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30 novembre 2021

L'Opéra et le siège de Paris Le Gaulois Le journal du siège de Paris 1870

L'Opéra Garnier 1870

On va quitter la marine, les bateaux, les mers australes pour découvrir un aspect méconnu d'un monument parisien peuplé de petits rats... En fouillant les sites des archives nationales, j'ai trouvé ce texte sur l'Opéra Garnier de Paris qui servit, en 1870, à bien d'autres choses que sa destination première.



Sa construction est abandonnée en 1870 à cause de la guerre contre la Prusse. Le bâtiment est alors transformé en réserve militaire de nourriture et de paille. Ce n'est qu'après un incendie accidentel à l'Opéra Pelletier en 1873 que le projet de Charles Garnier est repris.

Journal
 du siège de Paris 

C'était jadis une question de savoir quand se ferait l"inauguration du nouvel Opéra. Eh bien ! la voilà faite, et d'une façon que personne n'avait prévue, l'architecte pas plus que les autres.

L'Opéra sert à tout en ce moment, sauf peut-être à faire de la musique. On ne saurait imaginer les usages divers auxquels l'architecte a plié son monument.

Au sommet, il a placé un observatoire, un télégraphe et un appareil éclairant. 
En bas, tout à fait en bas, dans les caves sur lesquelles s'appuie le dernier dessous, il a, creusant un vaste trou dans la cuvette du béton, fait jaillir une rivière, qui emplit cet immense réservoir, qui donnera des milliers de litres d'eau pour les besoins journaliers et pour le fonctionnement des pompes à incendie.

Dans les divers étages de dessous, il a logé les archives et la bibliothèque de l'Opéra, d'énormes approvisionnements de toute sorte ; il n'a écarté que la paille et le foin, qui lui ont paru bien compromettants en cas de bombe ; mais du blé, mais de la farine, mais des conserves alimentaires, mais du vin, il y a dans ces vastes et noirs espaces de quoi nourrir une armée pendant un mois.

D'un autre côté sont les provisions de guerre. Pas de poudre, par exemple; la poudre est plus dangereuse encore que le foin; mais des montagnes de boulets et de prodigieuses quantités d'équipements militaires.

Au-dessus, une ambulance toute prête qui attend des blessés. Plus haut, dans les foyers, des cuisines que Gargantua n'eût pas désavouées ; car la moitié de l'Opéra appartient à des troupes qui y baraquent, tandis que, sur les côtés, la garde nationale y fait l'exercice toute la journée.


C'est le pandœmonium de la guerre que ce monument élevé aux arts de la paix, et ce n'est pas là un des moindres étonnements de ce Paris assiégé, qui serait si curieux à observer, s'il était possible de conserver, en de si terribles extrémités, le philosophique sang-froid d'un La Bruyère ou d'un La Rochefoucauld.

14 octobre 2021

Guerre 1870 Ballons montés - la Marine et ses aérostiers siège de Paris Aéronavale

Guerre 1870 Ballons montés - la Marine et ses aérostiers


La Marine, depuis la déclaration de guerre jusqu’au 16 février 1871, met à la disposition de la défense nationale : 

563 officiers, 

20 ingénieurs hydrographes, 
20.157 marins, 
5.087 hommes d’artillerie de marine, 
23.000 hommes d’infanterie de marine, 
plus de 1.000 canons de marine, 
ainsi qu’une grande quantité d’armements, de munitions et d’équipements divers.

Paris seul, reçoit 10.000 matelots et 170 pièces de gros calibres servis par les canonniers marins.








Tout au long du siège de Paris, la Marine joue un rôle considérable, elle arme plusieurs forts, notamment celui de Montrouge.

Les canonniers marins qui armaient les forts deviennent rapidement les favoris des Parisiens.

C’est à un officier du Génie, président de la commission scientifique de défense du territoire, que revient l’idée de réclamer plusieurs marins pour manœuvrer le treuil du ballon captif chargé de l’observation des mouvements allemands et d’en demander seize autres pour mettre en œuvre un autre ballon.




