26 février 2023

Porte-hélicoptères Jeanne d'Arc Alger avril 1975 Président Giscard d'Estaing Algérie

Le PH Jeanne d'Arc à Alger
15 avril 1975




TELEX de la Jeanne"
LA voilà ! Les centaines d'Algérois, agglutinés sur les escaliers du port, voient peu à peu se préciser la silhouette de la « Jeanne d'Arc » qui entre dans la baie. La salve de salut et le coup de sifflet final balaient les dernières hésitations des dormeurs, et c'est une arrivée très remarquée que fait le porte-hélicoptères, en ce lundi 14 avril. 

La dernière escale à Alger était en 1967...
Hier aux Antilles, aujourd'hui en Algérie, la « Jeanne d'Arc » suit de près notre président et la ville va vivre à l'heure française quatre jours encore, sans que décline la qualité de l'accueil, touchant et spontané.

En cette première journée d'escale, la capitale cache ses charmes sous une brume grisâtre, mais le lendemain la caresse d'un chaud soleil sort la belle endormie de sa langueur, et chacun retrouve la ville telle qu'il n'a pu l'oublier, ou telle qu'il l'a toujours imaginée élégance du front de mer, avec ses escaliers, ses balustrades et ses maisons à arcades, dont la blancheur, délicatement soulignée de bleu tranche sur l'ombre des rues, et grouillement ocre des toits de la casbah, labyrinthe de ruelles pavées, de voûtes obscures et d'escaliers dérobés.


Les pompons rouges jalonnent le chemin vers les échoppes où le français est redevenu la langue commerciale, ce qui facilite bien les choses après les efforts et les atermoiements en anglais ou en espagnol, voire en portugais

Mais la visite ne serait pas complète si l'on oubliait le palais des princesses, joyau mauresque enchâssé dans la casbah, îlot de silence à peine troublé par le murmure de la fontaine qui éclabousse les dalles de marbre de la cour intérieure, où si l'on ne rangeait sagement ses chaussures d'uniforme au milieu des babouches, à l'entrée d'une mosquée. 

Sourire fugitif de la fatma derrière son voile, éclat de rire du gamin qui se dresse sur la pointe des pieds pour vous embrasser, ou bombe le torse devant la caméra avant de détaler, regard attentif des vieillards qui longtemps suivent des yeux les cols bleus.

Pendant deux jours, les visiteurs par milliers, prennent d'assaut les coupées, et les excursionnistes, de retour de la rude Kabylie, ou de Tipasa, la Romaine, ont bien du mal à se frayer un chemin pour regagner leur bord. Mais... Brest n'est plus qu'à 5 jours de mer tout cela sent l'arrivée les midships au coin d'une coursive, font connaissance avec leurs examinateurs qui viennent d'embarquer.
Et voilà chers lecteurs, la fin d'une belle campagne. Quand ces lignes paraîtront, nous serons de retour. Nous vous donnons rendez-vous... dans quelques mois pour d'autres aventures.

Au lendemain de la visite du Président Giscard d'Estaing en Algérie, la Jeanne quittant Santa Cruz de Tenerife arrive en escale à Alger du 14 au 18 avril 1975.
On peut supposer que le temps de la visite, elle a fait quelques ronds dans l'eau au large des côtes algériennes.


C'est à 11 h 30 le 10 avril 1975 que le président Valéry Giscard d'Estaing sera accueilli à l'aéroport de Dar El Beida par le chef de l'État algérien Houari Boumediène.

"Un programme chargé qui commence par un déjeuner privé au Palais du Peuple entre les deux présidents, suivi d'une visite à l'usine de Rouïba où sont fabriqués autobus et camions. 



Le 11 avril 1975, Giscard d'Estaing, accompagné de son hôte, doit se rendre à Constantine pour y visiter la jeune université, puis à Skida, un «terminal» qui, avec l'usine de liquéfaction de gaz, représente un élément majeur de l'Algérie indépendante." Le Figaro



« Le voyage du président Giscard d’Estaing en Algérie a une très forte résonance en France. Tous les journaux de Paris et de province, toutes les radios, les trois chaînes télévisées assurent une couverture très large de cet événement dont la portée politique et psychologique est grande. Certains parlent de retrouvailles et de réconciliation. Les autres soulignent qu’il s’agit de préparer l’avenir et de donner à la France une assise meilleure dans son ouverture en direction du tiers-monde.



