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29 juillet 2021

Enseigne ROUX Torpilleur d'escadre Bizerte Explosion Iéna Toulon 1907

Enseigne ROUX Torpilleur d'escadre Bizerte 


La classe Enseigne Roux fut la treizième classe de contre-torpilleurs construite  entre 1913 et 1915. Elle fut réalisée à l' arsenal de Rochefort et au chantier Augustin Normand Le Havre.

Les deux premières unités de cette classe, les Enseigne Roux et Mécanicien Principal Lestin, participèrent à la fin de la Première guerre mondiale.
 La troisième unité, l'Enseigne Gabolde, fut suspendue en 1914, mais reprise en 1921-1923 avec des modifications en rapport à la technologie de l'époque.

Entre à l'Ecole navale en octobre 18

Aspirant de 1ère classe en octobre 1900  puis affecté sur le croiseur Catinat à la division de l'océan Indien et sur la Rance en novembre 1901 dans les mêmes eaux. Il est nommé enseigne de vaisseau en octobre 1902.

Croiseur "DUPUY De LÔME" en escadre du Nord, puis en 1904 sur la cannoniere "ACHERON" à la division de l'Indochine.


Affecté à son retour sur le cuirassé "IENA" comme chef de section de l'artillerie moyenne, il fut tué dans l'explosion de ce bâtiment à Toulon le 12 mars 1907, au moment où il s'efforçait d'ouvrir les vannes du bassin pour lutter contre les incendies qui s'étaient déclarés à bord.



Enseigne Roux : (marque de coque RX)
Chantier : Arsenal de Rochefort
Quille : 13 décembre 1913 
Lancement : 13 juillet 1915
Armement : novembre 1916  
Fin de carrière : rayé  le 10 août 1937



IMPRESSIONS DE SURVIVANTS 

J'ai pu rejoindre un officier mécanicien qui a échappé par miracle à la catastrophe. Les yeux hagards, tête nue, il me fait le récit suivant

Ah!! ah quel terrible quart d'heure je viens de vivre. C'est à peine si je puis croire que je respire encore cela fait la deuxième fois que je vois la mort de si près. Lors de l'épouvantable éruption du Mont Pelée, j'étais à bord du Suchet et il y avait à peine deux heures que notre navire venait de la rade de Saint-Pierre lorsque la catastrophe est survenue...

J'étais à la porte de mon sous-marin quand retentit la première explosion. De suite on vit que c'était l'Iéna qui sautait... Je trouvai à la porte du bassin l'enseigne Roux, seul officier sorti du navire à ce movement. Il le cria de l'aider à ouvrir la porte mais la besogne était dure. Tandis que nous nous efforcions d'y réussir, le maître-mécanicien Carteirat, du Suffren, accourut pour nous prêter main-forte mais, à ce moment, une seconde explosion retentit, et les projectiles des pièces de 305 emmagasinés dans les soutes de Iéna nous mitraillèrent. Je n'avais pas eu le temps de me reconnaltre au milieu de cette grêle que j'entendis un cri horrible. L'enseigne Roux gisait devant moi, le ventre ouvert. Une bouillie sanglante s'en échappait et le malheureux hurlait de douleur. Pourquoi, il ce moment tragique, où je courais moi-même le plus mortel danger ai-je eu la force de ramasser ma casquette qui était tombée et de la replacer sur ma tète ? Je m'aperçus après que j'avais ramassé une casquette de commandant. D'où venait-elle, celle-là, et où se trouve maintenant la tête qu'elle coiffait ? Cependant, nous avons mis le pauvre enseigne, qui gémissait toujours, dans une baleinière, et on s'éloignait, quand une troisième explosion faillit nous couler.