Il fallait en outre former des pilotes, les aéronautes étant à cette époque trop peu nombreux.

On fit appel à des marins, hommes d’équipage de la marine à voile, ils n’ignoraient rien des nœuds et savaient ravauder solidement une voilure. Gabiers habitués à grimper dans les huniers, pour carguer ou larguer les voiles, ils ne seraient pas effrayés par l’altitude, sauraient sentir le vent, apprécier leur position.

" Gabiers : Matelots de pont affectés à la manœuvre de la voilure, et à l’entretien du gréement. Les gabiers de jadis étaient agiles comme de véritables acrobates. Ils grimpaient, non seulement en se gambillant dans les enfléchures, mais à la force des poignets. Dans la mâture, leur loi était « une main pour soi, une main pour le bord »".



Ces apprentis aéronautes (navigateurs de l’air) vont participer à toutes les phases de la fabrication des ballons : de la coupe de l’étoffe pour la confection des fuseaux, à la couture de leur assemblage ; du maillage du filet qui enserre l’enveloppe, au tressage des brins d’osier de la nacelle.

Une fois l’enveloppe vernie pour assurer son étanchéité, le ballon est prêt à être gonflé et prendre l’air.


L'apprenti aéronaute (navigateur de l’air, futur pilote, reçoit alors une formation théorique et pratique sur l’aérostation. Dans la nacelle suspendue du « ballon-école », il apprend à utiliser la corde de soupape, à lâcher le lest, à laisser filer le guiderope, l’ancre et le câble. Quand tout cela est assimilé, il est déclaré apte.


Vêtu d’une peau de mouton et coiffé de son bachi, voilà le marin, seul dans sa nacelle, devenu le « pacha » de son ballon.

Le temps pressant, il n’est pas question d’effectuer quelques essais d’ascensions captives et encore moins d’un vol libre avant la « mission ».

Pendant la durée du siège, soixante-huit ballons* (dont trois non dénommés : N°5, 8 et 27) quittèrent la capitale et franchirent les lignes prussiennes.

Ballon Ville d'Orléans
Les 30 marins des forts détachés à cet aventureux service aérien s’en acquittèrent avec un dévouement et une intrépidité que le siège de Paris a rendu légendaire. Déjà habitués aux périls de la navigation sur mer ils ne faisaient que changer d’élément. Il y avait là, pourtant, un danger réel à affronter les éléments encore indomptés, sous le feu du fameux mousquet à ballons Krupp, des troupes prussiennes. Certains ballons, qui décollais par nuit noire pour éviter les tirs ennemis, furent entraînés vers la mer ou se posèrent en pays occupé par l’ennemi.


Ballon Ville de Paris
Pendant la durée du siège, soixante-huit ballons quittèrent la capitale et franchirent les lignes prussiennes.



En se portant au-delà des lignes prussiennes pour acheminer en province les nouvelles de Paris, les sinistres aériens furent nombreux. Un grand nombre de messagers risquèrent leur vie, et quelques-uns la perdirent :

Tous ces ballons-poste n’atterrirent pas en France, loin s’en faut : 
cinq se posèrent en Belgique, 
trois en Hollande, 
un en Norvège après un vol de 1.250 km,
un tomba en Prusse et 
un autre en Bavière, 
où les équipages furent faits prisonniers et internés.

Cinq autres ballons tombèrent dans les lignes ennemies et les équipages emmenés en captivité. 

