11 septembre 2021

Torpilleurs Cuirassé Patrie - Ecole des Torpilleurs Bal - 28 mars 1921

Torpilleurs Cuirassé Patrie - Ecole des Torpilleurs Bal - 28 mars 1921



Journal officiel de la République française. Lois et décrets 05 avril 1886
Enfin tous, marins et mécaniciens, constitueront une réserve qui, en temps de guerre, fournira un complément sérieux d'équipage aux bateaux-torpilleurs.

DANS LES EAUX TERRITORIALES


En ce qui concerne les écoles de la Méditerranée le cuirassé Courbet est affecté à l'école do camionnage à la place du Diderot Le Patrie dont l'installation a nécessité des travaux Importants conserve son affectation actuelle. Aucun changement n'est apporte aux Ecoles de l'Océan.


Dans les flottilles d'arrondissement des groupes d'avisos, de torpilleurs et de dragueurs sont armés a effectifs complets et immédiatement disponible les autres bâtiments de ces types sont simplement gardiennes.


Chaque escadrille des sous-marins comprend quatre bâtiments à affectifs complets et et un groupe armé à demi effectif.
Les bâtiments en réserve placés dans chaque port sous les ordres des majors généraux sont repartis en 3 catégories a) bâtiments en réparation ou en refonte placés en réserve normale au en réserve spéciale cette catégorie comprend les navires ex-ennemis jusqu'au moment de leur entrée en armement pour essais b) bâtiments en réserve spéciale c) bâtiments désarmées

10 septembre 2021

Toulon revue navale 11 juillet 1976 PA CLEMENCEAU Valéry Giscard d'Estaing Baie des Anges

Toulon revue navale 11 juillet 1976 


Une grande journée pour la Marine ! Toute la France en vacances au balcon de la Côte d'Azur pour applaudir la flotte, l'Aéronautique navale, les sous-marins. A bord du Clemenceau, le Président de la République, M. Valéry Giscard d'Estaing, proclame :


« Il est important, pour les Français, de savoir qu'en Méditerranée, à part la flotte soviétique et la flotte américaine, c'est la flotte française qui a les moyens les plus puissants et qui, en même temps, se trouve dans un bon état d'entraînement. »

De cette grande journée, que des millions de Français ont suivie à la télévision, retenons quelques images.


Le Clemenceau à l'ancre semble occuper toute la rade de Villefranche. Autour de lui une poussière de yachts, de cabin-cruisers, le chris-craft. Du ciel Super Frelon et Alouette débarquent les journalistes puis les personnalités. L'Amiral Joire-Noulens, Chef d'Etat- Major de la Marine, le contre-amiral Ménettrier, commandant les porte- avions et l'aviation embarquée, le capitaine de vaisseau Capelle, commandant le Clemenceau, accueillent les ministres, M. Yvon Bourges, le général Bigeard puis le premier-ministre, M. Jacques Chirac. 


L'équipage en tenue blanche entoure le pont d'envol comme une corolle. Le canon tonne pour M. Giscard d'Estaing qui arrive en vedette. La marque présidentielle monte au mât du Clemenceau. Une « Marseillaise », lente mais allègre, immobilise tout le monde puis le Président gagne la passerelle et le Clemenceau majestueux sort de la rade.



Le rodéo de la baie des Anges

A 11 h 16, l'étrave du porte-avions apparait dans la baie des Anges. Promenade des Anglais, plages et balcons affichent complet. On assure que pas un galet n'est resté inoccupé. Cependant une brume légère, un ciel pâle, gênent les spectateurs du rivage. Par contre sur l'eau c'est un festival, un rodéo de plaisanciers. Les efforts de la gendarmerie maritime pour contenir autour du Clemenceau les petits bateaux sont aussi vains que méritoires. Aucun accident cependant n'est à déplorer. Il y a un Dieu pour les plaisanciers de la baie des Anges. Parfois un cabin-cruiser chargé de jolies filles défile à contre-bord et les « Cols Bleus » exécutent un tête gauche très réussi...

