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06 avril 2023

BH2C Laplace Maroc 2023 ZMATO 2023 Zone Maritime Atlantique Orientale Casablanca

BH2C Laplace Maroc 2023 ZMATO 2023

Le 15 mars 2023, le bâtiment hydrographique de deuxième classe (BH2C) Laplace a appareillé de son port base, Brest, en direction de Casablanca afin d’être déployé en zone maritime atlantique orientale (ZMAtO) pour deux mois.



Ce premier transit, avec un équipage augmenté par la présence du service hydrographique et océanographique de la marine et de fusiliers marins, a mis l’ensemble du bord à l’épreuve avec une mer très agitée dans le golfe de Gascogne et au large du cap Finistère.

BH Laplace  (A793) à quai  BH Borda à Saint-Malo  photo JM Bergougniou
Au cours de ces dernières années, la Mauritanie s’est tournée vers la mer pour tirer parti de son importante façade maritime. Souhaitant développer son commerce par voie maritime, sécuriser sa pêche, créer des infrastructures gazières, elle a réagencé des ports déjà existants et créé de nouvelles infrastructures. 


BH Laplace  à Saint-Malo  photo JM Bergougniou
Au cours de la mission ZMATO 2023, le Laplace apportera son soutien pour la mise à jour des cartes marines selon les normes de l’organisation hydrographique internationale (OHI) dans les ports ciblés comme prioritaires par les autorités mauritaniennes.

BH Laplace  à Saint-Malo  photo JM Bergougniou
Cette mission sera aussi l’occasion de partager l’expérience reconnue du SHOM (service hydrographique et océanographique de la Marine) à la Mauritanie pour favoriser le développement de son propre service hydrographique dans le cadre d’un renforcement de la coopération entre la France et la Mauritanie. En effet, la maîtrise des fonds marins (qui englobe l’hydrographie) est primordiale à toute navigation sûre et à la maîtrise des zones maritimes. Elle participe à la souveraineté de la Mauritanie sur ses eaux. C’est pour cela qu’il est important pour la Mauritanie d’être autonome dans ce domaine.

BH Laplace  à Saint-Malo  photo JM Bergougniou
En outre, le BH2C Laplace coopérera avec les marines de la zone pour partager l’expertise acquise par la Marine nationale déployée de façon quasi-continue dans la zone Afrique occidentale. Avec nos partenaires africains et européens le Laplace pourra, à sa mesure, concourir à la préservation de la sécurité dans cette zone maritime clef.

09 février 2023

Franchise militaire Taxe Avion Maroc Gaston Doumergue troupes occupation

Franchise militaire Taxe Avion Maroc

La loi du 29 décembre 1900 accordait la franchise postale pour 2 lettres simples (moins de 15 grammes) par mois aux sous-officiers et soldats en activité de service dans l’Armée de terre et l’Armée coloniale ainsi qu’aux officiers mariniers, marins et assimilés en activité dans l’Armée de mer.

Cet avantage fut étendu aux sous-officiers et aviateurs à la création de l’Armée de l’air.

Cette mesure a été abrogée le 1er juillet 1972 par suite de l’augmentation du pécule.


E
Lettre en Franchise militaire - Service à la mer - Taxe avion 0,80 c
n 1912, le sultanat du Maroc est placé sous protectorat français. Jusqu'à 1935, la conquête et la pacification du pays sont confiées à Lyautey, qui s'appuie sur un Corps militaire d'occupation. 

Les militaires de ces troupes d'occupation du Maroc bénéficient de la franchise militaire pour leurs lettres simples par voie de surface (loi du 30 mai 1871, franchise accordée aux militaires en campagne). Mais depuis le début des années 1920, un nouveau moyen de transport postal a pénétré au Maroc, l'avion.


L'article 1 du décret n°35455, signé par le Président Doumergue le 23 mai 1929, fixe à 1 franc par 10 grammes le montant de la surtaxe spéciale appliquée aux correspondances acheminées par voie aérienne du Maroc vers la France. L'article 2 de ce même décret accorde une réduction, sur ce tarif, aux militaires du Corps d'occupation : ils paieront 80 centimes de surtaxe aérienne pour un objet (lettre ou CP) ne dépassant pas 10 grammes.


