27 octobre 2021

frégate Floréal Amsterdam Mars 2021

frégate Floréal



Hell-Bourg photo JM Bergougniou
Partie de La Réunion depuis le 25 février 2021, la Frégate de surveillance (FS) Floréal a effectué une mission de souveraineté dans les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). Après avoir relâché à Crozet et Kerguelen, le Floréal s’est éloigné des 50e hurlants pour rejoindre les îles de Saint-Paul et d’Amsterdam. C’est au cours de ce transit que la frégate française a porté assistance à un navire de pêche.



Alors au mouillage au large de l’île d’Amsterdam, petite île habitée d’une trentaine de scientifiques accueille également quelques 50 000 otaries, le Floréal a appareillé plus tôt que prévu sur demande du Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS).

L'Austral et le Marion Dufresne devant Amsterdam Photo JM Bergougniou
Un navire de pêche revenant de marée dans les TAAF et se dirigeant vers La Réunion nécessitait un soutien médical. Trois jours plus tard, la frégate a rejoint le navire de pêche. Les conditions de mer étaient favorables pour mettre à l’eau son embarcation et son équipe médicale. Le patient a ainsi été pris en charge à bord afin d’être débarqué trois jours plus tard à La Réunion.

FS Floréal Photo JM Bergougniou
Finalement, l’équipage du Floréal a réalisé cette opération avec succès dans le cadre de la mission de patrouille que la frégate de surveillance effectue dans les TAAF. Le mercredi 7 avril, le Floréal et son équipage ont retrouvé leur port de base après 43 jours de mission.

Martin-de-Viviés Amsterdam Photo JM Bergougniou

26 octobre 2021

SNA SUFFREN passage de la ligne septembre 2021 sous-marin

SNA SUFFREN - passage de la ligne 

« Toujours vainqueur, jamais vaincu » est sa devise. Après avoir navigué jusqu’à l’Équateur, le sous-marin « Suffren », premier de la série des nouveaux sous-marins nucléaires d’attaque, vient de terminer ses essais à la mer et son premier passage de la ligne. Celle-ci est-elle matérialisée sous l'eau? 
Dans quelques semaines, il entrera en service actif. 



Le sous-marin français Suffren, qui entrera en service actif ces prochains mois, est un bâtiment de 5.000 tonnes, destiné à remplacer d'ici 2030 les sous-marins de type Rubis, en service depuis les années 1980.




Gros plan sur le Suffren, fierté de la défense tricolore. Un mastodonte d'acier de 100 mètres de long émerge des eaux de la rade de Toulon. A l'avant, un sas étroit permet d'accéder aux entrailles du premier sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) de nouvelle génération, qui entrera en service actif ces prochains mois. Ce modèle de submersible bardé de technologies et d'armement dernier cri aurait dû être exporté en Australie à hauteur de 12 exemplaires, dans une version conventionnelle (propulsion non nucléaire). Mais au grand dam de Paris, Canberra a préféré conclure début septembre un partenariat stratégique avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, annulant de fait son contrat avec les Français.

Alors que Paris peine encore à digérer ce camouflet diplomatique, la Marine française a convié plusieurs journalistes pour une rare visite du bâtiment flambant neuf de 5.000 tonnes, le premier d'une série de six SNA destinés à remplacer d'ici 2030 les sous-marins de type Rubis, en service depuis les années 1980. Le programme baptisé Barracuda, d'un coût estimé à 9,1 milliards d'euros, compte pour l'instant trois ans de retard. Il promet d'équiper la Marine de submersibles "plus discrets, plus endurants, plus armés", pour protéger les bâtiments précieux comme les porte-avions et sous-marins lanceurs d'engins (SNLE) porteurs des missiles nucléaires, traquer les sous-marins ennemis et recueillir du renseignement, résume le capitaine de vaisseau Jérôme Colonna D'Istria, commandant l'escadrille des SNA français.