Le Président arrive à bord du « Clemenceau ».

Le défilé

Mais le défilé commence. A babord, tout près, le Suffren conduit l'escadre. Le vice-amiral d'escadre Tardy a sa marque sur la belle frégate lance- missiles dont le radôme brille au soleil. Le croiseur Colbert du commandant Cahuac a grande allure. En fin d'année, il renforcera l'escadre de la Méditerranée dont il deviendra le navire-amiral. Dans le ciel, les Bréguet-Atlantic annoncent le défilé aérien ; venant de la base d'Hyères, les Alizé, les Crusader, les Etendard, passent au-dessus de la ligne de file des bâtiments.


Du Clemenceau on admire particulièrement les deux frégates anti-sous- marines Tourville et Duguay-Trouin. bâtiments comptant parmi les plus récents et les plus réussis de notre Marine. Venus de l'Atlantique pour la revue navale, ils sont le fer de lance de notre escadre de Brest. Leur armement anti-surface et anti-sous-marin, leur équipement de détection, leur SENIT très sophistiqué, leur stabilité, en font des bâtiments remarquables et redoutables.
Le « Suffren » précédant le « Colbert » mène le défilé et passe le long du « Clemenceau »
  

Les Breguet-Atlantic ouvrent le défilé aérien.

Derrière viennent nos vieux amis de l'escadre toulonnaise, les excellents escorteurs anti-sous-marins Guépratte, D'Estrées, La Galissonnière, puis le Tartu et le Jauréguiberry. Les escorteurs rapides Le Provençal, L'Agenais, Le Béarnais, et Le Vendéen précédent les petits dragueurs Laurier, Camélia, Muguet et Gardénia.


du Président de la République

J'adresse mes félicitations au commandant en chef pour la Méditerranée, aux commandants, aux états-majors et aux équipages des unités qui m'ont été présentées au cours de la
Revue navale du 11 juillet.

Je leur exprime ma satisfaction et les assure de la confiance de la France.



Du premier ministre

Je tiens à joindre mes félicitations à celles que vous a adressées le président de la République à l'issue de la Revue navale du 11 juillet. La parfaite présentation de bâtiments des surface, des appareils de l'Aéronautique navale et des sous- marins témoigne de la qualité de tous les personnels de la Marine.

Sources 

Cols Bleus

Gallica BnF

08 septembre 2021

Dragueurs Côtiers MSC-60 Dites le avec des fleurs

Dragueurs Côtiers 

En été sur tout le littoral français on rencontre des dragueurs côtiers... on va en évoquer quelques uns...










Les MSC-60 (Mines Sweeper Coastal 60) sont une classe américaine de dragueurs de mines côtiers dont la conception remonte au début des  années1950. Plusieurs dizaines d’exemplaires sont encore en service en 2004 au sein de plusieurs marines.


L'Acacia est le premier des 36 dragueurs côtiers MSC 60 aux noms de fleurs cédés à la France dans la cadre du Pacte d'Assistance Mutuel (PAM), construits en pin d'Orégon sur la côte ouest des USA . Suivront l'Acanthe, l'Aconit etc...



 Draguer les champs de mines éventuels devant une force navale d'intervention et de débarquement. (Draguage à priori)
Neutraliser les mines (dont certaines datent de la première guerre mondiale) dans les eaux côières, les chenaux d'accès aux ports et les estuaires des fleuves. (Dragage à postériori)
Les dragueurs travaillent en formation de plusieurs bâtiments. Une première formation drague et coupe les orins des mines à contact. Une seconde suit . Elle influence et fait exploser les mines magnétiques et acoustiques.
La dragage mécanique ne se pratique que de jour.
le dragage à influence peut se pratiquer de jour comme de nuit..


