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16 juin 2024

Des Serbes à Bizerte guerre Serbie Tunisie navire hôpital évacuation typhus 1916

Des Serbes à Bizerte


En octobre 1915 les forces austro-allemandes, lancent une offensive générale contre la Serbie. En très grande infériorité numérique s'est ajoutée une violente épidémie de typhus, les Armées n'ont d'autre choix que de se replier. 

Seule la retraite par l'Ouest, vers l'Adriatique, à travers les montagnes du Monténégro et d'Albanie, est ouverte.

Cette invasion contraint les alliés franco britanniques à diriger sur Salonique des forces expéditionnaires dont l’engagement en Macédoine fut trop tardif pour soutenir les forces serbes dont le repli vers les forces françaises engagées dans la vallée du Vardar, faisant communiquer la Macédoine grecque et la Macédoine serbe, fut coupé par l’invasion des Bulgares dont la frontière avec la Serbie était très proche. 

Entamée fin novembre 1915, cette retraite va se dérouler dans des conditions extrêmement difficiles, il faut abandonner la majeure partie du matériel et où, vaincus par le froid, la faim ou la maladie, vont périr de nombreux Serbes, militaires comme civils entraînés dans la fuite, avec leur vieux roi Pierre 1er.

Dès lors, les restes de l’Armée serbe doit se replier vers la côte Adriatique, dans le froid et la neige des montagnes d’Albanie, soutenus par la mission médicale militaire française ayant précédemment, d’une manière importante, participé à juguler l’épidémie de typhus qui s’était déclarée au début de l’année 1915.

À la mi-décembre, ce qu'il reste des forces serbes atteint les côtes de l'Adriatique. Les Alliés décident début janvier d'évacuer l'armée serbe. Le 30 janvier, 33 000 Serbes et Monténégrins sont évacués, 21000 vers Corfou, 13000 vers Bizerte, 5000 vers la Corse et Marseille. Le 20 février, 136 000 Serbes se trouvent à Corfou et 13 000 à Bizerte. La cavalerie Serbe composée de 13 000 hommes et 20 000 chevaux sera évacuée en mars depuis le port de Valona.

L'évacuation du gros des forces serbes de Vlora s'est achevée le 23 février, et les derniers soldats ont quitté l'Albanie le 5 avril suivant : les efforts conjugués d'une flotte de 45 vapeurs italiens, 26 français et 17 britanniques permettent l'évacuation de plus de 260 000 soldats et réfugiés civils (dont 23 000 prisonniers austro-hongrois capturés par les Serbes), ainsi que de 10 000 chevaux, 68 canons et autres matériels de guerre; transportées d'abord à Bizerte puis à Corfou, les divisions serbes sont réorganisées avec l'aide des Français puis envoyées sur le nouveau front établi par les Alliés devant Thessalonique.



En avril 1916, les premières unités serbes sont reconstituées et équipées. Au mois de mai 1916, le contingent serbe de Salonique compte 130 000 hommes qui participeront aux combats du front d'Orient jusqu'à la grande offensive de septembre 1918.


En 1916, l’Armée française d’Orient (AFO) fait partie des Armées Alliées d'Orient (AAO) regroupant des troupes de l'armée britannique, de l'armée serbe, de l'armée italienne, de l'armée russe et de l'armée grecque qui en 1918, sous les ordres du général d’armée Louis Franchet d'Espèrey, provoquent la défaite de la Bulgarie, reconquièrent la Serbie et la Roumanie, puis envahissent l’Autriche-Hongrie.

L’évacuation par mer vers Bizerte 
Le nombre total d’évacués fut de 4 519, dont 689 blessés et 3 864 malades31, parmi lesquels les documents d’archives ne permettent pas de comptabiliser ceux qui furent évacués directement d’Albanie sur Bizerte, entre le 9 et le 20 janvier 1915, et ceux qui le furent de Corfou, entre le 22 janvier et le 15 mars 1915. 


Les évacuations d’Albanie sur Bizerte comprirent, essentiellement, des malades et blessés, tandis que les évacuations par navire-hôpital à partir de Corfou ne devaient comprendre aucun malade suspect ou convalescent de choléra. En outre, tous les malades embarqués à Corfou devaient avoir été préalablement vaccinés contre le choléra ou, tout au moins, avoir reçu la première injection vaccinale qui devait être suivie de la deuxième injection sept jours plus tard. 


