02 décembre 2025

Service de renseignement aux familles Annecy Menthon-Saint-Bernard Guerre 1939-1945 Marine Indochine

Service de renseignementS aux familles Annecy Menthon St-Bernard Guerre 1939-1945 Marine

Déjà en 1914 un bureau de renseignements des familles centralise les informations relatives aux blessés, aux disparus et aux soldats français prisonniers. 

La correspondance entre la zone occupée et la zone non-occupée sont interdites depuis l'armistice du 22 juin 1940. Les autorités allemandes fixent la reprise de la correspondance interzones au 1er août 1940, mais les modalités de la correspondance familiale ne sont pas encore en place.


Les modalités de mise en place de la correspondance familiale interzones sont précisées dans la note E.P.1 du 23 septembre 1940 

utilisation de formulaires spécifiques exclusivement imprimés et mis en vente par l'administration.

interdiction d'ajouter des timbres-poste. interdiction d'ajouter des mentions en dehors de espaces prévus.

A partir du 2 juin 1941, les cartes postales ordinaires de type entier postal sont autorisées pour la correspondance interzones. 

En France les entiers suivants seront successivement utilisés :

Iris 80c - Pétain 80c - Pétain 80c avec griffe encadrée complément de taxe perçue (changement de tarif du 5 janvier 1942) - Pétain 1F20


En 1942 un service dépendant du ministère des colonies est mis en place.


Le 11 novembre, à 4 h du matin Pierre Laval, en visite à Munich, est informé de la décision de Hitler de l’occupation totale de la France. Pétain en est également informé par une lettre personnelle du Führer. À 5 h 25, Hitler ordonne à ses troupes de traverser la France pour occuper la côte de la Méditerranée et participer avec les Italiens à la « protection » de la Corse. 

À 7 h, Radio Paris diffuse « un message du Führer au peuple français » :

« […] L’Armée allemande ne vient pas en ennemie du peuple français, ni en ennemie de ses soldats. Elle n’a qu’un but : repousser, avec ses alliés, toute tentative de débarquement anglo-américain. Avec l’Armée française, ils entreprendront la défense des frontières françaises contre les attaques ennemies. »


Le 11 novembre 1942, le contre-amiral Gabriel Auphan avait donné l'ordre aux deux amiraux de Toulon de :

s'opposer, sans effusion de sang, à l'entrée des troupes étrangères dans les établissements, bases aériennes, ouvrages de la marine ;

s'opposer de même à l'entrée des troupes étrangères à bord des bâtiments de la flotte ; par des négociations locales, s'efforcer d'arriver à un accord ;

en cas d'impossibilité, saborder les bâtiments.

C'est cette dernière solution qui sera appliquée, dans la nuit du 26 au 27 novembre 1942, les amiraux André Marquis et Jean de Laborde ayant appris que les Allemands étaient sur le point de tenter un coup de main sur la flotte.

11 novembre 1942 : A la suite du débarquement anglo-américain en Afrique du Nord, invasion de la "zone non occupée" par les Allemands. Les Italiens occupent une grande partie du Sud-Est.

Les anciennes "zone occupée" et "zone non-occupée" porteront rapidement le nom de "Zone Nord" et de "Zone Sud".


Le courrier venant par l'étranger est censuré par les Allemands à Paris (censure "x"), à Lyon (censure "l") et à Bordeaux (censure "y").

1er janvier 1943 : L'Agence Économique des Colonies prend en charge le Service de Renseignements au Familles.

10 février 1943 : Accord des autorités allemandes pour la reprise du trafic de télégrammes familiaux entre les zones occupées et non-occupées d'une part et l'Indochine par voie radiophonique.


Carte Postale en FM - cachet sur 4 lignes Service des Renseignements aux familles
Préfecture Maritime Flamme Toulon 8-V-1943

DÉBUT 1943 : L'envoi de télégrammes par la voie officielle est possible pour les civils par l'Agence Économique des Colonies, à raison d'un message trimestriel de sept mots et pour les militaires à raison d'un message mensuel par la Direction des Services Militaires à Chamalières.


Pli privé référence 169X destiné au sous-marin Protée
ayant rallié la force X à Alexandrie


1er Juillet 1943 : La population civile d'indochine est autorisée à expédier un télégramme par mois et par famille.


PAR LE SERVICE (MILITAIRE) DE RENSEIGNEMENTS AUX FAMILLES SITUÉ A TOULON

Les familles peuvent répondre par le même canal à raison d'un message de 10 mots par mois.