Ces bâtiments ont été également utilisés en patrouilleurs pour la suveillance des côtes d'Afrique du Nord pendant la guerre d'Algérie, aussi comme bateaux école dans les années 70..
Déplacement lège : 300 tonnes
Vitesse maximale : 13 N


Historique : Arrivé à Brest de la côte ouest des USA en Juin 1953 Intégré à la 2ème Esdra à Brest . Participe à de nombreux exercices de l'OTAN , Mis en cocon à Bizerte Tunisie Réarmé Mars1956 et intégré à la 33ème Didra à La Pêcherie Bizerte il effectue avec quelques autres du même type des patrouilles (SURMAR) le long des côtes Tunisienne et Algérienne (recherche trafiquants d'armes alimentant le FLN ) Participe au débarquement de Suez 6 Novembre 1956 Retour pour patrouilles en Tunisie fin 1956 jusqu'en 1958...








07 septembre 2021

Journée du Patrimoine Quéven Ban Lann-Bihoué 19 septembre 2021 75e anniversaire

Journée du Patrimoine Quéven Ban Lann-Bihoué 19 septembre 2021
Trop tard pour ceux qui auraient voulu se rendre sur la base pour les journées du patrimoine... Les inscriptions sont closes!
je vous mets les informations diffusées par le TÉLÉGRAMME et la ville de QUEVEN.

Lann-Bihoué - photo JM Bergougniou
La section aéronautique navale nous communique les informations ci-dessous
Pour LANN-BIHOUE, il est prévu deux manifestations

Une pour les journées du patrimoine le dimanche 19 septembre, avec l'ouverture des salles de traditions en collaboration avec la Mairie de QUEVEN

Et pour les 75 ans de la Base le vendredi 24 septembre à 13h30 de Lann-Bihoué. A cette occasion un bureau temporaire sera tenu par la section A. N.

Toutes les personnes intéressées ont deux possibilités pour obtenir le document réalisé à cette occasion.

Lann-Bihoué - photo JM Bergougniou
  • A ) préparer une enveloppe affranchie à votre adresse. Me faire parvenir cette enveloppe, la section se chargera d’oblitérer l’enveloppe avec le tampon du B.T.
  • B ) La Section vous propose une enveloppe avec le timbre de la Base et le tampon que nous avons réalisé pour annoncer cet événement l’enveloppe sera oblitérée avec le tampon du B.T. Sachant que les philatélistes n’aiment pas les doubles oblitérations, nous vous ferons parvenir cette enveloppe dans une seconde enveloppe libellée à votre adresse

CAS A gratuit -  CAS B 4 EUROS

O.LAUDRIN




Lann-Bihoué - photo JM Bergougniou




Lann-Bihoué - photo JM Bergougniou

Le TELEGRAMME

Dimanche 19 septembre, 200 personnes auront l’opportunité de découvrir le patrimoine et l’histoire de la Base Aéronavale, présente sur le territoire des communes de Quéven, Guidel et Ploemeur depuis 1946, dont la construction a démarré en 1941 sous l’occupation allemande.


A la découverte du patrimoine de Lann-Bihoué

10 groupes de 20 personnes se succèderont tout au long de la journée, de 8h45 à 18h00, pour une visite itinérante en bus dans l’enceinte de la base, et une découverte de ses Salles de tradition, véritable musée regorgeant d’objets, de photos, cartes, uniformes, maquettes… qui retracent ces 8 décennies d’une histoire riche, marquée par des débuts mouvementés et jalonnée d’importantes évolutions technologiques. 


Dernière minute 

Les inscriptions sont closes pour la journée du 19 septembre 2021.


Néanmoins, si vous êtes intéressés pour la visite des Salles de tradition, les bénévoles de l’association de la base de Lann-Bihoué organisent durant l’année des visites les mercredis. Vous pouvez les contacter par mail à sallesdetraditions@hotmail.com ou par téléphone au 02 97 12 73 83 uniquement le mercredi matin.