Ensuite, un délai de cinq jours pleins devait s’être écoulé entre l’embarquement de tous malades à Corfou et leur débarquement à Bizerte. Lorsqu’un cas suspect de choléra se produisait à bord, une rigoureuse quarantaine était imposée au navire-hôpital jusqu’au moment où la réglementation permettait de lui accorder la libre pratique. Enfin, l’équipage médical de chaque navire-hôpital devait comprendre un épidémiologiste destiné à élucider les cas douteux de choléra.


Les navires-hôpitaux et les hôpitaux d’accueil à Bizerte Plusieurs navires-hôpitaux français participèrent aux évacuations de blessés et malades serbes de Corfou à Bizerte. 



Ce fut le cas du Bien Hoa , du France et du Sphinx. Malgré toutes les mesures interdisant l’évacuation de malades suspects de choléra, plusieurs cas de cette affection se déclarèrent à bord des navires, ainsi que des cas de typhus exanthématique, qui atteignirent, sur le Bien-Hoa, cinq membres de l’équipage et, sur le France, neuf infirmiers de l’équipage médical. Tous les évacués furent hospitalisés dans les hôpitaux du camp retranché de Bizerte qui dis¬ posait, alors, d’une capacité hospitalière de 6 784 lits, représentée par un hôpital militaire et un hôpital maritime permanent offrant une capacité de 1 600 lits et par cinq hôpitaux temporaires de mobilisation offrant une capacité hospitalière de 5 184 lits. 

En outre, un dépôt de convalescents, d’une capacité de 550 lits, était installé dans un camp militaire dit “du Nador”.


Ferryville, du moins l’usine d’hydravions, située dans les « Hangars Donné » va se retrouver, dès 1914, totalement mobilisé par la guerre. Puis à nouveau elle va se retrouver à l’avant poste, pour accueillir les centaines de soldats serbes blessés ou réfugiés après l’échec du débarquement franco-britannique en 1915-16 qui donne lieu à une retraite massive. 


Les Blessés et les réfugiés serbes sont environ 13 000 dans la région de Bizerte et à Ferryville. Et c’est dans ce contexte que va intervenir le Dr Etienne Barbe à qui sera confiée l’extension de l’hôpital N°2 pour accueillir les blessés serbes. A l’époque le vice-amiral Paul-Emile Guépratte, qui rappelons-le avait dirigé les troupes françaises au cours du fameux débarquement franco-britanniques des Dardanelles, avait été nommé Préfet maritime à Bizerte. Qui plus est l’épouse du Dr Barbe devint même la vice-président de la Croix Rouge à Ferryville qui entreprit un travail important pour les blessés serbes accueillis dans le fameux hôpital N°2. 







Sources:

Forissier Régis. L'aide médicale militaire apportée à la Serbie par la France et ses Alliés au cours de la Première Guerre mondiale. In: Revue Historique des Armées, n°203, 1996. Grande Guerre, Année 1916. pp. 9-26;

Campagna di Albania: cronologia delle modifiche

LES ARMEES SERBES A BIZERTE PENDANT LA PREMIERE GUERRE MONDIALE

22 décembre 2022

Oeuvre du souvenir de la France à ses marins 1916 guerre 1914 1918

Oeuvre du souvenir de la France à ses marins



Le Souvenir de la France à ses marins

L'Œuvre du « Souvenir de la France à ses Marins est née de l'initiative de quelques artistes et écrivains sur la suggestion de Mme Lapierre qui avait au début de la guerre monté un hôpital militaire à Beg-Meil et qui est actuellement la très active secrétaire générale de l'Œuvre.


Les fondateurs firent appel aux hommes politiques do toutes nuances qui représentent les divers régions du littoral français.

Cet appel fut entendu et le Comité constitua son bureau avec M Guist'hau (Bretagne) comme président, avec M. Bureau (Normandie) et François Arago (Provence) comme vice-présidents, auxquels s'adjoignit bientôt comme premier vice-président l'ancien amiralissime, l'amiral Fournier, qui a prêté un précieux concours à l'Œuvre.


Entre temps, MM. Briand et l'amiral Lacaze avaient donné une vive approbation et tout leur appui à l'Œuvre et M. Poincaré acceptait de donner son haut patronage. Enfin, le Comité central des Armateurs de France et son président, M. J. Charles Roux, ouvraient une souscription qui vient d'atteindre 100.000 francs.