En phase d'essais, le Suffren a déjà réalisé une première traversée de longue durée cet été, sous le commandement du capitaine de vaisseau Laurent Coggia. "On est descendus jusqu'à l'équateur pour tester son fonctionnement en eaux chaudes et vérifier son endurance dans la durée. Puis mi-septembre on a fait une escale en Crète", décrit le sous-marinier aux 13.000 heures de plongée, en parcourant une coursive à peine plus large qu'un homme, au plafond tapissé d'une forêt de câbles. Parmi les nouveaux équipements à tester: un sas permettant de déployer plusieurs nageurs de combat. "Cette mise en œuvre de forces spéciales depuis un sous-marin, en toute discrétion, est susceptible de produire des effets stratégiques majeurs", commente-t-il.

- "Révolution pour les armées" -

Sur le pont inférieur, au petit carré des officiers sobrement décoré d'une photo de ville en bord de mer, se succède le lieu de vie des membres d'équipage: de modestes banquettes autour de quelques tables, face à une minuscule cuisine où sont préparés les repas quotidiens de 63 marins. Deux locaux attenants renferment les conditions de la survie en immersion: les frigidaires, qui renferment 75 précieux jours de vivres, et le système de régénération d'oxygène. A l'avant, une lourde porte s'ouvre sur la soute renfermant les systèmes d'armes: torpilles semi-guidées, missiles anti-navire mais aussi missiles de croisière navals (MdCN) d'une portée de 1.000 km. "C'est une nouvelle capacité dans les forces sous-marines, qui permet de frapper discrètement des cibles à terre depuis n'importe où. C'est une révolution pour les armées", explique le capitaine de vaisseau Coggia.

Une volée d'escaliers raides plus haut, le pont supérieur se déploie ainsi que ses cabines de six couchettes - contre 15 par chambrée dans les sous-marins Rubis. Des bannettes suspendues au plafond de la coursive font office d'espaces de rangement. Seul le commandant possède sa propre cabine: quelques mètres carrés d'intimité équipés d'un lit simple, d'un bureau et d'un petit évier. A quelques pas s'ouvre le central opérations, cœur névralgique du bâtiment plongé dans la pénombre. Une multitude d'écrans et de commandes automatisées, dédiés à la détection des bruits alentours, à la conduite du sous-marin et de sa propulsion, générée par une chaufferie nucléaire sur laquelle veillent des atomiciens.

Sans attendre la livraison l'an dernier du premier SNA de type Suffren, la Marine s'est équipée de longue date de simulateurs "à échelle 1 qui sont une copie conforme des équipements à bord" pour s'entraîner au plus proche de la réalité, explique le directeur de l'école de navigation sous-marine de Toulon, le capitaine de vaisseau Stanislas Guillou. Six à sept semaines d'entraînement sont nécessaires aux marins pour conduire le Suffren en toute sécurité. Mais "il faut parallèlement continuer à s'entrainer sur les simulateurs de type Rubis, car ces sous-marins vont continuer à être déployés pendant dix ans", prévient-il.

Merci à Claude Arata

25 octobre 2021

Victor Ségalen la Chine, la Marine et les travailleurs chinois

Victor Ségalen  la Chine, la Marine et les travailleurs chinois

L'histoire des travailleurs chinois pendant la Première Guerre mondiale en France concerne les 140 000 Chinois venus travailler en France à partir de 1916, en majorité dans l'armée britannique (au sein du corps de travailleurs chinois) pour effectuer des travaux de terrassement, 40 000 étant sous autorité française, à l'arrière du front, dans des usines. Victor Segalen participera activement à leur recrutement.

La voie des esprits Tombeaux des Ming
photo JM Bergougniou

Sinologue, élève d’ Edouard Chavannes , et comme lui également archéologue, Victor Segalen est aussi romancier, et surtout poète. C’est cependant la médecine qui l’a conduit en Chine où, au cours de trois missions dans la période pourtant troublée des années 1910, il a effectué des découvertes fondamentales qui ont bouleversé les connaissances de la statuaire chinoise.





