Affichage des articles dont le libellé est Saint-Malo. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Saint-Malo. Afficher tous les articles

21 juin 2024

Les Deux Frères Saint-Malo Entrée Colonies par Le Havre commerce

les Deux Frères 

Saint-Malo

La famille CHAUVITEAU dut quitter la Guadeloupe vers 1794, en raison des troubles révolutionnaires. Comme plusieurs autres émigrés, ils vinrent s’installer aux États-Unis, à Providence, petite ville capitale de l’État de Rhode Island, au sud de Boston, et dont le port, Bristol, était en rapport fréquent avec les Antilles. Les jeunes gens, Salabert et Chalon, y continuèrent leurs études, apprenant l’anglais.

COLONIES PAR LE HAVRE
La marque sur deux lignes apparaît en 1788 au Havre en 1793 à "L'Orient" puis à partir de 1801 dans les ports de Dieppe, Saint-Malo, Brest, Nantes, Saint-Martin de Ré, La Rochelle, Rochefort, Bordeaux et Marseille.

Lettre pour Mr DESHAIX négociant St Malo taxé 7 sols 
Entrée Maritime COLONIES PAR LE HAVRE par les Deux frères Capitaine Sallin

C’est en 1797 que commencent les lettres qui nous permettent de suivre la vie de la famille en détail. Il faut se représenter cependant la lenteur et les aléas de la correspondance à l’époque. On restait sans cesse sans nouvelles, n’ayant souvent pas de réponse avant six mois. Nous apprenons que Salabert est parti pour Cuba, à La Havane pour y travailler dans une maison de commerce dirigée par M. HERNANDEZ. Il y réussit bien, y faisant venir dès 1798 son frère Châlon et son cousin Antoine GUENET.


Nous trouvons en 1797 la famille en émoi. Salabert, l’espoir de la famille, vient de partir pour La Havane où il travaillera dans une maison de commerce appartenant à M. HERNANDEZ dont il épousera dans quelques années la belle-sœur.

Son père et son frère Salabert se trouvent à la Martinique. Toute la famille, Mme GUENET au Moule, les deux frères BIOCHE à la Dominique, écrit à Salabert pour lui exprimer leurs regrets et lui donner quelques nouvelles fraîches sur leur vie. Mais, grande nouvelle, Salabert annonce qu’il va se marier à La Havane avec Serafina ALOY, espagnole, belle-sœur de son associe HERNANDEZ. Du coup sa sœur Sophie repense à son cousin GUENET qu’elle n’a pas revu depuis quatre ans, depuis qu’il est parti à La Havane et pour lequel elle a gardé une tendre inclination. C’est réciproque et cela va finir par un double mariage…

Activité commerciale : Les 2 frères POEY arrivèrent de France à Cuba dans le courant de la deuxième moitié du XVIIIème siècle.  Ils furent, soit ensemble, soit séparément  commerçants, armateurs, très actifs dans cette partie de l’Amérique. HERNANDEZ  eut, soit seul, soit avec eux une activité analogue. C’est lui qui accueillit dans son affaire en 1798  Salabert CHAUVITEAU, dont il fit très vite son associé Les rapports d’affaire firent qu’ils épousèrent entre 1790 et 1803 les 4 sœurs ALOY et qu’ils constituèrent ensemble une ou plusieurs sociétés  commerciales, le plus actif semblant être Simon Poey


Francisca et son mari HERNANDEZ sont à la Havane, de même que les POEY . Juana s’est remariée avec Presno, avec lequel elle ne s’entend pas . Cette correspondance contient des informations familiales qui nous permettent de dresser une généalogie assez complète des familles Hernandez et Poey. Un mariage entre cousin va les réunir davantage. Francisca s’intéresse aussi aux enfants Chauviteau. Elle voudrait bien marier une de ses fils à un Chauviteau. Cela ne se fera pas. Les filles ne sont pas à leur goût. D’autre part , une bonne partie de la correspondance est consacrée à des problèmes financiers. Il y a eu plusieurs maisons de commerce où les intérêts des 2 familles Poey, Hernandez et Chauviteau sont emmêlées. Cela entraîne des procès, surtout après le décès de Hernandez en 1834, dans le cadre de sa succession. Ces intérêts emmêlés se retrouvent dans les différentes habitations appartenant en partie aux Hernandez, aux Chauviteau et parfois à des Tiers !

