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10 avril 2021

U.S.S. Kane Raleigh Hatfield Oklahoma Cayuga guerre d'Espagne 1936 escadre T escale port français

 U.S. Navy et la guerre  d'Espagne 1936-1940

Nous avons parlé des interventions des marines françaises et britanniques lors de la guerre civile espagnole. De nombreuses nations sont intervenues pour protéger leurs ressortissants et leurs intérêts.

100 000 étrangers résidaient en Espagne au début de la guerre dont 17000 Français

U.S.S. OKLAHOMA  San-Tander 25 juillet 1936
Lorsque la guerre civile espagnole a éclaté, la secrétaire d'État américaine Cordell Hull a suivi les lois américaines sur la neutralité et a rapidement interdit la vente d'armes aux deux côtés. Le 5 août 1936, les États-Unis avaient fait savoir qu'ils suivraient une politique de non-intervention, mais ils ne l'ont pas annoncé officiellement.


Lorsque la guerre civile éclate l'entrainement des cadets de l'US Navy les conduit dans différents ports européens. Trois cuirassés, le cutter Cayuga et  le Quincy  sont en route. A la demande du Département d'Etat le 21 juillet, les aspirants sont débarqués.

Nous allons évoquer l'escadre T-40 - Forty-T et les USS Raleigh, Kane, Hatfield durant la période 1936-1940.

L'USS Kane à La Pallice 27 octobre 1936

USS Kane (DD-235 / APD-18) est un  destroyer de classe Clemson construit en 1918 par le chantier New-York shipbuilding corp. de Camden (New Jersey) , lancé le 12 août 1919 et mis en service le 11juin 1920.

USS Kane
Le Kane porte le nom d'Elisha Kent Kane, chirurgien de la marine américaine qui a servi dans les eaux chinoises, avec l'escadron de l'Afrique et pendant la  guerre du Mexique , avant de prendre part à deux tentatives pour trouver Sir John Franklin, dont la deuxième est devenue un des voyages emblématiques de l'exploration de l'Arctique. 

Le Kane part de San Diego le 27 avril 1936 pour des exercices dans les Caraïbes avant d'entrer au New York Navy Yard pour se préparer à une nouvelle mission . 

En effet le Kane va quitter New York le 17 août 1936 pour l'Espagne afin d'évacuer les citoyens américains dont la vie a été mise en danger par la guerre civile. 

Le 30 août, en route vers Bilbao, au large de Cadix, il a doit ouvrir le feu à trois reprises pour chasser un monoplan à trois moteurs larguant six bombes à moins de cent mètres du destroyer et ce malgré les signes de reconnaissance : un grand drapeau US étalé sur le pont.. Une forte protestation contre les deux factions de la guerre civile espagnole a été faite, et cela a évité des incidents similaires. Il est appelé à Bilbao et à Gijon, embarquant des réfugiés qui ont été emmenés à Saint-Jean de Luz , en France.

L'USS Raleigh à  Valencia 25 novembre 1936
Les navires de guerre britanniques et français, allant au-delà de l'affichage de grands panneaux, ont commencé à peindre des bandes de reconnaissance rouge-blanc-bleu sur leurs tourelles, et les Allemands ont adopté des bandes rouge-blanc-noir. Et malgré la large utilisation des signes de reconnaissance, les attaques ont continué.

L'USS Raleigh à  Villefrance
 20 novembre 1936
Les États-Unis, après avoir utilisé le cuirassé Oklahoma sur la côte nord l'a envoyé sur la côte sud, ne laissant que le petit Cutter Cayuga (Coast guard) dans le golfe de Gascogne. 


La force T-40

U.S.S. Raleigh à Marseille 6 février 1937
L'USS Raleigh est arrivé à Gibraltar le 27 septembre 1936 en tant que navire amiral de l'escadre Forty-T (T-40) commandée par le contre-amiral Arthur P. Fairfield . 

L'USS Hatfield à  Saint-Jean-de-Luz
2 janvier 1937
Cet escadre comprenant initialement les Raleigh , Kane , Hatfield et USCGC Cayuga, aura permis de sauver des centaines de ressortissants américains et autres nationalités des périls de la guerre d'Espagne. 

Les USS Kane et Hatfield ont été relevés par les USS Claxton et Manley le 9 novembre 1937 et et sont repartis vers les Etats-Unis . le Kane est entré au chantier naval de Charleston le 22 novembre et retiré du service le 28 avril 1938.


