 puis réactivée le 4 octobre 2012.


Le Vertol H-21 (selon la nomenclature de l'US Air Force) ou le Piasecki Helicopter PD 22, est le premier hélicoptère lourd de transport utilisé en grand nombre dans des opérations militaires. Développé à partir de 1945 par Frank Piasecki1 et opérationnel dans les armées de plusieurs pays de la deuxième moitié des années 1950 jusqu'à la fin des années 1960, il possède deux rotors en tandem. Il reçoit plusieurs noms, tels que « Workhorse » (« cheval de trait ») ou « Shawnee », mais il est plus connu sous le nom de « banane volante » (« Flying banana »), en raison de sa forme destinée à empêcher les deux rotors d'interférer l'un avec l'autre.
Rochefort - Musée aéronautique navale - H21 Détail Photo JM Bergougniou


L'insurrection algérienne de 1954 décide en juin 1955 la Marine nationale d'envoyer sur place un détachement de Sikorsky S-55 de la flottille 10S. Ce détachement est inclus dans le Groupement Hélicoptères 2, où se mélangent des S-55 de l'Aviation légère de l'armée de terre (ALAT) et de l’Armée de l’air. 

 Banane H21 C

La flottille 31F est la première flottille d'hélicoptères de l'aviation navale française. Créée le , elle a été mise en sommeil le vendredi 25 juin 2010 puis réactivée le 4 octobre 2012.






Le lieutenant de vaisseau Derlot est désigné comme chef d'un détachement de 3 Sikorsky H-21 « Bananes », prêtés par l'ALAT, qui rallie Sétif le 7 juin, en relève des 2 S-55 de la 10S (tous deux construits sous licence par la SNCASE), rentrés à Saint-Raphaël. Jusqu'au 31 juillet, les pilotes de l'aviation navale suivent un entraînement intensif sur 5 Vertol H-21. La Marine crée à partir de ce détachement la première flottille d'hélicoptères, la 31F. 
Placée sous le commandement du lieutenant de vaisseau Bally, elle est officiellement affectée à la base aérienne 149 Maison Blanche improvisée à Alger, mais dans les faits, elle stationne déjà à Sétif. La carrière en Algérie des S-55 et H-21 n'est pas longue au sein des 33F et 31F. Déjà, au début 1956 est mis en service le premier des 135 Sikorsky S-58 (H34 ou HSS), tout d'abord au sein de l'escadrille 20S, puis des 31F et 33F.


Rochefort - Musée aéronautique navale - H21 Détail photo JM Bergougniou

A propos des 10 H-21-C

Le marquage blanc constituait un excellent point à viser, mettant en danger la sécurité de l'appareil et de ses occupants. Il est donc supprimé et remplacé par deux ancres rouges 
entrecroisées placées à l'arrière du poste de pilotage, conservant ainsi la spécificité "Marine" de l'appareil.


Rochefort - Musée aéronautique navale - H21 Détail photo JM Bergougniou


sur la demi-brigade de fusiliers marins en Algérie cliquez sur le lien ci-dessous

En mars 1955, à l’issue du vote favorable du parlement, le gouvernement décrète l'état d'urgence en Algérie. Un an plus tard, le 16 mars 1956, les pouvoirs spéciaux sont donnés aux forces armées ; et les décrets relatifs à organisation territoriale et à l'envoi des appelés du contingent en Algérie pour assurer le « maintien de l'ordre », sont publiés. En outre, le parlement vote la loi sur l'allongement de la durée du service militaire.



Avec ces dispositions, la Marine Nationale, disposant d’un sureffectif, décide en avril 1956 la création d’une demi-brigade de fusiliers marins (DBFM), commandée par un capitaine de vaisseau, et formée d’un état-major, de trois bataillons d’infanterie et de cinq compagnies de combat. La DBFM se voit confier le sous secteur de Nemours, dans l’ouest oranais ; sa zone d’action s’étendant d’Honaïne à l’est, jusqu’à la frontière marocaine à l’ouest, et du littoral méditerranéen jusqu’à la ville de Nédroma, au sud.

La demi-brigade relevant administrativement de l’amiral, préfet maritime de la quatrième région maritime, est placée sous le commandement opérationnel du général commandant le corps d’armée d’Oran, pour toutes les opérations de maintien de l’ordre à terre, mais relève toutefois directement du préfet maritime pour les opérations de surveillance maritime dans les eaux immédiates et le cordon littoral. La DBFM dispose du concours d’autres unités de la Marine Nationale : les commandos de Marine pour la neutralisation de groupes armés rebelles interceptés, le groupement d’hélicoptères de l’aéronautique navale (GHAN) pour l’envoi des renforts et les évacuations sanitaires, les bâtiments de surveillance maritime pour des bombardements ponctuels, les avions de l’aéronautique navale pour la surveillance aérienne et les tirs d’armes automatiques. Des supplétifs algériens (harkis) sont engagés, pour former le commando « Yatagan », renommé « Tempête », ou pour former des harkas, intégrés dans les compagnies.


