02 mars 2025

AMIRAL MOUCHEZ et le passage de Vénus devant le soleil quelques souvenirs TAAF Saint-Paul 1874

AMIRAL MOUCHEZ et le passage de Vénus devant le soleil quelques souvenirs

Quelques cartes et plis évoquant l'amiral Mouchez envoyés lors de l'OP4 2024. Certaines cartes sont signées des descendants de l'amiral Mouchez et par Isabelle Autissier. 

Barthélemy et Matthias Lambert, descendants de l'Amiral Mouchez, rendront hommage à l’expédition scientifique pionnière de 1874 en déposant une plaque commémorative sur l’île Saint-Paul.

Isabelle Autissier, navigatrice, auteure et militante pour l'environnement, présidente du Conseil consultatif des TAAF. Elle donnera une conférence le 19 décembre à son retour au Kerveguen, intitulée "Entre aventure et préservation", suivie de la projection du film "Les îles Kerguelen – Aux confins du monde". 


En 1874, plusieurs pays envoient des missions pour observer le passage de Vénus devant le Soleil et récolter ainsi de précieuses informations sur la distance Terre-Soleil. L’Académie des sciences envoie six missions, dont trois dans l’hémisphère Sud. Sous la conduite du capitaine de vaisseau Ernest Mouchez (n
o 3), une mission aux îles Saint-Paul et Amsterdam est menée du 23 septembre 1874 au 8 janvier 1875, mission à laquelle participe Charles Vélain (no 4).


Zone de mouillage St-Paul © JM Bergougniou


Le transit de Vénus de 1874 est le premier transit de la planète du xixe siècle, huit ans avant le second en 1882. Comme les transits de 1761 et 1769 au siècle précédent, ces deux transits donnent lieu à de nombreuses observations autour du globe, afin de pouvoir mesurer précisément la valeur de l'unité astronomique, la distance entre la Terre et le Soleil. (Ch. Vélain)


la caldeira de St-Paul St-Paul © JM Bergougniou

Le transit a lieu le 9 décembre 1874. Il est alors visible dans l'est de l'Asie (y compris l'Inde), l'Indonésie et l'Australie. Il l'est au lever du soleil sur l'ouest de l'Asie et de l'Afrique. Il l'est au coucher du soleil sur l'océan Pacifique.


Saint-Paul et Amsterdam, situées pour ainsi dire sous le même méridien (75 degrés longitude est), entre le 37e et le 38e parallèle sud, constituent un petit groupe d'îles très isolées, perdues au milieu de l'océan Indien, à plus de 5oo lieues de toute espèce de terre. Ce sont des terres hautes, absolument désertes et toujours embrumées, qui sont à peine distantes de 42 milles entre elles. 

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l'île St-Paul © JM Bergougniou

Ce furent des pêcheurs, attirés par l'abondance extrême du poisson dans leurs parages, qui vinrent les visiter et s'y établir à différentes reprises.


 
"le gouverneur de la Réunion crut devoir en prendre possession et y faire arborer le pavillon national, en les plaçant sous le commandement d'un capitaine au long cours français, Polonais d'origine, Adam Mieroslawski, qui était associé à cette entreprise. Mais le gouvernement métropolitain ne voulut pas ratifier cette prise de possession ; il fit substituer le pavillon du protectorat au afin de pavillon national, et les quelques soldats d'infanterie de marine qui composaient le poste d'occupation furent rapatriés 

l'île St-Paul © JM Bergougniou

 le gouverneur de la Réunion crut devoir en prendre possession et y faire arborer le pavillon national, en les plaçant sous le commandement d'un capitaine au long cours français, Polonais d'origine, Adam Mieroslawski, qui était associé à cette entreprise. Mais le gouvernement métropolitain ne voulut pas ratifier cette prise de possession ; il fit substituer le pavillon du protectorat au Wamsley, qui venait reprendre sur l'île sept hommes occupés depuis dix-sept mois à préparer une cargaison de ces peaux. Vers la même époque, quand lord Macartney vint débarquer à Saint-Paul, Georges Staunton rapporte qu'on ne marchait que sur des squelettes d'otaries; l'air en était empesté. 