L'un des principaux rôles de l'escadre est de contribuer à l'évacuation des citoyens américains, du personnel de l'ambassade et des ressortissants étrangers. Le premier rapport hebdomadaire (31 octobre 1936) du commandant de l'escadre 40-T indique qu'à partir du 9 octobre, il n'y avait pas eu d'évacuation des réfugiés des ports espagnols bien que les navires de l'escadre soient prêts à le faire, et il n'y avait aucune information indiquant une action d'urgence.  A noter cependant que le 25 juillet 1936, l'OKLAHOMA a aidé des réfugiés de Bilbao. 

Rien n'est certain pour l'évacuation des fonctionnaires de l'ambassade  qui aurait  probablement lieu, le cas échéant, via Valence plutôt qu'Alicante.

La première évacuation du personnel par l'escadre 40-T est mentionnée dans le rapport du 31 octobre 1936 avec «quatre citoyens américains et deux costaricains» de Barcelone. Dans le même rapport, il était indiqué qu'il y avait 179 Américains enregistrés rien qu'à Barcelone. 
Il faut noter que l'évacuation du personnel de Bilbao vers St Jean de Luz le 14 septembre 1936 et de Santander le 8 octobre 1936 a été effectuée par le KANE.

En novembre 1936, le RALEIGH a évacué vingt-quatre réfugiés, dont dix-huit étaient des citoyens américains, de Valence et les a transportés à Marseille. De plus, il semble que 93 (dont un consul américain et d'autres réfugiés) ont été évacués de Madrid les 27 et 28 novembre.

En décembre, le RALEIGH s'est rendu à Valence, où il a pris 27 personnes, dont 9 de nationalité américaine. A Barcelone, le RALEIGH a évacué 10 personnes supplémentaires.

En résumé

L'USS Raleigh à  Valencia 2 novembre 1936


De

 Méditerranée l'Oklahoma est assisté à la fin Août par deux destroyers, USS Hatfield (DD 231) et Kane, et à la fin de Septembre le croiseur Quincy par le Raleigh (CL 7). 


USCG Cayuga


L'Ambassadeur Claude Bowers, coupé des consuls américains et des citoyens du nord, va utiliser le Cayuga comme ambassade flottante pour visiter la côte espagnole de port après port, visitant les consuls américains et évacuant ses ressortissants et autres réfugiés. Le Cayuga est rentré aux USA début d'octobre, ne laissant aucune présence navale américaine dans le golfe de Gascogne sauf, brièvement,  l'USS Erie en décembre. 

L'USS Raleigh à  Gibraltar 27 septembre 1936

Les eaux espagnoles d'un croiseur et de deux destroyers, désignés Squadron 40 (T).
Les évacuations américaines ont rapidement diminué en septembre, alors que peu d'Américains semblaient vouloir quitter le pays. 
Lors de ces derniers transits vers les États-Unis les navires de guerre ont évacué beaucoup plus de personnes d'autres nationalités que d'Américains.
Malgré les plaidoyers et pressions des agents consulaires américains arguant que pour être efficace, pour sécuriser le personnel, la présence de navires de guerre américains dans les ports espagnols était nécessaire, la prudence politique exigeait de réduite les risques. 

L'USS Raleigh à  Gibraltar 31 mai 1938



Cette présence exerçant une réelle protection, les navires du Squadron 40 (T) se sont installés à l'abri des regards dans des ports français tranquilles pour attendre les développements futurs. Soulagé périodiquement, les trois navires de l'Escadre 40-T sont restés en service sans incident jusqu'en 1940.
sources :

30 mars 2021

Torpilleur le Mars 1936 Guerre d'Espagne

Torpilleur  le Mars


Pendant 33 mois, une partie importante de la Marine française (une centaine de navires) a vécu en état d'alerte et a patrouillé sans relâche au large des côtes d'Espagne. Cela a coûté cher en risques courus, en fatigue du personnel, en usure du matériel, en mazout mais heureusement pas en homme et aucune victime n'est a déploré dans les équipages français. Nous allons vivre quelques épisodes de la vie du Torpilleur "Mars"
.