Les premiers messages de 1941 sont envoyés sur carte postale Iris avec texte "au tampon". Puis ce sera des cartes pré-imprimées en franchise militaire.


Carte en FM Cachet Arrondissement maritime  de Toulon
Service des renseignements aux familles
replié Hotel des Alpes Annecy (Haute-Savoie)
Flamme CRAG 2 22-XII-1943



La Haute-Savoie se trouve d’abord en zone libre (jusqu’en novembre 1942), administrée par le régime de Vichy. Après le 11 novembre 1942, la région est occupée par l’Italie jusqu’en septembre 1943, puis par l’Allemagne.




Verso référence S.1427 de l'ingénieur mécanicien de 1ere classe à
Unité Marine Saïgon daté de Annecy le 22-12-43

Hôtel des Alpes Annecy


message d'Emile Binois Ingénieur mécanicien à Saïgon Marine
transmis par le service des renseignements aux familles
replié à Menthon St-Bernard TàD 20-4-1944



Toulon rayé remplacé par Menthon message expédié le 5-4
référence S.376


Les messages télégraphiques et les messages radio


Toulon sur Mer 10-XII-1941

Outre les courriers échangés, les marins avaient la possibilité de communiquer avec leur famille par le biais de télégrammes et de messages radio.

Les télégrammes personnels étaient acheminés (au moins durant les débuts de l’internement) via la poste égyptienne d’Alexandrie.

Référence P113 Pégase à Saïgon

De plus la note parue dans l’Ouest-Eclair évoque la possibilité de profiter d’un télégramme groupé. Celui-ci était échangé entre le Service des Renseignement aux Familles de la préfecture maritime de Toulon et le poste radiotélégraphique du navire-amiral Duquesne. 


Envoi de Toulon  SRF Toulon Préfecture maritime 18-XI-1942
Le S.R.F de Toulon retransmettait aux familles les messages reçus d’Alexandrie via un modèle d’entier postal repiqué. Le S.R.F recevait les messages à transmettre au moyen de cartes interzones ou d’un courrier en franchise.

La fin du carénage du Pégase a lieu en ,
un mois après l'entrée en guerre des Japonais.
Des négociations ont lieu pendant plusieurs mois pour permettre le retour du sous-marin
en métropole, qui est finalement prévu le 
.
Mais le débarquement allié  en Afrique du Nord 
 le  
pousse les Japonais à annuler puis à suspendre le départ


Ce mode de communication n’était pas spécifique aux messages échangés avec les marins internés à Alexandrie. En effet le S.R.F transmettait des messages avec les marins dispersés à travers le monde.


Par ailleurs le S.C.O.M (Service Central des Œuvres de la Marine) transmettait par radio-alger ou radio-tunis une sélection des messages télégraphiés. Ces émissions pouvaient être captées par le poste radiotélégraphique du navire-amiral Duquesne.

Les émissions radio ont forcément été interrompues du fait du débarquement allié en Afrique Française du Nord. Les messages télégraphiques semblent eux avoir été échangés jusqu'à la fin de l'internement.

Référence : "Messages d'Indochine" par François Chauvin dans Timbres Magazine No 44, mars 2004.  



https://francearchives.gouv.fr/fr/authorityrecord/FRAN_NP_051228


01 décembre 2025

Cancale Daniel De la Touche de la Ravardière Brésil Maragnan Maranhão

 Daniel de la Touche de La Ravardière au Brésil


Daniel de la Touche de La Ravardière part de Cancale accompagné de Jean Mocquet, botaniste  »garde du cabinet et des singularités du cabinet du roi » charge de noter la richesse des cultures, de la végétation et de la faune.

Daniel de la Touche de la Ravardière © JM Bergougniou


Après des difficultés de navigation, ils arrivent le 8 avril 1604 en vue de la Rivière des Amazones,  »à peu près d’un degré en deçà de la ligne ». C’est l’Équateur, la ligne équinoxiale. Ils sont accueillis par les indiens Caripous, Jean Mocquet note :  »Ils sont hardis et belliqueux, courtois et libéraux, et ont la face fort gaie. Basanés comme les Toupinambous qui vivent au Maragnan, ils sont plus beaux, plus vifs, plus gais » mais ces indiens sont les ennemis mortels des Caraïbes. La Ravardière et Mocquet longent la côte jusqu’à la mi-août, découvrant les richesses de la nature et les coutumes des indiens. Jean Mocquet étudie la flore, découvre le  »bois-brésil », le bois d’aloès, les cultures (maïs, patates, plantain, ananas, miel…), la diversité des animaux (perroquets, singes paresseux…).

