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30 mai 2021

L'Hermite Toulon préfet maritime Var 78 Débarquement île d'Elbe Napoléon les cents-jours Golfe-Juan

Napoléon Départ de l'ile d'Elbe Toulon préfet maritime

 L'Hermite 



l'Empereur chu par le sénat le 3 avril 1814, les coalisés l'exilent à l'île d'Elbe.

Nommé en 1811, L'hermite est toujours préfet maritime de Toulon après la chute de l'Empereur et son départ pour l'île d'Elbe. Golfe Juan est de sa juridiction.

Fils d'un conseiller du roi aux bailliage et présidial de Cotentin, à l'âge de quatorze ans, il débuta dans la carrière maritime, comme novice à bord du Pilote-des-Indes, cotre garde-côte en croisière dans la Manche. Il participa alors à son premier abordage contre un corsaire britannique embusqué dans les îles Chausey. Embarqué fin 1780 comme volontaire sur le vaisseau Northumberland, il participa à la campagne de Grasse, à la bataille de la Chesapeake et à la prise de l'île Saint-Christophe.


L'Hermite


Il fut ensuite embarqué sur la frégate La Médée rapportant les dépêches de Grasse en France; de ce fait il ne fut pas présent à la bataille des Saintes qui termina la campagne. Il fit la dernière année de guerre en tant qu'officier auxiliaire sur le lougre L'Oiseau puis la flûte La Pintade.


N'étant qu'officier bleu, il fut démobilisé à la fin de la guerre et s'enrôla dans la marine de commerce et fit, en qualité de lieutenant puis de second, plusieurs campagnes de pêche à Terre-Neuve sur des navires de Granville, la Modeste et la Surveillante.

En 1787, il profita de la réforme du ministère faite par Castries et réintégra la marine royale comme sous-lieutenant de vaisseau1. Il navigua notamment sur le vaisseau L'Achille, puis sur différents petits bâtiments de guerre escortant la flotte marchande de Granville.

Les cents-jours

L'Inconstant

L'Inconstant
est un navire construit à Livourne en 1810, de 18 mètres de long, équipé de 14 canons, échoué dans la rade de Portoferraio Napoléon le fait réparer et réarmer. 

La nuit du 25 février, Napoléon termine les préparatifs et, profitant du sirocco et du départ de son "contrôleur" anglais Campbell pour Florence ou Livourne, il embarque le 26 en compagnie d'une armée réduite, composée de 673 hommes, parmi lesquels de nombreux jeunes appartenant aux familles les plus en vue de l'Elbe.

 Sa mère Letizia ainsi que sa soeur Paolina étaient alors présentes sur l'île

Au départ de l'escadrille, un vent vif soufflait du sud et paraissait devoir s'y maintenir ; aussi le commandant Chautard avait-il fait espérer à l'Empereur qu'avant le jour on aurait doublé l'île de Capraya. Malheureusement il n'en fut point ainsi; le vent fléchit avant qu'on eût doublé le cap Saint-André, de sorte qu'au lever de l'aurore la flottille n'avait pas fait six lieues. Quel parti prendre? Le péril devenait imminent : ici une croisière française, composée d'un brick et de deux frégates; là une croisière anglaise, et, le long du littoral, des vaisseaux-postes , des bâtiments pêcheurs, soudoyés peut-être pour compléter la surveillance de l'île d'Elbe..., 



L'Empereur, qui toute la nuit s'était tenu sur le tillac, réunit alors en conseil ceux qui étaient dans le secret, recueille les avis, discute les opinions, hésite quand il voit la presque unanimité pour le retour à Porto-Ferrajo, met dans la balance le double danger de révéler l'insuccès d'une tentative téméraire et de hasarder sur mer un combat inégal ; puis, après un silence de quelques minutes, pendant lequel des pensées diverses ont dû se heurter et se combattre dans son esprit : « Bah ! messieurs, dit-il, fiez-vous-en à mon étoile, à l'étoile d'Egypte; elle brille encore; elle nous conduira sûrement aux rives de France » Effectivement, vers midi, le vent fraîchit, et avant la fin du jour on se trouvait à la hauteur de Livourne. Pendant la nuit survint un calme désespérant, dont profitèrent les matelots pour déguiser, sous une couche de badigeon blanc et noir, les flancs du brick impérial, qui étaient couleur jaune et gris. 

