18 décembre 2022

Le Béarn et le Dewoitine D1 FDC Paris 3-11-2022

Le Béarn et le Dewoitine D1  FDC Paris 3-11-2022

Pour ses adhérents, à l'occasion de la sortie du timbre Chasseur Dewoitine D1, la Marcophilie navale a édité une carte postale pour ses membres.  Dessinée par Paul Roy, mise en couleur par Jean-Marc Egret, elle porte le timbre à date illustré de Paris en date du 3 novembre 2022.







Mis sur cale en tant que futur cuirassé le 5 janvier 1914 aux Forges et Chantiers de la Méditerranée à la Seyne sur mer (Var), sa construction est arrêtée le 23 juillet et la coque reste sur cale durant toute la durée de la première guerre mondiale.


Si le groupe des escadrilles du BEARN est crée le 1er septembre 1926, ce n’est pas pour autant que ce denier est prêt à entamer sa carrière de porte-avions....

Pour pouvoir effectuer des essais d’accrochage d’avions terrestres, il est procédé le 15 avril 1920 au lancement de la coque.



Suite au succès du Lieutenant de Vaisseau TESTE et de son équipe, la décision est alors prise de transformer la coque en porte-avions. Cette décision est suivie d’effets à partir de 1923 et il faut attendre le 1er septembre 1926 pour voir le BEARN armé pour essais.



En mai 1925, l'Aviation d’escadre est transférée de Saint Raphaël au Palyvestre à l’exception de l’escadrille 7B1 qui ralliera Berre en janvier 1927. Les GL 22ET1, cédés par l’Aéronautique militaire, arrivent à l’escadrille 7C3 ; ils doivent permettre à l’escadrille d’attendre la prochaine dotation en Dewoitine D1C1. 


En août, le LV Lenoir, commandant la 7C3, effectue son premier vol sur le nouveau Dewoitine D1C1; tous les pilotes de l’escadrille sont lâchés sur ce type d’avion à la fin du mois. 


En avril 1926, la 7C1 -première escadrille de chasse de la Flottille du BEARN- sous les ordres de l’Enseigne de Vaisseau JOZAN perçoit des Levy-Biche LB2 devant théoriquement remplacer les Dewoitine D1C1.

Mais les LB2 sont rapidement retirés du service et dès octobre 1928 les bons vieux Dewoitine D1C1 reprennent du service.

Les avions Dewoitine ayant armé le porte-avions Béarn



Dewoitine D.373 : 20 exemplaires commandés par l’ Aéronautique navale. 
L’armement était identique à celui des appareils de l’Armée de l'air, mais la voilure était réduite de 30 cm pour passer dans le monte-charge du porte-avions et une crosse d'appontage et un système de flottaison étaient ajoutés dans le fuselage.

Dewoitine D.376 : 25 nouveaux appareils pour l’Aéronautique navale française, avec voilure repliable. Le système de pliage des ailes ne fut jamais au point : si le pliage proprement dit pouvait s’effectuer en quelques minutes, il fallait bien une heure pour remettre les ailes en position.

Quelques tranches de vie du Béarn
















L'ACCIDENT D'AVIATION DU « BÉARN » Le corps de l'enseigne de vaisseau Roux a été transporté à l'Hôpital Maritime et déposé dans une chapelle ardente 
LES OBSÈQUES, A BREST,AURONT LIEU CE MATIN

Le débarquement du corps

Brest, le 21 juillet (de notre rédaction). Nous avons relaté les circonstances dans lesquelles l'enseigne de c vaisseau Joseph Roux, âgé de 29 ans, et fils de M. Roux, directeur d'assurances, rue de Penhoët. à Rennes, avait été tué, mercredi matin, au cours d'un accident d'aviation survenu sur le porte-avions Béarn, en baie de Douarnenez. Nous avons pu obtenir aujourd'hui quelques précisions sur ce pénible accident qui vient, encore une fois, frapper cruellement l'Etat-Major et l'équipage du Béarn.