La Société des Chantiers Navals Français de Blainville-sur-Orne a été fondée en 1917. L’entreprise paternaliste disposait d’une école d’apprentissage et logeait la majorité de ses salariés dans des citées leur appartenant, notamment à Blainville. Un pont sur le canal permettait alors de relier le chantier au village de Blainville.
La société a fermé ses portes en 1954




Caen, 28, — Ce matin, 11 h. 30, devant une assistance nombreuse, il a été procédé, par les Chantiers navals français, au bassin de Blainville, près de Caen, au lancement du torpilleur d'escadre « Mars". L'opération a pleinement réussi Parmi les personnalités présentes on remarquait: M. Laubeuf membre de l'Institut; M. Blaisot, député du Calvados; le général Goureau, commandant la 5e division; MM. Lepine. ancien préfet de police; Lefèvre, président de la Chambre de Commerce de Caen; l'ingénieur en chef Dupont; Ziégcl. vice-président du conseil d'administration des Chantiers navals français; Vasseur ingénieur en chef des ponts et chaussées des officiers des armées de terre et de mer, etc..

Les caractéristiques du « Mars » sont les suivantes: déplacement, tonneaux; longueur 107 m. 20; largeur, 9 m. 80: vitesse. ,13 noeuds; puissance des turbines, 34.000 CV.
Le torpilleur sera armé de quatre canons de 130 et de six tubes lance-torpille de 350 millimètres, disposés en deux groupes de trois tubes.

Quelques enveloppes sans indication de nom de bateau cependant

les documents à l'intérieur des enveloppes permettent (parfois) d'identifier un bateau.

Ici nous avons un document de changement d'adresse d'un destinataire recevant la solde mensuelle par l'intermédiaire de l'administration des Postes.

Mme Yvette Bonnin, femme du LV Bonnin quitte son domicile pour Toulon. Le LV Bonnin est embarqué sur le torpilleur Le Mars.



Les Forces de Haute-mer  constituent le groupement tactique le plus important du dispositif français. 
La recrudescence probable de la guerre des mines sur les côtes gouvernementales  rend nécessaire la présence permanente  d'un bâtiment dragueur à proximité immédiate d'intervenir en Zone 2 centre.
 Il importe de constituer des groupes stables habitués à manoeuvrer sous la conduite d'un même chef.
Les FHM sont articulées en trois groupes - 5e DCT -7 e DCT -4e DCT + torpilleur Le Mars



Février 1938
Suite à l'attaque par méprises des bâtiments français par l'aviation républicaine, le torpilleur mars est envoyé pour la première fois à Rosas. siège d'une flotille de "vigilance". L'accueil est bon et permet de connaître l'emplacement des champs de mines de Bagur et Saint-Sébastien.

TàD BÔNE CONSTANTINE 1-10-1939


Novembre 1938
Le Mars en escale à Palma. L'accès de tout navire de commerce dans les ports républicains est interdit et tout navire sera attaqué par tous les moyens dans les eaux territoriales espagnoles...

Début janvier 1938 - L'escale du torpilleur Mars  à Palma est l'objet d'une nouvelle plainte nationalisye contre les permissionnaires du torpilleur et le VA Moreno demande également que le torpilleur Mars ne fasse plus escale à Palma

Un rapport officiel du CV Rodriguez, adjoint au VA Moreno, accuse trois officiers du torpilleur Mars d'avoir pris des photographies et d'avoir levé le poing à plusieur occasions.  Le vice-consul de France intervient avec diplomatie  pour ramener les faits à leurs justes valeurs. Le VA Moreno va promulguer le 2 février 1938 des règles très strictes pour le mouillage  des bâtiments français et et la descente ) terre des permissionnaires.



Sources

La dépêche de Brest 29-08-1926

La Marine française et la guerre civile d'Espagne -1936-1939 René Sabatier de Lachadenede - Service Historique de la Marine

Archives Marine Toulon

13 mars 2021

La Marine française et la guerre d'Espagne 1936 - 1939 3 mars 1937 dispositif spécial Méditerranée

La Marine française et la guerre d'Espagne 1936 - 1939


Pour assurer l'application de l'"Arrangement de Nyon" la Marine Française, sous les ordres du Vice-Amiral, inspecteur général des Forces Maritimes, désigné sous le titre "Amiral Sud" dont le P.C. est à Oran, crée un "DISPOSITIF SPECIAL EN MEDITERRANEE" (DSM) depuis le 20 septembre 1937, et dont les fonctions principales sont de patrouiller sur les "Routes de Nyon" et de surveiller les nouvelles zones dévolues a la France en Méditerranée soit:  La Méditerranée Orientale. - Les Côtes de l'Algérie et de la Tunisie. - Les Côtes gouvernementales d'Espagne (les plus troublées) - Le Secteur des Baléares. Et les fonctions secondaires: La destruction des mines. le • dépannage des avions d'Air-France...