L'Œuvre par ses statuts même, se donnait deux buts

Montrer aux 120.000 marins des équipages de notre flotte qu'on pense à eux et que malgré le silence imposé par la censure on n'ignorait ni leurs souffrances, ni leur vaillance, et leur prouver la sympathie de la France par des envois d'objets utiles et agréables montrer également qu'après eux, les êtms chers que leur mort peut laisser en détresse ne seront pas abandonnés. En attendant 1 nide un peu lente de l'Etat, une Œuvre sera la qui tendra une main secourable à ceux c,ue les victimes de la guerre laisseraient après eux.

Pour l'exécution du premier point de son programme, l'Œuvre a renoncé à la pratique courante du paquet individuel qui apporte à chaque combattant quantité de choses qui ne lui manquent pas et oblige de donner des objets de qualité inférieure. Considérant, au contraire, que sur un équipage, si certains hommes ont besoin d'un genre d'objet, d'autres les possèdent et réciproquement; elle envoie, par exemple, au commandant d'un équipage de 40 hommes, une caisse de 60 à 80 kilos, contenant à 25 objets de chaque sorte, des vivres divers en quantité suffisante pour fournir une ration au moins pour chaque homme dans chaque sorte d'aliment et enfin des jeux qui restent en commun. Le commandant fait la répartition du contenu de la caisse entre les hommes de son équipage au mieux des besoins de chacun.


L'Oeuvre, sur l'indication des officiers supérieurs, qui font partie du Comité, a commencé par envoyer des caisses aux chalutiers, dragueurs de mines et autres bâtiments auxilliaires mobilisés, dont la rude lutte contre les mines et sous-marina rend l'existence si dangereuse et si pénible. En même temps des caisses étaient expédiées aux sous-marins, torpilleurs et contre-torpilleurs, dont l'existence est aussi très mouvementée. Actuellement, le chiffre des caisses envoyées dépasse trois cent cinquante et déjà plusieurs grands croiseurs, signalés comme ayant eu dos missions dangereuses et pénibles, ont été approvisionnés.



le Petit Parisien 5 juin 1916

L'aide aux marins victimes de la guerre Si nos braves mathurins n'ont pas eu leur journée nationale » comme les poilus, leurs frères en héroïsme, ils ont, du moins, leur semaine parisienne, et sous quelle attrayante diversité d'aspects

Aprés la matinée de gala de la Comédie Française, ce fut l'inoubliable concert militaire du jardin des Tuileries. Puis, voioi qu'aujourd'hui et demain, les merveilleux salons du ministère de la Marine seront généreusement ouverts, par l'amiral Lacaze, à des essaims de gracieuses vendeuses mobilisées par le comité de l'Œuvre du souvenir de la France à ses marins pour dresser au profit de cette oeuvre, si utile et si nécessaire, des comptoirs de vente chargés de surprises.


Sans aucun doute, cette troisième manifestation de bienfaisance aura le même succès que les deux précédentes. Et il faut le souhaiter bien vivement, car les bénéfices de l'oeuvre ne vont pas seulement aux mains de la flotte, mais aussi aux familles des morts et des mutilés et les infortunes sont nombreuses.


Comme le brave poilu des tranchées, le mathurin, cet éternel ballotté, pour qui la permission est trop souvent un mythe, reçoit aujourd'hui, aussi bien dans les parages de la mer Egée que dans le nord des Hébrides, le colis réconfortant qui, tout en lui faisant trouver moins dures les heures de guerre, lui apparaît comme un lien de sympathie avec la patrie lointaine.

Rien de plus émouvant que les lettres où les chefs des petites unités de combat, celles où la vie du bord est la plus pénible et la plus périlleuse, accusent réception, et avec une régularité exemplaire, de l'envoi des colis hebdomadaires expédiés par les soins de l'Œuvre de la France à ses marins, 15 bis, boulevard Jules-Sandeau. En lisant ces lettres d'une si touchante expression, je songe involontairement à ce passage de la magnifique allocution prononcée par Pierre Loti à la Comédie-Française


J'ai vécu cinquante ans avec les matelots et je les connais bien. Je les engage à ne pas changer. Mes amis, ne changez rien à votre âme elle est si jolie, si belle » Armand DAYOT.

