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12 mai 2023

Contre-torpilleur la Cognée Toulon 1908

Contre-torpilleur la Cognée Toulon 1908 





CHOSES DE LA MARINE

Nos Contre-Torpilleurs 
On pourrait appeler l'année 1908. au point de vue maritime, l'année des contre-torpilleurs, car jamais on n'en vit un aussi grand nombre entrer en service ou faire leurs essais.

L'arsenal de Rochefort a déjà fourni à l'escadre du Nord les contre-torpilleurs Fleuret, Stylet, Mortier, Tromblon à celle du Midi le. Il termine les essais du Carquois, reprendra bientôt ceux du Pierrier, momentanément suspendus par des avaries de machine. Toulon armera cette année la Cognée, la Hache et la Massue lancés des chantiers du Mourillon. Uu côte des chantiers de l'Industrie, M. Normand, du Havre, vient de faire recevoir le Branlebas et la Fanfare les chantiers de Penhoët présentent en essais à Cherbourg, la Sape et le Gabion construits à Rouen.



Lorient fait les essais de la Sabretache et bientôt de l' Oriflamme fournis par MM. de la Brosse et Fouché, de Nantes, à Rochefort les chantiers Dyle et Bacalan, de Bordeaux, présentent en recette l'Etendard et le Fanion. Tous les destroyers précités sont du même type do 340 tonneaux environ et 28 noeuds demandes, mais toujours dépassés. Ils ont 2 tubes lance-torpilles et 6 canons à tir rapide un de 65 m/m et 5 de 47 m/m. Après le Poignard et le Trident qui restent encore en mains à Rochefort, ce sera fini de ce type.

Avec juste raison on adopte des tonnages supérieurs et de nouveaux modes de propulsion. La turbine remplace les machines verticales d'où gain de vitesse certain. Pour l'artillerie on supprime les 47 m/m en faveur de l'homogénéité de calibre et on arme les nouveaux types de 6 pièces de 65 mlm c'est une augmentation de puissance de même, pour la torpille, on met 3 tubes au lieu de 2.

Divers chantiers concourent à la construction des nouvelles unités. Ils serait trop long de décrire chacun des types que ne séparent que de petites différences. Nous indiquerons ce qu'est le Chasseur de M. Normand qui sera prêt à faire ses essais à Cherbourg en octobre.

Ce nouveau type de contre-torpilleur aura 64m50 de long et 457 tonneaux de déplacement. Il possédera 4 chaudières Normand tubes d'eau en arrière desquelles sera la chambre des machines renfermant 3 groupes de 2 turbines système Parsons. Chaque groupe conduit une hélice. La marche en arrière sera obtenue par l'hélice du milieu. La vitesse du marché est fixé à 28 nœuds qui devront être soutenus pendant 6 heures sans discontinuer.
Armement 6 canons à tir rapide de 65 m/m; 3 tubes lance-torpilles de 450 m/m dont 2 mobiles, à pivot central, sur le pont, et un fixe dans l'étrave.

Les chaudières chauffent au charbon mais dans le type qui suivra, le Cavalier, dont les caractéristiques sont les mêmes, elles chaufferont au pétrole.



Symbole de coque : VI (décembre 1909), I (avril 1910), CG (juin 1912)

- été 1905 : mis en chantier à l'arsenal de Toulon
- 26 novembre 1907 : lancement
- août-décembre 1908 : essais à Toulon
- décembre 1908-novembre 1910 : Escadre de la Méditerranée puis 1ère Escadre
- novembre 1910-août 1911 : en réserve aux Torpilleurs de Bizerte
- juin 1912 : 1ère Armée Navale, 5e Escadrille de Contre-Torpilleurs
- 1914-1918 : Méditerranée
- 1919 : Division de Syrie puis Escadrille de Patrouille de Toulon
- 27 juillet 1921 : rayé
- 1er mars 1922 : coque vendue à Toulon.

Le torpilleur d’escadre Cognée fut administrativement considéré comme bâtiment armé en guerre :

— du 2 août 1914 au 1er avril 1916 ;
— du 5 juin 1916 au 27 juillet 1917 ;
— du 10 octobre 1917 au 1er décembre 1918 ;
— du 5 août au 24 octobre 1919, date de cessation des hostilités.

[Circulaire du 25 avril 1922 établissant la Liste des bâtiments et formations ayant acquis, du 3 août 1914 au 24 octobre 1919, le bénéfice du double en sus de la durée du service effectif (Loi du 16 avril 1920, art. 10, 12, 13.), §. A. Bâtiments de guerre et de commerce. : Bull. off. Marine 1922, n° 14, p. 720 et 734.].