19 juillet 2021

Hydravion Bizerte accident Cherbourg

Hydravion Bizerte accident Cherbourg


Accident d'un hydravion Bizerte Cherbourg 
Puisque nous sommes dans les accidents d'hydravion, nous évoquerons l'accident de l'Hydravion Bizerte à Cherbourg.
L'Indépendant 10 juillet 1938





L’ECHOUAGE DE L’HYDRAVION “ BIZERTE ” A CHERBOURG

Cherbourg. — L'hydravion Bizerte faisait ses derniers vols de contrôle avant livraison à la marine et avant de participer à la croisière Cherbourg-Dakar et retour. Ce quadrimoteur avait l'intention d'amerrir. On suppose, et le vol de courte durée décidé pour hier après-midi devait servir à une dernière mise au point. L’appareil s’éleva facilement, survola la rade puis se dirigea vers la plage de Colignon en perdant de l’altitude comme s’il avait l'intention d'amérir. On suppose, d’après les premiers éléments de l’enquête, que l’accident est dû à une erreur de pilotage. En effet, au moment. où le pilote aperçut les rochers qui bordent la plage, il voulut reprendre de la hauteur, mais trop tard. L’hydravion continua à descendre et heurta du nez les rochers. Fort heureusement, l’essence des réservoirs ne prit pas feu.

Les baigneurs se portèrent 'aussitôt au secours des aviateurs. Certains d’entre eux, légèrement atteints, purent je dégager eux-mêmes, mais il fallut attaquer le fuselage à coups de hache pour atteindre les autres.

Ce matin, profitant de la marée, les services de la marine ont pu renflouer l’hydravion. Des chalands ont été glissés sous le fuselage qui a été remorqué puis hissé sur le quai et transporté dans un hangar où les techniciens cherchent à découvrir ies raisons de l’accident.

L’hydravion Bizerte qui pesait en ordre de marche 26.000 kilos, pouvait emporter 19.000 litres d'essence ce qui lui donnait un rayon d’action de 9.000 kilomètre». Il devait être armé d’un canon et de quatre mitrailleuses.


 Hydravion Bizerte

Hydravion à longue portée, propulsé par 3 moteurs en étoile Gnome et Rhône 14Kirs de 14 cylindres en double étoile ou 3 moteurs en étoile Gnome et Rhône 14N.
Le Bizerte était comme son équivalent civil, le Saïgon, un développement de l’hydravion anglais Short S.8 Calcutta, dont quatre exemplaires furent construits sous licence par Bréguet en 1931-32.

Le prototype, Bre 521-01, fit son premier vol en septembre 1933 au Havre, il était équipé de trois moteurs Gnome-Rhône 14 Kdrs de 845 CV.
Après une série d’essais, il fut mis en service en avril 1935 dans la Marine française (Escadrille E1).
Dans le même temps, trois autres appareils avaient été commandés, le second de la série différait des autres par un cockpit prolongé jusqu’au nez de l’avion et des postes de tir situés de chaque côté au niveau des ailes à la place du classique poste avant.

D’autres mitrailleuses Darne étaient placées latéralement au niveau de l’arrière de la cabine et une était située à l’extrémité arrière.
L’équipage était de huit personnes. (En principe prévu pour 3...)
Le Bizerte était prévu pour des vols de reconnaissance, mais il pouvait emporter une petite charge de bombes (quatre fois 75 kg) sous les ailes basses.


Douze exemplaires avaient été construits fin 1936, les derniers, désignés Bre 522 avaient reçu des moteurs Hispano-Suiza 14AA à la place des Gnome-Rhône 14 Kirs 1.
La production atteignit 28 avions fin 1938 (entre temps l’usine du Havre avait été intégrée à la SNCAN).
Trois Bizerte légèrement modifiés et équipés de moteurs Gnome-Rhône 14N de 900 CV furent encore assemblés au début de la Seconde Guerre mondiale.

Pendant la première partie du conflit, les hydravions furent employés pour des missions de reconnaissance en Atlantique et Méditerranée (Escadrilles E1, E2, E6 et E9).
Plus tard, après la défaite française, une partie des appareils sera utilisée par la Luftwaffe pour des missions de secours.

