02 juin 2021

LIBERTY SHIP Rosie the riveter riveteuse Henry J. Kaiser WW II

LIBERTY SHIP

« Sans les incessants convois de Liberty ships fendant jour après jour les flots entre l’Amérique et la Grande-Bretagne, la guerre aurait bien pu être perdue »  Winston Churchill

2710 (2751 ?) exemplaires du Liberty ship ont été construits durant la seconde guerre mondiale. Les Etats-Unis sont un immense arsenal, mais aussi au Canada à Vancouver (BC), en Nouvelle-Ecosse ou au Nouveau-Brunswick.

1942. Suite à l’attaque de Pearl Harbor l’année précédente, les États-Unis sont entrés en guerre. Pour pallier le manque de main-d’oeuvre dans l’industrie, notamment militaire, une grande campagne de propagande est lancée par le gouvernement. Elle encourage les femmes à adopter « des métiers d’hommes » pour mener le pays à la victoire. « Rosie la riveteuse » est avant tout un mythe, un personnage fictif né de cette campagne médiatique dont l’illustration de J. Howard Miller n’est que la représentation la plus connue. On appelait plus généralement « Rosies » ces travailleuses qui vont progressivement constituer une part de plus en plus grande de la force de travail américaine – soit jusqu’à 20 millions de femmes en 1944.

Naomi Parker Fraley, une Américaine ayant travaillé dans une usine américaine au début des années 1940 et à l’origine d’une célèbre affiche des ouvrières de la seconde guerre mondiale, est morte en 2018.




L’image de ce foulard à pois et de cette manche retroussée c’était elle, « Rosie the riveter » (littéralement Rosie la riveteuse). Naomi Parker Fraley, l’Américaine qui avait inspiré l’affiche emblématique de l’ouvrière de la seconde guerre mondiale, est morte lundi 22 janvier à 96 ans,  a annoncé le New York Times.

Rosie en musique 


« Quand les autres femmes sont à leur
bar à cocktail favori
Sirotant leur Martini, mâchouillant leur caviar
Il y a une femme qui les humilie
Son nom est Rosie

Toute la journée qu’il pleuve ou qu’il fasse beau
Elle participe à la ligne de montage
Travaillant pour l’histoire
Travaillant pour la victoire
Rosie la Riveteuse… »

https://youtu.be/9CQ0M0wx00s



Ce morceau, diffusé sur toutes les ondes du pays, est probablement la source d’inspiration de Norman Rockwell, le célèbre illustrateur, qui signe en début 1943 en couverture du Saturday Evening Post la première représentation d’une riveteuse identifiée comme « Rosie ».


Une femme au corps étonnamment musclé, comme on en voit peu dans les années 40 – rares sont les publicitaires et médias qui se risquent à représenter des morphologies féminines réalistes. 

La Rosie de Rockwell est étonnamment peu stéréotypée. Elle tire la gueule, mange son sandwich avant de se remettre au travail, son pistolet de rivetage sur les genoux. Le message est clair : c’est la guerre, Rosie sait ce qu’elle a à faire, et surtout, elle en est tout aussi capable qu’un homme.


En ce qui concerne l'image de J. Howard Miller

De nombreuses femmes avaient été identifiées comme les inspiratrices de l’affiche, mais selon le quotidien américain c’est bien Naomie Parker Fraley qui était la plus « légitime ». Le journal relate l’histoire de cette femme, et surtout du travail réalisé par un universitaire, James J. Kimble, pour retrouver la trace de l’inspiratrice originale.



Présente sur une affiche de l’artiste J. Howard Miller de 1943, Rosie la riveteuse porte une chemise de travail, un bandana à pois et arbore un bras replié surmonté de ce slogan : « We can do it ! » (« nous pouvons le faire ! »). Le NYT raconte que cette affiche n’avait pas vocation à être largement publiée, mais seulement à combattre l’absentéisme et les grèves au sein des employés de la Westinghouse Electric Corporation, une entreprise de production énergétique américaine.



Dans une interview au magazine américain People, Naomie Parker Fraley expliquait en 2016 : « Je ne cherchais pas la gloire ou la fortune, mais je voulais ma propre identité. » Depuis, « Rosie the riveter » est devenue une icône du militantisme pour les droits des femmes, s’affichant aussi bien sur les tasses à café, les t-shirts, qu’au milieu des manifestations féministes.


