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27 décembre 2022

Humour dans le carré par Donec - SACRÉ DAVID

Donec : sacré David


Bonjour la compagnie,

Quand on déambule sur la promenade Maurice Rouvier à Saint Jean Cap Ferrat, avec une vue imprenable sur la villa Kérylos nous atteignons bientôt une maisonnette baptisée lo Scogliéto « petit rocher ». Elle est adorable avec son petit port et abrita quelques temps un acteur britannique à l’humour désopilant : David Niven.

Il disposait d’un port minuscule et d’un frêle esquif qu’il empruntait pour se rendre au port des Fourmis et faire ses courses. De là, le journal acheté, il faisait une petite visite à « Photo Bristol » où officiait Jacques qui avait suivi dans les années 44 une petite formation en Écosse pour faire dérailler les trains, exploser les bunkers ou envoyer les sentinelles allemandes rejoindre leurs ancêtres. Là, sous l’œil amusé de l’épouse du photographe, petite blonde pétillante, les deux compères se livraient à quelques saluts suivant le cérémonial britannique. Car n’oublions pas que Niven avait fait ses humanités à Sandhurst, haut lieu de la culture militaire en vogue de l’autre côté de la Manche.



Dans son livre « Décrocher la lune » David nous livre quelques anecdotes désopilantes. Je lui laisse la parole. Il est ce soir-là invité à une soirée mondaine…

« Tournée sur tournée dans l’antichambre et enfin, juste comme je me mettais en route pour une visite des plus indispensables aux toilettes, Mr. Gifford annonça le dîner. La vessie pleine à éclater, on me conduisit à ma chaise près du colonel, comme un mouton à l’abattoir. Etant donné qu’il ne m’avait toujours pas directement adressé la parole pendant le service, je n’étais guère en position de lui demander la permission de m’absenter un instant, requête d’ailleurs inconcevable, car officiers et gentlemen ne devaient sous aucun prétexte quitter la table avant la fin du dîner et le toast porté au roi. La sueur me jaillit par tous les pores de la peau quand j'imaginais les heures d’agonie qui s’étendaient devant moi. Il y a longtemps que j’ai oublié qui était à ma droite. Qui que ce fût, lui aussi ne lança jamais un mot dans ma direction.

Ainsi dans un silence lamentable, je passai le repas, jambes croisées, sueur dégoulinant sur mon plastron empesé, tandis que mon col cassé se fanait sous l’averse.

Le potage froid (nouvelle épreuve pour ma vessie) fut suivi de divers services, tous abondamment arrosés d’un vin différent. Je buvais tout ce que l’on plaçait devant moi, dans le vague espoir que quelque chose agirait comme un anesthésiant et diminuerait ma torture.

Le temps d’arriver au fromage, j’étais à toute extrémité, et plus rien ne m’importait. Ma carrière pouvait aussi bien se terminer ce soir même dans une petite mare sous la table d’acajou, je n’en avais cure ; mais heureusement les secours étaient en route. Mr.Gifford se pencha vers moi et me chuchota à l'oreille. :

Avec les compliments de Mr. Trubshawe, sir, je viens de placer un magnum vide sous votre chaise.

Le soulagement qui suivit ces mots ne peut se comparer à un flot harmonieux mais plutôt à une impétueuse cataracte, qui s’écoula apparemment interminable. Mais ayant fermement coincé la bouteille entre mes deux genoux, je pus viser d’une main, tandis que l’autre restait bien en évidence sur la table, émiettant nonchalamment un biscuit à la cuillère. Ce fut aussi bien, car, soudain, le colonel me prit à témoin, et me parla pour la première fois. Je fus si ébranlé par ce brusque revirement de l’étiquette que je faillis lâcher ma prise sur le récipient tiède et maintenant assez lourd, clandestinement calé entre mes jambes.

Il s’exprima avec une concision et une clarté admirable : - J’ai, dit-il baisé des femmes de toutes les nationalités, et la plupart des animaux, mais il y a une chose que je ne peux pas supporter, c’est une fille qui a l’accent de Glasgow, passez le porto. »

Il ne m’adressa plus jamais la parole.

[…] Enfin après que le major des cornemuseurs eut joué son pibroch en solo, cet air admirable et poignant La Bataille désespérée des oiseaux, le colonel sortit de la salle en vacillant, suivi des survivants qui se livrèrent alors à de monstrueuses embardées ponctuées de cris démentiels, le tout baptisé « danses écossaises » pour la circonstance. Celles-ci, à leur tour, dégénérèrent en une compétition tendant à savoir qui, en passant sur les meubles, pouvait faire plus vite le tour de l’antichambre sans toucher le sol ; Trubshawe, Pleydell-bouvrie, Kelburn et moi-même partîmes quelque peu alarmés quand un général d’aviation mangea une flûte de champagne, tige, pied et tout, et que les commandants proposèrent la compétition suivante : ramasser avec les dents une boîte d’allumettes sur le sol, avec une bouteille de champagne en équilibre sur la tête. »

Vous avez maintenant la preuve que sous des allures un peu guindées les Britanniques sont de joyeux drilles…

A bientôt pour de nouvelles aventures et en attendant passez de bonnes fêtes et à l’année prochaine….

Donec

Sur la peau de Bouc : les motifs de punitions dans la Marine nationale – « avoir été trouvé chantant dans un débit alors qu’il était censé être malade à domicile »

Les mots du Général : Du maréchal Montgomery : « Ce n’est pas un soldat, c’est un acteur. Mais il joue tellement bien la comédie du chef qu’il arrive à s’identifier à son personnage. »

30 mars 2022

humour dans le carré Donec : Dieu que la guerre est jolie

Donec : Dieu que la guerre est jolie


Bonjour la compagnie,

l’Ukraine à deux pas de nos frontières montre le visage effrayant de la destruction organisée avec détermination. Quel est le comportement des troupes en campagne dans ces grandes plaines à blé ? Là, tout est permis et l’on peut compter sur la soldatesque russe pour s’en donner à cœur joie. D’autant que l’on ignore à peu près tout de l’efficacité de leur organisation et de leur encadrement.