Prise de possession des îles Saint-Paul et Amsterdam, 1er et 3 juillet (extrait du journal du navire l'Olympe) : « Nous soussignés, Dupeyrat, capitaine au long cours, commandant l'Olympe, commissionné par l'arrêté du 8 juin de M. le gouverneur de l'île Bourbon afin de pavillon national, et les quelques soldats d'infanterie de marine qui composaient le poste d'occupation furent rapatriés 


Entrée du cratère  St-Paul © JM Bergougniou

» Etendue. — Cette île est de forme elliptique ; elle peut avoir 12 lieues de tour. D'après Mieroslawski, son plus grand diamètre, qui gît est-sud-est et ouest-nord-ouest, est d'environ il milles, tandis que le plus petit atteint à peine 8 milles. Elle se voit, par un temps découvert, d'une vingtaine de lieues. » Aspect. — Elle est formée d'une haute montagne conique (700 à 800 mètres), qui, par plusieurs contre-forts échelonnés les uns au-dessus des autres, se termine brusquement à la mer dans l'ouest et s'abaisse au contraire graduellement sur une pente douce dans la partie est. 


» Côtes. — L'accès de l'île est très difficile; les côtes sont fermées par de hautes falaises ou des roches à pic, dont les (1) Reise der OEsterreichischen Fregate Novara um die Erde (Geologischer Theil, p. 39 à 70). Vienne, 1866. portions les plus basses n'ont pas moins d'une vingtaine de mètres. » 

Entrée du cratère caldeira St-Paul © JM Bergougniou

L'île Saint-Paul est essentiellement volcanique. Sa forme tout à fait caractéristique l'avait indiqué depuis longtemps, car, bien avant les descriptions si précises de M. de Hochstetter, on la regardait déjà comme le type de tous ces volcans insulaires, Santorin dans l'archipel grec, l'Astrolabe et la Déception dans les New-Shetland du sud, dont le cratère se trouve maintenant envahi par les eaux marines. Toutes les cartes, même les plus anciennes et les plus imparfaites, en donnent une idée suffisamment exacte. C'est une montagne triangulaire, très étalée, tronquée à son sommet par un vaste cratère qui la traverse de part en part et qui communique directement avec la mer, par suite d'une large brèche ouverte dans sa paroi vers l'est. 



Tous les navigateurs qui se sont approchés de l'île Saint-Paul ont été frappés de la sombre physionomie de cette échancrure singulière; beaucoup s'y sont arrêtés, attirés par le mystérieux attrait de l'amphithéâtre immense dans lequel elle donne accès. Cette partie de la côte est ainsi la plus connue; c'est la seule qui soit abordable. Les navires peuvent y trouver, en face de l'entrée, par le travers d'une grande roche que sa forme régulièrement conique a tour à tour fait dénommer le Pain de sucre ou la Rochequille (Nine-Pin Rock), un bon mouillage et un abri contre les vents d'ouest, qui sont dominants et soufflent en tempête la plupart du temps. 



L'échancrure a 1500 mètres de large à sa partie supérieure; réduite au tiers seulement au niveau de la mer, elle est encore en partie fermée aux lames par deux jetées de galets qui, partant du pied de chacune des deux falaises, se dirigent vers l'intérieur du bassin en se rapprochant, au point de ne laisser libre qu'un chenal étroit et peu profond, large de 80 mètres, tout au plus, à la marée basse 



Le lac intérieur, de forme circulaire, a environ 1200 mètres dans son plus grand diamètre. L'imagination des anciens navigateurs s'était plu à le considérer comme un bassin sans fond. Les eaux y sont en réalité profondes, et son relief sous-marin d'après les sondages effectués par les officiers de la Dives, montre que les fonds tombent brusquement de tous côtés jusqu'à la profondeur de 20 à 25 mètres, puis descendent graduellement par une sorte de plateau incliné jusqu'à 5o mètres; 

La température des sources thermales paraît également avoir sensiblement diminué depuis que nous les connaissons. Celles situées dans le nord du bassin, les seules qui aient été souvent visitées, atteignaient au siècle dernier, d'après les observations de Cox (1789) et du Dr Gillian, médecin de l'expédition de Macartney (1790), de 87 à 95 degrés; elles ne dépassent plus maintenant 71 degrés, et nous avons également trouvé de quelques degrés plus froides les sources étudiées en 1857 Par M de Hochstetter. 


