30 janvier 2025

BSAOM CHAMPLAIN Glorieuses Juan de Nova TAAF SOFIM Patureau Iles Eparses

BSAOM CHAMPLAIN Glorieuses  Juan de Nova



Nous sommes repartis en mission le 19 novembre avec l’équipage B du Champlain dans le canal du Mozambique, pour la dernière tournée de ravitaillement des îles éparses (TRDI) de l’année 2024. 




Un peu d'histoire 

Le 10 mars 1952, le haut-commissaire de la République Française de Madagascar passe contrat avec la SOFIM (Société Française de Madagascar). Monsieur Hector Patureau, un franco-mauricien de 65 ans, frère de Maurice Patureau, grand gaulliste compagnon de la Libération, en est son directeur. L’objet de cette société est l’extraction de phosphate de l’île de Juan de Nova.




Monsieur Patureau vit dans la capitale, Port-Louis, en grand seigneur, très urbain, il a son avion personnel et il survole toute la région selon ses envies, en quête de fortune. A Juan de Nova, il a fait ériger au centre de l’île une grande maison qu’on appelle « Coin de France », une splendide habitation surveillée par ses cadres comme un château fort, d’accès très règlementé. Lorsque monsieur Patureau est présent, vers les 17 heures, il se rend sous la grande véranda prendre le thé, tout habillé de blanc, comme s’il était à Londres.
Le patron embauche à sa façon, des Seychellois et des Mauriciens, ils sont environ cent-vingt. Ses recruteurs choisissent dans la population de personnes endettées, des personnes en grand besoin d’argent, et, contre des promesses mirobolantes, il réussit à les emmener au paradis qu’est Juan de Nova, facilement. Pour avoir la signature au bas du papier, il propose une avance immédiate de 200 ou 300 roupies, ce qui est très convaincant, puis surplace, une maison équipée de réfrigérateur, et même une bicyclette pour les déplacements les jours de congés. Ces pauvres gens ne savent pas qu’en signant ce document, ils signent un retour au 18e siècle, au temps de l’esclavage.
Les logements ce sont de baraquements sommaires, en tôle, comme des boxes à chevaux, sans frigo, et le soleil qui tape toute la journée sur le toit les rend inhabitables, étouffants. 




Les arrivants découvrent surplace un règlement de la direction, stipulant que chaque mineur doit extraire une tonne de phosphate par jour, en échange de 3,50 roupies. S’il n’atteint pas la tonne, l’ensemble de sa paie reste entre les mains de monsieur Patureau. Lorsque l’utilisation de dynamite est nécessaire, ce sont les ouvriers qui doivent l’acheter.
Il fournit par ouvrier, trois kilos de riz par mois, du sel, un peu d’épice, et aucune protéine. Les autres produits indispensables, ils doivent acheter à l’entrepôt de l’île. Les prix pratiqués à l’époque, dépassent de vingt pour cent ceux de La Réunion, déjà les plus chers de l’océan Indien. En moyenne, un ouvrier gagne cent-vingt-cinq roupies par mois, et plus de soixante passent en achats dans la boutique de monsieur Patureau.



Il existe aussi un règlement intérieur : pas d’alcool et pas de femmes dans l’île, ce qui incite l’homosexualité, admise en catimini. Les cadres qui ont la charge du respect de ces consignes sont trois : Dumeville, sinistre individu, interdit de séjour à Maurice, Betuel et Lemarchand. Le Seychellois Lemarchand, ancien marin britannique de cinquante-cinq ans, un baroudeur au long visage buriné, la peau bouffée de psoriasis, est une sorte d’intellectuel, en plus du français il parle l’anglais, et comprend tous les créoles. Ces contremaitres se promènent sur les chantiers, distribuant des cigarettes et des châtiments, selon les mérites des travailleurs.



