28 avril 2020

Porte-hélicoptères Jeanne d'Arc Campagne 1971-1972 Victor Schoelcher Pérou Callao

Porte-hélicoptères Jeanne d'Arc Campagne 1971-1972 de Panama au Pérou Pérou Callao 




Arrachés à la douceur antillaise, les midships, pour en retenir des bribes,
ont garni leurs postes de coquillages polychromes et de poupées en « titane »,
coiffées de madras. Et plus d'un s'est surpris à rêver, en mer des Antilles, devant le ballet indifférent des poissons volants. Il y a là-bas une doudou dont le « rêve rose » a maintenant un visage...





Mais quelle émotion un matin de trouver un ciel gris et la pluie ! Nous sommes à
Brest ! Que nenni, voici la première écluse du canal de Panama, voici les « Mules », ces puissantes locomotives qui hâlent le navire, voici les remorqueurs bleus, blancs et rouges et voici le pilote ; d'un pied sûr, chaussé de caoutchouc, il arpente la passerelle, sous sa casquette de joueur de golf, cigare aux lèvres ; un minuscule « Talkie Walkie » à la ceinture et un sandwich au poing.


Et le midship observateur, se précipite pour voir si « l'écubier de Panama mérite
bien son appellation. La « Jeanne » majestueuse glisse déjà à travers la forêt tropicale sous le ciel maussade. Certains ont guetté longtemps le caïman dans les eaux troubles... Hélas ! Il n'a même pas daigné assister à l'arrosage en pluie du bâtiment sur les eaux douces du lac de Gatun... Ou bien serait-ce que les
midships, en conférence à ce moment, là, n'ont pas eu le temps de l'apercevoir dans les roseaux ?

Au bout de la promenade, il y avait Rodman.

Qu'il est loin le romantisme des Antilles ! Ici tout s'achète et se vend ; mais, rêveur à ses heures, le midship sait compter ses
dollars et marchander. Sautant d'un taxi dans un autre, le voici qui explore les magasins d'électronique et de photographie, visite les stocks américains ou encore respire une bouffée de l'atmosphère redoutable du Panama « by night ».


L'escale fut brève mais fructueuse et l'on a, sur les étagères, repoussé les coquillages pour installer les chaînes HI-FI et les caméras.

Le midship penché tout à l'avant, a désormais des lunettes « Rayban » pour affronter les ardeurs du soleil qui, fâché, ne se montre plus.



LE PEROU


Le 24 novembre, le groupe école «l'application après une traversée de quatre jours depuis Panama faisait son entrée à Callao, port distant de douze kilomètres de la capitale du Pérou, Lima.





Notre attaché militaire, le lieutenant-colonel Garuze, ainsi que les autorités consulaires et les représentants de la marine péruvienne sont là pour mettre la dernière touche à ce délicat édifice qu'est le programme d'une escale aussi chargée en manifestations en tous genres que l'a été celle de Callao.

Port de Callao
Dans la matinée, le commandant échange des visites officielles avec S.E. M. Albert Chambon, ambassadeur de France, le vice-amiral Elias Aparicio, ministre de la marine, le contre-amiral Camino de la Torre, commandant général de la base de Callao, le Dr Sabogal Sologuren, maire de Callao, M. Cacho Bernalès, préfet du Callao. ainsi qu'avec le commandant de l'arsenal naval du Callao et le capitaine du port. Un déjeuner officiel réunit sur la « Jeanne d'Arc » ces personnalités ou leurs représentants.

Pendant ce temps, la conférence de presse à bord obtient un succès exceptionnel, tous les journaux péruviens marquant ainsi l'intérêt qu'ils portent à notre pays.

M. Albert Chambon eut l'amabilité, après le déjeuner de venir assouvir la curiosité intellectuelle de nos midships en répondant à leurs nombreuses questions avant de leur offrir le soir, une brillante réception à l'ambassade de France.

Le 25 novembre, deux sections de la « Jeanne d'Arc » et une compagnie du régiment naval péruvien se sont rendues successivement devant les monuments de l'amiral français Dupetit-Thouars, qui a sauvé le Pérou de l'occupation chilienne, de l'amiral péruvien Miguel Grau, autre héros de la guerre contre le Chili, et enfin du généralissime José de San Martin, qui a proclamé l'indépendance du Pérou. Des gerbes y ont été déposées par les commandants. L'association péruvienne de la légion d'Honneur reçut ensuite les officiers « légionnaires » de la « Jeanne d'Arc » et du « Victor Schoelcher » à un déjeuner particulièrement chaleureux. Au cours duquel les sentiments francophiles exprimés par nos hôtes sont allés directement au cœur des convives.


Le soir même, se déroulait à bord un cocktail où se pressaient de nombreux invités parmi lesquels une forte représentation de la marine péruvienne.

Le 26 novembre, nos pilotes ont effectué sur la base aéronavale de Callao-Lima et à l'école navale de La Punta, une démonstration d'Alouette III au profit de la marine péruvienne, qui porte un intérêt particulier à notre matériel.

Le soir, la culture française était à son tour à l'honneur lors de la représentation à bord par le théâtre de l'alliance française de « Toi et ces nuages » d'Eric Westphal.

Le 27 novembre au soir, l'amiral commandant l'école navale péruvienne a offert à nos élèves, dans le cadre grandiose de l'école, une réception dansante très réussie dans une chaude ambiance redevable à l'orchestre composé essentiellement de midships péruviens.

Nos bâtiments ont reçu de nombreuses visites pendant cette escale : visite des officiers de la marine péruvienne, visite des étudiants de l'alliance française ou de la « Recoleta » (collège où enseignent de nombreux Français, de la congrégation des frères de Picpus), enfin visite de la foule péruvienne qui a envahi le bord deux après-midi durant, avec 6.000 visiteurs, les records ont été près d'être égalés.

Lima porte bien son surnom de « perle du Pacifique » et tout le personnel a pu découvrir ses trésors d'architecture, de bois, d'or et d'argent où les restes de la civilisation Inca à Pachacamac.



Au cours de nombreuses excursions, grâce aux moyens de transport de la marine péruvienne et du collège de la Recoleta, certains ont eu l'audace d'affronter « le mal des hauteurs » en prenant la route la plus haute du monde jusqu'au col de Ticlio à 4.850 mètres. Enfin 53 d'entre nous ont pu réaliser un rêve qui remonte à notre prime jeunesse lorsque nous suivions les aventures de Tintin dans le temple du soleil : voir Cuzco et Macchu Picchu.

Mais ce qui marquera le plus cette escale sera encore la cordialité de l'accueil péruvien : aux invitations officielles multiples s'ajoutent celles de nombreuses familles péruviennes qui ont tenu à recevoir chez elles un ou plusieurs marins français. Nous en garderons un souvenir impérissable.

Cols Bleus 



11-11-1971
18-11-1971

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