Cancale le port de la Houle © JM Bergougniou


Grace à Yapoco, fils d’un roi Caribou, La Ravardière et Jean Mocquet approfondissent leurs connaissances sur les coutumes des diverses tribus telles que les anthropophages, les sans terre. Ils explorèrent la rivière Cayenne, mais devant l’hostilité d’une partie de la population des Caraïbes, et les tensions entre les tribus, ce sera le retour à Cancale. A bord, La Ravardière emmenait deux jeunes indiens caraïbes, deux frères qui ne survécurent pas. Ils arrivèrent le 15 août 1604.




Henri IV, fort satisfait des découvertes faites par Jean Mocquet et La Ravardière, concéda a La Ravardière le titre de  » Lieutenant général en la terre d’Amérique, depuis l’Amazone jusqu’à l’île de la Trinité ». Charles des Vaux, ami de La Ravardière, resté depuis 1604 au Maragnan, rentre en France où reçu par Henri IV, il vante les richesses du pays brésilien. Le Roi confie à La Ravardière une nouvelle mission pour explorer l’île de Maragnan et sa région de l’Equateur.


Partis de Cancale, le 10 juillet 1609, à bord de l’Esprit, accompagnés du Choisy (cent tonneaux et plusieurs dizaines de soldats), La Ravardière et des Vaux arrivent en vue de la côte vers la mi-septembre. Fait de dunes et de marécages, il est difficile d’aborder. Remontant vers le nord-ouest, c’est la découverte d’une large baie qui reçoit plusieurs fleuves. L’ile de Maragnan (40 kms de long sur 20 kms de large) est située dans cette vaste baie, encadrée par deux larges rivières, Anil et Abacanga. Le relief de l’île forme un abri naturel, avec un promontoire faisant forteresse. La Ravardière et Des Vaux reçoivent un bon accueil des indiens Tupinambas et de leur chef, Japy-Ouassou. Ils explorent les rivières et les fleuves, visitant les principaux villages, étudiant coutumes, habitats et cultures.

Cancale le port de la Houle © JM Bergougniou
En six mois, ils rassemblent 12 000 personnes dans le Maragnan, pour fonder une future colonie. La Ravardière  »souhaitait créer une cité nouvelle, une société réunissant les qualités des uns et des autres, bannissant leurs défauts. Il ne veut pas chasser les naturels, mais vivre avec eux. » Fin mars, mission terminée, Daniel de la Touche de La Ravardière et Charles des Vaux rentrent à Cancale, accompagnés de deux indiens qui apportaient l’hommage de leur chef à Henri IV. Ils ne survivront pas au voyage.

Fin mai, à leur arrivée, ce fut l’annonce de l’assassinat d’Henri IV, le 14 mai 1610.


https://www.breizh-info.com/2023/06/19/221525/de-cancale-a-la-riviere-des-amazones-histoire-des-choses-memorables-en-deca-de-la-ligne-de-lequateur-la-ligne-equinoxiale-les-annees-1604-1610/

29 novembre 2025

Marine en Afrique Occidentale Française Aéronautique Navale à Dakar novembre 1941 Cuers Pierrefeu courrier

Marine en Afrique Occidentale Française  Aéronautique Navale à Dakar novembre 1941

carte Interzones Pétain 1f20

La BAN Dakar-Ouakam était située à 20 km environ au nord-ouest de Dakar, sur la pointe de la presqu’île du Cap Vert, près des Almadies. 

Avant la seconde guerre mondiale ces terrains servaient aux appareils d’Air France, l’armée de l’air s’y installa en juillet 1940 en même temps que l’aéronautique navale


lettre de la BAN Dakar pour Cuers 
Les « Martin 167F » de la flottille 3F furent les premiers hôtes de la base, relevés par  ceux de la 2F à compter de mai 1941. La flottille 2F partagera les installations avec les avions de la compagnie « Air France » et un escadron de chasse de  l’armée de l’air. En septembre 1943, la 2F deviendra la 2FB armée en « Wellington » jusqu’en 1953


lettre de la BAN Dakar pour Cuers 
L'Afrique Equatoriale ralliée, l'Afrique Occidentale est la deuxième étape projetée par Winston Churchill et le général de Gaulle pour éviter que les Allemands ne concrétisent leur projet d'occuper Dakar. Une expédition constituée de 2 000 hommes des FFL (Forces françaises libres) - un bataillon de Légion étrangère et une compagnie de fusiliers marins, huit bâtiments - de douze navires de guerre et de deux bataillons de marine britanniques, quitte Liverpool le 31 août 1940. L'escadre se présente devant Dakar le 23 septembre.



