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16 juin 2024

Des Serbes à Bizerte guerre Serbie Tunisie navire hôpital évacuation typhus 1916

Des Serbes à Bizerte


En octobre 1915 les forces austro-allemandes, lancent une offensive générale contre la Serbie. En très grande infériorité numérique s'est ajoutée une violente épidémie de typhus, les Armées n'ont d'autre choix que de se replier. 

Seule la retraite par l'Ouest, vers l'Adriatique, à travers les montagnes du Monténégro et d'Albanie, est ouverte.

Cette invasion contraint les alliés franco britanniques à diriger sur Salonique des forces expéditionnaires dont l’engagement en Macédoine fut trop tardif pour soutenir les forces serbes dont le repli vers les forces françaises engagées dans la vallée du Vardar, faisant communiquer la Macédoine grecque et la Macédoine serbe, fut coupé par l’invasion des Bulgares dont la frontière avec la Serbie était très proche. 

Entamée fin novembre 1915, cette retraite va se dérouler dans des conditions extrêmement difficiles, il faut abandonner la majeure partie du matériel et où, vaincus par le froid, la faim ou la maladie, vont périr de nombreux Serbes, militaires comme civils entraînés dans la fuite, avec leur vieux roi Pierre 1er.

Dès lors, les restes de l’Armée serbe doit se replier vers la côte Adriatique, dans le froid et la neige des montagnes d’Albanie, soutenus par la mission médicale militaire française ayant précédemment, d’une manière importante, participé à juguler l’épidémie de typhus qui s’était déclarée au début de l’année 1915.

À la mi-décembre, ce qu'il reste des forces serbes atteint les côtes de l'Adriatique. Les Alliés décident début janvier d'évacuer l'armée serbe. Le 30 janvier, 33 000 Serbes et Monténégrins sont évacués, 21000 vers Corfou, 13000 vers Bizerte, 5000 vers la Corse et Marseille. Le 20 février, 136 000 Serbes se trouvent à Corfou et 13 000 à Bizerte. La cavalerie Serbe composée de 13 000 hommes et 20 000 chevaux sera évacuée en mars depuis le port de Valona.

L'évacuation du gros des forces serbes de Vlora s'est achevée le 23 février, et les derniers soldats ont quitté l'Albanie le 5 avril suivant : les efforts conjugués d'une flotte de 45 vapeurs italiens, 26 français et 17 britanniques permettent l'évacuation de plus de 260 000 soldats et réfugiés civils (dont 23 000 prisonniers austro-hongrois capturés par les Serbes), ainsi que de 10 000 chevaux, 68 canons et autres matériels de guerre; transportées d'abord à Bizerte puis à Corfou, les divisions serbes sont réorganisées avec l'aide des Français puis envoyées sur le nouveau front établi par les Alliés devant Thessalonique.



En avril 1916, les premières unités serbes sont reconstituées et équipées. Au mois de mai 1916, le contingent serbe de Salonique compte 130 000 hommes qui participeront aux combats du front d'Orient jusqu'à la grande offensive de septembre 1918.


En 1916, l’Armée française d’Orient (AFO) fait partie des Armées Alliées d'Orient (AAO) regroupant des troupes de l'armée britannique, de l'armée serbe, de l'armée italienne, de l'armée russe et de l'armée grecque qui en 1918, sous les ordres du général d’armée Louis Franchet d'Espèrey, provoquent la défaite de la Bulgarie, reconquièrent la Serbie et la Roumanie, puis envahissent l’Autriche-Hongrie.

L’évacuation par mer vers Bizerte 
Le nombre total d’évacués fut de 4 519, dont 689 blessés et 3 864 malades31, parmi lesquels les documents d’archives ne permettent pas de comptabiliser ceux qui furent évacués directement d’Albanie sur Bizerte, entre le 9 et le 20 janvier 1915, et ceux qui le furent de Corfou, entre le 22 janvier et le 15 mars 1915. 


Les évacuations d’Albanie sur Bizerte comprirent, essentiellement, des malades et blessés, tandis que les évacuations par navire-hôpital à partir de Corfou ne devaient comprendre aucun malade suspect ou convalescent de choléra. En outre, tous les malades embarqués à Corfou devaient avoir été préalablement vaccinés contre le choléra ou, tout au moins, avoir reçu la première injection vaccinale qui devait être suivie de la deuxième injection sept jours plus tard. 