La marine marchande des États-Unis a assuré le plus grand transport maritime de l'histoire.  des zones de production aux forces combattantes dispersées dans le monde entier. De 55000 marins avant-guerre le nombre a été à plus de 215 000 grâce aux programmes de formation du US Maritime Service .
«Mais où Diable sont-ils, vos bateaux ? ». 

En ce jour de novembre 1940, les membres de la délégation anglaise n’en croient pas leurs yeux. Venus aux Etats-Unis pour y négocier l’achat de bateaux de transport nécessaires à l’effort de guerre britannique, ils ont, sur les indications du gouvernement américain, fait le chemin jusqu’à Richmond, en Californie, afin d’y visiter un chantier naval qui, leur a-t-on assuré à Washington, répondrait pleinement à leurs besoins. Sur place, la déconvenue est brutale ! Accueillis par un homme replet au sourire engageant qui s’est présenté sous le nom d’Henry  J. Kaiser, ils ont la surprise de découvrir, en lieu et place du chantier naval promis, un immense terrain vague ! « Les voilà vos bateaux. C’est vrai que vous ne voyez rien pour l’instant. Mais d’ici quelques mois, il y aura ici un gigantesque chantier naval avec des milliers d’hommes et de femmes travaillant pour vous » leur explique leur interlocuteur. « Nous avons signé un contrat avec ce monsieur Kaiser qui, manifestement, n’y entend rien en bateau
 »









Le préfabriqué, l’assemblage rapide, la spécialisation : ces recettes qui ont fait le succès des Six Compagnies, Henry Kaiser va les mettre au service de son activité la plus célèbre : la construction des Liberty et des Victory ships. A l’automne 1940, l’industriel propose aux autorités fédérales de construire pour le compte des Anglais, désormais seuls en guerre contre l’Allemagne, les bateaux de transport qu’ils réclament à cors et à cris. Malgré le manque total d’expérience de Kaiser dans le domaine de la construction navale, Roosevelt accepte, en grande partie semble-t-il afin de préserver les capacités de production des autres chantiers navals en prévision de l’entrée en guerre – inévitable à ses yeux – des Etats-Unis.


Dès la fin de l’année 1940, les deux chantiers navals que Kaiser a créés à Richmond et Portland sont opérationnels. Ils produiront 2 700 navires entre 1941 et 1945, à raison d’un tous les cinq jours. Un véritable exploit ! Pour tenir ce pari, Kaiser a totalement révolutionné l’industrie de la construction navale. Un peu comme Airbus de nos jours, les différents éléments entrant dans la composition d’un navire – 30 000 environ – sont fabriqués dans plus de 2000 usines et ateliers répartis dans une trentaine d’Etats et acheminés jusqu’à Portland et Richmond pour y être assemblés. Avec vingt ans d’avance dans la construction navale et aéronautique – et pas loin de quarante ans dans l’automobile – Kaiser invente un principe promis à un bel avenir : la construction modulaire.



























































Librairie du Congrès

New York Times


Le Monde - 
https://historyandbusiness.fr/henry-j-kaiser-le-liberty-ship-et-la-revolution-de-la-construction-navale/

01 juin 2021

V SPID B 468 Estonie 3e RMT mission Lynx

 V SPID B 468 Estonie 3e RMT 


Le 3e régiment du Matériel (3e RMAT), seul régiment à vocation parachutiste de l'arme du matériel de l'armée de terre est l'une des 10 formations encore en activité du commandement de la maintenance des forces 
La portion centrale est stationnée depuis sa recréation le 1er juillet 1999 au quartier Commandant-Montalègre à Muret


Depuis le 1er août 2012, à la suite du rapatriement des différentes sections détachées et à la création du  Dervie Interarmées des munitions, le régiment ne compte plus que deux détachements au sein du quartier Commandant-Corvée à Vayres et du quartier Capitaine-Vergnes à Montauban



·
Aujourd’hui, le lieutenant Charles, chef de section d’infanterie du régiment de @RMT_officiel, nous explique sa mission en Estonie dans le cadre de l’opération Lynx, aux côtés de nos camarades britanniques 



 et estoniens. #VisionStrategique #StrongerTogether




la Poste navale et le corps expéditionnaire Orient Salonique paquebot Gascogne 1916 Medit. D

la Poste navale et le corps expéditionnaire

Salonique 1916


Où il va être question du corps expéditionnaire à Salonique, du paquebot le Gascogne et de la Poste navale. Dans un mémoire de l'école de guerre navale 1923 par le L.V Peyronnet. Le secret est levé.