Le général de Gaulle tente d'obtenir pacifiquement le ralliement des populations. Des tracts sont largués à cet effet sur la ville et une délégation conduite par le capitaine de frégate Thierry d'Argenlieu est débarquée afin de remettre une lettre invitant le gouverneur Boisson à se rallier, sans succès.

23/25 septembre 1940 : échec, devant Dakar, de la tentative anglo-gaulliste  de ralliement de l’AOF à la France Libre (opération « Menace »).

Pour éviter que la flotte française tombe aux mains des Allemands, l’Angleterre avait détruit une escadre dans la rade de Mers el Kébir (3 juillet 1940). Une partie importante de la flotte mouille à Dakar, notamment le cuirassé Richelieu qui, avec le Jean Bart, est ce que la flotte française a de plus puissant. La ville dispose de moyens militaires considérables, de batteries côtières appuyées de plusieurs escadrilles d’aviation. 



La flottille 2F est crée à Bizerte durant l'Automne 1940. Elle est équipée avec treize Glenn-Martin 167, basée en Afrique du Nord, puis, dès Juin 1941 à la BAN de Dakar. Elle assure les missions de reconnaissance au-dessus du detroit de Gibraltar et de Freetown.

En 1941, Dakar constitue un point stratégique majeur pour la France de Vichy. La base aéronavale y joue un rôle essentiel pour : les liaisons militaires internes L’Aéronautique navale entretient des liaisons aériennes vers : Port-Étienne et Saint-Louis (Afrique occidentale), Conakry, Casablanca, Et parfois vers la métropole via des routes longues et détournées, contournant les zones contrôlées par les Alliés.

Transport du courrier militaire

Le courrier est transporté par : avions militaires (Latécoère 298, Potez 29, parfois CAMS/Laté 301), navires relevant de la Marine nationale, en particulier dans les liaisons transatlantiques depuis la métropole jusqu’en Afrique du Nord puis AOF.

Cachet de service : “Marine Nationale – Service à la mer” en haut à droite 

Il s’agit d’un cachet réglementaire utilisé par les unités en activité dans les territoires d’outre-mer. Il authentifie l’origine militaire et est indispensable en période d’armistice, car les commissions italienne et allemande surveillaient étroitement le courrier naval.

On lit clairement le cachet rouge : « Aéronautique Navale de Dakar – MARINE en Afrique Occidentale Française »

Ce type de cachet administratif est typique du courrier officiel militaire, particulièrement utilisé par les formations navales stationnées au Sénégal pendant la période du régime de Vichy (1940-1942).

Il s’agit d’un cachet de franchise militaire, permettant l’envoi sans affranchissement… mais ici des timbres ont été ajoutés.

Acheminement « PAR AVION »

Le grand marquage oblique PAR AVION indique que la lettre a été envoyée par courrier aérien — ce qui est cohérent, car : Dakar disposait d’une importante plate-forme aérienne, héritée de l’aéropostale, Les liaisons Dakar ↔ Afrique du Nord restèrent actives après 1940,

Le courrier militaire vers la métropole transitait souvent via Casablanca → Marseille (zone non occupée).

Dakar → Casablanca → Marseille → Cuers (Var).

En novembre 1941, la surtaxe aérienne Dakar–France est encore en vigueur, d’où l’usage des timbres malgré le cachet de franchise militaire

Tarif postal novembre 1941 La combinaison des timbres : 50c rouge 5c noir 5 francs bleu donne un affranchissement de 5,55 F. Cela correspond bien à un courrier avion AOF → métropole fin 1941, sachant que : la franchise militaire couvre le port de base, pas la surtaxe aérienne, payable en timbres civils coloniaux. On a donc ici un courrier militaire par avion parfaitement réglementaire.



L’EGAN Cuers-Pierrefeu est en 1941 une école restée sous contrôle du régime de Vichy, soumise aux limitations de la commission d’armistice italienne/allemande.

