27 février 2025

Alger rue de la marine OQTF Algérie

 Alger  - de la marine à l'indépendance

 On parle beaucoup en ce moment des relations franco-algériennes et de l'OQTF.  Mais qu'est l'OQTF?

La décision d'éloignement ou d'obligation de quitter le territoire français est prise par le préfet, notamment en cas de refus de délivrance de titre de séjour ou de séjour irrégulierSituation d'un étranger qui ne possède pas les documents l'autorisant à rester en France en France. Si vous êtes concerné, la décision vous oblige à quitter la France par vos propres moyens dans un délai de 30 jours. Dans des situations limitées, elle peut aussi vous obliger à quitter la France sans délai. 

La France en Algérie 




Le Roi de France, Charles X, et le président du Conseil, le prince de Polignac, prennent en octobre 1829 la décision de lancer une expédition militaire dans le Nord de l'Afrique au printemps 1830, au plus tard le 11 avril, date de l'ordonnance nommant le ministre de la Guerre lui même, le général de Bourmont, commandant en chef du corps expéditionnaire. 
Le commandement de la flotte est confié, quant à lui, au vice-amiral Duperré.


Après une revue militaire effectuée dans une atmosphère de liesse populaire par le duc d'Angoulême , dans le port de Toulon , puis dans le port de Marseille, le 5 mai 1830, les troupes, 37.000 hommes accompagnés par 4000 chevaux, embarquent le 11 mai 1830 sur une flotte montant au total à 675 navires civils et militaires. L'expédition est lancée par l'appareillage des navires, le 25 mai, après que le vent eût tourné.

Le 14 juin 1830, le corps expéditionnaire  français débarque sur la Presqu'île de Sidi Ferruch.

Les derniers jours

Le 3 juillet 1962, trois mois après les accords d'Évian et deux jours après le référendum d'autodétermination du juillet en Algérie, le président de Gaulle annonce officiellement la reconnaissance par la France de l'indépendance de l'Algérie, et un échange de lettres entre lui et le président de l'Exécutif Provisoire constate le transfert de souveraineté. L'Exécutif Provisoire était un organisme mis en place par les accords d'Évian et chargé d'assurer la direction du pays pendant la période de transition entre le cessez-le-feu et le transfert de souveraineté puis jusqu'à l'élection d'une assemblée constituante en Algérie



Les accords d’Evian, signés le 18 mars 1962 entre la France et le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA),prévoient l’indépendance de l’Algérie après approbation en France par Référendum (8 avril 1962) et l’organisation d’un Référendum d’autodétermination en Algérie. 

Ce dernier aura lieu le 1er juillet 1962. En prévision de ces changements, qui excluent de facto l’utilisation de timbres de France pour affranchir le courrier dans le nouvel Etat, une circulaire télégraphique destinée à tous les Directeurs départementaux est envoyée le 27 juin 1962 (N° 509AG.C), complétée par deux autres circulaires (N° 515-AG.C le 30 juin et N° 518-AG.C le 2 juillet 1962) précisant la date de mise en application. Cette circulaire donne les instructions pour la surcharge de timbres français par les lettres « E.A. » (Etat Algérien). 


L’administration postale avait prévu l’usage de barrettes en caoutchouc pour apposer les surcharges nécessaires (en plus des lettres E A l’administration demande d’annuler la légende « République française »). Tous les bureaux n’ont pas pu être approvisionnés. Dans ce cas, l’administration suggère de biffer l’inscription « République française » au stylo à bille noir et la surcharge E A pourra être appliquée au tampon manuellement. Ces surcharges, dites locales, vont engendrer une grande quantité de variétés en fonction des moyens et des initiatives de chaque bureau. Même si l’administration recommande l’usage de l’encre noire pour toutes les surcharges, de nombreuses couleurs vont être employées : noire, bleu, rouge, violette, grise. 