LA SURVEILLANCE DES COTES D'ESPAGNE PAR LA MARINE
FRANÇAISE

Paris, 2 mars. En ce qui concerne le contrôle du trafic maritime vers les ports espagnols, les accords de Londres attribuent à la marine française la surveillance des zones suivantes du cap Busto à la frontière portugaise, Majorque et Ivice, les côtes du Maroc espagnol. La France est en outre chargée d'assurer la surveillance des eaux territoriales au voisinage des frontières d'Espagne.

F.M.Mission ESPAGNE  Patrouilleur Austral  Saint-Jean-de-Luz 20-8-38

C'est par erreur que l'on a annoncé que le Gouvernement français songeait à utiliser des chalutiers pour exercer le contrôle naval des côtes d'Espagne. Il n'est pas non plus question d'en charger les croiseurs Algérie, Foch et Colbert, de l'escadre de la Méditerranée. Ce contrôle sera effectué par trois divisions de torpilleurs. La première division sera chargée de la surveillance des côtes nord d'Espagne, dans l'Atlantique; elle sera fournie par l'escadre de l'Atlantique, et n'est pas encore désignée.

D.S.M. Le Fortuné Toulon sur mer  1-IX-1938


La seconde sera chargée de la surveillance des côtes sud et elle aura pour bases Oran et Tanger.
La troisième sera chargée des côtes est d'Espagne.

Torpilleur TROMBE

Ces deux dernières divisions seront probablement fournies par l'escadre de la Méditerranée.

Dispositif spécial en mer Méditerranée le CT Chevalier Paul Toulon sur mer

Les correspondances de cette longue période du "Dispositif spécial en Méditerranée" sont les plus intéressantes de toute la "Croisière d'Espagne". 
Aux caractéristiques de celles des trois périodes précédentes, c'est à dire mention "F.M." ou Franchise militaire", cachet de bord du bâtiment et timbre à date du port français d'arrivée, elles ajoutent la mention obligatoire, indiquant la raison de la dispense d'affranchissement: "Dispositif Spécial en Méditerranée" ou "D.S.M.". Cette mention le plus souvent manuscrite, est parfois différente, mais de même signification, comme par exemple: - "Contrôle Naval" - probablement héritée de la période du "DisposJtif restreint". - "Dispositif spécial (Espagne)". - "Batiment du dispositif spécial". - "F.M. Disp.spécial.

Torpilleur Melpomène


Les bâtiments de ces trois divisions seront relevés par d'autres unités, après trois semaines, au maxima, de surveillance à la mer.

Rappelons que chaque division comprend trois torpilleurs.



Le 15 août 1936, le groupe des contre-torpilleurs de la 1ère Escadre devient la 3ème Escadre Légère et la 5ème DL est désormais composée des contre-torpilleurs: le Tartu, le Vauquelin, le Chevalier Paul, le Verdun, le Melpomène, le Fortuné, 



Parmi les nombreux navires affectés à ces missions on peu citer :

- Torpilleurs-escorteurs: "La Cordelière" - "La Poursuivante" - "La Bayonnaise" - "Bombarde" - "Baliste".
- Avisos: "Amiens" - "Lassigny" - "d'Hiberville" (Levant). - Canonières : "Dédaigneuse" - "Tapageuse" - "Engageante". 
- Patrouilleur: "Austral" 
- Ravitailleur d'hydravions: "Hamelin" 
Tous les bâtiments participant au D.S.M. sont sur"pied de guerre et leurs équipages en alerte permanente. 

 

L'Ouest-Eclair 9-3-1938

D'octobre 1937 au 2 janvier 1938 par exemple, les C.T. "Chevalier Paul" et "Tartu", les torpilleurs "La Cordelière" et "La Poursuivante" sont l'objet d'attaques par méprise, de la part d'avions espagnols ou de bombardements dans les ports.