Deux s’égarèrent en mer : 
le Jacquard, (N°35) monté par le matelot Alexandre Prince en mer du Nord et 
celui du soldat Émile Lacaze avec le Richard Wallace (N°67), qui se perdit dans l’immensité des flots de l’Atlantique.

sources 



BnF Gallica



Liste des Ballons montés

 

Nom du ballon

Cachet de départ

Localisation du décollage 

de Paris

Le Neptune

19 au 22-9-1870

Place St Pierre à 7h45

La ville de Florence

23 et 24-9-1870

Boulevard d'Italie à 11h

Les Etats Unis

25 au 28-9-1870

Usine de la Vilette à10 h30

Le céleste

28 et 29-9-1870

Usine à gaz de Vaugirad à 9h 30

Le sans nom N° 1

27 au 29-9-1870

.

L'Armand Barbès

30-9 au 6-10-1870

Place St Pierre à 11h

Le sans nom N° 2

30-9 au 8-10-1870

Usine de la Vilette à14h

Le Washington

7 au 11-10-1870

Gare d'Orléans à 8h 30

Le Louis Blanc

7 au 11-10-1870

Place St Pierre à 11h30

Le Godefroy Cavaignac

12 et 13-10-1870

Gare d'Orléans à 9h 45

Le Jean bart N° 1

11 au 14-10-1870

Gare d'Orléans à 13h 15

Le Jules Favre N° 1

14 et 15-10-1870

Gare d'Orléans à 7h 20

Le Jean Bart N° 2

14 et 15-10-1870

Gare d'Orléans à 21h 50

Le victore Hugo

16 au 18-10-1870

Jardin de Tuilleries à 11h 45

Le Lafayette

18-10-1870

Gare d'Orléans à 9h 10

Le Garibaldi

1 au 21-10-1870

Jardin des Tuilleries à 11h 30

Le Montgolfier

22 et 23-10-1870

Gare d'Orléans à 8h 30

Le Vauban

24 au 26-10-1870

Gare d'Orléans à 9h

Le Normandie

.

Usine de la Vilette à 12h

Le Colonnel Charras

17 au 29-10-1870

Gare du Nord à 12h

Le Fulton

29-10 au 1-11-1870

Gare d'Orléans à 8h 45

Le Ferdinand Flocon

2 et 3-11-1870

Gare du Nord à 9h

Le Galilée

2 au 4-11-1870

Gare d'Orléans à 14h 15

Le Ville de Châteaudun

4 au 6-11-1870

Gare du Nord à 9h 45

Sans nom N° 3

.

Usine de la Villette à 10h

Le Gironde

6 au 8-11-1870

Gare d'Orléans à 8h 30

Le Daguerre

8 au 11-11-1870

Gare d'Orléans à 9h 15

Le Niepce

.