Les Souvenirs de la Marine 

La rue de la Marine, qui portait le nom de Thriq bab el Dzira était une étroite voie longeant la partie gauche de la percée actuelle, celle-ci fut faite au début du règne de Louis-Philippe, et bordée de maisons à arcades.

Le premier édifice à gauche était la Grande Mosquée El-Kébir Djama el Kebir .

La grande Mosquée est la plus ancienne d’Alger , elle remonte probablement au X° siècle.
Le minaret qui domine l’extrémité de la rue a été terminée dit une inscription arabe, vers 1323.

La mosquée couvre une superficie de 2.000 mètres carrées.

Dans la rue de la Marine,


aux murs nus de la Mosquée a été ajouté en 1837 un péristyle dont les colonnes furent empruntées

  • à la mosquée Seïda.
     
  • C'est une longue galerie dont les arcades dentelées sont supportées par des colonnes.
    Une belle fontaine composée de deux vasques superposées forme le milieu de la galerie.
  • La façade de la mosquée est grandiose.

    Une partie des matériaux qui ont servi à sa construction provient des ruines de
    l’ancienne ville romaine d’Icosium, souvent exploitée pour les constructions d’Alger.

    Une inscription porte encore le nom de Lucius Coecilius Rufus, fils d’Agilis.
    Réparée par les Français, la mosquée El Kébir est consacrée au rite malékite.
     
  • En décembre 1836,
    le Prince de Nemours posa la première pierre de la galerie de marbre blanc qui longe la mosquée.

23 février 2025

Amiral Charner croiseur cuirassé escorteur d'escadre Suisse Bretagne Saint-Brieuc Indochine

Amiral CHARNER 

Le père de l'Amiral Charner appartenait à une très-ancienne famille de Suisse du nom de de Tscharner. Il vint en France vers 1789 pour prendre du service dans l'armée, mais son frère, qui était officier, lui représenta, qu'en ces temps troublés , pareille détermination était singulièrement inopportune et il le dissuada de ses projets.En 1790, diverses circonstances décidèrent M. Charner (qui avait francisé son nom en retranchant les deux premières lettres), à se fixer à Saint-Brieuc. Il établit une distillerie dans une maison de la rue Saint-Gouéno, maison aujourd'hui détruite .




Vers 1796, il épousa une jeune fille d'une bonne famille de Bretagne; ce fut de ce mariage que naquit, le 13 février 1797, Léonard-Victor Charner qui devait payer en gloire l'hospitalité accordée par la France à son père et venger, en répandant le sien, le sang d'un oncle assassiné le 10 août auxTuileries.

En 1812, Léonard-Victor Charner était admis le second à l'Ecole spéciale et impériale de marine de Toulon. Cet éclatant succès était la récompense des efforts assidus de l'excellent élève qui, après de brillantes études, venait d'achever, au collége de Saint-Brieuc, sa philosophie à l'âge de quinze ans. Dans ce corps de la marine dont les membres se font généralement remarquer par leur érudition, l'Amiral breton passait à bon droit pour l'un des officiers généraux ayant les connaissances les plus étendues, sans parler des connaissances spéciales. 

Les langues anglaise, espagnole et italienne lui étaient très-familières.

A la suite de nombreuses campagnes rarement interrompues, Charner fut fait enseigne de vaisseau le 15 mai 1820, et lieutenant de vaisseau en 1828.
C'est en cette qualité qu'embarqué à bord du vaisseau le Duquesne, il prit part, en juillet 1830, à l'expédition d'Alger, expédition entreprise par Charles X, en dépit des protestations de l'Angleterre et de l'attitude peu patriotique de l'école libérale d'alors. Un coup d'éventail donné par le dey à notre consul fut le motif de cette guerre qui précéda de quelques jours à peine la chute de la royauté légitime.

En février 1832, nous le retrouvons à la prise d'Ancône comme second de L’Artémis une frégate commandée par le capitaine de vaisseau Gallais, qui dirigeait les opérations ; il fut, en récompense des services qu'il rendit en cette occasion, nommé chevalier de la Légion-d'honneur.

