01 mai 2020

PH Jeanne d'Arc EE Victor Schoelcher Arès les fastes d'une escale au Pérou, le Groupe Ecole d'Application mit cap à l'ouest. Objectif : Mururoa.

Après les fastes d'une escale au Pérou, le Groupe Ecole d'Application mit cap à l'ouest.

Objectif : Mururoa.

Douze jours de mer, avec leur rythme monotone et cependant animé par l'Océan lui-même. ■Nous nous attendions à trouver les flots bleus du Pacifique : une mer grise répondit à notre attente".




Cela n'empêcha pas la routine des exercices de s'instaurer. Perfectionner dans tous les domaines l'entrainement des midships et de l'équipage, tel était le but de cette traversée. Les vols d'hélicoptères, participant à des chasses de sous-marins fictifs, devenaient traditionnels tous les matins. Les ravitaillements à la mer ne présentaient plus de secret pour les boscos, et les midships parvenaient à saisir quelques finesses des exercices d'évolutions.



Routine aussi des travaux d'entretien et de maintenance. Routine du travail quotidien. Routine de la navigation. C'est avec une exaltation digne de la vigie de Christophe/Colomb criant « Terre- que les veilleurs ont annoncé le passage d'un bâtiment.

Routine, mais non monotonie. Le troisième jour, le soleil fit son apparition. Il fut salué par l'éclosion des shorts et des sandales. Et à l'heure de la sieste, nombreuses ont été les peaux qui ont viré du blanc « cachet d'aspirine » au rouge « écrevisse ».

C'est avec un intérêt non dissimulé que l'on allait se renseigner sur la température de l'eau de mer, en rêvant aux baignades dans les îles polynésiennes.

Certains, prévoyants, envoyaient télégrammes et paquets à t'agence postale, pour qu'ils soient distribués le jour de Noël aux êtres chers laissés en France.





L'équipe d'animation de Radio Donrémy entretenait par ses jeux et ses variétés le moral de tous. Le dimanche 5 décembre fut consacré à fêter Sainte Barbe et Saint Eloi dans la bonne "humeur. Les « biffins » parleraient de jour férié, ils oublieraient la 3religion du quairt », qui ne saurait perdre ses droits en quelque circonstance que ce soit. Un tir à la corde organisé sous forme de concours interrégional marqua les festivités, au milieu des déguisements et de la liesse générale.




Cela n'empêchait pas les exercices et le travail de conserver leur rythme lancinant. Noblesse oblige. Douze jours de mer ne sont pas si courants au cours de la campagne pour se permettre de laisser passer une telle occasion.


Le dixième jour, pour rompre avec la lassitude des horizons vides, l'ilot de Pitcairn surgit des flots, non pas comme la Vénus de Botticelli de sa coquille, mais simplement parce que la navigation était bien faite. Cet Ilot volcanique, propriété de sa très Gracieuse Majesté, nous étonna par ses falaises abruptes et sa végétation luxuriante. Et tandis que le Groupe mouillait devant l'île,

La campagne de l'Ecole d'application

Impressions et Souvenirs

le commandant allait rendre visite au chef de l'île en hélicoptère. La moitié de sa population — soit 50 personnes environ — en profitait pour « prendre d'abordage » la « Jeanne », la visiter et vendre des objets d'artisanat local.



Courte visite, puisque dès midi nous sommes repartis. Direction : les Gambier. Le, lendemain, 10 décembre, dans la matinée, la « Jeanne d'Arc » et le « Victor Schoelcher - venaient mouiller dans le lagon. Une partie de l'équipage descendit s'ébattre sur l'atoll. Et tous profitèrent de la distribution de courrier gracieusement acheminé par Cessna depuis Mururoa.



L'après-midi nous avions rendez-vous avec « La Charente ». Et durant cinq heures — cinq heures seulement pour ne pas rivaliser avec les shadocks — nous avons pompé dans les flancs de la « substantifique moelle » nécessaire à notre bonne marche : mazout pour la « Jeanne » par méthode de ravitaillement à couple, gas oil pour le « Schoelcher », en flèche. Une première dans les annales de la * Charente », s'est-on laissé dire.

Enfin le 11 au matin, Mururoa était en vue.

Le contre-amiral Lauré, commandant supérieur du Pacifique, arrivait lui-même à bord par Super-Frelon dès 7 h 30. Il était accompagné du capitaine de vaisseau Labbé, commandant des sites et de M. Boyer, directeur technique du C.E.A. Ces trois personnalités présentèrent aux midships les missions et l'organisation du C.E.P. et les installations de l'atoll. Conférence suivie d'une visite des sites. Beaucoup de béton et d'électronique dont nous ne saurions parler plus longuement 1 Top-Secret 1


Dans l'après-midi tout le monde put aller se détendre sur la plage ensoleillée. Beaucoup équipés de masques et tubas, ont goûté aux joies du monde du silence. Un « pot » clôturait la soirée au mess des officiers ainsi qu'à celui des sous-officiers.
Le lendemain, les commandants et les midships s'envolaient pour Hao, base avancée du C.E.P. à 50 kilomètres au nord de Mururoa. Visite technique certes, mais aussi détente dans les eaux limpides du lagon, suivie d'un repas sympathique.

Ces deux jours d'escale — en effet le soir même nous mettions le cap sur Papeete — ont été consacrés à l'information technique des officiers-élèves. Pour tous, ils furent l'occasion de se remettre de ces douze jours de mer avant d'affronter les charmes de Tahiti.

Douze jours de mer, dont notre expérience de marin ne pouvait se passer et qui nous permettent de nous rappeler que la « Jeanne d'Arc », si elle est l'occasion d'escales splendides, est avant tout un apprentissage quotidien du métier de marin.

EV 2 CONVERT.

(Poste 5)

Sources 

Cols bleus
La Marcophilie de Daniel

http://marcophiliedaniel.blogspot.com/2013/02/polynesie-marine-nationale-francaise.html

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