Cet épisode que nous vivons m’a fait souvenir des exactions nombreuses et impunies commises par l’armée allemande. A n’en pas douter l’Ukraine vit les mêmes événements.

Nous sommes le 29 août 1944 dans la Meuse sur les bords de la Saulx dans les villages de Robert-Espagne, Couvonge, Beurey, Mogneville. Les armées allemandes se débandent mais ont encore une solide capacité de nuisance.

Ce jour-là vers 9 heures plusieurs camions surchargés d’allemands pénètrent dans la propriété de monsieur Scherer maître des forges à Pont-sur-Saulx. Ils sont aux ordres d’un lieutenant, fouillent les maisons, cherchent des maquisards et s’emparent de tout ce qui leur convient. Ils se font confectionner un plantureux repas. Puis le lieutenant fait rassembler la famille dans le salon et déclare qu’il a ordre de fusiller les hommes. Toute la journée, ces soldats en vert sillonnent la localité, pillent et volent tout ce qui peut l’être.

Vers midi la chasse à l’homme commence, garde-barrière, employés de la SNCF, gendarmes et même un garçon de 17 ans. Les « boches » pénètrent dans les maisons où les hommes ont commencé leur repas au prétexte qu’il y aurait un travail près de la gare. La nouvelle des arrestations se repand dans le village et un certain nombre, avertis, parviennent à s’enfuir. D’ailleurs tous les Allemands n’ont pas la même attitude puisque certains incitent les habitants à disparaître sinon leur sort serait réglé.


Vers 13h30 nouvelle arrivée d’Allemands qui pénètrent dans une ferme, saccagent tout et mettent le feu. Sous la menace des mitraillettes, tous les hommes sont maintenant réunis. Les femmes aux fenêtres assistent impuissantes à la scène. Brusquement les mitrailleuses sont mises en batterie, crépitent et 49 français sont abattus. Dans la foulée les Boches incendient les maisons puis se dirigent vers le château de Pont-sur-Saulx où avait été apporté le produit des rapines pour faire bombance.

Ce village ne sera pas le seul à souffrir de la vindicte allemande, les autres localités de la vallée vont aussi subir la barbarie teutonne, maisons incendiées et hommes passés par les armes.

Puis ils disparaissent…

Le 31 août les Américains investissent une vallée où la population affolée se terrait dans les caves.

Cette tradition du crime de guerre est aujourd’hui perpétrée par l’armée russe dont la tactique s’apparente à la terre brûlée avec un faible pour les maternités, les écoles et les hôpitaux. Mais contrairement aux Français de 1940 le peuple ukrainien ne s’en laisse pas compter et avec l’aide des Européens se bat rue par rue, maison par maison. Les Russes doivent être fous de rage et gare à celui (ou celle) qui tombe entre leurs mains. La destruction de Marioupol toujours habitée doit être atroce et n’a rien a envier à Brest, Coventry ou Dresde.

Mais rassurons-nous leurs exactions terminées les Russes comme les Allemands jadis rentreront au pays avec de glorieux souvenirs pour leur vieux jours.

A bientôt pour de nouvelles aventures

Donec

Sur la peau de bouc : motif de punitions dans la vieille Marine : « Coup et blessures envers la personne d’un marchand Chinois ».

Les mots du Général

Les théoriciens du RPF sont désolés de ne pouvoir arriver à intéresser le Général à la rédaction du « programme » du mouvement. Ils ont beau faire miroiter réforme des institutions, capital-travail, etc., le Général reste de marbre.

- Voyons , Messieurs ! il n’est pas possible de se faire élire sur un programme et de l’appliquer !

- Mais…

- Mais le choix est pourtant simple ! Ou l’homme politique trompe ses électeurs ou il trompe l’intérêt du pays…

A méditer en ces temps électoraux


Le Gnaf

Il existait chez les officiers de marine un « éreintement » qui consistait à attribuer à la victime un surnom généralement obtenu par déformation de son nom propre et qui, très rapidement, finissait par remplacer celui-ci… Au moins pour les utilisations non officielles.

Ce jeu de mots avait un nom « le gnaf » (en 1928), en voilà quelques uns

BLANC Toto ou Blanc le propre (hiérarchie oblige : le Blanc de la promotion suivante était appelé Blanc le sale. Les méchants ajoutent que c’est justifié.

BODENES Giron du blair

BOIDOT Ainsi nommé par dérision

DE BOISSIEU La voix de son maître

BONNAFOND Minicade ou Malarien

BONNEMAISON Home sweet home ou Bobonne

BORDIER Absalon

BOTREAU ROUSSEL Biribi ou Trois

BONNETERRE Couchette

BOUCHACOURT De baisers

BOURDONCLE DE SAINT SALVY Le furoncle du sale zob ou le furoncle : il était particulièrement désagréable

BRAC DE LA PERRIERE Une paire hier, une paire demain (A eu dans la même année deux paires de jumeaux)

BRANDICOURT Peut peu

BRASSEUR KERMADEC J.B.K. ou Brasseur quel sale mec ou ma sœur quelle braguette

BREART de BOISANGER La roi Jean puis Pépé

BROWN DE COLSTOUN Drôle de costume

04 décembre 2021

Humour dans le carré par Donec - En vol sur la Croix du Sud

Humour dans le carré par Donec - En vol sur la Croix du Sud

‌Bonjour la compagnie,

A l’origine l’aviation était affaire de fanatiques un peu timbrés et passablement courageux. Les années passant, ils se sont assagis et les « merveilleux fous volants » prirent l’allure athlétique de Jean MERMOZ avant de devenir les figures de mode que nous connaissons aujourd’hui.

