22 février 2023

Vapeur Lozere Bossière Pêches Australes Kerguelen baie Gazelle Port Couvreux

Naufrage du Vapeur Lozère

Le 04 février 1928, un télégramme d’Henri Bossière ordonne à Albert Fontaine d’abandonner sur place l’Arques, trop endommagé. Le 12 février à 6 h 15, le Lozère heurte à son tour un haut fond en franchissant le Détroit de la Gazelle. A 20 h 40, l’ordre est donné d’abandonner le navire et sa cargaison de 1220 tonnes d’huile. Les naufragés se réfugient à Port Couvreux le 15 février.

L'Ouest-Eclair 15-2-1928

L'Ouest-Eclair 16-2-1928

L'Ouest-Eclair 22-3-1928

L'Ouest-Eclair 23-3-1928



LE NAUFRAGE DU VAPEUR " LOZÈRE " PRÈS DE L'ILE DE LA DÉSOLATION AU BORD DE L'OCÉAN ANTARCTIQUE

Le vapeur français « Lozère », capitaine Fontaine, équipé pour la chasse au phoque, et portant pour 30,000 livres sterling (plus de 3 millions de francs) d'huile de phoque dans ses fûts, coula près de l'île de Kerguélen, au bord de l'océan Antarctique, le 12 février dernier. 
La cascade de la Lozère dans la presqu'île Joffre était une source importante d'approvisionnement en eau. C'est lors d'un ravitaillement que la Lozère fit naufrage


L'équipage, composé de soixante deux Français, dut camper, sans provisions, dans l'île durant trois semaines. Les naufragés furent amenés au Cap, le 20 mars, par le « Kildalkey ), capitaine Rexborough, et ils s'embarquèrent pour l’Europe sur le « Guillfordt-Castle », qui est attendu à Southampton vers le 15 avril. 

Parmi eux se trouvaient deux femmes et une fillette de dix ans qui venaient voir, à Kerguélen, les unes leurs maris, l'autre son père. Deux Français, en effet, les anciens agents de police Petit et Ménager, sont gardiens à Kerguélen des intérêts français. Ils ont déjà passé deux hivers dans l'île de la Désolation. 

Mme Ménager est revenue au Cap, mais la femme et la fille de Petit sont restées bravement dans ce qui est sans doute la demeure la plus isolée du monde, la maison de bois de Kerguélen, au bord des glaces polaires, à 3,600 kilomètres de l’Afrique du Sud comme de l'Australie. Petit, sa femme et sa fille Leone, avec Ménager, ont organisé leur existence pour l'hiver antarctique, lequel commence actuellement. 
Peut-être reverront-ils un bateau dans six mois peut-être demeureront-ils deux ans absolument séparés du reste du monde. 



Le Petit Parisien 22 mars 1928

Le Petit Journal 23-3-1928

Sources

Gallica BnF
L'Ouest-Eclair
Le Petit Journal
Le Petit Parisien
Topônymie des Terres Australes - Gracie Delépine

21 février 2023

Du sexe des anges Usage de l’article devant les noms Pierre Le Conte Cherbourg répertoire des navires de guerre 1932

Du sexe des anges   Usage de l’article devant les noms

Répertoire des navires de guerre français

C'est un travail d'érudition patiente et de longue haleine : c'est un minutieux inventaire alphabétique des navires de guerre français présents et passés.
L'ouvrage parait en 1932. Il est commandé par le Ministère de la Marine dans le but particulier de pouvoir choisir en connaissance de cause les noms à donner aux futurs bâtiments de guerre français.


Une tradition séculaire veut que l'article accordé soit ajouté au nom des navires de guerre français et qu’il fasse partie intégrante de la dénomination. Il n’y a même pas cinquante ans que les derniers documents officiels ont abandonné le vieil usage d’écrire et d’imprimer cet article en toutes circonstances.



 L’on disait jadis : « le vaisseau la Bretagne, la canonnière le Cerbère »... cas exceptionnels d’ailleurs puisqu’en règle générale vaisseaux, bricks... recevaient des noms masculins, ceux de l’autre sexe étant l’apanage des frégates, corvettes,...


