la Jeanne et le Victor vers la Polynésie
PAPEETE
Après les « hors-d'oeuvre » de Pitcairn et des Gambier, le groupe Ecole d'application entre dans le
vif du su jet le 11 décembre avec la visite de Mururoa et des sites de tir du C.E.P.
Dès avant l'entrée dans le lagon, le contre-amiral Laure, commandant le C.E.P., le C.V. Labbé, commandant des sites et M. Boyer, directeur technique des sites nous arrivent du ciel en Super Frelon. Ils prononcent devant les officiers élèves une conférence d'information très complète qui servira d'introduction à la visite détaillée de l'atoll et de ses installations. La journée s'achève avec
deux réceptions très amicales au Club des officiers et au Club des sous-officiers du site.
C'est à la Marine qu'échoit, entre 1964 et 1966, la conduite des missions logistiques et d'intendance indispensables à la construction des sites du polygone de tirs.
Tirs de l'année 1971 |
Durant les premières années d'installation et d'activité du CEP plus de cent navires (petits et gros tonnages) monteront à l'assaut des atolls, débarquant sans relâche leurs cargaisons de matériels. faisant la navette entre la Métropole, des rotations entre les îles.
C'est un effort sans précédent qui sera demandé à la Marine et aux marins et la France y mettra les moyens. Les nombreux bâtiments qu'elle mettra en oeuvre assureront également le soutien et la conduite des opérations aéronavales. à chaque campagne de tirs.
Cinq anciens paquebots mixtes des Chargeurs Réunis qui assuraient les lignes d'Afrique, ont été achetés et transformés en bâtiments-bases par la Marine pour héberger les personnels militaires et civils travaillant sur les sites:
Le Maine (ex-El Mansour) de 6000 tonnes, le Médoc (ex-Sidi Ferruch) et le Morvan (ex-Sidi Mabrouk) de 5300 tonnes, la Maurienne (ex- Brazza) et la Moselle (ex-Foucauld) de 8700 tonnes armés respectivement en 1966 et en 1965. Bon nombre de ces navires amphibies ateliers et de transport resteront affectés plusieurs années encore au CEP. D'autres, atteints par la limite d'âge, seront coulés sur place ou dans les parages des atolls.
Les hélicoptères du bord mettent à profit cette escale pour effectuer des vols de nuit, mais réaliseront aussi à l'intention du personnel, des vols de liaison vers Fangataufa ou Tureia, aidés en cela par deux Super Frelon de la 27 S.
Le lendemain 12 décembre, les commandants et une importante délégation de Midships s'envolent en DC6 pour Hao où les attend une visite technique suivie d'un sympathique repas.
Le soir méme à Mururoa, un « pot » réunit chez le commandant de la « Jeanne d'Are » de nombreux officiers et personnels civils du site, puis c'est l'appareillage, de nuit, après ce bref séjour qui nous a permis de prendre contact avec nos camarades de la Marine et des autres armées et de goûter à la détente dans les eaux claires du lagon, dans une ambiance très agréable, ensoleillée et détendue
La traversée vers Papeete est marquée par une première : la participation en direct de la « Jeanne d'Are » au Radio-Midi-Magazine de l'O.R.T.F.-Papeete. L'émission est d'une excellente qualité technique, malgré notre entrée dans une zone de dépression et l'apparition d'un très mauvais temps qui persistera pendant nos cinq jours d'escale à Tahiti.
C'est sous une pluie torrentielle que Ie 14 décembre, la « Jeanne d'Are » et le « Victor Schoelcher » viennent s'amarrer respectivement au quai des paquebots et dans a base Marine de Fare Ute. L'accueil n'en fut pas moins chaleureux, un groupe folklorique, de nombreux amis tahitiens montèrent à bord, les uniformes se chargèrent de colliers de fleurs et, dans le hangar, ce fut la danse, initiation au tamuré.
Pour leur information, les officiers-élèves entendent une intéressante conférence sur la Polynésie d'hier prononcée par M. Moorgat et un exposé passionnant sur la Papeete d'aujourd'hui par le gouverneur Angeli lui-méme.
Les visites officielles sont échangées entre les commandants et M. Pierre Angeli, gouverneur de la Polynésie frangaise, M. Buillard, vice-président de l'Assemblée territoriale, en l'absence de son président, et M. Pambrun, maire de Papeete, sont suivies d'un déjeuner à bord qui réunit les autorités civiles du territoire, le contre-amiral Laure et ses principaux adjoints du C.E.P.
La pluie incessante perturbe quel que peu le programme : le Tamaraa du C.E.P., prévu pour l'ensemble du personnel à Tautira, est remplacé, pour l'équipage seulement, par un Tamaraa plus restreint mais néanmoins très animé au centre de repos de Mataiea. Les embarcations n'iront pas à Moorea mais beaucoup tenteront le tour de l'ile coupé par des torrents d'eau et de boue.
Les soirées sont occupées par de brillantes réceptions : celle du contre-amiral Laure, à Iaorana Villa, le cocktail dansant du bord, le cocktail offert par le gouverneur, le bal des anciens marins qui se terminera tard dans la nuit dans une ambiance endiablée.
Une éclaircie, le 17 décembre, permet au défilé de quatre sections de la « Jeanne d'Are » et à la cérémonie de dépót de gerbes au Monument aux Morts de se dérouler dans de bonnes conditions, et la matinée se termine par un vin-d'honneur offert par le maire de Papeete. Le bord est envahi deux après-midi de suite par la population.
Mais c'est surtout dans les foyers, sous le signe d'une très cordiale fraternisation avec nos camarades des trois armées et avec la population locale, que s'est déroulée cette escale tant attendue, un peu rafraichie par les circonstances météorologiques et dont la fin est, pour beaucoup, trop vite arrivée.
Le dimanche 19 au matin, un soleil narquois et une multitude d'amis assistent à notre appareillage : mais nos regrets sont apaisés par le fait qu'une centaine d'entre eux sont à bord et nous accompagnent jusqu'à Raiatea, dans les iles Sous-le-Vent, notre prochaine escale à 7 heures de traversée seulement.
Sources :
Cols bleus
et bien sur Marcophilie de Daniel
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