L'enseigne de vaisseau Roux pilotait un biplan de reconnaissance monomoteur P. L. 101, dans lequel se trouvait également, en qualité d'observateur, le maître mécanicien volant Rumeau. Il participait à l'exercice d'appontage. On sait que, pour retenir les avions dans leur course, à leur atterrissage sur le pont, le Béarn est doté d'un dispositif spécial. Celui-ci consiste en des filins d'acier tendus en travers du pont er fixés à chaque extrémité à des tam- bours munis de ressorts, permettant aux filins de se détendre. Lorsque l'appareil atterrit et que les roues ont déjà touché le pont, le pilote rabat la crosse de freinage (sorte de croc dont est doté l'avion et celle-ci vient s'accrocher dans un de ces filins d'acier, ce qui lui permet de s'immobiliser plus rapidement.

L'enseigne de vaisseau Roux, dont c'était le premier exercice d'appontage sur le Béarn, se présenta debout au vent par l'arrière du porte-avions, mais dans un mauvais axe. La crosse de freinage de l'appareil ayant été rabattue avant que les roues n'aient touché le pont. l'appareil dévia encore de la ligne d'appontage. Voyant qu'il se trouvait dans de mauvaises conditions pour se poser, le pilote accéléra pour reprendre son vol et renouveler sa manoeuvre. Malheureusement, les ailes droites de l'appareil heurtèrent avec violence la cheminée du Béarn et l'avion, poursuivant sa course, tomba à la mer sur l'avant du bâtiment. L'enseigne de vaisseau Roux avait eu le crâne fracturé ainsi qu'une jambe. Quant au mécanicien, il était indemne.

On sait que malgré tous les efforts déployés pour le sauver, il ne fallut pas moins de quarante minutes pour dégager l'enseigne de vaisseau du poste de pilotage, tout l'avant de l'appareil ayant été immergé.

Le torpilleur Siroco, qui se trouvait en baie de Douarnenez, participa aux opérations de sauvetage. Dans son heurt contre la cheminée, l'avion avait eu ses ailes droites brisées.

La dépouille mortelle de l'officier fut déposée dans la chambre du lieutenant de vaisseau Vidal, à bord du Béarn, et veillée toute la nuit par ses camarades et des factionnaires. 


LE DÉBARQUEMENT DU CORPS 
Ce matin, à 10 heures, le corps, que recouvrait le pavillon tricolore, a été débarqué du porte-avion et dépose dans une vedette pour être transporté à l'h6pital maritime.

L'état-major et l'équipage étaient alignés sur le pont et un détachement de matelots en armes rendait les derniers honneurs. Au moment où le corps quitta le bord, il fut salué par une salve de trois coups de canon. A l'issue de cette si triste cérémonie, le capitaine de vaisseau Lafargue, commandant le Béarn, et les officiers de son état-major prirent place dans deux vedettes qui suivirent celle qui transportait la dépouille de l'infortuné aviateur et le cortège se rendit au quai Tourville, dans l'arsenal. En présence du commandant et des officiers du Béarn, auxquels s'étaient joint le capitaine de frégate Ziègler. chef du service d'ordre de l'arsenal. et le sous-lieutenant Mesmacre. souschef du service d'ordre la dépouille mortelle portée par quatre quartiers-maitres du Béarn fut placer dans une voiture d'ambulance du service de santé oui la transporta à l'hôpital maritime.

En présence de la famille éplorée venue de Rennes. le corps fut déposé dans une chambre Mortuaire transformée peu après en chapelle ardente. Le vice-amiral de Laborde. commandant en chef l'escadre de l'Atlantique, accompagné d'un aide de camp du médecin en chef de première classe Firguet. médecin chef de l'hôpital maritime du médecin de première classe Laporte. médecin résidant et de M. l'officier principal des équipage, Lorient est venu à 14 heures saluer les restes de l'officier auprès duquel veillait une garde d'honneur, et présenter tes condoléances à le famille. La mile en bière eut lieu à 1» heures. Les obsèques auront lieu demain vendredi à 10 heures. Le corps sera conduit ensuite à la gare de l'Etat, l'inhumation devant se faire à Rennes. Le défunt était célibataire. Il sortait de l'école de chasse d'Hyières. C'était un officier plein d'allant et un excellent pilote estimé de ses supérieurs et de ses camarades. Il jouissait, en outre, de la respectueuse sympathie de tout le personnel volant du Béarn qui avait su discerner en lui l'âme d'un chef.