Les pêcheurs vantent les propriétés curatives des eaux thermales dont je viens de parler pour les contusions et les blessures ; nous avons eu plusieurs fois l'occasion de vérifier le fait. Quelquesunes d'entre elles, peu minéralisées, deviennent potables quand elles sont suffisamment refroidies; elles sont en cela précieuses, les sources d'eau douce faisant absolument défaut, car on ne peut considérer comme telles les eaux, toujours peu abondantes, qui se recueillent et persistent un certain temps après les pluies, soit dans des petits bassins creusés à la surface de quelques coulées de lave, soit dans des parties du sol tourbeux suffisamment argileuses, sur le versant extérieur de l'île. 

En 1874, Mouchez est désigné pour diriger une mission pour observer le passage de Vénus devant le soleil.  Ce phénomène qui ne se produit qu'une fois par siècle l'amène sur l'île Saint-Paul.


Un paquebot emmène son équipe à la Réunion où ils embarquent sur l'aviso de transport La Dives.
La mise à terre du matériel est délicate et le montage des appareil pénible. Pendant les six jours qui précédent la passage, il pleut sans arrêt... 
Déjà les plus optimistes voient leurs derniers espoirs s’évanouir quand au matin du 9 décembre le ciel s'éclaircit; Durant la durée du passage, le solei reste visible. Les observations peuvent être faites dans de bonnes conditions.

Pourquoi un observatoire de la marine à Paris, au parc Montsouris ?La réponse est contenue dans cette histoire, jusqu'alors oubliée, que Guy Boistel a patiemment reconstituée à partir des nombreuses archives du Bureau des longitudes, notamment.
Fondé par la Convention en 1795, ce service est chargé de développer l'astronomie et ses applications à la navigation.


 
L'emplacement du campement et de l'observatoire
St-Paul © DR

C'est avec la naissance du parc sud de la Ville de Paris que le contre-amiral Ernest Mouchez, revenu victorieux d'une mission de photographie du passage de Vénus devant le Soleil fait approuver l'ouverture d'un observatoire dévolu à la marine en 1875, qu'il dirigera le reste de sa vie. Ouvert aux militaires comme aux civils, sa principale vocation est d'enseigner la pratique des observations astronomiques aux explorateurs et voyageurs pour la détermination des coordonnées géographiques : observations, calculs nautiques, manipulation des instruments, composition et usage des éphémérides.



St-Paul © DR

Fin juillet 1874, la mission est prête et quitte Paris pour Saint-Denis de la Réunion où elle arrive le 30 août. Les hommes ainsi que le matériel sont embarqués alors sur la Dives, un aviso transport mixte de l'État commandé par le capitaine de corvette Duperre. Le 9 septembre, le navire quitte Saint-Denis pour Port-Louis à Maurice où Mouchez souhaite opérer le conditionnement de ses matériels en vue de leur débarquement à Saint-Paul.



 II estime -à juste titre- que ce port est mieux abrité que celui de Saint-Denis pour effectuer ces opérations. Quelques jours plus tard, la Dives appareille pour Saint-Paul malgré l'avis des autorités et des pêcheurs locaux qui conseillaient d'attendre encore un mois afin d'éviter la période de mauvais temps qui pourrait compromettre le débarquement à Saint-Paul. Mais Mouchez, qui a autorité sur la " Dives ", passe outre, ne voulant pas modifier le programme qu'il s'est fixé.


Le 22 septembre, à l'approche de Saint-Paul, le navire essuie une première grosse dépression et doit mettre à la cape. En fin d'après-midi, le temps s'améliore et le navire peut venir au mouillage devant le cratère. Tous sont frappés par l'aspect très particulier de l'île et surtout par la masse imposante de l'épave de la frégate anglaise Megaera qui barre la passe. Ce transport de troupe s'échoua volontairement le 16 juin 1871 à la suite d'une importante voie d'eau.