Lann-Bihoué - photo JM Bergougniou
A l’occasion de ses 75 ans, la Base Aéronavale de Lann Bihoué ouvre exceptionnellement ses portes aux visiteurs, pour un événement inédit organisé en partenariat avec la mairie, l’association des Salles de tradition de Lann-Bihoué et 5 associations culturelles de Quéven.



Lann-Bihoué fête ses 75 ans. Pour l’occasion, et dans le cadre des Journées du patrimoine, la base aéronavale de Quéven organise une journée portes ouvertes, le 19 septembre.Le maire de Quéven, Marc Boutruche, Linda Tonnerre, adjointe à la culture et à la communication, ont reçu, lundi 30 août, le capitaine de vaisseau Jean-Christophe Turret pour affiner l’évènement du 19 septembre : l’ouverture du site au public.

Lann-Bihoué - photo JM Bergougniou
 La coopération entre la Ville de Quéven et la base aéronavale de Lann-Bihoué (BAN) devrait donner envie aux curieux de s’inscrire à l’événement organisé dans le cadre des Journées du patrimoine : le site militaire ouvrira ses portes pour une visite animée. Pour parfaire l’organisation de cette journée du dimanche 19 septembre, le maire, Marc Boutruche, et Linda Tonnerre, adjointe à la culture et à la communication, ont reçu, lundi 30 août, le capitaine de vaisseau Jean-Christophe Turret.


Les associations quévenoises, fidèles au rendez-vous (Atelier musique, Spered Kewenn, Courants d’Airs, Kewenn Entr’actes, Comité historique) animeront cette troisième édition mise en place dans la commune.

75 ans de la BAN et Journées du patrimoine


Lann-Bihoué - photo JM Bergougniou
D’une pierre deux coups, la base aéronavale, qui fête ses 75 ans, a décidé d’ouvrir ouvrir exceptionnellement ses portes aux visiteurs, le 19 septembre, à hauteur d’un maximum de 200 personnes, par groupes de 20, de 8 h 45 à 15 h 15. Durant ces deux heures trente, les groupes seront transportés en bus dans l’enceinte de la base, découvriront des lieux et des vieux avions, et seront accueillis par les bénévoles dans les salles de tradition. Une grande page de l’histoire de l’aviation maritime lorientaise sera à découvrir, entre maquettes, cockpits, objets divers…
Pratique

Passe sanitaire exigé. Inscriptions au 02 97 80 14 12 ou sur le site de Quéven. Gratuit.

sources :
Le Télégramme
Ville de Quéven

06 septembre 2021

BSAM Rhône Islande Reykjavic mission Grand Nord 2021

BSAM Rhône Islande Reykjavic mission Grand Nord 2021



La France est un acteur historique de l’Arctique, ses premières expéditions remontent au XVIe siècle et elle a le statut d’observateur au conseil de l’Arctique depuis 2000. Elle assure sa présence dans la zone dans le cadre de la recherche scientifique mais aussi en y déployant des sous-marins nucléaires d’attaque, des frégates furtives multimissions ou de lutte anti-sous-marine… Tout ce dispositif est-il bien nécessaire ?

En effet, la France déploie des unités de tout premier rang dans l’Arctique atlantique. En septembre 2018, le BSAM Rhône de la Marine nationale a ainsi traversé le passage du Nord-Est de part en part. C’est le premier navire militaire non-russe à l’avoir fait. En mars 2020, quand la crise sanitaire de la Covid-19 a éclaté, le pays était censé faire croiser le porte-avions Charles-de-Gaulle à la lisière de l’Arctique atlantique dans le cadre d’un exercice avec les Norvégiens et les Américains. Il ne faut pas oublier non plus l’armée de terre, qui organise chaque année au Groenland l’opération Uppick, dont le but est de former des commandos à se mouvoir et évoluer dans des conditions polaires. 