Les officiers de l’état major, les commandants de bataillon et ceux de compagnie sont tous des officiers d’active de la spécialité fusilier, ayant l’expérience des combats en Indochine. Les chefs de section sont des enseignes de vaisseau d’active, ou de réserve, ou des officiers mariniers supérieurs de la spécialité fusilier. Le reste de l’encadrement est composé d’officiers mariniers de diverses spécialités. Les effectifs sont d’environ 2000 hommes. La durée de l’affectation est généralement de douze mois. Tous les deux mois un contingent est relevé, et remplacé par des marins ayant suivi le stage de formation fusilier au centre d’instruction de la réserve (CIR) du centre de Siroco, implanté au cap Matifou, près d’Alger.


Le 1er juin 1956, débarquent à Nemours du B.D.C. Cheliff, les premier éléments de la D.B.F.M., comprenant l’état major, la compagnie de commandement d’appui et de soutien (CCAS), et le premier bataillon qui a pour mission d’assurer la sécurité de la ville de Nemours et de la partie est du secteur.


Le deuxième bataillon arrive à Nemours le 2 juin 1956, avec pour mission de sécuriser les voies de communications et la sécurisation de la partie ouest du secteur. Il est formé au centre interarmées des opérations amphibies (CIOA) d’Arzew, avec des éléments des compagnies de protection. Le poste de commandement s’installe au village de Beghaoun à environ 10 km de Nemours, et les compagnies sont positionnées sur les plateaux.


Le troisième bataillon arrive à Nemours le 15 juillet 1956, avec pour mission de garder le barrage électrifié, construit en retrait de la frontière, et d’en assurer la parfaite étanchéité. Il est formé aux dépôts des équipages de Toulon et de Cherbourg. Le poste de commandement s’installe à Bab el Assa, et les compagnies sont positionnées le long de la frontière marocaine, entre Tizza au nord, et Bled es Souani au sud. Il doit aussi assurer la sécurité dans le secteur de S’Mirda Fouaga.

De 1956 à 1959, après de nombreux combats, tels ceux du Fillaoussène et du Djebel Zakri, les 1er et 2ème bataillons réussissent à pacifier complètement cette zone devenue une des plus calmes de toute l’Algérie. Après les premières années de combats acharnés, grâce à leurs patrouilles et embuscades, ils obligent les adversaires à se terrer et à fuir, tout en maintenant un contact incessant avec les populations musulmanes, leur apportant une aide dans les domaines les plus divers de l’administration, de l’enseignement et de l’aide médicale. La zone d’action de la DBFM est alors étendue vers l’est pour couvrir les djebels Tadjera, Sofiane et Gorine, et au sud jusqu’à l’oued Mouilah pour couvrir le djebel Zakri.


En avril 1959, le 1er bataillon est transformé en bataillon d’intervention de fusiliers marins (BIFM). Il est détaché auprès du commandement du corps d’armée d’Oran, pour intervenir dans le secteur d’Aïn Sefra, à la porte du désert, où l’étanchéité du barrage est moins bien assurée. En juillet 1959, le bataillon d’intervention est envoyé en Kabylie, et mis à la disposition du général commandant en chef des forces armées en Algérie ; il participe alors aux grandes opérations de cette période.

Une herse en patrouille

Revenu en juillet 1960 dans l’ouest algérien, le premier bataillon est reconstitué. Détaché au corps d’armée d’Oran, il s’installe au bordj de Sidi Medjahed, au sud de Maghnia et participe à toutes les opérations dans ce secteur montagneux entre Maghnia, Tlemcen, et Sebdou, pour intercepter et neutraliser les groupes armés rebelles, ayant franchi le barrage électrifié, tenu par les unités de l’armée de terre, dans les monts Tlemcen. En septembre 1961, le 1er bataillon est dissout pour former le bataillon d’intervention de fusiliers marins (BIFM), qui est envoyé à Bizerte pour concourir à la défense de la base militaire française menacée.


Après six ans de combats ininterrompus et un travail constant de pacification, la demi-brigade de fusiliers marins est dissoute en mars 1962. Elle aura mis hors de combat plus de 3000 rebelles armés, et récupéré un impressionnant stock d’armes ; cependant :

-187 des siens sont morts au champ d’honneur.

-254 blessés portent dans leur chair, la marque de leur courage.

Troupe d’élite, la D.B.F.M. aura été sur cette terre d’Algérie l’un des facteurs essentiels du concours de la Marine à l’œuvre de pacification.



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