Le 10 avril 1837, il est promu au grade de capitaine de corvette, et, en 1839, il est sur la frégate la Belle-Poule qui devait, l'année suivante, ramener en France les cendres de l'Empereur. 

Le 31 juillet 1841, après trois campagnes consécutives sur la Belle-Poule, Charner fut nommé capitaine de vaisseau. 

L'Amiral Charner est un croiseur cuirassé de la marine française, navire de tête de la classe Amiral Charner.

Il rejoint, en 1896, les croiseurs de la mer Méditerranée, pour opérer en Crète. Puis il rejoint l'escadre d'Extrême-Orient, en 1901, remonte le Yangzi Jiang jusqu'à Hankou pour inaugurer le quai de la concession française.


Il revient en Méditerranée, dès 1905, et est mis en réserve à Toulon. Il opère la surveillance du canal de Suez en 1914, et participe, avec la Foudre, le Guichen, le Desaix et le D'Estrées, sous la conduite de l'amiral Darrieus, qui venait de prendre le relais de l'amiral Dartige du Fournet, à l'évacuation de 4100 Arméniens du Musa Dagh en septembre 1915.

Lors de son trajet de retour de l'île de Castellorizo, après un arrêt à l'île de Rouad, il devait atteindre Port-Saïd mais il est torpillé le matin du 8 février 1916 par un sous-marin allemand de type U-21 sous le commandement du Kapitänleutnan Otto Hersing (1885-1960), précisément par 33° 21 N et 34° 54 E à 42 milles de Beyrouth et à 15 milles de Sour, l'ancienne Tyr. Ses 4 736 tonnes coulent en deux à quatre minutes et l'Amiral Charner s'immobilise à 1 500 mètres de profondeur. Il y eut 427 morts. Quatorze membres de l'équipage survivent au torpillage du navire et parviennent à se réfugier sur un radeau de fortune. Cependant, treize d'entre eux meurent avant d'être retrouvés par un chalutier. Il n'y a qu'un seul survivant, le quartier-maître canonnier Joseph-Marie Cariou


De 1843 à 1848, Charner commanda les frégates à vapeur la Sirène , l'Infernale , le Gomer , le vaisseau-amiral le Souverain. 

Il se distingue particulièrement au cours de la guerre de Crimée en 1855 puis comme commandant en chef des forces navales dans les mers de Chine et durant la campagne de Cochinchine en 1861. Il est également député en 1849, et sénateur de 1862 à sa mort.



Mis sur cale le 4 novembre 1958 à l'arsenal de Lorient, l'aviso-escorteur Amiral Charner a été lancé le 12 mars 1960. Quatrième de la série des avisos-escorteurs, il part pour l'océan Pacifique aussitôt après son admission au service actif le 14 décembre 1962.

Basé à Papeete de 1963 à 1980, Il est intégré à la division des avisos du Pacifique (Divavpaci) avec les Doudart de Lagrée, Protet, Cdt Rivière et EV Henry. Le Charner renoue toutefois avec la métropole tous les cinq ans, à l'occasion de grands carénages.


Le 8 décembre 1972, il est abordé par un caboteur japonais dans le détroit de Tomo Gashima. Cet accident, qui ne fera heureusement aucun blessé, contraindra le Charner à passer plus de quatre mois dans un chantier naval japonais de Kobe.

En 1980, il est affecté aux Forces maritimes de l'océan Indien avec comme port base Djibouti, et alterne de fréquentes missions opérationnelles en mer d'Oman et quelques missions de présence et de représentation dans le sud de la zone. En octobre 1987, l'aviso retourne à ses premiers amours et reprend la route du Pacifique pour trois années, où il est basé à Nouméa.

Le 8 juin 1990 il quitte définitivement Nouméa et rejoint la Métropole où il est retiré du service actif. Le bâtiment est remis à neuf pendant près de 4 mois à l'arsenal de Lorient et, le 28 janvier 1991, il reprend du service mais cette fois sous pavillon urugayen, et sous le nom de Montevideo.

