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23 octobre 2025

Corvette L'ALCMENE Nouvelle Calédonie Jean Giraudoux Océan Pacifique Nouvelle Zélande Maoris

Corvette L'ALCMENE

Je termine le livre d'Anne Bolloré paru chez Locus Solus "En Mer de Chine", le récit d'un lointain ancêtre chirurgien de Marine.
Qui de nous connait la Corvette L’Alcmène ? Bien peu je pense, elle fut à l'origine de l'occupation de la Nouvelle-Calédonie par la France.

Qui est ALCMENE?

Il nous faut plonger dans  la mythologie grecque pour découvrir qu’Alcmène est une mortelle, fille d'Électryon et d'Eurydice, épouse d'Amphitryon et mère d'Iphiclès et d'Héraclès. 

La ravissante Alcmène, reine de Thèbes, épouse d'Amphitryon, est l'objet du désir de Jupiter qui souhaite engendrer Hercule en son sein. Jupiter aime en Alcmène l'amour humain que celle-ci porte à son époux et son infaillible fidélité le trouble. Avec Mercure il fomente une diversion pour tromper Alcmène en envoyant Amphitryon à la guerre et en prenant sa forme humaine, sachant qu'il s'agit du seul stratagème possible pour parvenir à ses fins. Mercure, incarné sous la forme de Sosie, annonce à la reine que son mari, reviendra secrètement le soir même du champ de bataille pour passer la nuit auprès d'elle. Alcmène le croit et l'attend dans la pénombre au balcon. Jupiter, sous la forme d'Amphitryon, passe une divine nuit avec Alcmène qui ne se doute de rien...

Des Frégates

Depuis Colbert, les navires de guerre portent souvent des noms issus de la mythologie. Si les vaisseaux reçoivent des noms guerriers comme Redoutable, Vengeur ou Foudroyant, les frégates, plus fines, rapides et élégantes, sont alors assimilées à des femmes et baptisées Hermione, Astrée, Flore, Néréide, Alcmène...



Deux frégates ont déjà porté le nom de la déesse Alcmène lorsque le ministre de la Marine décida la construction d'une corvette en 1829.Dessiné  par Leroux sur les plans de L'Héroïne, elle verra le jour à Saint-Servan.

Cette corvette était dite de classe Ariane, comme vingt autres bâtiments à peu près identiques, avec une carène doublée en cuivre pour éviter les dégâts causés par les tarets, son gréement étant celui d’un trois-mâts carré, son grand mât s'élève à 40 m.

Lancée en 1834, la corvette Alcmène a fière allure : 48 m de long, 11,20 m de large, jauge 525 tonneaux, forte de 32 canons. 


  • 3.8.1831 
  • Rebaptisé Alcmène

  • 12.11.1839
  • Navigue vers Montevideo depuis Brest

  • 9.1.1840
  • Du 9 au 12 janvier 1840 : escale à Rio .

  • 23.1.1840
  • Du 23 janvier au 23 février 1840 : escale à Montevideo .

  • 26.2.1840
  • Du 26 février au 24 mai 1840 : escale à Buenos-Aires .

  • 15.6.1840
  • Départ de Montevideo pour reprendre le blocus de Buenos Aires .

  • 23.11.1840
  • Du 23 novembre au 1er décembre 1840 : station à Montevideo .

  • 10.12.1840
  • Du 10 décembre 1840 au 19 mai 1841 : escale à Rio, puis retour à Montevideo pour refaire 4 mois de vivres.

  • 24.11.1841
  • Navigation de Rochefort
  • Navigation vers la Chine depuis Rochefort

  • 9.1.1843
  • Retour à Rochefort suite à la casse de la vergue principale dans un coup de vent.

  • 7.2.1843
  • Navigation vers Gorée, puis Rio depuis Rochefort

  • 11.4.1843
  • Navigation avec "Cléopâtre" depuis Rio de Janeiro

  • 11.5.1843
  • Du 11 au 13 mai 1843 : très mauvais temps au dépassement du banc des Aiguilles, la corvette se fatigue et fait de l'eau par les sabords et hublots.