Au temps de MERMOZ l’aventure était quand même le quotidien de nos héros et les risques n’étaient pas anodins, telle cette aventure survenue sur l’hydravion la « Croix du Sud ». Je vous la livre telle que je l’ai lue dans le « Cahier de l’Ardhan » n°39 de Paul HEBRAD : « Du ballon libre à la présidence d’Air Inter. »


« Au cours d’un vol d’essai à Biscarosse, le 30 mai 1935, le lieutenant de vaisseau de réserve Jean GUITOU, ingénieur mécanicien chez Hispano dut effectuer un réglage sur le moteur gauche. Il fallait pour cela gagner le tunnel de communication entre les tandems installés dans l’aile centrale en empruntant une échelle métallique disposée en plein vent reliant la coque à la voilure.


En vol à 140 kilomètres à l’heure, discutant avec le lieutenant de vaisseau DAILLIERE qui l’avait suivi, il glissa, manqua un échelon et se retrouva dans le vide cramponné au montant. Il dut son salut à la réaction immédiate de DAILLIERE qui prévint HEBRARD, aux commandes, qui réduisit vivement les gaz et passa en vol lent à 90 kilomètres à l’heure.
Quarante ans plus tard son fils rappelait à Jean GUITOU l’événement « J’ai été ravi de votre lettre qui rappelle le temps où nous étions jeunes ; une séance  impromptue de barre fixe volante, à la vitesse fantastique de 140 kilomètre à l’heure était faisable et vous l’avez prouvé…

Voila ce qu’était en ces temps reculés la vie des « pingouins* ».

A bientôt pour de nouvelles aventures

Donec

*Pingouins : surnom donné aux personnels de l’aéronautique Navale
La peau de bouc : « avoir par maladresse laissé tombé une dame* dans la mer »

*Dame (pour les non-initiés) appareil servant à appuyer l’aviron sur la fargue  (bordage supérieur d’un canot au dessus de la lisse de plat-bord dans lequel se fixent les dames).


Les mots du Général 


 Un vieux ministre savonne gentiment la planche d’un jeune collègue. A l’en croire les scrupules n’étouffent pas le nouveau venu. Il n’a pas d’honnêteté intellectuelle. Ni morale. Ni…
Le Général l’interrompt.

Voilà qui est… réconfortant ? Je croyais (coup d’œil glacé sur l’accusateur) les ministres capables de rien ? Ca change d’en avoir un capable de tout !

22 octobre 2021

Humour dans le carré par Donec L'école des Mousses mène à tout

L'école des Mousses mène à tout

‌Bonjour la compagnie,

Nous connaissons tous l’école des Mousses « pépinière de talents » qui depuis 1856 fournit à la Marine Nationale ses indispensables officiers mariniers.



Mais son plus bau titre de gloire est sans doute de propulser un sale gosse en pleine dérive scolaire vers des fonctions prestigieuses et enthousiasmantes..

La lecture de  « l’écho des grands fonds » magazine des plongeurs démineurs m’a permis de découvrir quelques figures intéressantes.

Prenons Christian PERON le Pacha de « l’André MALRAUX » navire de recherche de la DRASSM*.

Voilà un garçon qui nait le 31 du mois d’août (prémonitoire ?)… 1969 à Pont-l’Abbé dans le pays bigouden.

A l’âge de 17 ans il intègre l’école des mousses puis s’oriente vers la spécialité de fusilier marin.

En 1988 il est affecté au commando Jaubert (PLD  1039) qu’il va quitter en 1994 ayant embrasse la carrière de plongeur démineur. Le voilà au Groupe des plongeurs  de l’Atlantique avant d’embarquer sur le chasseur de mine tripartite « Cassiopée » pendant 3 ans.

En 2000 on le retrouve au cours de brevet supérieur de sa spécialité

De retour au groupe des plongeurs démineurs  Atlantique,  il y passe trois ans avec une escapade à Vanikoro en 2005 sur les traces de  la Pérouse.

Cette même année il embarque sur le chasseur de mines tripartite «  Sagitaire » mais en 2009 il quitte la Marine Nationale et intègre la DRASSM à Marseille comme chef d’opération hyperbare.

L’épopée ne s’arrête pas là. Il suit les cours de capitaine 200 puis 500 et devient second capitaine de l’André MALRAUX » qui vient d’être construit. Depuis le 1er janvier 2018 il en est le commandant.

Voilà un parcours tout à fait remarquable , sans être vraiment exceptionnel dans notre Marine pour un sale gosse arrivé intimidé un jour de 1969 dans la cour du centre d’instruction naval de Brest.

A bientôt pour de nouvelles aventures

Donec

DRASSM : Direction des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines

Sur la peau de bouc :  s’être mis du sable dans les cheveux pour détériorer la tondeuse

Les mots du Général :
Pendant la campagne de France, un général américain vient se plaindre du caractère «  aventureux et indiscipliné » du général LECLERC.
Le Général le rabroue vivement :
  • LECLERC à toujours fait ce que je lui demandais (pause) même quand je ne lui demandais rien



23 septembre 2021

Donec Humour dans le carré pages noires de la résistance

Donec Humour dans le carré pages noires de la résistanc


Bonjour la compagnie,

Notre histoire comporte quelques pages sombres à oublier bien vite.

De l’année 1944 nous nous rappelons des héros, cachés dans les forêts depuis 1941, en guenilles, armés de bric et de broc qui guettaient l’envahisseur au coin d’un bois et réglaient leur compte aux « collaborateurs ».
Cette image est vraie si nous parlons des colonels Georges GUINGOUIN ou Henri ROMAN-PETIT mais il en est d’autres de moins reluisantes.

Mon grand-père était pétainiste et patriote, il déménagea de Nice vers la Dordogne en mars 1944 au prétexte que le ravitaillement ne posait pas de problème là-bas. Mauvaise pioche, on le retrouvera assassiné sur un chemin forestier au mois de juillet. En effet une proportion importante de la résistance armée était communiste et envisageait très sérieusement une prise de pouvoir conforme aux idéaux moscoutaires pour construire (enfin) un monde où le prolétaire goûterait à la joie de vivre.