Dans ce paradis, existe une prison, en réalité, deux vétustes baraques. Les coupables sont à la merci des humeurs des contremaitres. Ils font la loi. La pratique du fouet, et même des flagellations sont courantes. Le fouet est un magnifique outil en peau de rhinocéros, et il a même un nom : Taisez-vous.
Chaque dimanche se déroule la cérémonie du lever du drapeau. Tous les travailleurs sont alignés et au garde-à-vous. Ils accompagnent des yeux la montée du drapeau tricolore. Ensuite, ils doivent mettre un genou à terre et réciter un texte inventé par monsieur Patureau, qui vante tout à la fois ses louanges et celles de la France.


Cette drôle de vie va durer jusqu’en 1965.
Les météorologues Alain Hoarau et Raphaël Folio, pionniers de la météo dans les îles éparses en ces années-là, ont été des témoins oculaires de ces exactions. Raphaël n’a pas mâché ses mots dans une publication écrite au vitriol qui a fait grand bruit dans le milieu administratif, éveillant sans doute, la curiosité des responsables réunionnais qui finiront par s’intéresser à l’affaire.

29 janvier 2025

Teriieroo a teriierooiterai Cap Horn Ushuaia avril 2024 Argentine Tahiti Papeete POM patrouilleur outre-mer

POM Teriieroo a teriierooiterai Cap Horn Ushuaia Tahiti


Le 26 avril 2024, le patrouilleur outre-mer Teriieroo a Teriierooiterai a appareillé d’Ushuaia après deux jours de relâche où l’équipage a reçu un accueil tout particulièrement chaleureux de la part de l’Armada argentine.

au cap Horn © Marine nationale


5 bâtiments et vedettes ont appareillé pour escorter le patrouilleur le matin de son arrivée. Les échanges avec les marins argentins se sont poursuivis le jour même par une rencontre de football amical entre les marins français et argentins. Puis, le navire a eu l’honneur de recevoir la visite du Comodoro do Marino Marti Garo, commandant du district naval sud de l’Armada argentine.

Cette escale à l’extrême sud, dans la dernière ville avant la « Fin del Mundo », a permis au navire d’effectuer les ravitaillements nécessaires, et à l’équipage de se ressourcer après une traversée éprouvante en raison du mauvais temps. Le navire a repris ensuite sa route, cette fois vers Valparaiso au nord du pays, dernière escale avant de traverser l’océan Pacifique.

 le Teriieroo a Teriierooiterai arrive à Papeete le 23 mai 2024.


28 janvier 2025

La Marcophilie navale bulletin d'information n° 147 Janvier 2025

La Marcophilie navale bulletin d'information n° 147 Janvier 2025

au programme de ce numéro









Pour les retardataires, pensez à régler vos cotisations, merci.


par Claude Arata p. 4


Ce timbre TAAF 2025 a été réalisé par Marie Détrée peintre officiel de la Marine


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Marie Détrée 

Jean-Michel Bergougniou p. 8



Par Joël Moreau  p. 12




par Patrick Le Pestipon p. 14




par Roseline Giletto p.16


par Paul Roy p.17

par Patrick Le Pestipon p.18


La vie des sections



PROVENCE          Page 20






T.A.A.F.                 page 21



BRETAGNE          page 22






ILE DE FRANCE   page 23


25 janvier 2025

Libération du camp de concentration d'Auschwitz 27 janvier 1945

Libération du camp de concentration d'Auschwitz 27 janvier 1945


Auschwitz 1 l'ancienne caserne © JM Bergougniou

Le camp de concentration, dirigé par les SS, est créé le 27 avril 1940 à l'initiative de Heinrich Himmler ; il est complété par un centre d’extermination (dont la construction démarre à la fin de 1941) et par un second camp de concentration destiné au travail forcé (créé au printemps 1942). Ces camps sont libérés par l'Armée rouge le 27 janvier 1945.



