La Marine allemande et la MÖWE
Trier et classer ses timbres est une activité de vacances. S'occuper de ses petits-enfants est aussi une activité de vacances.
Et quand les deux se rejoignent, cela permet de ressortir des souvenirs et des documents qui n'ont pas été regardés depuis… depuis...
Timbres sur timbre centenaire de l'amitié Germano Togolaise 1884 1984. Mais peut-on parler d'amitié?
à vous de le dire!
Nous sommes dans les années 1880. Le commerce des esclaves est terminé (ou presque), les puissances coloniales restent présentes par les missions chrétiennes et les commerçants qui installent des factoreries.
Chacun cherche à s'approprier le plus de territoire possible dans une course infernale aux clochers...
Anglais, Français, Allemands sont les principaux protagonistes de cette conquête.
Tout est bon pour justifier une intervention militaire, la création d'un protectorat, une annexion ou une colonie modèle.
La maison de Brême, Vietor et Söhne, lié à la mission évangélique d'Allemagne du Nord, installe, dès 1865, une succursale à Anécho. D'autres comptoirs sont ouverts en particulier à Bè près de Lomé (1880). Lomé devient un entrepôt d'huile de palme pour la région productrice de l'Agotimé et une plaque tournante pour la contrebande d'alcool avec la Gold Coast voisine.
Cette activité allemande se trouve contrecarrée par l'action des commerçants français de la maison Régis. Celle-ci, très active au Dahomey, s'installe à Petit Popo (1864), Agoué et Porto Séguro (1868).
En 1874, les commerçants allemands, installés à Petit Popo, ont demandé la protection du tout jeune empire allemand, mais c'était alors prématuré : Bismarck préfère affermir la position européenne du nouvel empire allemand.
Le 1er janvier 1878, le chef des Mina signe un traité avec le représentant de la maison Cyprien Fabre. Les chefs de Grand Popo, Agoué, Petit Popo, Agbanaquin et Porto Séguro adressent les 4, 12 et 20 août 1881 des lettres au gouvernement français pour se placer sous sa protection. Un décret est pris le 19 juillet 1883 déclarant établir le protectorat français sur les territoires de Petit Popo, Grand Popo, Porto Séguro et Agoué. Notification est faite de ce décret au gouvernement allemand, mais le décret n'étant pas publié, ses dispositions sont nulles. Or la publication de ce décret aurait singulièrement limité les possibilités d'action de Nachtigal.
Des commerçants allemands se sentant menacés dans leurs activités demandent l'intervention de la Marine Impériale. Deux bateaux vont jouer un rôle important dans ce qui deviendra la colonie modèle de l'Empire.
La "Sophia" croise au large de Petit-Popo.
Son commandant et ses marins interviennent et obligent le représentant du roi de Glidji à confirmer la validité du traité de février 1884 avec les commerçants allemands.
Cette intervention est mal acceptée, la révolte gronde. Une centaine de marins interviennent et prennent des otages. Les doléances des chefs et notables ne sont pas écoutées mais un émissaire est envoyé en Afrique Gustav Nachtigal. Il embarque sur la "MÔWE" avec les otages pour un retour vers Anécho.
Les chefs et notables togolais maintiennent leur refus de signer les accords avec les commerçants allemands.
Ceux-ci arguent d'une prochaine annexion du territoire par les Anglais... les otages sont remontés à bord de la "Möwe", le 4 juillet 1884, le drapeau allemand est hissé à Bagida, le 5 juillet à Lomé.
Une distribution de rhum, de gin et de tabac fait mettre une croix sur un document rédigé en anglais, seule langue européenne comprise localement qui précise que le roi Mlapa de Togo demande protection à S. M. l'empereur d'Allemagne. " Le roi Mlapa ne cèdera aucun droit de souveraineté sur aucune partie de son territoire à aucune puissance étrangère sans le consentement préalable de S. M. l'empereur d'Allemagne ".
Le Togo sera allemand jusqu'en 1914.
En 1914 un nouveau bâtiment portera le nom de Möwe , c'était un croiseur auxiliaire de la Marine impériale allemande qui a opéré comme raider durant la Première Guerre Mondiale.
quand Dieu veut témoigner de sa grande bonté
il envoie dans le monde entier
Sa transformation fut réalisée par les chantiers impériaux à Wilhelmshaven à l'automne 1915. Il entra en service actif le 1er novembre 1915 sous le commandement du comte Nicholas zu Dohna-Schlodien.
Les Timbres
Les deux types représentent le Hohenzollern, yacht de l'empereur d'Allemagne Guillaume II, vu par devant et de babord sur le petit format et de côté sur le timbre de grand format. Les premiers timbres portent des valeurs faciales inférieures à 1 mark-or ; les seconds portent des valeurs supérieures.À partir de 1905, les timbres portent un filigrane en losange. Les émissions sont libellées en monnaie allemande ; sauf en Afrique orientale où est utilisée la rupie (1 rupee = 64 pesa ; puis en 1905, 1 rupie = 100 heller) et à Kiatschou (1 dollar chinois = 100 cents) à partir de 1905.
Les chiffres de la valeur figurent dans les coins inférieurs, avec la mention pfennig pour les figurines de petit format. Le nom de la colonie d'usage est imprimé dans un bandeau au-dessus de l'illustration. Ils ont ainsi servi dans les colonies suivantes (entre parenthèse et en italique la mention figurant sur le timbre)
sources :
http://www.jaduland.de/kolonien/afrika/togo/index.html
http://www.reynier.com/Histoire/Colonisation/Allemagne_Togo.html
KLOSE H. 1899-1992 : Le Togo sous drapeau allemand (1896-1997). Lomé, Haho, Collection ‘’Les Chroniques anciennes du Togo’’ n°3.
MARGUERAT Y., 1993 : La naissance du Togo selon les documents de l’époque. Lomé, Haho et Karthala, coll. ‘’Les Chroniques anciennes du Togo’’ n°4.
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