 

Les C.T. "Chevalier Paul" - "Vauquelin" - "Albatros" - "Gerfaut"- "Milan" - "Vautour" -, les torpilleurs "La Pomone" - "La Cordelière" - " La Palme" -, la canonnière "Dédaigneuse" et "Le Chasseur 4", interviennent et portent assistance à des bâtiments de commerce neutres arraisonnés, à d'autres attaqués ou bombardés, ou coulés par avions, à d'autres encore échoués. 

 



Paris, 24 janvier. M. Joseph Rous, député des Pyrénées-Orientales, a demandé à interpeller le ministre des Affaires étrangères sur le bombardement aérien du territoire français en Cerdagne, effectué le 23 janvier, et sur la nécessité d'assurer les relations commerciales normales entre l'Espagne républicaine et la France.

Deux bombes sont lâchées sur le torpilleur La Poursuivante tandis que deux croiseurs nationalistes sont attaqués par quatre avions PERPIGNAN, 24 janvier. 
Les croiseurs nationalistes Canarias et Almirante-Cervera ont croisé au début de l'après-midi avec deux destroyers nationalistes au grand large des côtes. Le poste de guet de Cerbère signalait d'autre part la présence de huit avions volant très haut.

Torpilleur La Poursuivante Inscription manuscrite F.M. / S.S.M. Port-Vendre 17/8/38

Vers la fin de la journée, le torpilleur français La Poursuivante évoluait à un kilomètre des côtes, dans les eaux françaises lorsque les quatre navires réapparurent et prirent la direction des côtes espagnoles.

Un monoplan argenté apparut à ce moment dans le ciel et survola les navires. Il lâcha sur La Poursuivante, qu'il prit sans doute pour un bateau nationaliste, deux bombes, dont l'une est tombée 200 mètres du torpilleur, la seconde à 300 mètres du poste de guet de Cerbère, soulevant des gerbes d'eau et provoquant une épaisse fumée. Les navires nationalistes, se protégeant par un rideau de fumée, ont forcé leur vitesse, et, survolés par trois appareils, ont riposté à la mitrailleuse et au canon. Le tir dura près de trente minutes.

Les habitants de Cerbère purent suivre les péripéties du combat.


Ces incidents se poursuivront sans trêve jusqu'à la fin de la guerre civile. Les correspondances de cette longue période du "Dispositif spécial en Méditerranée" sont les plus intéressantes de toute la "Croisière d'Espagne".


En juin 1937, L'orage est envoyé avec le contre-torpilleur L'Audacieux en  Espagne à La Pallice pour surveiller les mouvements de torpilleurs espagnols.


Initialement, Le Fantasque, L'Audacieux et Le Terrible forment la 10e division légère (DLg) tandis que L'Indomptable, Le Malin et Le Triomphant sont réunis au sein de la 8e division légère. Début octobre 1936, les deux formations prendront respectivement les noms de 10e et 8e divisions de contre-torpilleurs (DCT) et les navires recevront les numéros X101, X102, X103 (10e DCT : Le Fantasque, L'Audacieux, Le Terrible) et X81, X82, X83 (8e DCT : L'Indomptable, Le Malin, Le Triomphant)

Le DSM est suspendue pendant la crise des Sudètes qui semble rendre inévitable un nouveau conflit mais les accords de Munich repoussent cette échéance d’un an et à l’issue de cette période de tension, le DSM est reconstituée mais sous une forme allégée, d’autant plus justifiée que le conflit est sur le point de s’achever.
Sources

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09 mars 2021

La Marine française et la guerre d'Espagne 1936 - 1939 mouilleur de mines Emile Bertin réfugies Brest suite

La Marine française et la guerre d'Espagne 1936 - 1939 mouilleur de mines Emile Bertin





L'Ouest-Eclair 30-7-1936

FINISTÈRE LA REVOLUTION ESPAGNOLE



Le croiseur « Emile-Bertin » a rapatrié à Brest dix-neuf réfugiés

Brest, le 29 juillet. (De notre rédaction)

Le croiseur mouilleur de mines Emile Bertin, portant la marque du contre-amiral Duplat, commandant le groupe de contre-torpilleurs de la deuxième escadre, est arrivé hier à 16 heures, à Brest, et il s'est amarré en rade-abri à son poste d'embossage habituel. Il était au nombre des bâtiments envoyés par le gouvernement français dans différents ports d'Fspagne pour rapatrier les ressortissants français et étrangers qui voulaient fuir la révolution.