Victor Segalen est breton, né le 14 janvier 1878 à Brest. Il fait ses classes chez les Jésuites, passe son bac en 1894, et commence en novembre 1895 l’année préparatoire aux études de médecine à Rennes. Reçu premier, il prépare l’Ecole de médecine navale de Bordeaux où il est reçu en 1898.

 


Tout en lisant beaucoup et se passionnant pour la musique, il s’intéresse plus particulièrement à la psychiatrie et s’oriente peu à peu vers l’étude des maladies mentales, et leurs rapports avec la littérature.


Le 29 janvier 1902, il soutient brillamment sa thèse, sur les hommes de lettres du 19e siècle 





 Détaché en Chine : trois missions, trois grands voyages

De Marseille à Pékin

En juin 1909, il est détaché en Chine pour deux ans. Il quitte Marseille fin avril ; le 29, il écrit à sa femme qu’il est prévu de faire une escale de 22 heures à Colombo et qu’il compte aller voir « son ancien collège bouddhiste » - il y sera le 11 mai, un peu étonné de retrouver le temple achevé « neuf et clinquant », mais ravi de revoir le père qui le reconnaît tout de suite. Il lit Claudel et voit par ses yeux Ceylan et ses gens « aux yeux doux qui s’en vont nus, par les chemins couleur de chair de mangue. » .
Le 5 mai, il est à Aden et retrouve le fantôme de Rimbaud comme à Djibouti au retour de Polynésie : « Mon passage ici est tout plein de Rimbaud… Rimbaud est une perpétuelle image qui revient de temps en temps dans ma route. »

Tombeau des Ming photo JM Bergougniou

De Hong Kong, il passe par Shanghai, remonte le Yangtsé par Nankin et Hankou, et de là prend le train vers le nord. Il arrive à Pékin le 12 juin. « Enfin Pékin. Ma ville ».

Finalement, ils quittent Pékin le 9 août, à cheval, avec une caravane de mules et d’ânes pour porter les bagages. Ils traversent le fleuve Jaune, puis le Shanxi le long de la Grande Muraille, arrivent à Xi’an le 20 septembre, puis à Lanzhou le 24 octobre. De là, ils gagnent Chengdu.


Le 15 décembre, ils embarquent sur une grande jonque pour descendre le Yangzi en passant par Chongqing, où ils arrivent le 1er janvier 1910. 



On doit à Victor Segalen et à son compagnon de route Gilbert de Voisins deux livres très différents. 







Si écrit en Chine, de Voisins, est un véritable journal de voyage, Briques et Tuiles en revanche est un amalgame de récits réalistes et de visions hallucinées, une victoire de l'imaginaire et de la poésie, sous un titre évocateur inspiré par le vocabulaire de la pierre, qui est récurrent dans l'œuvre de Segalen. Rédigées à l'étape du soir, ces notes seront reprises par la suite pour donner naissance à des textes élaborés.


Lors de son passage à Tchong-King , il va nous décrire la flotille des canonnières.


Le second Doudart de Lagrée fut une canonnière fluviale, construite aux Chantiers de la BROSSE et FOUCHE, à Nantes, et mise à l’eau en février 1909. Déplaçant 183 tonnes Washington, il avait 54,40 m de longueur, 7 m de largeur et 1,40 m de tirant d’eau. Deux machines alternatives développant 900 CV pour une vitesse de 14 nd.


"L'Olry et le Doudart - le premier coque solide , qui survivra à celle du second. Chaudières à bout, mais machines intactes. Mauvais logement. Pas de place autour du treuil avant (mais très fort). Mauvais arrière. Pourrait faire le bas fleuve (lac P'Oyang). 