Pour atteindre ce but il convenait d’éliminer tout collaborateur, milicien véritable ou bourgeois supposé qui ne manquerait pas le jour venu d’être un suppôt de la réaction.

En ce qui concerne le Limousin le communiste Georges GUINGOIN, le futur « préfet du maquis » avait transformé son territoire en « petite Russie ». De Saint Gilles la Forêt à Treignac et Eymoutiers l’ordre régnait et les exactions inutiles n’avaient pas cours. Il faisait à son idée sans suivre les directives du « Parti » ce qui le mettra dans une situation très pénible après la guerre. Il n’en était pas de même au nord de Limoges, du côté de Magnac-Laval où les exécutions sommaires de traîtres supposés ne manquaient pas.

Il reste peu de traces de cette justice expéditive néanmoins après la guerre. Dans les années cinquante il fut demandé aux membres de certaines associations de rédiger leurs souvenirs sur des cahiers d’écolier. Ceux-ci furent collectés, mis en lieu sûr et disparurent de la circulation. Xavier Laroudie dans son livre « UN SEUL CHÂTIMENT pour les traitres » en a retrouvé un dont il cite les « bonnes pages ». L’auteur est un militant communiste de Saint-Junien, communiste comme il se doit ( gilet jaune avant l’heure). Il nous conte par le menu l’exécution de quelques traîtres.

« Un Alsacien marié à une Française et engagé dans la Wehrmacht finissait sa permission le 21 mars 1944. Le 20 nous décidons de l’attaquer et de le descendre. Nous partons à trois et pendant que le camarade et moi montions la garde, l’autre de deux balles dans la tête exécute le traître ».

En fait ce soldat était engagé dans la L.V.F. lui était un vrai traître. En juin 1944 notre maquisard rejoint le groupe « Rolland » cantonné au hameau des Ramades.

« Le lendemain le groupe auquel j’étais rattaché parti à côté du Chêne-Plantier faire un barrage. Les 15, 16 et 17 juin 1944 nous restons là-bas. Le 16 un milicien passe avec toute sa famille ne pensant pas être reconnu. Mais le malheur pour lui est qu’il y avait un camarade qui le connaissait et nous l’arrêtons. A la tombée de la nuit, il s’évade et pendant deux heures nous le cherchons mais nous ne le trouvons pas. Bien qu’il soit blessé, il nous échappe. Nous allons arrêter sa femme, son associée plutôt en représailles et nous la gardons.
J’avais allumé un peu de feu malgré la nuit et nous nous chauffions pendant que les camarades faisaient leur tour de garde ou se reposaient. Avec deux autres, nous interrogions la gonzesse. Nous avions les mains un peu lestes pendant qu’elle se défendait mollement, après un autre attaquait par ailleurs. Enfin le sergent donna l’ordre de la ramener chez elle, elle n’était pas celle que nous voulions. Nous la ramenons à deux et en arrivant à la maison, nous avons rigolé un bon coup et nous sommes revenus au barrage reprendre notre poste.»
« Le 18 un milicien est amené au camp et je suis chargé de l’interroger et c’est moi qui le soir l’ai abattu comme un animal malfaisant. Je l’ai tellement bien interrogé que je conserve encore la marque de mon poing et qu’il a avoué »

Il est alors affecté à la 2 414èmecompagnie mais il ne perd pas la main.

« Comme je me suis bien conduit au combat on me donne un milicien à exécuter, je lui fais creuser son trou et sauter dedans se coucher, après quoi, soigneusement je le descends. C’était le 30 juin. C’était mon deuxième milicien.»

Et le 3 et 4 juillet :

« Nous sommes allés chercher le milicien qui nous avait été désigné. Une garce de gonzesse nous tire dessus et blesse un copain, ce fut le bouquet. Nous l’arrêtons et revenons au camp avec 3 prisonniers : 2 miliciens et une milicienne et avec 10 fusils e 10 revolvers. Nous allons déménager une fois de plus et quand nous sommes arrivés je demande et obtiens d’exécuter la milicienne. Elle avait 48 ans, j’ai gardé son anneau de mariage en souvenir.»

« Avant que je l’exécute, elle m’a dit textuellement : « Ce n’est pas bien ce que vous faites là, celui qui est la-haut vous jugera et vous irez en enfer.»
« Comme je suis beaucoup croyant je m’ennuie follement »

Plus tard dans la nuit.

« Et à un kilomètre de là, il y a une maison où habitait un milicien. Nous nous arrêtons chez lui et le faisons prisonnier et moi-même je l’exécute, ça faisait 4 boches, 3 miliciens et une milicienne que j’avais sur la conscience ».

« Le 20 juillet, occupation de Saint Sulpice les feuilles, 31 miliciens arrêtés et exécutés, parmi lesquels 6 femmes dont 4 de moins de 20 ans. Le 21, occupation du Dorat 14 miliciens arrêtés et exécutés. »

Comme vous le voyez il ne fallait sans doute pas grand-chose pour être déclaré milicien quant aux jeunes filles de moins de 20 ans on se doute bien qu’elles ne devaient pas être très dangereuses ni engagées dans la collaboration.

D’ailleurs un certain nombre de ces exécutés ont été déclarés « mort pour la France »

Mais nous n’y pouvons rien c’est la justice du peuple.

A bientôt pour la suite de nos aventures

Donec

Sur la peau de bouc (motif de punitions dans la Marine de grand père)
40 jours de prison (ordre du Préfet Maritime) « Avoir été l’objet d’une ordonnance de non-lieu. »

Les mots du Général

Du maréchal Montgomery : « Ce n’est pas un soldat, c’est un acteur. Mais il joue tellement bien la comédie du chef qu’il arrive à s’identifier à son personnage. »

18 juillet 2021

Donec Humour dans le carré - la fin du Tanio mars 1980 pollution naufrage Bretagne

Donec Humour dans le carré - la fin du Tanio 7 mars 1980



‌Bonjour la compagnie,

Nous sommes le 7 mars 1980, le pétrolier malgache Tanio, chargé de 27 500 tonnes de fuel est en route pour l’Italie, Il vient de Wilhelmshaven en Allemagne. Le commandant est un Camarétois de 53 ans : Jean Morvan. C’est un marin très expérimenté qui termine sa carrière.