Nous présentons à nouveau à sa famille nos bien sincères condoléances. Notons, en terminant, que des exercices d'appontage avaient eu lieu de r.uit la veille. sur le Béarn, sans le moindre incident.

L'enseigne de vaisseau Roux est cité à l'ordre de l'armée de mer.

Est cité à l'ordre de l'armée de mer L'enseigne de vaisseau de 1™ cl. Roux, officier d'une valeur professionnelle supérieure, d'un courage et d'un dévouement à toute épreuve; a trouvé ta mort le 20 juillet 1938 dans l'accomplissement de son devoir, au cours d'une mission aérienne; réunissait 550 heures de vol.








L'Ouest-Eclair 10-07-1940


L'Ouest-Eclair 14 juillet 1940




Sources

Gallica BnF
L'Ouest-Eclair

17 décembre 2022

Sous-marin CASABIANCA évasion 27 novembre 1942 sabordage Alger Toulon sabordage

Sous-marin CASABIANCA évasion 27 novembre 1942




Le SNA Casabianca et l’escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque commémorent le 80ème anniversaire de l’évasion des sous-marins du port de Toulon.



Le dimanche 27 novembre 2022, une cérémonie commémorant le 80ème anniversaire de l’évasion des sous-marins du port de Toulon s'est déroulée à 10h30 au monument national des sous-mariniers à Toulon. Cette cérémonie fut présidée par le vice-amiral d’escadre (VAE) Jacques Fayard, amiral commandant les forces sous-marines et la force océanique stratégique. 






Une délégation de l’escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque, des représentants des associations d’anciens sous-mariniers, de l’ordre de la libération, des préparations militaires Casabianca et L’Herminier et de représentants de la ville de Moulins, ville marraine du Casabianca ont assisté à la cérémonie.
L’évocation historique de cette journée du 27 novembre 1942 sera faite par le capitaine de frégate (CF) Brice Lagniel, commandant du sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Casabianca, héritier du sous-marin éponyme de 1500 tonnes qui sous les ordres du capitaine de corvette Jean L’Herminier s’évada en compagnie des sous-marins Vénus, Iris, Marsouin et Le Glorieux pour rejoindre Alger et reprendre la lutte aux côtés des alliés.


A Alger on pouvait lire dans L'Echo d'Alger du 1er décembre 1942



L'Echo d'Alger 1-12-1942 
ECHAPPÉS A L'ENFER DE TOULON

Deux sous-marins français
le Casabianca et le Marsouin


Tôt hier matin, les. services de l'amirauté étaient avisés qu'un sous-marin français, demandait l'entrée du port. Vers 9 heures, en effet. le « Casabianca », Providentiellement échappé aux tragiques événements de Toulon venait s'amarrer où les officiers supérieurs commandant le port allaient saluer l'héroïque équipage.

On devine l'émotion qui a présidé à cette entrevue et l'anxiété avec la quelle les marins d'Alger se sont enquis du sort de leurs frères d'armes.

Le récit de l'agression germano-italienne


Et voici le sobre récit que le commandant du « Casabianca », témoin partiel de l'agression fit des sombres jours vécus par l'armée et la marine dans l'enceinte de notre grand port militaire de la Méditerranée :

« La 19 novembre, nous dit-il. toutes les troupes de l'armée de terre reçurent l'ordre de se retirer de Toulon. Cet ordre fut exécuté le jour même et la défense intérieure de la ville fut confiée au personnel des équipages. Mais il a fallu plusieurs journées pour que le nouveau dispositif soit en place. C'est alors que  le 27 novembre, sans aucun avertissement à ma connaissance, nous avons perçu, à 5 heures du matin, le fracas d'un tir, du côté de l'arsenal.

» Nous avons pensé aussitôt à une attaque brusquée, d'autant plus que la rade ne tardait pas à être survolée par de nombreux appareils de l'Axe. Les projecteurs s'allumèrent aussitôt, fouillant le ciel de leurs pinceaux lumineux, mais aucun tir de barrage de la D.C.A. ne se fit entendre, tandis que la fusillade continuait, intense, en direction de l'arsenal. La motif du silence de notre D.C.A. est sans doute que les batteries ont dû être occupées dès 3 heures du matin.

