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26 avril 2021

Banane Vertol H-21 DBFM Algérie Nemours Flottille 31F aéronautique navale LST Chéliff

Banane H21 C

La flottille 31F est la première flottille d'hélicoptères de l'aviation navale française. Créée le , elle a été mise en sommeil le vendredi 25 juin 2010 puis réactivée le 4 octobre 2012.


Le Vertol H-21 (selon la nomenclature de l'US Air Force) ou le Piasecki Helicopter PD 22, est le premier hélicoptère lourd de transport utilisé en grand nombre dans des opérations militaires. Développé à partir de 1945 par Frank Piasecki1 et opérationnel dans les armées de plusieurs pays de la deuxième moitié des années 1950 jusqu'à la fin des années 1960, il possède deux rotors en tandem. Il reçoit plusieurs noms, tels que « Workhorse » (« cheval de trait ») ou « Shawnee », mais il est plus connu sous le nom de « banane volante » (« Flying banana »), en raison de sa forme destinée à empêcher les deux rotors d'interférer l'un avec l'autre.
Rochefort - Musée aéronautique navale - H21 Détail Photo JM Bergougniou


L'insurrection algérienne de 1954 décide en juin 1955 la Marine nationale d'envoyer sur place un détachement de Sikorsky S-55 de la flottille 10S. Ce détachement est inclus dans le Groupement Hélicoptères 2, où se mélangent des S-55 de l'Aviation légère de l'armée de terre (ALAT) et de l’Armée de l’air. 

 Banane H21 C

La flottille 31F est la première flottille d'hélicoptères de l'aviation navale française. Créée le , elle a été mise en sommeil le vendredi 25 juin 2010 puis réactivée le 4 octobre 2012.






Le lieutenant de vaisseau Derlot est désigné comme chef d'un détachement de 3 Sikorsky H-21 « Bananes », prêtés par l'ALAT, qui rallie Sétif le 7 juin, en relève des 2 S-55 de la 10S (tous deux construits sous licence par la SNCASE), rentrés à Saint-Raphaël. Jusqu'au 31 juillet, les pilotes de l'aviation navale suivent un entraînement intensif sur 5 Vertol H-21. La Marine crée à partir de ce détachement la première flottille d'hélicoptères, la 31F. 
Placée sous le commandement du lieutenant de vaisseau Bally, elle est officiellement affectée à la base aérienne 149 Maison Blanche improvisée à Alger, mais dans les faits, elle stationne déjà à Sétif. La carrière en Algérie des S-55 et H-21 n'est pas longue au sein des 33F et 31F. Déjà, au début 1956 est mis en service le premier des 135 Sikorsky S-58 (H34 ou HSS), tout d'abord au sein de l'escadrille 20S, puis des 31F et 33F.


Rochefort - Musée aéronautique navale - H21 Détail photo JM Bergougniou

A propos des 10 H-21-C

Le marquage blanc constituait un excellent point à viser, mettant en danger la sécurité de l'appareil et de ses occupants. Il est donc supprimé et remplacé par deux ancres rouges 
entrecroisées placées à l'arrière du poste de pilotage, conservant ainsi la spécificité "Marine" de l'appareil.


Rochefort - Musée aéronautique navale - H21 Détail photo JM Bergougniou


sur la demi-brigade de fusiliers marins en Algérie cliquez sur le lien ci-dessous

En mars 1955, à l’issue du vote favorable du parlement, le gouvernement décrète l'état d'urgence en Algérie. Un an plus tard, le 16 mars 1956, les pouvoirs spéciaux sont donnés aux forces armées ; et les décrets relatifs à organisation territoriale et à l'envoi des appelés du contingent en Algérie pour assurer le « maintien de l'ordre », sont publiés. En outre, le parlement vote la loi sur l'allongement de la durée du service militaire.