  • 18.8.1843
  • Nouveau typhon devant Macao.

  • 4.10.1843
  • Escale à Cavite, Philippines pour remplacer 24 tôles de cuivre manquantes à tribord.

  • 4.4.1844
  • Départ pour la Chine du Nord.

  • 6.5.1844
  • Sortie de l'escale de Napa.

  • 25.10.1844
  • Typhon entre Macao et Manille, provoquant une voie d'eau devant.

  • 13.1.1845
  • Remplacement de 20 tôles de cuivre à Hong-Kong.

  • 15.7.1845
  • Nouvelle voie d'eau entre Manille et Macao.

  • 18.7.1845
  • Arrivé pour réparation à Macao

  • après le 19.7.1845
  • Délivre l'archevêque Lefebvre (évêque d'Isauropolis) prisonnier des indigènes.

  • 6.1.1846
  • Part pour la France depuis Macao

  • 21.1.1846
  • Escale pour la journée à Anjee, Java.

  • 8.3.1846
  • Du 8 au 16 mars 1846, escale au Cap.

  • 3.6.1851
Fait naufrage sur la côte de la Nouvelle-Zélande.

Vers le Pacifique





Partie de France à l'été 1848, la corvette séjourna d'abord à Tahiti et aux Marquises avant de rallier le "Caillou".
La mission officielle de la corvette Alcmène consiste à inspecter les missions catholiques françaises et les baleiniers nationaux. 
En réalité, des instructions secrètes prescrivent l'exploration approfondie de la Nouvelle-Calédonie pour en étudier les ressources ainsi que l'éventualité d'y construire un bagne. 



En début de l'an 1851, l'Alcmène, sous les ordres de M. d'Harcourt, effectue des travaux hydrologiques près de Ballade, au nord de la Grande Terre. L'un des canots du bord est attaqué par de redoutables cannibales. Terrible bilan : douze des quinze marins sont tués et mangés. Seuls trois d'entre eux échappent au massacre. 



En allant de Tasmanie à Wangaroa, en Nouvelle  Zélande, où elle devait charger du bois de Kauri pour mâture, la corvette naufragea totalement entre Hokianga et Kaipara (en fait en baie de Baylys sur la grande île Nord des la Nouvelle Zélande), le 3 juin 1851 (pendant l'hiver austral).  
Le commandant, le Comte d'Harcourt, s'égara, et ne trouvant pas lui-même l'anse pour abriter son navire, ordonna de l'échouer sur une plage.

La mer démontée se brisait sur la côte, et l'échouement se termine en tragédie; douze marins de son équipage se noient et un bon nombre d'autres sont sérieusement blessés. Lorqu'ils furent sur la côte, des Français se savaient pas dans quelle direction aller et ils ignoraient dans combien de temps ils seraient recueillis; ils décidèrent aussitôt de construire quelques abris sommaires avec des madriers pris sur l'épave. Une bonne quantité d'approvisionnements fut aussi récupérée dans l'épave et les naufragés n'étaient pas en danger immédiat de famine. Lorsque le campement provisoire fut installé, un détachement eut l'ordre d'aller chercher de l'aide.


Cheminant le long de la côte, ce détachement arriva à la pointe Nord, et alors remontant le cours de la rivière et arriva en vue du village d'Okaro, qui était sur l'autre rive et abritait une centaine de Maoris. Le jour où les naufragés arrivèrent au village était un samedi et le lendemain étant le "Ra Tapu" ou "jour sacré", les Maoris ne désirèrent pas organiser immédiatement une expédition de sauvetage.

Ils proposèrent cependant d'envoyer une estafette à cheval qui les avisera par écrit du lieu du naufrage, et ce projet fut accepté. Tôt le lundi matin, une équipe de secours partit du village. Deux jours plus tard, les naufragés et leurs sauveteurs Maoris revinrent au village, les blessés et une femme étant transportés sur des brancards. Du village, les Français furent conduits à Auckland par bateaux et canoës et furent pris en charge par le gouvernement. Plus tard, les Maoris reçurent paiement et remerciements pour tout ce qu'ils avaient fait pour ces marins, de la part du gouvernement français.