Ensuite, un délai de cinq jours pleins devait s’être écoulé entre l’embarquement de tous malades à Corfou et leur débarquement à Bizerte. Lorsqu’un cas suspect de choléra se produisait à bord, une rigoureuse quarantaine était imposée au navire-hôpital jusqu’au moment où la réglementation permettait de lui accorder la libre pratique. Enfin, l’équipage médical de chaque navire-hôpital devait comprendre un épidémiologiste destiné à élucider les cas douteux de choléra.


Les navires-hôpitaux et les hôpitaux d’accueil à Bizerte Plusieurs navires-hôpitaux français participèrent aux évacuations de blessés et malades serbes de Corfou à Bizerte. 



Ce fut le cas du Bien Hoa , du France et du Sphinx. Malgré toutes les mesures interdisant l’évacuation de malades suspects de choléra, plusieurs cas de cette affection se déclarèrent à bord des navires, ainsi que des cas de typhus exanthématique, qui atteignirent, sur le Bien-Hoa, cinq membres de l’équipage et, sur le France, neuf infirmiers de l’équipage médical. Tous les évacués furent hospitalisés dans les hôpitaux du camp retranché de Bizerte qui dis¬ posait, alors, d’une capacité hospitalière de 6 784 lits, représentée par un hôpital militaire et un hôpital maritime permanent offrant une capacité de 1 600 lits et par cinq hôpitaux temporaires de mobilisation offrant une capacité hospitalière de 5 184 lits. 

En outre, un dépôt de convalescents, d’une capacité de 550 lits, était installé dans un camp militaire dit “du Nador”.


Ferryville, du moins l’usine d’hydravions, située dans les « Hangars Donné » va se retrouver, dès 1914, totalement mobilisé par la guerre. Puis à nouveau elle va se retrouver à l’avant poste, pour accueillir les centaines de soldats serbes blessés ou réfugiés après l’échec du débarquement franco-britannique en 1915-16 qui donne lieu à une retraite massive. 


Les Blessés et les réfugiés serbes sont environ 13 000 dans la région de Bizerte et à Ferryville. Et c’est dans ce contexte que va intervenir le Dr Etienne Barbe à qui sera confiée l’extension de l’hôpital N°2 pour accueillir les blessés serbes. A l’époque le vice-amiral Paul-Emile Guépratte, qui rappelons-le avait dirigé les troupes françaises au cours du fameux débarquement franco-britanniques des Dardanelles, avait été nommé Préfet maritime à Bizerte. Qui plus est l’épouse du Dr Barbe devint même la vice-président de la Croix Rouge à Ferryville qui entreprit un travail important pour les blessés serbes accueillis dans le fameux hôpital N°2. 







Sources:

Forissier Régis. L'aide médicale militaire apportée à la Serbie par la France et ses Alliés au cours de la Première Guerre mondiale. In: Revue Historique des Armées, n°203, 1996. Grande Guerre, Année 1916. pp. 9-26;

Campagna di Albania: cronologia delle modifiche

LES ARMEES SERBES A BIZERTE PENDANT LA PREMIERE GUERRE MONDIALE

18 mai 2024

Aviation maritime Philippeville Algérie 1914-1018 guerre Bône hydravion Méditerranée

Aviation maritime Philippeville Algérie 



Les principales missions de l’Aviation maritime sont la surveillance des routes d’accès aux ports, l’escorte et l’éclairage des convois, reconnaissance, la recherche des mines et l’attaque des sousmarins.


Au début de la guerre, la Marine ne possède que huit appareils de marques disparates, onze pilotes et un navire transporteur d’hydravions. Une seule base est en service : le Centre d’études de Saint-Raphaël. A la fin de la guerre, l’Aviation maritime aura 702 pilotes et 1 264 appareils. A partir de 1917, devant l’accroissement considérable de la force sous-marine allemande, l’Aviation maritime se développe. L’organisation territoriale côtière comprend les secteurs partagés en 1916 en divisions de patrouilles aériennes. Sur toutes les côtes océaniques et méditérranéennes sont créés trente-cinq centres (patrouilles aériennes) équivalents à une ou plusieurs escadrilles de douze, puis seize hydravions, et trente Postes de combat, détachés des Centres, de quatre à six hydravions, plus des Postes de relâche pour le ravitaillement et des bases de combat, non occupées en permanence, prévues pour une section de deux hydravions. 



Des centres et des postes de combat partent des sections d’en principe deux hydravions (FBA H4, Donnet-Denhaut et Tellier) dont le rayon d’action atteint 300 kilomètres. Le terme de centre aéronautique disparaît en juin 1917 au profit de patrouilles aériennes. 


