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20 mars 2024

Préfecture maritime Manche Mer du Nord Cherbourg

 Préfecture maritime Manche Mer du Nord Cherbourg

Cherbourg le port e guerre  © JM Bergougniou

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Cherbourg statue de Napoléon © JM Bergougniou
Dans la logique de la création des préfets départementaux, la fonction de Préfet maritime est créée pendant le Consulat le 27 avril 1800 par un arrêté des consuls en date du 7 floréal an VIII portant règlement sur l'organisation de la Marine. Seul correspondant du ministre de la Marine, il est chargé de la direction des services de l'arsenal et de la « sûreté des ports, de la protection des côtes, de l'inspection de la rade, et des bâtiments qui y sont mouillés.
À cette époque, Cherbourg est rattaché au 2earrondissement, dont le chef-lieu est Le Havre (Seine-Maritime).



Statue de Napoléon Ier. — C'est au Nord de la
place d'Armes, sur le Quai Napoléon, que se trouve
la statue équestre de l'Empereur Napoléon 1er. Cette
statue est due à M. Le Véel (de Bricquebec), artiste dont la renommée grandit chaque jour, depuis
quelques années. Ce monument à 10 mètres 20 de
hauteur. Le piédestal est en granit de Flamanville.

Cherbourg la gare maritime © JM Bergougniou


C'est un arrêté signé du Premier Consul, du 25 germinal an XI (15 avril 1803), qui décide de la création effective d'un port de guerre, dans l'anse du Galet.


On prévoit la construction d'un avant-port et d'un bassin capables de contenir "douze vaisseaux de guerre avec un nombre proportionné de frégates et trois formes de construction" (art. 1). Par la suite, un deuxième bassin doit être construit en arrière de l'avant-port et du premier bassin pour abriter vingt-cinq vaisseaux (art. 4).


Cherbourg la digue fort central  © JM Bergougniou


1812. — Cherbourg devient le siège d'une préfecture maritime. Lechevalier Molini fut le premier préfet du nouvel arrondissement.

Guide du Touriste à Cherbourg 1858 - Marcel Mouchel auteur éditeur





19 mars 2024

SNA TOURVILLE prise d'armement Cherbourg Barracuda mars 2024 Naval Group

SNA TOURVILLE prise d'armement Cherbourg Barracuda mars 2024 Naval Group

Rennes Armorique code ROC 46451A a encore frappé avec son arme de destruction massive l'OMEC TOSHIBA... et vive les doubles oblitérations...



Le 20 juillet 2023, le sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) Tourville est sorti de son chantier de construction pour être transféré vers le dispositif de mise à l’eau. 

 La cérémonie de prise d'armement pour essai du sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) Tourville s'est déroulée ce vendredi matin 15 mars sur le site de Naval Group à Cherbourg. Petit-frère du Suffren et du Duguay-Trouin, ce navire de 99 mètres de long est le troisième né de la série des Barracuda.


 Au nom du ministre des Armées, le sous-marin nucléaire d'attaque Tourville est armé à compter de ce jour". Les mots du vice-amiral d'escadre Jacques Fayard, commandant des forces sous-marines françaises, sonnent comme une forme de naissance pour le navire. "La cérémonie d'aujourd'hui marque une étape importante. Le Tourville va passer d'un état d'objet industriel inerte à celui de navire armé. Pour moi, armé, c'est quelque chose de vivant", explique Laurent Espinasse, directeur sous-marins chez Naval Group.


Les 65 membres de l'équipage bleu du sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) Tourville ont pris possession de leur navire ce vendredi au cours d'une cérémonie sur le site de Naval Group à Cherbourg. Sous le commandement du capitaine de frégate Guillaume Egret, 40 ans, ces marins vont avoir la mission de réaliser les essais à quai et à la mer dès cet été. Un équipage "bleu" qui sera bientôt rejoint "dans les mois qui viennent" par un autre équipage "rouge" de 65 marins pour avoir un cycle continu, à terre et en mer. Ce dernier sera le sixième équipage de la classe Suffren.