Cependant, une partie de l’opinion française n’est pas satisfaite. A Montpellier […] mais également à Paris, quelques attentats ont eu lieu. Ils émanent d’organisations qui se réclament de Pieds-Noirs.

[…] Environ un million de personnes ont préféré rentrer en France après les accords d’Evian. Beaucoup ont eu le sentiment d’avoir été trompés par le général de Gaulle, qui avait déclaré à Alger: «Je vous ai compris.» Par surcroît, les indemnisations promises par l’Etat sont loin d’être accordées dans les délais et les montants qui avaient été espérés soit même promis.


Actuellement, le nombre de Français en Algérie n’est plus que de 65 000, dont 55 000 au titre de la coopération. Les Français nés en Algérie et restés sur place ne sont plus que 10 000.


Les autres vivent en diverses parties de la France, principalement le sud-ouest et le midi. Le secrétaire d’Etat aux travailleurs immigrés, M. [Paul] Dijoud, souligne que souvent ce sont des rapatriés qui tendent les premiers la main aux travailleurs algériens immigrés et que, grâce à eux, ces derniers se font une place dans la société française.

sources :

Cols Bleus   26/04/1975  N°1374)
Cols Bleus 03/05/1972    N°1375
Giscard d’Estaing en Algérie, voyage aux résonances multiples

Le Monde diplomatique

Les escales de la Mission 1974-1975
Départ de Brest le 21/10/1974

Dakar 28/10-01/11 (Sénégal)

Tobago 10/11 (Trinidad & Tobago)

Port of Spain 11-13/11 (Trinidad & Tobago)

Nouvelle-Orléans 20-26/11 (États-Unis)

Vera Cruz 29/11-06/12 (Mexique)

Balboa 11-15/12 (Panama)

San Francisco 26/12/1974-03/01/1975 (États-Unis)

Rodman 14-15/01 (Panama)

Carthagène 17-21/01 (Colombie)

Pointe à Pitre 27-31/01 (France)

Les Saintes 31/01-07/02 (France)

Fort de France 08-13/02 (France)

Sainte Lucie 13/02 (France)

Rio de Janeiro 24/02-02/03 (Brésil)

Buenos Aires 07-15/03 (Argentine) [Forbin à Montevideo (Uruguay)]

Salvador de Bahia 21-26/03 (Brésil)

Santa Cruz de Tenerife 05-09/04 (Espagne) [Après l’escale, retour direct de la conserve en France]

Alger 14-18/04 (Algérie)

Retour à Brest le 22/04/1975


25 février 2023

BA 188 Djibouti aviation Afrique armée de l'air espace Emile Massart Galodé AP SPID 262 Sodexo La Poste Ambouli

BA 188  Djibouti colonel Emile Massart AMBOULI


 Au sud du village d’Ambouli (sud de Djibouti), au lieu-dit Gabode la construction d’un nouveau champ d’aviation, militaire et civil, a été entreprise au second semestre 1934 pour remplacer les premières installations sommaires et désuètes du terrain dit « des Salines », trop proche de la ville et en zone inondable.
Une ligne est créée par la compagnie italienne, « Ala Litoria » pour desservir régulièrement sa colonie éthiopienne en étant connectée aux lignes aériennes internationales et réduire considérablement les délais du courrier.


L’aéronautique militaire française est présente à Djibouti depuis 1932. Elle devient le 1er avril 1933 la première escadrille de la Côte Française des Somalis sur le terrain des Salines, avant d’être transférée sur le terrain de Gabode, localisation actuelle de la BA 188.



TàD ** ** AP SPID 262 Sodexo La Poste 13 FEV. 2023
La BA 188 porte le nom de son parrain, le Colonel Emile Massart, aviateur et héro de la seconde guerre mondiale, qui fut également commandant de l’Air de la Côte française des Somalis et trouva la mort aux commandes de son Douglas AD-4 « Skyraider » le 9 mai 1968, lors d’une mission d’entraînement au tir air-sol dans la plaine du Goubad.