Le 10 novembre1916, la décision est prise de créer le centre d’aviation du port d’Alger, près de
l’usine électrique, dans un étroit plan d’eau entre le quai de Sète, sur le Grand Môle, et le quai de
Caen. L’Entreprise Gregor se charge des travaux et le centre sera agrandi en avril 1917.


Les patrouilles aériennes d’Algérie-Tunisie dépendant du secteur de la Méditerranée, comportent
d’ouest en est le centre d’Oran (dont dépendent les postes de combat de Nemours et Mostaganem,
le centre d’ Arzew, poste de combat : Cherchell, le centre d’Alger, postes de combat : Ténès et
Bougie, le centre de Djidjelli, le centre de Bône, postes de combat : Collo, le centre de Bizerte,
postes de combat : Tabarka et Kélibia ; le centre de Sousse, postes de combat : Sfax et Lampedusa
et le centre de Marsala.

Les postes de combat (également dénommés postes de relâche lorsqu’ils sont utilisés de façon
temporaire) sont généralement équipés d’un hangar Bessonneau et d’un mât de mise à l’eau.
L’activité des postes de relâche est assez irrégulière, elle dépend du passage des convois et des
difficultés de mise en oeuvre qui demandent quelquefois des pilotes habiles. 



D’une manière générale, l’effectif complet des centres et des postes ne sera jamais atteint. Il n’y aura jamais guère plus
de dix hydravions opérationnels à Alger et à Bône et deux à quatre à Cherchell, Ténès, Bougie et
Djidjelli. Des postes de combat provisoires, comme Béni-Saf, sont quelques fois activés.


Le 20 septembre 1917, une section de Bône découvre un sous-marin camouflé en voilier qui attendait un important convoi. Le 9 octobre 1917, une section de Bône dégage et sauve une goélette italienne canonnée par un sous-marin et le 10 octobre 1917, une autre section de Bône découvre
un sous-marin à l’avant d’un convoi et le fait plonger. Le 4 décembre 1917, une section de Bône attaque un sous-marin qui attend un convoi.

Le 21 mars 2018, le quartier-maître charpentier Bellan écrit un courrier à Marie-Louise de Rians dans le Var.

Aviation Maritime Philippeville  - TàD Philippeville  23-3-1918

TàD arrivée RIANS VAR 1-4-18
Après avoir philosophé sur le mariage et précisé qu'en ce moment il est "neutre" il précise qu'en ce moment, il n'est plus à Bône... "Le centre de Bône m'a envoyé à Philippeville comme chef de poste au centre de ravitaillement pour avions. Mon plus gros travail c'est de m'embêter". 

INSTRUCTION sur le recrutement, la formation, l'avancement du personnel spécialisé dans l'aviation maritime du 9 janvier 1918.


"Les appareils ne viennent pas souvent depuis huit jours que j'y suis aucun appareil n'est arrivé. C'est presque l'Amérique. Souhaitons voir la fin de la guerre dans ces conditions."


Sources
ARDHAN

INSTRUCTION sur le recrutement, la formation, l'avancement du personnel spécialisé dans l'aviation maritime du 9 janvier 1918.

10 mars 2024

Théodore Tissier navire océanographique Marine nationale FNFL école navale guerre WWII Anita Conti pêche

 Théodore Tissier navire océanographique Marine nationale FNFL


Le 31 août 1940, devant l’arrivée des Allemands, le gouvernement de Vichy dissout l’École navale de Brest. Celle-ci est transférée au fort Lamalgue à Toulon en novembre, puis à Clairac (Lot-et-Garonne) à l’été 1943.



Parallèlement, de 1942 à 1944 une École navale fonctionne à Alger puis à Casablanca, ainsi qu’en Angleterre depuis 1940. Les élèves y sont formés à bord du Président Théodore Tissier, devenu pour l’occasion navire-école, avant de rejoindre les Forces Navales Françaises Libres et participer aux combats et à la Bataille de l’Atlantique au côté des Alliés. 

La Royal Navy était disposée à mettre ses écoles à la disposition des marins de la France Libre, mais il y avait le lourd handicap, pour les jeunes français, de la langue anglaise. Pour pallier à ces contraintes, l’amiral Muselier décide la création d’une École navale à partir de 1940 à Portsmouth, sur le Courbet, puis sur le Président Théodore Tissier et ses deux annexes l’Étoile et la Belle Poule.


Théodore Tissier fait toute sa carrière au Conseil d’État, dont il devient président de section puis vice-président de 1928 à 1937.