Reykjavik ISLAND  31.8.2021

Ou encore les exercices sous l’égide de l’Otan. Cette dimension militaire est l’un des quatre piliers de la présence française en Arctique, avec la recherche scientifique (aspect le plus développé, avec plus de 400 chercheurs polaires), la diplomatie et le développement industriel. A travers ces opérations militaires, la France est en train de se forger une connaissance maritime, aérienne et terrestre de l’Arctique absolument nécessaire. Tout d’abord parce que notre pays – à l’instar de nombreux autres – anticipe le développement économique de cette région, qui implique déjà pléthore d’entreprises françaises comme Total (un des acteurs du mégaprojet gazier Yamal LNG, dans la péninsule de Yamal, en Russie), Vinci, Schlumberger, Technip ou encore Orange Business Services, qui participe à la sécurisation du passage du Nord-Est avec des solutions de connectivité et de positionnement en temps réel. Et l’armée française accompagne le développement de ces entreprises dans la zone – elle sécurise les intérêts tricolores, comme elle le fait ailleurs dans le monde. D’autre part, cette connaissance de la zone permet à la France d’être en mesure de prendre des décisions en toute autonomie : pour pouvoir justifier des prises de position, encore faut-il connaître l’Arctique par soi-même, sans dépendre des données d’autres Etats. Il est donc important de faire croiser différents types de bateaux en Arctique : des navires de surface, océanographiques, mais aussi des navires de lutte anti-sous-marine.

04 septembre 2021

Echouage du cuirassé Sully 1905 Indochine baie d'Along d'Assas Gueydon

Echouage du Sully en baie d'Along 

7 février 1905


Le Sully est mis sur cale aux Forges et Chantiers de la Méditerranée à La Seyne-sur-Mer le 24 mai 1899  et est lancé le 4 juin 1901 . La construction du navire est achevée en juin 1904 et il est envoyé en Indochine française pour son premier voyage. Le 7 février 1905 , le Sully heurte un rocher dans la baie d'Along. Aucun membre d'équipage n'est blessé dans la collision et les canons ainsi que l'équipement sont renfloués, mais le croiseur cuirassé se brise en deux et son épave est abandonnée


L'ÉCHOUAGE DU « SULLY » Une note de Figaro. Le récit d'un témoin - Une alerte - La responsabilité du commandant Guiberteau.

Le Figaro donne ci-après une version inédite de l'échouage du Sully. Elle provient, dit-il, d'un officier de marine des plus distingués qui a assisté à l'accident et dont la sincérité n'est pas douteuse. Il ne destinait pas cette page émouvante à la publicité. Il ne savait même pas qu'elle serait publiée. Il l'a écrite au cours d'une lettre privée qu'il adressait de la baie d'Along à sa famille. C'est de là que nous la détachons. »

Dans l'après midi du 7 février, le Sully était sorti pour faire des lancements de torpilles. Pour nous, notre service nous appelait dans une autre partie de la baie. Tout à fait par hasard, vers 4 h. 30, nous repassons en vue du Gueydon et du D'Assas, et, à notre stupéfaction, nous remarquons que les feux du Gueydon sont allumés et qu'il est même en train d'appareiller. Le D'Assas également était couvert de fumée. Notre première pensée a été: C'est la guerre à la seconde « Le Sully" est échoué Que s'était-il donc passé ?

Vers 3 heures, le D'Assas avait reçu du Sully, par la télégraphie sans fil. le télégramme suivant « Nous coulons par l'avant envoyez secours immédiat, secours immédiat, secours, secours. » 

Ces derniers mots étaient répétés indéfiniment. Le commandant, croyant à un exercice de signaux, ne s'émeut pas d'abord, pensant « Le Gueydon a dû recevoir le même signal, nous verrons bien ce qu'il va dire. Or la télégraphie sans fil du Gueydon était en réparation. Cependant, comme au bout d'une heure le Gueydon n'avait rien dit, le commandant Allaire se décide à aller montrer le signal au commandant Ridoux. Celui-ci comprend immédiatement la situation, dit à Allaire d allumer les feux et donne l'ordre au Gueydon d'être prêt a marcher le plus vite possible. La nuit tombait, il n'y avait pas un instant te perdre. En une heure cinq minutes, nous sommes prêts et défilons au milieu des rochers a toute vitesse». Au bout d'une
demi-heure nom apercevons une chaloupe, puis une jonque, puis différentes embarcations du Sully, toutes chargées de monde.