En mars 1916 les équipes de marins, affectées au service des déchargements à Salonique, sont logées à bord du bâtiment central "Gascogne"

Les Marins de la. D. P. qui ne vivent pas sur les caboteurs, remorqueurs ou autres bâtiments de servitude sont logés à terre où ils constituent le "Détachement de la D.P
Leur casernement a été construit dès le début de l'arrivée des Alliés à Salonique, dans le voisinage immédiat des quais du port





08.1914 : le paquebot La Gascogne est transformé en croiseur auxiliaire, puis déréquisitionné
1915 : le paquebot effectue trois voyages sur New York pour le compte de la Compagnie Générale Transatlantique
10.09.1915 : réquisitionné à nouveau, est utilisé, de nouveau sous les couleurs de la Compagnie Sud-Atlantique, comme navire-dépôt et navire-atelier à Salonique
04.11.1916 : déréquisitionné

 




Le 22 mai 1916 le Département décide, dans un but d'économie, de rendre la Gascogne à ses armateurs et invite le C.A Commandant la Division des Bases à chercher un nouveau logement pour le personnel des équipes de déchargements


L'amiral Salaün porte son choix sur une vieille caserne grecque voisine du port. Les travaux de réparation, de nettoyage et d'installation du casernement sont entrepris en juillet et activement poursuivis.


Le 3 août, un Ordre de la Division fixe l'effectif du Détachement des bâtiments de servitude des Bases qui sont loger dans la caserne : L'effectif sera de 758 hommes

En juin 1915, Henri Salaün est promu contre-amiral et préside la commission des essais des bâtiments de la flotte. Il commande à partir de mars 1916 la division des bases du corps expéditionnaire d'Orient, et organise le ravitaillement de l'Armée d'Orient, ainsi que la lutte contre les sous-marins en Méditerranée orientale ; il est cité à l'ordre de l'Armée.

Il comprendra 


- le personnel du service intérieur du casernement,
- le personnel des escouades de déchargements (40 escouades de 15 matelots).
- le personnel du service des charbonnages,
- le personnel du service postal -Le bureau de la Poste navale avait été ouvert à bord de la Gascogne le 1er avril 1916
Le 6 août un Lieutenant de Vaisseau prend le commandement du casernement qui reçoit le nom de Caserne. Bouvet
 le 19 août un premier détachement s'installe dans la caserne. D'autres détachements débarquent successivement de la Gascogne les jours suivants et la totalité du personnel est Installée le 24 août.

A la même date, le service de la poste navale commence à fonctionner à terre dans un local de la caserne.

Le 25 août la Gascogne quitte Salonique..


Installés dans des conditions convenables tant au point de vue des commodités de.l'existence que de l'hygiène, les marins retrouvent mieux dans leur nouveau casernement que sur la Gascogne qui était littéralement encombrée, et la Marine économise 1'entretien extrêmement onéreux et la location de ce paquebot. 

En mars 1916 1'effectif des marins logés à bord de la Gascogne et participant aux opérations de déchargement et de ravitaillement de la base principale de SaIonique est d'environ 2.000 hommes

Le 1er Octobre 1916, l'effectif des équipages des caboteurs est de 328 marins ; celui des remorqueurs est de 315 hommes.

Les autres services de la D.P. armements de canots à vapeur, des autobus, des pinasses, des gabares, des chalands divers, services des quais et des appointements) occupent 626 marins-



31 mai 2021

Gendarmerie Maritime Vedette Patrouilleur FUCHSIA Dieppe Marine nationale Y604

Gendarmerie Maritime Vedette Patrouilleur FUCHSIA Dieppe

la vedette P 712 Fuschia est une vedette de la Gendarmerie Maritime construite par le Chantier CN Couach à Gujan-Mestras – Elle entre en service en 1985 - 
D'abord affectée à Dieppe, elle est remplacée par la VCSM P 618 Escaut pour être reversée à la Marine nationale (Y604).