Avec ces dispositions, la Marine Nationale, disposant d’un sureffectif, décide en avril 1956 la création d’une demi-brigade de fusiliers marins (DBFM), commandée par un capitaine de vaisseau, et formée d’un état-major, de trois bataillons d’infanterie et de cinq compagnies de combat. La DBFM se voit confier le sous secteur de Nemours, dans l’ouest oranais ; sa zone d’action s’étendant d’Honaïne à l’est, jusqu’à la frontière marocaine à l’ouest, et du littoral méditerranéen jusqu’à la ville de Nédroma, au sud.

La demi-brigade relevant administrativement de l’amiral, préfet maritime de la quatrième région maritime, est placée sous le commandement opérationnel du général commandant le corps d’armée d’Oran, pour toutes les opérations de maintien de l’ordre à terre, mais relève toutefois directement du préfet maritime pour les opérations de surveillance maritime dans les eaux immédiates et le cordon littoral. La DBFM dispose du concours d’autres unités de la Marine Nationale : les commandos de Marine pour la neutralisation de groupes armés rebelles interceptés, le groupement d’hélicoptères de l’aéronautique navale (GHAN) pour l’envoi des renforts et les évacuations sanitaires, les bâtiments de surveillance maritime pour des bombardements ponctuels, les avions de l’aéronautique navale pour la surveillance aérienne et les tirs d’armes automatiques. Des supplétifs algériens (harkis) sont engagés, pour former le commando « Yatagan », renommé « Tempête », ou pour former des harkas, intégrés dans les compagnies.


Les officiers de l’état major, les commandants de bataillon et ceux de compagnie sont tous des officiers d’active de la spécialité fusilier, ayant l’expérience des combats en Indochine. Les chefs de section sont des enseignes de vaisseau d’active, ou de réserve, ou des officiers mariniers supérieurs de la spécialité fusilier. Le reste de l’encadrement est composé d’officiers mariniers de diverses spécialités. Les effectifs sont d’environ 2000 hommes. La durée de l’affectation est généralement de douze mois. Tous les deux mois un contingent est relevé, et remplacé par des marins ayant suivi le stage de formation fusilier au centre d’instruction de la réserve (CIR) du centre de Siroco, implanté au cap Matifou, près d’Alger.


Le 1er juin 1956, débarquent à Nemours du B.D.C. Cheliff, les premier éléments de la D.B.F.M., comprenant l’état major, la compagnie de commandement d’appui et de soutien (CCAS), et le premier bataillon qui a pour mission d’assurer la sécurité de la ville de Nemours et de la partie est du secteur.


Le deuxième bataillon arrive à Nemours le 2 juin 1956, avec pour mission de sécuriser les voies de communications et la sécurisation de la partie ouest du secteur. Il est formé au centre interarmées des opérations amphibies (CIOA) d’Arzew, avec des éléments des compagnies de protection. Le poste de commandement s’installe au village de Beghaoun à environ 10 km de Nemours, et les compagnies sont positionnées sur les plateaux.


Le troisième bataillon arrive à Nemours le 15 juillet 1956, avec pour mission de garder le barrage électrifié, construit en retrait de la frontière, et d’en assurer la parfaite étanchéité. Il est formé aux dépôts des équipages de Toulon et de Cherbourg. Le poste de commandement s’installe à Bab el Assa, et les compagnies sont positionnées le long de la frontière marocaine, entre Tizza au nord, et Bled es Souani au sud. Il doit aussi assurer la sécurité dans le secteur de S’Mirda Fouaga.

De 1956 à 1959, après de nombreux combats, tels ceux du Fillaoussène et du Djebel Zakri, les 1er et 2ème bataillons réussissent à pacifier complètement cette zone devenue une des plus calmes de toute l’Algérie. Après les premières années de combats acharnés, grâce à leurs patrouilles et embuscades, ils obligent les adversaires à se terrer et à fuir, tout en maintenant un contact incessant avec les populations musulmanes, leur apportant une aide dans les domaines les plus divers de l’administration, de l’enseignement et de l’aide médicale. La zone d’action de la DBFM est alors étendue vers l’est pour couvrir les djebels Tadjera, Sofiane et Gorine, et au sud jusqu’à l’oued Mouilah pour couvrir le djebel Zakri.