Nous les recueillons et apprenons que Le Sully est évacué tout le personnel épars sur des rochers, rien faire pour le bateau, qui est échoué à 13 milles de là, et qui est perdu; urgent de sauver le monde avant la nuit. Nous continuons à toute vitesse, et ne tardons pas à apercevoir la lugubre épave : le bateau, donnant une forte bande sur bâbord, a son gaillard d'avant sous l'eau, et l'hélice tribord derrière hors de l'eau il parait empalé sur une aiguille de corail par le milieu. La nuit nous empêche d'avancer nous mouillons à un mille du Sully par brume et nous envoyons tous nos canots explorer les roches et recueillir le monde 
Enfin, vers 10 heures du soir, l'appel général est fait tout le monde est sauvé! Un miracle, car, à la première secousse ressentie, le bateau s'était tellement enfoncé que toutes les portes étanches avaient dû être fermées immédiatement comment pouvait on espérer que tout le personnel des fonds, soutiers et mécaniciens, eût eu le temps de ne pas voir les portes se fermer sur lui ? Depuis ce soir la, c'est un travail d'en fer. A chaque instant, on craint que le bateau ne se casse en deux (le pont supérieur est déjà déchiré), et on débarque tout le matériel possible.


Dans ce triste accident, tous les officiers et équipages ont fait preuve d'un dévouement remarquable. Aucune panique; l'ordre le plus parfait a régné pendant le sauvetage.


Guiberteau a la chance inouïe que le rocher n'est pas marqué sur la carte de sorte qu'il en sortira blanc comme neige. Il avait déjà failli fourrer le Sully au sec si souvent que l'échouage » était devenu un sujet de conversation constant au carré. Tout le monde s'y attendait également dans l'escadre des officiers l'avaient même répété à l'amiral. Bien plus, tous les officiers du Sally avaient prévu un code de signaux télégraphiques pour leurs familles leur première pensée avait été de prendre le mot avenir pour signifier "Sully échoué, tout le monde sauvé".


Vous comprenez quel surmenage en ce moment pour nous: débarquement du matériel, explorations au scaphandre, service   la présence de 1.200 hommes à bord, service de garde armée la nuit pour empêcher les jonques de pirater le bateau, etc. Nous sommes tous sur les dents. Et puis, quelle tristesse, quelle rage de voir ce pauvre beau bateau chaque jour s'affaisse davantage et chaque jour s'ouvrir un peu plus. Comme je vous l'ai dit, il est fichu. On a télégraphié à Hong Kong, où siège une puissante compagnie danoise pour le renflouage des bateaux; mais rien ne vient: tout son matériel est en ce moment à Port-Arthur, en train de repêcher la flotte russe pour le compte des Japonais. Et, chaque matin, de sinistres craquements font évacuer précipitamment le bateau, annonçant la catastrophe imminente. En admettant qu'on le retire jamais, la coque est tellement déchiquetée, la roche a tellement disloqué les machines et tordu tout le bâtiment que jamais on n'en pourra rien faire. Après de telles révélations, d'une évidence absolue, ajoute le Figaro, les versions officielles, les résultats des enquêtes officielles sont de peu de poids. Elle n'empêcheront pas la vérité d'être telle que la voilà exprimée à la fois sans parti pris et sans timidité.

André Nédk.

Le récit d'un marin rennais


Un moment fatal. Un moment d'affolement. -̃ Sauve qui peut Sur le rocher. 

Après l'échouage


D'autre part, voici le récit de l'accident tel qu'il est rapporté à ses parents, qui veulent bien nous communiquer ce récit, par un jeune marin de Rennes qui fait partie de l'équipage du Sully. Nous respectons le style qui donne une rare impression de chose vécue.