Sources
Ouest-Eclair
Ouest-France
BnF Gallica 
L'amiral Charner par Louis D'Estampes

15 février 2025

FREMM AQUITAINE équipage B MEDOR 2025 Méditerranée orientale janvier mars 2025

FREMM AQUITAINE équipage B MEDOR 2025

En Méditerranée orientale, une frégate est toujours déployée au plus proche de la côte libanaise pour contribuer à l’appréciation autonome de situation de la France dans la région.


V SPID 11377 01 FEV. 2025 si retour 00200 HUB ARMEES

Forte de plus de 40 000 marins, la Marine nationale opère sur toutes les mers et tous les océans, 365 jours par an 24 h/24.
Elle est tout d’abord un acteur central de la dissuasion nucléaire française. Elle concourt à assurer la sécurité des Français, des approches maritimes et des intérêts de la France en mer.
Au plus près des crises et des catastrophes naturelles, elle intervient et porte notamment assistance aux populations en détresse. Elle s’investit dans la connaissance et la compréhension de l’environnement maritime. Des fonds marins au cyberespace,

V SPID 11377 01 FEV. 2025 si retour 00200 HUB ARMEES

les bâtiments de la Marine recueillent des informations cruciales à la défense des intérêts du pays, à la libre circulation des forces armées en mer et à la conduite des opérations. À ces fonctions stratégiques s’ajoute désormais celle de l’influence, annoncée dans la Revue nationale stratégique 2022.




https://www.colsbleus.fr/sites/default/files/2025-01/2024_MPAR_PAO_MAQUETTE_DIM_FRANCAIS%202025-v2-BD_compressed-1.pdf

https://www.nato.int/cps/fr/natohq/topics_70759.htm#standing

https://www.nato.int/cps/fr/natohq/topics_52060.htm


11 février 2025

Patrouilleur polaire L'ASTROLABE Dumont d'Urville Terre Adélie 30 décembre 2024 TAAF

 Patrouilleur polaire L'ASTROLABE Dumont d'Urville Terre Adélie 30 décembre 2024 

Malgré des conditions météo dégradées avec le passage de plusieurs dépressions en cette fin d'année 2024 et début d'année 2025, entrainant des vents forts et des précipitations neigeuses, nous avons le plaisir d'accueillir à nouveau l'Astrolabe pour la dernière rotation de l'équipage B en Terre Adélie (R2).


TàD DUMONT D'URVILLE -T.A.A.F. - 30-12-2024 
l’ascidie solitaire Molgula pedunculata colonise les espaces laissés nus
par le passage des icebergs grâce à sa croissance rapide
Le 30 décembre 2024, L’Astrolabe est arrivé devant la station Dumont d’Urville. Cependant, l’arrivée d’une tempête catabatique avec des rafales de vent dépassant les 70 nœuds a empêché l’accostage de la piste du Lion. Les passagers ont été débarqués par hélicoptère. L’équipage a ensuite réalisé un amarrage sur glace non loin de Cap Prud’Homme, qui a permis aux marins de pratiquer des activités sportives sur la banquise. Toutefois, les vents violents dans la soirée ont contraint le navire à appareiller, avant que la banquise ne débâcle.

EDO polaire - © Cédric Corre


Après trois jours de patrouille en mer et un réveillon du Nouvel An passé en appui contre un iceberg, L’Astrolabe a pu accoster à la piste du Lion le 2 janvier pour entamer ses opérations logistiques. En parallèle, les embarcations du bâtiment ont conduit des raids nautiques en soutien des projets scientifiques en Terre Adélie.

Transfert au beau milieu de la banquise - © Cédric Corre
Par ailleurs, un exercice de survie sur la banquise a été conduit, permettant de tester de nouveaux équipements de survie et de maintenir l’entraînement des marins dans des conditions extrêmes.