17 janvier 2022

AGADIR 1911 canonnière Panther Maroc France Allemagne

La crise d'AGADIR 1911


Le Maroc, un des derniers pays non colonisés d’Afrique au début du XXe siècle, suscite la convoitise des puissances coloniales et cristallise les rivalités entre la France et l’Allemagne . Guillaume II n’accepte pas que l’Entente cordiale, signée en 1904, accorde à Paris le droit d’envisager un protectorat sur le sultanat du Maroc. Afin d’assurer son soutien au sultan Abd al-Aziz, Guillaume II s’est rendu à Tanger en 1905. Depuis lors la question marocaine suscite craintes et débats dans toutes les chancelleries européennes (Le Rappel, 4 juillet 1911). Depuis 1906, suite à la conférence d’Algésiras, les Français se sont imposés au Maroc, notamment grâce au général Lyautey.

Au centre de l'intrigue, l'antagonisme entre l'Union des Mines et les Mannesmann. 

En septembre 1907, se constitue officiellement l'Union des Mines marocaines, syndicat international associant, selon une formule déjà éprouvée en Algérie et esquissée au Maroc depuis 1904, des intérêts métallurgiques français (62 % du capital initial), allemands (20 %), anglais (6 %), espagnols (6 %), italiens (4 %) et portugais (2 %). 

En fait, cette combinaison repose sur l'entente entre Schneider (26 %) et les trois grands de la sidérurgie allemande : Krupp (10 %), Gelsenkirchen et Thyssen (5 % chacun). 


Ce « groupement international à prépondérance française » a l'accord de la diplomatie française, d'abord réservée en 1906, parce qu'il concrétise la réalité du régime d'égalité économique instauré par l'acte d'Algésiras. Selon le président de l'Union, Darcy, l'objectif du groupe français animé par Schneider consiste à « grouper dans une combinaison où la prédominance est assurée d'une manière aussi ferme que durable à l'élément français, d'une part les plus forts consommateurs de minerai de l'Europe occidentale et, d'autre part, des personnalités étrangères appartenant aux principaux pays représentés au Maroc ». Malgré le style feutré du rapport, l'objectif transparaît clairement : canaliser la concurrence étrangère au profit du groupe français


Seulement, l'Union des Mines, si elle arrive assez rapidement à absorber les principaux de ses concurrents déjà sur place, ou à leur barrer la route, se heurte rapidement aux prétentions et aux exigences des Mannesmann

Ceux-ci interviennent au Maroc en 1906. Après avoir demandé en vain, en juin 1906, au sultan Abd-el-Aziz, la concession de droits miniers exclusifs sur le Rif oriental, ils ont obtenu, par un firman chérifien qui leur est délivré le 6 octobre 1908 par Moulay-Hafid, des droits miniers très étendus dont l'authenticité et la valeur juridique vont être l'objet de controverses très âpres et de campagnes d'opinion parfois passionnées.

C'est l'époque où l'affaire des mines marocaines devient une question nationale en Allemagne, du fait de l'action multiforme des Mannesmann, qui opèrent à la façon d'un groupe de pression à l'américaine

Le gouvernement allemand va mettre la pression


La crise d'Agadir entre la France et l'Allemagne est un incident provoqué par l'envoi d'une canonnière de la marine allemande dans la baie d'Agadir au Maroc, la SMS Panther. Il s'inscrit dans la rivalité des impérialismes européens pour le partage de l'Afrique et la mise en tutelle du Maroc.


Prétendant répondre à un appel à l'aide d'entreprises allemandes de la vallée du Souss -


il y avait alors quatre ressortissants allemands dans cette région, dont des représentants de la société Mannesmann

SMS Panther
l'Allemagne, le 1er juillet 1911, décide, pour protéger ses intérêts, d'envoyer une canonnière, la SMS Panther, dans la baie d'Agadir, dont la rade avait été, jusqu'en 1881, fermée au commerce étranger. À partir de la mi-juillet, la Panther est régulièrement relayée par le croiseur SMS Berlin en alternance avec la canonnière SMS Eber.