Le plus vieux chantier naval de France est l’héritier de la passion ardente de la famille Couach pour la navigation.
Depuis 1897, Couach a perpétué la tradition nautique et conduit le chantier vers l’excellence.
Nos bateaux de plaisance et navires professionnels sont entièrement créés, développés et construits au sein même du chantier.

Basé à Gujan-Mestras, sur le bassin d’Arcachon, il abrite un pôle design, un département recherche et développement, un bureau d’études et d’ingénierie ainsi que l’ensemble des ateliers de production. Le bassin d’Arcachon est un endroit exceptionnel, semblable à une mer enclavée. Il offre un site exceptionnel à la navigation, une base d’essai unique pour nos bateaux. Une baie changeante idéal pour développer et tester les bateaux avant de les confronter à des conditions de navigation difficiles.



Ex-vedettes de la Gendarmerie maritime transférées à la Marine nationale en 2004 et 2005 pour être utilisées comme vedettes de servitude au profit de la base navale de Brest ( Nymphéa), de celle de Toulon ( Pivoine) et du CIN Saint-Mandrier ( Fuschia, Gendarme Perez)

30 mai 2021

L'Hermite Toulon préfet maritime Var 78 Débarquement île d'Elbe Napoléon les cents-jours Golfe-Juan

Napoléon Départ de l'ile d'Elbe Toulon préfet maritime

 L'Hermite 



l'Empereur chu par le sénat le 3 avril 1814, les coalisés l'exilent à l'île d'Elbe.

Nommé en 1811, L'hermite est toujours préfet maritime de Toulon après la chute de l'Empereur et son départ pour l'île d'Elbe. Golfe Juan est de sa juridiction.

Fils d'un conseiller du roi aux bailliage et présidial de Cotentin, à l'âge de quatorze ans, il débuta dans la carrière maritime, comme novice à bord du Pilote-des-Indes, cotre garde-côte en croisière dans la Manche. Il participa alors à son premier abordage contre un corsaire britannique embusqué dans les îles Chausey. Embarqué fin 1780 comme volontaire sur le vaisseau Northumberland, il participa à la campagne de Grasse, à la bataille de la Chesapeake et à la prise de l'île Saint-Christophe.


L'Hermite


Il fut ensuite embarqué sur la frégate La Médée rapportant les dépêches de Grasse en France; de ce fait il ne fut pas présent à la bataille des Saintes qui termina la campagne. Il fit la dernière année de guerre en tant qu'officier auxiliaire sur le lougre L'Oiseau puis la flûte La Pintade.


N'étant qu'officier bleu, il fut démobilisé à la fin de la guerre et s'enrôla dans la marine de commerce et fit, en qualité de lieutenant puis de second, plusieurs campagnes de pêche à Terre-Neuve sur des navires de Granville, la Modeste et la Surveillante.

En 1787, il profita de la réforme du ministère faite par Castries et réintégra la marine royale comme sous-lieutenant de vaisseau1. Il navigua notamment sur le vaisseau L'Achille, puis sur différents petits bâtiments de guerre escortant la flotte marchande de Granville.

Les cents-jours

L'Inconstant

L'Inconstant
est un navire construit à Livourne en 1810, de 18 mètres de long, équipé de 14 canons, échoué dans la rade de Portoferraio Napoléon le fait réparer et réarmer. 

La nuit du 25 février, Napoléon termine les préparatifs et, profitant du sirocco et du départ de son "contrôleur" anglais Campbell pour Florence ou Livourne, il embarque le 26 en compagnie d'une armée réduite, composée de 673 hommes, parmi lesquels de nombreux jeunes appartenant aux familles les plus en vue de l'Elbe.

 Sa mère Letizia ainsi que sa soeur Paolina étaient alors présentes sur l'île

Au départ de l'escadrille, un vent vif soufflait du sud et paraissait devoir s'y maintenir ; aussi le commandant Chautard avait-il fait espérer à l'Empereur qu'avant le jour on aurait doublé l'île de Capraya. Malheureusement il n'en fut point ainsi; le vent fléchit avant qu'on eût doublé le cap Saint-André, de sorte qu'au lever de l'aurore la flottille n'avait pas fait six lieues. Quel parti prendre? Le péril devenait imminent : ici une croisière française, composée d'un brick et de deux frégates; là une croisière anglaise, et, le long du littoral, des vaisseaux-postes , des bâtiments pêcheurs, soudoyés peut-être pour compléter la surveillance de l'île d'Elbe..., 