"Le Doudart, lui, vient d'être brillant : remontée d'Yi-Tch'ang à Tchong-king en quarante et une heures. Mais c'est presque un racer : type beaucoup trop léger, assez mal monté à Chang-hai. Cornières et tôles tordues d&jà, dans les hauts. Avant en cuiller (pour glisser sur les tourbillons) (Renfoncé déjà sur le bâbord !). Bâti en haut comme un cantilever. Beaux logements style wagon-lit. (Mais pour cela beaucoup trop de fardage.) Hélices sans voute, avec vannes mobilesà l'arrière, permettant de varier, selon les fonds, la quantité d'eau qu'on charrie à l'arrière -quatre gouvernails. Deux machines de 500 chevaux. Coque beaucoup trop faible... - En somme le Doudart serait un geste brillant réserve au Commandent Audenard, mais un outil faible pour ses successeurs."

"La dernière unité de l'escadre est une jonque à vapeur néo-Ta Kiang(dont les chaudières authentiques gisent sur le quai, vendue 24F !) aménagée par ledit Commandant ( un mois après son arrivée tous les plans du Doudart étaient faits...) et qui réalisant 3 à 4 noeuds au maximum dut partout se touer comme une qui n'aurait pas de tourne-broche dans le ventre."



Briques et Tuiles - Le grand fleuve


Ils sont à Shanghai le 17 février. Pendant tout le voyage, Segalen écrit à sa femme et à ses amis, ces lettres détaillées constituant un merveilleux journal de voyage, et contenant aussi des ébauches de ses œuvres à venir. Mais il a aussi rapporté de précieuses photographies qui permettent de visualiser ce qu’il raconte dans ses lettres – y compris la fameuse tête de Bouddha découpée dans un vieux temple du Shanxi 


L'expédition en Chine centrale de 1909 à 1910 inspire à  Ainsi, le récit de la visite aux tombeaux des Ming deviendra une des plus belles stèles : "Aux dix mille années".


En 1908, il part en Chine où il soigne les victimes de l'épidémie de peste de Mandchourie. En 1910, il décide de s'installer en Chine avec sa femme et son fils. La première édition de Stèles voit le jour à Pékin en 1912. 


Stèles photo JM Bergougniou
Il entreprend en 1914 une mission archéologique consacrée aux monuments funéraires de la dynastie des Han. Cette étude sur les sculptures chinoises ne sera publiée qu'en 1972 (Grande Statuaire chinois). À ce titre, et en ce qui concerne la littérature, il renouvelle le genre de l'exotisme alors encore trop naïf et ethnocentrique.

La cité interdite photo JM Bergougniou

En Chine, il rencontre un des rares Européens qui s'y trouvaient alors, et qui le marque beaucoup, le sinologue belge Charles Michel qui lui inspire le personnage de René Leys.

Hôpital maritime Rochefort
photo JM Bergougnjou
Segalen rejoindra Yvonne à Saigon le 7 septembre, ils arriveront à Marseille le 6 octobre. Il avait demandé à être envoyé dans les « régiments de marins qui se battent dans l’est », mais il est d’abord affecté à l’hôpital de Rochefort, puis en novembre retourne à Brest. L’administration militaire avait besoin de médecins dans les hôpitaux pour soigner les dizaines de milliers de blessés des terribles combats d’août à novembre 1914.

 

Sur le front à Nieuport, 10 mai – 5 juillet 1915

Attaché au 2e bataillon du 1er Régiment de fusiliers-marins, Segalen écrit presque chaque jour à Yvonne de longues lettres (quarante-huit) souvent rédigées sur plusieurs jours en fonction des possibilités d’envoi. Elles constituent un journal adressé à l’épouse, qu’il convient de rassurer, en même temps qu’elles dressent un tableau de la vie au front. Segalen décrit les paysages : « de longues ondulations blanc de sable et herbes vertes. […] C’est bien la Belgique imaginée dans sa douceur provinciale. Il n’y manque que des habitants et aussi des murs et des toits aux maisons » 

 Il donne des détails sur son installation en insistant sur la solidité de son abri, « dans la cave puissamment voûtée, somptueuse, garnie, meublée, qui, depuis quatre ou cinq mois, abrite l’ambulance du bataillon ».  Il habite cette cave dans les ruines de Nieuport quand son bataillon est en première ligne pendant deux jours, puis il va trois jours en réserve aux fermes de Groote-Laber, suivis de trois jours de repos au « camp Gallimard » près de Coxyde...


il repart en Chine pour accompagner une mission chargée de recruter des travailleurs chinois. C’est un long voyage, la guerre excluant de le faire par mer : il passe par Londres, Bergen, Petrograd où il rencontre le sinologue Alexeieff, puis prend le transsibérien. Il arrive à Pékin le 25 février 1917, se rend à Shanghai.