Du 1er novembre 1914 au 6 février 1916, il prit part aux opérations des Dardanelles (Circulaire du 17 dé-cembre 1931 relative à l’attribution de la Médaille commémorative serbe aux personnels militaires et ci-vils de la Marine, Annexe I., Partie II., §. A.: J.O. 20 déc. 1931, p. 12.904 et 12.906).

Puis, du 16 avril 1916 au 1er avril 1918, il appartint aux forces navales basées à Salonique (Ibid., Annexe I., Partie I., §. D. : op. cit., p. 12.905).

Enfin, du 3 octobre 1919 au 31 mars 1919, il prit part aux opérations de Syrie~Cilicie (Instruction du 28 no-vembre 1922 relative à l’application à la Marine de la Loi instituant la Médaille commémorative de Syrie~Cilicie : Bull. off. Marine 1922, n° 35, p. 695 et 699).

Avec le torpilleur d’escadre Pierrier, il fut mis en vente le 28 février 1922 par le Bureau des Domaines de Toulon selon la procédure d’adjudication publique sur soumissions cachetées (J.O. 11 févr. 1922, p. 1.743).

Sources

L'Ouest-Eclair
Mémoires des hommes
BnF Gallica

https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/visionneuse/visionneuse.php?arko=YToxMDp7czoxMDoidHlwZV9mb25kcyI7czo3OiJhcmtvX2lyIjtzOjg6ImltZ190eXBlIjtzOjM6ImpwZyI7czo0OiJyZWYwIjtzOjM6IjEwOCI7czo0OiJyZWYxIjtzOjE6IjgiO3M6NDoicmVmMiI7aToxMTI7czo0OiJyZWYzIjtzOjYyOiIxR00vSlVOSVRFUzE0MTgvTE9UMjQvU1NfWV8xMDUvU0hETVZfX01WX1NTX1lfMTA1X18wMDAxX19ULkpQRyI7czo0OiJyZWY0IjtzOjYyOiIxR00vSlVOSVRFUzE0MTgvTE9UMjQvU1NfWV8xMDUvU0hETVZfX01WX1NTX1lfMTA1X18xNDQ5X19ULkpQRyI7czoxODoiaWRfYXJrX2VhZF9mYW1pbGxlIjtpOjM7czoxNjoidmlzaW9ubmV1c2VfaHRtbCI7YjoxO3M6MjE6InZpc2lvbm5ldXNlX2h0bWxfbW9kZSI7czo0OiJwcm9kIjt9#uielem_move=0%2C0&uielem_rotate=F&uielem_islocked=0&uielem_zoom=32


28 juillet 2021

Suppression des ports de Rochefort et Lorient - Croiseur Lavoisier 1908 L'Ouest-Eclair

Suppression des ports de Rochefort et Lorient - Croiseur Lavoisier

La fermeture de l’Arsenal, préconisée dès la fin de la guerre par le Conseil supérieur de la Marine, fut décidée de fait à la fin 1926 et officialisée le 31 décembre 1927.


L'Ouest-Eclair du 22 septembre 1908 relate la visite de parlementaires et la venue du Croiseur Lavoisier.



La Suppression des ports Rochefort et Lorient

La commission parlementaire enquêta
Rochefort, 21 septembre.

Ce matin, la commission parlementaire, composée de MM. Doumer, Chaumet et Salis, a été reçue à la préfecture maritime. Plusieurs délégations ont été présentées par M. Braud, député-maire, qui a fait l'historique de la question de la suppression de port d guerre.

L'amiral Besson, qui assistait à la réception, a démontré l'utilité stratégique de Rochefort en cas de guerre navale et au point de vue de la défense des côtes. Le président de La Chambre de commerce a insisté sur le prolongement du chemin de fer de la Fumée au fort Enet, pour mettre la rade en communication rapide avec Rochefort après avoir reçu le syndicat do l'arsenal et visité le port, la commission s'est rendue à bord du "Lavoisier" arrivé hier soir en rade de l'ile d'Aix pour ramener la commission à Lorient.

Comment on réalise des économies 


Lorient, 21 septembre. On sait que la commission du budget a demandé la suppression des ports de Rochefort et de Lorient, invoquant des raisons d'économie, Or, voici comment cette commission entend appliquer les principes dont elle sa réclame.

