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06 avril 2021

Campagne Maroc 1908 transport d'état Gironde 4e régiment de tirailleurs sénégalais Dakar embarquement

Dakar 4e régiment de tirailleurs sénégalais Maroc Pacification 1908

Dès 1908, les tirailleurs sénégalais arrivent au Maroc : ce sont deux bataillons qui entrent dans la composition d’un corps de débarquement de 14000 hommes. Ils participent dans le corps du général d’Amade aux premières opérations du Tadla et en Chaouïa ; c’est le 2e BTS du commandant Aubert qui occupe Kasbah-Tadla ; le 23 juin 1908, il s’engage, à Sidi-Salah, contre 5 000 guerriers qu’il refoule.

 




L'Ouest-Eclair 6-3-1908

Les tirailleurs sénégalais

Le gouvernement envoie à Casablanca deux bataillons de tirailleurs sénégalais qui vont s'embarquer à Dakar sur le transport Gironde. Ils partiront avec leurs femmes, comme ils le font toujours pour des expéditions un peu longues.

Les tirailleurs sénégalais ont été créés par décret du 21 juillet 1857. Ils nous ont rendu beaucoup de services en Afrique occidentale, particulièrement dans la destruction des bandes d'Ahmadou et de Samory. Ce sont des soldats sobres, endurants et intrépides.

D'après la réorganisation de 1903, ils comprennent 4 régiments et 7 bataillons. Les 1er et 4e régiments sont à Dakar, le 2e à Kati, le 3e est détaché à Madagascar



Les 17 bataillons sont à Zinder, Tombouctou, Konakry, Libreville Brazzaville, Fort-Lamy (Tchad), et Grand-Lahou (Côte d'Ivoire). Au total, 54 compagnies de tirailleurs. Il y a une compagnie montée par régiment. Les effectifs comprennent 205 officiers français, 613 gradés français, 51 officiers indigènes, 8.100 sous-officiers, caporaux et soldats indigènes.

Les tirailleurs sa recrutent par engagements volontaires parmi les indigènes du Sénégal. Lors de la discussion du budget de 1908, il a été reconnu. utile dé créer deux bataillons de plus pour la sécurité de nos possessions. Il est donc à craindre que le départ de deux bataillons ne soit préjudiciable à notre colonie. Il serait urgent de créer deux et même quatre nouveaux bataillons qui rendraient de grande service» 

Le Monde illustré

Le vapeur Gironde, venant de Dakar, est arrivé; par suite de la mer mauvaise, il n’a pu descendre que 800 tirailleurs sénégalais, 150 femmes et 80 enfants. Une foule nombreuse d’Arabes et d’Européens assistait au débarquement, vraiment pittoresque, surtout le défilé des femmes, avec leurs têtes chargées de choses disparates. Elles font actuellement leurs achats en ville : sucre, café, riz, etc. Elles doivent suivre partout le bataillon sénégalais, même au combat, et portent du reste tous les bagages du bataillon.


Nos Soldats AU MAROC


ILS N'ONT JAMAIS COMMIS DE CRUAUTÉS

affirme le Général d'Amade On se rappelle les termes dans lesquels M. Jaurès, le 27 mars dernier, Avait posé au gouvernement, dans sa dernière interpellation sur le Maroc, Ia question de savoir dans quelle mesure il fallait tenir pour exact le récit publié par un journal du matin, d'après un télégramme d'un correspondant, de prétendus massacres de femmes et d'enfants commis le 15 mars par nos colonnes du corps expéditionnaire, que commande le général d'Amade.


Mr Jaurès, retenant au moins certaines des accusations de ce journal, avait accusé le commandement d'avoir lancé avec légèreté dans un assaut à la baïonnette des troupes énervées par un combat et par des marches poursuivies dans des conditions particulièrement pénibles. Mr Clemenceau, président du Conseil, opposa séance tenante un démenti formel au récit publié. Il s'engagea, en outre, à demander au général d'Amade 1-un premier rapport, par voie télégraphique 2- Un second rapport, détaillé et circonstancié, sur les faits énoncés par M. Jaurès, et sur tout ce qui pouvait s'y rapporter. Nous avons donné en son temps le premier de ces rapports. Le ministre de la Guerre a communiqué hier le second.