 

Tout en examinant quelque deux cents travailleurs par jour, il va à Nankin en mars visiter les tombeaux Liang (梁朝 502-557) où il découvre des colonnes supportées par des tortues et des « chimères » qui sont en fait des lions « nageant avec furie contre la terre cultivée qui les dévore ». En mai, poursuivant son travail archéologique il « part précipitamment » pour Zhenjiang (镇江), dans le Jiangsu, à un jour et demi de jonque, pour voir un bas-relief des Han décrit par Chavannes dans son ouvrage sur « La sculpture des Han » car Chavannes n’en donne qu’un estampage et les textes qu’il a consultés parlent de « porte de pierre ». Tout ceci montre la précision de son travail de terrain, à partir des textes. C’est ce qui fait la valeur unique de son opus majeur « Chine, La grande statuaire ».  


En 1916 , la France ouvre une filière d'embauche depuis les villes côtières de Qingdao et Pokou. Les Chinois qui acceptent sont enrôlés sous contrat civil à durée déterminée et gagnent l'Europe par voie maritime.

Mandarin photo JM Bergougniou



Son long voyage pour examiner des travailleurs chinois, du 25 janvier 1917 au 6 mars 1918, lui permet de compléter ses recherches sur la « Grande Statuaire » chinoise et de se consacrer davantage à l’écriture, c’est là qu’il commence son dernier poème Thibet.


Ses lettres à Yvonne prennent alors une importance primordiale tant par leur nombre que par leur contenu. Elle apparaît non seulement dans son rôle de collaboratrice efficace mais surtout elle rattache Segalen à la possibilité d’un avenir après « la Grande Chose ». Sa troisième installation à l’hôpital de Brest a été encore plus difficile que les deux précédentes. Il est amaigri, physiquement affaibli par son séjour en Extrême-Orient, désespéré par la guerre.


Le 20 mai 1919, sa femme vient le voir pour fêter avec lui la Sainte Yvonne (le 19 mai). Il écrit à Hélène qu’il était content de lui avoir donné l’illusion d’une amélioration qu’il ne ressentait pas. Le 21, il repart se promener dans la forêt du Huelgoat où ils sont allés. 


Il ne rentre pas à l’hôtel le soir. Deux jours plus tard, sa femme retrouve son corps au lieu-dit Le Gouffre. Il a une blessure à la cheville, et « Hamlet » à ses côtés.

 

Sa mort reste inexpliquée, bien que la thèse du suicide soit aujourd’hui considérée comme la plus probable compte tenu de la pathologie maniaco-dépressive dont il souffrait comme en ont témoigné divers médecins, dont le Dr. Hesnard, ancien psychiatre de la marine, lors d’un séminaire de psychanalystes à Marseille en 1958




L'une des universités de Bordeaux, où Victor Segalen fit ses études, porte son nom (Université Victor-Segalen Bordeaux 2). La faculté de Lettres et Sciences sociales de Brest, sa ville natale, lui rend aussi hommage en portant son nom. Le lycée LFI (lycée français international) Victor-Segalen, à Hong Kong, porte également son nom.

Le poète anglais Milton vendit les droits du Paradis Perdu pour la somme dérisoire de cinq livres sterling, et Racine vendit Andromaque deux cents livres. Dieu sait cependant le nombre de travailleurs de toute sorte qui vivent de l'œuvre de ces créateurs Imprimeurs, typographes, brocheurs, relieurs, libraires, costumiers, machinistes, etc.. 