SMS Berlin
L'Allemagne, qui voulait mettre un coup d'arrêt à l'expansion de la France au Maroc et affaiblir l'Entente cordiale entre la France et la Grande-Bretagne, est surprise par les vives réactions que provoque son coup de force. Le Royaume-Uni se déclare immédiatement en faveur de Paris et menace Berlin. David Lloyd George, alors Chancelier de l’Échiquier, déclare le 21 Juillet devant la Chambre des Communes que les "intérêts vitaux" du Royaume-Uni, tant sur le plan politique que commercial sont "engagés aux côtés de la France au Maroc", ce qui marque un soutien sans nuance du gouvernement britannique aux aspirations françaises



Le gouvernement Caillaux, conscient du très grave danger qu'une guerre représente, préfère négocier. Ces négociations sont conduites, côté français, par le président du Conseil, Joseph Caillaux, et l'ambassadeur français à Berlin, Jules Cambon, et, côté allemand, par Alfred von Kiderlen-Waechter, ministre des Affaires étrangères allemand. Aux termes d'âpres tractations, l'Allemagne renonce à être présente au Maroc, en échange de l’abandon par Paris de 272 000 km2 de territoires d'Afrique équatoriale, au Gabon, au Moyen-Congo et en Oubangui-Chari, au profit du Cameroun allemand. Après que les deux pays sont parvenus le 11 octobre à un accord, un traité officiel franco-allemand est signé le 4 novembre 1911 à Berlin et laisse les mains libres à la France au Maroc. Ce n'est qu'à ce moment-là que les bâtiments allemands quittent définitivement la baie d'Agadir, le .

L'OUEST-ECLAIR


L'Allemagne intervient au Maroc

Elle envoie un bateau de guerre 

M, de Selves a fait part à son ambassadeur des réserves de la France

PARIS, 1" juillet. M. de Schoen, ambassadeur d'Allemagne, s'est rendu ce matin au quai d'Orsay pour aviser M. de Selves, ministre des affaires étrangères, que son gouvernement avait décide l'envoi d'un navire de guerre devant Agadir.

M. de Schoen a expliqué que l'Allemagne prenait cette mesure dans un esprit préventif et pour protéger ses nationaux au cas ou des troubles se produiraient dans le port et ses parages. « C'est sur la demande des commerçants allemands établis à Agadir que l'Allemagne a décidé cette démonstration » dont l'ambassadeur d'Allemagne estime, qu'en raison de son caractère essentiellement temporaire, l'opinion française n'a pas lieu de s'émouvoir. Nous croyons savoir que M. de Selves, en donnant acte à l'ambassadeur de sa communication, lui a exprimé son étonnement de voir t'Allemagne prendre une initiative qui, d'après les déclarations de M. de Schoen lui-même, parait aussi nettement contraire aux dispositions de l'acte d'Algésiras. M. de Selves aurait ajouté qu'il faisait toutes ses réserves au sujet de cette initiative.

D'autre part, l'agence Havas communique la dépêche suivante de Berlin


BERLIN, 1" juillet. Sur la demande de commerçants allemands à Agadir, désireux de voir leur sécurité assurée, le gouvernement allemand a décidé d'envoyer dans ce port la canonnière Panther. Il a notifié cette mesure aux puissances et a informé le gouvernement marocain que cet envoi n'avait en aucune façon un caractère anti-amical.

Rappelons qu'Agadir est un port non ouvert au commerce international, où un croiseur français a dernièrement fait escale pour assurer l'ordre et qui ne parait avoir été nullement menacé ces derniers temps.

Les tribus font leur soumission Nos troupes ne rencontrent aucune résistance Tanger, 1er juillet (réexpédié de la kasbah D'El-Ajeb, 27 juin). Les troupes franco-marocaines sont rentrées aujourd'hui à la kasbah d'El-Hajeb.

Malgré l'état du terrain, l'artillerie a suivi la colonne,, escaladant les assises rocheuses sur lesquelles se dresse la kasbah à 1.000 mètres d'altitude.

Cette manche sans 'résistance semble avoir amené tous les Beni-M'tir à composition les soumissions affluent seuls le caid d'Akka et deux de ses lieutenants se sont enfuis avec quelques partisans chez les Zaïan.