» Parmi les sous-marins, ceux qui étaient en état de marche appareillèrent aussitôt sous la menace des avions allemands qui sillonnaient les nues, lançant sans discontinuer dans notre direction grenades et mines magnétiques, s'acharnant sur la .... Nous eûmes cependant chance inouïe d'échapper à ces engins et nous parvînmes dans la même tournée à gagner la haute mer.

» Le bruit de formidables explosions nous parvint tout l'après-midi et la nuit suivante, de hautes colonnes de flammes et de fumée étaient encore visibles du large.

» Notre bâtiment, attendant des ordres, espéra longtemps l'honneur de livrer un suprême combat. Au bout de 24 heures, ne voyant rien venir, nous finies route sur Alger naviguant en plongée de jour et en surface pendant !a nuit.


» Aucun incident, d'ailleurs, ne devait nous faire dévier de notre itinéraire et arrivés sans encombre ce matin, nous sommes venus nous mettre aussitôt aux ordres de l'amiral de la flotte.

» Nous formons le voeu que d'autres unités et que des camarades de combat, nombreux, aient eu la possibilité de nous rejoindre. »


L'arrivée du « Marsouin »

Le vœu du commandant du « Casablanca » devait être en partie exaucé à 14 h. 30 se présentait à la pase le sous-marin « Marsouin », échappé également de l'enfer de Toulon. Le « Marsouin » a pris sen mouillage pas loin du Casabianca ».


Commémoration et souvenirs


L'Ouest-Eclair 30-11-1942

Cette commémoration du 27 novembre, journée annuelle des sous-mariniers, revêt un caractère particulier pour les derniers membres d’équipages du « casa » avant son désarmement en 2023. Habités par le devoir de mémoire et fiers héritiers des valeurs de ces sous-mariniers qui ont choisi l’évasion lors du sabordage de la flotte, ils transmettront le nom de Casabianca au sixième SNA de type Suffren, perdurant ainsi l’héritage de ceux qui symbolisent le refus de subir.


L'Ouest-Eclair 30-11-1942



L'Ouest-Eclair 30-11-1942
De nombreuses activités honorant la mémoire du commandant L’Herminier et des membres de l’équipage du sous-marin Casabianca ont été organisées tout au long de la journée.
Outre la cérémonie commémorative, et en parallèle de l’exposition « Le destin légendaire du Casabianca » organisée en collaboration avec l’office national des anciens combattants, les sous-mariniers de l’escadrille et du SNA Casabianca proposeront des animations au mémorial national du Mont Faron de 14h à 17h.
La section Casabianca de l’Association Générale des Anciens Sous-Mariniers expose des maquettes et des objets mémoriels des descendants des familles du Casabianca, le CF Lagniel à donné une conférence publique « Le Casabianca d’hier, d’aujourd’hui et de demain ».

Le SNA CASABIANCA est le troisième de série des 6 sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) de type RUBIS. Il est basé à Toulon au sein de l’escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque (ESNA) et est armé par deux équipages (bleu et rouge) de 70 marins.
Mis en chantier le 19 septembre 1981 à Cherbourg, il a été admis au service actif le 21 avril 1987. Il devait initialement porter le nom de Bourgogne et il est seul à ne pas porter un nom de pierre précieuse. Le nom de CASABIANCA lui a été donné pour rendre hommage au sous-marin éponyme qui s’évada de Toulon le 27 novembre 1942 et contribua grandement à la libération de la Corse en 1943.
Le SNA CASABIANCA sera désarmé en 2023 et le nom sera donné au sixième des SNA de type Suffren dont le premier de série vient d’être admis au service actif le 1er juin 2022.

Sources

Gallica BnF
L'Ouest-Eclair

16 décembre 2022

Noel 2022 La POSTE 33500 LIBOURNE secrétariat du Père Noël

Noel 2022 La POSTE 33500 LIBOURNE secrétariat du Père Noël

Le secrétariat du Père Noël de La Poste a ouvert ses portes le mardi 15 novembre 2022. Cette bonne nouvelle va enchanter tous les enfants sages puisque désormais, ils peuvent donc envoyer gratuitement une lettre au Père Noël.