En arrivant dans le port allemand le pétrolier avait touché le fond et un plongeur avait contrôlé l’état de la coque sans constater de dégâts apparents. Par ailleurs le Tanio est un navire solide parfaitement entretenu.


Ce jour-là, les conditions de navigation sont exécrables, vent d’Ouest de force 9 à 10, creux d’environ 9 mètres, le capitaine Morvan fait réduire l’allure. Le bâtiment poursuit sa route en tanguant fortement. Lorsque l’officier pont vient prendre son quart à 4 heures du matin son collègue ne lui signale rien d’anormal.

Le temps se dégrade encore, le vent fraîchit force 9 à 10 mais les hommes dorment en confiance. Dans le compartiment machines un officier mécanicien, un assistant et un chauffeur veillent sur le navire. Il est six heures, plus que deux heures avant la relève.


A 4h10 Ils entendent un bruit sec assourdi par les paquets de mer, l’avant se soulève de plus en plus. Les hommes sont précipités sur la cloison séparant la chambre de veille de la chambre à cartes. Ils comprennent vite la situation : le navire s’est plié en deux, les deux parties reliées seulement par la tôle du pont qui fait charnière. La partie avant se dresse à 45°, jouet des vagues qui l’assaillent.

L’officier de quart appelle au poste d’abandon, les lumières s’éteignent. Les machines s’arrêtent et le pétrolier sans erre, roule bord sur bord. Guy Delanoé, le chef mécanicien est descendu dans la machine. A la vue de la situation, il ordonne au personnel de monter sur le pont et de capeler brassières et vêtements chauds. Un quart d’heure à peine s’est déroulé depuis les premiers craquements.

Vu de la plage arrière où se sont réfugiés les mécaniciens, le spectacle est dantesque, la partie avant est ballotée dans cette mer déchaînée, la proue dressée vers le ciel ; Une question se pose alors, que sont devenus les huit hommes de la partie avant ?


La cargaison de fuel lourd s’est répandue et noircit l’écume dans laquelle l’épave se débat. A 8 :00 dans un craquement sec les deux parties se séparent, l’arrière part à la dérive poussée par la violence du vent et la partie avant touche le fond. Avec de pareilles conditions météo l’équipage décide de ne pas mettre d’embarcations à la mer qui se briseraient contre la coque.
Une question se pose alors : » Que sont devenus les huit hommes de la partie avant ? ».


Heureusement le Conquet-radio signale que le pétrolier Français Vignemale a capté un appel de détresse provenant d’un navire dont il n’a pu saisir le nom. Le vent d’Ouest de force 9 à 10 passe de 10 à 11. A son tour le navire japonais Eitokumaru signale qu’un bateau inconnu est en train de couler. Quarante minutes plus tard on sait que c’est le pétrolier Tanio qui est en perdition. L’Abeille Languedoc appareille alors et un Super-Frelon décolle de la base de Lanvéoc-Poulmic. Le lieutenant de vaisseau Martin se positionne au-dessus de l’épave, le plongeur de bord descend et les trente et un marins sont hélitreuillés.

Va commencer alors pour l’abeille-Languedoc le difficile remorquage avec le passage de deux hommes à bord de l’épave. Il faudra plusieurs jours pour mettre la partie arrière à l’abri dans le port du Havre.

Mais le bilan humain est élevé puisque huit marins français et malgache dont le commandant et le commandant en second ont perdu la vie. Nous ne parlons pas de la pollution qui fera périr 40 000 oiseaux et encore aujourd’hui le pétrole continue, en petite quantités à souiller les plages bretonnes.

A bientôt pour de nouvelles aventures

Donec


Sur la Peau de Bouc
« Rentrer à bord en état d’indigestion et incongruités sur le pont »


22 mai 2021

Humour dans le carré par Donec - Des chiens et des sous-marinier

Des chiens et des sous-marinier


Bonjour la compagnie,
A l’heureux temps des sous-marins classiques, diesel-électriques, nos compagnons à quatre pattes avaient toute leur place à bord. Ils étaient même indispensables car ils renseignaient l’équipage sur la qualité de l’air confiné. L’asphyxie pouvait menacer l’équipage. 

Certains chiens sont restés célèbres Mick de l’Astrée, Cacahuète du Marsouin, Casa sur la Psychée, Radium du Curie. L’on pourrait même évoquer Bacchus mascotte du Rubis décoré de la Valiant Dog décernée par la très respectable et vénérable ligue de défense canine britannique.

D’autres furent animés d’un sens réel de la survie.

Je reproduis ici l’histoire étonnante du chien du Phénix qui manque l’appareillage à Saigon.

« l’équipage du Phénix possède une mascotte depuis plusieurs années déjà, un magnifique chien reflétant au mieux dans sa robe le caractère multiracial de l’Empire français. Pour l’instant, l’animal est permissionnaire et batifole sur le quai. Parfaitement dressé par plusieurs de ses maîtres, ce chien est un parfait sous-marinier. Il sait monter et descendre les échelles, reconnait les diverses sonneries, et bruits du bord, connaît les emplacements qui lui sont assignés pour les repas, le sommeil, l’appareillage, la plongée et le combat. Et enfin le nez à 40 centimètres du sol, il est plus apte que quiconque à donner l’alerte en cas de modification de l’atmosphère intérieure. Rôle souvent tenu sur les submersibles par des souris blanches en cage. Il ne figure pas au rôle d’équipage, mais tous sont d’accord, il n’est pas le moins utile.