Sources

Mines et politique au Maroc, 1907-1914 (D'après les Archives du Quai d'Orsay) 

L'OUEST-ECLAIR

BNF GALLICA



Correspondance d'Orient : revue économique, politique & littéraire / directeurs : Chekri-Ganem, Dr Georges Samné  -  1911-07-15

06 avril 2021

Campagne Maroc 1908 transport d'état Gironde 4e régiment de tirailleurs sénégalais Dakar embarquement

Dakar 4e régiment de tirailleurs sénégalais Maroc Pacification 1908

Dès 1908, les tirailleurs sénégalais arrivent au Maroc : ce sont deux bataillons qui entrent dans la composition d’un corps de débarquement de 14000 hommes. Ils participent dans le corps du général d’Amade aux premières opérations du Tadla et en Chaouïa ; c’est le 2e BTS du commandant Aubert qui occupe Kasbah-Tadla ; le 23 juin 1908, il s’engage, à Sidi-Salah, contre 5 000 guerriers qu’il refoule.

 




L'Ouest-Eclair 6-3-1908

Les tirailleurs sénégalais

Le gouvernement envoie à Casablanca deux bataillons de tirailleurs sénégalais qui vont s'embarquer à Dakar sur le transport Gironde. Ils partiront avec leurs femmes, comme ils le font toujours pour des expéditions un peu longues.

Les tirailleurs sénégalais ont été créés par décret du 21 juillet 1857. Ils nous ont rendu beaucoup de services en Afrique occidentale, particulièrement dans la destruction des bandes d'Ahmadou et de Samory. Ce sont des soldats sobres, endurants et intrépides.

D'après la réorganisation de 1903, ils comprennent 4 régiments et 7 bataillons. Les 1er et 4e régiments sont à Dakar, le 2e à Kati, le 3e est détaché à Madagascar



Les 17 bataillons sont à Zinder, Tombouctou, Konakry, Libreville Brazzaville, Fort-Lamy (Tchad), et Grand-Lahou (Côte d'Ivoire). Au total, 54 compagnies de tirailleurs. Il y a une compagnie montée par régiment. Les effectifs comprennent 205 officiers français, 613 gradés français, 51 officiers indigènes, 8.100 sous-officiers, caporaux et soldats indigènes.

Les tirailleurs sa recrutent par engagements volontaires parmi les indigènes du Sénégal. Lors de la discussion du budget de 1908, il a été reconnu. utile dé créer deux bataillons de plus pour la sécurité de nos possessions. Il est donc à craindre que le départ de deux bataillons ne soit préjudiciable à notre colonie. Il serait urgent de créer deux et même quatre nouveaux bataillons qui rendraient de grande service» 

Le Monde illustré

Le vapeur Gironde, venant de Dakar, est arrivé; par suite de la mer mauvaise, il n’a pu descendre que 800 tirailleurs sénégalais, 150 femmes et 80 enfants. Une foule nombreuse d’Arabes et d’Européens assistait au débarquement, vraiment pittoresque, surtout le défilé des femmes, avec leurs têtes chargées de choses disparates. Elles font actuellement leurs achats en ville : sucre, café, riz, etc. Elles doivent suivre partout le bataillon sénégalais, même au combat, et portent du reste tous les bagages du bataillon.


Nos Soldats AU MAROC


ILS N'ONT JAMAIS COMMIS DE CRUAUTÉS

affirme le Général d'Amade On se rappelle les termes dans lesquels M. Jaurès, le 27 mars dernier, Avait posé au gouvernement, dans sa dernière interpellation sur le Maroc, Ia question de savoir dans quelle mesure il fallait tenir pour exact le récit publié par un journal du matin, d'après un télégramme d'un correspondant, de prétendus massacres de femmes et d'enfants commis le 15 mars par nos colonnes du corps expéditionnaire, que commande le général d'Amade.


Mr Jaurès, retenant au moins certaines des accusations de ce journal, avait accusé le commandement d'avoir lancé avec légèreté dans un assaut à la baïonnette des troupes énervées par un combat et par des marches poursuivies dans des conditions particulièrement pénibles. Mr Clemenceau, président du Conseil, opposa séance tenante un démenti formel au récit publié. Il s'engagea, en outre, à demander au général d'Amade 1-un premier rapport, par voie télégraphique 2- Un second rapport, détaillé et circonstancié, sur les faits énoncés par M. Jaurès, et sur tout ce qui pouvait s'y rapporter. Nous avons donné en son temps le premier de ces rapports. Le ministre de la Guerre a communiqué hier le second.