Gare d'Orléans à 9h 20

Le Général Uhrich

12 au 18-11-1870

Gare du Nord à 23h 15

L'Archimède

19 et 20-11-1870

Gare d'Orléans à 1h

L'Egalité

25 au 26-11-1870

Usine à gaz de Vaugirard à 11h

La Ville d'Orléans

12 au 24-11-1870

Gare du Nord à 23h 40

Le Jacquard

24 au 28-11-1870

Gare d'Orléans à 23h 15

Le Jules Favre N° 2

28 au 30-11-1870

Gare du Nord à 23h 30

Bataille de Paris

1-12-1870

Gare du Nord à 5h 15

Le Volta

2-12-1870

Gare d'Orléans à 6h

Le Franklin

1 au 4-12-1870

Gare d'Orléans à 1h

Le Denis-Papin

5 et 6-12-1870

Gare d'Orléans à 1h

L'Armée de Bretagne

5 et 6-12-1870

Gare du Nord à 6h

Le Général Renault

7 au 10-12-1870

Gare du Nord à 2h 15

La Ville de Paris

10 au 13-12-1870

Gare d'Orléans à 4h 45

Le Parmentier

14, 15 et 16-12-1870

Gare d'Orléans à 1h 20

Le Davy

17-12-1870

Gare d'Orléans à 5h

Le Général Chanzy

18-12-1870

Gare du Nord à 2h 30

Le Lavoisier

18 au 21-12-1870

Gare d'Orléans à 2h

La Délivrance

22-12-1870

Gare du Nord à 4h 45

Le Rouget de l'Isle

24-12-1870

Gare d'Orléans à 3h

Le Tourville

23 au 26-12-1870

Gare d'Orléans à 3h45

Le Bayard

27 et 28-12-1870

Gare d'Orléans à 4h

L'Armée de la Loire

29 au 30-12-1870

Gare du Nord à 5h

Le Merlin de Douai

3-1-1871

Gare du Nord à 6h 45

Le Newton

31-12-1870 au 3-1-1871

Gare d'Orléans à 4h

Le Duquesne

4 au 8-1-1871

Gare d'Orléans à 3h 50

Le Gambetta

9-1-1871

Gare du Nord à 3h 30

Le Kepler

10-1-1871

Gare d'Orléans à 3h 30

Le Général Faidherbe

11 et 12-1-1871

Gare du Nord à 3h 30

Le Vaucanson

13 et 14-1-1871

Gare d'Orléans à 3h

La Poste de Paris

15 au 17-1-1871

Gare du Nord à 3h 30

Le Général Bourbaki

18 et 19-1-1871

Gare du Nord à 5h 15

Le Général Daumesnil

20 et 21-1-1871

Gare de l'Est à 3h 15

Le Torricelli

22 et 23-1-1871

Gare de l'Est à 3h

Le Richard Wallace

24 au 26-1-1871

Gare de l'Est à 3h 30

Le général Cambronne

27-1-1871

Gare du Nord à 5h 45


23 mars 2021

Le Neptune premier ballon monté 1870 Marine fusilier Nadar Duruof siège de Paris

Le Neptune premier ballon monté 1870


Durant la guerre de 70 (1870) la Marine et ses marins ont été très présents dans le siège de Paris. Ils ont armé les canons des forts et fortifications, mais aussi les canonnières venues de Cherbourg, les fusiliers étaient présents lors de coup de main dans les banlieues, les marins de la JEANNE D'ARC assistaient Nadar dans la mise en place de ses ballons,  ils se transforment en "couturières" pour assembler les ballons, les gréer, assembler les lignes et les filets enfin ils se transformèrent en aérostiers sachant "maitriser" les vents et l'art de la navigation... enfin presque!


C’est le ballon « Le Neptune », gonflé avec du gaz qui servait normalement à l’éclairage sur la place Saint-Pierre à Montmartre le 23 septembre 1870 pendant le siège de Paris et photographié par Nadar.

Il était chargé de 125 kilos de dépêches officielles, de journaux et de quelques lettres qui arriveront 3h15 plus tard à Evreux dans le parc du Château de Cracouville à 104km de Paris.

C'est à Nadar, photographe célèbre, mais aussi romancier satirique et journaliste, que l'on doit les premiers envols de ballons de cette période.
Bien que l'on fasse remonter la première poste aérienne avec le vol du Neptune, il convient de remarquer que lors du Siège de Metz, dès le 5 septembre 1870, le docteur François-Julien Jeannel avait déjà expédié du courrier par l'intermédiaire de petits ballons


PREMIER DÉPART DES BALLONS-POSTES

La journée s'annonçait bonne. Pendant que notre artillerie tonnait sur les Prussiens à Villejuif et Arcueil, l'aérostat des observations militaires de la rive droite que Nadar a installé à Montmartre, avec le concours de ses deux aides, MM. Dartois et Duruof, avait été requis pour le transport de dépêches importantes et se disposait à prendre son essor.

 

Le ballon le Neptune, cubant 1,200 mètres, était gonflé en permanence de jour et de nuit depuis dix-sept jours, pour les ascensions d'observation qui se suivaient sans arrêt. Malgré ce long et dur service, les cordes du filet tendues faisaient crier le cercle de la nacelle, et le Neptune avait hâte de partir.


La manœuvre était faite par les ex-équipiers du Géant, qui se sont attachés depuis longtemps à la fortune de Nadar. Ces équipiers, d'excellente tenue et n'ayant aucun rapport avec les servants ordinaires des aéronautes forains, étaient assistés de huit hommes de la flotte et de vingt-cinq soldats de ligne.