Mission de l’EGAN en 1941 : formation des pilotes et observateurs, entraînement au vol maritime et observation, formation des mécaniciens aéronautiques.


https://memorial-national-des-marins.fr/g/3496-base-aeronautique-navale-dakar-bel-air-2f#:~:text=Base%20a%C3%A9ronautique%20navale%20Dakar%20%2D%20Bel%20Air%20(2F)%20%2D%20A%C3%A9ronavale&text=Elle%20fut%20%C3%A9quip%C3%A9e%20avec%20treize,de%20Gibraltar%20et%20de%20Freetown.


28 novembre 2025

Croiseur Duguay-Trouin Force X Alexandrie Marseille RP Marine Nationale S.L.O.M. guerre 39-45

Croiseur Duguay-Trouin Marseille RP Marine Nationale S.L.O.M. Force X

Encore une carte qui peut paraître insignifiante et sans intérêt cependant... elle parle de la Force X, d'Alexandrie, des oeuvres de la Marine et de la circulation du courrier.

De la création du SCOM

Le sentiment de reconnaissance nationale à l’égard des marins et de leurs familles, entretenu par les nombreux amiraux en poste dans les différents ministères et secrétariats d’État, à l’État-major, à Vichy, débouche sur la création du Service central des Oeuvres de la marine (SCOM). 

Cet organisme s’appuie sur des associations privées déjà existantes avant-guerre et « dont le développement est indispensable ». Il s’agit en premier lieu de l’Association pour le développement des oeuvres sociales maritimes (ADSOM), créée à Paris le 7 juin 1939 pour venir en aide aux « personnels civil, militaire et ouvrier du département » et qui fonctionne dès le début du conflit sous la présidence de l’amiral Grandclément


TàD MARSEILLE RP DEPART 13-11-1941 Cachet Rouge S.L.O.M.Marseille  

Et dans le coin gauche en haut Cachet rouge "Répondez (2 mots rayés) à cette carte par une carte ou lettre de moins de 5 grammes à l'adresse ci-dessous sans omettre le numéro" Ici le numéro 402021

date d'envoi 7-10-41

Le Croiseur Duguay-Trouin

La Force X est constituée d'un cuirassé de 26 500 tonnes (Lorraine), de trois croiseurs de 10 000 tonnes (Duquesne, Tourville, Suffren), d'un croiseur de 7 500 tonnes (Duguay-Trouin), de trois torpilleurs de 1 500 tonnes (Basque, Forbin, Fortuné) et d'un sous-marin de 1 500 tonnes (Protée).



 

Commandée par le vice amiral Godfroy, elle quitte Toulon le 25 avril 1940. Elle est au complet à Alexandrie le 24 mai, où elle voisine avec une escadre britannique commandée par l'amiral sir Andrew Cunningham de la Mediterranean Fleet, et y est bloqués à la suite de l'armistice du 22 juin 1940.Elle est immobilisé ensuite à Alexandrie en 1941-1943

Les décrets du 4 août 1940 sur les associations d’entraide et du 10 novembre 1940 portant création du SCOM remettent en lumière l’intérêt que la Marine porte à tout son personnel, militaire ou civil, et son souci de lui ménager en toutes circonstances une assistance efficace. Le Service des œuvres « a déjà atteint sous l’énergique impulsion des chefs de notre armée de mer un développement et une activité qui pourraient servir de modèles à d’autres groupements». 



Les bureaux du service central sont installés à Vichy sous la direction de l’amiral Gensoul, présenté dans la presse comme le héros de Mers-el-Kebir alors que, en coulisse, il est ostracisé par les membres du gouvernement. 

Des services locaux des oeuvres de la marine (SLOM) sont créés dans tous les ports de quelque importance. Très rapidement, le service travaille avec l’ADOSM dont le but est « d’apporter assistance sous toutes ses formes, aux personnels civils, militaires et ouvriers de la marine et à leurs familles, de contribuer également à la création et au développement de tous les organismes d’assistance, d’hygiène, d’éducation et d’entraide ». En fait, si l’association est privée, les cadres sont tous des officiers de la marine nationale et elle bénéficie du soutien actif du ministère de la Marine. 

Sources

https://envelopmer.blogspot.com/2016/03/la-force-x-alexandrie-amiral-godfroy.html

Les pêcheurs bretons durant la Seconde Guerre mondiale     Jean-Christophe Fichou

Histoire de la Poste Navale Jacques Mériaux 


27 novembre 2025

Aviso Colonial D'Entrecasteaux 1941 carte interzones IRIS 80cts Marseille Gare entier postal

 Aviso Colonial D'Entrecasteaux 1941


Une carte postale inter-zones entier postal IRIS en provenance de l'Aviso colonial D'Entrecasteaux. La carte a été écrite le 13 novembre 1941. La flamme Marseille Gare est en date du 18-XI-1941. On peut supposer que le navire est à Dakar à cette date car le scripteur parle de la forte chaleur. De plus il mentionne l'envoi de savon, d'huile et de café.