TàD DUMONT D'URVILLE -T.A.A.F. - 30-12-2024
sur timbre australien koala

Le 8 janvier 2025, L’Astrolabe a appareillé de Dumont d’Urville, embarquant 33 passagers, parmi lesquels des scientifiques et des hivernants quittant la station française. Cette dernière rotation fut également l’occasion d’embarquer pour la première fois un officier d’échange de la garde côtière canadienne.

Le patrouilleur a accosté à Hobart le 13 janvier, marquant la fin d’une première partie de saison réussie avec 173 passagers accueillis. Cette rotation aura permis de livrer 790m3 de carburant antarctique et d’acheminer 640t de fret solide.


https://www.defense.gouv.fr/marine/actualites/troisieme-rotation-antarctique-saison-lastrolabe

https://terreadelie-antarctique.blogspot.com/2025/01/arrivee-de-lastrolabe-pour-sa-3eme.html


TàD DUMONT D'URVILLE -T.A.A.F. - 30-12-2024
sur timbre français Les myrtilles

Polar Observer

@PolarObs


Feb 3

Le 17 janvier 2025, après 4 jours de passation à #Hobart en #Tasmanie, l’équipage A du patrouilleur polaire L'#Astrolabe a repris officiellement la charge du brise-glace à l'équipage B.

08 février 2025

Amiral Lefebvrier Despointes Nouvelle Calédonie Ouvéa prise possession 1853

 Amiral Lefebvrier Despointes

Né le 29 avril 1796 à VAUCLIN (Martinique) - Décédé le 5 mars 1855 au large du Pérou
Il épouse en 1844 Anne Élisabeth Papin-Thévigné.

Il entre à l'école de la Marine à Brest en septembre 1811.
Il est commandeur le 10 décembre 1850, contre-amiral le 2 avril 1851, major général de la Marine à Brest et commandant de la division navale d’Océanie et des côtes occidentales d’Amérique en 1852.


Il prend officiellement possession de la Nouvelle-Calédonie au nom de la France, le 24 septembre 1853.


Il prend part à la guerre de Crimée et au siège de Petropavlovsk en 1854.

Malade, il meurt quelque temps plus tard, le 5 mars 1855, à bord de son navire, au large du Pérou. Son corps est ramené en France en 1856. Il est enterré à Lorient au cimetière de Carnel.

Nouvelle Calédonie 

Le vingt-quatre septembre 1853, l’amiral Auguste Febvrier-Despointes hissait les couleurs françaises à Balade, à l’extrême nord de la Nouvelle-Calédonie, prenant ainsi possession de l’ensemble du territoire au nom de la France. Repartant peu après, il laissa l’un de ses officiers, le capitaine de vaisseau Tardy de Montravel, gérer cette nouvelle colonie. C’est ce dernier qui fonde Port de France, rebaptisée en 1866 Nouméa.

Cette terre n’était plus inconnue. 



Elle fut découverte par James Cook en 1774, qui, à cette occasion, la baptisa en souvenir de l’Écosse de ses ancêtres. À la différence de beaucoup de terres voisines, la Nouvelle-Calédonie ne changea jamais de nom. Ce furent ensuite principalement des navigateurs français qui complétèrent la découverte. Jean-François de La Pérouse, tout d’abord, explora la côte occidentale avec ses navires la Boussole et l’Astrolabe, en 1788, avant d’aller se naufrager à Vanikoro. Antoine Bruny d’Entrecasteaux ensuite, en 1792, entreprit l’exploration de la Grande Terre, et enfin Jules Dumont d’Urville, en 1827, cartographia les îles Loyauté.

Les premiers à suivre les explorateurs furent des trafiquants, chasseurs de baleines, trafiquants de bois de santal, et surtout chasseurs de main-d’oeuvre pour les plantations australiennes. On se battit un peu, des bandits anglais dominèrent le lot. Un nommé Richards s’installa à Hienghène en 1843, un autre, nommé Paddon, à l’île Nou en 1851.