Recueil des actes administratifs de la Préfecture du département de la Seine

Préfecture du département de la Seine (Paris)

1916-02-01


Pour atteindre le deuxième but qu'elle s'est proposé, l'Œuvre envoie, sur indication du ministre de la marine ou bien sur recommandations provenant de tiers (et dans ce cas. après enquêtes) des secours aux familles qu'une mort où une disparition laisse dans une situation précaire. Des souscriptions néreuses lui ont permis de subvenir jusqu'ici à ces charités très lourdes pour une Œuvre aussi vaste. C'est ainsi que le préfet d'Ille-etVilaine a pu en envoyer pour 1.500 francs, celui du Morbihan pour 5.000, celui du Finistère pour 7.000, celui de la Loire-Inférieure pour 2.000 fr. Le maire de Saint-Malo a pu verser pour sa ville 500 fr. et 40 communes d'Ille-et-Vilaine, une somme globale de francs. La ville de Lorient, 500 fr., celle le Brest, de Nantes et de Saint-Nazaire, également 500 francs, tout cela sans compter les dons en nature, qui ont été très nombreux. 


A l'heure actuelle, l'Œuvre a devant elle des fonds qui lui permettent le marcher pendant 3 ou 4 mois, mais songeant à l'avenir et aux victimes possibles de grandes batailles, il lui faut chaque jour boucher le trou fait dana son budget par des envois qui se montent à 0.000 francs par mois. C'est pour cela que des amis des Marins ont organisé la matinée de gala du Théâtre Français d'aujourd'hui, ainsi que le festival des Tuileries qui aura lieu le mai et que l'Œuvre va tenir une grande vente de charité les 5 et 6 juin dans les salons du ministère de la marine. Enfin, cet été, les baigneurs des stations maritimes ne seront pas sollicités en vain.

Des subventions et des aides dans toute la France

Une d'elles cependant, a été retenue par votre Commission, celle formulée par l'Oeuvre du Souvenir de la France à ses marins. Cette oeuvre vient de se fonder pour venir en aide à nos 118.000 marins de la flotte, peut-être un peu trop oubliés jusqu'ici, et qui, depuis vingt mois, font vaillamment leur devoir sur le front de mer, bravant stoïquement tous les dangers et toutes les fatigues, comme nos soldats de l'armée de terre, leurs frères en héroïsme. 

 Elle a pour but d'envoyer à nos marins des secours en nature, et nous pouvons être certains que ces colis réconfortants aideront nos Mathurins à trouver moins dures les longues heures passées en mer. — Elle viendra aussi en aide aux veuves et aux orphelins des marins victimes de la piraterie allemande. — Votre troisième Commission est convaincue que l'Assemblée départementale voudra s'associer à une oeuvre si éminemment patriotique et charitable, et, d'accord avec la première Commission, nous vous proposons de voter à cet effet la somme de 500 francs qui serait inscrite au chapitre 21 de la décision modificative n° 2 du budget de l'exercice 1916.
Les conclusions de la Commission sont adoptées. Le crédit est voté et inscrit.

Rapports et délibérations / Département de Maine-et-Loire, Conseil général









L'Ouest-Eclair 17-2-1916

26 novembre 2022

 Torpillage du Provence II 

Collet Ange Marie Joseph

Un autre habitant de Tinténiac à péri en mer durant la première guerre mondiale, il s'agit d'Ange Collet, avant dernier sur la colonne de droite du monument.

A remarquer que des noms ont été rajoutés après l'édification du mort.

La fiche matricule nous donne les principales informations.

Ange Marie Joseph est né le 26 mars 1893 à Tinténiac 

de Ange Collet et Génerie Marie. Il est cultivateur.

Selon son dossier militaire il a les cheveux roux clairs et il mesure 1,62m

Sur la fiche on trouve le degré instruction 3


0. pour le jeune homme qui ne sait ni lire ni écrire ;

1. pour le jeune homme qui sait lire ;

2. pour le jeune homme qui sait lire et écrire ;

3. pour le jeune homme qui sait lire, écrire et compter ;

4. pour celui qui à obtenu le brevet de l'enseignement primaire ;

5. pour les bacheliers, licenciés, etc...

Par la lettre X, pour le jeune homme sur le degré d'instruction auquel aucun renseignement n'aura pu être obtenu.

Bien entendu il n'existe aucune photo d'identité du militaire, ce sont les descriptions physiques qui doivent permettre de l'identifier.


Il est incorporé le 28 novembre 1913 à Saint-Malo et affecté  au 1er régiment Infanterie coloniale

Et, en août 1913, la loi Barthou fait passer le service obligatoire 2 à 3 ans.