18 juin 2024

Patrouilleur Outremer Auguste TECHER La Réunion patrouilleur outremer Socarenam Saint-Malo

Patrouilleur Outremer Auguste TECHER

Par cette prise d’armement vendredi 1er décembre 2023 à Saint-Malo, le nouveau bateau construit par le chantier naval de la Socarenam est devenu navire de guerre, avec son commandant et ses 30 membres d’équipage.


Lors de la prise d’armement du patrouilleur outremer Auguste Techer, vendredi 1er décembre 2023, au chantier naval de la Socarenam, à Saint-Malo, le contre-amiral Guillaume Arnoux de la Marine Nationale a déclaré : cette simple coque devient navire de guerre ​. Le nom d’Auguste Techer est celui d’un compagnon de la Libération de la Réunion pendant la Seconde Guerre mondiale, un modèle pour l’équipage de ce bâtiment , ajoute-t-il.

Prise d’armement pour essais du patrouilleur outre-mer Auguste Techer

 © Marine nationale


Le contre-amiral a remis au capitaine de corvette Gurvan Le Hay l’insigne de commandant de surface et lui a remis le fanion du patrouilleur outremer, le reconnaissant ainsi officiellement commandant du navire affecté à la Réunion.

La prise d’armement d’un navire est un moment privilégié, il fait la fierté des ouvriers, des ingénieurs, des officiers et des marins, ​affirme le nouveau commandant. Nous assurerons la sauvegarde maritime de la Réunion .


SOCARENAM Saint-Malo patrouilleur outre-mer Auguste Techer © Marine nationale

Pour Mathieu Gobert, chargé d’affaires au chantier naval qui pilote la construction des navires, avec ce bateau construit par la Socarenam, nous honorons le contrat passé en 2019 avec la Marine pour la construction de six patrouilleurs outremer identiques pour la Nouvelle-Calédonie, Papeete et la Réunion. Ce bâtiment est le troisième livré par le chantier naval ​.

3ème patrouilleur outre-mer (POM) de la Marine nationale, l’Auguste Techer vient d’être armé de son équipage. Il effectuera par la suite son déploiement longue durée


Auguste Techer est né le 17 mai 1912 à Saint-Louis de La Réunion. 

 


C'est là qu'il s'engage comme soldat de 2e classe à 18 ans au titre du 21e Régiment d'infanterie coloniale (21e RIC) puis du 11e RIC ; il passe plusieurs années à Saigon puis est affecté au 9e RIC, se rengage et se trouve en poste pendant 18 mois à Haïphong. 

 

Le 28 février 1939, Auguste Techer est versé au RICM d'Aix-en-Provence qui s'embarque pour le Levant. 

 

Affecté à la 3e Compagnie du 24e RIC sous les ordres du capitaine Folliot, il opte comme son chef pour la poursuite du combat aux côtés des Britanniques.

 

Les 130 hommes de Folliot sont les premiers à passer la frontière du Liban pour rejoindre la Palestine, le 27 juin 1940 à Saint-Jean d'Acre. 

 


Le contingent Folliot est transporté au camp de Moascar sur le canal de Suez où le général Wavell parvient, après l'arrivée du 3e Bataillon du 24e RIC, à former un bataillon complet de 500 hommes : le 1er Bataillon d'infanterie de marine (1er BIM). Du 16 septembre au 9 décembre 1940, la 1ère Compagnie du BIM patrouille dans le désert avec les Britanniques. Le soldat Techer, volontaire pour toutes les sorties, devient un spécialiste de l'installation des mines dans les lignes ennemies. 

 

Le 1er avril 1941, alors que Rommel attaque et repousse les Alliés, Auguste Techer, blessé, refuse son évacuation ; après quelques soins sommaires, il reprend

son poste sous les obus allemands. Le 26 mai 1941, le général de Gaulle lui remet à Qastina, en Palestine, la Croix de la Libération.