"C'est un honneur de se tenir ici, à Cherbourg, dans le berceau de l'excellence industrielle où plus d'un centaine de sous-marins ont été construits", confie le commandant du Tourville, huitième navire à porter ce nom, mais seulement le premier sous-marin. "Pour beaucoup, ici, le sous marin, c'est le travail de toute une vie. Et donc, dans quelques mois, vous allez prendre le Tourville et lui faire quitter pour la dernière fois Cherbourg. Ce sera pour nous un grand moment d'émotion. Je me rappelle encore, quinze ans après le départ du Terrible de Cherbourg, où, sans annonce particulière, des centaines de collaborateurs s'étaient réunis, en silence, pour assister à ce départ et à cette déchirure", ajoute Laurent Espinasse.


 Près 
de 100 mètres de long, 5.200 tonnes en plongée... le SNA Tourville, petit-frère du Suffren et du Duguay-Trouin, est un petit bijou de technologie issu du savoir-faire de Naval Group. "Ceux, comme moi, qui ont eu l'honneur de commander un SNA de type Rubis*, mesurent parfaitement le saut technologique que nous sommes en train de franchir avec l'arrivée de la classe* Suffren*. Les forces sous-marines française voient pour les quarante prochaines années leurs capacités opérationnelles décupler. Deux fois plus gros, deux fois plus armés, deux fois plus endurants. Cela doit faire notre fierté collective"*, explique le vice-amiral d'escadre Jacques Fayard. Parmi les grandes particularités de ces SNA : l'emploi de missiles de croisière naval.
"Quand les vents mauvais se lèvent..."

Une cérémonie chargée de symboles. D'abord, avec la remise du premier fanion à l'équipage du Tourville. Un fanion où se dresse le blason d'Anne-Hilarion de Costentin, comte de Tourville, maréchal de France au XVIIIe siècle, qui a notamment remporté les victoires de Béveziers (1690) et de La Hougue (1692). Une prise d'armement qui intervient également dans un contexte international de tensions, en particulier avec la Russie sur fond de conflit ukrainien. "Par les temps qui courent, quand les vents mauvais se lèvent. Nul doute qu'il constituera une capacité opérationnelle redoutable pour nos armées", confie le commandant des forces sous-marines françaises.

En son honneur, cape noire à croix de Malte et chapeaux bicorne ornés de plumes d’autruche et d’une bande d’or, plusieurs chevaliers de l’Ordre sont présents à la cérémonie. « Le comte de Tourville a intégré l’Ordre dès sa jeunesse. À 16 ans, il débute son apprentissage qui durera deux ans et fera de lui un spécialiste de la guérilla navale. » Sous l’impulsion de Colbert, il constituera la flotte militaire française. Ses faits d’armes sont nombreux mais son aura dépasse de loin les seules compétences militaires.

« On retiendra son extrême polyvalence. Il a été de charpentier jusqu’à un excellent amiral. S’y ajoutent des qualités de caractère car il est modeste et doté du sens de l’équité. » Un grand homme dont les valeurs sont désormais entre les mains des sous-mariniers.



Merci à Joël IdF

28 août 2023

SNA Casabianca Toulon Cherbourg retrait du service actif 21 août 2023 sous-marin

SNA Casabianca Toulon Cherbourg retrait du service actif 21 août 2023


LE 22 décembre prochain (1984), le troisième sous-marin nucléaire d'attaque français du type Rubis, le SNA Casabianca, sera lancé à Cherbourg. Depuis février 1983, le Rubis et le Saphir ont été admis au service actif et remplissent des missions opérationnelles ordonnées par les commandants en chef en Méditerranée ou dans l'Atlantique. Ce nouveau roi des mers — le « capital ship » selon nos voisins anglo-saxons — participe en France d'un «programme majeur » de construction.