L'Emile Bertin a ainsi fait successivement escale à Bilbao, Santander et Gijon, le 25 juillet; Las Arenas, le 26; La Corogne et Vigo, le 27.




Dès son arrivée en rade de Brest, M. Jacques-Henry, sous-préfet; M. Lucien, adjoint au maire; M. Hornez, commissaire spécial; M. Darey, commissaire central; M. Poggioli, capitaine de santé maritime, et deux inspecteurs de la police spéciale embarquèrent au pont Gueydon sur le remorqueur Victoire qui les conduisit à bord du croiseur. Ces différentes personnalités prirent contact avec le contre-amiral Duplat et le capitaine de vaisseau Tavera. commandant l'Emile Bertin, ainsi qu'avec les dix-neuf personnes que le bâtiment rapatriait et parmi lesquelles se trouvaient plusieurs femmes et enfants.


Après avoir rempli les formalités légales et avoir pris congé de l'état-major du bord, qu'ils remercièrent de son excellente hospitalité, ces rescapés embarquèrent sur le remorqueur Victoire avec les quelques bagages qu'ils avaient pu emporter, c'est-à-dire un peu de linge et divers objets précieux. Des taxis emmenèrent toutes les personnes en ville. La plupart d'entre elles possédaient un peu d'argent français et purent prendre le rapide de 20 h. 50. 

Mais bien d'autres ne possédaient que des pesetas que les banques refusèrent de changer, cette devise n'étant plus cotée en bourse. Elles se. trouvaient donc dans l'impossibilité de faire le moindre achat et encore moins de prendre le train. Elles furent logées, par les soins de M Lullien, adjoint au maire, dans différents hôtels de la ville, en attendant que le gouvernement français leur procure une réquisition leur permettant de prendre le train pour regagner soit leur domicile, soit le lieu quelconque où elles comptent résider.

En ce qui concerne les frais qu'elle aura assumés, la ville de Brest en demandera le remboursement à l'Etat, qui se retournera vraisemblablement ensuite vers le gouvernement espagnol, quel qu'il puisse être.

Sources 
BnF Gallica
L'Ouest-Eclair

08 mars 2021

La Marine française et la guerre d'Espagne 1937 - 1939 torpilleur Basque Frondeur

La Marine française et la guerre d'Espagne 1937 - 1939



Je viens de relire le tome 5 de la bande dessinée de Jean-Pierre Gibrat :
Mattéo
Nous sommes entre 1936 et 1939 durant la guerre d'Espagne. Un groupe de Républicains combat les Franquistes mais la fin approche. Barcelone va tomber, c'est la Retirada. La Marine nationale est présente dans le cadre de la non-intervention.






Après avoir destitué le chef du gouvernement Miguel Primo de Rivera en janvier 1930, le roi d'Espagne Alphonse XIII affiche l'intention de revenir, après une période dictatoriale, à un régime constitutionnel.



 

Alphonse XIII et la guerre du RIF

Les socialistes et les républicains pensaient que le moment était venu : le 13 avril ils décrètent l’expulsion de la monarchie et la seconde République Espagnole est proclamée le 14 avril 1931: ils sont maintenant les responsables du gouvernement du pays et forment aussitôt un Gouvernement provisoire.


Dès le lendemain des élections de 1936, qui voient la victoire du Frente Popular, des complots se forment, notamment avec des généraux.



Le gouvernement, informé de ces conspirations, a pour seule réaction de déplacer les hauts responsables soupçonnés loin de la capitale : Emilio Mola est muté à Pampelune, Franco aux îles Canaries.



L'insurrection militaire de juillet 1936 survient après plusieurs mois de grèves, d'expropriations, de batailles entre paysans et gardes civils

En France, Léon Blum, de tout cœur avec les républicains, reçoit une demande d’assistance le 20 juillet 1936 à laquelle il répond positivement, mais il doit faire marche arrière devant l’opposition de la droite, des radicaux (Edouard HerrioE), du président modéré Albert Lebrun et du Royaume-Uni. Finalement, le choix est fait d’appliquer une politique de « non-intervention», seule notion permettant d’associer les Britanniques au règlement du conflit.






Côté britannique, le gouvernement de Neville Chamberlain et les élites britanniques voient l’Espagne comme un pays en pleine révolution « communiste » (les Britanniques refusent de se battre pour des « communistes espagnols »). De plus, tout est fait pour éviter un conflit avec les puissances totalitaires : on pense qu’en étant conciliants avec l’Allemagne, on peut arriver à s’entendre avec Hitler sur ses ambitions expansionnistes.