L’insigne de la base aérienne, homologué en 1967, rappelle le rapace qui marque l’appartenance à l’armée de l’air et de l’espace, le soleil qui évoque le climat torride de la région, le palmier la palmeraie d’Ambouli, la mosquée la religion autochtone, et le ciel bleu d’azur.

Depuis le 9 mai 2011, la base aérienne se voit confier le drapeau de la 11ème Escadre de Chasse. Décoré de la Croix de Guerre des Théâtre d’Opérations Extérieures, il s’est vu attribué les inscriptions suivantes : « Extrême-Orient 1950 – 1951 » pour son action en Indochine, « AFN 1952 – 1961 » pour sa participation à la guerre d’Algérie et enfin « Koweït 1990 – 1991 » pour ses faits d’armes lors de l’opération « Tempête du désert ».


TàD ** ** AP SPID 262 Sodexo La Poste 13 FEV. 2023 
Le détachement a complété le dispositif aérien des Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDj) dans le cadre du tableau Air intitulé « Interactions 3D » de la présentation aux auditeurs de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) qui s’est tenu le 14 janvier 2023.


 Ce déploiement de la 3e escadre de chasse a notamment été l’occasion de réaliser une campagne d’entraînement valorisée, conjointement avec l’escadron de chasse 3/11 « Corse » et le Groupe aéronaval (GAN), incluant la formation de plusieurs équipages en cours de progression.
C’est également le premier détachement composé uniquement de Mirage 2000 D RMV (rénovés mi-vie) testés en conditions d’entraînement du haut du spectre. Pour mémoire, afin d’accompagner la montée en puissance du Rafale, la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 a prévu une rénovation à mi-vie de 55 Mirage 2000 D. Au dernier trimestre 2022, quinze Mirage RMV ont été mis en service opérationnel.

Sources

https://www.bibert.fr/Joseph_Bibert_fichiers/Djibouti.htm

Armée de l'Air BA 188


Merci à Romu

24 février 2023

Île Saint-Paul TAAF Edgar Aubert de la Rue 1929 Langoustes

Île Saint-Paul TAAF Edgar Aubert de la Rue 1929 Langoustes

Formé à Nancy à l'institut de géologie appliquée il va effectuer de nombreux voyages dans ce qu'on appelait alors les colonies françaises. Il séjourne aux Kerguelen, Saint-Paul, Saint-Pierre et Miquelon, les Nouvelles-Hébrides.



Ce qu'est l'île Saint-Paul
Edgar (sans D) Aubert de la Rüe publie dans le petit journal du 6 décembre 1929 un article sur son passage à l'île Saint-Paul. Une description où l'on parle de langoustes, de sources thermales à 100° d'où les langoustes pourraient sortir toutes cuites... 

Comme certains ont pu dire "il ne manque que les sources de mayonnaise..."


Une dépêche annonçait ces jours derniers que l'on était depuis deux mois sans nouvelles de l'île Saint-Paul, perdue dans lo sud de l'océan Indien. Certains ont pu se demander ce qu'il était advenu de cette île lointaine et pourquoi ses habitants ne donnaient plus signe de vie.

 


N'a-t-on pas été jusqu'à attribuer leur silence à la disparition de l'île sous les flots ? Que l'on se représente la position de cette possession française, l'une des moins importantes par son étendue, située dans hémisphère sud par 39" de latitude et 77° de longitude Est, c'est-à-dire un peu en dehors de la route que suivent les courriers et les cargos qui se rendent du Cap de Bonne Espérance en Australie et qui évitent au contraire les parages de Saint- Paul et de la Nouvelle Amsterdam, autre possession française située à quelque 50 milles plus au Nord. 



La population de Saint-Paul se compose d'une vingtaine de Bretons et d'un nombre à peu près égal de Malgaches qui sont là pour le compte d'une société française installée depuis un peu plus d'un an dans l'île pour y entreprendre la pêche des langoustes et qui a même crée une petite usine pour la mise en conserve de ces crustacés qui se rencontrent en nombre vraiment incroyable le long des côtes et dans le lac que constitue le cratère de cet ancien volcan. 