Baie d'Along, près Hong Haï (Tonkin), 15 février.

Chers parents,



Dans ma lettre datée du 6 février je vous disais que le lendemain 7 on devait aller à Tourane mais ayant eu contre ordre on a appareillé pour faire les tirs de canons au tube et exercices de torpilles. Malgré le mauvais temps et la brume tout alla à peu près bien jusque vers deux heures, à 2 heures précises. on relève l'ancre car on avait mouillé pour le dîner et aussi à cause de la brume. 

Sitôt l'ancre à bord on nous fait rompre les rangs d'appareillage et les torpilleurs se préparent, A 2 h. 25 ou regarde lancer la première torpille, 2 h. 35 paré lancer une autre, mais le canot a vapeur qui remorquait les buts ayant passé trop vite, il revire de bord. A 2 h. 45 heure fatale le commandant commande de faire 70 tours au Sully les mécaniciens exécutent et à 2 h, 47 un premier choc, terrible, manque de chavirer à terre tout le monde puis un deuxième plus fort et un troisième la Sully a monté d'un coup, puis il me couche sur tribord (droite) et revenant pour y rester sur bâbord (gauche) il s'y couche à tel point que c'est à peine si à quatre pattes on pouvait marcher sur le pont. (70 tours de la machine font une vitesse de 12 noeuds forts.)


Aussitôt les clairons, tambours, et tous les chefs commandent d'aller fermer les portes étanches, mais hélas pour beaucoup de ces portes il était trop tard et avec la pression elles défonçaient; le personnel mécanicien a eu juste le temps de se sauver car les machines étant tout pression, les tuyautages éclataient. La cambuse a été inondée et du même coup l'infirmerie, et en un mot le navire jusqu'au milieu sur sa longueur et rempli jusqu'aux trois quarts de sa hauteur. En ce moment beaucoup ne sont affolés, ce qui a amené beaucoup de désordre car en entendant les autres crier, plusieurs se sauvaient du fait d'entendre ces cris. Surtout ce qui m'a déplu le plus là-dedans cest que tous ceux qui se sauvaient était jeunes ou rengagés et c'est eux qui auraient dû montrer l'exemple. Quand on a amené la grande chaloupe et que le petit vapeur a été accosté, c'était premier pour les malades, maie les valides, au lieu de les porter, pilaient ou montaient dessus. Puis on les a emmenés à terre.

On amenait la dernière embarcation quand un chef demanda si l'on avait ouvert aux hommes punis on ne se le rappelait plus, aussi on y court à deux et on leur ouvre. Tu parles de les voir enjamber l'escalier. Ah I j'en riais comme beaucoup d'autres.

Arrivés sur le pont le commandant dit aux officiers de conserver leur sang-froid et de faire l'appel de rocher en rocher et pour le moment de quitter le bord eux -même et criant de toutes ses forces « Sauve qui peut.Tirez les coups d'alarme" 


Aussitôt un coup de canon part, puis un autre, tous sautent dans les embarcations et taillent de l'avant sur les rochers. Mais notre baleinière chargée comme elle était et avec la mer houleuse n'alla pas loin. Sitôt qu'on eût quitté l'abri du bateau une lame sourde ne lève et nous "capoalle" tous à l'eau. Deux autres embarcations en font autant plus loin. Aussitôt croche n'importe quoi, avirons. gaffes, planches, bancs et nage à la cote mais il y a loin. Enfin on y arrivait tour et pas moyen de monter sur les cailloux; je peux dire que c'est là que je me suis leull, pas peur mais mal l'aise quand même. 
Je défais comme je peux mes souliers, je tire ma vareuse et réussis monter, seulement les genoux, les mains, les jambes en sang, ce dont je ne me sentais guère sur le moment, et saute vivement donner la main aux autres. On fait l'appel et personne ne manquait heureusement. 