Le rapport est daté de Casablanca, 29 mars. Le général d'Amade débute en expliquant sous quelles conditions il fut amené à réoccuper Settat, qu'on avait abandonné une première fois. Le 13 mars, il avait établi ses bivouacs au Sud de la ville et reçu par l'intermédiaire d'un M. Vaffier-Polet les propositions d'armistice de Mouley-Hafid, propositions qui se présentaient dans de telles conditions qu'elles ne pouvaient qu'exciter la plus profonde méfiance. Contre l'ermite Bou-Nouala

Sans tenir compte de ces démarches, le général d'Amade donne, le 14 mars, l'ordre d'avancer dans la direction de la kasbah des Ouled-Saïd. Le 15, dans la matinée, il décide de as porter vers la Zaoula-Sil-el-Ourimi, où un ermite du nom de Mohammed-ben-Abdalla, sumommé Bou-Nouala, avait formé des rassemblements avec les contingents des tribus qui évacuaient le territoire devant nos colonnes.

La matinée da 15 mars fut occupée par des pourparlers qui n'aboutirent pas davantage, si bien qu'à deux heures et quart les colonnes se mirent en mouvement sur la Zaouïa-Sil-el-Ourimi.

 

Le terrain plat, vider de .constructions et de douars, est coupé par trois étroites arêtes rocheuses, dont les deux premières encadrent la Zaouia et la troisième longe au sud la Mamelon 215,

Le général d'Amale explique comment ses troupes enlevèrent les deux premières arêtes l'infanterie, au moment d'aborder la troisième arête se heurta à une vive fusillade.

A l'assaut des douars

Une fusillade nourrie, écrit le général, s'engage sur la gauche.

L'infanterie s'élance à son tour 

La compagnie de gauche du 2e tirailleurs, la compagnie du 1er étranger, le peloton de spahis du lieutenant Indigène Mahiddine envahissent le douar.

J'étais moi-même très courte distance des tinrrailleurs, au moment de l'assaut et j'entrai dans le douar derrière eux. Il comprenait une centaine de tentes disposées sur les taces d'un rectangle dans l'intérieur de ce rectangle, quelques tentes, dont une blanche celle de Bou Nouala. Cette tente était voisine de la face par laquelle le douar avait été abordé.

Des cadavres d'hommes jonchaient le sol principalement aux abords de la tente de Bou Nouala et à la lisière opposée, où nos troupes avaient rencontré une nouvelle résistance.

Les femmes excitaient les guerriers Tout contre la tente de Bou Nouala, des femmes étaient groupées, muettes, les mains tendues. D'autres femmes erraient à travers nos soldats. On en entendait d'autres, en avant pousser encore les you, you  par lesquels elles excitent les guerriers au combat. De nombreux troupeaux étaient parqués dans le douar et, à côté, des objets d'ameublement, des ustensiles de toutes sortes étaient épars près des tentes. Il était visible que toute une partie de la population, vivant dans le voisinage immédiat de l'ermite, avait été abusée jusqu'au dernier moment par ses promesses et n'avait pas songé à s'éloigner. Bou Nouala lui-même n'était plus là. Il avait fui, parait-il, peu avant l'entrée des troupes.

Au-delà du douar, un vaste espace vide, emplacement du marché. Ce terrain est coupé par un talus naturel à parois rocheuses. Derrière la talus, des femmes étaient blotties et des tirailleurs embusqués. Légionnaires et tirailleurs se jettent sur cette dernière ligne de défense. Les hommes sont tués à la baïonnette, les femmes celles vraisemblablement dont j'avais entendu les cris de guerre sont respectées comme l'avaient été, dans le douar, les femmes et les enfants.

En passant près de la tente de Bou Nouala, j'avais chargé un officier de mon état-major, le capitaine Delagrange, qui parle l'arabe, de rassembler et de rassurer la population sans armes. Aidé seulement de deux ou trois spahis de mon escorte, cet officier parcourt le douar, pénètre sous les tentes, où se sont réfugiés une partie des défenseurs. Il réunit environ 150 nersonnes. dont une soixantaine d'hommes, fait jeter par ces derniers les cartouches qu'ils détiennent encore et reste avec ce groupe jusqu'au passage de nos dernières troupes.