Auschwitz I  © JM Bergougniou
Auschwitz 1 bloc 11 © JM Bergougniou

Le camp est divisé en trois parties distinctes, Auschwitz I, faisant auparavant office de camp militaire, est un camp de concentration. Auschwitz II est le centre d'extermination. Auschwitz III est une usine chimique fabriquant du carburant de synthèse et centre de travail forcé.

Durant la Seconde Guerre mondiale, les nazis l'ont utilisé dans les chambres à gaz des centres d'extermination : les premiers essais homicides ont été effectués dans le bloc 11 d'Auschwitz I sur des prisonniers de guerre soviétiques, mais la plupart des victimes du Zyklon B ont été les Juifs et Tziganes d'Europe assassinés durant la Seconde Guerre mondiale.


Le bloc 11 d'Auschwitz I, également connu sous le nom de bloc de la Mort, était utilisé pour infliger diverses formes de punition, y compris la torture, les exécutions. Il abritait les cellules debout ainsi qu'une prison en sous-sol, connue sous le nom du « bunker », où les détenu·es étaient placé·es en l'isolement et soumis·es à des tortures extrêmes.

Auschwitz 1 boites de Zyklon B © JM Bergougniou



Conçu comme pesticide, le Zyklon B n'a jamais été utilisé comme gaz de combat, en raison de sa trop faible densité, qui entraîne sa dispersion aléatoire au moindre souffle de vent. Son utilisation comme pesticide agricole n'est pas attestée en 1935.

Auschwitz 1 chaussures © JM Bergougniou

C'est dans le block 11 que les détenu·es subissaient les punitions dans des cellules standard, sans fenêtre ou debout, à la suite d'actes de sabotage, d'interactions avec des civils, de tentatives d'évasion ou d'assistance à des évasions. La forme de punition la plus sévère était l'enfermement dans une cellule debout, mesurant moins d'un mètre carré et dotée d'une ventilation minimale.

Auschwitz 1 blaireaux © JM Bergougniou








Auschwitz 1 l'ancienne caserne block 7
© JM Bergougniou
Le bloc 7 d'Auschwitz I présente une exposition sur les conditions de vie exiguës, les infrastructures sanitaires inadéquates et souvent inexistantes, et la propagation des maladies dans le camp. On peut y voir des répliques des lits superposés et des latrines rustiques dont se servaient les prisonnier·ères.


Auschwitz Birkenau © JM Bergougniou

L'arrivée d'Hitler au pouvoir en 1933 a instauré en Allemagne le régime national-socialiste (nazi). Il est fondé sur l'idéologie exposée par Hitler dans Mein Kampf : 

  • Volonté d'effacer l'affront de Versailles, 
  • supériorité de la race germanique, 
  • droit absolu de l'Allemagne à accroître son espace vital et à étendre son hégémonie sur le monde. 


Auschwitz 1 l'entrée du camp © JM Bergougniou


Il fallait rendre le peuple allemand capable d'appliquer ce programme ; c'est pourquoi, après la suppression de tous les partis politiques et l'instauration d'une pédagogie hitlérienne, commença la mise hors la loi de tous les opposants au régime ; pour eux, dès 1934, s'ouvrirent des camps : Dachau, puis Buchenwald, et d'autres. 


Auschwitz Birkenau la voie ferrée © JM Bergougniou


Leur contrôle passa en 1936 à Himmler, qui s'employa à éliminer les opposants (communistes, sociaux-démocrates, objecteurs de conscience, catholiques, protestants, etc.) et à mettre les Juifs hors d'état de nuire. Himmler est le chef suprême de la S.S. (abréviation de Schutzstaffel der Nazionalsozialistischen Deutschen Arbeitspartei : sections de protection du parti national-socialiste allemand du travail) et les camps échappent aux juridictions normales. 