Deux navires seulement, l'Austral et l'Espérance, qui partent chaque été du Havre pour entreprendre une campagne de chasse aux éléphants de mer aux îles Kerguelen, situées à près de 1.500 kilomètres au Sud-Ouest de Saint-Paul, touchent maintenant cette dernière île d'une façon régulière, une première fois en octobre et vers mars avant de regagner l'Europe. C'est du reste ces deux navires qui déposèrent, voici un peu plus d'un an, les premiers pêcheurs de langoustes à Saint-Paul, ainsi que le matériel devant servir à la construction de leurs habitations et de leur usine. En dehors des navires se rendant aux Kerguelen, les pêcheurs n'ont pour tout moyen de communication avec le reste du monde qu'un poste do T. S. F. 

Tout permet de supposer que le silence prolongé de l'île n'a d'autre cause qu'une avarie grave survenue à leur poste d'émission ou même à sa destruction par une des tempêtes qui sont si fréquentes et d'une rare violence sous ces latitudes. Il est peut-être intéressant de dire au jourd'hui quelques mots de cette colonie, si peu connue du public, et dont on ne parle presque jamais. L'île Saint-Paul, découverte en 1617 par le navigateur hollandais Harick Claez d'Hillegom, fut annexée une première fois par la France en 1843 ; 50.ans plus tard, en 1893, le gouvernement envoya l'aviso Eure reprendre officiellement possession de l'île et y installer un dépôt de vivres. 

Enfin, en 1923, un décret rattacha cette possession, de même que les autres terres françaises australes, au gouvernement général de Madagascar. Quelques expéditions scientifiques touchèrent Saint-Paul au courant du siècle dernier. Ce fut tout d'abord l'expédition autrichienne de la Novara en 1857, puis la mission française dirigée par le commandant Mouchez qui avait choisi cette base pour l'observation du passage do Vénus devant lé Soleil en 1874. Le regretté Charles Vélain, attaché comme géologue, à cette dernière mission nous a laissé une étude très documentée sur la constitution de cette île. Une visite à l'île perdue me rendant aux îles Kerguelen il y a un an, j'ai eu la bonne fortune de passer par Saint-Paul et d'y séjourner une dizaine de jours. Cette île, d'origine exclusivement volcanique, mesure 5 kilomètres dans sa plus grande dimension, a une superficie totale de 7 kilomètres carrés. Le cratère qui occupé le centre de l'île forme un lac circulaire de 1.100 mètres de diamètre. 



Par suite d'un éboulement de la partie, orientale du volcan, le cratère communique aujourd'hui avec la mer par une passe de 80 mètres, mais qui n'atteint pas 2 m. 50 de profondeur à marée haute, de sorte que les navires ne peuvent venir s'abriter dans le cratère ou l'on trouve des fonds de plusieurs dizaines de mètres Toute l'île disparaît sous une épaisse végétation, surtout formée de très hautes herbes, de joncs et de fougères. Les arbres font totalement défaut. La marche est partout très difficile, car ce tapis de verdure masque souvent de profondes fissures et des chaos de blocs de lave.

Le climat de Saint-Paul est tempéré; mais extrêmement humide. Pendant toute l'année, la température se maintient entre + 5° et + 15". Les pluies sont très fréquentes et la brume également. La neige y semble . à peu près complètement inconnue. Pendant la plus grande partie de l'année, l'île est balayée par des rafales de vent d'une très grande violence. Un insecte très répandu est le cancrelas, qui atteint des dimensions énormes. Si la vie à Saint-Paul n'est pas très lie, elle est malgré tout très possible, es pêcheurs peuvent y élever des porcs, des chèvres et des moutons. Les légumes y viennent assez bien. La chasse et la pêche à elles seules permettraient du reste un naufragé de ne pas mourir de faim. Les langoustes, si. nombreuses, peuvent se prendre à. la main. Les poissons se pêchent avec la plus grande facilité. Ils sont pour la plupart si voraces qu'il n'est pas nécessaire de mettre un appât au bout de sa ligne. J'ai pris là-bas des poissons pesant plus de 50 kilos, et quelle n'était pas ma surprise en trouvant parfois dans leur estomac des langoustes entières. 

La nature prévoyante a fait jaillir en différente points de l'île, juste au' bord de la mer, de nombreuses sources thermales dont la température atteint souvent 100° et dans lesquelles on peut en quelques instants faire cuire le produit de sa pêche. 