Le premier janvier 1941, la centralisation et l'acheminement du courrier de la Marine est assurée par la section étranger du bureau civil Marseille Gare qui était un centre de tri à fonctions postales restreintes.  Au second trimestre 1941 est créée dans ce bureau une section Marine qui assure jusqu'en novembre 1942, la réception des plis parvenant d'unités ou de marins  stationnés à l'étranger ou aux colonies.

Je ne sais reconstituer le circuit de cette carte. A-t-elle voyagé depuis Dakar par bateau ou avion (pas de taxe aérienne) pour arriver à Marseille? Si vous avez une idée?

A compter du 1er août 1940, les autorités allemandes interdisent le service postal entre la zone libre et la zone occupée. Cependant, cette situation ne pouvait durer indéfiniment, l'Administration met en service à partir du 26 septembre des cartes postales interzones avec figurine au type Iris vendues 90 centimes : 80 centimes pour le port et 10 centimes pour le carton. 


Carte inter zone IRIS flamme Marseille Gare 18 X 1941

Le nom de D'Entrecasteaux, successivement porté par un aviso mixte à hélice lancé en 1858 et par un croiseur pour stations lointaines de 1896, est attribué à un aviso colonial lancé en 1931 faisant partie d'une série de neuf bâtiments identiques qui avaient été prévus pour pouvoir, éventuellement, mouiller des mines.

Affecté à la division de l'Atlantique du début de 1933 à juillet 1939, il fait de nombreuses croisières dans la mer des Antilles et accomplit de multiples missions en Atlantique, de Terre-Neuve à la Terre de Feu.


Chères maman et sœur. Je ne comptais pas vous écrire avant bien longtemps, et pour une raison que je ne puis vous donner. Je suis de retour à mon dernière étape, ce qui me permet de vous donner de mes nouvelles avant mon départ d'ici, c'est-à-dire environ 3 semaines. je vous avais expédié un colis d'huile, savon, café. Mais je ne ne cesse s'il vous parviendra. Puisque les colis de 10 kilos sont arrêtés en France au profit du secours national. A part ça ? Je suis en bonne santé malgré la forte chaleur, il se doit. Pas en être de même pour vous pour la chaleur. Dans une de tes lettres, tu me parlais que tu avais joint la photo. De gens à cette lettre, mais. Tu as du l'oublier, il n'y avait rien dedans. J'espère avoir du courrier demain. Continue d'écrire, car maintenant je ne sais pas combien de temps nous allons être ici. Je vous embrasse bien fort.

La Guerre de 1939 le trouve au Maroc et il participe jusqu'à l'armistice de juin 1940 aux patrouilles et escortes de convois en Atlantique. Rentré à Toulon en mai 1941 pour un grand carénage, il reprend son service d'escorteur à Dakar.


En février 1942, il se rend à Madagascar avec un cargo et le sous-marin Bévéziers. Il subit l'attaque anglaise du 5 mai 1942 à Diégo-Suarez. Après 36 heures de combat, il s'échoue et fait explosion après avoir subi de lourdes pertes de personnel.

Renfloué, il appareille en avril 1944 et finit par atteindre Bizerte où il fut désarmé, puis condamné en octobre 1948.


Histoire de la Poste Navale   Jacques Mériaux  Editions Bertrand Sinais 

26 novembre 2025

Carte postale interzone IRIS Navire hôpital SPHINX Toulon s/ Mer septembre 1941

Carte Interzone IRIS Navire hôpital SPHINX Toulon 1941 

Dans les cartes interzones mises en vente sur les sites de vente se trouvent parfois des cartes interessantes de par l'expéditeur ou le texte. Voici une carte expédiée de toulon en septembre 1941 depuis le navire hôpital SPHINX navire hôpital durant deux guerres mondiales.

Le courrier circule très mal en 1940

A compter du 1er août 1940, les autorités allemandes interdisent le service postal entre la zone libre et la zone occupée. 