La commission parlementaire chargée d'enquêter sur ladite suppression est aujourd'hui lundi à Rochefort. A l'heure où ces lignes paraîtront, elle sera à Lorient Ces messieurs, au nombre de quatre, parmi lesquels MM. Doumer, président do la commission du budget, et Chaumet, rapporteur du budget de la marine; auraient pu venir de Rochefort à Lorient par chemin de fer. 
Si l'on voulait absolument les faire voyager par mer, tout au plus aurait-on compris qu'on mette à leur disposition un torpilleur ou un contre-torpilleur. Mais non, pour faire promener ces messieurs, on fait appareiller la croiseur "Lavoisier", croiseur détail qui a son importance - à bord duquel on arrête tous tes travaux d'urgence en vue de son prochain départ pour le Maroc. Or, au plus bas mot, le voyage du "Lavoisier", aller et retour, coûtera environ dix mille francs. La ballade des parlementaires est un peu onéreuse pour les contribuables.

06 avril 2021

Campagne Maroc 1908 transport d'état Gironde 4e régiment de tirailleurs sénégalais Dakar embarquement

Dakar 4e régiment de tirailleurs sénégalais Maroc Pacification 1908

Dès 1908, les tirailleurs sénégalais arrivent au Maroc : ce sont deux bataillons qui entrent dans la composition d’un corps de débarquement de 14000 hommes. Ils participent dans le corps du général d’Amade aux premières opérations du Tadla et en Chaouïa ; c’est le 2e BTS du commandant Aubert qui occupe Kasbah-Tadla ; le 23 juin 1908, il s’engage, à Sidi-Salah, contre 5 000 guerriers qu’il refoule.

 




L'Ouest-Eclair 6-3-1908

Les tirailleurs sénégalais

Le gouvernement envoie à Casablanca deux bataillons de tirailleurs sénégalais qui vont s'embarquer à Dakar sur le transport Gironde. Ils partiront avec leurs femmes, comme ils le font toujours pour des expéditions un peu longues.

Les tirailleurs sénégalais ont été créés par décret du 21 juillet 1857. Ils nous ont rendu beaucoup de services en Afrique occidentale, particulièrement dans la destruction des bandes d'Ahmadou et de Samory. Ce sont des soldats sobres, endurants et intrépides.

D'après la réorganisation de 1903, ils comprennent 4 régiments et 7 bataillons. Les 1er et 4e régiments sont à Dakar, le 2e à Kati, le 3e est détaché à Madagascar



Les 17 bataillons sont à Zinder, Tombouctou, Konakry, Libreville Brazzaville, Fort-Lamy (Tchad), et Grand-Lahou (Côte d'Ivoire). Au total, 54 compagnies de tirailleurs. Il y a une compagnie montée par régiment. Les effectifs comprennent 205 officiers français, 613 gradés français, 51 officiers indigènes, 8.100 sous-officiers, caporaux et soldats indigènes.

Les tirailleurs sa recrutent par engagements volontaires parmi les indigènes du Sénégal. Lors de la discussion du budget de 1908, il a été reconnu. utile dé créer deux bataillons de plus pour la sécurité de nos possessions. Il est donc à craindre que le départ de deux bataillons ne soit préjudiciable à notre colonie. Il serait urgent de créer deux et même quatre nouveaux bataillons qui rendraient de grande service» 

Le Monde illustré

Le vapeur Gironde, venant de Dakar, est arrivé; par suite de la mer mauvaise, il n’a pu descendre que 800 tirailleurs sénégalais, 150 femmes et 80 enfants. Une foule nombreuse d’Arabes et d’Européens assistait au débarquement, vraiment pittoresque, surtout le défilé des femmes, avec leurs têtes chargées de choses disparates. Elles font actuellement leurs achats en ville : sucre, café, riz, etc. Elles doivent suivre partout le bataillon sénégalais, même au combat, et portent du reste tous les bagages du bataillon.


Nos Soldats AU MAROC


ILS N'ONT JAMAIS COMMIS DE CRUAUTÉS

affirme le Général d'Amade On se rappelle les termes dans lesquels M. Jaurès, le 27 mars dernier, Avait posé au gouvernement, dans sa dernière interpellation sur le Maroc, Ia question de savoir dans quelle mesure il fallait tenir pour exact le récit publié par un journal du matin, d'après un télégramme d'un correspondant, de prétendus massacres de femmes et d'enfants commis le 15 mars par nos colonnes du corps expéditionnaire, que commande le général d'Amade.