■—■ E. Aubert de La Rûe.

22 février 2023

Vapeur Lozere Bossière Pêches Australes Kerguelen baie Gazelle Port Couvreux

Naufrage du Vapeur Lozère

Le 04 février 1928, un télégramme d’Henri Bossière ordonne à Albert Fontaine d’abandonner sur place l’Arques, trop endommagé. Le 12 février à 6 h 15, le Lozère heurte à son tour un haut fond en franchissant le Détroit de la Gazelle. A 20 h 40, l’ordre est donné d’abandonner le navire et sa cargaison de 1220 tonnes d’huile. Les naufragés se réfugient à Port Couvreux le 15 février.

L'Ouest-Eclair 15-2-1928

L'Ouest-Eclair 16-2-1928

L'Ouest-Eclair 22-3-1928

L'Ouest-Eclair 23-3-1928



LE NAUFRAGE DU VAPEUR " LOZÈRE " PRÈS DE L'ILE DE LA DÉSOLATION AU BORD DE L'OCÉAN ANTARCTIQUE

Le vapeur français « Lozère », capitaine Fontaine, équipé pour la chasse au phoque, et portant pour 30,000 livres sterling (plus de 3 millions de francs) d'huile de phoque dans ses fûts, coula près de l'île de Kerguélen, au bord de l'océan Antarctique, le 12 février dernier. 
La cascade de la Lozère dans la presqu'île Joffre était une source importante d'approvisionnement en eau. C'est lors d'un ravitaillement que la Lozère fit naufrage


L'équipage, composé de soixante deux Français, dut camper, sans provisions, dans l'île durant trois semaines. Les naufragés furent amenés au Cap, le 20 mars, par le « Kildalkey ), capitaine Rexborough, et ils s'embarquèrent pour l’Europe sur le « Guillfordt-Castle », qui est attendu à Southampton vers le 15 avril. 

Parmi eux se trouvaient deux femmes et une fillette de dix ans qui venaient voir, à Kerguélen, les unes leurs maris, l'autre son père. Deux Français, en effet, les anciens agents de police Petit et Ménager, sont gardiens à Kerguélen des intérêts français. Ils ont déjà passé deux hivers dans l'île de la Désolation. 

Mme Ménager est revenue au Cap, mais la femme et la fille de Petit sont restées bravement dans ce qui est sans doute la demeure la plus isolée du monde, la maison de bois de Kerguélen, au bord des glaces polaires, à 3,600 kilomètres de l’Afrique du Sud comme de l'Australie. Petit, sa femme et sa fille Leone, avec Ménager, ont organisé leur existence pour l'hiver antarctique, lequel commence actuellement. 
Peut-être reverront-ils un bateau dans six mois peut-être demeureront-ils deux ans absolument séparés du reste du monde. 



Le Petit Parisien 22 mars 1928

Le Petit Journal 23-3-1928

Sources

Gallica BnF
L'Ouest-Eclair
Le Petit Journal
Le Petit Parisien
Topônymie des Terres Australes - Gracie Delépine

21 février 2023

Du sexe des anges Usage de l’article devant les noms Pierre Le Conte Cherbourg répertoire des navires de guerre 1932

Du sexe des anges   Usage de l’article devant les noms

Répertoire des navires de guerre français

C'est un travail d'érudition patiente et de longue haleine : c'est un minutieux inventaire alphabétique des navires de guerre français présents et passés.
L'ouvrage parait en 1932. Il est commandé par le Ministère de la Marine dans le but particulier de pouvoir choisir en connaissance de cause les noms à donner aux futurs bâtiments de guerre français.


Une tradition séculaire veut que l'article accordé soit ajouté au nom des navires de guerre français et qu’il fasse partie intégrante de la dénomination. Il n’y a même pas cinquante ans que les derniers documents officiels ont abandonné le vieil usage d’écrire et d’imprimer cet article en toutes circonstances.



 L’on disait jadis : « le vaisseau la Bretagne, la canonnière le Cerbère »... cas exceptionnels d’ailleurs puisqu’en règle générale vaisseaux, bricks... recevaient des noms masculins, ceux de l’autre sexe étant l’apanage des frégates, corvettes,...