L’heure de l’appareillage approchant, deux marins descendent à terre et appellent le chien, mais lui, si docile d’habitude se dérobe. Au début cela ressemble à un jeu, puis il apparait clairement qu’il s’agit d’un refus catégorique de se laisser approcher. Le chien ne veut pas regagner son bâtiment, évènement sans précédent. A bord du Phoenix, le pacha, dans sa baignoire, s’énerve. Deux autres matelots se joignent à la chasse au chien, sans succès. Sur l’Espoir, les marins, à la lisse, goguenardent et donnent des conseils gratuits, plus ou moins saugrenus. On est en retard de dix minutes, quand le commandant du Phoenix capitule et rappelle ses hommes, abandonnant la mascotte à terre. Les diesels ronronnent, on tire la passerelle unissant les deux navires, on largue les amarres, le sous-marin s’éloigne vers le milieu de la rivière, cap vers la pointe des blagueurs.


A ce moment le chien qui suis attentivement les opérations, bondit, franchit la passerelle unissant le deuxième sous-marin au quai et arrive sur l’Espoir. Les marins étonnés de ce comportement lui font fête. Peut-être la nourriture est-elle meilleure sur ce bateau que sur l’autre. Il connait d’ailleurs tout le monde, et se conduit comme chez lui. On l’adopte donc pour le voyage. Il regagnera plus tard son bord. A son tour l’Espoir largue ses amarres, et en ligne de file, à petite vitesse, les deux submersibles descendent la rivière vers le Cap Saint Jacques. Le pacha de l’Espoir signale en Scott au Phénix : « J’ai récupéré ton déserteur ».
Quelques heures plus tard, le 15 juin 1939 le sous-marin Phoenix se perdait corps et biens au large de Cam Ranh.

A bientôt pour de nouvelles anecdotes

Donec
Merci à l’encyclopédie des sous-marins français qui m’a fourni l’anecdote     

09 avril 2021

humour dans le carré Donec : encore la perfide Albion


Encore la perfide Albion


‌‌Bonjour la compagnie,

Nous allons évoquer aujourd’hui le triste évènement que fut Mers el Kébir mais nous nous intéresserons au point de vue des Anglais. Comment la perfide Albion a conçu et vécu l’évènement.

Nous sommes au début du mois de juillet 1940, la France a signé avec l’Allemagne un armistice le 22 juin, et c’est seulement le 10 juillet que les pleins pouvoirs seront accordés au Maréchal Pétain. Il règne dans les sphères gouvernementales françaises une pagaille d’interrègne.

La France vieillissante de 1939 a mis les pouces à la grande satisfaction de certains. Cependant l’armistice signé le 22 juin a rendu les Anglais fous de rage car ils vont devoir, seuls, résister au terrible choc des divisions nazies et se préparer à un éventuel débarquement. Pour eux qui voyaient l’armée française comme la meilleure du monde la déconvenue est terrible.
Churchill est consterné par l’armistice. Il en éprouve un immense chagrin et ne prendra aucun risque avec la flotte française dont l’appropriation par les Allemands aurait de terribles conséquences ; Il est certain que cet évènement aura lieu tôt ou tard.

Il a un long entretien avec le roi et la reine. Le souverain note à l’issue de la rencontre : « Il est furieux contre la France. Pourquoi devrions-nous lui faire des politesses après sa conduite envers nous ? Elle est revenue sur sa parole et sur son alliance, et sa flotte est dispersée un peu partout. Nous nous retrouvons seuls au monde, à attendre ».


Au soir du 1er juillet, après une entrevue Lord Beaverbrook écrira :
Ce n’est qu’à 2 heures du matin que Churchill prit sa décision. Il fallait qu’il la prenne tout seul. Il ne pouvait chercher aucun soutien – et n’en chercha pas [ … ] Juste après l’avoir prise, il quitta la salle du Conseil pour aller dans le jardin du 10 Downing Street. Il arpentait la pelouse, tandis que soufflait une forte brise – Une très forte brise. La nuit était noire. Il n’y avait de lumière nulle part mais il arpentait la pelouse de long en large parce qu’il en connaissait la moindre aspérité [ … ] Il était incroyablement perturbé et il ne reprit ses esprits qu’au bout de quelques minutes d’un vigoureux exercice. Ce sera l’opération « Catapult ».

Le 2 juillet le premier ministre télégraphie a l’amiral Sommerville
Vous êtes chargé de l’une des tâches les plus désagréables et les plus difficiles auxquelles un amiral britannique ait jamais été confronté, mais nous avons entière confiance en vous et nous comptons sur vous pour l’exécuter sans faiblir.Par la suite il qualifiera son ordre de couler la flotte française à Mers-el-Kébir et d’arraisonner les navires français à Portsmouth de décision odieuse, la plus contre nature et la plus douloureuse qui ne lui soit jamais échue.

Naturellement nous nous souvenons aussi que l’amiral Gensoul était libre d’éviter l’affrontement en se sabordant, en appareillant pour les Antilles, en rejoignant les Etats-Unis ou en venant se battre aux cotés des Britanniques.

Plutôt que de prendre une décision ferme il va faire traîner les négociations en longueur n’imaginant pas, contrairement à son chef d’état-major que les Anglais puissent attaquer. Si Darlan ne peut être joint l’amiral Luc transmet en clair l’ordre aux bâtiments de guerre français de se porter au secours de l’escadre de Mers El Kébir. En revanche, l’amiral Godfroy et sa force X au mouillage à Alexandrie parvient à sauvegarder sa flotte, Gensoul manque son rendez-vous avec l’Histoire.

Pour conclure Churchill le 4 juillet présente l’opération « Catapult » aux Communes. Il explique le « sinistre devoir » qu’il s’était senti obligé d’exécuter. Sa fille écrira : » Cela à été un jour très triste pour Papa. Sa déclaration a été triste et sombre, mais pleine de résolution et d’encouragement. Il a exposé la situation et l’action du gouvernement devant une chambre lugubre, attentive et pleine à craquer ». A l’issue du discours Winston se rassoit les larmes lui coulant sur les joues.