Après une nuit passée dans l'anxiété, car la Dives fatigue beaucoup sur son ancre, des hommes ainsi qu'un peu de matériel sont mis à terre. Mais le 24 vers 10 h 00, le mauvais temps se fait de nouveau sentir. La Dives tombe en travers, casse sa chaîne et part en dérive. Pendant trois jours consécutifs, ils vont subir une terrible dépression cyclonique ; " la plus forte tempête que j'ai jamais essuyée " dira plus tard Mouchez.



La Dives, mauvais voilier, mais aussi mauvais vapeur, est incapable de remonter au vent dans cette mer démontée. La machine est trop faible pour étaler les coups de vent. Le navire perd une troisième ancre, mais réussit à prendre la cape dans une mer secouée par l'ouragan. Le commandant Duperre est inquiet pour l'état de son navire et de sa machine, mais doit obéir aux ordres de Mouchez, tout entier fixé sur sa mission et sa réussite. Le 28 le temps s'améliore, mais ne permet pas d'envisager un débarquement. Le 30, de nouveau la tempête se déchaîne :la drosse du gouvernail casse, et des lames envahissent le faux pont et les chambres, noyant les animaux prévus pour l'approvisionnement de la mission.

Le commandant Duperre est fortement contusionné par une chute.
Enfin, le 1er octobre 1874, une nette amélioration intervient après huit jours pratiquement ininterrompus de tempête. Le navire peut revenir au mouillage devant le cratère. L'épave de la Megaera a disparu, poussée dans le cratère. Le déchargement de la Dives commence aussitôt. Il va durer trois jours, car il y a deux cents caisses à mettre à terre. II est encore interrompu par un coup de vent qui oblige la Dives à dérader pendant plusieurs heures après avoir perdu sa dernière ancre.


Alors que la Dives aurait du rester au mouillage pendant la durée de la mission, Mouchez et Duperre s'accordèrent à penser que c'était trop risqué pour un navire dans un tel état. C'est ainsi que, dès le 5 octobre, Duperre fait route sur la Réunion pour réparer les avaries.


La mission s'installe à terre dans des conditions météorologiques très difficiles. Les toitures des baraquements sont souvent emportées par le vent et la pluie quasi quotidienne compromet le succès de la mission. Cependant, le 9 décembre, après quelques minutes d'angoisse, une éclaircie se fait, fort opportunément, et le passage de la planète devant le disque solaire peut être observé dans de bonnes conditions. 

La Dives, revenue la veille de la Réunion, est mouillée à 400 mètres de l'observatoire. Son commandant est heureux du succès de l'observation, tout comme Mouchez. Les risques pris par ses hommes n'ont pas été vains et le navire s'en est bien sorti. En signe de satisfaction, il fait hisser des pavillons tricolores aux mats de la Dives et tirer cinq coups de canon.



Le capitaine de vaisseau Mouchez prolonge le séjour de la mission d'un mois afin de déterminer la longitude exacte de l'observatoire nécessaire pour la publication des résultats de la mission. Le 4 janvier 1875, après avoir construit une pyramide commé­morative et scellé une pierre gravée mentionnant le séjour de la mission, l'ensemble du personnel et du matériel est embarqué à bord de la Dives qui quitte Saint-Paul pour l'île Amsterdam où le navire fait escale du 5 au 7 janvier 1875 avant de regagner Saint-Denis de la Réunion.




La Dives était un aviso transport mixte à trois mats de 1 600 tonnes lancé en 1870. Le navire possédait un moteur de 600 chevaux et était armé de six canons. Affecté à l'escadre de l'océan Indien, il était basé à Saint-Denis de la Réunion. Le bâtiment fut retiré du service actif le 5 janvier 1890.

Seul un autre navire à porté le nom de Dives. Il s'agit d'un bâtiment de débarquement de chars de 1 800 tonnes lancé en 1960. D'une puissance de 2 000 chevaux, il était armé de deux canons de 40 mm et de quatre canons de 20 mm. II fut retiré du service le 21 avril 1986.