Mr Jaurès, retenant au moins certaines des accusations de ce journal, avait accusé le commandement d'avoir lancé avec légèreté dans un assaut à la baïonnette des troupes énervées par un combat et par des marches poursuivies dans des conditions particulièrement pénibles. Mr Clemenceau, président du Conseil, opposa séance tenante un démenti formel au récit publié. Il s'engagea, en outre, à demander au général d'Amade 1-un premier rapport, par voie télégraphique 2- Un second rapport, détaillé et circonstancié, sur les faits énoncés par M. Jaurès, et sur tout ce qui pouvait s'y rapporter. Nous avons donné en son temps le premier de ces rapports. Le ministre de la Guerre a communiqué hier le second.

Le rapport est daté de Casablanca, 29 mars. Le général d'Amade débute en expliquant sous quelles conditions il fut amené à réoccuper Settat, qu'on avait abandonné une première fois. Le 13 mars, il avait établi ses bivouacs au Sud de la ville et reçu par l'intermédiaire d'un M. Vaffier-Polet les propositions d'armistice de Mouley-Hafid, propositions qui se présentaient dans de telles conditions qu'elles ne pouvaient qu'exciter la plus profonde méfiance. Contre l'ermite Bou-Nouala

Sans tenir compte de ces démarches, le général d'Amade donne, le 14 mars, l'ordre d'avancer dans la direction de la kasbah des Ouled-Saïd. Le 15, dans la matinée, il décide de as porter vers la Zaoula-Sil-el-Ourimi, où un ermite du nom de Mohammed-ben-Abdalla, sumommé Bou-Nouala, avait formé des rassemblements avec les contingents des tribus qui évacuaient le territoire devant nos colonnes.

La matinée da 15 mars fut occupée par des pourparlers qui n'aboutirent pas davantage, si bien qu'à deux heures et quart les colonnes se mirent en mouvement sur la Zaouïa-Sil-el-Ourimi.

 

Le terrain plat, vider de .constructions et de douars, est coupé par trois étroites arêtes rocheuses, dont les deux premières encadrent la Zaouia et la troisième longe au sud la Mamelon 215,

Le général d'Amale explique comment ses troupes enlevèrent les deux premières arêtes l'infanterie, au moment d'aborder la troisième arête se heurta à une vive fusillade.

A l'assaut des douars

Une fusillade nourrie, écrit le général, s'engage sur la gauche.

L'infanterie s'élance à son tour 

La compagnie de gauche du 2e tirailleurs, la compagnie du 1er étranger, le peloton de spahis du lieutenant Indigène Mahiddine envahissent le douar.

J'étais moi-même très courte distance des tinrrailleurs, au moment de l'assaut et j'entrai dans le douar derrière eux. Il comprenait une centaine de tentes disposées sur les taces d'un rectangle dans l'intérieur de ce rectangle, quelques tentes, dont une blanche celle de Bou Nouala. Cette tente était voisine de la face par laquelle le douar avait été abordé.

Des cadavres d'hommes jonchaient le sol principalement aux abords de la tente de Bou Nouala et à la lisière opposée, où nos troupes avaient rencontré une nouvelle résistance.

Les femmes excitaient les guerriers Tout contre la tente de Bou Nouala, des femmes étaient groupées, muettes, les mains tendues. D'autres femmes erraient à travers nos soldats. On en entendait d'autres, en avant pousser encore les you, you  par lesquels elles excitent les guerriers au combat. De nombreux troupeaux étaient parqués dans le douar et, à côté, des objets d'ameublement, des ustensiles de toutes sortes étaient épars près des tentes. Il était visible que toute une partie de la population, vivant dans le voisinage immédiat de l'ermite, avait été abusée jusqu'au dernier moment par ses promesses et n'avait pas songé à s'éloigner. Bou Nouala lui-même n'était plus là. Il avait fui, parait-il, peu avant l'entrée des troupes.

Au-delà du douar, un vaste espace vide, emplacement du marché. Ce terrain est coupé par un talus naturel à parois rocheuses. Derrière la talus, des femmes étaient blotties et des tirailleurs embusqués. Légionnaires et tirailleurs se jettent sur cette dernière ligne de défense. Les hommes sont tués à la baïonnette, les femmes celles vraisemblablement dont j'avais entendu les cris de guerre sont respectées comme l'avaient été, dans le douar, les femmes et les enfants.

En passant près de la tente de Bou Nouala, j'avais chargé un officier de mon état-major, le capitaine Delagrange, qui parle l'arabe, de rassembler et de rassurer la population sans armes. Aidé seulement de deux ou trois spahis de mon escorte, cet officier parcourt le douar, pénètre sous les tentes, où se sont réfugiés une partie des défenseurs. Il réunit environ 150 nersonnes. dont une soixantaine d'hommes, fait jeter par ces derniers les cartouches qu'ils détiennent encore et reste avec ce groupe jusqu'au passage de nos dernières troupes.