Chaque année depuis 1962, le généreux Père Noël reçoit plus d’un million de courriers tous plus mignons les uns que les autres. 


Pour traiter toutes les demandes de cadeaux, le célèbre Père Noël compte sur le secrétariat de La Poste. Chaque souhait est traité avec le plus grand soin pour que tous les petits bouts de chou puissent continuer de croire en la magie de Noël.


En 60 ans d’existence, le 
secrétariat du Père Noël s’est forgé une réputation internationale. Il reçoit du courrier en provenance de plus de 140 pays de la part de chérubins principalement âgés entre 2 et 9 ans. Autant dire que le métier de Père Noël a encore un bel avenir devant lui et qu’il ne risque pas de se retrouver au chômage. Il n’est pas non plus prêt de prendre sa retraite, car il tombe chaque hiver sous le charme de mots excessivement tendres.


Écrire au Père Noel peut aussi se faire par Internet à l’adresse pere-noel.laposte.fr. En effet, ce dernier s’adapte à l’évolution du temps et suit parfaitement la tendance. Les enfants les plus connectés ont ainsi l’opportunité d’envoyer un mail au Père Noël qui se fera une joie de lire les courriers électroniques.

Même si le clavier s’avère moins poétique qu’une lettre manuscrite, il a tout de même eu la surprise de recevoir l’année dernière des centaines de milliers de mails de petits impatients. Cette solution est plus rapide que la lettre papier et les bouts de chou ont ainsi la surprise de recevoir plus vite une carte du Père Noël.




sources


https://www.echantillonsclub.com/69479-ecrire-pere-noel-la-poste.html

La Marine Française en 1941 - propagande de Vichy état des pertes de la Marine nationale 1939 1941

La Marine Française en 1941 - Etat des pertes -propagande de Vichy 


Un article de L'Ouest-Eclair du 23 mai 1941 nous propose une analyse de la situation de la flotte française suite aux faits de guerre ou suite aux attaques anglaises contre les ports des colonies françaises. Rappelons que nous sommes sous le régime de Vichy... 




La marine française a perdu 31 navires depuis le 3 septembre 1939 Avec le cuirassé « Bretagne à Mers-el-Kebir périrent près d'un millier de Bretons

L'AMIRAUTÉ française a communiqué la liste des pertes totales subies depuis le 3 septembre 
1939 par notre marine militaire_ Liste publiée récemment par l'Ouest-Eclair. Trente et un navires y figurent. Le tonnage correspondant à ces pertes s'élève à 70.000 tonnes, en chiffres ronds et affecte toutes les catégories de bâtiments, depuis le cuirassé jusqu'au chasseur de sous-marins. Il comprend, d'autre part, les unités coulées depuis l'armistice, à Mers-el-Kébir. Dakar ou ailleurs et concerne aussi bien les navires détruits par action de guerre (canon, mines, torpilles ou bombardements aériens) que ceux perdus par accidents (abordages, échouages ou explosions). Nous allons rappeler brièvement, en utilisant les informations d'ailleurs incomplètes encore que nous possédons, dans quelles circonstances ces unités ont succombé, pavillon haut, selon la tradition en honneur dans notre marine.

Victimes de leurs propres mines 

Le La Tour d'Auvergne ex Pluton
coulé à Casablanca
Pour suivre l'ordre chronologique, citons d'abord la perte purement accidentelle du croiseur mouilleur de mines La Tourd'Auvergne ex- Pluton », perte survenue le 13 septembre 1939, dans le port de Casablanca, et due à l'explosion des mines que portait ce navire. On eut à déplorer une centaine de victimes tant parmi les membres de l'équipage que parmi les indigènes qui travaillaient au moment de l'accident sur le quai d'accostage du bâtiment. Le Pluton, croiseur de 4.770 tonnes, spécialement conçu pour le mouillage des mines, avait été utilisé, jusqu'en 1939 comme école d'application de tirs à la mer, et on projetait de l'aménager comme deuxième navire école d'application des aspirants.