Du 17 janvier 1921 au 15 janvier 1922, il est nommé sous-secrétaire d'État à la présidence du Conseil dans le gouvernement Aristide Briand.



Ce premier navire océanographique appartenait à l'Office scientifique et technique des pêches maritimes (OSTPM) dirigé par Édouard Le Danois. Il possédait une tourelle de plongée atteignant 800 mètres de profondeur. Il est inauguré en 1933 au Musée de mer de Biarritz, avec la collaboration d'Anita Conti.

Il effectue en 1934 et 1935 des voyages d'études pour l'Office des Pêches, dans la région de Terre-Neuve ; Pierre de Morsier en publie une note sur les bancs de Terre-Neuve.

En 1938 il est transféré à la Marine nationale pour servir d'annexe à l'École navale en rade de Brest.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, il participe à la tentative d'évacuation des forces alliées encerclées du 11 au 13 juin 1940 à Saint-Valery-en-Caux.

Le concours d’admission à l’École navale de 1940 est interrompu par l’avancée des allemands en France et de ce fait non validé. Dès juillet 1940, le commandement des FNFL constitué en Angleterre décide d’organiser à bord du cuirassé Courbet basé à Portsmouth une compagnie d’élèves aspirants destinés à former les cadres subalternes des bâtiments en armement sous son autorité. Deux cycles d’instruction eurent lieu qui demandèrent un complément de formation. Cet embryon d’école se heurte bientôt à de grosse difficultés pour le recrutement du personnel instructeur, les officiers et officiers mariniers qui auraient pu lui être affectés étant destinés en priorité aux navires de guerre ou de commerce en service actif. De plus, le Courbet se prête mal au bon fonctionnement d’une École Navale .

C’est pourquoi, en octobre 1940, devant le besoin croissant en officiers qu’exigeait le développement de la bataille d’Atlantique, une proposition formulée par l’Amirauté britannique d’accueillir une quinzaine d’élèves à l’École navale de Dartmouth est mise en application. Ceux qui eurent le privilège d’en profiter, une quinzaine d’élèves, purent ainsi acquérir une solide formation. Ceux qui ne le purent pas, la majorité, furent admis après concours sur le Président Théodore Tissier, basé à Portsmouth et qui constitua ce qu’on peut réellement appeler l’École navale FNFL. 

Le 3 juillet, il est saisi par la Royal Navy et aussitôt réarmé par les Forces navales françaises libres (FNFL) pour lesquelles il sert de bâtiment-école au profit des équipages des FNFL en formation au Royaume-Uni.

Le 21 juin 1947, il est cédé au Service des pêches maritimes.

La campagne du « President Theodore-Tissier » Le navire d’études océanographiques Président-Théodore-Tissier, ayant à bord la mission de l’Office Scientifique et technique des pêches maritimes, est arrivé à Lorient après une campagne de deux mois qui fut remarquablement remplie. Il s’était d’abord rendu à Halifax pour le Congrès du Comité international de l'Atlantique Nord, qui eut lieu à son bord du 19 au 22 septembre, et où les délégués de l'Office des Pêches discutèrent d’importantes questions avec les représentants du Canada, de Terre- Neuve et des Etats-Unis. 

De là, il gagne les bancs de Terre-Neuve pour faire en divers points des prélèvements de plancton et des dragages. Il se rend ensuite dans le Saint- Laurent, où il reçoit le plus chaleureux accueil des Canadiens, remonte jusqu’au Labrador et au détroit de Belle-Isle, puis redescend le long des côtes Ouest et Sud de Terre-Neuve, visite Saint-Jean de Terre-Neuve et Saint-Pierre-Miquelon, et rentre en France par les Açores. Il est allé désarmer à Brest pour l’hiver et se préparer à entreprendre au printemps prochain une nouvelle croisière au cours de laquelle il ira probablement aux îles Feroë, en Islande et au Spitzberg. 

Au cours de sa dernière campagne, il a rencontré à diverses reprises de fortes tempêtes, mais s’est admirablement comporté. 


https://anitaconti.lorient.bzh/fr/diaporamas/diaporama-navire-president-theodore-tissier

https://anitaconti.lorient.bzh/fr

21 octobre 2023

1915 Billet de nécessité guerre monnaie argent 1914 1918 chambre de commerce paiement

La guerre et le Billet de nécessité 



Une monnaie de nécessité est un moyen de paiement produit par un organisme public ou privé et qui, temporairement, complète la monnaie officielle émise par l’État quand celle-ci vient à manquer.