Mais presque en même temps, dès le milieu du XIX e siècle, des missionnaires chrétiens entreprennent de convertir les habitants du territoire. Des protestants de la « London Missionary Society » arrivent à l’île des Pins et à Maré dès 1840. Les catholiques suivent très peu de temps après avec Monseigneur Douarre en 1843 et la mission de Pouébo fondée en 1847.





Tout cela est anarchique. La Nouvelle-Calédonie est repérée mais elle est toujours une terre sans maître, sinon de multiples chefferies locales.

Napoléon III pendant cette période, probablement inspiré par l’exemple anglais en Australie, cherche une terre lointaine pour y installer une colonie pénitentiaire. Il donne l’ordre à plusieurs navires français croisant dans le Pacifique de prendre possession de la Nouvelle-Calédonie dans ce dessein, sous la condition que la Grande-Bretagne n’ait pas revendiqué ce territoire auparavant. Ce ne fut pas le cas, et Febvrier-Despointes fut le premier à se trouver en condition d’exécuter l’ordre impérial.



Un premier contingent de 250 bagnards arrive dès mai 1854. Puis les convois se font réguliers, l’île reçoit son premier gouverneur, le contre-amiral Charles Guillain, et le statut de colonie en 1860. Les bagnards construisent les routes et les infrastructures. Le 29 septembre 1872 arrive un nouveau convoi de déportés, célèbre celui-là, qui transporte les condamnés de la Commune de 1871, parmi lesquels Louise Michel et Henri de Rochefort qui sera le seul à réussir à s’en évader. L’île recevra en tout 22 000 « transportés ».

La colonisation est brutale. À diverses reprises, l’armée chasse purement et simplement les Kanaks de leurs terres et de leurs villages pour les attribuer soit aux bagnards libérés soit aux colons libres qui viennent aussi s’installer. Des révoltes ont lieu, durement réprimées. La plus grave se produit en 1878, elle dure sept mois et ne se termine que lorsqu’un des chefs coutumiers de l’île abat l’instigateur de la révolte. Elle aura fait plus de 1 000 morts. Il y en aura de nombreuses autres, les dernières en 1984 et 1988.

En 1864, l’ingénieur Jules Garnier découvre le nickel. La société « Le Nickel » fondée en 1880 succède à de petites mines personnelles. Du coup Chinois, Indonésiens, Japonais arrivent sur l’île à côté des Français. En 1898, le gouverneur Paul Feuillet, jugeant l’existence du pénitencier incompatible avec une colonisation efficace par un peuplement plus abondant, demande et obtient sa suppression.



La Nouvelle-Calédonie va dès lors se peupler assez rapidement grâce au nickel et à l’agriculture. Elle fournit beaucoup d’hommes au bataillon du Pacifique qui combat en France pendant la guerre de 1914-1918. Le territoire y perd près de 1 500 hommes. Affaiblie par cette saignée et par le manque de dynamisme du marché du nickel, la Nouvelle-Calédonie vit l’entre-deux-guerres dans une certaine léthargie.

Puis vient la Seconde Guerre mondiale. La Nouvelle-Calédonie est l’un des premiers territoires à rallier la France libre. Cela permet aux Américains de la choisir comme l’une des bases de départ de leur reconquête du Pacifique. 40 000 GI’s y débarquent le 10 mars 1942, ils seront en tout un million à y passer. Ce rôle de « porte avions » est un facteur de réveil. L’après-guerre et surtout le commencement de la guerre froide vont faciliter l’essor du nickel. La population augmente, autant par la natalité que par l’immigration.

Cette croissance se fait dans un équilibre à peu près stable des communautés : 40% d’Européens appelés Caldoches, 40 % de Mélanésiens ou Kanaks, et 20 % rassemblant de nombreuses communautés, Wallisiens, Vietnamiens, Polynésiens, Indiens, Philippins, quelques Chinois, en tout 180 000 habitants vers 1980.