Cependant, cette situation ne peut durer indéfiniment, l'Administration met en service à partir du 26 septembre des cartes postales interzones avec figurine au type Iris vendues 90 centimes : 80 centimes pour le port et 10 centimes pour le carton. 

Ces cartes extrêmement restrictives possèdent, au verso, quatre lignes d'instructions et quatorze lignes à compléter.

C'est à partir du 2 juin 1941 que les cartes postales non illustrées avec verso vierge sont autorisées dans l'échange de correspondance entre les deux zones. 

Néanmoins l'attention du public est attirée sur le fait que la censure d'un "texte libre" prend plus de temps....


le cadre légal B.O. 10 juin 1941


Carte Inter zone IRIS expédiée de Toulon le 4.9X 1941
par une infirmière CRF (Croix Rouge Française?) sur le navire hôpital Sphinx






Retour d'Angleterre L'Ouest-Eclair 9-10-1940




Marseille 3 sept. 1941

Ma chère petite Maman Nous venons d'arriver après un excellent voyage. Beaucoup de travail mais interessant et quelle différence de mentalité à bord...



Le SPHINX

Lancé le 12 mars 1914 aux Chantiers de la Loire à St Nazaire. 3ème d'unse série de navires presque identiques, avec PAUL LECAT et ANDRE LEBON. 



L'Ouest-Eclair 4-10-1915 Le Sphinx à St-Nazaire


Remis le 25 septembre 1915 à la Marine Nationale pour servir de navire-hôpital de 940 lits, rôle qu'il joue pendant toute la guerre. 

En 1918, reconverti en paquebot civil, il assure le service d'Alexandrie jusqu'à la mise en service du CHAMPOLLION et du MARIETTE PACHA. Passe ensuite sur la ligne circulaire de Méditerranée du Nord, avec quelques voyages vers l'Extrême Orient, jusqu'en 1932. 




A cette date, il est reconverti pour la chauffe au mazout, grâce aux chaudières presque neuves de l'AMAZONE (II), qui vient d'être démoli à La Seyne. A partir de 1933, il passe sur l'Extrême Orient. Vous pouvez lire ici le récit d'un voyage de Marseille à Yokohama sur le SPHINX en 1927.





En 1939, il est à nouveau converti en navire-hôpital de 637 lits. Sert d'hôpital flottant à Scapa Flow et en Norvège, puis à Oran en juillet 40. 


En Septembre 1940, il embarque à Liverpool les blessés français de la Campagne des Flandres et de Narvik, et les rapatrie à Marseille, puis en 1941, participe au rapatriement des malades et blessés de Syrie entre Beyrouth et Marseille. 

Les conditions sont les suivantes :

la représentation des Français au Levant sera assurée par les autorités françaises libres ;

l’amnistie sera accordée à tous les militaires qui ont combattu les forces alliées ;

le matériel de guerre sera livré ;

les militaires des troupes françaises auront toute liberté pour se rallier aux forces alliées ou pour obtenir leur rapatriement ;

l’outillage économique du Levant devra être laissé intact ;

les Allemands et Italiens en Syrie devront être livrés. »


A l'issue de la campagne de Syrie, il est proposé aux militaires de français vaincus de rejoindre les Forces françaises libres pour continuer le combat contre l'Allemagne et ses alliés, mais seule une minorité se rallient alors à la France libre. 

Ainsi, selon le décompte établi par les Vichystes, si 32 380 militaires, tous grades confondus, optent pour le retour en France ; ils ne sont en revanche que 5 848 militaires à s'engager dans les FFL. Le rapatriement s'effectue par convois de bateaux entre le 7 août et le 27 septembre 1941, les troupes du Levant embarquant devant les bataillons australiens, à quai, leur rendant les honneurs militaires.



Journal FRANCE 8 Octobre 1940

L'Ouest-Eclair novembre 1940

Désarmé fin 1941 à Marseille, l'équipage est débarqué en mai 1943. Il est alors conduit à Gênes, et rebaptisé SUBIACO, il finira dans un bombardement américain le 5 janvier 1944.

https://www.histoire-et-philatelie.fr/pages/001_france_assujettie/11_interzones.html

SPHINX, navire hôpital. – Activité et personnel : correspondance départ et arrivée (1940-1941, 1943-1944), rapports d’activité (1940), rapports de mission

(1940-1941), 

rapports sur l’évacuation de Haïfa et Beyrouth (1941), rapport de mer (1940), proposition de récompense et citations (1941), listes nominatives

(1940-1941), fiche de gérance technique (s.d.). Historique : note (1964), notice (s.d.).

s.d., 1940-1964


23 novembre 2025

CAP HORN SAPMER langouste TAAF Saint-Paul Le Cancalais

de la SAPMER et du CAP-HORN

En 1947, trois Réunionnais, Jean Chatel, Georges Michel et Raymond Latour, créent la Société Anonyme de Pêche Malgache et Réunionnaise : SAPMER.
Les fondateurs de la SAPMER veulent doter l’île de La Réunion d’un bateau capable de répondre à une partie des besoins du marché local en poisson, sans perdre de vue le potentiel de la langouste.