Cela représente des sommes astronomiques. Même réflexion s'impose en ce qui concerne les artistes peintres. Victor Segalen, le poète breton, qui fit la guerre à Dixmude avec les fusiliers-marins, n'at-il pas raconté comment en passant à Tahiti, peu de temps après la mort de Paul Gauguin, il se rendit acquéreur pour la somme de SEPT francs d'un paysage breton sous la neige, que le commissaire-priseur présentait à l'envers, avec ce titre sensationnel Les chutes du Niagara Or actuellement, ce même paysage ferait probablement dans une vente aux enchères plusieurs centaines de mille francs.

Sources

BNF Gallica

Cols bleus 3 mars 1979 n°1557







24 octobre 2021

BAN Cát Lái Indochine Saïgon aéronautique navale

BAN Cát Lái

En 1929, une instruction ministérielle décide la création d'une base d'hydravions sur la rivière Donnaï, près du village de Cát Lái situé à une dizaine de kilomètres de Saïgon.


Son insigne représente une jonque noire sur fond rouge. En effet, « Cát Lái » signifie en vietnamien « L'homme qui tient la barre sur un bateau ».




En 1933, lorsque l'Armée de l'air est créée, la base lui est transférée et passe à l'Aviation coloniale. Douze ans plus tard, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et au début de la guerre d'Indochine, la base revient dans le giron de la Marine. 



Elle est officiellement rouverte le , lors de la constitution de l'escadrille 8S qui y sera stationnée jusqu'à sa fermeture en 1956. Elle abritera également l'escadrille 9S entre sa création en  et sa dissolution en . Elle servait notamment de dépôt d'essence.





La base était dotée des infrastructures suivantes : une grue pour mettre à l’eau les hydravions, des réservoirs construits par les Japonais durant l'Occupation, un château d'eau,



 une infirmerie dotée d’une ambulance, des logements pour les équipages, pour les familles des officiers et officiers mariniers, et en bordure du Donnaï, un mess officiers avec un maître d'hôtel, et la maison du commandant de la base.



Si la vie quotidienne était bien plus confortable que pour les soldats du Corps expéditionnaire qui traquaient les Viet Minh sur le terrain, elle n’était pas exempte de dangers : en dépit du mur d’enceinte, des cinq tours de surveillance aux angles et des miradors qui délimitaient le périmètre, la base subit un attaque Viet en février 1949 . La route toute droite qui menait à Saïgon, via Thủ Đức, était dangereuse du fait des embuscades fréquentes. 

La BAN disposait d’un half-track avec lequel le personnel faisait de temps à autre des patrouilles pour l'« ouverture » de la route jusqu'à un poste de garde situé sur la route, bien avant d'arriver à la base. 

En dépit de ces précautions, un camion de type GMC a sauté sur une mine entre Cát Lái et Saïgon. Les liaisons vers Saïgon étaient surtout assurées par une chaloupe de type LCM, ce qui était plus rapide et plus sûr

Sources 

https://www.anciens-cols-bleus.net/t9113-les-b-a-n-cat-lai-indochine


Le Pic à l'oeil Guipavas Brest Finistère

Le PIC à l'oeil

Lors d'un récent échange avec la section Bretagne de la Marcophilie navale, un timbre vert a été collé sous la zone d'annulation du timbre par la flamme ondulée du PIC 05505A Guipavas - Brest.

Cela n'a pas échappé à l'oeil vigilant du postier qui a annulé le timbre d'une griffe PIC FINISTERE.

Un timbre qui ne sera pas réutilisable...



Comme en 2019 dans le Sud Finistère, La Poste va adopter une nouvelle organisation dans l'établissement de Brest dès le 11 mai. La plateforme de distribution du Dourjacq fermera en juin, remplacée par trois nouveaux sites (rue de Lyon, boulevard Léon-Blum et route de Quimper) où travailleront les facteurs, qui ne feront plus que de la distribution.


"Un atelier de préparation sera mis en place sur la plateforme de Guipavas, qui permettra à des postiers de préparer l'activité de leurs collègues facteurs, qui auront ainsi un produit prêt à emmener" détaille Sébastien Gobichon, le directeur de l'établissement services-courrier-colis de Brest.

