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21 octobre 2022

Saint-Chamond -Compagnie des forges et aciéries de la Marine et d'Homécourt une usine en guerre canon guerre

Saint-Chamond  

Vive le son du canon




Le canon de 305 modèle 1893 désigne un canon construit à la fin du XIXe siècle pour la Marine. Il constitue l'armement principal de deux cuirassés d'escadre, les Masséna et Bouvet, qui sont les derniers de la Marine française à porter des tourelles simples de canons de 305 .
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Dès sa création le 14 novembre 1854, la compagnie produit des éléments pour le chemin de fer, tels des roues et des axes, et des éléments pour l'industrie lourde et la marine entre autres.

Les établissements métallurgiques de Saint-Chamond sont l'un des premiers établissements sidérurgique de France qui purent, au point de vue des fournitures de matériel d'artillerie, de blindages, de cuirassement, etc., lutter avec avantage contre les usines analogues allemandes et anglaises. 

Les usines de la Cie de Saint-Chamond (Saint-Chamond, Assailly, le Boucau) occupaient ensemble, avant la guerre,7 150 ouvriers; il y en avait, à la signature de l'armistice, 24 ooo, dont environ 5 000 femmes. 43 ingénieurs dirigeaient la production qui allait, partie à l'armée et à la marine, partie à l'industrie privée ; actuellement, 70 ingénieurs dirigent une production exclusivement réservée à la guerre. 

Lecture pour tous 01-10-1918


Le service intérieur des usines était desservi en 1914 par 12 locomotives, 127 wagons et 50 kilomètres de voie ferrée, directement reliée au réseau P. L. M. Actuellement ce service comprend 18 locomotives, 208 wagons, 61 kilomètres de voie ferrée et, ce qui n'existait pas avant la guerre, une centaine de camions automobiles.


Avant la guerre, les terrains occupés par les usines représentaient une superficie de 660 000 mètres carrés, avec 230 000 mètres carrés de superficie bâtie. Actuellement ces terrains représentent une superficie de 2 060 000 mètres carrés, avec 317 000 mètres carrés de superficie bâtie. On voit, par là, dans quel cadre immense, sans cesse sillonné de trains et de camions portant du matériel brut ou usiné, évolue et travaille saris arrêt un peuple d'ouvriers.



Mais l'augmentation progressive de la superficie des usines, la création constante d'ateliers nouveaux, la perpétuelle progression du personnel ouvrier supposent, pour une production constamment accrue, une augmentation correspondante des machines productrices. En effet, et pourtant SaintChamond pouvait se flatter d'être l'une des rares usines françaises qui possédaient, avant la guerre, le formidable outillage nécessaire à la fabrication des canons lourds : là notamment on pouvait voir un marteau-pilon de cent tonnes, des presses à forger de 6 000 tonnes, des grues géantes, des fosses de trempe pour canons de la plus grande longueur connue, des tours Martin de 30 tonnes.




LA VIE D'UNE USINE DE GUERRE.

Ce qu'il y a de remarquable dans la vie d'une usine de guerre comme Saint-Chamond, c'est l'étonnante souplesse avec laquelle un formidable organisme comme celui-là, en transformation et en perfectionnement perpétuels, s'est adapté à tous les besoins de la défense nationale, suivant ou faisant naître, selon les cas, les incessantes modifications de la plus prodigieuse des guerres.


Avant août 1914 l'usine, nous l'avons dit, travaillait à la fois pour l'industrie privée et pour l'armée et la marine. Ses aciers à outils de précision avaient une réputation mondiale. Des gouvernements étrangers, conquis par cinquante ans de renommée universelle, lui commandaient les canons dont avaient besoin leurs armées, les plaques de blindage et les tourelles de leurs croiseurs et de leurs cuirassés.
Pour l'armée et la marine nationales, cependant, Saint-Chamond réservait le meilleur de sa fabrication. Les canons de 305 et de 340 sortaient de ses ateliers et les tourelles à 4 canons qui armaient nos super dreadnoughts étaient du modèle Saint-Chamond. Obéissant à des méthodes sûres et éprouvées, Saint-Chamond fabriquait un matériel irréprochable qui donnait toujours aux essais un rendement égal ou supérieur aux prévisions. Ses gros obus de rupture pour canons de marine brisaient les blindages les plus fameux, employés dans les marines étrangères ; ses blindages, en aciers spéciaux, résistaient aux obus tirés par les canons des navires de nos ennemis éventuels.


Sans arrêt, les fours Martin fondent l'acier nécessaire aux canons, aux pièces de rechange, aux organismes délicats des fusils, des mitrailleuses, des moteurs de camions automobiles.