A bientôt pour de nouvelles aventures

Donec

Sur la peau de bouc ;"Jeter à la mer par méchanceté les tripes des aspirants"


12 mars 2021

Donec Humour dans le carré - histoire de rat et d'aéro

Donec Humour dans le carré - histoire de rat et d'aéro


‌Bonjour la compagnie,

Parmi les « chapelles » qui composent notre Marine Nationale celle de l’aéronavale attire tous les regards. Ses membres en profitent pour juger les évènements de leur cockpit à une altitude de 10 000 pieds. D’où une certaine condescendance.


Ils sont naturellement friands d’histoires à dormir debout qui les mettent en valeur.

En voilà une !

Autrefois, du temps où les animaux parlaient, vivait sur un galion une colonie de rats. Leur chef était un magnifique spécimen particulièrement musclé et agressif qui se faisait appeler « capitaine d’armes » en souvenir d’un embarquement sur les galères du Roy.

Il était épris d’une adorable petite souris blanche qui le menait par le bout du nez.
Un jour elle disparut, dans la colonie ce fut le « branle-bas » et tous de la rechercher.

On la retrouva dans un entrepont sombre et malodorant. Abomination de la désolation, elle s’était mise en ménage avec une affreuse chauve-souris malingre et contrefaite.
Le gros rat noir, prévenu n’en crut pas ses oreilles. Il vint la retrouver, pour remettre les pendules à l’heure.

-« comment fais-tu pour me tromper avec cet avorton malingre et contrefait quand je suis le plus beau rat de l’escadre de l’amiral Forbin ? »

- « il vole ! »

Et voilà le genre d’histoires dont se délectent les membres de l’aéronavale.

C’est navrant !

A bientôt pour de nouvelles aventures

Donec

Inspection se sac : le sac représente l’ensemble des effets du marin. Régulièrement diverses autorités réunissent l’équipage et « inspectent » ce fameux sac plié 25x25 cm. Inutile de dire que lorsque c’est l’amiral qui s’y colle tous sont « sur les dents » …

26 février 2021

Humour dans le carré par Donec : Sur la lune

Humour dans le carré par Donec : Sur la lune


‌‌Bonjour la compagnie,

Cette semaine vous aurez droit à un petit conte philosophico-politique extrait de l’intéressant ouvrage de Yval Noa Harari : Sapiens.




Voici l’affaire :

Le 20 juillet 1969, Neil Armstrong et Buzz Aldrin mirent le pied sur la surface de la Lune. Dans les mois précédant l’expédition, les astronautes d’Apollo 11 s’entraînèrent dans un désert « lunaire » de l’ouest des Etats-Unis. La zone abrite plusieurs communautés indigènes amérindien. Une anecdote – à moins que ce soit une légende – rapporte la rencontre des astronautes et d’un habitant du coin.

Un jour qu’ils s’entrainaient, les astronautes tombèrent sur un vieil indigène américain. L’homme leur demanda ce qu’ils fabriquaient là. Ils répondirent qu’ils faisaient partie d’une expédition de recherche qui allait bientôt partir explorer la Lune. Quand le vieil homme entendit cela, il resta quelques instants silencieux, puis demanda aux astronautes s’ils pouvaient lui faire une faveur.

« Que voulez-vous ?
Eh bien, fit le vieux, les gens de ma tribu croient que les esprits saints vivent sur la Lune. Je me demandais si vous pouviez leur transmettre un message important de la part des miens.
Et quel est le message ? » demandèrent les astronautes.


L’homme marmonna quelque chose dans son langage tribal, puis demanda aux astronautes de le répéter jusqu’à ce qu’ils l’aient parfaitement mémorisé.
Mais qu’est ce que ça veut dire ?
Je ne peux pas vous le dire. C’est un secret que seuls sont autorisés à savoir notre tribu et les esprits de la Lune. De retour à leur base, les astronautes ne ménagèrent pas leurs efforts pour trouver quelqu’un qui sût parler la langue de la tribu et le prièrent de traduire le message secret. Quand ils répétèrent ce qu’ils avaient appris par cœur le traducteur partit d’un grand éclat de rire. Lorsqu’il eut retrouvé son calme, les astronautes lui demandèrent ce que cela voulait dire. L’homme expliqua. Ce qu’ils avaient méticuleusement mémorisé voulait dire : « Ne croyez pas un seul mot de ce qu’ils vous racontent. Ils sont venu voler vos terres ».A bientôt pour de nouvelles aventures

Donec

30 janvier 2021

Humour dans le carré par Donec 1896 première Transat à l'aviron

Humour dans le carré par Donec 1896 première Transat à l'aviron

‌Bonjour la compagnie,

Le bon moyen pour trouver gloire et richesse c’est d’accomplir un exploit !

Mais ça ne marche pas toujours.

En 1896 deux pêcheurs norvégiens émigrés aux Etats-Unis sont les premiers à tenter la traversée de l’Atlantique à l’aviron.



A cette époque l’Amérique est la « terre promise ». C’est le projet du Norvégien Franck Samuelsen, un grand gaillard athlétique qui y débarque en 1893. Son pays est alors une terre ingrate que ses habitants quittent en masse. A peine arrivé, Il se rend dans le village de pêcheurs de New Jersey au sud de New York dans l’espoir de trouver un embarquement. Il va y rencontrer son compatriote Georges Harbo, un homme râblé, puissant, moustachu à l’abondante chevelure rousse. Ce garçon possédait son brevet de capitaine et prêtait souvent main-forte aux pilotes des navires entrant à New York.

Les deux hommes ne tardent pas à devenir amis et à travailler ensemble. Pourtant Harbo rêve d’accomplir un exploit qui les rendra riches : traverser l’Atlantique à l’aviron. A cette époque le public est friand de conférences où sont relatées des aventures extraordinaires. Ce serait une balade de 3200 milles sur un des océans les plus dangereux de la planète. Mais tirer sur les avirons, ils savent faire…Ils imaginent déjà la remontée de la Seine vers Paris et une tournée triomphale des capitales européennes.