Malgré les craintes des syndicats, tous opposés au projet, la direction assure que rien ne changera pour les usagers. "L'objectif, c'est qu'il n'y ait aucune conséquence. C'est de maintenir nos résultats de satisfaction clients et de maintenir la distribution 6 jours sur 7, il n'y a aucun changement. Mais c'est d'être plus disponible pour assurer de nouvelles prestations comme 'Veiller sur mes parents', que l'on souhaite encore plus développer sur Brest, donc c'est donner plus de temps aux facteurs pour assurer d'autres missions que la simple distribution du courrier, même si ça reste le cœur de leur métier."
57% de courrier en moins d'ici 2030 ?


Alors que l'activité colis, particulièrement rentable, est en forte hausse, l'entreprise est confrontée à une érosion permanente du volume de courrier, de l'ordre de 10% par an. Au niveau national, la Poste a distribué 7 milliards de plis en 2020 et table sur seulement 3 milliards à l'horizon 2030. "C'est pour ça qu'aujourd'hui, l'objectif de ce projet-là c'est de trouver de nouvelles activités, de trouver nouvelles prestations en faveur de la population brestoise et en faveur de nos facteurs pour maintenir l'emploi", estime Sébastien Gobichon.

440 postiers travaillent dans l'établissement de Brest, qui dessert un territoire allant de Crozon à Ploudalmézeau en passant par Daoulas.


sources 

https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/la-nouvelle-eco-la-poste-se-reorganise-a-brest-1619523537

23 octobre 2021

Dupuy de Lome Taïwan Chine Pékin mer Okhotsk Russie bâtiment expérimentation

Bâtiment d'expérimentation Dupuy de Lome

Mme Parly révèle qu’un navire « espion » français a effectué une mission dans le détroit de Taïwan

 

Le 12 octobre, la ministre des Armées, Florence Parly, a été conviée à deux auditions parlementaires distinctes – l’une au Sénat, l’autre à l’Assemblée nationale – pour évoquer l’affaire de l’annulation par Canberra de la commande de 12 sous-marins de type Shortfin Barracuda auprès de Naval Group ainsi que la création de l’alliance « AUKUS », formée par l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis.



Comme on pouvait s’y attendre, la ministre n’a pas échappé aux interrogations de certains parlementaires sur la stratégie française en Indo-Pacifique, et en particulier sur les moyens militaires qui y sont déployés, ceux-ci sous-entendant, en creux, que leur faiblesse pouvait expliquer la décision de Canberra de nouer une alliance avec Londres et Washington. D’autres questions ont porté sur l’attitude de la France à l’égard de la Chine. Attitude qui aurait ainsi précipité l’Australie dans le partenariat « AUKUS ».

"Sur la relation avec Taïwan, la montée des tensions avec Pékin, ces derniers jours, est inquiétante. Nous avons tous noté la présence, la semaine dernière, de 145 avions militaires chinois dans la zone de défense de Taïwan. Une escalade est possible et emporterait des conséquences dramatiques. Nous manifestons, avec les moyens de la Marine nationale, notre attachement au droit international et à la liberté de circulation, avec la présence de bâtiments, dont le Dupuy-de-Lôme, dans le détroit de Formose."  Florence Parly 

 


Situé entre la Russie continentale et l’île de Sakhaline, le détroit de Tatarie relie la mer du Japon à celle d’Okhotsk, où l’arraisonnement, en mai, du navire de pêche Eiho Maru par la garde-côtière russe a donné lieu à un incident diplomatique entre Tokyo et Moscou. Trois jours plus tôt, et dans le même secteur, un autre bateau japonais, le Daihachi Hokkoumaru, était entré en collision avec le cargo russe Amur, avant de chavirer.

La mer d’Okhotsk est bordée par la péninsule de Kamtchatka à l’est, l’île nippone de Hokkaido à l’extrème sud, par l’île de Sakhaline à l’ouest, par la Sibérie au nord et, au sud-est, par les iles Kourliles, lesquelles font l’objet d’une dispute territoriale entre la Russie et le Japon. D’où les tensions de ces dernière semaines…. Et le renforcement de la présence militaire russe sur ces dernières.