Le rapport est daté de Casablanca, 29 mars. Le général d'Amade débute en expliquant sous quelles conditions il fut amené à réoccuper Settat, qu'on avait abandonné une première fois. Le 13 mars, il avait établi ses bivouacs au Sud de la ville et reçu par l'intermédiaire d'un M. Vaffier-Polet les propositions d'armistice de Mouley-Hafid, propositions qui se présentaient dans de telles conditions qu'elles ne pouvaient qu'exciter la plus profonde méfiance. Contre l'ermite Bou-Nouala

Sans tenir compte de ces démarches, le général d'Amade donne, le 14 mars, l'ordre d'avancer dans la direction de la kasbah des Ouled-Saïd. Le 15, dans la matinée, il décide de as porter vers la Zaoula-Sil-el-Ourimi, où un ermite du nom de Mohammed-ben-Abdalla, sumommé Bou-Nouala, avait formé des rassemblements avec les contingents des tribus qui évacuaient le territoire devant nos colonnes.

La matinée da 15 mars fut occupée par des pourparlers qui n'aboutirent pas davantage, si bien qu'à deux heures et quart les colonnes se mirent en mouvement sur la Zaouïa-Sil-el-Ourimi.

 

Le terrain plat, vider de .constructions et de douars, est coupé par trois étroites arêtes rocheuses, dont les deux premières encadrent la Zaouia et la troisième longe au sud la Mamelon 215,

Le général d'Amale explique comment ses troupes enlevèrent les deux premières arêtes l'infanterie, au moment d'aborder la troisième arête se heurta à une vive fusillade.

A l'assaut des douars

Une fusillade nourrie, écrit le général, s'engage sur la gauche.

L'infanterie s'élance à son tour 

La compagnie de gauche du 2e tirailleurs, la compagnie du 1er étranger, le peloton de spahis du lieutenant Indigène Mahiddine envahissent le douar.

J'étais moi-même très courte distance des tinrrailleurs, au moment de l'assaut et j'entrai dans le douar derrière eux. Il comprenait une centaine de tentes disposées sur les taces d'un rectangle dans l'intérieur de ce rectangle, quelques tentes, dont une blanche celle de Bou Nouala. Cette tente était voisine de la face par laquelle le douar avait été abordé.

Des cadavres d'hommes jonchaient le sol principalement aux abords de la tente de Bou Nouala et à la lisière opposée, où nos troupes avaient rencontré une nouvelle résistance.

Les femmes excitaient les guerriers Tout contre la tente de Bou Nouala, des femmes étaient groupées, muettes, les mains tendues. D'autres femmes erraient à travers nos soldats. On en entendait d'autres, en avant pousser encore les you, you  par lesquels elles excitent les guerriers au combat. De nombreux troupeaux étaient parqués dans le douar et, à côté, des objets d'ameublement, des ustensiles de toutes sortes étaient épars près des tentes. Il était visible que toute une partie de la population, vivant dans le voisinage immédiat de l'ermite, avait été abusée jusqu'au dernier moment par ses promesses et n'avait pas songé à s'éloigner. Bou Nouala lui-même n'était plus là. Il avait fui, parait-il, peu avant l'entrée des troupes.

Au-delà du douar, un vaste espace vide, emplacement du marché. Ce terrain est coupé par un talus naturel à parois rocheuses. Derrière la talus, des femmes étaient blotties et des tirailleurs embusqués. Légionnaires et tirailleurs se jettent sur cette dernière ligne de défense. Les hommes sont tués à la baïonnette, les femmes celles vraisemblablement dont j'avais entendu les cris de guerre sont respectées comme l'avaient été, dans le douar, les femmes et les enfants.

En passant près de la tente de Bou Nouala, j'avais chargé un officier de mon état-major, le capitaine Delagrange, qui parle l'arabe, de rassembler et de rassurer la population sans armes. Aidé seulement de deux ou trois spahis de mon escorte, cet officier parcourt le douar, pénètre sous les tentes, où se sont réfugiés une partie des défenseurs. Il réunit environ 150 nersonnes. dont une soixantaine d'hommes, fait jeter par ces derniers les cartouches qu'ils détiennent encore et reste avec ce groupe jusqu'au passage de nos dernières troupes.