Peintre, imagier, graveur, navigateur, explorateur, cet artiste autodidacte, né à Cherbourg où il passera toute sa vie, est issu d’une vieille famille de marchands de nouveautés dont l’enseigne Au Pèlerin (puis Le Conte-Dubégny) était fort connue. Brillant élève au lycée de sa ville, Pierre Le Conte se sent attiré très jeune par la mer. À treize ans, il commence à naviguer sur un cotre à bord duquel il prend ses premiers croquis de navires.
Après avoir renoncé à l'École navale pour raisons de santé, Pierre Le Conte intègre l'infanterie en 1915. Il est blessé moins d'un mois avant l'armistice de 1918, et reste invalide à 30 % 


Colbert fut donc mal inspiré lorsqu’il prétendit appeler des flûtes : le Bien-Chargé, le Bien-Arrivé, le Paresseux,... et l’usage eut tôt fait de mettre au féminin ces qualificatifs : la Bienvenue, la Paresseuse, la Bien-Chargée... Pour une raison analogue, des frégates qui, sous la Révolution et le Consulat, reçurent les noms des héros morts en combattant : le Tartu, le Muiron, devinrent vite dans le langage maritime courant la Tartu, la Muiron, tant était alors enracinée l’habitude d’attribuer aux frégates des dénominations féminines.

 De nos jours, à l’exception des canonnières, les groupes de navires de guerre ont des noms génériques masculins. D’où il résulte qu’une fraction importante des cuirassés, torpilleurs, sous-marins... naviguent sous des vocables féminins. On a pris l’habitude de dire et d’écrire le France, le Sirène, le Gironde, sous prétexte qu’étaient sous-entendus « cuirassé », « sous-marin » ou « transport ».

Ces formes, choquantes pour l’oreille, ont été lancées et propagées par les journalistes de la fin du siècle dernier, au nom de la logique. Que penseraient leurs collègues d’aujourd’hui si nous proposions, pour des raisons analogues, de dire le France de l’Ouest, le Petite Gironde, ou la Correspondant, puisqu’aussi bien l’on sous-entend, ici « journal », là « revue ». Le simple fait que les manchettes et titres de ces publications portent imprimé l’article accordé suffit à justifier cette différence de traitement. 

Et ceci indique la marche à suivre. Que l’on revienne donc à la vieille coutume française, qui voulait que l’article soit sculpté devant le nom sur l’écusson même de chaque unité appartenant à la Marine militaire ! C’est précisément ce qui vient d’être fait, à propos de quelques noms d’anciens vaisseaux attribués à des bâtiments modernes, tels: La Paume, La Sibylle, La Flore, Le Mars, Le Fantasque,...; un contre-torpilleur a même été baptisé Le Chevalier-Paul, avec l’article. Si l’on généralise ce qui n’est aujourd’hui qu’une exception, l’usage choquant de l’article non accordé disparaîtra de lui-même.

https://envelopmer.blogspot.com/2013/03/cherbourg-et-pierre-le-conte-peintre-de.html

Répertoire des navires de guerre français / 

Pierre Le Conte (1894-1946). 

Date d'édition : 1932


20 février 2023

torpilleur enseigne Roux Cherbourg revue navale 1925 Président Doumergue

le Président Doumergue et Torpilleur  Enseigne Roux Evue Navale 1925 Cherbourg


La classe Enseigne Roux fut la treizième classe de contre-torpilleurs construite pour la Marine entre 1913 et 1915. 


Elle est réalisée à l'arsenal de Rochefort et au chantier Augustin Normand Le Havre. L'Enseigne de Vaisseau Jean-Antoine Roux, mortellement blessé en tentant d’ouvrir les vannes du bassin Missiessy à Toulon pendant l’explosion du cuirassé Iéna le 12 mars 1907 a donné son nom à cette classe de bâtiments.











Jean-Antoine Roux entre à l'Ecole navale en octobre 1897, il est nommé Aspirant de 1ère classe en octobre 1900.
Il est affecté succesivement sur le Croiseur "CATINAT" à la division de l'Océan Indien et sur la "RANCE" en novembre 1901 dans les mêmes eaux.