Sources

Observatoire de Paris

BnF Gallica

MISSION DE L'ILE SAINT-PAUL Recherches géologiques faites à Aden  à la Réunion, aux îles Saint-Paul et Amsterdam, aux Seychelles par M. CH. VÉLAIN, 

Vénus en vue

TAAF/IPEV

Marcophilie navale



01 mars 2025

Patrouilleur L'Astrolabe Australie Hobart Tasmanie février 2025 Terres Australes Dumont d'Urville ravitaillement Terre Adélie R3

 L'ASTROLABE HOBART SPID V 11251 5 février 2025


L'ASTROLABE TàD SPID V 11251 00100 HUB ARMEES
sur timbre français les cerises

Marquée par une escale au pied de la station Dumont d’Urville du 26 au 30 janvier, cette rotation permet à l’Institut polaire de délivrer la fin du SAB (Special Antarctic Blend) nécessaire pour compléter les stocks de la station, ainsi que plusieurs tonnes de fret et denrées. Elle permet également aux Terres australes et antarctiques françaises de réaliser une mission patrimoine, environnement et télécommunications.


La remontée vers Hobart s’est faite avec presque 40 personnels techniques et scientifiques de l’Institut polaire français. Après cette campagne d’été sur la station, les chercheurs, de retour en métropole ou dans leur pays, travailleront sur les données récoltées. 


L'Astrolabe Flamme Hobart FEB. 2025 sur timbre australien Norfolk Island
 L’équipage a quant à lui profité de cette période dans le Grand Sud pour mettre en œuvre son système d’hydrographie SHLM (de nombreuses zones sont encore non hydrographiées aux abord de Dumont d’Urville) et réaliser quelques entraînements spécifiques en environnement polaire (raids nautique, plongées).

"L’Astrolabe" est arrivé à Hobart le 05 février (d’abord pour ravitailler, puis à quai). Et il en est reparti le 10 février au matin (en heure locale) pour faire la rotation R4 qui marque la fin de la campagne d’été en Terre Adélie. Arrivé le 15 février à proximité de DDU, il est parti vers l’Est (sans doute en support à une mission scientifique). Le lendemain "L’Astrolabe" est reparti vers DDU où il est arrivé le 18 février.

TàD  V11251 Spid La Poste 00100 HUB ARMEES 05 FEV.2025 
Flamme Hobart 

Départ le 19 février (heure locale) en direction de Hobart : c’est le début de l’hivernage à DDU.

Arrivé en avance "L’Astrolabe", est resté dans une baie au sud de Kingston le 23 février, avant de venir à quai à Hobart le 24 février. Départ vers La Réunion le 01 mars.


Sources

https://www.defense.gouv.fr/marine/actualites/troisieme-rotation-antarctique-saison-lastrolabe

https://x.com/HobartAccueil/status/1891640195700642274

https://www.facebook.com/HobartAccueil/posts/pfbid0hVeQtnCNm8E6yMicoiLb6UhcAebXy87xYSmM19uvKod1Su1A4sgkLE21kiyMaEsml


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28 février 2025

Cartographie Hydrographie à revoir SHOM Tonald Drump Make Brittany Great Again golfe du Mexique Mont Saint-Michel

 La baie du Mont Saint-Michel ou Baie de Cancale


Bon je ne me lasse pas des élucubrations du PDG des Etats-Unis. Ne riez pas ou je vous mets les droits de douane à 25%.

En fait, heureusement qu'il n'y a pas de droits de douane sur la connerie car il aurait enrichi le Trésor public depuis longtemps. 


Avant qu'ils ne traversent l'océan dans leur embarcation, 

Je propose un slogan purement breton pur beurre salé

MAKE BRITTANY GREAT AGAIN!


Bon Joe Dassin a toujours dit que l'Amérique il voulait l'avoir! 

Eux ne nous aurons pas!

Car c'est Cartier, un Malouin, qui va découvrir ces Terres-Neuves.


Et c'est Cavelier de la Salle qui en 1682 donne à cette côte outre-Atlantique le nom de Louisiane. Vive le roi Louis!



Puis, pour mener la guerre d’indépendance américaine (1775-1783), la flotte française, la Royale, basée à Brest, embarque plus de 10000 Bretons, au côté de marins des ports méditerranéens.