En avril 1959, le 1er bataillon est transformé en bataillon d’intervention de fusiliers marins (BIFM). Il est détaché auprès du commandement du corps d’armée d’Oran, pour intervenir dans le secteur d’Aïn Sefra, à la porte du désert, où l’étanchéité du barrage est moins bien assurée. En juillet 1959, le bataillon d’intervention est envoyé en Kabylie, et mis à la disposition du général commandant en chef des forces armées en Algérie ; il participe alors aux grandes opérations de cette période.

Une herse en patrouille

Revenu en juillet 1960 dans l’ouest algérien, le premier bataillon est reconstitué. Détaché au corps d’armée d’Oran, il s’installe au bordj de Sidi Medjahed, au sud de Maghnia et participe à toutes les opérations dans ce secteur montagneux entre Maghnia, Tlemcen, et Sebdou, pour intercepter et neutraliser les groupes armés rebelles, ayant franchi le barrage électrifié, tenu par les unités de l’armée de terre, dans les monts Tlemcen. En septembre 1961, le 1er bataillon est dissout pour former le bataillon d’intervention de fusiliers marins (BIFM), qui est envoyé à Bizerte pour concourir à la défense de la base militaire française menacée.


Après six ans de combats ininterrompus et un travail constant de pacification, la demi-brigade de fusiliers marins est dissoute en mars 1962. Elle aura mis hors de combat plus de 3000 rebelles armés, et récupéré un impressionnant stock d’armes ; cependant :

-187 des siens sont morts au champ d’honneur.

-254 blessés portent dans leur chair, la marque de leur courage.

Troupe d’élite, la D.B.F.M. aura été sur cette terre d’Algérie l’un des facteurs essentiels du concours de la Marine à l’œuvre de pacification.



23 mars 2021

Le Neptune premier ballon monté 1870 Marine fusilier Nadar Duruof siège de Paris

Le Neptune premier ballon monté 1870


Durant la guerre de 70 (1870) la Marine et ses marins ont été très présents dans le siège de Paris. Ils ont armé les canons des forts et fortifications, mais aussi les canonnières venues de Cherbourg, les fusiliers étaient présents lors de coup de main dans les banlieues, les marins de la JEANNE D'ARC assistaient Nadar dans la mise en place de ses ballons,  ils se transforment en "couturières" pour assembler les ballons, les gréer, assembler les lignes et les filets enfin ils se transformèrent en aérostiers sachant "maitriser" les vents et l'art de la navigation... enfin presque!


C’est le ballon « Le Neptune », gonflé avec du gaz qui servait normalement à l’éclairage sur la place Saint-Pierre à Montmartre le 23 septembre 1870 pendant le siège de Paris et photographié par Nadar.

Il était chargé de 125 kilos de dépêches officielles, de journaux et de quelques lettres qui arriveront 3h15 plus tard à Evreux dans le parc du Château de Cracouville à 104km de Paris.

C'est à Nadar, photographe célèbre, mais aussi romancier satirique et journaliste, que l'on doit les premiers envols de ballons de cette période.
Bien que l'on fasse remonter la première poste aérienne avec le vol du Neptune, il convient de remarquer que lors du Siège de Metz, dès le 5 septembre 1870, le docteur François-Julien Jeannel avait déjà expédié du courrier par l'intermédiaire de petits ballons


PREMIER DÉPART DES BALLONS-POSTES

La journée s'annonçait bonne. Pendant que notre artillerie tonnait sur les Prussiens à Villejuif et Arcueil, l'aérostat des observations militaires de la rive droite que Nadar a installé à Montmartre, avec le concours de ses deux aides, MM. Dartois et Duruof, avait été requis pour le transport de dépêches importantes et se disposait à prendre son essor.