Il est nommé caporal le 24 octobre 1914

le 8 février 1916  il passe au 3e RIC




Le 3e régiment d'infanterie de marine (couramment abrégé 3e RIMa) est une unité de l'armée de terre des forces françaises. C'est l'un des régiments les plus anciens des troupes de marine. Ce régiment fait partie des « Quatre Grands » également appelés « Quatre Vieux » de l'infanterie de marine qui tenaient autrefois garnison dans chacun des quatre ports militaires français, prêts à embarquer : le « Grand Un » à Cherbourg, le « Grand Deux » à Brest,


le « Grand Trois » à Rochefort et le « Grand Quatre » à Toulon. Le « Grand Trois » a participé activement aux expéditions lointaines du XIXe siècle en Afrique, en Amérique, en Océanie et en Orient. Surnommé aussi «3e de marine », il a fait partie de la « Division Bleue » qui s'illustra à la bataille de Bazeilles les 31 août et 1er septembre 1870. Le sous-lieutenant Joseph Gallieni fut blessé dans ses rangs lors de ces combats.

 

 le 1er octobre 1916 il passe à la réserve active ayant été incorporé le 28 novembre 1916.

26 février vers 15h00 : plus de la moitié du régiment (5 compagnies) périt en mer, après le torpillage du Provence 2, à destination de Salonique.

Il disparait le 26 février 1916 lors du torpillage de la Provence II



"Jugement du tribunal de première instance de l'arrondissement de Cherbourg n°829, établi sur la base de la liste des victimes fournie par le ministère de la Marine le 24 avril 1917, enregistré à Cherbourg le 28 août 1917 folio 101 case 12, transcrit à l'état-civil de Cherbourg le 6 septembre 1917 - Concerne 772 disparus lors du torpillage le 26 février 1916 du croiseur auxiliaire transport de troupes Provence II entre Marseille et Salonique, dont un officier de marine passager, oublié dans le premier jugement intervenu le 27 février 1917 et concernant 139 marins de l'équipage disparus."

Attendu que le vingt six février mil neuf cent seize, le croiseur auxilliaire (sic) Provence II allant de Toulon à Salonique a été torpillé par latitude trente six degrés N et longitude vingt un degrés quinze est (Greenwich) qu'il a coulé en quelques minutes et qu'une partie seulement de l'équipage et des troupes embarquées comme passagers a pu se réfugier sur les canots ainsi que sur les radeaux recueillis le lendemain par les bâtiments de la division des patrouilles.

Attendus que les circonstances de la catastrophe, l'éloignement de la côte et que le fait que les patrouilleurs ont croisé sur les lieux du sinistre longtemps après, ne laissant aucun doute sur la réalité de la mort des disparus, dont il y a lieu de constater judiciairement les décès.

Attendu que par jugement, en date du vingt sept février mil neuf cent dix sept, le Tribunal de ce siège a constaté le décès de cent trente neuf marins victimes de ce naufrage, que depuis lors, le département de la Guerre a communiqué au Ministre de la Marine une première liste de militaires disparus au nombre de sept cent soixante onze en demandant qu'elle fut dès maintenant, soumise au Tribunal compétent, une seconde liste devant faire l'objet d'un autre envoi lorsque tous les renseignements d'Etat Civil auront pu être réunis ..."

attendu d'autre part qu'il résulte de constatations récemment faites, que la liste dressée à Cherbourg le sept septembre mil neuf cent seize qui a servi de base au jugement du vingt sept février et qui indiquait comme marin passager manquant Monsieur le Capitaine de Vaisseau Reveille, a omis de mentionner un second officier de vaisseau également passager et disparu, Monsieur le lieutenant de Vaisseau Capin.

Par ces motifs, Déclare constaté par suite de leur disparition en mer le vingt six février mil neuf cent seize dans le naufrage de la Provence II les décés des sept cent soixante douze personnes dont les noms suivent et dont la disparition a été déclarée conformément à l'article quatre vingt huit du Code Civil par Monsieur le Ministre de la Marine, le vingt quatre avril mil neuf cent dix sept.

1r CAPIN Paul Marie Emile, lieutenant de vaisseau né le vingt huit janvier mil huit cent soixante onze à Saint Antonin (Tarn et Garonne) de Achille Jean Abel et de Céleste Caudesaignes, époux de Camille Augustine Zoro Delma domicilié en dernier lieu à Saint Antonin. Mort pour la France.