Carte dressée par l'enseigne de vaisseau Roux
 Itinéraire de Mongtsé à Taly-Fou
Nommé Enseigne de vaisseau en octobre 1902, il est affecté sur le Croiseur "DUPUY De LÔME" en escadre du Nord, puis en 1904 sur la canonnière "ACHERON" à la division de l'Indochine.

Affecté à son retour sur le cuirassé "IENA" comme chef de section de l'artillerie moyenne, il est tué dans l'explosion de Toulon le 12 mars 1907, au moment où il s'efforçait d'ouvrir les vannes du bassin pour lutter contre les incendies qui s'étaient déclarés à bord.

Visite du Président Doumergue à Cherbourg
Revue Navale 1925





CHERBOURG. 17 juillet. (De notre correspondant particulier.) Une tradition solidement établie et qui remonte aux temps les plus reculés de notre histoire, veut que nos souverains ou chefs de l'Etat viennent au moins une fois à Cherbourg pendant leur règne ou leur septennat, soit dans le dessein de s'y embarquer pour aller rendre visite à des pays amis, soit pour y accueillir des rois et désireux de saluer la France, à la création de quelque nouvelle partie du port, ou passer en revue la flotte française.
M. Gaston Doumergue a estimé fort sagement qu'il ne devait point terminer la première année de sa présidence sans se conformer à la coutume, et sans venir apporter aux escadres et aux bons officiers et marins qui les composent le témoignage d'estime et le, profonde reconnaissance que la Nation doit à sa Marine,
Certes, le coup d'œil offert par la merveilleuse rade de Cherbourg était imposant et majestueux au moment de la revue présidentielle, alors que près de 80 cuirassés, croiseurs, contre-torpilleurs et torpilleurs, sous-marins, tous pavoisés, se déployaient sur plusieurs lignes du fort de Querqueville a l'ile Pelée et de la Grande Digue aux travaux du Homet.
Et pourtant, les vieux marins et les Cherbourgeois eux-mêmes ne pouvaient se souvenir sans une certaine mélancolie des magnifiques armées navales qu'il leur fut donné jadis de contempler dans ce port que Vauban appelait « l'Auberge de la Manche et de telle et telle revue mémorable comme celle que nous valurent, par exemple, les voyages des souverains russes en France.
 
Au moment où les convives allaient se mettre à table, une bonne nouvelle fut communiquée par signaux aux équipages de l'armée navale sur la demande du Président de la République, une double ration leur était acrordée par le Ministre de la Marine.

C'est une importante maison de Paris qui avait été chargée d'organiser et de servir le repas présidentiel. Si les convives coûtèrent les divers articles du menu, ils conservèrent aussi précieusement comme souvenir lenr menu lui-même, œuvre remarquable de l'excellent peintre-graveur de la marine, notre compatriote M. Pierre Lecomte.


Une rapide visite au centre des sous-marins et le Président et sa suite prirent place sur l'Enseigne-Roux et le Magon qui les transportèrent en rade où, depuis quelques Instants déjà, les escadres préparaient leur appareillage.

Appareillage et départ de l'escadre
L'heure du départ de l'escadre de l'armée navale avait sonné lorsque l'Enseigne-Roux et le Magon traversèrent la rade à belle vitesse et, sortant par la passe de l'Est, allèrent se poster a quelques milles au large. M. Doumergue et les personnalités de son entourage ainsi que la presse ont alors jouit d'un spectacle inoubliable toute l'armée navale qui s'était massée aux environs de la passe de l'Ouest s'est dirigée en file vers le navire présidentiel et les navires sont passés près de lui, à quelques centaines de mètres, tirant tous à la fois leur salve de 21 coups de canon. La Provence ouvrait la marche, puis venaient, à 500 mètres, le Courbet, le Voltaire, le Jean-Bart, le Condorcet, suivis peu après des sous-marins et enfin des torpilleurs qui fermaient la marche.
Le défié dura une bonne demi-heure et se termina par une manœuvre d'une précision remarquable. Subitement tous les navires firent ensemble une conversion à gauche de 90 degrés et apparurent en rangs serrés, puis filèrent à toute allure vers Brest. Seul le Paris resta à Cherbourg pendant quelques heures pour y débarquer tout le matériel du banquet.