Dans la même ordre d'événements, mentionnons l'explosion de mines qui détruisit, en mars 1940, également à Casablanca, le torpilleur La Railleuse de 1.378 tonnes, construit à Nantes an 1925. L'accident coûta la vie à une dizaine de marins et fit un grand nombre de blessés. Un peu plus tard, en avril, devant Greenock, c'est le centre-torpilleur Maillé-Brézé de 2.440 tonnes, qui était victime, lui aussi, des mines qu'il avait mission d'aller semer le long des cotes de Norvège.















Jusqu'alors, la marine française n'avait eu à enregistrer aucun dommage sérieux du fait d'actions de guerre proprement dites et n'eussent été les mauvais coups du sort dont nous venons de parler, nos forces de surface et sous-marines seraient demeurées intactes jusqu'à la fin du huitième mois des hostilités.

La campagne de Scandinavie 

Cependant, la grande épreuve de printemps était proche, et il était écrit que la marine française allait désormais payer très cher la calme relatif de ces premiers mois si bien remplis d'ailleurs par d'incessantes patrouilles et de multiples opérations d'escorte. 


Nous passerons rapidement sur la campagne de Norvège à laquelle participèrent vingt unités de notre flotte et qui fut marquée pour nous par l'attaque violente subie en mer du Nord par le croiseur "Emile-Bertin" 


Ce bâtiment, alors qu'il assurait la protection d'un convoi, reçut, sur son spardek une bombe de 500 kilos et réussit, malgré de graves avaries. à rallier Brest à 25 noeuds. à la date assignée.


Le 3 mai, c'est le rembarquement de nos troupes à Namsos. Le contre-torpilleur Bison protège le convoi. Soudain, un avion pique sur lui et lui tâche une bombe qui l'ampute de tout son avant. La partie arrière, néanmoins. flotte toujours, comme elle le fit dans la nuit du 7 février 1939, après que le Georges Leygues eût littéralement sectionné en deux ce malheureux bâtiment. 



L'équipage, ou ce qui en resta, doit se résoudre à évacuer cette demi-coque, et prend place sur un destroyer britannique qui, l'instant d'après, est mortellement atteint à son tour et coule avec la plupart de ses passagers.

La flottille du Pas-de-Calais au feu

Mais l'heure où la Marine devra donner à fond est maintenant venue. Comme elle le fit en 1914-1918. c'est sur les bancs des Flandres, dans la défense des ports du Nord. qu'elle vivra les jours les plus héroïques de son histoire. Deux tâches essentielles lui sont imposées d'une part l'évacuation d'éléments considérable de l'Armée du Nord et d'autre part, la défense du camp retranche de Dunkerque Plus d'une centaine de torpilleurs, avisos, dragueurs, bâtiments de toute nature allant des transportes de troupes aux petits bateaux de pèche, concourent, sans souci des pertes, sans souci des bombardements répétés, a sauver ce qui peut. humainement, être sauvé

Ces opérations ne s'accomplissent qu'au prix d'immenses sacrifices : deux contre-torpilleurs de 2. 100 tx. : Jaguar et Chacal, cinq torpilleurs. Orage, Bourrasque. Siroco. de 1.300 tx, Foudroyant et L'Adroit de 1.378 tx, le chasseur N° 9 ainsi que 

Le Niger
le Grand pétrolier Le Niger, de 15.000 tx, succombent sous les coups des bombes aériennes ou sautent sur des mines. 

La Bourrasque avait quitte Dunkerque le 30 mai vers 15 heures et faisait route sur Douvres ayant a son bord un groupe du 318e régiment d artillerie motorisée à mi-parcours elle heurta une mine ou reçut une torpille qui ouvrit dans ses flancs une brèche énorme, a la hauteur du compartiment des machines.

Ceux qui comme moi furent sauvée, le furent par miracle. nous écrit un sous-officier du 318e.

La plupart de mes homme» disparurent l'un après l'autre sous mes yeux.

Le Siroco, de prestigieuse mémoire, fut torpillé, lui, par une vedette rapide Il avait à son bord, en plus de ses 150 hommes d'équipage. 750 hommes de l'armée de terre. La torpille le frappa à l'arrière et détermina l'explosion de grenades anti-sous-marines qu'il portait Déchiqueté par la déflagration de ces engins explosifs, la torpilleur coula en moins d'une minute, entraînant avec lui 820 nommes sur 900.