Les indigènes durent alors s'éloigner avec leurs troupeaux. Ils n'étaient plus là à notre retour.


Au-delà de l'emplacement du marché, d'autres douars se succèdent, moins importants que le premier. Transversalement, une autre ligne de douars de 2 ou 3 kilomètres d'étendue. Par comparaison avec le premier douar, pour lequel les estimation sont à peu près concordantes, j'évalue à 1.500 le nombre de tentes aperçues. Ces tentes étaient encore dressées et meublées, mais sauf dans le premier douar, la population avait fui, emmenant les troupeaux. On n'y voyait plus que quelques défenseurs fuyant devant nos troupes.

Le campement avait été abordé sur un front d'environ un kilomètre. Je fis continuer le mouvement en avant jusqu'à ce que les tirailleurs eussent dépassé la dernière ligne de tentes. A ce moment, six heures quinze, je fis exécuter la sonnerie « halte ». Puis je dictai l'ordre suivant

Pas de pillage. 

Aucune razzia, aucun acte de pillage ne sera commis

« La répression consistera dane l'incendie du L'opération est terminée. Les troupes vont regagner le bivouac La colonne de Ber-Recbid et la colonne de Bou-Znika couvriront le mouvement et resteront déployées face a l'ennemi jusqu'à ce qu'elles aient été dépassées de 1.500 mètres par les deux colonnes du même groupe. On marchera en ligne de section par quatre ou en ligne déployée-

Le général recommande, à la traversée des douars, le même ordre et la même tenue que pendant l'action. 

Les prescriptions tactiques contenues dans cet ordre ne furent pas exécutées littéralement. Celles relatives il. la discipline furent observées ponctuellement.

Quant à l'incendie, je ne le fis pas porter sur toute l'étendue du vaste campement. Trois a quatre cents tentes turent livrées aux flammes. j'estimai la répression suffisante pour ruiner l'influence de Bou Nouala.

J'entendais, en laissant à ses partisans les troupeaux rencontrés et la plus grande partie des tentes, leur permettre de réoccuper leurs territoires abandonnés et de s'y remettre, comme le font les tribus ou fractions de tribus soumises, aux travaux de la paix.



Dès 1908, les tirailleurs sénégalais arrivent au Maroc : ce sont deux bataillons qui entrent dans la composition d’un corps de débarquement de 14000 hommes. Ils participent dans le corps du général d’Amade aux premières opérations du Tadla et en Chaouïa ; c’est le 2e BTS du commandant Aubert qui occupe Kasbah-Tadla ; le 23 juin 1908, il s’engage, à Sidi-Salah, contre 5 000 guerriers qu’il refoule.



Néanmoins, le haut commandement se montre réticent à l’emploi des Africains au Maroc et seul le 2e BTS est, pour le moment, maintenu sur ce théâtre d’opérations.

Cependant, les besoins en effectifs s’accroissant, on constitue une brigade mixte coloniale sous les ordres du général Ditte ; elle comprend les 1er et 2e régiments coloniaux de marche (colonels Gouraud et Comte), le régiment de tirailleurs sénégalais de marche (RTSM du lieutenant-colonel Mazillier, composé du 2e, 3e et 4e BTS), six sections de mitrailleuses et quatre batteries d’artillerie coloniale.

Cette brigade prend une large part aux opérations de dégagement de Fez. Elle participe également aux combats de Mechra-Bou-Derra, le 22 mai 1911, de N’Zala-Sidi-Amar, les 24 et 25, le tout sur un terrain difficile et dans des conditions climatiques très éprouvantes. Le 21 mai Fez est enfin délivrée. Puis les colonnes Gouraud, Ditte et Mazillier écrasent, en juin 1911, les bandes de Chérif-Moulay-Zim et s’emparent de Meknès le 8 juin. C’est encore le lieutenant-colonel Mazillier qui dégage une nouvelle fois, le 17 avril 1912, Fez investie par les tribus berbères révoltées. Puis, de son côté, le colonel Gouraud bat les Berbères à Hajra-Kohila, sauvant Fez une fois encore. Ainsi, la situation dans le sud-marocain, à la fin de l’été 1912, s’est sensiblement améliorée.

sources 

L'Ouest-Eclair 6-03-1908
L'Ouest-Eclair 12-04-1908
Le Monde Illustré

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