Sans arrêt, des machines débitent en lingots qui deviendront des obus de tous calibres, les blocs incandescents qui s'allongent dans les mâchoires d'acier des innombrables laminoirs. La course à la mer, la ruée allemande sur l'Yser, les combats du printemps de 1915 exigent une dépense d'obus qui bouscule toutes les prévisions du temps de paix. Il faut produire, et produire vite. La progression de la production suit bientôt une extraordinaire marche ascendante. C'est par millions qu'il faut compter les obus de 75 fournis à nos armées par Saint-Chamond. Dans sa Pyrotechnie, la fabrication des fusées d'obus prend une impulsion formidable. De 3 000 par jour au début, la production passe en quelques mois à 50 000. Elle atteindra même 150000 quotidiennement, à certaines semaines de 1917 et de 1918.


Mais on prépare notre première grande offensive de septembre 1915, en Champagne, puis celle de la Somme en 1916. La production, rien que pour les obus de 75 et pour les douilles d'obus, passe, dans l'année, du simple au triple. Celle des fusées au sextuple.



Outre les établissements métallurgiques de Saint-Chamond et le champ de tir de Langonand, cette société possédait en outre les « forges et aciéries de l'Adour », les « laminoirs et aciéries d'Assailly », les mines et usines de la « société Vézin et Aulnoye », les « forges de Rive-de-Gier », les « hauts fourneaux de Givors », des houillères dans le bassin de la Loire et des mines de fer à Anderny-Chevillon (Meurthe-et-Moselle) et à Saint-Léon (Sardaigne).



A Saint-Chamond, qui possédait l'outillage perfectionné nécessaire à la fabrication des plaques de blindage pour croiseurs et cuirassés, et des tôles d'acier pour torpilleurs et sous-marins, échut l'honneur de fabriquer les géants de la famille. Le tank Saint-Chamond est un puissant char d'assaut armé du canon de 75 réglementaire et de trois mitrailleuses.

10 février 2014

Baba Merzoug, un canon algérois renommé la Consulaire en souvenir du Consul Vacher Arsenal Brest Finistère Bretagne

Brest Baba Merzoug dite La Consulaire, 
une histoire canon

J'ai repris et modifié cet article paru en 2008 suite à la préparation d'un nouvel article sur Duquesne. Il me semblait bon de revenir sur ce canon dont l'histoire est exceptionnelle.

La Consulaire Brest photo JM Bergougniou

En 1509, le roi Ferdinand d'Aragon fait occuper Oran, puis contraint, en 1511, Al-Djazaïr à signer un traité reconnaissant l'autonomie de la ville, à condition que les Barbaresques renoncent à leurs actes de piraterie sur les côtes espagnoles et à la mise en esclavage des chrétiens capturés en mer. 

Base de la colonne
photo JM Bergougniou

Mais, à peine dix ans plus tard, les Barbaresques s'offusquent de cette domination et engagent le corsaire turc Aroudj - plus célèbre sous le nom de Barberousse - pour déloger les infidèles. Celui-ci échoue en raison de la faiblesse de ses canons. Mais son frère Khayr al-Din, surnommé lui aussi Barberousse, parvient à les chasser, en 1529, avant de prendre le pouvoir comme souverain d'Alger. Cette date marque une nouvelle ère de prospérité dans l'histoire d'Al- Djazaïr, capitale des corsaires turcs et province extrême-occidentale de l'Empire ottoman.

Le Coq la patte sur le boulet
photo JM Bergougniou
Khayr al-Din, puis son successeur Hassan fortifient la ville, la dotant de murailles exceptionnelles, de forts et d'une série de puissantes batteries de marine. C'est notamment grâce à ces travaux de génie qu'en 1540 la ville repousse l'armada de l'empereur Charles Quint, venu en personne récupérer ses possessions et venger la défaite. En 1542, pour célébrer la fin des travaux, Hassan fait fabriquer un énorme canon par un fondeur vénitien.


Selon d'autres sources, ce canon aurait été pris lors de la bataille de Pavie à François Ier par Charles Quint. Celui-ci ayant bombardé Alger en 1541 et surpris par une tempête, il aurait abandonné son artillerie, ce qui expliquerait ses inscriptions et sa similarité avec d'autres canons contemporains
Longue de 7 mètres, d'une portée de 4 872 mètres - exceptionnelle pour l'époque - cette arme est baptisée «Baba Merzoug» (Père fortuné) par les Turcs.
Baba Merzoug photo JM Bergougniou

Dirigé vers la pointe Pescade, servi par une équipe de quatre artilleurs, Baba Merzoug interdisait dorénavant à tout navire ennemi l'accès à la rade d'Alger.
Un siècle et demi plus tard, en 1682, les Algériens sont devenus les maîtres de la Méditerranée, après avoir dicté aux Hollandais et aux Anglais des pactes de non-agression. Cette année-là, ils capturent une frégate de la marine royale française et vendent son commandant comme esclave. 