L'Empereur, qui toute la nuit s'était tenu sur le tillac, réunit alors en conseil ceux qui étaient dans le secret, recueille les avis, discute les opinions, hésite quand il voit la presque unanimité pour le retour à Porto-Ferrajo, met dans la balance le double danger de révéler l'insuccès d'une tentative téméraire et de hasarder sur mer un combat inégal ; puis, après un silence de quelques minutes, pendant lequel des pensées diverses ont dû se heurter et se combattre dans son esprit : « Bah ! messieurs, dit-il, fiez-vous-en à mon étoile, à l'étoile d'Egypte; elle brille encore; elle nous conduira sûrement aux rives de France » Effectivement, vers midi, le vent fraîchit, et avant la fin du jour on se trouvait à la hauteur de Livourne. Pendant la nuit survint un calme désespérant, dont profitèrent les matelots pour déguiser, sous une couche de badigeon blanc et noir, les flancs du brick impérial, qui étaient couleur jaune et gris. 

Au jour, une brise légère poussa l'escadrille vers la côte; on découvrit le continent italien ; on se trouva presque en face de Noli; mais au loin apparut un vaisseau de 74, portant pavillon anglais. Un frisson involontaire saisit tous les passagers, non pour eux-mêmes, mais pour César et sa fortune. Dans le pressentiment du succès, il semble, seul n'être point préoccupé des obstacles, encore moins des impossibilités. 

L'Inconstant
Déjà cependant les sabords sont ouverts ; chacun se prépare au combat; les grenadiers, pour ne point être reconnus, ôtent leurs bonnets à poil, et se couchent sur le pont, l'Empereur ne voulant tenter l'abordage qu'à la dernière extrémité. Bientôt le navire anglais s'éloigne, et l'escadrille ne fait plus d'autre rencontre que celle du brick français le Zéphyr, commandé par une des gloires d'Aboukir, le capitaine Andrieux, qui longea de quelques encablures seulement le navire impérial. Un lieutenant, Taillade, reconnut Andrieux et fut hélé par lui ; Taillade répliqua : « Gênes. — Comment se porte l'Empereur? reprit Andrieux. —Étonnamment bien, » répondit Napoléon. Mais sa voix n'alla point jusqu'au navire, et Andrieux continua son voyage.


Les heures que Napoléon passait sur le tillac, il les employait à causer avec un charme des plus attrayants ; ses récits étaient semés d'anecdotes, de détails biographiques sur les personnages contemporains, et d'ingénieux rapprochements entre eux et les personnages de l'antiquité. Chacun prenait part à la conversation ; il y régnait un sans gêne respectueux qui rappelait les bivouacs de la campagne de Marengo. Tout le monde croyait aller à Naples, joindre les troupes du roi Joachim, pour opérer ensuite quelque expédition grandiose. Les soldats questionnaient leurs officiers; les officiers questionnaient l'Empereur, qui souriait et ne répondait rien.

Rade de Golfe-Juan
On était au 1er mars, vers midi, quand tout à coup, sur le brick l'Inconstant, s'opère un mouvement inopiné ; les côtes de France viennent d'apparaître ; Chautard les a signalées ; plus de doute, la patrie va s'ouvrir à ses libérateurs France ! dit une voix; France ! Vive l'Empereur! répondent quatre cents voix; sorte d'hymne national montant du sein des flots vers le ciel qui sourit, vers la Divinité qui protège.
 « On prétend qu'alors il se passa quelque chose d'étrange : inondé de la lumière d'un soleil ardent du midi, une main sur le coeur, l'autre tendue vers la côte de Provence, les yeux au ciel, les traits empreints d'une inspiration sublime, le front radieux et calme, Napoléon apparut, en ce moment, à ses compagnons d'exil et de fortune comme le génie sauveur des peuples. Tous les regards se voilèrent de larmes, tous les bras se tendirent, et toutes les voix acclamèrent : Vive la France ! vive l'Empereur !

«Eh bien! oui, mes enfants, reprit l'Empereur, c'est la France ; c'est en France que je vous conduis. » Alors des transports d'allégresse éclatèrent ; on se pressait les mains, on s'embrassait; toutes les souffrances; tontes les privations étaient oubliées; l'amour du souverain se confondait dans l'expression du patriotisme le plus ardent.