Dans les années 1900, les Bretons sont de nouveaux en partance pour les Amériques. La ville de Gourin, par exemple, est bien connue pour sa forte émigration vers le Nouveau Monde où les premiers colons fonderont la ville de Gourin City au pied des Montagnes Rocheuses. 

Alors pourquoi ne pas nommer cet espace entre Cancale et le Texas : Baie du Mont Saint-Michel?

Merci à Jean-François P. pour sa carte 

27 février 2025

Alger rue de la marine OQTF Algérie

 Alger  - de la marine à l'indépendance

 On parle beaucoup en ce moment des relations franco-algériennes et de l'OQTF.  Mais qu'est l'OQTF?

La décision d'éloignement ou d'obligation de quitter le territoire français est prise par le préfet, notamment en cas de refus de délivrance de titre de séjour ou de séjour irrégulierSituation d'un étranger qui ne possède pas les documents l'autorisant à rester en France en France. Si vous êtes concerné, la décision vous oblige à quitter la France par vos propres moyens dans un délai de 30 jours. Dans des situations limitées, elle peut aussi vous obliger à quitter la France sans délai. 

La France en Algérie 




Le Roi de France, Charles X, et le président du Conseil, le prince de Polignac, prennent en octobre 1829 la décision de lancer une expédition militaire dans le Nord de l'Afrique au printemps 1830, au plus tard le 11 avril, date de l'ordonnance nommant le ministre de la Guerre lui même, le général de Bourmont, commandant en chef du corps expéditionnaire. 
Le commandement de la flotte est confié, quant à lui, au vice-amiral Duperré.


Après une revue militaire effectuée dans une atmosphère de liesse populaire par le duc d'Angoulême , dans le port de Toulon , puis dans le port de Marseille, le 5 mai 1830, les troupes, 37.000 hommes accompagnés par 4000 chevaux, embarquent le 11 mai 1830 sur une flotte montant au total à 675 navires civils et militaires. L'expédition est lancée par l'appareillage des navires, le 25 mai, après que le vent eût tourné.

Le 14 juin 1830, le corps expéditionnaire  français débarque sur la Presqu'île de Sidi Ferruch.

Les derniers jours

Le 3 juillet 1962, trois mois après les accords d'Évian et deux jours après le référendum d'autodétermination du juillet en Algérie, le président de Gaulle annonce officiellement la reconnaissance par la France de l'indépendance de l'Algérie, et un échange de lettres entre lui et le président de l'Exécutif Provisoire constate le transfert de souveraineté. L'Exécutif Provisoire était un organisme mis en place par les accords d'Évian et chargé d'assurer la direction du pays pendant la période de transition entre le cessez-le-feu et le transfert de souveraineté puis jusqu'à l'élection d'une assemblée constituante en Algérie



Les accords d’Evian, signés le 18 mars 1962 entre la France et le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA),prévoient l’indépendance de l’Algérie après approbation en France par Référendum (8 avril 1962) et l’organisation d’un Référendum d’autodétermination en Algérie. 

Ce dernier aura lieu le 1er juillet 1962. En prévision de ces changements, qui excluent de facto l’utilisation de timbres de France pour affranchir le courrier dans le nouvel Etat, une circulaire télégraphique destinée à tous les Directeurs départementaux est envoyée le 27 juin 1962 (N° 509AG.C), complétée par deux autres circulaires (N° 515-AG.C le 30 juin et N° 518-AG.C le 2 juillet 1962) précisant la date de mise en application. Cette circulaire donne les instructions pour la surcharge de timbres français par les lettres « E.A. » (Etat Algérien). 


L’administration postale avait prévu l’usage de barrettes en caoutchouc pour apposer les surcharges nécessaires (en plus des lettres E A l’administration demande d’annuler la légende « République française »). Tous les bureaux n’ont pas pu être approvisionnés. Dans ce cas, l’administration suggère de biffer l’inscription « République française » au stylo à bille noir et la surcharge E A pourra être appliquée au tampon manuellement. Ces surcharges, dites locales, vont engendrer une grande quantité de variétés en fonction des moyens et des initiatives de chaque bureau. Même si l’administration recommande l’usage de l’encre noire pour toutes les surcharges, de nombreuses couleurs vont être employées : noire, bleu, rouge, violette, grise. 