Les rapports sont tendus. Autant les deux principales communautés sont équivalentes en nombre, autant la domination économique blanche est absolument totale. Nous sommes indiscutablement en plein colonialisme.

De fait, d’ailleurs, la loi Defferre pour l’Outre-mer, de 1956, celle qui va permettre la décolonisation progressive de l’Afrique noire sans une goutte de sang versée, s’applique à la Nouvelle-Calédonie : une Assemblée du Territoire est élue, comme le sont d’autre part les communes, et le Haut-Commissaire préside un gouvernement issu de l’Assemblée.




Mais mystérieusement, sans aucune consultation et sans motif annoncé, une loi, furtivement votée en 1963, supprime le Gouvernement, dissout l’Assemblée et redonne tous les pouvoirs au Haut-Commissaire. Ainsi débute une période de méfiance et de tensions qui vont aller croissant. Plusieurs statuts sont proposés par MM. Lemoine, Pisani puis Pons. Tous sont rejetés par l’une ou l’autre communauté. Le 5 mai 1988, un incident particulièrement violent à l’île d’Ouvéa fait 19 morts kanaks et deux militaires français.

Nommé Premier ministre cinq jours après ces événements, il me faudra confier à une « mission du dialogue » composée d’un pasteur protestant, d’un prêtre catholique, d’un ancien grand maître franc-maçon et d’un magistrat, accompagnés d’un préfet et d’un sous-préfet, le soin d’explorer pendant quatre semaines les conditions dans lesquelles les communautés pourraient recommencer à se parler entre elles et avec le gouvernement de la République.

Cette mission a rendu possibles les négociations officielles qui se déroulèrent à Paris. L’accord Matignon fut signé le 26 juin 1988, portant statut provisoire pour dix ans. Dix ans après jour pour jour, le 5 mai 1998, le Premier ministre Lionel Jospin pouvait signer l’accord de Nouméa qui conférait à l’île une autonomie encore plus largement définie et créait la citoyenneté calédonienne. Dans quinze ans, la Nouvelle-Calédonie pourra décider si elle souhaite l’indépendance complète ou non. L’île vit aujourd’hui en paix et n’a plus guère d’autre problème que son développement économique. La France a su mettre une belle fin à une histoire qui fut tragique.

Michel Rocard 



Dictionnaire des marins français (Étienne Taillemite - 1982, P. 118.) :


«Febvrier-Despointes (Auguste) (1796-1855), né au Vauclin (Martinique), le 29 avril 1796. Entré à l'École de marine de Brest en septembre 1811, aspirant de 1re classe en août 1814, il embarqua sur la Duchesse-d'Angoulême aux Antilles, commanda la goélette Marie envoyée à la Guadeloupe pendant les Cent-Jours et rentra en France sur l'Actéon. Élève de 1re classe en mai 1816. Il servit sur l'Hermione à la station du Brésil, sur l'Écureuil au Sénégal (1817-1818). Enseigne de vaisseau en janvier 1817, il embarqua l'année suivante sur la Duchesse-de-Berry et fit campagne en Méditerranée à Terre-Neuve et aux Antilles (1818-1822). Resté dans ces eaux, il navigua sur la Diligente et la Béarnaise puis commanda la goélette Légère avec laquelle il fit naufrage le 24 janvier 1823 sur les côtes de Porto Rico. Promu lieutenant de vaisseau en août 1824 après avoir reçu les félicitations du Conseil de guerre, il commanda l'Infatigable à la Réunion et aux Antilles puis servit en Méditerranée sur la Vestale a la station d'Alger et du Levant (1827-1828). Passé ensuite sur l'Amazone, il fit une nouvelle campagne aux Antilles et y commanda le Rhône (1828-1829). Après un embarquement sur la Médée en 1832, il commanda l'Alcyone sur les côtes d'Algérie, stationna dans la région d'Oran et se distingua par l'appui donné à l'armée lors de la prise de Mostaganem. Capitaine de corvette en janvier 1833, il passa en 1835 sur la Terpsichore, commanda en 1836 l'Astrée aux Antilles, le Griffon sur les côtes d'Espagne (1836-1837) et la Créole à la station du Levant (1840-1843).