 


Auguste Techer prend part ensuite à la campagne de Libye et notamment à la défense du siège de Bir-Hakeim. Après la bataille en raison des pertes humaines, le BIM et le Bataillon du Pacifique (BP1) fusionnent pour former le Bataillon d'infanterie de marine et du pacifique. 

 


Auguste Techer est nommé caporal en octobre 1942 et participe à la bataille décisive d'El Alamein (Egypte) puis, avec la 1ère Division française libre, à la campagne d'Italie (mai-juin 1944). Caporal-chef, il débarque en Provence en août 1944 et prend part à la campagne de France (Vallée du Rhône, Vosges, Alsace). Nommé sergent en janvier 1945, il termine la guerre dans le sud des Alpes, au massif de l'Authion. 


Après la capitulation de l'Allemagne, Auguste Techer part en Indochine et y obtient la Médaille militaire. Démobilisé en juin 1950, il se rengage en 1953 et repart pour l'Extrême Orient jusqu'en mars 1955. 

 

Auguste Techer est décédé le 5 septembre 1968 au sanatorium d'Aincourt dans le Val d'Oise où il a été inhumé. 


• Compagnon de la Libération - décret du 7 mars 1941 

• Médaille Militaire 

• Croix de Guerre 39/45 avec palme 

• Médaille Coloniale avec agrafes "Libye", "E-O" 

• Médaille des Services Volontaires dans la France Libre

 

 

https://www.defense.gouv.fr/marine/bataille-bir-hakeim-fusiliers-marins-sentinelles-du-ciel

https://www.ordredelaliberation.fr/fr/compagnons/auguste-techer

https://www.linfo.re/la-reunion/societe/hommage-un-des-6-futurs-patrouilleurs-outremer-portera-le-nom-du-reunionnais-auguste-techer?utm_term=Autofeed&utm_medium=Social&utm_source=Twitter

https://www.francaislibres.net/pages/index.php?id=50

14 juin 2024

à la tête de la gendarmerie maritime de Saint-Malo, le major Alain Wiemann, prendra sa retraite le 1er septembre 2024

Le commandant de la gendarmerie maritime de Saint-Malo, Alain Wiemann, va bientôt passer la barre

L’adjudant-chef Gautier Paris, venu de Concarneau, lui succédera.

Une passation a eu lieu lors de du pot de départ du major, vendredi 31 mai 2024, à Saint-Malo.
Alain Wiemann lors du passage de la Janne à Saint-Malo mai 2010  © JM Bergougniou

Arrivé le 1er juillet 2009 à la tête de la gendarmerie maritime de Saint-Malo, le major Alain Wiemann, prendra sa retraite le 1er septembre 2024. Son équipage de neuf personnes surveille près de 150 km de côtes d’Ille-et-Vilaine et des Côtes-d’Armor. Avec des missions de police judiciaire, militaires et administratives. Rien que l’an dernier, la vedette Trieux P616 est sortie 123 jours en mer. Pour exemple, c’est son service qui a débusqué récemment un business illégal de coquilles Saint-Jacques.
e

c

VCSM TRIEUX route du Rhum 2014 © JM Bergougniou
Et le major est fier de rappeler qu’à son bord, ses équipes sont formées à des métiers techniques : officiers de police judiciaire, techniciens en nouvelles techniques, en identification criminelle, etc. Surtout, il salue « une équipe soudée. Charge à nous de créer un esprit d’équipage. Et il vaut mieux, quand on part ensemble sur plusieurs jours dans 20 m² », se marre-t-il. Ses paires saluent chez lui « son humanité, une oreille attentive et des conseils avisés ».

Marqué par les « trop nombreux décès »

A bord du Trieux Route du Rhum 2010 © JM Bergougniou

Route du Rhum 2010 © JM Bergougniou

Pendant ces cinq ans, il restera des moments durs gravés. Comme « les trop nombreux décès en mer. Souvent liés à des imprudences ». Et il y a les autres moments. Les grands événements populaires, lors desquels il ne s’est pas produit d’incident. Comme La Route du Rhum en 2022 et ou l’Arkéa Ultim Challenge, à Brest, sur lequel ils ont été appelés. « Des grands rassemblements de voiliers comme ça, c’est simplement magnifique », se remémore-t-il.

Il sera remplacé par l’adjudant-chef Gautier Paris, qui arrivera de Concarneau (Finistère). Il deviendra major au mois de novembre. 