Le capitaine de l'Alcmene affreta le navire américain "Alexander" pour rapatrier les rescapés à Tahiti puis pour la France. L'Alexander quitta Auckland le 1er août 1851 avec 192 survivants de la corvette (dont Pierre LE FRANC). L'Alcmene était un navire à trois mâts armé de 36 canons. Une grosse mer et de grandes marées sur les plages de la côte ouest de l'île du Nord, durant plusieurs jours, au début de 1934, mirent à jour les restes de l'épave de l'Alcmene à Baylys Bay, lieu de l'échouage.

Né à Trégunc en 1828, Yves Le Marrec, à peine âgé de 20 ans, sert dans la Marine. Son périple le conduit à bord du majestueux trois-mâts, L’Alcmène, pour une campagne en Nouvelle-Calédonie. En novembre 1850, l’expédition menée avec 248 hommes d’équipage longe les côtes nord, avant de débarquer le 1er décembre sur une plage reculée.

Ex-Voto de l'Alcmène © Ouest-France


Le destin du navire prend un tournant dramatique lorsque quinze membres de l’équipage du canot sont faits prisonniers par les Kanaks, peuple autochtone mélanésien. Yves Le Marrec se retrouve captif, confronté à une situation aussi effroyable que surréaliste : un repas cannibale. Dans un élan de courage et de détermination, il parvient miraculeusement à s’échapper, seul.


Trégunc - chapelle Saint-Philibert 


Naufrage de L’Alcmène

 Yves Le Marrec, rescapé de ce naufrage tragique, se sent profondément redevable. Reconnaissant d’avoir échappé à une mort certaine, il décide alors de faire une promesse à Saint-Philibert, le saint Patron de la chapelle : construire de ses propres mains une réplique de L’ Alcmène, en signe de gratitude et d’hommage.

Sources 

Cols bleus n°2655

 05 avril 2003

Ouest-France

- L’ALCMENE 

En mer de Chine de Anne Bolloré Locus Solus

L’ Exploration de la Nouvelle Camédonie  par georges KLING-(Société  Historique de la Nouvelle Calédonie 1989  N° 80.)

- La Nouvelle Calédonie-Un paradis dans la tourmente de Alban Bensa-découvertes Gallimard

- Les bâtiments de la flotte Française de 1700 à 2001 (Franck le Calvé et J.Michel Roche.

- Les voiliers du Nickel-voyages en Nouvelle Calédonie (Marc Métayer/Editions parcours et labeurs.2003)

- Musée de la Marine Paris

- Archives de la Marine Lorient

- Mairie de Trégunc-Service Etat civil

-Corvette page de garde-collection J.M.R

D'après les recherches documentaires et iconographiques de Jean-Michel Robert 2003/2011

https://4sardines.canalblog.com/archives/2011/10/05/22244468.html

08 février 2025

Amiral Lefebvrier Despointes Nouvelle Calédonie Ouvéa prise possession 1853

 Amiral Lefebvrier Despointes

Né le 29 avril 1796 à VAUCLIN (Martinique) - Décédé le 5 mars 1855 au large du Pérou
Il épouse en 1844 Anne Élisabeth Papin-Thévigné.

Il entre à l'école de la Marine à Brest en septembre 1811.
Il est commandeur le 10 décembre 1850, contre-amiral le 2 avril 1851, major général de la Marine à Brest et commandant de la division navale d’Océanie et des côtes occidentales d’Amérique en 1852.


Il prend officiellement possession de la Nouvelle-Calédonie au nom de la France, le 24 septembre 1853.


Il prend part à la guerre de Crimée et au siège de Petropavlovsk en 1854.

Malade, il meurt quelque temps plus tard, le 5 mars 1855, à bord de son navire, au large du Pérou. Son corps est ramené en France en 1856. Il est enterré à Lorient au cimetière de Carnel.