Le 6 juin 1896 la grande aventure commence. Nos amis ont longuement testé leur canot à clins baptisé « Fox » de 5.43 mètres de long pour 1.52 mètres de large. Pourtant les spectateurs qui se pressent sur le port afin d’assister au départ pensent qu’ils n’arriveront jamais nulle part.








Au cours de ce voyage rien ne leur sera épargné. Les épreuves se succèdent, allumer leur pauvre réchaud par temps frais, l’attaque de leur esquif par un énorme poisson, la cambuse qui prend feu. En plus ils ne disposent à bord d’aucune protection et souffrent du froid, de crampes, de courbatures et des brûlures su soleil. Mais en dépit de tout ils poursuivent leur effort.

Le 10 juillet une vague énorme submerge le « Fox » qui se retourne. Heureusement les deux amis sont parés à faire face à une telle situation, ils redressent le skiff mais ont perdu la moitié des vivres et leur ancre flottante. Pendant que l’un écope, l’autre manœuvre l’embarcation pour faire face aux vagues déferlantes. Heureusement les vents d’ouest les poussent désormais vers l’Europe. Le 15 juillet ils ont la chance de croiser un grand voilier norvégien qui les requinque et leur fournit des vivres.

Le premier aout, ils atteignent le feu de Bishop Rock au large des îles Scilly à une vingtaine de nautiques des côtes de Cornouaille. C’est complètement hébétés par ces deux mois en mer que nos amis entrent dans le Port- Sainte-Marie.

Le 7 aout ils sont au Havre accueillis par des milliers de spectateurs, leur « Fox » arborant une bannière étoilée en lambeaux.

Malheureusement leur espoir de faire fortune est vite déçu, leur tournée européenne leur permettra simplement d’assurer leurs frais.

Georges Harbo reprendra alors son métier de pêcheur et mourra d’une pneumonie à 43 ans. Quand à son compagnon Samuelsen, il tourne définitivement le dos à la mer et reprend la ferme paternelle. Homme taciturne il ne parlera jamais de cet exploit à son petit-fils. Il disparaîtra en 1946 à soixante-quinze ans.

A bientôt pour de nouvelles aventures

Donec

Ps : merci au « Chasse-Marée « de m’avoir fourni l’anecdote

23 juin 2017

Donec humour dans le carré Colonel de la Roques

L'Histoire est injuste 

Bonjour à tous,

Certains personnages de l’histoire bénéficient d’un traitement de faveur, d’autres au contraire sont victimes d’une injustice qui se perpétue d’année en année.
Tel est le colonel de la Roques, archétype du « fasciste Français », vilipendé, maudit et mis à l’écart.
Le méritait t’il ?



De Laroque est issu d’une famille réactionnaire catholique de droite. Ces convictions là dicteront ses choix.

A 20 ans il s’engage et sa conduite pendant la guerre de 14 est admirable. En 1928 il quitte l’armée, s’inscrit à l’association des Croix-de-Feu qui fédère 3 000 soldats de 1ère ligne décorés de la Croix de Guerre.
Mais le Colonel, pourtant attaché à la République, veut muscler les institutions en les dotant d’un exécutif fort et en réduisant les pouvoirs du Parlement.
Le mouvement possédant un service d’ordre et une chaine de commandement, le succès est au rendez vous. En 1935 ils sont 35 000 adhérents.
Le 6 février 1934 une manifestation monstre perturbe le vote de confiance à Edouard Daladier nouveau président du conseil. Mais de laroque ne se mêle pas aux autres cortèges revendicatifs musclés. Lorsque les échauffourées commencent, il disperse ses troupes. Les plus extrémistes de son mouvement vont alors rejoindre des partis ouvertement fascisants et antisémites. De son coté le colonel crée le Parti Social Français destiné à faire entendre sa voix et ses valeurs au parlement. En 1939 il va compter jusqu’à 1.2 million d’adhérents de toutes classes sociales. Il rejette aussi bien le capitalisme sauvage que le Front Populaire.
Le 10 juillet 1940, après la défaite, les pleins pouvoir sont votés au Maréchal Pétain.
Si « l’Etat Français » a adopté la devise du PSF « Travail, Famille, Patrie » le torchon ne tarde pas à brûler avec le nouveau régime. Les désaccords s’accumulent avec le Maréchal. En effet ni la politique raciale, ni la collaboration avec l’Allemagne ne sont acceptables pour François de Laroque et ne parlons pas de la Milice à laquelle ses membres ont interdiction d’adhérer. Il a mis par ailleurs en place un réseau de résistance.
Les occupants mettent alors le colonel hors la loi et l’internent en Allemagne.
A son retour en France, il est immédiatement incarcéré mais libéré faute de preuves. Très éprouvé par ses multiples détentions il s’éteint le 28 avril 1946.
Ce n’est que 15 ans après sa mort, en 1961 que de Gaulle reconnaitra ses mérites.
Aujourd’hui pourtant il sent toujours le souffre, honni par la droite dure et rejeté vers le fascisme milicien par les beaux esprits.
Pierre André Tagueiff concluera : « Tendance politique dure mais concept mou».

A la semaine prochaine.

Donec

06 mai 2015

Humour dans le carré par Donec

Roses blanches et cornes de brume

Bonjour à tous,

Il y avait bien du monde sur l’eau dimanche en baie de Cannes, sous le monastère de Saint Honorat pour un ultime adieu à la tonitruante navigatrice Florence Arthaud.



Les stations SNSM s’étaient déplacées en force : les vedettes « Marguerite VI », « Amiral de Grasse », « Notre Dame de la Garoupe », « Saint Michel » étaient là. A 11h00 les cornes de brume résonnent, une pluie de roses blanches s’abat sur l’eau, la famille de Florence procède à la cérémonie.


Je joins les dessins que j’avais réalisés pour l’extraordinaire sauvetage de Florence dans la nuit du 29 octobre 2011 entre le Cap Corse et l’île d’Elbe. Le Cross Med avait calculé pile poil le point de chute supposée et l’hélico dès le début du carroyage a eu vue sur la naufragée.

A la semaine prochaine

Donec

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