Sa discrétion, assurée par la propulsion nucléaire — grâce à laquelle il n'a pas à venir respirer et à « souffler » près de la surface — alliée à son endurance et à sa mobilité, donne au SNA le don d'ubiquité, atout majeur dans le jeu tactique, voire stratégique. 

Il peut être partout à la fois et cette discrétion interdit de lever l'ambiguïté sur sa présence éventuelle. L'exemple récent du conflit des Malouines montre qu'il peut, par la menace qu'il représente, obliger une flotte entière à rester au mouillage


Le programme militaire est établi en 1974 et les spécifications d'ensemble le sont au début de 1977.
Le premier sous-marin de la série est mis sur cale en 1976. Dix ans de gestation auront été nécessaires. Ce sera le Rubis qui sera admis au service actif en février 1983. Aujourd'hui, après quelques variations dans sa quantité, mais selon la volonté gouvernementale, la série devrait normalement comporter huit sous-marins dont le dernier serait admis au service actif en 1994.


Pour être en mesure de construire un nombre significatif de bâtiments, compte tenu du coût, il a été prévu de «nucléariser» un sous-marin de moyen tonnage en conservant pour les armes et les équipements des solutions éprouvées et simples. En voici les caractéristiques : déplacement en plongée : 2700 t — longueur : 72 m — diamètre coque résistante : 7,6 m — vitesse 25 nd — immersion :>300 m — autonomie (vivres) : 45 jours + 15 — équipage : 66 hommes dont 8 officiers — armement : 14 armes (torpilles filoguidées, missiles SM 39, mines) —



équipements : détection sous-marine (DUUA 2 — DSUV 22), télémètre acoustique DUUX 5, détecteur de radar à compression d'impulsions, périscope à visée infrarouge.


Le S.N.A. est essentiellement un sous-marin anti-navire de surface. Armé à deux équipages, qui prennent tour à tour la charge du bâtiment, le S.N.A. a un rythme d'activité tel (dix semaines de disponibilité, cinq semaines d'entretien) que l'on peut envisager de le faire naviguer jusqu'à 240 jours environ par an.




L'arrivée du sous-marin nucléaire d'attaque dans les forces modifie les conditions d'emploi du sous-marin... au point même que l'on peut dire qu'« une force sous-marine sans S.N.A. appartient au passé ». Grâce à la vitesse, les déploiements et redéploiements sont rapides, les investigations sur zone sont facilitées, les domaines d'action sont plus vastes. On chasse maintenant avec un « chien courant », conservant parce qu'ils existent et sont encore tout à fait utiles, les derniers « chiens d'arrêt ».



La discrétion autorise ce type de bâtiment à aller où les forces aéronavales ne peuvent se manifester. A titre d'exemple, à partir de Toulon, le Rubis peut accomplir une patrouille de trente jours en Méditerranée, trente jours au large de Dakar, onze jours au Cap.





Les cérémonies du souvenir du 60e anniversaire du soulèvement de la Corse et du débarquement du 1er bataillon de choc se sont déroulées en présence du secrétaire d'État aux Anciens Combattants, M. Hamlaoui Mekachera. La frégate furtive Courbet et la musique des équipages de la flotte étaient présentes à Ajaccio pour les commémorations. Dans le
cadre de ces cérémonies, une délégation de l'amicale nationale des anciens du bataillon de choc était conduite par le général Glavany.

Des anciens sous-mariniers du Casabianca, MM. Cardot, Gicquel et Thiriot, avaient également fait le déplacement. Le cortège s'est ensuite dirigé vers lemonument de la Résistance et la stèle du commandant L'Herminier pour y déposer une gerbe.
 Les cérémonies de la libération du premier département français se sont déroulées sous la présidence de Mme Alliot-Marie, ministre de la Défense, et de M. Hamlaoui Mekachera, secrétaire d'État aux Anciens Combattants, en présence du député-maire de Bastia, M. Zuccarelli. 