Nouvelle Calédonie 

Le vingt-quatre septembre 1853, l’amiral Auguste Febvrier-Despointes hissait les couleurs françaises à Balade, à l’extrême nord de la Nouvelle-Calédonie, prenant ainsi possession de l’ensemble du territoire au nom de la France. Repartant peu après, il laissa l’un de ses officiers, le capitaine de vaisseau Tardy de Montravel, gérer cette nouvelle colonie. C’est ce dernier qui fonde Port de France, rebaptisée en 1866 Nouméa.

Cette terre n’était plus inconnue. 



Elle fut découverte par James Cook en 1774, qui, à cette occasion, la baptisa en souvenir de l’Écosse de ses ancêtres. À la différence de beaucoup de terres voisines, la Nouvelle-Calédonie ne changea jamais de nom. Ce furent ensuite principalement des navigateurs français qui complétèrent la découverte. Jean-François de La Pérouse, tout d’abord, explora la côte occidentale avec ses navires la Boussole et l’Astrolabe, en 1788, avant d’aller se naufrager à Vanikoro. Antoine Bruny d’Entrecasteaux ensuite, en 1792, entreprit l’exploration de la Grande Terre, et enfin Jules Dumont d’Urville, en 1827, cartographia les îles Loyauté.

Les premiers à suivre les explorateurs furent des trafiquants, chasseurs de baleines, trafiquants de bois de santal, et surtout chasseurs de main-d’oeuvre pour les plantations australiennes. On se battit un peu, des bandits anglais dominèrent le lot. Un nommé Richards s’installa à Hienghène en 1843, un autre, nommé Paddon, à l’île Nou en 1851.

Mais presque en même temps, dès le milieu du XIX e siècle, des missionnaires chrétiens entreprennent de convertir les habitants du territoire. Des protestants de la « London Missionary Society » arrivent à l’île des Pins et à Maré dès 1840. Les catholiques suivent très peu de temps après avec Monseigneur Douarre en 1843 et la mission de Pouébo fondée en 1847.





Tout cela est anarchique. La Nouvelle-Calédonie est repérée mais elle est toujours une terre sans maître, sinon de multiples chefferies locales.

Napoléon III pendant cette période, probablement inspiré par l’exemple anglais en Australie, cherche une terre lointaine pour y installer une colonie pénitentiaire. Il donne l’ordre à plusieurs navires français croisant dans le Pacifique de prendre possession de la Nouvelle-Calédonie dans ce dessein, sous la condition que la Grande-Bretagne n’ait pas revendiqué ce territoire auparavant. Ce ne fut pas le cas, et Febvrier-Despointes fut le premier à se trouver en condition d’exécuter l’ordre impérial.



Un premier contingent de 250 bagnards arrive dès mai 1854. Puis les convois se font réguliers, l’île reçoit son premier gouverneur, le contre-amiral Charles Guillain, et le statut de colonie en 1860. Les bagnards construisent les routes et les infrastructures. Le 29 septembre 1872 arrive un nouveau convoi de déportés, célèbre celui-là, qui transporte les condamnés de la Commune de 1871, parmi lesquels Louise Michel et Henri de Rochefort qui sera le seul à réussir à s’en évader. L’île recevra en tout 22 000 « transportés ».

La colonisation est brutale. À diverses reprises, l’armée chasse purement et simplement les Kanaks de leurs terres et de leurs villages pour les attribuer soit aux bagnards libérés soit aux colons libres qui viennent aussi s’installer. Des révoltes ont lieu, durement réprimées. La plus grave se produit en 1878, elle dure sept mois et ne se termine que lorsqu’un des chefs coutumiers de l’île abat l’instigateur de la révolte. Elle aura fait plus de 1 000 morts. Il y en aura de nombreuses autres, les dernières en 1984 et 1988.