Sources


BnF Gallica 
L'Ouest-Eclair
Ecole navale

19 février 2023

le biscuit et la Marine boulangerie pain PH Jeanne d'Arc

le biscuit et la Marine

Si l'expression "tremper son biscuit" est devenue avec le temps une expression à caractère sexuel et a pris un sens vulgaire, à bord des navires, aux temps anciens, les marins trempaient quotidiennement leurs biscuits.


Boulangerie JDA Photo JM Bergougniou

Le biscuit de mer, aussi nommé galette, est une sorte de biscuit ou de pain sec utilisé par les marins lors des voyages au long cours. Il est composé d'eau, de levain et de farine. Il est plat et peut être de forme ronde ou carrée. Il est à l'origine du «pain de guerre».

Boulangerie JDA les fours Photo JM Bergougniou
Le biscuit de mer, connu depuis le Moyen Âge, ne disparaîtra des navires de guerre français qu'avec la décision ministérielle du 26 août 1937. Il sera alors remplacé par le pain cuit à bord.



Suppression du biscuit de mer

M. Lockroy vient de prendre, en ce qui concerne la nourriture des marins, une importante mesure qui sera bien accueillie par les équipages. Le biscuit, ce genre d’alimentation qu’un commissaire aux subsistances déclarait suranné, va être remplacé par du pain conservé dit « pain de guerre. » La délivrance du biscuit sera supprimée après la consommation des stocks actuels. 

Boulangerie JDA la main à la pâte Photo JM Bergougniou
Avec la machinerie des bâtiments de guerre, les procédés de conservation de la farine et les appareils dislillatoires, la fabrication du pain est devenue facile à bord et les équipages pourront être nourris presque exclusivement de pain frais ou de pain récemment fabriqué. Cette mesure va permettre de supprimer dans les ports de guerre un service d’approvisionnements dispendieux et une manutention coûteuse. 

Boulangerie JDA Photo JM Bergougniou

Cependant, disent d’autres journaux, la décision du ministre de la marine, annonçant la prochaine suppression des ateliers de meunerie et boulangerie des arsenaux de Brest et de Toulon, cause une émotion considérable. 

La croix des marins 22-03-1896



Les biscuits sont transportés en sacs. Ils sont rangés, en vrac, dans des boites de 2 mètres sur 2 environ, dans l'entrepont. Ces boites sont calfatées. Elles ne seront ouvertes que pour en distribuer le contenu. Les soutes à biscuits sont disposées sous la sainte-barbe et au-dessus de la soute aux poudres. Elles sont donc situées à l'arrière du navire, dans un endroit où l'humidité sera limitée.






 

Officiellement, le biscuit de mer peut se conserver jusqu'à 2 ans, mais cela dépend des conditions dans lesquelles il est conservé. 

 


 

Photo Yann Le Ny

Dans la Marine nationale, la ration est de 20 onces, soit plus de 600 grammes, et représente environ les deux-tiers de l'apport calorique estimé. Le marin en consomme une galette par repas.


Photo Yann Le Ny
Le biscuit, bien conservé, est pratiquement impossible à mordre et à mâcher. Il est nécessaire de l'humidifier avant d'essayer de le consommer. Le premier travail est de le casser. Sur le bord de la table ou en tapant dessus (après avoir pris la précaution de l'envelopper dans un linge pour éviter la dispersion des morceaux

Photo Yann Le Ny
Ceux-ci peuvent alors être suçotés, mâchés ou, plus fréquemment, mis dans la soupe, la sauce du plat ou la chopine de boisson...



Photo Yann Le Ny
Cette expression apparue au milieu du XXe siècle est une évolution de l'ancienne expression "tremper son pain au pot", image très parlante pour qui est un peu au fait de la manière de faire les bébés.
Il est possible que le 'biscuit', petite douceur qu'on s'accorde bien volontiers, vienne du vieux terme 'bistoquette' qui désignait le pénis, instrument dont la forme est proche d'un boudoir, biscuit qui a pu faciliter la naissance de l'image.
Ce mot est issu du latin médiéval 'biscoctus' qui signifiait "cuit deux fois" et qu'on retrouve en espagnol 'bizcocho', en italien 'biscotto' (qui a donné 'biscotte'), en portugais 'biscuto' et en provençal 'bescueit'.