C’est dans ce contexte que Léon Blum propose le pacte de non-intervention, signé par la quasi-totalité des pays européens. Un comité est créé à Londres pour en définir les modalités. Chaque pays se voit chargé d’empêcher la livraison d’armes en Espagne : les Britanniques doivent assurer le respect d’un embargo sur les armes dans l’Atlantique, la France dans les Pyrénées  et l’Italie sur la côte méditerranéenne.


L'Histoire de la BD 

Nous sommes toujours dans le village d'Alcetría. Mattéo a pris ses quartiers chez le notable du village, Don Figueras, cloué dans un fauteuil roulant. Les deux hommes ne sont pas du même bord mais établissent des liens. 




Mattéo veut procéder à l'échange du curé prisonnier contre Amélie, retenue en otage par les franquistes. Don Figueras fait jouer ses contacts auprès des nationalistes. L'opération se déroule bien, jusqu'à ce qu'Anechka, agissant seule, cherche à abattre le curé mais faillit atteindre Amélie. Celle-ci s'en tire et demande à Anechka de lui enseigner le maniement des armes.

Dans la maison de Don Figueras, de révélations en révélations, on en apprend plus sur les liens du sang qui unissent Mattéo à Alcetría. Le village est pris en tenaille et subit les bombardements des forces franquistes. C'est alors que réapparaît Mermoza, qui s'est évadé. Robert retrouve aussi Mattéo et Amélie. Pendant ce temps, la République espagnole marche vers la défaite.

L'Ouest-Eclair 12-8-1938

L'Ouest-Eclair 2-12-1938

L'Histoire et la Marine

Durant la guerre d'Espagne, la marine met en place le dispositif spécial en Méditerranée, dispositif mis en place afin d’assurer la protection des navires de commerce neutres à la suite de l'« arrangement de Nyon » (Conférence qui s'est tenue du 9 au 14 septembre 1937 entre les grandes nations pour trouver les moyens d'assurer la sécurité du trafic commercial dans la zone)





L'Ouest-Eclair 8-12-1938


L'Ouest-Eclair
8-12-1938
La Marine française, alors en pleine rénovation sur l'impulsion de Georges Leygues (décédé en 1933) et des vice-amiraux Durand-Vial et Darlan, est appelée à un triple rôle. Elle doit participer en Méditerranée et en Atlantique à l'application des décisions successives des gouvernements quant à l'illusoire non-intervention, puis au contrôle naval international, enfin à la lutte contre la contrebande des armes et la piraterie. 









Elle procède à de délicates évacuations de populations civiles sur la côte cantabrique. Enfin, et c'est son rôle primordial, elle assure la régularité et la sécurité des liaisons commerciales entre la France, son empire nord-africain, ses mandats du Levant, et l'ensemble colonial. 

Dans une Méditerranée divisée en huit zones de surveillance par les accords de Paris du 30 septembre 1937, elle en contrôle trois contre quatre pour la Grande-Bretagne et une pour l'Italie. 
Torpilleur le Frondeur

En toutes zones, elle doit faire face aux éventuelles « bavures » des escadres nationaliste et républicaine. A ce titre, les historiens de l'outre-mer trouveront de précieux renseignements sur les difficultés des liaisons méditerranéennes de la France entre juillet 1936 et avril 1939 : 67 arraisonnements ou attaques de bâtiments de commerce ou de pêche français, dont 6 avariés et 9 coulés, y compris un petit navire de guerre, le Chasseur 91. 



Les navires, avions ou mines des républicains sont à l'origine de 7 de ces pertes, 5 sont d'origine inconnue; les forces nationalistes en ayant provoqué 55. Les forces navales françaises purent intervenir efficacement, mais sans coup férir, 21 fois. 
Torpilleur Basque



La situation équivoque de « ni guerre ni paix » oblige progressivement à placer navires et équipages en alerte quasi permanente. En dépit des remous politiques intérieurs, les équipages et leurs officiers font preuve d'une grande discipline et d'un loyalisme sans faille à l'égard des gouvernements issus du Front populaire, qui écoutent volontiers leurs chefs.

sources :
L'Ouest-Eclair 1938 /1939 

SABATIER DE LACHADENÈDE (René) : La Marine française et la guerre civile d'Espagne,





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