Les Souvenirs de la Marine 

La rue de la Marine, qui portait le nom de Thriq bab el Dzira était une étroite voie longeant la partie gauche de la percée actuelle, celle-ci fut faite au début du règne de Louis-Philippe, et bordée de maisons à arcades.

Le premier édifice à gauche était la Grande Mosquée El-Kébir Djama el Kebir .

La grande Mosquée est la plus ancienne d’Alger , elle remonte probablement au X° siècle.
Le minaret qui domine l’extrémité de la rue a été terminée dit une inscription arabe, vers 1323.

La mosquée couvre une superficie de 2.000 mètres carrées.

Dans la rue de la Marine,


aux murs nus de la Mosquée a été ajouté en 1837 un péristyle dont les colonnes furent empruntées

  • à la mosquée Seïda.
     
  • C'est une longue galerie dont les arcades dentelées sont supportées par des colonnes.
    Une belle fontaine composée de deux vasques superposées forme le milieu de la galerie.
  • La façade de la mosquée est grandiose.

    Une partie des matériaux qui ont servi à sa construction provient des ruines de
    l’ancienne ville romaine d’Icosium, souvent exploitée pour les constructions d’Alger.

    Une inscription porte encore le nom de Lucius Coecilius Rufus, fils d’Agilis.
    Réparée par les Français, la mosquée El Kébir est consacrée au rite malékite.
     
  • En décembre 1836,
    le Prince de Nemours posa la première pierre de la galerie de marbre blanc qui longe la mosquée.

23 février 2025

Amiral Charner croiseur cuirassé escorteur d'escadre Suisse Bretagne Saint-Brieuc Indochine

Amiral CHARNER 

Le père de l'Amiral Charner appartenait à une très-ancienne famille de Suisse du nom de de Tscharner. Il vint en France vers 1789 pour prendre du service dans l'armée, mais son frère, qui était officier, lui représenta, qu'en ces temps troublés , pareille détermination était singulièrement inopportune et il le dissuada de ses projets.En 1790, diverses circonstances décidèrent M. Charner (qui avait francisé son nom en retranchant les deux premières lettres), à se fixer à Saint-Brieuc. Il établit une distillerie dans une maison de la rue Saint-Gouéno, maison aujourd'hui détruite .




Vers 1796, il épousa une jeune fille d'une bonne famille de Bretagne; ce fut de ce mariage que naquit, le 13 février 1797, Léonard-Victor Charner qui devait payer en gloire l'hospitalité accordée par la France à son père et venger, en répandant le sien, le sang d'un oncle assassiné le 10 août auxTuileries.

En 1812, Léonard-Victor Charner était admis le second à l'Ecole spéciale et impériale de marine de Toulon. Cet éclatant succès était la récompense des efforts assidus de l'excellent élève qui, après de brillantes études, venait d'achever, au collége de Saint-Brieuc, sa philosophie à l'âge de quinze ans. Dans ce corps de la marine dont les membres se font généralement remarquer par leur érudition, l'Amiral breton passait à bon droit pour l'un des officiers généraux ayant les connaissances les plus étendues, sans parler des connaissances spéciales. 

Les langues anglaise, espagnole et italienne lui étaient très-familières.

A la suite de nombreuses campagnes rarement interrompues, Charner fut fait enseigne de vaisseau le 15 mai 1820, et lieutenant de vaisseau en 1828.
C'est en cette qualité qu'embarqué à bord du vaisseau le Duquesne, il prit part, en juillet 1830, à l'expédition d'Alger, expédition entreprise par Charles X, en dépit des protestations de l'Angleterre et de l'attitude peu patriotique de l'école libérale d'alors. Un coup d'éventail donné par le dey à notre consul fut le motif de cette guerre qui précéda de quelques jours à peine la chute de la royauté légitime.

En février 1832, nous le retrouvons à la prise d'Ancône comme second de L’Artémis une frégate commandée par le capitaine de vaisseau Gallais, qui dirigeait les opérations ; il fut, en récompense des services qu'il rendit en cette occasion, nommé chevalier de la Légion-d'honneur.