Capitaine de vaisseau en novembre 1843, il commanda successivement l'Armide en 1846 et la Néréide l'année suivante. Commandant en mai 1848 la station navale de la Réunion, il arbora son pavillon sur l'Oise, l'Artémise et la Reine Blanche et rentra en France en octobre 1850. Contre-amiral en avril 1851, major général à Brest en Novembre, suivant Febvrier-Despointes reçut en septembre 1852 le commandement de la division navale de l’Océanie et des côtes occidentales d’Amérique avec pavillon sur la frégate la Forte. 


A la suite du massacre des marins de l'Alcméne par les indigènes de Nouvelle-Calédonie, il se rendit dans les eaux de l’île en septembre 1853 et en prit possession au nom de la France. L'année suivante il se porta, en liaison avec une division anglaise, a l'attaque des établissements russes du Kamtchatka. Le 31 août 1854, l'escadre bombarda la baie d'Avalska et la ville de Petropavlovsk. Le 4 septembre, un débarquement était entrepris sous les ordres de La Grandière, mais l'opération : aux moyens très insuffisants fut mal conduite. L'amiral anglais s'étant suicide dans une crise de fièvre chaude : les bâtiments français durent quitter ces eaux le 7 septembre après s'être emparés de 2 transports russes. La Forte regagna ensuite les côtes d'Amérique du Sud. Febvrier-Despointes, malade depuis plusieurs mois, mourut à son bord au large des côtes du Pérou le 5 mars 1855.»



07 février 2025

Porte-avions Charles de Gaulle Voeux 2025 Inde Goa CDG Groupe aéronaval Clemenceau 25

Porte-avions Charles de Gaulle Voeux 2025 Inde Goa CDG Groupe aéronaval Clemenceau 25


Clemenceau 25 : nouveau déploiement pour le groupe aéronaval 
Articulé autour du porte-avions Charles de Gaulle, le « groupe aéronaval » (GAN)comprend également un groupe aérien embarqué, un état-major, 3 frégates, un bâtiment ravitailleur et un sous-marin nucléaire d’attaque. Démontrant son interopérabilité avec les marines alliées, le groupe aéronaval intégrera plusieurs bâtiments étrangers au cours de sa mission.


Le Groupe aéronaval (GAN), centré autour du porte-avions Charles de Gaulle et composé de trois frégates françaises, d’un ravitailleur, d’un sous-marin et de plusieurs escorteurs étrangers, a appareillé de Toulon ce jeudi matin 28 novembre 2024 pour la mission opérationnelle Clemenceau 25.



Agrégateur de forces internationales par nature, le GAN sera renforcé en mer Méditerranée par les frégates alliées italienne, américaine, marocaine et grecque. Depuis une décennie, plus d’une trentaine de frégates et sous-marins alliés ont rejoint les rangs du GAN français en opération. Véritable outil de supériorité navale, de projection de puissance et d’appréciation autonome de situation, le GAN sera déployé dans un environnement stratégique complexe. Le déploiement de cette capacité militaire souligne l’attachement de la France à la liberté d’action et de circulation maritime et aérienne.

 À l’ouest de l’océan Indien, il sera intégré à l’exercice bilatéral annuel Varuna pour approfondir l’interopérabilité entre les marines française et indienne. À l’est de l’océan Indien, le groupe mènera l’exercice La Perouse, en coopération avec les marines des pays riverains de l’archipel indonésien autour du thème de la sécurité maritime. Enfin, le Charles de Gaulle et son escorte navigueront dans l’océan Pacifique, notamment pour l’exercice Pacific steller, afin d’accroître l’interopérabilité avec la 7e flotte des États-Unis.








Marine nationale

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