Beaucoup de Bre 521 sont encore utilisés en 1940, les Allemands en récupèrent quelques-uns pour le sauvetage en mer 


L'hydravion en remorque du Simoun... ça décoiffe

Série de photos prises à Port-Lyautey durant les années 1938-39-40 montrant des Breguet Bizerte

La première spectaculaire montre le Breguet Bizerte E3.8 remorqué par le Simoun au
large du Maroc. le 24.02.1940. l'hydravion a bien tenu à la mer mais à heurté son remorqueur à l'arrivée et a coulé ....... Photo (Le Brusquet)

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Anciens Cols bleus

21 février 2021

cuirassé Vulcain- ex Phoenicia - ex Kronstad - ex Fleiss navire atelier Patrick Jusseaume Cols bleus

 cuirassé Vulcain

- ex Phoenicia - ex Kronstad - ex Fleiss navire atelier

J'ai découvert le cuirassé Vulcain grâce à mon ami Patrick Jusseaume dessinateur de BD TRAMP mais aussi illustrateur pour le magazine Cols Bleus. Sur un texte de Bruno Nielly alors capitaine de Vaisseau; il devait illustrer la fuite de la flotte russe blanche vers Bizerte. A moi de trouver la documentation...


1920. Chassés par l'armée Rouge, des dizaines de milliers de Russes blancs quittent leur pays par la mer depuis la Crimée. Dernier témoin vivant de cet exode, Anastassia Chirinsky fouille dans ses souvenirs.

Le général Wrangel se tourne dans la direction de Moscou, enlève sa casquette et fait un grand signe de croix en s'inclinant jusqu'à terre.

1920. Chassés par l'armée Rouge, des dizaines de milliers de Russes blancs quittent leur pays par la mer depuis la Crimée. Dernier témoin vivant de cet exode, Anastassia Chirinsky fouille dans ses souvenirs.


Sur le pont du paquebot Constantin de la Compagnie russe de navigation, trois petites filles se serrent contre leur mère. À l'aube du 23 décembre 1920, le navire contourne le brise-lames de Bizerte et embouque le canal. La plus âgée des petites filles, Anastassia, a huit ans. Son père, le capitaine de corvette Alexandre Manstein, de la Marine impériale de Russie, commande le torpilleur Jarky. À la poupe de son bâtiment flotte le pavillon à la croix de saint André, symbole de foi et de fidélité des marins russes. Depuis le 14 novembre de la même année, il n'a plus de port base. Bizerte, où le Jarky mouillera le 2 janvier 1921 avec tant d'autres navires de guerre russes, sera sa dernière escale.


Un petit torpilleur transformé en bouchon

Le Jarky est indisponible lorsque l'ordre d'évacuer parvient à son commandant. Ses machines sont démontées. Qu'importe. Le commandant Manstein convainc avec force son amiral de le faire remorquer. L'équipage remontera les machines en route mais il n'abandonnera pas son bateau. Il obtient gain de cause. Sous le commandement du chef mécanicien, le Jarky sera remorqué. En revanche, le commandant et le second devront prendre en charge d'autres bâtiments disponibles pour pallier la pénurie d'officiers.

Ainsi, en ce jour gris de novembre, la trentaine de femmes et d'enfants, groupés sur le pont du petit torpilleur, voit s'éloigner pour la dernière fois les côtes de Crimée. Le Jarky est placé en remorque derrière le navire-atelier Cronstadt. Il n'est pas seul sur l'attelage. Derrière lui, sont également remorqués deux chasseurs de sous-marins et un yacht à voiles.



Le décor était dressé; il me fallait trouvé la documentation pour le dessinateur.



Un retour à la mythologie pour retrouver Vulcain

Fresque du Ier siècle après J.-C. maison de Paccius Alexander à Pompéi 
 conservée au Musée archéologique de Naples. 