Plus généralement, la mer d’Okhotsk est stratégique pour les forces armées russes, et en particulier navales. Elle est une zone d’entraînement et d’essais pour les sous-marins de la Flotte du Pacifique, lesquels sont basés à Vilioutchinsk, port situé sur la côte orientale du Kamatchatka.

En décembre dernier, le sous-marin nucléaire lanceurs d’engins [SNLE] Vladimir Monomaque a tiré une salve de quatre missiles balistiques à capacité nucléaire Boulava depuis la mer d’Okhotsk, ce qui, au passage, a mis en alerte la base américaine de Ramstein [Allemagne], son système de notificiation d’alerte de lancement de missile s’étant déclenché.

Quoi qu’il en soit, la mer d’Okhotsk présente un intérêt en matière de renseignement, comme en témoigne l’envoi régulier d’avions de reconnaissance RC-135 de l’US Air Force, ces appareils étant spécialisés dans le recueil du renseignement d’origine électro-magnétique [ROEM]. Le 23 juin dernier, l’un d’eux y a été intercepté par un Su-30 SM russe.

Mais, visiblement, cette région intéresse aussi la Direction du renseignement militaire [DRM] française. En effet, le 5 juillet, le ministère russe de la Défense a fait savoir que le « Bâtiment d’expérimentations  » Dupuy de Lôme faisait l’objet d’une surveillance, après avoir été repéré dans le détroit de Tatarie.

« Les forces et moyens du District militaire de l’Est exercent un contrôle sur le navire de reconnaissance navale français Dupuy-de-Lome, opérant à partir du 5 juillet 2021 dans les eaux de la mer du Japon et du détroit de Tatarie », a en effet indiqué  le Centre russe de gestion de la défense nationale.

Pour rappel, le Bâtiment d’expérimentations Dupuy de Lôme [autrefois appelé « Bâtiment d’expérimentations et de mesures », ndlr] est un navire de 3’600 tonnes pour une longueur de 101,75 m et une largeur de 15,85m. Mis en oeuvre par la Marine nationale au profit de la DRM, il accueille à son bord 80 spécialistes et analystes chargés d’exploiter les renseignements obtenus par ses puissants moyens d »interception et d’écoute, fournis par Thales. Il est faiblement armé, ne disposant que deux mitrailleuses de 12,7 mm.

Ces derniers temps, le Dupuy de Lôme avait surtout été signalé en mer Noire… En outre, depuis l’expédition de Lapérouse et celle du croiseur Laclocheterie, la présence de navires français dans le détroit de Tatarie est extrêmement rare.

Selon les données AIS [Système d’identification automatique des navires, nldr] – et sous réserve qu’elles soient correctes… -, le Dupuy de Lôme est arrivé à Hakodate [Hokkaïdo, Japon] le 30 juin. Il a appareillé pour une destination non précisée le 4 juillet.

« En matière de renseignement, nous travaillons avec persévérance à l’appréciation autonome de la France. Nous envoyons chaque année notre navire, le Dupuy de Lôme, en Indo-Pacifique pour faire notre moisson et pouvoir échanger du renseignement avec nos alliés, » a récemment expliqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM] au quotidien Le Monde.

Sources :

https://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20211011/etr.html#toc3


Radio Taiwan internationale   https://fr.rti.org.tw/news/view/id/95207


http://www.opex360.com/2021/10/13/mme-parly-revele-quun-navire-espion-francais-a-effectue-une-mission-dans-le-detroit-de-taiwan/

http://www.opex360.com/2021/07/06/la-russie-dit-surveiller-le-navire-espion-francais-dupuy-de-lome-pres-du-detroit-de-tatarie/

https://www.defense.gouv.fr/marine/equipements/batiments-de-patrouille-surveillance/batiments-specialises/d-experimentations/dupuy-de-lome-a-



Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...