 

Le ballon le Neptune, cubant 1,200 mètres, était gonflé en permanence de jour et de nuit depuis dix-sept jours, pour les ascensions d'observation qui se suivaient sans arrêt. Malgré ce long et dur service, les cordes du filet tendues faisaient crier le cercle de la nacelle, et le Neptune avait hâte de partir.


La manœuvre était faite par les ex-équipiers du Géant, qui se sont attachés depuis longtemps à la fortune de Nadar. Ces équipiers, d'excellente tenue et n'ayant aucun rapport avec les servants ordinaires des aéronautes forains, étaient assistés de huit hommes de la flotte et de vingt-cinq soldats de ligne.

 

A sept heures précises, une voiture de l'administration des postes déposait plusieurs sacs énormes cachetés. M. Rampon, directeur des postes, la direction des télégraphes, plusieurs membres de la commission de défense et des officiers supérieurs étaient présents. A sept heures un quart, le chargement était fait. Nadar avait choisi pour exécuter ce premier départ M. Duruof, déjà célèbre par ses ascensions maritimes au cap Gris-Nez et à Monaco. M. Duruof fit entendre le sacramentel «lâchez tout!» et le ballon avait à peine quitté le sol qu'au cri de l'aéronaute : Vive la République ! la population matinale, rassemblée sur la place Saint-Pierre, répondait par une acclamation unanime.


Le Neptune a bientôt gagné la hauteur de 1,500 mètres, région qui -lui avait été indiquée pour sa route, et il a pris en ligne droite la direction du Calvados. Le vent lui donnait une vitesse de 15 lieues à l'heure.




Il portait avec l'aérostat un chargement de 200 kilos de dépêches sur papier fin et un lest considérable.

Un premier essai pour l'application de l'aérostation au transport des dépêches avait échoué la veille. Le premier résultat heureux est donc dû à M. Nadar et à ses vaillants aides, MM. Duruof et Dartois.
D'autres expéditions vont suivre ce succès.

 



Un deuxième ballon de 1,200 mètres cubes , affrété par M. Eugène Godard et au compte de l'administration des postes, est parti de la barrière d'Italie, dans la direction de l'Ouest.

Il contenait, outre un aéronaute, une personne chargée par le Gouvernement de la défense nationale d'une mission guerrière de la plus haute importance. Il emportait plus de cent kilos de dépêches adressées à nos chers parents de la province, et de nombreux exemplaires du rapport de M. Jules Favre.


Le ballon parti ce matin est descendu à deux heures et demie à Vernouillet, dans l'arrondissement de Dreux, à proximité d'une ligne de chemin de fer.


Le voyage s'est très bien passé.
La nouvelle a été rapportée par l'un des pigeons voyageurs que l'aéronaute avait emportés.

Durant les 136 jours du Siège de Paris, 67 ballons vont s'envoler pour forcer les lignes ennemies.

Ils connaîtront des fortunes diverses : des succès surtout, des captures par les Prussiens, des tragédies, hélas, aussi.
L'ingéniosité des parisiens assiégés, le courage de ces hommes qui se sont envolés sous les tirs nourris de l'armée prussienne, les exploits aériens, ont forcé l'admiration du monde entier.
La Compagnie des Aérostiers
Nadar avait émis l'idée, dès 1855, que la photographie aérienne, utilisée à des fins militaires permettrait de surveiller l'ennemi et d'établir des relevés cartographiques précis qui, en cas de conflit seraient un atout précieux.

Avec deux autres aérostiers, Camille Legrand (dit « Dartois ») et Claude-Jules Duruof, il fonde le 18 août 1870, la première Compagnie des aérostiers militaires.

Dès le début du Siège, installé place Saint-Pierre à Montmartre, le Neptune est utilisé en ballon captif, comme poste d'observation à l'initiative de Nadar lui-même. La mairie du XVIII arrondissement est alors tenue par Georges Clemenceau.