En 1864, l’ingénieur Jules Garnier découvre le nickel. La société « Le Nickel » fondée en 1880 succède à de petites mines personnelles. Du coup Chinois, Indonésiens, Japonais arrivent sur l’île à côté des Français. En 1898, le gouverneur Paul Feuillet, jugeant l’existence du pénitencier incompatible avec une colonisation efficace par un peuplement plus abondant, demande et obtient sa suppression.



La Nouvelle-Calédonie va dès lors se peupler assez rapidement grâce au nickel et à l’agriculture. Elle fournit beaucoup d’hommes au bataillon du Pacifique qui combat en France pendant la guerre de 1914-1918. Le territoire y perd près de 1 500 hommes. Affaiblie par cette saignée et par le manque de dynamisme du marché du nickel, la Nouvelle-Calédonie vit l’entre-deux-guerres dans une certaine léthargie.

Puis vient la Seconde Guerre mondiale. La Nouvelle-Calédonie est l’un des premiers territoires à rallier la France libre. Cela permet aux Américains de la choisir comme l’une des bases de départ de leur reconquête du Pacifique. 40 000 GI’s y débarquent le 10 mars 1942, ils seront en tout un million à y passer. Ce rôle de « porte avions » est un facteur de réveil. L’après-guerre et surtout le commencement de la guerre froide vont faciliter l’essor du nickel. La population augmente, autant par la natalité que par l’immigration.

Cette croissance se fait dans un équilibre à peu près stable des communautés : 40% d’Européens appelés Caldoches, 40 % de Mélanésiens ou Kanaks, et 20 % rassemblant de nombreuses communautés, Wallisiens, Vietnamiens, Polynésiens, Indiens, Philippins, quelques Chinois, en tout 180 000 habitants vers 1980.

Les rapports sont tendus. Autant les deux principales communautés sont équivalentes en nombre, autant la domination économique blanche est absolument totale. Nous sommes indiscutablement en plein colonialisme.

De fait, d’ailleurs, la loi Defferre pour l’Outre-mer, de 1956, celle qui va permettre la décolonisation progressive de l’Afrique noire sans une goutte de sang versée, s’applique à la Nouvelle-Calédonie : une Assemblée du Territoire est élue, comme le sont d’autre part les communes, et le Haut-Commissaire préside un gouvernement issu de l’Assemblée.




Mais mystérieusement, sans aucune consultation et sans motif annoncé, une loi, furtivement votée en 1963, supprime le Gouvernement, dissout l’Assemblée et redonne tous les pouvoirs au Haut-Commissaire. Ainsi débute une période de méfiance et de tensions qui vont aller croissant. Plusieurs statuts sont proposés par MM. Lemoine, Pisani puis Pons. Tous sont rejetés par l’une ou l’autre communauté. Le 5 mai 1988, un incident particulièrement violent à l’île d’Ouvéa fait 19 morts kanaks et deux militaires français.

Nommé Premier ministre cinq jours après ces événements, il me faudra confier à une « mission du dialogue » composée d’un pasteur protestant, d’un prêtre catholique, d’un ancien grand maître franc-maçon et d’un magistrat, accompagnés d’un préfet et d’un sous-préfet, le soin d’explorer pendant quatre semaines les conditions dans lesquelles les communautés pourraient recommencer à se parler entre elles et avec le gouvernement de la République.

Cette mission a rendu possibles les négociations officielles qui se déroulèrent à Paris. L’accord Matignon fut signé le 26 juin 1988, portant statut provisoire pour dix ans. Dix ans après jour pour jour, le 5 mai 1998, le Premier ministre Lionel Jospin pouvait signer l’accord de Nouméa qui conférait à l’île une autonomie encore plus largement définie et créait la citoyenneté calédonienne. Dans quinze ans, la Nouvelle-Calédonie pourra décider si elle souhaite l’indépendance complète ou non. L’île vit aujourd’hui en paix et n’a plus guère d’autre problème que son développement économique. La France a su mettre une belle fin à une histoire qui fut tragique.