Le 10 avril 1837, il est promu au grade de capitaine de corvette, et, en 1839, il est sur la frégate la Belle-Poule qui devait, l'année suivante, ramener en France les cendres de l'Empereur. 

Le 31 juillet 1841, après trois campagnes consécutives sur la Belle-Poule, Charner fut nommé capitaine de vaisseau. 

L'Amiral Charner est un croiseur cuirassé de la marine française, navire de tête de la classe Amiral Charner.

Il rejoint, en 1896, les croiseurs de la mer Méditerranée, pour opérer en Crète. Puis il rejoint l'escadre d'Extrême-Orient, en 1901, remonte le Yangzi Jiang jusqu'à Hankou pour inaugurer le quai de la concession française.


Il revient en Méditerranée, dès 1905, et est mis en réserve à Toulon. Il opère la surveillance du canal de Suez en 1914, et participe, avec la Foudre, le Guichen, le Desaix et le D'Estrées, sous la conduite de l'amiral Darrieus, qui venait de prendre le relais de l'amiral Dartige du Fournet, à l'évacuation de 4100 Arméniens du Musa Dagh en septembre 1915.

Lors de son trajet de retour de l'île de Castellorizo, après un arrêt à l'île de Rouad, il devait atteindre Port-Saïd mais il est torpillé le matin du 8 février 1916 par un sous-marin allemand de type U-21 sous le commandement du Kapitänleutnan Otto Hersing (1885-1960), précisément par 33° 21 N et 34° 54 E à 42 milles de Beyrouth et à 15 milles de Sour, l'ancienne Tyr. Ses 4 736 tonnes coulent en deux à quatre minutes et l'Amiral Charner s'immobilise à 1 500 mètres de profondeur. Il y eut 427 morts. Quatorze membres de l'équipage survivent au torpillage du navire et parviennent à se réfugier sur un radeau de fortune. Cependant, treize d'entre eux meurent avant d'être retrouvés par un chalutier. Il n'y a qu'un seul survivant, le quartier-maître canonnier Joseph-Marie Cariou


De 1843 à 1848, Charner commanda les frégates à vapeur la Sirène , l'Infernale , le Gomer , le vaisseau-amiral le Souverain. 

Il se distingue particulièrement au cours de la guerre de Crimée en 1855 puis comme commandant en chef des forces navales dans les mers de Chine et durant la campagne de Cochinchine en 1861. Il est également député en 1849, et sénateur de 1862 à sa mort.



Mis sur cale le 4 novembre 1958 à l'arsenal de Lorient, l'aviso-escorteur Amiral Charner a été lancé le 12 mars 1960. Quatrième de la série des avisos-escorteurs, il part pour l'océan Pacifique aussitôt après son admission au service actif le 14 décembre 1962.

Basé à Papeete de 1963 à 1980, Il est intégré à la division des avisos du Pacifique (Divavpaci) avec les Doudart de Lagrée, Protet, Cdt Rivière et EV Henry. Le Charner renoue toutefois avec la métropole tous les cinq ans, à l'occasion de grands carénages.


Le 8 décembre 1972, il est abordé par un caboteur japonais dans le détroit de Tomo Gashima. Cet accident, qui ne fera heureusement aucun blessé, contraindra le Charner à passer plus de quatre mois dans un chantier naval japonais de Kobe.

En 1980, il est affecté aux Forces maritimes de l'océan Indien avec comme port base Djibouti, et alterne de fréquentes missions opérationnelles en mer d'Oman et quelques missions de présence et de représentation dans le sud de la zone. En octobre 1987, l'aviso retourne à ses premiers amours et reprend la route du Pacifique pour trois années, où il est basé à Nouméa.

Le 8 juin 1990 il quitte définitivement Nouméa et rejoint la Métropole où il est retiré du service actif. Le bâtiment est remis à neuf pendant près de 4 mois à l'arsenal de Lorient et, le 28 janvier 1991, il reprend du service mais cette fois sous pavillon urugayen, et sous le nom de Montevideo.

Sources
Ouest-Eclair
Ouest-France
BnF Gallica 
L'amiral Charner par Louis D'Estampes

Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...