04 mai 2023

Charles Tillon meeting aérien Saint-Brieuc 18 août 1946 ministre de l'armement

Charles Tillon meeting aérien Saint-Brieuc 18-06-1946

Un meeting a aérien se tient à Saint-Brieuc le 18 août 1946 présidé par le Ministre de l'Armement Charles Tillon.



Charles Tillon nous avons déjà eu l'occasion d'en parler notamment lors de la révolte du Guichen.


Fils d’Emmanuel Tillon, employé aux tramways d’Ille-et-Vilaine, et de Jeanne née Lebrun, employée de maison, Charles Tillon vécut jusqu’à l’âge de sept ans à Saint-Grégoire, près de Rennes, chez sa grand-mère et ses grands-tantes paternelles. 


L’amélioration de leur situation financière — sa mère put ouvrir un café — permirent aux parents de reprendre leur enfant à Rennes. Malgré l’avis de son père, anticlérical, proche des syndicalistes révolutionnaires avant d’évoluer vers le socialisme jaurésien, Charles fit sa communion. Après son certificat d’études et son apprentissage de métallurgiste à l’école professionnelle de Rennes, il entra à l’automne 1914 à l’Arsenal de Rennes comme ajusteur. Réformé en janvier 1916 en raison de son asthme, il choisit néanmoins de signer un engagement de cinq ans dans la Marine. 


Embarqué en août 1916 sur Le Guichen comme mécanicien, il mena une triple action : en se battant pour l’amélioration de l’ordinaire, en affichant son pacifisme et bientôt ses sympathies pour les bolcheviks puis en exploitant la lassitude générale devant une guerre qui se prolongeait et devant une autre qui se profilait contre les bolcheviks, après la signature de l’armistice. En effet Le Guichen avait été chargé du transport de troupes pour Odessa. Sur ce fond de lassitude, deux faits intervinrent : d’une part une occasion de rentrer qui, écrit Charles Tillon (La Révolte vient de loin, op. cit.), ne fut pas saisie par un commandant borné, lié à l’Action française ; d’autre part, la connaissance des mutineries en mer Noire. 



André Marty ayant été arrêté à bord du torpilleur d’escadre Le Protêt le 16 avril 1919, un mouvement de solidarité s’était développé à bord du cuirassé France  et avait gagné fin avril Le Protêt. De son côté, Charles Tillon avait fait signer à 237 des 277 membres d’équipage du Guichen une pétition réclamant le retour en métropole. Devant le refus du commandant une grève-mutinerie se déclencha le 26 juin. Après l’intervention des tirailleurs sénégalais, Tillon et vingt-quatre autres « meneurs » furent ramenés à Brest pour y être jugés.




Condamné à cinq ans de travaux forcés en novembre pour « incitation à la révolte et violence sans armes », Tillon purgea sa peine au camp de Monsireigne puis, à partir de juillet 1920, à Dar bel Hamri (Maroc) où les conditions carcérales étaient si dures que, libéré au bout de cinq mois, grâce à l’intervention de ses parents et d’un avocat rennais, il lui fallut quatre mois d’hôpital à Bordeaux et six mois de convalescence pour se rétablir.



Embauches, luttes revendicatives, grèves, licenciements furent le quotidien de ce jeune militant qui, peu après avoir pris la tête de l’Union départementale CGTU d’Ille-et-Vilaine en 1923, devint permanent syndical. Il suivit en particulier la grève des sardinières (ouvrières des usines de conserves) de Douarnenez, déclenchée le 21 novembre 1924, aux côtés de Daniel Le Flanchec qui avait été élu maire de cette ville le 7 octobre 1924 et qui allait être déchu de son mandat peu après. Un attentat dirigé contre Le Flanchec renforça la détermination des grévistes qui remportèrent une victoire en janvier 1925. Au mois de mai suivant, Tillon devint conseiller municipal de Douarnenez. 

Clandestin - il est un des neuf députés communistes à ne pas être arrêtés -, il est condamné par contumace à cinq ans de prison. A ce moment, en tant qu’un des quatre instructeurs inter-régionaux du PCF, il réorganise le parti dans une dizaine de départements du Sud-Ouest. Mais, dès la débâcle, Charles Tillon fait preuve d’une attitude nettement plus opposée aux occupants que la direction du PCF. Si celle-ci tend à faire le silence sur la présence des Allemands pour concentrer ses coups sur Vichy, Charles Tillon - dans ses textes publics des 17 juin et 18 juillet 1940 – insiste, lui, sur le nécessaire combat pour la libération nationale.


La mise en place d’une structure unifiée fut assez longue et aboutit en mars-avril 1942 à la création des FTP, dirigés par un Comité militaire national (CMN) dont il prit la tête. L’expression « francs-tireurs et partisans » apparaît pour la première fois dans l’Humanité du 3 avril.


Dès septembre 1944, il est l’un des deux ministres communistes du gouvernement du général de Gaulle. Il est, successivement, ministre de l’Air (jusqu’au 6 novembre 1945) et ministre des Armements (21 novembre 1945-20 janvier 1946) dans les deux gouvernements de Gaulle, ministre de l’Armement (23 janvier-22 novembre 1946) dans les ministères F. Gouin et G. Bidault, enfin ministre de la Reconstruction sous Paul Ramadier, jusqu’au départ des ministres communistes le 2 mai 1947. 
On peut penser qu’à l’origine, le choix de de Gaulle répondait à des considérations tactiques, car nommer ministre le chef des FTP était un moyen de neutraliser les structures militaires de la résistance communiste.



Et quoi lire pendant les vacances?


Qui était Charles Tillon ? 
Comment le chef et créateur des FTP (Francs-tireurs et partisans) a-t-il pu sombrer dans l'oubli ? 

Son parcours, digne d'un héros populaire, est celui d'une navigation à vue dans les eaux démontées du xxe siècle. D'une guerre mondiale à l'autre, des navires révoltés de la Méditerranée aux sables brûlants des bagnes de Biribi, d'une jeunesse prolétaire et militante aux aventures ministérielles, du Front populaire victorieux aux tragédies du Frente popular, de la Bretagne socialisante à l'Allemagne agonisante, du pacifisme amer à la Résistance armée, du lyrisme de la Reconstruction à l'insanité stalinienne, de l'exclusion du Parti (accusé de " nationalisme bourgeois ", de défiance envers l'URSS, de complot contre le parti et d'appropriation de fonds secrets en vue de buts cachés...) au ralliement à l'esprit de 68, de Prague abandonnée aux loups nazis à Prague envahie par la soldatesque rouge, de victoires en défaites, de trahisons en trahisons ...

Sources

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