Le sauvetage


Le canot à vapeur et une vedette partirent ensuite à Hong-Hay prévenir le D'Assas et le Gueydon. Pendant ce temps, on grelottait tout trempé sur les rochers, parlant de France où t'en saurait cette triste nouvelle. Jusque huit heures le soir, on n'avait rien vu, mais en ce moment apparaissent le Gueydon et le D'Assas, aussi vous parlez d'entendre des cris. Ou nous fait embarquer tous à bord du Gueydon, dont le commandant dit aux hommes de prêter quelques effets à chacun; heureusement pour moi que j'avais des copains, car beaucoup en prêtant leurs effets grommelaient; ce qui prouve que la fraternité n'existe guère dans la marine. Je crois que si ce serait moi, je les aurais donnés volontiers pour faire plaisir et pour les réchauffer. Ensuite, on a mangé, etc. et à se coucher qui n'est de quart vers minuit, branle-bas pour ceux du Sully, une partie dans les canots et l'autre dans les jonques et vapeurs. Je peux dire et me souviendrai longtemps que j'y ai eu froid, avec revolver et mousqueton chargés, tout ça à cause des pirates de Chinois mais de l'humour que j'étais, s'il en était approché un, je ne le manquais pas. Toutes les nuits depuis. on est de quart quatre heures. et turbiner comme des chameaux pendant le jour à sauver les meublés, des effets, le matériel, etc., débarquer les canons.

Aujourd'hui, ce matin, puisqu'il est minuit et demi, ou va décharger le charbon si l'on peut, les cordages de soutes. et dans l'eau toujours on est plus de deux cents qui avons passé la nuit. Depuis, on ne reconnaît personne on nous dit que c'est pour tirer au flanc. On a fait venir vingt scaphandriers de Saigon et d'autres de Hong-Kong. Et moi j'ai espoir qu'il se lèvera de la ; il y mettra le temps, mais on réussira par le renflouer. C'est comme pour mon sac, j'ai réussi à le sauver, Mais non sans peine, car, par deux fois, j'ai plongé sans succès. J'allais le laisser, quand deux autres se réunissant moi, on a réussi à casser le cadenas qui tenait des caissons mes effets de drap bleu sont perdus par l'huile et l'eau de mer, mais le reste est bon moi qui croyais pouvoir finir payer mon sac le mois prochain j'en reprendrai encore pour 60 francs au moins.

J'ai perdu ma boite où il y avait cinq paquets de tabac pour mon mois, mon livre de messe et un tas de petits trucs etc. une vareuse, un morceau de savon et un bleu de chauffe. Toute ma fortune une piastre en papier (45 sous fiançais), je l'ai perdue; heureusement, j'ai trouvé quelques  petits morceaux du savon pour finir le mois. Le tabac, presque tous l'ont perdu aussi pige si quand on peut en avoir une, ou la fume ras.

Je vous dirais bien autre chose, mais je n'en finirais plus et puis j'ai envie de dormir, car je suis obligé de vous écrire cette lettre par trois fois et la nuit autrement, on n'a pas une minute.

Tu parles si l'amiral et le commandant sont tristes, car je crois que le rocher où la Sully a coulé est marqué sur la carte.

A propos, si jamais l'on venait à faire un supplément sur le Naufrage du Sully, je serais content que tu me l'enverrais, maman.


Le Sully cale 8 m. 50 d'eau et où il est échoué il n'y a que 6 m. 62 en mer haute mais, ce qu'il y a de malheureux, aussi qu'il se fend par le milieu il y à même des endroits où l'on peut mettre un couteau entier.

Je suis sauvé ainsi que tous, c'est le principal, et je ne suis pas malade. Qu'il coule ou qu'ils te renflouent, je m'en fiche main- tenant, car tout le mal qu'il nous fait avoir ne nous plait guère.

Source

BNF Gallica

Ecole navale

L'Ouest-Eclair

Le petit Parisien

Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...