Cols bleus n° 1828 du 8 décembre 1984

Cols bleus n° 2684 du 13 décembre 2003

sous-marin-casabianca-evasion-27.html




21 février 2023

Du sexe des anges Usage de l’article devant les noms Pierre Le Conte Cherbourg répertoire des navires de guerre 1932

Du sexe des anges   Usage de l’article devant les noms

Répertoire des navires de guerre français

C'est un travail d'érudition patiente et de longue haleine : c'est un minutieux inventaire alphabétique des navires de guerre français présents et passés.
L'ouvrage parait en 1932. Il est commandé par le Ministère de la Marine dans le but particulier de pouvoir choisir en connaissance de cause les noms à donner aux futurs bâtiments de guerre français.


Une tradition séculaire veut que l'article accordé soit ajouté au nom des navires de guerre français et qu’il fasse partie intégrante de la dénomination. Il n’y a même pas cinquante ans que les derniers documents officiels ont abandonné le vieil usage d’écrire et d’imprimer cet article en toutes circonstances.



 L’on disait jadis : « le vaisseau la Bretagne, la canonnière le Cerbère »... cas exceptionnels d’ailleurs puisqu’en règle générale vaisseaux, bricks... recevaient des noms masculins, ceux de l’autre sexe étant l’apanage des frégates, corvettes,...


Peintre, imagier, graveur, navigateur, explorateur, cet artiste autodidacte, né à Cherbourg où il passera toute sa vie, est issu d’une vieille famille de marchands de nouveautés dont l’enseigne Au Pèlerin (puis Le Conte-Dubégny) était fort connue. Brillant élève au lycée de sa ville, Pierre Le Conte se sent attiré très jeune par la mer. À treize ans, il commence à naviguer sur un cotre à bord duquel il prend ses premiers croquis de navires.
Après avoir renoncé à l'École navale pour raisons de santé, Pierre Le Conte intègre l'infanterie en 1915. Il est blessé moins d'un mois avant l'armistice de 1918, et reste invalide à 30 % 


Colbert fut donc mal inspiré lorsqu’il prétendit appeler des flûtes : le Bien-Chargé, le Bien-Arrivé, le Paresseux,... et l’usage eut tôt fait de mettre au féminin ces qualificatifs : la Bienvenue, la Paresseuse, la Bien-Chargée... Pour une raison analogue, des frégates qui, sous la Révolution et le Consulat, reçurent les noms des héros morts en combattant : le Tartu, le Muiron, devinrent vite dans le langage maritime courant la Tartu, la Muiron, tant était alors enracinée l’habitude d’attribuer aux frégates des dénominations féminines.

 De nos jours, à l’exception des canonnières, les groupes de navires de guerre ont des noms génériques masculins. D’où il résulte qu’une fraction importante des cuirassés, torpilleurs, sous-marins... naviguent sous des vocables féminins. On a pris l’habitude de dire et d’écrire le France, le Sirène, le Gironde, sous prétexte qu’étaient sous-entendus « cuirassé », « sous-marin » ou « transport ».

Ces formes, choquantes pour l’oreille, ont été lancées et propagées par les journalistes de la fin du siècle dernier, au nom de la logique. Que penseraient leurs collègues d’aujourd’hui si nous proposions, pour des raisons analogues, de dire le France de l’Ouest, le Petite Gironde, ou la Correspondant, puisqu’aussi bien l’on sous-entend, ici « journal », là « revue ». Le simple fait que les manchettes et titres de ces publications portent imprimé l’article accordé suffit à justifier cette différence de traitement. 