Au jour, une brise légère poussa l'escadrille vers la côte; on découvrit le continent italien ; on se trouva presque en face de Noli; mais au loin apparut un vaisseau de 74, portant pavillon anglais. Un frisson involontaire saisit tous les passagers, non pour eux-mêmes, mais pour César et sa fortune. Dans le pressentiment du succès, il semble, seul n'être point préoccupé des obstacles, encore moins des impossibilités. 

L'Inconstant
Déjà cependant les sabords sont ouverts ; chacun se prépare au combat; les grenadiers, pour ne point être reconnus, ôtent leurs bonnets à poil, et se couchent sur le pont, l'Empereur ne voulant tenter l'abordage qu'à la dernière extrémité. Bientôt le navire anglais s'éloigne, et l'escadrille ne fait plus d'autre rencontre que celle du brick français le Zéphyr, commandé par une des gloires d'Aboukir, le capitaine Andrieux, qui longea de quelques encablures seulement le navire impérial. Un lieutenant, Taillade, reconnut Andrieux et fut hélé par lui ; Taillade répliqua : « Gênes. — Comment se porte l'Empereur? reprit Andrieux. —Étonnamment bien, » répondit Napoléon. Mais sa voix n'alla point jusqu'au navire, et Andrieux continua son voyage.


Les heures que Napoléon passait sur le tillac, il les employait à causer avec un charme des plus attrayants ; ses récits étaient semés d'anecdotes, de détails biographiques sur les personnages contemporains, et d'ingénieux rapprochements entre eux et les personnages de l'antiquité. Chacun prenait part à la conversation ; il y régnait un sans gêne respectueux qui rappelait les bivouacs de la campagne de Marengo. Tout le monde croyait aller à Naples, joindre les troupes du roi Joachim, pour opérer ensuite quelque expédition grandiose. Les soldats questionnaient leurs officiers; les officiers questionnaient l'Empereur, qui souriait et ne répondait rien.

Rade de Golfe-Juan
On était au 1er mars, vers midi, quand tout à coup, sur le brick l'Inconstant, s'opère un mouvement inopiné ; les côtes de France viennent d'apparaître ; Chautard les a signalées ; plus de doute, la patrie va s'ouvrir à ses libérateurs France ! dit une voix; France ! Vive l'Empereur! répondent quatre cents voix; sorte d'hymne national montant du sein des flots vers le ciel qui sourit, vers la Divinité qui protège.
 « On prétend qu'alors il se passa quelque chose d'étrange : inondé de la lumière d'un soleil ardent du midi, une main sur le coeur, l'autre tendue vers la côte de Provence, les yeux au ciel, les traits empreints d'une inspiration sublime, le front radieux et calme, Napoléon apparut, en ce moment, à ses compagnons d'exil et de fortune comme le génie sauveur des peuples. Tous les regards se voilèrent de larmes, tous les bras se tendirent, et toutes les voix acclamèrent : Vive la France ! vive l'Empereur !

«Eh bien! oui, mes enfants, reprit l'Empereur, c'est la France ; c'est en France que je vous conduis. » Alors des transports d'allégresse éclatèrent ; on se pressait les mains, on s'embrassait; toutes les souffrances; tontes les privations étaient oubliées; l'amour du souverain se confondait dans l'expression du patriotisme le plus ardent.

Débarquement à Golfe-Juan

«Messieurs, dit Napoléon aux gens de sa suite, en Vue de la patrie, nous reprenons la cocarde nationale et les trois couleurs. Commandant, faites hisser au grand mât le drapeau tricolore. » Aussitôt l'étendard blanc semé d'abeilles d'or descendit pour ne se relever que dans l'histoire; et en un clin d'oeil chaque soldat eut substitué à là cocarde amarante la cocarde tricolore qu'il tenait en réserve.