 

A sept heures précises, une voiture de l'administration des postes déposait plusieurs sacs énormes cachetés. M. Rampon, directeur des postes, la direction des télégraphes, plusieurs membres de la commission de défense et des officiers supérieurs étaient présents. A sept heures un quart, le chargement était fait. Nadar avait choisi pour exécuter ce premier départ M. Duruof, déjà célèbre par ses ascensions maritimes au cap Gris-Nez et à Monaco. M. Duruof fit entendre le sacramentel «lâchez tout!» et le ballon avait à peine quitté le sol qu'au cri de l'aéronaute : Vive la République ! la population matinale, rassemblée sur la place Saint-Pierre, répondait par une acclamation unanime.


Le Neptune a bientôt gagné la hauteur de 1,500 mètres, région qui -lui avait été indiquée pour sa route, et il a pris en ligne droite la direction du Calvados. Le vent lui donnait une vitesse de 15 lieues à l'heure.




Il portait avec l'aérostat un chargement de 200 kilos de dépêches sur papier fin et un lest considérable.

Un premier essai pour l'application de l'aérostation au transport des dépêches avait échoué la veille. Le premier résultat heureux est donc dû à M. Nadar et à ses vaillants aides, MM. Duruof et Dartois.
D'autres expéditions vont suivre ce succès.

 



Un deuxième ballon de 1,200 mètres cubes , affrété par M. Eugène Godard et au compte de l'administration des postes, est parti de la barrière d'Italie, dans la direction de l'Ouest.

Il contenait, outre un aéronaute, une personne chargée par le Gouvernement de la défense nationale d'une mission guerrière de la plus haute importance. Il emportait plus de cent kilos de dépêches adressées à nos chers parents de la province, et de nombreux exemplaires du rapport de M. Jules Favre.


Le ballon parti ce matin est descendu à deux heures et demie à Vernouillet, dans l'arrondissement de Dreux, à proximité d'une ligne de chemin de fer.


Le voyage s'est très bien passé.
La nouvelle a été rapportée par l'un des pigeons voyageurs que l'aéronaute avait emportés.

Durant les 136 jours du Siège de Paris, 67 ballons vont s'envoler pour forcer les lignes ennemies.

Ils connaîtront des fortunes diverses : des succès surtout, des captures par les Prussiens, des tragédies, hélas, aussi.
L'ingéniosité des parisiens assiégés, le courage de ces hommes qui se sont envolés sous les tirs nourris de l'armée prussienne, les exploits aériens, ont forcé l'admiration du monde entier.
La Compagnie des Aérostiers
Nadar avait émis l'idée, dès 1855, que la photographie aérienne, utilisée à des fins militaires permettrait de surveiller l'ennemi et d'établir des relevés cartographiques précis qui, en cas de conflit seraient un atout précieux.

Avec deux autres aérostiers, Camille Legrand (dit « Dartois ») et Claude-Jules Duruof, il fonde le 18 août 1870, la première Compagnie des aérostiers militaires.

Dès le début du Siège, installé place Saint-Pierre à Montmartre, le Neptune est utilisé en ballon captif, comme poste d'observation à l'initiative de Nadar lui-même. La mairie du XVIII arrondissement est alors tenue par Georges Clemenceau.

Nadar envoie à partir du 16 septembre une série de rapports quotidiens au Colonel Usquin à destination du Général Trochu.

« Ascension la nuit dernière à onze heure et demie. Brise vive au-dessus de cent mètres, mais régulière. De 40 à 60 mètres, odeur insupportable de paille brûlée. Cette odeur s'explique du reste, par la quantité de feux que nous apercevons dans toute ta région N.E.S. et surtout vers l'Est où est un foyer très considérable à l'horizon. Monté à 130m. »
Nadar et Dartois


Le premier rapport fait état d'une utilisation possible des ballons libres par le Gouvernement, Nadar est prêt, il propose Dartois et Duruof pour effectuer les premiers vols, et quelques jours après, Léon Gambetta, signe un contrat officiel entre le Gouvernement et la Cie des aérostiers.