Michel Rocard 



Dictionnaire des marins français (Étienne Taillemite - 1982, P. 118.) :


«Febvrier-Despointes (Auguste) (1796-1855), né au Vauclin (Martinique), le 29 avril 1796. Entré à l'École de marine de Brest en septembre 1811, aspirant de 1re classe en août 1814, il embarqua sur la Duchesse-d'Angoulême aux Antilles, commanda la goélette Marie envoyée à la Guadeloupe pendant les Cent-Jours et rentra en France sur l'Actéon. Élève de 1re classe en mai 1816. Il servit sur l'Hermione à la station du Brésil, sur l'Écureuil au Sénégal (1817-1818). Enseigne de vaisseau en janvier 1817, il embarqua l'année suivante sur la Duchesse-de-Berry et fit campagne en Méditerranée à Terre-Neuve et aux Antilles (1818-1822). Resté dans ces eaux, il navigua sur la Diligente et la Béarnaise puis commanda la goélette Légère avec laquelle il fit naufrage le 24 janvier 1823 sur les côtes de Porto Rico. Promu lieutenant de vaisseau en août 1824 après avoir reçu les félicitations du Conseil de guerre, il commanda l'Infatigable à la Réunion et aux Antilles puis servit en Méditerranée sur la Vestale a la station d'Alger et du Levant (1827-1828). Passé ensuite sur l'Amazone, il fit une nouvelle campagne aux Antilles et y commanda le Rhône (1828-1829). Après un embarquement sur la Médée en 1832, il commanda l'Alcyone sur les côtes d'Algérie, stationna dans la région d'Oran et se distingua par l'appui donné à l'armée lors de la prise de Mostaganem. Capitaine de corvette en janvier 1833, il passa en 1835 sur la Terpsichore, commanda en 1836 l'Astrée aux Antilles, le Griffon sur les côtes d'Espagne (1836-1837) et la Créole à la station du Levant (1840-1843).

Capitaine de vaisseau en novembre 1843, il commanda successivement l'Armide en 1846 et la Néréide l'année suivante. Commandant en mai 1848 la station navale de la Réunion, il arbora son pavillon sur l'Oise, l'Artémise et la Reine Blanche et rentra en France en octobre 1850. Contre-amiral en avril 1851, major général à Brest en Novembre, suivant Febvrier-Despointes reçut en septembre 1852 le commandement de la division navale de l’Océanie et des côtes occidentales d’Amérique avec pavillon sur la frégate la Forte. 


A la suite du massacre des marins de l'Alcméne par les indigènes de Nouvelle-Calédonie, il se rendit dans les eaux de l’île en septembre 1853 et en prit possession au nom de la France. L'année suivante il se porta, en liaison avec une division anglaise, a l'attaque des établissements russes du Kamtchatka. Le 31 août 1854, l'escadre bombarda la baie d'Avalska et la ville de Petropavlovsk. Le 4 septembre, un débarquement était entrepris sous les ordres de La Grandière, mais l'opération : aux moyens très insuffisants fut mal conduite. L'amiral anglais s'étant suicide dans une crise de fièvre chaude : les bâtiments français durent quitter ces eaux le 7 septembre après s'être emparés de 2 transports russes. La Forte regagna ensuite les côtes d'Amérique du Sud. Febvrier-Despointes, malade depuis plusieurs mois, mourut à son bord au large des côtes du Pérou le 5 mars 1855.»



25 novembre 2021

Phare Amédée Nouvelle Calédonie des gardiens de phare 25 novembre 1865

Phare Amédée Nouvelle Calédonie 


Dès 1859, pour la sécurisation de l'entrée au port de Nouméa, le gouverneur de Nouvelle-Calédonie, souhaite l'établissement d'un phare. La réalisation semblant difficile sur place, la construction d'un édifice métallique en métropole est préconisée par le service des phares et balises. Les plans sont réalisés par le directeur des phares Léonce Reynaud qui imagine notamment une ossature métallique intérieure distincte de l'enveloppe extérieure afin de lutter contre la corrosion que risque d'impliquer le climat tropical de la nouvelle colonie française. Ces plans, considérés comme une prouesse technique à l'époque, sont présentés à l'exposition universelle de 1862, à Londres.