Le Brestois d’origine n’est d’ailleurs pas arrivé dans la gendarmerie maritime par hasard. « Mon père était marin d’État. » Et lui-même a fait ses premières armes au lycée naval de Brest. Le major Alain Wiemann a effectué son école de gendarmerie à Berlin (Allemagne). Et il y a vécu la chute du Mur et la réunification. « De grands moments d’histoire. » Il a ensuite été formé en tant motocycliste en Bourgogne, puis navigateur à Cherbourg (Manche). Entre-temps, il a également ajouté une corde à son arc avec une formation de détecteurs d’armes sous-marines. Ce qui l’a notamment emmené aux Antilles et au Canada. C’est après un retour chez lui, à Brest (Finistère), pendant quatre ans, qu’il lui a été proposé le poste de Saint-Malo.


Le Trieux entre au bassin © JM Bergougniou
Après cet été, il lâchera le commandement après trente-cinq ans de carrière, mais ne restera pas bien loin des affaires. « Je serai instructeur navigateur et resterai gendarme réserviste. » Il quitte le navire non sans une certaine émotion, nous explique-t-il, lors de son pot de départ, vendredi 31 mai. « Il y a des images qui remontent. C’est de l’engagement toutes ces années, du temps. » Pour le reste, le père de deux garçons compte bien consacrer du temps à ses deux passions, le bateau – « en tant que plaisancier » – et la moto.


L’un des derniers grands rendez-vous avant la retraite sera de participer, au large de Cherbourg, aux commémorations pour le 80e anniversaire du Débarquement. Et à veiller à la sécurité nautique des côtes, pendant toute la période estivale.
newsletter

Un nouveau commandant venu de Concarneau

Pour lui succéder, l’adjudant-chef Gautier Paris, 51 ans. Le militaire prendra les rênes de la gendarmerie maritime après vingt-quatre ans de carrière, dont trois à Brest et vingt-et-un à Concarneau (Finistère). « Un record ! », selon lui. Et avec dans ses bagages une spécialité de plongeur, « ce qui peut être un grand atout lors des missions de secours à personne. »

Gautier Paris a également exercé en tant que formateur navigateur en Côte d’Ivoire. S’il connaît davantage Saint-Malo sur terre qu’en mer, « je ne suis pas perdu, les missions sont les mêmes qu’à Concarneau ».

Ouest-France Narjisse EL GOURARI.Publié le 03/06/2024 à 18h56









07 juin 2023

RCVS BUFFLE retrait du service actif 31 05 2023 Saint-Malo PH Jeanne d'Arc 2010

RCVS BUFFLE retrait du service actif 31 05 2023



Quelques photos prises lors de l'embossage du PH Jeanne d'Arc sur un coffre entre Dinard et Saint-Malo le 26 mai 2010.

RCVS Buffle devant Saint-Malo photo JM Bergougniou

RCVS Buffle devant Saint-Malo photo JM Bergougniou


Drome
Une embarcation pneumatique de 6 places motorisée par un moteur hors-bord JOHNSON de 20 cv. Sa mise à l'eau s'effectue par l'un des 2 mats de charge (capacité 400 kg) situés en arrière de la passerelle.



RCVS Buffle devant Saint-Malo photo JM Bergougniou
Le haut de la mature, rabattable sur l'avant, permet de diminuer sensiblement le tirant d'air. Ainsi, le bâtiment peut travailler en pousseur au profit du porte-avions.

RCVS Buffle devant Saint-Malo photo JM Bergougniou

Un canon à eau, situé sur le toit de passerelle, permet l'assistance des navires en détresse. Il est alimenté par une pompe de 120 m3/h. Une cuve de 2500 litres d'A3F (agent formant film flottant) permet de fournir de la mousse pendant 30 minutes.