Les deux premières tentatives avec l'Union et le National sont des échecs.

 Le 23 septembre Nadar décide de libérer le Neptune, le vieux ballon de Duruof, racheté à Eugène Godard et déjà utilisé en 1868 au dessus de Calais.
C'est un succès : après 3 heures 30 de vol, l'aérostat se pose à Cracouville, près d'Evreux. La poste aérienne du Siège de Paris pouvait commencer.

Germain Rampont-Léchin, Directeur général des postes, met en place l'organisation nécessaire à l'acheminement du courrier 
Nadar s'énerve...
Nadar a toujours pensé que les ballons, dirigeables ou libres, n'étaient pas la solution pour la navigation aérienne. En 1862, avec Jules Verne, il avait d'ailleurs créé une société pour la recherche de la navigation aérienne. Il avait rencontré les aviateurs Gabriel de La Lendelle et Ponton d'Amécourt et avait pris parti pour « les plus lourds que l'air » à une époque où la discussion sur l'avenir de la domination du ciel portait sur les dirigeables ou les ballons libres.

A la fin du mois d'octobre, il apprend que Dupuy de Lôme qu'il qualifie « d'aérostier de chambre », de « millionaire » et « d'incompétent », vient d'obtenir du Gouvernement de Défense Nationale, une somme de 40 000 F pour construire ... un dirigeable !

Ecoeuré, alors que lui-même, prenant sur ses deniers personnels s'est mis au service de la Nation, il démissionne de la Cie des aérostiers. Il continuera néanmoins à servir sa patrie et le 7 octobre 1870, il supervisera le départ de Gambetta à bord de L'Armand Barbès.


Ballon en étoffe jaune, construit en 1864, acquis par Claude-Jules Duruof à Eugène Godard
L'atterrissage se fit dans le parc du Château de Cracouville, propriété de l'Amiral de La Roncière. Ce dernier était Commandant des forts du Siège de Paris.

Ce fut la Direction des Télégraphes qui signa le traité pour le premier aérostat-poste parti le 23 septembre sous la conduite de l'aéronaute Duruof. Ce ballon s'appelait Neptune. Il appartenait au jeune Duruof, qui l'avait construit et qui généreusement s'offrit à partir le premier. Ce premier porteur de dépêches devait partir le 23 septembre. La veille personne ne manqua à l'appel sous la tente où couchait la vaillante compagnie des aérostiers. Toute la huit, il fallut le retenir et combler les vides du gaz pour parer aux fluctuations de l'étoffe qui donnant prise au vent faisaient redouter une déchirure.

« Il ressemblait à un coursier surmené, pouvant encore fournir une traite, mais fatalement condamné à périr au bout, » dit M. E. Farcot, de garde cette longue nuit, dans son histoire du ballon Le Louis Blanc.

Au petit jour annoncé par la canonnade et les grosses pièces de la Briche et du Mont-Valérien, on prépara le départ au milieu des invités et des curieux qui abondaient. Les voitures de la Poste arrivèrent. On arrima les sacs de dépêches à la nacelle. MM. Bourdon et Briche, colombophiles, avaient amené leurs précieux messagers. Mais leur utilisation n'ayant pas été suffisamment étudiée, on renonça pour cette première fois à les emmener.

Duruof partit en brave. Il donna rendez-vous au Havre à ceux qui devaient le suivre, détacha ses banderoles, vida un sac de lest et partit dans les airs à une très grande hauteur en vieux routier de l'air.
La Poste aérienne était désormais fondée. La première tentative avait parfaitement réussi. Et Le Neptune de Versailles s'était dirigé près d' Evreux où il avait atterri.