Peintre, imagier, graveur, navigateur, explorateur, cet artiste autodidacte, né à Cherbourg où il passera toute sa vie, est issu d’une vieille famille de marchands de nouveautés dont l’enseigne Au Pèlerin (puis Le Conte-Dubégny) était fort connue. Brillant élève au lycée de sa ville, Pierre Le Conte se sent attiré très jeune par la mer. À treize ans, il commence à naviguer sur un cotre à bord duquel il prend ses premiers croquis de navires.
Après avoir renoncé à l'École navale pour raisons de santé, Pierre Le Conte intègre l'infanterie en 1915. Il est blessé moins d'un mois avant l'armistice de 1918, et reste invalide à 30 % 


Colbert fut donc mal inspiré lorsqu’il prétendit appeler des flûtes : le Bien-Chargé, le Bien-Arrivé, le Paresseux,... et l’usage eut tôt fait de mettre au féminin ces qualificatifs : la Bienvenue, la Paresseuse, la Bien-Chargée... Pour une raison analogue, des frégates qui, sous la Révolution et le Consulat, reçurent les noms des héros morts en combattant : le Tartu, le Muiron, devinrent vite dans le langage maritime courant la Tartu, la Muiron, tant était alors enracinée l’habitude d’attribuer aux frégates des dénominations féminines.

 De nos jours, à l’exception des canonnières, les groupes de navires de guerre ont des noms génériques masculins. D’où il résulte qu’une fraction importante des cuirassés, torpilleurs, sous-marins... naviguent sous des vocables féminins. On a pris l’habitude de dire et d’écrire le France, le Sirène, le Gironde, sous prétexte qu’étaient sous-entendus « cuirassé », « sous-marin » ou « transport ».

Ces formes, choquantes pour l’oreille, ont été lancées et propagées par les journalistes de la fin du siècle dernier, au nom de la logique. Que penseraient leurs collègues d’aujourd’hui si nous proposions, pour des raisons analogues, de dire le France de l’Ouest, le Petite Gironde, ou la Correspondant, puisqu’aussi bien l’on sous-entend, ici « journal », là « revue ». Le simple fait que les manchettes et titres de ces publications portent imprimé l’article accordé suffit à justifier cette différence de traitement. 

Et ceci indique la marche à suivre. Que l’on revienne donc à la vieille coutume française, qui voulait que l’article soit sculpté devant le nom sur l’écusson même de chaque unité appartenant à la Marine militaire ! C’est précisément ce qui vient d’être fait, à propos de quelques noms d’anciens vaisseaux attribués à des bâtiments modernes, tels: La Paume, La Sibylle, La Flore, Le Mars, Le Fantasque,...; un contre-torpilleur a même été baptisé Le Chevalier-Paul, avec l’article. Si l’on généralise ce qui n’est aujourd’hui qu’une exception, l’usage choquant de l’article non accordé disparaîtra de lui-même.

https://envelopmer.blogspot.com/2013/03/cherbourg-et-pierre-le-conte-peintre-de.html

Répertoire des navires de guerre français / 

Pierre Le Conte (1894-1946). 

Date d'édition : 1932


20 février 2023

torpilleur enseigne Roux Cherbourg revue navale 1925 Président Doumergue

le Président Doumergue et Torpilleur  Enseigne Roux Evue Navale 1925 Cherbourg


La classe Enseigne Roux fut la treizième classe de contre-torpilleurs construite pour la Marine entre 1913 et 1915. 


Elle est réalisée à l'arsenal de Rochefort et au chantier Augustin Normand Le Havre. L'Enseigne de Vaisseau Jean-Antoine Roux, mortellement blessé en tentant d’ouvrir les vannes du bassin Missiessy à Toulon pendant l’explosion du cuirassé Iéna le 12 mars 1907 a donné son nom à cette classe de bâtiments.











Jean-Antoine Roux entre à l'Ecole navale en octobre 1897, il est nommé Aspirant de 1ère classe en octobre 1900.
Il est affecté succesivement sur le Croiseur "CATINAT" à la division de l'Océan Indien et sur la "RANCE" en novembre 1901 dans les mêmes eaux.