RCVS Buffle devant Saint-Malo photo JM Bergougniou

RCVS Buffle devant Saint-Malo photo JM Bergougniou

RCVS Buffle devant Saint-Malo photo JM Bergougniou

RCVS Buffle devant Saint-Malo photo JM Bergougniou

RCVS Buffle devant Saint-Malo photo JM Bergougniou

RCVS Buffle devant Saint-Malo photo JM Bergougniou

RCVS Buffle devant Saint-Malo photo JM Bergougniou

RCVS Buffle devant Saint-Malo photo JM Bergougniou

RCVS Buffle devant Saint-Malo photo JM Bergougniou

RCVS Buffle devant Saint-Malo photo JM Bergougniou


27 mai 2023

Marion Dufresne Saint-Malo exploration Nouvelle Zélande Maori 1772 Hôtel bureau du maire

Marion Dufresne Saint-Malo exploration Nouvelle Zélande Maori 1772


La mort de Marion par Charles Meryon
Dans l’histoire des voyages, Marion-Dufresne est surtout connu par sa fin tragique ; en 1772, il a été tué, puis mangé par les Maoris de la Nouvelle-Zélande. Pourtant c’est aussi, tout autant que Kerguelen, un découvreur des terres australes, mais dans des conditions différentes, puisqu’il n’a pas l’aide de la Marine royale au contraire de celui-ci, et son voyage est une expédition privée. 



Cette communication sera consacrée essentiellement au déroulement et au résultat de ce voyage, cependant il ne peut être compris sans un rappel de l’apprentissage de Marion-Dufresne et de ses précédentes expériences

Marc-Joseph Marion-Dufresne appartient à une famille de négociants et d’armateurs installés à Saint-Malo depuis le début du XVIIIe siècle. Son père, Julien, fait au moins un voyage au Pérou comme subrécargue sur le Marquis de Vibraye, de 1711 à 1715; il est aussi capitaine corsaire, ainsi en 1705 et 1706 sur la Marie-Madeleine 

A Saint-Malo la famille du Fresne


Saint-Malo

Entre le 6 et le 14 août 1944, l'ancien hôtel MARION du FRESNE, situé au n° 5, rue Saint-François Intra-Muros fut incendié par les obus américains tombés sur la ville qui fut détruite à 79 % pendant les combats de la Libération.







Plaque à la mémoire de Marc-Joseph
Marion Dufresne et son équipage,
Bay of Islands, Nouvelle-Zélande
À propos des boiseries du Cabinet de Monsieur le Maire Cet ensemble exceptionnel de boiseries en chêne sculpté comprend : 1° - une cheminée monumentale de type adossé 2° - un plafond à caissons 3° - des boiseries d’accompagnement (lambris bas et de hauteur, portes). Il fut réalisé, vers 1675, pour la pièce d’apparat de la grande maison que se firent construire cette-année-là, dans la ville de Saint-Malo, André MARION sieur du FRESNE, négociant, et son épouse Hélène-Séraphique MAGON, dame de la VILLEPOULET, riche héritière qui lui avait apporté une dot de 600 000 livres lors de leur mariage (soit l’équivalent de neuf millions d’euros).



L’arrêt du chantier de décoration intérieure du parlement de RENNES, par suite de la révolte du papier timbré, précisément cette même année 1675, permit à ces commanditaires de faire alors appel à l’un des meilleurs ateliers en exercice depuis une dizaine d’années, à savoir les maîtres menuisiers et sculpteurs Pierre du  MESNIL et François GILLET.

Ces artistes firent également la décoration de plusieurs hôtels de parlementaires, à RENNES notamment, place des Lices. 



En 1931, la famille propriétaire de l’ancien hôtel MARION du FRESNE qui comportait aussi une très belle porte sculptée extérieure, vendit les boiseries du premier étage à un antiquaire d’AMIENS. Elles furent ainsi présentées en 1939 à une exposition à NEW-YORK. Entre le 6 et le 14 août 1944, l’ancien hôtel MARION du FRESNE, situé au n° 5, rue Saint-François Intra-Muros fut incendié par les obus américains tombés sur la ville qui fut détruite à 79 % pendant les combats de la Libération. 




Ce qu’il en restait ne permettait pas alors d’envisager la reconstruction "à l’identique" des façades comme cela fut fait pour d’autres immeubles protégés par l’État (Monuments historiques). Alors que la reconstruction de l’Intra-Muros avait été commencée, le Maire, Guy LA CHAMBRE, ancien ministre, fut informé de l’existence des boiseries de l’ancien hôtel MARION du FRESNE, alors en vente à la Maison JANSEN, à PARIS.