Ce dispositif a fait l’objet d’une lettre du ministre des Finances Joseph Noulens (1864-1944), parue dans le Journal officiel du 15 août 1914, soit une dizaine de jours après la déclaration de guerre et alors que la convertibilité en or des billets vient d’être suspendue (le 5 août). La loi du 12 janvier 1926 en a coordonné le retrait, en les rendant non remboursables par les caisses publiques à partir du début mai de la même année.



Dans le Pas-de-Calais, ce dispositif d’émission de monnaie est mis en place par les municipalités du bassin minier et du sud-est arrageois dès les premiers mois du conflit. Une partie du territoire du Pas-de-Calais est en effet très vite occupée par l’ennemi, se retrouvant à la fois coupée du pouvoir central et réquisitionnée par l’occupant. De chaque côté du front, cependant, les organismes locaux doivent faire face à la pénurie des moyens de paiement nécessaires aux transactions quotidiennes de faible montant, qui paralyse les échanges et les approvisionnements. Celle-ci s’explique par la thésaurisation, par la population inquiète, des pièces de monnaie, alors en métal, dont la valeur intrinsèque est supérieure à la valeur faciale.



En 1914, du point de vue monétaire, la réaction des autorités à la situation de guerre a été très rapide : dès le 5 août 1914 (soit 2 jours après la déclaration de guerre de l’Allemagne à la France), un décret instaurait le cours forcé du franc, supprimant ainsi l’obligation faite à la Banque de France de rembourser en pièces d’or ou d’argent les billets qui lui étaient présentés. Parallèlement, la Banque de France mit en circulation des billets de banque de faible dénomination (20 et 5 francs), qu’elle avait en réserve afin de prévenir un éventuel manque de monnaie métallique. Ces mesures se révélèrent cependant vite insuffisantes comme en témoignent les émissions de billets de nécessité réalisées dans différentes villes (Lille, Bordeaux, par exemple), dès fin août ou en septembre 1914, pour remplacer la monnaie métallique.




Plusieurs raisons expliquent cette rapide pénurie de monnaie métallique, qui perdurera pendant toute la guerre et au-delà, jusqu’en 1923 :

- la thésaurisation : le climat d’incertitude créé par la guerre a amené les français à conserver leurs pièces d’or ou d’argent et ce, d’autant plus que l’instauration du cours forcé du franc ne leur permettait plus de s’en procurer auprès de la Banque de France. L’or des français fera d’ailleurs l’objet, à partir de 1915, d’une collecte destinée à financer l’effort de guerre, qui remportera un grand succès (cf. aussi ci-dessous) ;
- la substitution de règlements au comptant aux paiements à crédit qui étaient couramment pratiqués en temps de paix : cette substitution accroissait le besoin en espèces et en petite monnaie ;

 
- la situation particulière des territoires occupés, dès l’été 1914, par l’armée allemande, dans le Nord et l’Est de la France, et qui ne pouvaient donc plus être approvisionnés en moyens de paiements par la Banque de France.


Les billets de nécessité ont été majoritairement émis par les Chambres de commerce, avec l’autorisation du gouvernement et par dérogation au privilège d’émission de la Banque de France. Le recours aux Chambres de commerce présentait un double avantage. Celui de la sécurité financière, du fait de leurs ressources propres mais également des dépôts de billets qu’elles étaient tenues de verser à la Banque de France en contrepartie de leurs émissions. Et celui de leur bonne connaissance de l’économie locale et donc des besoins effectifs en petite monnaie. Pendant la guerre de 1914-1918, plus d’une centaine de chambres de commerce ont ainsi émis des billets de nécessité.


À ceux-ci, se sont ajoutées les émissions de nombreuses municipalités et de quelques sociétés industrielles. Ces billets, d’une valeur faciale de 50 centimes, 1 F, 2 F, parfois plus, étaient toutefois d’un usage relativement restreint, à l’intérieur du champ d’action de la chambre de commerce, de la municipalité, voire de la région considérée.

Dans les territoires occupés par l’armée allemande, la disparition pratiquement totale de la monnaie métallique, réquisitionnée par l’occupant, a conduit à des émissions considérables de billets de nécessité, réalisées sans l’aval du gouvernement français et, bien souvent, sans aucun dépôt de garantie correspondant.