Un armateur malgache rejoint cette union et l’apport de ce dernier à la société est constitué par Le Cancalais. Ce trois-mâts à moteur auxiliaire et ancien terre-neuvas, qui faisait du cabotage à Madagascar, devient le tout premier navire de la flotte.


Saint-Paul et Amsterdam, deux petites îles françaises sont situées dans le sud de l’océan Indien, près des quarantièmes rugissants. Des goélettes de pêche en exploitent les eaux ­côtières depuis le début du XIXe siècle : elles abondent de fausse morue (cabot), une espèce alors très prisée à la Réunion. Mais c’est une autre ressource que visent les fondateurs de Sapmer : Jasus paulensis, une langouste rouge de petite taille, dont la qualité de la chair est reconnue.
Les premiers essais de pêche aux casiers effectués par Le Cancalais sont prometteurs. 

Le Cancalais, avec à son bord un équipage de 46 marins, quitte le port de Tamatave et met le cap au Sud en direction des îles Saint-Paul & Amsterdam pour sa 1re campagne de pêche. Les premiers essais de pêche à la langouste au casier ont été prometteurs. La stratégie de l’armement se dessine autour d’un constat : l’avenir des produits de la mer appartient à ceux conservés dans le froid plutôt que dans le sel.

Sapmer achète un cargo frigorifique de 62 mètres et le transforme en langoustier-congélateur, armé de huit balei­nières motorisées. Le bateau est ­baptisé du nom de l’armement et le premier Sapmer part en pêche le 31 décembre 1949. Le Cancalais effectuera pour sa part une deuxième campagne à la fausse morue (cabot) avant d’être restitué à son armateur malgache. Sapmer devient Société anonyme de pêche maritime et de ravitaillement.


Dès le début, l’administration des Terres Australes et Antarctiques Françaises dont dépendent Saint-Paul et Amsterdam à cette époque assure un suivi scientifique de l’exploitation de la langouste, en collaboration avec le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) de Paris.

Des quotas de captures sont fixés annuellement, les casiers sont dimensionnés pour épargner les juvéniles, la saison de pêche est limitée aux quatre mois de l’été austral, en dehors de la période de ponte.


Dès le début, l’administration des Terres Australes et Antarctiques Françaises (dont dépendent Saint-Paul et Amsterdam) assure un suivi scientifique de cette exploitation, en collaboration avec le Muséum d’histoire naturelle de Paris.


Au début des années 1970, la langouste se raréfie à Saint-Paul et Amsterdam d'autant que la concurrence est venue de métropole. La Sapmer s’adapte en attendant la reconstitution de la ressource et démarre une activité de chalutage de poissons des glaces. Au terme de la campagne 1974-1975, la surexploitation de la ressource est patente. Les quotas sont fortement réduits et un seul bateau, le Sapmer, est autorisé à pêcher pour le compte des trois ­armateurs. Le Folgor, qui avait été armé pour surveiller les zones contre le braconnage est vendu. 
Le Sapmer quitte la flotte, remplacé par le Cap Horn, un bateau plus petit. Le chalutier de 54 mètres est transformé en langoustier à Saint-Malo. 


Les quotas sont tombés à 300 tonnes, contre 1 100 deux ans plus tôt.
Ils sont attribués en totalité, en 1975, au Groupement des armateurs réunionnais, constitué par Sapmer, Ciap et Armement des Mascareignes. 


Le Cap Horn opère pour le compte du Gar pendant cinq campagnes. La ressource s'étant reconstituée, en 1980, le Pierre-Pléven, chalutier terre-neuva de 78 mètres, est racheté à Saint-Malo et rebaptisé Austral. Il est aménagé pour la pêche à la langouste, mais conserve ses équipements de chalutage. Il remplacera le trop petit Cap-Horn qui reste le symbole d'une époque et auquel la poste des Taaf dédiera un timbre.








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