Et ceci indique la marche à suivre. Que l’on revienne donc à la vieille coutume française, qui voulait que l’article soit sculpté devant le nom sur l’écusson même de chaque unité appartenant à la Marine militaire ! C’est précisément ce qui vient d’être fait, à propos de quelques noms d’anciens vaisseaux attribués à des bâtiments modernes, tels: La Paume, La Sibylle, La Flore, Le Mars, Le Fantasque,...; un contre-torpilleur a même été baptisé Le Chevalier-Paul, avec l’article. Si l’on généralise ce qui n’est aujourd’hui qu’une exception, l’usage choquant de l’article non accordé disparaîtra de lui-même.

https://envelopmer.blogspot.com/2013/03/cherbourg-et-pierre-le-conte-peintre-de.html

Répertoire des navires de guerre français / 

Pierre Le Conte (1894-1946). 

Date d'édition : 1932


20 février 2023

torpilleur enseigne Roux Cherbourg revue navale 1925 Président Doumergue

le Président Doumergue et Torpilleur  Enseigne Roux Evue Navale 1925 Cherbourg


La classe Enseigne Roux fut la treizième classe de contre-torpilleurs construite pour la Marine entre 1913 et 1915. 


Elle est réalisée à l'arsenal de Rochefort et au chantier Augustin Normand Le Havre. L'Enseigne de Vaisseau Jean-Antoine Roux, mortellement blessé en tentant d’ouvrir les vannes du bassin Missiessy à Toulon pendant l’explosion du cuirassé Iéna le 12 mars 1907 a donné son nom à cette classe de bâtiments.











Jean-Antoine Roux entre à l'Ecole navale en octobre 1897, il est nommé Aspirant de 1ère classe en octobre 1900.
Il est affecté succesivement sur le Croiseur "CATINAT" à la division de l'Océan Indien et sur la "RANCE" en novembre 1901 dans les mêmes eaux.

Carte dressée par l'enseigne de vaisseau Roux
 Itinéraire de Mongtsé à Taly-Fou
Nommé Enseigne de vaisseau en octobre 1902, il est affecté sur le Croiseur "DUPUY De LÔME" en escadre du Nord, puis en 1904 sur la canonnière "ACHERON" à la division de l'Indochine.

Affecté à son retour sur le cuirassé "IENA" comme chef de section de l'artillerie moyenne, il est tué dans l'explosion de Toulon le 12 mars 1907, au moment où il s'efforçait d'ouvrir les vannes du bassin pour lutter contre les incendies qui s'étaient déclarés à bord.

Visite du Président Doumergue à Cherbourg
Revue Navale 1925





CHERBOURG. 17 juillet. (De notre correspondant particulier.) Une tradition solidement établie et qui remonte aux temps les plus reculés de notre histoire, veut que nos souverains ou chefs de l'Etat viennent au moins une fois à Cherbourg pendant leur règne ou leur septennat, soit dans le dessein de s'y embarquer pour aller rendre visite à des pays amis, soit pour y accueillir des rois et désireux de saluer la France, à la création de quelque nouvelle partie du port, ou passer en revue la flotte française.
M. Gaston Doumergue a estimé fort sagement qu'il ne devait point terminer la première année de sa présidence sans se conformer à la coutume, et sans venir apporter aux escadres et aux bons officiers et marins qui les composent le témoignage d'estime et le, profonde reconnaissance que la Nation doit à sa Marine,
Certes, le coup d'œil offert par la merveilleuse rade de Cherbourg était imposant et majestueux au moment de la revue présidentielle, alors que près de 80 cuirassés, croiseurs, contre-torpilleurs et torpilleurs, sous-marins, tous pavoisés, se déployaient sur plusieurs lignes du fort de Querqueville a l'ile Pelée et de la Grande Digue aux travaux du Homet.
Et pourtant, les vieux marins et les Cherbourgeois eux-mêmes ne pouvaient se souvenir sans une certaine mélancolie des magnifiques armées navales qu'il leur fut donné jadis de contempler dans ce port que Vauban appelait « l'Auberge de la Manche et de telle et telle revue mémorable comme celle que nous valurent, par exemple, les voyages des souverains russes en France.
 