Napoléon à bord de l'Inconstant
«Mes amis, ajouta l'Empereur, dans une circonstance comme celle-ci, il faut penser lentement et agir vite. J'ai pesé longtemps le projet que nous allons accomplir. Inutile de vous en signaler la gloire et les immenses avantages. Si nous échouons, au contraire, pour des militaires habitués à contempler la mort sous toutes les formes, le sort qui nous attend n'est pas effrayant : nous y sommes familiers et nous la méprisons) car plus de mille fois nous avons vu en face celle qu'un revers peut nous causer— Maintenant, messieurs, du papier, de l'encre.) mettez-vous à la besogne, libellez-moi des proclamations. » Et il en dicta trois qu'on lui lut à haute voix. Après y avoir fait quelques changements, « C'est bien, dit-il enfin ; copiez-les. » Alors tous les soldats, tous les matelots qui savaient écrire, assis sur le pont, furent occupés aux minutes de ces manifestes.
Golfe-Juan Colonne Napoléon

Le soleil marquait trois heures quand l'escadrille pénétra dans le golfe Juan, situé entre la ville d'Antibes et le village de Cannes, lisière maritime du département du Var. Pour débarquer, l'Empereur attendit que ses troupes fussent rangées sur le rivage; mouvement qui s'exécuta sans obstacle, sous les yeux d'un poste de douaniers et d'une foule de mariniers ou de villageois.

En mettant le pied sur le sol français, Napoléon salua ses compagnons d'exil, qui lui présentaient les armes; il salua le sol français ; puis, d'un geste inspirateur, l'aigle prit son vol de clocher en clocher jusqu'aux tours dé Notre-Dame.

Une surprise pour tout le monde

Golfe-Juan Colonne Napoléon
"Lorsque, dans son vol rapide, l'aigle impériale du battement de ses ailes soulevait les populations autour d'elle; lorsque déjà quarante lieues étaient franchies par les braves de l'île d'Elbe, la police royale sommeillait encore. L'Empereur avait eu soin d'intercepter toute communication entre Antibes et Cannes. Cependant, un gendarme d'ordonnance , parti de cette ville, arrivait le 2 mars vers deux heures du matin à Draguignan, annonçant que cinquante hommes de la garde de l'Empereur avaient débarqué la veille au golfe Juan. Le général Morangiés dirige aussitôt cinquante hommes sur le Muy, s'y rend lui-même dans la matinée avec le préfet, comte de Bouthillier, et la gendarmerie; puis il envoie une estafette à Toulon, au général Abbé, qui comm
andait la division militaire des Basses-Alpes et du Var. 


L'estafette arriva le soir. Le général Lhermite, préfet maritime, recevait d'autre part la nouvelle que des militaires en congé, partis de l'île d'Elbe, traversaient la 8e division militaire. Abbé, moins inquiet de ce qu'il savait que de ce qu'il ignorait, donne ordre de réunir à Draguignan le plus de gendarmes et de troupes possible, et de se porter sur Esterelle; il prescrit aux voltigeurs en garnison à Toulon de se tenir prêts à marcher, et part lui-même en poste pour Draguignan. Ce même jour, Masséna, gouverneur général de la 8e division militaire, recevait du général Abbé copie d'une lettre écrite par le général Morangiés dans les termes vagues du message de gendarmerie précité Cinquante hommes! A suffisait d'éclairer leurs mouvements.

Rendant compte de cette circonstance au ministre de la guerre, Masséna lui disait : « Quant à moi, je suis de l'avis du préfet maritime, que ce n'est qu'un débarquement de quelques hommes ennuyés de rester à l'île d'Elbe, et qui rentrent en France. » Opinion d'autant plus naturelle, que, depuis quelque temps, soit par suite d'une nostalgie réelle, soit par mesure préventive, beaucoup de soldats, porteurs de congés définitifs, avaient quitté l'île d'Elbe.

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