2e [strike]AIME[/strike] AUMONT Louis, capitaine au troisième Colonial, né à Argentat (Corrèze) le seize juillet mil huit cent soixante quatorze de Sylvestre et Jeanne Hourtoule, époux de Honorine Fabre, domicilié en dernier lieu à Tonnay-Boutonne (Charente inférieure), Mort pour la France.

3e AIME Gustave Eugène, soldat de [strike]la[/strike] deuxième classe au troisième régiment d'Infanterie Coloniale, né à Saint Hilaire des Loges (Vendée) le dix sept mai mil huit cent quatre vingt dix de François Auguste et de Marie Victorine Veillat, domicilié en dernier lieu à Saint Hilaire des Loges (Vendée), Mort pour la France.

Sources

BnF Gallica

Mémoires des Hommes

01 avril 2022

Croiseur cuirassé Gueydon 1916 division légère Martinique

Croiseur cuirassé le croiseur cuirassé Gueydon 1916


Croiseur cuirassé affecté en 1915 sur les côtes de l'Atlantique de Brest à Gibraltar. 

Journal de bord novembre 1916 le Gueydon est en carénage
au Lamentin
En 1916 sert en Amérique du sud et Antilles. La carte postale est datée du 27 novembre 1916 et rédigée par un aspirant de marine du cuirassé Gueydon depuis Fort-de-France.

Carte postale du 26 novembre 1916 à destination d'Amiens

Expédiée par l'aspirant Lenoir à bord du Gueydon 4e division légère
Transité par le paquebot ligne N°2

Le Gueydon est armé au port militaire de Toulon en 1903. Il fait sa première campagne en Extrême-Orient. Il participe ensuite à la Première Guerre mondiale, faisant essentiellement campagne sur les rivages de l'Amérique du Sud et des Antilles.


Accident au « Gueydon » On nous télégraphie de Lorient

Le croiseur cuirassé Gueydon effectuait hier sa dernière sortie en essais d'endurance de vingt-quatre heures, et pendant plus de la moitié de l'épreuve tout marchait à souhait, quand soudain des chocs répétés se faisait entendre dans le cylindre à haute pression de la machine tribord. Les expériences furent aussitôt interrompues, et le navire, à l'aide de sa machine axiale. revenait au mouillage. Le Gueydon, qui est attendu en escadre de la Méditerranée, ne pourra reprendre la mer que dans trois semaines environ.




De notre correspondant à Lorient

Le grand croiseur cuirassé Gueydon vient de terminer magnifiquement sa série d'épreuves officielles, en accomplissant ses essais d'endurance de vingt-quatre heures, au large de Lorient. Ce beau bâtiment, commandé par le capitaine de vaisseau Massenet, avait à son bord une commission présidée par le commandant Goudeao, major général par intérim et dont voici succinctement reproduit le rapport


Avec une consommation de 730 grammes, par cheval-heure, les 28 chaudières Niclausse, dont ce bâtiment est muni, ont donné une pression de 16 kilogs, par centimètre carré, correspondant à la force de 1,100 chevaux imprimant pendant toute la durée des essais une vitesse de 18 noeuds 8.


 

Le taux de consommation prévue au marché était de 800 grammes par cheval heure. Le résultat, dont on ne cache pas sa satisfaction, dans la marine, est donc tout a fait concluant. les faibles dépenses de charbon, présentant l'énorme avantage, outre l'économie dans le chauffage, de permettre un rayon d'action plus étendu.

Ajoutons que les chaufferies du Gueydon sont disposée pour employer le pétrole comme combustible dans le cas ou cela serait nécessaire.

Le croiseur aussitôt armé ralliera l'escadre de la Méditerranée à laquelle il est destiné.


Recto de la carte postale Cachet service à la mer
En 1923, il subit une refonte à l'Arsenal de Brest et, en 1926, une autre à Toulon pour servir d'école de canonnage. En 1927, il remplace le Pothuau comme navire-école des canonniers. Il est rayé du service actif en 1935, et sert alors de ponton-caserne à l’École Préparatoire de la Marine.

Au début de la Seconde Guerre mondiale il est basé à Brest et sabordé la veille de l'entrée des troupes allemandes dans la ville, puis en 1943, les Allemands, pour leurrer les observateurs de la RAF, le maquillent en faux Prinz Eugen. Il sera détruit lors de la prise de Brest.

Sources

Vendée Globe La porte des glaces 7 novembre 2024

Vendée Globe La porte des glaces 7 novembre 2024 Le passage des skippers du Vendée Globe au large de ces districts des Terres australes et a...