Au moment où les convives allaient se mettre à table, une bonne nouvelle fut communiquée par signaux aux équipages de l'armée navale sur la demande du Président de la République, une double ration leur était acrordée par le Ministre de la Marine.

C'est une importante maison de Paris qui avait été chargée d'organiser et de servir le repas présidentiel. Si les convives coûtèrent les divers articles du menu, ils conservèrent aussi précieusement comme souvenir lenr menu lui-même, œuvre remarquable de l'excellent peintre-graveur de la marine, notre compatriote M. Pierre Lecomte.


Une rapide visite au centre des sous-marins et le Président et sa suite prirent place sur l'Enseigne-Roux et le Magon qui les transportèrent en rade où, depuis quelques Instants déjà, les escadres préparaient leur appareillage.

Appareillage et départ de l'escadre
L'heure du départ de l'escadre de l'armée navale avait sonné lorsque l'Enseigne-Roux et le Magon traversèrent la rade à belle vitesse et, sortant par la passe de l'Est, allèrent se poster a quelques milles au large. M. Doumergue et les personnalités de son entourage ainsi que la presse ont alors jouit d'un spectacle inoubliable toute l'armée navale qui s'était massée aux environs de la passe de l'Ouest s'est dirigée en file vers le navire présidentiel et les navires sont passés près de lui, à quelques centaines de mètres, tirant tous à la fois leur salve de 21 coups de canon. La Provence ouvrait la marche, puis venaient, à 500 mètres, le Courbet, le Voltaire, le Jean-Bart, le Condorcet, suivis peu après des sous-marins et enfin des torpilleurs qui fermaient la marche.
Le défié dura une bonne demi-heure et se termina par une manœuvre d'une précision remarquable. Subitement tous les navires firent ensemble une conversion à gauche de 90 degrés et apparurent en rangs serrés, puis filèrent à toute allure vers Brest. Seul le Paris resta à Cherbourg pendant quelques heures pour y débarquer tout le matériel du banquet.

Sources


BnF Gallica 
L'Ouest-Eclair
Ecole navale

23 novembre 2022

Sous-marin naufrage Prométhée 7 juillet 1932 Cap Lévi juillet 1932 Cherbourg

Un naufrage à Cherbourg juillet 1932 Sous-marin Prométhée

Le Prométhée était un sous-marin de 1500 tonnes capable de plonger jusqu'à 80 mètres. Il était équipé en surface de 2 moteurs diesels, d'une puissance totale de 6000 CV qui lui permettaient d'atteindre une vitesse de 18,6 nœuds et en plongée d'une propulsion électrique de 2 250 CV lui permettant de filer 10 nœuds. Il possédait un armement canon et 11 tubes lance-torpilles.

L'Ouest-Eclair 9 juillet 1932


Conçu par l'ingénieur Léon Roquebert, le sous-marin Prométhée fait partie d'une série de 31 sous-marins de type Redoutable entrés en service dans la Marine nationale progressivement, entre 1931 et 1937. L'appareil est commencé sur la cale n° 3 le 2 juillet 1928 et lancé le 23 octobre 1930. Ses premiers essais ont lieu le 1er décembre 1931. 

Lancement du Prométhée à Cherbourg


Le 7 juillet 1932, alors qu'il est en plein période d'essai, il fait naufrage au large du Cap Lévi à une distance de 7 nautiques. La catastrophe, qui provoque la disparition de 62 membres d'équipage, est attribuée selon le rapport des experts à une ouverture inopinée des purges qui permettent de remplir les ballasts d'eau, ayant eu pour effet d'alourdir subitement le sous-marin et de le faire plonger à la verticale. 
Le drame suscite dans le pays une profonde émotion. Un monument est érigé peu après par souscription à la mémoire des victimes dans la commune de Fermanville, le lieu le plus proche du naufrage.







Cherbourg, 8 juillet (de notre rédaction).