Nadar envoie à partir du 16 septembre une série de rapports quotidiens au Colonel Usquin à destination du Général Trochu.

« Ascension la nuit dernière à onze heure et demie. Brise vive au-dessus de cent mètres, mais régulière. De 40 à 60 mètres, odeur insupportable de paille brûlée. Cette odeur s'explique du reste, par la quantité de feux que nous apercevons dans toute ta région N.E.S. et surtout vers l'Est où est un foyer très considérable à l'horizon. Monté à 130m. »
Nadar et Dartois


Le premier rapport fait état d'une utilisation possible des ballons libres par le Gouvernement, Nadar est prêt, il propose Dartois et Duruof pour effectuer les premiers vols, et quelques jours après, Léon Gambetta, signe un contrat officiel entre le Gouvernement et la Cie des aérostiers.

Les deux premières tentatives avec l'Union et le National sont des échecs.

 Le 23 septembre Nadar décide de libérer le Neptune, le vieux ballon de Duruof, racheté à Eugène Godard et déjà utilisé en 1868 au dessus de Calais.
C'est un succès : après 3 heures 30 de vol, l'aérostat se pose à Cracouville, près d'Evreux. La poste aérienne du Siège de Paris pouvait commencer.

Germain Rampont-Léchin, Directeur général des postes, met en place l'organisation nécessaire à l'acheminement du courrier 
Nadar s'énerve...
Nadar a toujours pensé que les ballons, dirigeables ou libres, n'étaient pas la solution pour la navigation aérienne. En 1862, avec Jules Verne, il avait d'ailleurs créé une société pour la recherche de la navigation aérienne. Il avait rencontré les aviateurs Gabriel de La Lendelle et Ponton d'Amécourt et avait pris parti pour « les plus lourds que l'air » à une époque où la discussion sur l'avenir de la domination du ciel portait sur les dirigeables ou les ballons libres.

A la fin du mois d'octobre, il apprend que Dupuy de Lôme qu'il qualifie « d'aérostier de chambre », de « millionaire » et « d'incompétent », vient d'obtenir du Gouvernement de Défense Nationale, une somme de 40 000 F pour construire ... un dirigeable !

Ecoeuré, alors que lui-même, prenant sur ses deniers personnels s'est mis au service de la Nation, il démissionne de la Cie des aérostiers. Il continuera néanmoins à servir sa patrie et le 7 octobre 1870, il supervisera le départ de Gambetta à bord de L'Armand Barbès.


Ballon en étoffe jaune, construit en 1864, acquis par Claude-Jules Duruof à Eugène Godard
L'atterrissage se fit dans le parc du Château de Cracouville, propriété de l'Amiral de La Roncière. Ce dernier était Commandant des forts du Siège de Paris.

Ce fut la Direction des Télégraphes qui signa le traité pour le premier aérostat-poste parti le 23 septembre sous la conduite de l'aéronaute Duruof. Ce ballon s'appelait Neptune. Il appartenait au jeune Duruof, qui l'avait construit et qui généreusement s'offrit à partir le premier. Ce premier porteur de dépêches devait partir le 23 septembre. La veille personne ne manqua à l'appel sous la tente où couchait la vaillante compagnie des aérostiers. Toute la huit, il fallut le retenir et combler les vides du gaz pour parer aux fluctuations de l'étoffe qui donnant prise au vent faisaient redouter une déchirure.

« Il ressemblait à un coursier surmené, pouvant encore fournir une traite, mais fatalement condamné à périr au bout, » dit M. E. Farcot, de garde cette longue nuit, dans son histoire du ballon Le Louis Blanc.

Au petit jour annoncé par la canonnade et les grosses pièces de la Briche et du Mont-Valérien, on prépara le départ au milieu des invités et des curieux qui abondaient. Les voitures de la Poste arrivèrent. On arrima les sacs de dépêches à la nacelle. MM. Bourdon et Briche, colombophiles, avaient amené leurs précieux messagers. Mais leur utilisation n'ayant pas été suffisamment étudiée, on renonça pour cette première fois à les emmener.