Sources 
http://www.coppoweb.com/ballons/fr.aeronautes.php
Journal du siège de Paris Le Gaulois

12 novembre 2018

Le cimetière français de Gdansk Pologne

Le cimetière français de Gdansk Pologne
la croix de guerre
sur le portail cimetière militaire français de Gdansk
Photo JM Bergougniou


Hier à l'occasion d'un repas franco-polonais, j'ai eu l'occasion d'évoquer le cimetière français de Gdansk en Pologne. Le cimetière se trouve à l'angle des rues Powstancow Warszawskich et Focha, au Nord-Est du centre ville. J'ai eu l'occasion de le visiter à plusieurs reprises. Il est parfaitement entretenu.

cimetière militaire français de Gdansk 
Photo JM Bergougniou
La Seconde Guerre mondiale terminée, la France organise la recherche, l'identification et le rapatriement des prisonniers de guerre et des militaires inhumés à l'étranger. Une "mission française de recherche en Pologne" travaille dans ce pays jusqu'en 1950 pour retrouver des tombes et dresser la liste des morts. En 1948, Varsovie cède pour 99 ans aux autorités françaises une parcelle de terrain de 11 500 m2 à l'ouest de la ville de Gdansk, afin de regrouper les sépultures des soldats non rapatriés au cours des campagnes de rapatriement de 1951, 1953 et 1961 - 2 180 corps seront réclamés par les familles.

Ce cimetière réunit 1 152 corps, dont 329 n'ont pas pu être identifiés. Parmi eux se trouvent mêlés des prisonniers de guerre, des déportés résistants ou politiques, des recrues du service du travail obligatoire (STO), des Alsaciens incorporés de force dans l'armée allemande, et des évadés des camps de détention qui ont combattu dans le maquis polonais. Les dépouilles proviennent principalement des voïvodies d'Olsztyn, de Gdansk, de Bydgoszcz, de Kosalin, de Szczecin, de la Haute et Basse Silésie. 

cimetière militaire français de Gdansk
Photo JM Bergougni

Le site se compose de carrés ornés de 1 127 emblèmes funéraires marquant les tombes dont 961 sont occupées - 25 d'entre elles contiennent plusieurs corps non identifiés. Trois croix stylisées monumentales ont été érigées sur un podium en pierre auquel on accède par une volée de marches.

cimetière militaire français de Gdansk
Photo JM Bergougniou
Les services consulaires de l'Ambassade de France à Varsovie assurent l'entretien et la gestion du site, sur la base d'une dotation budgétaire allouée par le ministère de la défense.



 cimetière militaire français de Gdansk
Photo JM Bergougniou


 cimetière militaire français de Gdansk
Photo JM Bergougniou


Tombes d'inconnus 
cimetière militaire français de Gdansk 

Photo JM Bergougniou


 cimetière militaire français de Gdansk
Photo JM Bergougniou


cimetière militaire français de Gdansk
Photo JM Bergougniou


tombes musulmanes parmi les tombes métropolitaines cimetière militaire français de Gdansk Photo JM Bergougniou


les inscriptions posent parfois question cimetière militaire français de Gdansk 
Photo JM Bergougniou


 cimetière militaire français de Gdansk
Photo JM Bergougniou


prisonnier de la guerre de 1870 cimetière militaire français de Gdansk 
Photo JM Bergougniou


 cimetière militaire français de Gdansk
Photo JM Bergougniou


cimetière militaire français de Gdansk
Photo JM Bergougniou

Sources :


Ambassade de France à Varsovie Pologne


http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/cimetiere-militaire-francais-de-gdansk


http://www.memorialgenweb.org/mobile/fr/resultcommune.php?dpt=9122&idsource=49403&table=bp08

http://questions.assemblee-nationale.fr/q13/13-87250QE.htm


https://www.senat.fr/rap/r07-065/r07-065_mono.html


Vendée Globe La porte des glaces 7 novembre 2024

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