Auschwitz Birkenau © JM Bergougniou


Arrêtés le plus souvent par des membres de la Gestapo (Geheimstaatspolitzei : police secrète d'Etat), non jugés (le cas du groupe du Musée de l'Homme en 1941 est exceptionnel), les déportés ne sont pas condamnés à temps : seule la mort peut mettre un terme à leur peine,


Auschwitz Birkenau © JM Bergougniou
L'Office central de gestion économique S.S. . (W.V.H.A.) a créé trois degrés de camps de concentration. Le premier degré (camps de travail) était la forme la plus douce du système ; le deuxième degré aggravait les conditions de vie et de travail ; le troisième degré était le « moulin à os », d'où il était extrêmement rare de sortir vivant. L'intention de la Gestapo — qu'elle ne put jamais réaliser entièrement — était de placer au troisième degré tous ceux qui lui paraissaient particulièrement dangereux, sans tenir compte de leur nationalité. 

Auschwitz Birkenau © JM Bergougniou

Mais les sections locales de la Gestapo ne jugeaient pas toutes de la même façon ; les directions de camps se refusaient fréquemment à rendre une précieuse main-d'œuvre, elles faisaient échouer des décisions qui ne leur plaisaient pas, et l'on finit par trouver préférable de conserver dans les camps un mélange de toutes les catégories de détenus, afin d'enlever aux « politiques » la possibilité de renforcer leur position dans le sens qu'ils souhaitaient... 

Auschwitz Birkenau  destruction des bâtiments © JM Bergougniou


La façon dont on vivait dans les camps, soit que la situation y fût véritablement monstrueuse ou simplement barbare dans son ensemble, tout cela dépendait d'une bonne douzaine de facteurs autres que les principes de répartition des hommes. 

Auschwitz Birkenau © JM Bergougniou

Par exemple, Dachau fut toujours le premier degré, ce qui, chez tout homme qui connaît les camps, ne peut que provoquer une sorte de rire donnant la chair de poule.


 Alors qu'il était encore du deuxième degré (il passa au premier degré le 28 avril 1944), Buchenwald connaissait depuis longtemps des conditions générales de vie meilleures qu'à Dachau. 


Auschwitz Birkenau © JM Bergougniou
Le seul avantage à demi réel qui pouvait, à l'occasion, résulter d'un degré supérieur était que la quantité de vivres allouée à l'ensemble du camp en question était quelque peu accrue. Mais, comme on le verra par la suite, ce serait une illusion de croire que, pour cette raison, le ravitaillement individuel des prisonniers était meilleur... 

Auschwitz 1 © JM Bergougniou



Il n'y avait d'ailleurs qu'un tout petit nombre de détenus qui savaient qu'il existait, en principe, une différence de catégorie. On savait seulement que c'était « mieux ici » ou « pire ailleurs », sans aucun rapport avec ces catégories officielles...






Auschwitz 1 © JM Bergougniou

En cinq ans, plus de 1 100 000 hommes, femmes et enfants meurent à Auschwitz, dont 900 000 le jour de leur arrivée, en général par train. Les victimes de ce que les nazis appelèrent la « Solution finale » et dont 90 % étaient juives, furent assassinées dans les chambres à gaz ou parfois exécutées par arme à feu, mais elles moururent aussi de maladies, de malnutrition, de mauvais traitements ou à la suite d'expériences médicales.

Auschwitz 1  © JM Bergougniou

En raison de sa taille, Auschwitz est considéré comme le symbole des meurtres de masse commis par les nazis et plus particulièrement comme celui de la Shoah, au cours de laquelle près de six millions de Juifs furent assassinés.

Le camp est prévu pour ceux que le régime nazi estime dangereux : suspects de résistance, hommes politiques, intellectuels, des Allemands condamnés par les tribunaux, des prisonniers politiques, ainsi que ceux que les nazis appellent des « éléments asociaux » : Tziganes, prostituées, homosexuels, handicapés, Témoins de Jéhovah, Juifs. 

Auschwitz 1  © JM Bergougniou

Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...