Cherbourg vit depuis jeudi après-midi les heures les plus pénibles de son histoire de ville maritime et de port de guerre enregistré. Ce n'est certes pas que cette histoire n'ait connu de trop nombreux sinistres, ce n'est pas qu'elle n'ait enregistré depuis l'invention de sous-marins de catastrophes mémorables comme celles du Pluviôse, du Vendémiaire, et, plus récemment, de l'Ondine. Mais les accidents qui, dans le passé, endeuillaient la Marine et la France étaient, par le nombre des victimes, moins terribles et moins affreuses. Jusqu'ici, les sous-marina coulés n'étaient montés que par leurs officiers et leurs hommes d'équipage. Aujourd'hui, parmi les 8O et quelques disparus, figurent à côté de l'équipage et du personnel de la maison Schneider, de trop nombreux ingénieurs, agents techniques et ouvriers de l'Arsenal,


c'est-à-dire des habitants de notre ville et de ses faubourgs. On peut dire que l'angoisse étreint tous les coeurs et que la foule attend avec une indicible émotion les moindres nouvelles, pour essayer de trouver quelques raisons d'espérer encore le renflouement du Prométhée et le sauvetage définitif de ceux qu'il retient dans ses flancs, au milieu des flots, par 75 mètres de fond.


L'Ouest-Eclair, qui prend part à la douloureuse inquiétude de tous ceux que frapperaient cette catastrophe, si aucun espoir n'était plus permis, veut encore, autant qu'il se peut, apporter aujourd'hui des paroles de confiance et faire des vœux pour que soit épargné aux familles et à la Marine française un deuil particulièrement atroce.



















UNE ENTREVUE AVEC LES RESCAPÉS

Cherbourg, 8 juillet. Le hasard qui porte un nom que la discrétion professionnelle ne nous permet pas de lui donner, nous a permis d'avoir une courte entrevue avec la plupart des rescapés. Voici sans phrases inutiles ce que ces braves gens nous ont raconté Le deuxième maitre Gouasguen qui se porte à merveille se trouvait vers midi sur le pont lorsqu'on l'appela à l'intérieur pour aller manger. 



Il descendit au carré mais par une chance providentielle Il ne trouva point de place et remonta sur le pont. Il commençait à rouler une cigarette lorsque aussitôt une voix, qui doit être celle du commandant. cria «Tout le monde en bas Fermez les panneaux ». Sur les vingt ou vingt-cinq, nous a dit M. Gouasguen, qui se trouvaient sur le pont, plusieurs descendirent aussitôt. D'autres, dont j'étais, restèrent et se mirent en devoir de fermer les panneaux à coups de pieds. Tous furent fermés, sauf un qui résista. D'ailleurs il était trop tard Dès ce moment le sous-marin s'enfonçait par l'arrière, où, comme nous disons en terme de métier, descendait en charrue. Je sautai à la baille comme les camarades. Je réussis à envoyer promener mes chaussures et à nager puis a attraper une bouée. Sur cette bouée et sur une autre plusieurs camarades s'étaient de leur côté agrippés.
Pendant ce temps, le commandant Couespel du Mesnil et l'enseigne Bienvenu nageaient vigoureusement et faisaient les efforts les plus méritoires et les plus dignes d'éloges pour porter secours à des hommes qui se noyaient. e Je me souviens surtout d'avoir vu l'enseigne de vaisseau Bienvenu porter secours à M Bouthier qui. frappé de congestion ne put se maintenir que quelques secondes et coula.

Les recherches
Le premier patron Prigent de son côté venait de manger et remontait sur le pont. n fut surpris par la soudainetè de l'événement et reste obstinément muet sur les raisons qui. selon lui, ont pu motiver la catastrophe. Le matelot Gattepallle, un grand gaillard qui hier semblait assez sérieusement atteint par son séjour à la mer, va maintenant fort bien. Il mangeait sa gamelle sur le pont lorsque retentit l'ordre du branlebas. Il se précipita lui aussi pour fermer les panneaux à coups de pieds et se trouva lancé à la mer avant d'avoir pu savoir exactement ce qui se passait. Le matelot Thérart, qui hier ne semblait pas se sentir de sa périlleuse aventure, faisait, hier après-midi, un peu de fièvre, mais son état ne présentait aucune inquiétude et nous n'avons pas insisté pour le fatiguer outre mesure.