Carte dressée par l'enseigne de vaisseau Roux
 Itinéraire de Mongtsé à Taly-Fou
Nommé Enseigne de vaisseau en octobre 1902, il est affecté sur le Croiseur "DUPUY De LÔME" en escadre du Nord, puis en 1904 sur la canonnière "ACHERON" à la division de l'Indochine.

Affecté à son retour sur le cuirassé "IENA" comme chef de section de l'artillerie moyenne, il est tué dans l'explosion de Toulon le 12 mars 1907, au moment où il s'efforçait d'ouvrir les vannes du bassin pour lutter contre les incendies qui s'étaient déclarés à bord.

Visite du Président Doumergue à Cherbourg
Revue Navale 1925





CHERBOURG. 17 juillet. (De notre correspondant particulier.) Une tradition solidement établie et qui remonte aux temps les plus reculés de notre histoire, veut que nos souverains ou chefs de l'Etat viennent au moins une fois à Cherbourg pendant leur règne ou leur septennat, soit dans le dessein de s'y embarquer pour aller rendre visite à des pays amis, soit pour y accueillir des rois et désireux de saluer la France, à la création de quelque nouvelle partie du port, ou passer en revue la flotte française.
M. Gaston Doumergue a estimé fort sagement qu'il ne devait point terminer la première année de sa présidence sans se conformer à la coutume, et sans venir apporter aux escadres et aux bons officiers et marins qui les composent le témoignage d'estime et le, profonde reconnaissance que la Nation doit à sa Marine,
Certes, le coup d'œil offert par la merveilleuse rade de Cherbourg était imposant et majestueux au moment de la revue présidentielle, alors que près de 80 cuirassés, croiseurs, contre-torpilleurs et torpilleurs, sous-marins, tous pavoisés, se déployaient sur plusieurs lignes du fort de Querqueville a l'ile Pelée et de la Grande Digue aux travaux du Homet.
Et pourtant, les vieux marins et les Cherbourgeois eux-mêmes ne pouvaient se souvenir sans une certaine mélancolie des magnifiques armées navales qu'il leur fut donné jadis de contempler dans ce port que Vauban appelait « l'Auberge de la Manche et de telle et telle revue mémorable comme celle que nous valurent, par exemple, les voyages des souverains russes en France.
 
Au moment où les convives allaient se mettre à table, une bonne nouvelle fut communiquée par signaux aux équipages de l'armée navale sur la demande du Président de la République, une double ration leur était acrordée par le Ministre de la Marine.

C'est une importante maison de Paris qui avait été chargée d'organiser et de servir le repas présidentiel. Si les convives coûtèrent les divers articles du menu, ils conservèrent aussi précieusement comme souvenir lenr menu lui-même, œuvre remarquable de l'excellent peintre-graveur de la marine, notre compatriote M. Pierre Lecomte.


Une rapide visite au centre des sous-marins et le Président et sa suite prirent place sur l'Enseigne-Roux et le Magon qui les transportèrent en rade où, depuis quelques Instants déjà, les escadres préparaient leur appareillage.

Appareillage et départ de l'escadre
L'heure du départ de l'escadre de l'armée navale avait sonné lorsque l'Enseigne-Roux et le Magon traversèrent la rade à belle vitesse et, sortant par la passe de l'Est, allèrent se poster a quelques milles au large. M. Doumergue et les personnalités de son entourage ainsi que la presse ont alors jouit d'un spectacle inoubliable toute l'armée navale qui s'était massée aux environs de la passe de l'Ouest s'est dirigée en file vers le navire présidentiel et les navires sont passés près de lui, à quelques centaines de mètres, tirant tous à la fois leur salve de 21 coups de canon. La Provence ouvrait la marche, puis venaient, à 500 mètres, le Courbet, le Voltaire, le Jean-Bart, le Condorcet, suivis peu après des sous-marins et enfin des torpilleurs qui fermaient la marche.
Le défié dura une bonne demi-heure et se termina par une manœuvre d'une précision remarquable. Subitement tous les navires firent ensemble une conversion à gauche de 90 degrés et apparurent en rangs serrés, puis filèrent à toute allure vers Brest. Seul le Paris resta à Cherbourg pendant quelques heures pour y débarquer tout le matériel du banquet.

Sources


BnF Gallica 
L'Ouest-Eclair
Ecole navale

Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...