Duruof partit en brave. Il donna rendez-vous au Havre à ceux qui devaient le suivre, détacha ses banderoles, vida un sac de lest et partit dans les airs à une très grande hauteur en vieux routier de l'air.
La Poste aérienne était désormais fondée. La première tentative avait parfaitement réussi. Et Le Neptune de Versailles s'était dirigé près d' Evreux où il avait atterri.

Sources 
http://www.coppoweb.com/ballons/fr.aeronautes.php
Journal du siège de Paris Le Gaulois

20 mars 2021

François Jaubert Indochine brigade bmeo flottille amphibie fusilier marin commando Tonkin

François Jaubert BMEO flottille amphibie


Né le 16 janvier 1903 à Perpignan, François Jaubert est entré à l'école Navale en octobre 1922. Enseigne de vaisseau de 2ème classe du 1er octobre 1924, il est affecté le 21 octobre 1925 sur le croiseur cuirassé Jules Michelet de la Division Navale d'extrême Orient, puis sur la canonnière fluviale Doudart de Lagrée, le 14 septembre 1926.
Doudart de Lgrée premier jour Hanoï 2-9-1943

Il passe son brevet d'officier fusilier le 15 décembre 1928 puis est affecté successivement comme chef du corps de débarquement à bord du croiseur Mulhouse le 21 janvier 1929, officier en second de l'aviso Aldébaran le 13 janvier 1931 (Pacifique et Indochine) et Chef du corps de débarquement à bord du croiseur Suffren le 10 septembre 1934.


Le 28 juin 1935, à l'âge de 32 ans, il est déjà promu chevalier de la légion d'honneur. Professeur à l'école des fusiliers marins de Lorient en septembre 1936, il obtient son premier commandement le 30 avril 1938 avec la canonnière fluviale Balny de le flottille du Yang-Tsé-Kiang.




Promu capitaine de corvette le 23 novembre 1940, il est officier en second puis commandant du torpilleur Baliste le 9 juillet 1940, avant d'être nommé chef de la 2ème section extrême Orient au 2ème bureau de l'amirauté française à partir du 21 décembre de la même année jusqu'au 6 mai 1942, où il est ensuite désigné comme commandant la Marine à Djibouti. Il rejoint ensuite le d'Iberville comme commandant en second le 21 septembre 1942.



En juin 1944, promu capitaine de frégate, il réintègre la Marine nationale. Compte-tenu de sa formation de fusilier et de sa grande expérience de l'Extrême-Orient il est chargé en novembre de mettre sur pied une brigade de fusiliers marins qui devra faire partie d'un corps expéditionnaire français d'Extrême-Orient à deux divisions. 


La Brigade Marine d'Extrême-Orient (BMEO) est créée en août 1945 dans le secteur d'Arcachon en Gironde avec des éléments provenant des unités de fusiliers marins et canonniers marins formées pendant la guerre contre l'Allemagne, et de volontaires des unités embarquées.


Dès le mois d'octobre 1945 l'échelon précurseur du "Corps expéditionnaire français d'Extrême-Orient", transporté par le cuirassé "Richelieu" et le croiseur "Triomphant", arrive le 3 octobre 1945 à Saïgon. Il comprend le commando parachutiste de l'aéronavale du capitaine de corvette Ponchardier, la compagnie de fusiliers marins du lieutenant de vaisseau Merlet, les troupes d'infanterie coloniale du colonel Massu. 


Le capitaine de frégate Jaubert, de la BMEO, arrivé à Saïgon le 15 novembre par avion, rencontre le général Leclerc arrivé le 5 octobre. Le général le charge de mettre sur pied les flottilles fluviales qui auront pour mission de transporter les unités des divisions d'infanterie dont la BMEO et l'appui feu des opérations terrestres. Il réquisitionne tous les engins flottants à moteur disponible sur place : vedettes, jonques, chalands, etc. L'arrivée des forces françaises en Indochine s'échelonne d'octobre à décembre 1945.