La conduite des travaux de construction de ce phare a été supervisée par un conducteur des Ponts et Chaussées, Stanislas Bertin, à la demande du comte de Chasseloup-Laubat, ministre de la Marine de Napoléon III. Les travaux de réalisation sur place avec l'aide de militaires et de Mélanésiens dureront dix mois, de janvier à .

Il est inauguré le 15 novembre 1865 (jour de la fête de l'impératrice Eugénie) selon le site d'IFREMER et allumé le 25 selon le timbre de 1965. Il est éclairé avec une lampe à huile de colza à l'origine, il sera électrifié en 1985.


Éclairage des passes de Nouméa.

Depuis longtemps la colonie et le Département réclamaient l'étude de l'éclairage du port de Nouméa de façon à en permettre l'accès de nuit aux navires. Des projets entraînant des travaux et des dépenses considérables avaient été commencés. Les résultats désirés viennent d'être obtenus avec une rapidité, une simplicité, une économie qui font le plus grand honneur à M. le lieutenant de vaisseau Ducrot, commandant du Loyalty à qui ils sont dus. Le système do feux sert à franchir le chenal de l'îlot Maître et à atteindre le mouillage en rade de Nouméa. Il se compose d'un fanal placé sur un des sommets do l'Ile Nou visible dans un secteur, de 8 degrés et d'une portée de 13 milles ; de deux feux établis à la plage de l'artillerie et d'un fanal au four à chaux. Ces feux sont au pétrole ; ils consomment ensemble cinq litres par nuit de douze heures, soit environ 1 fr. 50 par jour.

Plus tard, le système sera complété par un fanal placé à une certaine hauteur sur un point du réoif voisin du phare Amédée.

Dès lors l'entrée de notre rade sera aussi facile la nuit que le jour.



Nouméa, le 23 octobre 1899



















La construction métallique est fondée sur la préfabrication et la standardisation : la taille des pièces doit être ajustée afin qu’elles puissent être embarquées, débarquées et montées sans engins de levage sophistiqués, à l’aide de bigues. La tour est un hexadécagone. Chacun de ses seize montants est composé de quatorze panneaux de fer à simple T, boulonnés les uns sur les autres. Ils reposent sur de grands patins de fonte, noyés dans un massif de béton. Des feuilles de tôle forment la peau de ce squelette de métal. La composition de la tour est de facture classique, inspirée par la colonne antique : piédestal, fût, couronnement. Un soubassement large et un fût au « talus prononcé » assurent la stabilité de l’édifice, en lui donnant des lignes fluides, presque féminines.


MESSIEURS
MESSIEURS CONSEILLERS GÉNÉRAUX,

J'ai l'honneur de VOUS soumettre, au nom de M. le Gouverneur, le projet de Budget de l'Exercice 1900, conformément aux dispositions des articles 51 et 52 du décret du 2 avril 1885, instituant un Conseil général .en Nouvelle-Calédonie, et de l'article 40 du décret financier du 20 novembre 1882.



CHAPITRE XVII.— PHARES.

L'augmentation de 7740 francs que l'on constate à ce chapitre s'explique comme suit:

Art. 1er.— Deux condamnés employés comme gardiens au phare Amédée ont été remplacés par un gardien libre à 1740 francs. Ces mêmes hommes ont été dirigés sur l'île Kou pour l'entretien du nouveau feu.


On prévoit un employé à 2600 francs pour l'appareil optique qu'on se propose d'installer au phare pour le mettre en communication avec Nouméa.

sources 
Procès-verbaux du Conseil général : session de... / Nouvelle-Calédonie et dépendances

Corvette L'ALCMENE Nouvelle Calédonie Jean Giraudoux Océan Pacifique Nouvelle Zélande Maoris

Corvette L'ALCMENE Je termine le livre d'Anne Bolloré paru chez Locus Solus "En Mer de Chine", le récit d'un lointain ...