Débarquement à Golfe-Juan

«Messieurs, dit Napoléon aux gens de sa suite, en Vue de la patrie, nous reprenons la cocarde nationale et les trois couleurs. Commandant, faites hisser au grand mât le drapeau tricolore. » Aussitôt l'étendard blanc semé d'abeilles d'or descendit pour ne se relever que dans l'histoire; et en un clin d'oeil chaque soldat eut substitué à là cocarde amarante la cocarde tricolore qu'il tenait en réserve.

Napoléon à bord de l'Inconstant
«Mes amis, ajouta l'Empereur, dans une circonstance comme celle-ci, il faut penser lentement et agir vite. J'ai pesé longtemps le projet que nous allons accomplir. Inutile de vous en signaler la gloire et les immenses avantages. Si nous échouons, au contraire, pour des militaires habitués à contempler la mort sous toutes les formes, le sort qui nous attend n'est pas effrayant : nous y sommes familiers et nous la méprisons) car plus de mille fois nous avons vu en face celle qu'un revers peut nous causer— Maintenant, messieurs, du papier, de l'encre.) mettez-vous à la besogne, libellez-moi des proclamations. » Et il en dicta trois qu'on lui lut à haute voix. Après y avoir fait quelques changements, « C'est bien, dit-il enfin ; copiez-les. » Alors tous les soldats, tous les matelots qui savaient écrire, assis sur le pont, furent occupés aux minutes de ces manifestes.
Golfe-Juan Colonne Napoléon

Le soleil marquait trois heures quand l'escadrille pénétra dans le golfe Juan, situé entre la ville d'Antibes et le village de Cannes, lisière maritime du département du Var. Pour débarquer, l'Empereur attendit que ses troupes fussent rangées sur le rivage; mouvement qui s'exécuta sans obstacle, sous les yeux d'un poste de douaniers et d'une foule de mariniers ou de villageois.

En mettant le pied sur le sol français, Napoléon salua ses compagnons d'exil, qui lui présentaient les armes; il salua le sol français ; puis, d'un geste inspirateur, l'aigle prit son vol de clocher en clocher jusqu'aux tours dé Notre-Dame.

Une surprise pour tout le monde

Golfe-Juan Colonne Napoléon
"Lorsque, dans son vol rapide, l'aigle impériale du battement de ses ailes soulevait les populations autour d'elle; lorsque déjà quarante lieues étaient franchies par les braves de l'île d'Elbe, la police royale sommeillait encore. L'Empereur avait eu soin d'intercepter toute communication entre Antibes et Cannes. Cependant, un gendarme d'ordonnance , parti de cette ville, arrivait le 2 mars vers deux heures du matin à Draguignan, annonçant que cinquante hommes de la garde de l'Empereur avaient débarqué la veille au golfe Juan. Le général Morangiés dirige aussitôt cinquante hommes sur le Muy, s'y rend lui-même dans la matinée avec le préfet, comte de Bouthillier, et la gendarmerie; puis il envoie une estafette à Toulon, au général Abbé, qui comm
andait la division militaire des Basses-Alpes et du Var. 


L'estafette arriva le soir. Le général Lhermite, préfet maritime, recevait d'autre part la nouvelle que des militaires en congé, partis de l'île d'Elbe, traversaient la 8e division militaire. Abbé, moins inquiet de ce qu'il savait que de ce qu'il ignorait, donne ordre de réunir à Draguignan le plus de gendarmes et de troupes possible, et de se porter sur Esterelle; il prescrit aux voltigeurs en garnison à Toulon de se tenir prêts à marcher, et part lui-même en poste pour Draguignan. Ce même jour, Masséna, gouverneur général de la 8e division militaire, recevait du général Abbé copie d'une lettre écrite par le général Morangiés dans les termes vagues du message de gendarmerie précité Cinquante hommes! A suffisait d'éclairer leurs mouvements.

Rendant compte de cette circonstance au ministre de la guerre, Masséna lui disait : « Quant à moi, je suis de l'avis du préfet maritime, que ce n'est qu'un débarquement de quelques hommes ennuyés de rester à l'île d'Elbe, et qui rentrent en France. » Opinion d'autant plus naturelle, que, depuis quelque temps, soit par suite d'une nostalgie réelle, soit par mesure préventive, beaucoup de soldats, porteurs de congés définitifs, avaient quitté l'île d'Elbe.