Les indigènes durent alors s'éloigner avec leurs troupeaux. Ils n'étaient plus là à notre retour.


Au-delà de l'emplacement du marché, d'autres douars se succèdent, moins importants que le premier. Transversalement, une autre ligne de douars de 2 ou 3 kilomètres d'étendue. Par comparaison avec le premier douar, pour lequel les estimation sont à peu près concordantes, j'évalue à 1.500 le nombre de tentes aperçues. Ces tentes étaient encore dressées et meublées, mais sauf dans le premier douar, la population avait fui, emmenant les troupeaux. On n'y voyait plus que quelques défenseurs fuyant devant nos troupes.

Le campement avait été abordé sur un front d'environ un kilomètre. Je fis continuer le mouvement en avant jusqu'à ce que les tirailleurs eussent dépassé la dernière ligne de tentes. A ce moment, six heures quinze, je fis exécuter la sonnerie « halte ». Puis je dictai l'ordre suivant

Pas de pillage. 

Aucune razzia, aucun acte de pillage ne sera commis

« La répression consistera dane l'incendie du L'opération est terminée. Les troupes vont regagner le bivouac La colonne de Ber-Recbid et la colonne de Bou-Znika couvriront le mouvement et resteront déployées face a l'ennemi jusqu'à ce qu'elles aient été dépassées de 1.500 mètres par les deux colonnes du même groupe. On marchera en ligne de section par quatre ou en ligne déployée-

Le général recommande, à la traversée des douars, le même ordre et la même tenue que pendant l'action. 

Les prescriptions tactiques contenues dans cet ordre ne furent pas exécutées littéralement. Celles relatives il. la discipline furent observées ponctuellement.

Quant à l'incendie, je ne le fis pas porter sur toute l'étendue du vaste campement. Trois a quatre cents tentes turent livrées aux flammes. j'estimai la répression suffisante pour ruiner l'influence de Bou Nouala.

J'entendais, en laissant à ses partisans les troupeaux rencontrés et la plus grande partie des tentes, leur permettre de réoccuper leurs territoires abandonnés et de s'y remettre, comme le font les tribus ou fractions de tribus soumises, aux travaux de la paix.



Dès 1908, les tirailleurs sénégalais arrivent au Maroc : ce sont deux bataillons qui entrent dans la composition d’un corps de débarquement de 14000 hommes. Ils participent dans le corps du général d’Amade aux premières opérations du Tadla et en Chaouïa ; c’est le 2e BTS du commandant Aubert qui occupe Kasbah-Tadla ; le 23 juin 1908, il s’engage, à Sidi-Salah, contre 5 000 guerriers qu’il refoule.



Néanmoins, le haut commandement se montre réticent à l’emploi des Africains au Maroc et seul le 2e BTS est, pour le moment, maintenu sur ce théâtre d’opérations.

Cependant, les besoins en effectifs s’accroissant, on constitue une brigade mixte coloniale sous les ordres du général Ditte ; elle comprend les 1er et 2e régiments coloniaux de marche (colonels Gouraud et Comte), le régiment de tirailleurs sénégalais de marche (RTSM du lieutenant-colonel Mazillier, composé du 2e, 3e et 4e BTS), six sections de mitrailleuses et quatre batteries d’artillerie coloniale.

Cette brigade prend une large part aux opérations de dégagement de Fez. Elle participe également aux combats de Mechra-Bou-Derra, le 22 mai 1911, de N’Zala-Sidi-Amar, les 24 et 25, le tout sur un terrain difficile et dans des conditions climatiques très éprouvantes. Le 21 mai Fez est enfin délivrée. Puis les colonnes Gouraud, Ditte et Mazillier écrasent, en juin 1911, les bandes de Chérif-Moulay-Zim et s’emparent de Meknès le 8 juin. C’est encore le lieutenant-colonel Mazillier qui dégage une nouvelle fois, le 17 avril 1912, Fez investie par les tribus berbères révoltées. Puis, de son côté, le colonel Gouraud bat les Berbères à Hajra-Kohila, sauvant Fez une fois encore. Ainsi, la situation dans le sud-marocain, à la fin de l’été 1912, s’est sensiblement améliorée.

sources 

L'Ouest-Eclair 6-03-1908
L'Ouest-Eclair 12-04-1908
Le Monde Illustré

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