Le quartier -maître Carpentier était de quart au moteur Diésel. Il venait de manger et au lieu de rentrer très vite à l'intérieur, il resta quelques secondes à prendre l'air sur le pont e DVllleurs. dit-il le navire marhait. avec ses moteurs électriques et ma présence en bas n'était pas absolument nécessaire. J'entendis l'ordre de branlebas et l'ordre prescrivant à tout le monde de descendre en bas et de fermer les panneaux. J'exécutai une partie de l'ordre comme mes camarades. mais je me trouvai tout de suite à la mer et vis le navire qui s'enfonçait par l'arrière

Le commandant Couespel du Mesnil dont tous les hommes s'accordent à vanter la belle tenue se montre, on le conçoit, extrêmement réservé. Tout d'abord il affirme n'avoir rien à ajouter à ce qu'il a dit primitivement, n se trouvait au fond du Prométhée lors- qu'un bruit qui lui paru anormal se fit entendre sur le pont
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Bouée marquant l'épave
x
« Ma première pensée, dit-il, fut qu'un homme était tombé à la mer et je me précipitai pour procéder aux opérations de sauvetage. Lorsque j'arrivai sur le pont je vis tout de suite le danger et je commandai de fermer tous les panneaux. Je sais qu'à ce moment il y avait quinze à dix-sept hommes sur le pont, mais je ne saurais dire le nombre exact de ceux qui furent noyés



On a pu trouver étrange, dit le commandant, que je ne sois pas descendu dans le sous-marin. Je dois faire observer qu'à mon avis mon devoir était de rester sur le pont le dernier jusqu'à ce que la manœuvre commandée fût achevée et de descendre ensuite à l'Intérieur du Prométhée. Malheureusement la catastrophe s'est produite tellement vite que je n'ai pas eu le temps de mettre mon projet à exécution et que je me suis trouvé moi-même lancé à la mer. J'ai alors nagé pour porter secours à mes hommes et rallié une bouée où se trouvaient déjà Gattepaille et Prigent. »

Le matelot Lecarpentier, dont nous parlons plus haut, nous a répété à diverses reprises que la catastrophe s'était produite en un temps maximum de 30 à 40 secondes.

Nous n'avons pu rencontrer l'enseigne Bienvenu qui était allé le matin avec l'Ailette pour procéder aux travaux de recherches du sous-marin disparu, mais nous tenons à dire que tous les marins que nous avons rencontrés sont unanimes à vanter son courage intrépide et à faire de lui le plus vif éloge.






La manœuvre intempestive
La preuve est maintenant faite, de la manière la plus indiscutable, que la catastrophe du Prométhée, qui a causé la mort de 62 hommes et entraîné la perte d'un navire tout neuf, dont le pays pouvait avoir besoin, est due, suivant les paroles mêmes du commissaire-rapporteur à une manœuvre intempestive du robinet de sectionnement des vannes Morin » accomplie par erreur (tout à fait en dehors du commandant du Prométhée qui n'avait guère que la direction de la route du bâtiment) par un des disparus resté forcément inconnu et qui, dit encore le rapporteur, peu familiarisé avec la manœuvre, aura fermé par mégarde au lieu de la purge un sectionnement beaucoup plus apparent que celle-ci qui est placée près du parquet ».



Pdt Henriot Georges Leygues



cérémonie en l'honneur des victimes


Les recherches Jules Verne

Sources

L'Ouest-Eclair 


Gallica BnF

L'Illustration 23 juillet 1932 n° 4664


Toulon artillerie de front de mer 5e Arrondissement

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