D'octobre à décembre les troupes françaises sécurisent dans un premier temps la ville de Saïgon et ses environs, et s'emparent des villes de Mytho et Vinh-Long sur le fleuve Mékong, puis de Cantho et Long-Xuyen sur le fleuve Bassac de façon à contrôler le cœur de la Cochinchine.

Le 31 décembre les forces anglaises chargées de désarmer et emprisonner les forces japonaises, quittent Saigon. A partir du 15 janvier 1946, le général Leclerc, commandant le "Corps Expéditionnaire Français d'Extrême-Orient" (CEFEO), assume seul la responsabilité des opérations en Indochine sud, sous les ordres du haut-commissaire du gouvernement français. A cette époque, le CEFEO, formé de deux divisions dont la BMEO, dispose d'environ 4500 hommes.

Une opération est lancée le 25 janvier par la BMEO, commandée par le capitaine de vaisseau Kilian, et la "Flottille fluviale d’Extrême-Orient", commandée par le capitaine de frégate Jaubert, pour nettoyer les rives de la rivière Donnaï (Song Don Naï), en amont de la ville de Bien-Hoa, dans la région de Tan-Uyen, située à environ 30 km au nord-est de Saïgon. Tan-Uyen est un repaire de troupes dissidentes japonaises et d'un fort contingent de rebelles Viet Minh. 


Les deux régiments de fusiliers marins et les commandos de la Marine nationale nettoient l'île de la tortue, et les rives des deux bras de la rivière qui l'entourent avec l'appui de chalands blindés et d'engins de débarquement. Les fusiliers marins débarqués sont retardés dans leur progression par une forte résistance des éléments rebelles.

Le capitaine de frégate Jaubert, embarqué sur une vedette armée d'une mitrailleuse, se porte en direction de Tan-Uyen pour déterminer le lieu où les forces vont débarquer avant d'aller neutraliser le poste de commandement des rebelles, mais il est en avance par rapport à la progression des unités de fusiliers qui combattent à terre. 
La vedette est prise sous les feux adverses provenant des deux rives. La mitrailleuse de la vedette est hors d'usage, et le tireur est tué. Le capitaine de frégate Jaubert, le lieutenant de vaisseau Nougarède, commandant la vedette, et un matelot mécanicien sont blessés.


Un engin de débarquement armé, arrivé sous le feu ennemi, prend en remorque la vedette avariée pour soigner les blessés au plus vite et les transporter à Saïgon, à "l'Hôpital d'Evacuation-Motorisé 415".

François Jaubert y décède le 29 janvier 1946 de ses blessures.



Appellations diverses avant d'en arriver au "commando Jaubert"


1er D C E O

- Compagnie NYO ( 07 12 1954 - 21 01 1945)

- Compagnie de reconnaissance ( 22 01 1945 - 21 04 1945

- Compagnie de reconnaissance 18ème R T S ( 21 04 1945 - 26 04 1945)

- Compagnie de canonniers marins ( 27 06 1945 - 06 07 1945)

B L M E O

- Compagnie D ( 23 07 1945 - 16 08 1945)

- Reconstitution de la compagnie de reconnaissance ( 17 08 1945)

- Compagnie Marine Merlet 2ème D B ( GTM) ( 31 08 1945 - 01 12 1945) , départ pour l'Indochine par le " Ville de Strasbourg)

B M E O

B M E O (Flottille fluviale )

- Commando station ( station Phu My ) ( 01 12 1945 - 01 03 1946 )

- Compagnie Jaubert ( 14 02 1946 - 18 05 1946)

B M E O ( 1ère flottille fluviale Tonkin )

- Commando Jaubert ( titre officieux) (23 04 1946 - 31 12 1947)



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