Les indigènes durent alors s'éloigner avec leurs troupeaux. Ils n'étaient plus là à notre retour.


Au-delà de l'emplacement du marché, d'autres douars se succèdent, moins importants que le premier. Transversalement, une autre ligne de douars de 2 ou 3 kilomètres d'étendue. Par comparaison avec le premier douar, pour lequel les estimation sont à peu près concordantes, j'évalue à 1.500 le nombre de tentes aperçues. Ces tentes étaient encore dressées et meublées, mais sauf dans le premier douar, la population avait fui, emmenant les troupeaux. On n'y voyait plus que quelques défenseurs fuyant devant nos troupes.

Le campement avait été abordé sur un front d'environ un kilomètre. Je fis continuer le mouvement en avant jusqu'à ce que les tirailleurs eussent dépassé la dernière ligne de tentes. A ce moment, six heures quinze, je fis exécuter la sonnerie « halte ». Puis je dictai l'ordre suivant

Pas de pillage. 

Aucune razzia, aucun acte de pillage ne sera commis

« La répression consistera dane l'incendie du L'opération est terminée. Les troupes vont regagner le bivouac La colonne de Ber-Recbid et la colonne de Bou-Znika couvriront le mouvement et resteront déployées face a l'ennemi jusqu'à ce qu'elles aient été dépassées de 1.500 mètres par les deux colonnes du même groupe. On marchera en ligne de section par quatre ou en ligne déployée-

Le général recommande, à la traversée des douars, le même ordre et la même tenue que pendant l'action. 

Les prescriptions tactiques contenues dans cet ordre ne furent pas exécutées littéralement. Celles relatives il. la discipline furent observées ponctuellement.

Quant à l'incendie, je ne le fis pas porter sur toute l'étendue du vaste campement. Trois a quatre cents tentes turent livrées aux flammes. j'estimai la répression suffisante pour ruiner l'influence de Bou Nouala.

J'entendais, en laissant à ses partisans les troupeaux rencontrés et la plus grande partie des tentes, leur permettre de réoccuper leurs territoires abandonnés et de s'y remettre, comme le font les tribus ou fractions de tribus soumises, aux travaux de la paix.



Dès 1908, les tirailleurs sénégalais arrivent au Maroc : ce sont deux bataillons qui entrent dans la composition d’un corps de débarquement de 14000 hommes. Ils participent dans le corps du général d’Amade aux premières opérations du Tadla et en Chaouïa ; c’est le 2e BTS du commandant Aubert qui occupe Kasbah-Tadla ; le 23 juin 1908, il s’engage, à Sidi-Salah, contre 5 000 guerriers qu’il refoule.



Néanmoins, le haut commandement se montre réticent à l’emploi des Africains au Maroc et seul le 2e BTS est, pour le moment, maintenu sur ce théâtre d’opérations.

Cependant, les besoins en effectifs s’accroissant, on constitue une brigade mixte coloniale sous les ordres du général Ditte ; elle comprend les 1er et 2e régiments coloniaux de marche (colonels Gouraud et Comte), le régiment de tirailleurs sénégalais de marche (RTSM du lieutenant-colonel Mazillier, composé du 2e, 3e et 4e BTS), six sections de mitrailleuses et quatre batteries d’artillerie coloniale.

Cette brigade prend une large part aux opérations de dégagement de Fez. Elle participe également aux combats de Mechra-Bou-Derra, le 22 mai 1911, de N’Zala-Sidi-Amar, les 24 et 25, le tout sur un terrain difficile et dans des conditions climatiques très éprouvantes. Le 21 mai Fez est enfin délivrée. Puis les colonnes Gouraud, Ditte et Mazillier écrasent, en juin 1911, les bandes de Chérif-Moulay-Zim et s’emparent de Meknès le 8 juin. C’est encore le lieutenant-colonel Mazillier qui dégage une nouvelle fois, le 17 avril 1912, Fez investie par les tribus berbères révoltées. Puis, de son côté, le colonel Gouraud bat les Berbères à Hajra-Kohila, sauvant Fez une fois encore. Ainsi, la situation dans le sud-marocain, à la fin de l’été 1912, s’est sensiblement améliorée.

sources 

L'Ouest-Eclair 6-03-1908
L'Ouest-Eclair 12-04-1908
Le Monde Illustré

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