29 mai 2021

Sous-marin Phénix Cam Ranh mission Jeanne d'Arc 2021 PHA Tonnerre

Sous-marin Phénix Cam Ranh 

PHA Tonnerre/ FLF Surcouf



Notre ami Donec dans sa dernière chronique évoquait la disparition du sous-marin Phénix. Le PHA TONNERRE, lors de son passage à Cam Ranh a rendu hommage aux 71 disparus de 1939. 

L'Ouest-Eclair du 18 juin 1939 relate cette disparition.


Dans l’après-midi du 6 mai 2016, les marins du bâtiment de projection et de commandement (BPC) Tonnerre se sont rassemblés sur le pont d’envol. En effet, le bâtiment navigue en mer de Chine à la position de l’épave du sous-marin océanique des Forces Navales d’Extrême-Orient Phénix et a rendu hommage aux 71 hommes disparus en juin 1939.
Le Phénix faisait partie des deux sous-marins océaniques des Forces Navales d’Extrême-Orient. A 9h, le 15 juin 1939, avec son sistership l’Espoir, il appareille pour un exercice majeur de lutte anti-sous-marine, afin de s’entraîner contre le croiseur Lamotte Picquet.

L'Ouest-Eclair 

C'est au cours d'exercices d'attaque en plongée Que le sous-marin «Phénix>> a disparu

Le sous-marin Phénix a disparu au large des côtes d'Indochine, avec 71 hommes d'équipage. Après les EtatsUnis, qui ont perdu le Squalus; après l'Angleterre, dont l'une des plus belles unités sous-marines, le Thétis, vient d'être engloutie, c'est la France qui est, à son tour, éprouvée. Et cette nouvelle catastrophe, s'ajoutant à celles qui ont frappé deux nations amies, n'a pas manqué de plonger les trois peuples dans la consternation.



La liste de l'équipage nous apprend que nos vaillantes populations maritimes de l'Ouest doivent, une fois de plus, payer un lourd tribut à la mer. L'Ouest-Eclair s'incline devant la douleur des familles, dont le deuil est un deuil national, et leur adresse, ses condoléances émues.


Le 15 juin au matin, par très beau temps, la section de sous-marins Phénix, Espoir se tenait au large de Camranh, pour effectuer une attaque d'exercice en plongée sur le croiseur « Lamotte-Picquet », bâtiment amiral des forces navales d'Extrême-Orient. Ces deux mêmes sous-marins avaient, la veille, et dans les mêmes parages, attaqué l'aviso « Savorgnan-de-Brazza dans d'excellentes conditions. D'après un premier renseignement fourni par le commandant en chef des forces navales d'Extrême-Orient, le "Phénix"a disparu par fond supérieur à 100 mètres. Une tache persistante de pétrole marque seule l'endroit de la disparition.

L'effectif réellement présent bord était de 71 officiers, officiers-mariniers, quartiers-maîtres et marins dont les familles ont déjà été prévenues individuellement par les soins de la Marine


La tâche ardue de la commission d'enquête 


La commission d'enquête présidée par l'amiral commandant les forces navales françaises en Extrême-Orient n'a pas une tâche aisée. Elle sait seulement que le commandant Bouchacourt, se conformant aux usages maritimes, a fait connaitre que le Phénix allait plonger et réapparaître au bout de tant de minutes. C'ait en plongeant que le Phénix est allé au fond. Plusieurs hypothèses sont présentes à l'esprit des enquêteurs la fermeture insuffisamment hermétique de la culasse d'un tube lance-torpilles et le Phénix en comptait onze aurait produit une voie d'eau ? Mais le compartimentage des sous-marins leur permet généralement de remédier à cette éventualité. Une avarie condamnant le sous-marin à l'immobilité ? Mais les commandes sont doubles et donnent généralement la faculté aux techniciens de revenir à la surface. Un haut fond, c'est-à-dire une aiguille de roche, a-t-elle perforé le sous-marin ? Mais dans cette baie on ne signale pas de récifs dangereux.

En tout cas, il semble bien que le sous-marin qui n'était construit que pour descendre à 100 mètres de profondeur. a eu à subir une pression de plus de 10 kilogrammes par centimètre carré et que l'eau a envahi aussitôt l'intérieur. abrégeant ainsi l'agonie de l'équipage.

Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...