Il décida d’en faire l’acquisition. L’ensemble fut classé aussitôt le 26 juillet 1949 pour permettre de financer son retour et son adaptation au premier étage de l’ancien appartement du Lieutenant du Roi, puis du Commandant militaire de la place, devenu Hôtel de Ville en 1952. 



Cette mise en place nécessita notamment de percer une travée supplémentaire de fenêtres au rez-de-chaussée et aux deux étages de ce bâtiment. 

1° - La cheminée monumentale est du type dit "à la Française" couramment employé dès le règne de Louis XIII. À cette époque en effet, les conduits de cheminée sont encore placés les uns devant les autres, ce qui oblige à avancer de façon sensible les cheminées dans les pièces. La cheminée est ainsi adossée et non pas engagée dans le mur. Son manteau et sa hotte droite sont entièrement recouverts de boiseries sculptées. L’habillage est réalisé en chêne comme le reste des boiseries. 

Au milieu du linteau figurent les armoiries reconstituées des commanditaires : MARION DU FRESNE : d’argent au palmier de sinople, accosté de deux sautoirs pattés et alésés de gueules.

MAGON : d’azur au chevron d’or accompagné en chef de deux étoiles de même et en pointe d’un lion aussi d’or, couronné d’argent. Le trumeau de la cheminée s’orne en son centre d’un grand médaillon circulaire du même style que ceux du plafond et qui devait contenir comme ces derniers un tableau allégorique. 


Le volatile qui surmonte l’ensemble a pu être identifié à un aigle, emblème traditionnel depuis l’Antiquité de la Force et de la Majesté, mais il semble qu’il faut y voir ici, en raison de la situation sur la cheminée de la pièce principale d’une grande maison, le phénix, l’oiseau légendaire, de même grandeur que l’aigle, symbole de longévité parce qu’il a le pouvoir de renaître de ses cendres. Cet animal fait en effet ici directement allusion au grand incendie qui avait détruit 287 maisons en 12 heures de temps, seulement 14 ans avant la construction de l’hôtel MARION du FRESNE (27 & 28 octobre 1661) et qui avait désolé la ville, rebâtie ensuite en granite, plus belle et plus riche. 


Dans cette Maison Commune, face au bureau de son Maire, ce phénix symbolise et résume ainsi l’histoire de cette ville de Saint-Malo, deux fois détruite, deux fois reconstruite.


2° - La plafond dit "à caissons" avait été remis à la mode en France sous l’influence de l’Italie à la période de la Renaissance. Composé de boiseries à compartiments, il permettait de dissimuler les poutres et les solives sous un riche décor peint et sculpté. Ce plafond est ainsi seulement divisé en trois travées par deux poutres transversales parallèles à la cheminée. Ces travées s’ornent chacune de trois cadres, de forme ovale ou circulaire. 

3° - Les boiseries d’accompagnement comportent des lambris de soubassement plus simples, des lambris de hauteur formés de paires de pilastres avec soubassements et chapiteaux corinthiens, des portes ornées d’octogones avec dessus également sculptés. Tout ce décor s’avère d’une très grande qualité dans l’exécution qui fait référence aux grandes réalisations Ville de Saint-Malo - Septembre 2019. © Ville de Saint-Malo. 

La famille MARION DU FRESNE s’est également illustrée dans l’exploration maritime. En effet, Marc Joseph MARION du FRESNE, né à Saint-Malo en 1724, arrière-petit-fils des commanditaires de ce décor, découvrit l’île qui porte son nom : l’Ile Marion et l’Ile du Prince-Edouard au large de l’Afrique du Sud et l’Archipel Crozet, au sud de l’Océan Indien.  Il fut massacré en juin 1772, en Nouvelle-Zélande avec une douzaine de ses hommes après avoir abattu un arbre tabou. 


Sources

Mairie de Saint-Malo

Philippe PETOUT Conservateur en Chef des Musées de la Ville de Saint-Malo


Vendée Globe La porte des glaces 7 novembre 2024

Vendée Globe La porte des glaces 7 novembre 2024 Le passage des skippers du Vendée Globe au large de ces districts des Terres australes et a...