Sources
BnF Gallica
Journal Officiel Archives de France

20 septembre 2023

Donec Humour dans le carré une tache sur notre drapeau, les harkis Algérie

Donec Humour dans le carré une tache sur notre drapeau, les harkis Algérie


Bonjour la compagnie,



Il n’est jamais bon d’être supplétif d’une puissance qui abandonne un territoire aux mains de « révolutionnaires » car ils deviennent pour les résistants du dernier quart d’heure les boucs émissaires et subissent d’abominables châtiments.

Tous les pays procèdent ainsi : Ils se désintéressent de ceux qui leur permirent d’exercer leur domination sur le pays. A cet égard le comportement de la France vis-à-vis des harkis atteint les frontières de l’abominable dans l’indifférence et le mépris des plus hautes autorités de l’Etat.

Pour gérer l’Algérie bouillonnante des années cinquante, la France avait besoin de soldats qui peu ou prou tiendraient les campagnes. Comme une misère coloniale endémique y régnait avec la mécanisation des exploitations agricoles, les fellahs restaient sur le pavé. L’ethnologue Germaine TILLON ne parlait-t’elle pas de la « clochardisation des Algériens ». Il sera donc facile de recruter des supplétifs. En plus de l’aspect économique, il y avait également les exactions et les crimes du FLN, la peur qu’il suscitait. Le besoin de sécurité de nombreux Algériens les fit donc se tourner vers la France. Les harkis accomplissent alors mille tâches indispensables : jardiniers, mécanos, guide, interprète et naturellement le maintien de l’ordre. Ils effectueront aussi les basses besognes se montrant parfois particulièrement violents envers la population. C’est entre 200 000 et 400 000 harkis qui serviront notre pays et combattront avec une grande efficacité. Naturellement leur solde n’a rien à voir avec celle des soldats « européens ».

Petite incise, les Français de métropole et de gauche n’iront pas par quatre chemins. Sans état d’âme ils poseront la grille apprise en 1943. Les harkis sont des « collabos », des traîtres à leur pays, comme si l’analyse était aussi simple. Oubliant que l’Algérie c’était la France et qu’ils défendaient leur pays. Claude LANZMANN secrétaire de Jean Paul SARTRE les traita de "chiens" dans sa revue « Les Temps Modernes » mais revint quelque peu sur cette analyse à l’emporte-pièce…cinquante ans plus tard.

Quand arrive la paix, ils sont désormais des traîtres à l’Algérie nouvelle mais en plus indésirables en France. Et cette décision vient de haut, De Gaulle les considérant comme incapables de s’intégrer à la population métropolitaine. Il est bien entendu que nombre d’officiers ne partagent absolument pas ce point de vue et vont s’employer, en opposition absolue avec leur hiérarchie, à les rapatrier.

Car à peine la paix (sic) signée, le massacre des Harkis et de leurs familles va commencer.

 Dans le gouvernement du Général, le ministre Louis JOXE prévoit de sanctionner les « promoteurs et les complices » des rapatriements et de renvoyer les supplétifs chez eux. Heureusement Pierre MESMER plus mesuré et moins extrémiste que de GAULLE refusa d’appliquer cette décision. D’ailleurs MESMER a beaucoup regretté de ne pas avoir insisté auprès du général pour condamner ces épouvantables exactions.

Ceux qui sont parvenus (90 000) à se réfugier en France seront souvent à nouveau victimes d’une politique de reclassement différenciée à l’égard des populations repliées d’Algérie dans la lignée des inégalités existant antérieurement.

Nous laisserons à Simone VEIL le mot de la fin : « Je n’oublierai jamais le moment où pour la première fois, j’ai senti et j’ai compris la tragédie de la colonisation […] Depuis ce jour, je ne peux rencontrer un harki sans avoir envie de lui demander pardon. »

A bientôt pour de nouvelles aventures.

Donec

Merci à « Historia » qui m’a fourni le sujet de cette réflexion.


Sur la peau de bouc : motifs de punitions dans la Marine Nationale « Etre dans la batterie pendant qu’un homme urinait par le sabord et ne pas vouloir en révéler l’auteur. »

Proverbe Marin : Soleil en Hauban dans le couchant, marin prépare ton caban. »

Sacha Guitry… et les femmes : 
» si les femmes ont des idées plus propres que celles des hommes c’est qu’elles en changent plus souvent »

Les mots du Général : Des parachutistes
 
« Quels soldats ! Dommage que les emmerdements qu’ils causent soient encore plus grands que leurs succès ! »

Séquence nostalgie : feuille de service du 29 mars 1973 du P.A. Clémenceau



Vendée Globe La porte des glaces 7 novembre 2024

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