Ainsi que l'exprimait après l'évacuation de Dunkerque un ordre du jour de l'amiral de la flotte, les équipages de la flottille du Pas-de-Calais ont comme à l'ordinaire, fait leur devoir

Nos pertes en sous-marins 

Notre flotte sous-marine qui comprenait au début de la guerre 90 unités, a perdu depuis lors:


Par faits de guerre le Doris en mai au cours d'une croisière en Mer du Nord, le Morse, qui le 15 juin sauta sur une mine dans le golfe de Sfax, le Persée, l'Ajax, le Poncelet qui périrent au cours des opérations de défense de Dakar et Libreville; le Narval, torpillé en Méditerranée, le Sfax. enfin, qui comme le pétrolier Rhône qu'il escortait fut torpillé en décembre dernier, au large du cap Juby, par un sous-marin Inconnu. 

Par sabordage ou destruction volontaire le Roland-Morillot. de 1.500 tx en achèvement a l'arsenal de Cherbourg; les trois 1.379 tx, Ouessant, Achille et Agosta coulés par leur équipages à Brest, au moment de l'arrivée des troupes allemandes dans ce port.

Il nous reste à mentionner la perte du torpilleur Cyclone, sabordé a Brest de l'aviso Vauquois qui, au soir du 19 juin fut détruit par une mine dans le chenal du Four, prés Brest et coula avec plusieurs centaines d'hommes appartenant au service de la défense du littoral de la 2e Région, et du petit aviso Luronne, de 266 tonnes, qui subit le même sort à la sortie du port de Lorient


par les Anglais 

Après l'armistice et en plus des unités sous-marines déjà citées, nous eûmes à déplorer la perte du cuirassé Bretagne qui sombra en rade de Mers-el-Kébir au début de Juillet, sous les coups de la flotte anglaise Près d'un millier d'hommes. bretons pour la plupart, périrent avec ce navire. Dans le même temps, l'aviso colonial Rigault-de-Genoulli, attaque par un sous-marin Inconnu, était envoyé par le fond au large d'Oran. 


En septembre. enfin, lors du coup de main britannique contre le côte occidentale d'Afrique, le contre-torpilleur L'Audacieux, gravement touché. dut s'échouer et coula quelques heures plus tard, non sans qu'il y eut. là encore, un grand nombre de victimes.

Nos pertes en 1914-1918 


Rappelons pour mémoire que pendant la guerre mondiale, les pertes françaises en matériel furent les suivantes 4 cuirassés d'escadre, 4 croiseurs-cuirassés. 1 croiseur protégé, 16 torpilleurs d'escadre. 5 torpilleurs côtiers. 16 sous-marins, 4 canonnières. 3 chasseurs.


Tels furent dans leur ensemble les sacrifices demandés a notre marine à vingt-cinq ans d'intervalle. Comme de 1914 â 1918. l'œuvre de notre flotte, de 1939 a 1940, est la plupart du temps demeurée obscure, car on ne s'empressa jamais de dire qu'il se passait a quelque chose sur l'eau où, pourtant, le danger était de tous les instants. Saluons Ici ceux qui. accomplissant leur tache Jusqu'au bout. ont succombé a ce danger et sont morts quelque part, sur le front ce mer

J. T.


Sources 

Gallica BnF 

L'Ouest-Eclair 23-5-1941

15 décembre 2022

FREMM Auvergne Brest FAN Force action navale frégate décembre 2022

FREMM Auvergne arrivée à Brest 13-12-2022

Aujourd’hui, nous clôturons le dossier Fremm. Nous en avons quatre à Brest et quatre à Toulon », a résumé le contre-amiral Xavier Royer de Véricourt, adjoint organique au commandant de la Force d’action navale, depuis la passerelle de l’Auvergne à son arrivée à l’épi 3 de la base navale de Brest, son nouveau port-base, le mardi 13 décembre.





Merci à Claude pour le journal


https://www.youtube.com/watch?v=5r9_emqZjlI

Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...