Un dieu incarne l’excellence du savoir-faire dans le domaine des arts et métiers : Héphaïstos, que les Romains appellent Vulcain. Fils de Zeus (Jupiter) et d’Héra (Junon), ou d’Héra seule, il est le dieu de la métallurgie et des volcans, dont il maîtrise le feu souterrain. Il passe aussi pour le dieu le plus laid : mal proportionné, trapu et velu, il boite, d’où son surnom d’« illustre Boiteux ».




Selon l’Iliade d’Homère, pendant la guerre de Troie, Héphaïstos reçoit la visite de Thétis, la mère d’Achille, sur l’Olympe : elle lui explique que son fils a prêté ses armes à son ami Patrocle et que celui-ci, tué par Hector, les a perdues. La déesse vient donc demander au dieu forgeron de lui en fabriquer de nouvelles. Elle le découvre en plein travail dans son atelier.


Une drôle d'histoire pour Le Vulcain

Il s'agit à l'origine d'un paquebot de la Hamburg America Line, lancé le 15 septembre 1894 au chantier Blom & Voss de Hambourg sous le nom de Phœnicia. Il entre en service le 15 janvier 1895 sur la ligne Hambourg~Le Havre~New York. De 1902 à 1903, il navigue sur la ligne Gênes~Naples~New-York. Il est conçu pour transporter 60 passagers de 1re classe et 2.000 de troisième classe, cette dernière étant réservée aux émigrants alors nombreux. Son dernier voyage sur la ligne Hambourg~Douvres~New-York a lieu le 29 octobre 1904.



Fin 1904, il est vendu à la Russie, où il est transformé en navire-atelier bien équipé. 

De 1904 à 1918, sous le nom de Kronstadt, il est le navire-atelier de la flotte russe de la Mer Noire. En 1918, il est saisi par les allemands et renommé Fleiss. Dès 1919, il est récupéré par les Russes blancs et reprend son nom de Kronstadt.


 Le 14 novembre 1920, il quitte Sébastopol pour Bizerte, via Constantinople, avec la flotte des Russes Blancs du général Wrangel ; il transportait pour la traversée 860 hommes d'équipage et 217 civils. Il est ensuite interné à Bizerte ; dès le mois de décembre 1920, il intéressait les autorités françaises, qui l'estimait bien équipé en rechanges et en matériel de réparation. En juillet 1921, il est envoyé à Toulon où il est inventorié ; il contenait en effet les archives et les valeurs emmenées de Crimée ; certains soupçonnaient même un "trésor" emmené par le gouvernement Wrangel.


Le Kronstadt est officiellement acheté en 1923 pour 3 millions de francs. Armé par la Marine nationale sous le nom de Vulcain, il prend armement définitif le 1er mai 1924 ; il est utilisé comme navire-atelier en Méditerranée jusqu'en 1933. Après 1933, il est affecté à l'École des apprentis mécaniciens et chauffeurs, à Toulon. Désarmé en 1937, il est vendu pour la démolition en 1938.
[Le] Vulcain, ex-Kronstad russe, a fait l'objet de convoitise par la Marine française dès 1920, car elle était à la recherche d'un navire atelier.


Le Kronstad est investi par une garde armée à son arrivée à Bizerte en décembre 1920.
En juillet 1921, les Russes sont débarqués à la suite de la réunion de la commission de transfert le mercredi 27.
Dans la foulée, le Kronstad appareille à la remorque du Goliath et du Taillebourg et devient en mer le Vulcain, sous pavillon français.

Il arrive à Marseille pour des opérations de désinfection aux îles du Frioul, puis rallie Toulon début août.
Le Vulcain est officiellement acheté le 23 janvier 1923 pour 3 millions de francs.
Il suit la procédure d'admission officielle dans la Marine française. Clôture des essais le 11 septembre 1923.
Armement définitif le 1 er mai 1924.

sources

Cols bleus n° 2665 28-6-2003

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