Louis XIV, soucieux de rester en lumière, réagit en envoyant l'amiral Abraham Duquesne, à la tête d'une expédition punitive d'une centaine de navires, bombarder la Ville blanche en 1683. Cette fois-ci, les chrétiens sont équipés de bombes et de boulets incendiaires. La puissance de feu des Français fait plier le dey Baba Hassan, qui demande un armistice et l'ouverture de négociations.

photo JM Bergougniou


L'intermédiaire qui monte à bord du vaisseau amiral est le révérend père Le Vacher, consul du roi à Alger depuis 1671. Duquesne exige et obtient la libération de tous les captifs chrétiens. Ce qui fut fait, à quelques-uns près. Mais un certain Mezzo Morto, un riche Algérois, fomente alors un complot, assassine le dey et ligue la population contre l'ennemi. Trahi, l'amiral reprend les bombardements.

Mezzo Morto, devenu le nouveau dey, inaugure alors une méthode de représailles restée célèbre: le consul Le Vacher, revenu à terre entre-temps, est accusé de traîtrise, puis ligoté et mené au port. Là, les artilleurs braquent l'énorme canon Baba Merzoug vers le vaisseau amiral de la flotte française. Ils placent le consul devant la bouche, puis font feu.


Depuis ce jour, la marine française appelle ce canon «la Consulaire», en mémoire du diplomate martyr. 




Après lui, de nombreux autres malchanceux subirent le même sort, et la réputation du canon s'en trouva d'autant grandie. In fine, l'armada de Duquesne rentra en France sans avoir soumis les Algérois.


Base de la colonne  l'Afrique
Photo JM Bergougniou

Au début du XIXe siècle, le rapport des forces a changé. La France, et en particulier Marseille, commerce avec la régence turque d'Alger depuis plusieurs décennies. Mais, en 1827, la célèbre «affaire de l'éventail» met le feu aux poudres entre les deux pays. L'histoire officielle rapporte, encore aujourd'hui, que le dey Hussein Pacha souffleta le consul de France avec son chasse-mouches, lors d'une discussion envenimée à propos d'une dette entre commerçants. Et que Charles X décida de conquérir Alger pour laver l'affront et sécuriser les mers. Il est plus probable que les notables de la Restauration eurent des arrière-pensées coloniales, voire l'envie de faire main basse sur l'or accumulé dans la Casbah. Déjà, à l'époque, des voix influentes s'élèvent contre ce projet, soit pour des raisons morales, soit par crainte du gouffre financier qu'une telle aventure allait sûrement provoquer.


Symboles de la marine
photo JM Bergougniou

En l'espace de trois ans, les généraux français préparent minutieusement l'attaque de la Ville blanche. En mai 1830, une flotte hétéroclite de 675 navires se rassemble à Toulon, avec à bord un corps expéditionnaire de 37 000 soldats, 40 interprètes, une troupe de peintres et d'écrivains destinés à populariser les faits d'armes… Partie le 25 mai, l'expédition affronte une mer déchaînée au large et fait demi-tour. La flotte fait escale à Majorque, on craint déjà l'échec. Mais deux semaines plus tard, le 14 juin, les troupes débarquent à Sidi-Ferruch, hors de portée des batteries du fort d'Alger et de la Consulaire. Le 5 juillet 1830, à 9 heures du matin, la Casbah, son trésor et ses canons sont pris d'assaut et conquis. Le régime chancelant de Charles X et celui, à venir, de Louis-Philippe se partagent les millions issus du pillage de la ville, tandis que la plupart des canons ottomans sont fondus et transformés en francs nouveaux.

photo JM Bergougniou

L'amiral en chef de l'armada, Victor-Guy Duperré, lui, n'avait pas oublié l'histoire de la Consulaire. Originaire de Brest, il fait transférer le canon en Bretagne, où il est érigé en «colonne votive» dans l'arsenal, le 27 juillet 1833. Un an plus tard, par l'ordonnance du 22 juillet 1834, l'Algérie devient officiellement «possession française en Afrique du Nord». Aujourd'hui, les promeneurs qui empruntent le pont de la Recouvrance, à Brest, peuvent voir en surplomb le canon planté au milieu d'un parking de la zone militaire. Le curieux autorisé à s'approcher y découvre un monument un peu piteux, l'affût recouvert d'une sorte d'emplâtre jauni. Puis une grille rouillée autour d'un socle carré en marbre de Labor. Sur les côtés, des gravures en bronze commémorent l'histoire. Sur la plus démodée, on peut lire: «L'Afrique délivrée, vivifiée, éclairée par les bienfaits de la France et de la civilisation».


photo JM Bergougniou
Et, au sommet du canon, un coq gaulois doré pose une patte sur une sorte de boulet. Il s'agissait, semble-t-il, de symboliser la France dominant le monde! Il n'est, en revanche, nulle part évoqué cette pétition d'anciens de l'armée d'Afrique qui réclamaient en 1912, déjà, le retour du canon à Alger. A l'époque, le maire de Brest et la presse locale s'étaient battus bec et ongles pour conserver le glorieux butin.

Photos JM Bergougniou

Source : L'Express

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