Photo Yann Le Ny
Le pain et le biscuit à bord 
Il est question au ministère de la Marine de faire installer à bord des bâtiments des pétrisseuses mécaniques et des fours permettant de fabriquer le pain nécessaire aux équipages ; le biscuit ne serait plus délivré qu’à un repas par semaine au lieu de trois ; il servirait de denrée de réserve. En escadre, les bâtiments considérables qui seuls pourront posséder la nouvelle installation fourniraient les rations nécessaires aux petites unités, telles que torpilleurs et contre-torpilleurs, dont l’aménagement tout spécial et forcément limité ne se prêterait pas à eette innovation. Des essais seraient faits incessamment afin que les bâtiments en construetion soient dotés des nouveaux engins de panification. Il serait pris modèle, paraît-il, sur les fours de campagne de l’armée en tant que système.


La croix des marins 14-09-1902

En voyant ces croissants je ne peux m'empêcher de penser à une chanson de Bobby la pointe appelée "Revanche"


"Mais quand qu'c'est dimanche
J'paye un croissant au chien
Le chien lui il s'en fout...
Ça ou du pain...
Mais le bourgeois qui passe
Sur le trottoir d'en face
Ça le fout en pétard
C'est rigolard
Et j'en jouis
Toute la nuit"



Sources

Wikipédia
Gallica BnF
La Croix des Marins

17 février 2023

Torpilleur La Railleuse Paris Grand-Palais Salon Nautique 1928

Torpilleur La Railleuse


Un torpilleur sous Verre


Mais ces marins de terre ferme ont trouvé désormais leurs maitres Car mieux qu'en cale sèche, nous avons réussi à fourrer un bateau sous verre, dans un édifice avec ascenseurs, buvettes, orchestres symphoniques et salles d'expositions. Nous avons installé un torpilleur à Paris, au milieu du Grand Palais

La Railleuse - Le Petit Journal 13-12-1928


A la vérité, ce n'est qu'une copie de navire « l'avant » reconstitué de la Railleuse, notre beau torpilleur de 1.495 tonnes, dont les machines de 33.000 chevaux déroulent en mer gaillardement leurs 35 nœuds.

Mais telle quelle, avec ses 50 mètres de poitrine (sur les 105 mètres que mesure le bateau véritable), la Railleuse des Parisiens constitue le « clou du salon nautique oui vient de s'ouvrir aux Champs-Élysées et qui durera jusqu'au 25 décembre. Ce qu’ils peuvent être fiers les deux petits « cols bleus » qui font les cent pas en scrutant l'horizon comme il sied, sur la passerelle de commandement.








L'Ouest-Eclair 17-12-1928

On voit, à l'intérieur de la Railleuse des choses bien effarantes pour nos cervelles de terriens.

Des mitrailleuses contre avions d'abord, quatre jumelées tirant d'une même rafale 1.800 balles à la minute, à 3.500 mètres d'altitude ou 6.500 mètres de distance horizontale, au choix. Des tas d'instruments mystérieux loch électrique, récepteur de dériv, indicateur de gisement, enregistreur de roulis, télémètre à coïncidence, dont la complexité algébrique fait vaguement regretter le temps où l'on s'expliquait avec une hache d'abordage, carrément. Enfin, dans une cabine blindée, une sorte d'énorme cuisinière noire et nickelée, couverte de cadrans magnifiques, est installée 





C'est un conjugateur mécanique, le plus parfait qui soit au monde, et qui calcule automatiquement toutes les données nécessaires au tir vitesses, dérives, directions de marche du tireur et du but, pression atmosphérique, température de l'air, etc. Il doit sûrement y avoir aussi l'âge du capitaine.















le torpilleur La Railleuse est au centre de la photo sous la banderole
Marine nationale française


D'un des hublots, sous le grand pavois, des choeurs sauvages retentissent. Est-ce l'équipage, enfermé à fond de cale qui manifeste sa joie d'être à Paris ? Non, c'est un haut parleur qui transmet un concert de T. S. F.


Une fois la Railleuse admirée, il reste à voir au Salon Nautique beaucoup ou peu de choses selon le point de vue auquel on se place. Beaucoup de choses, si l'on considère le nombre et la diversité des exposants peu de choses, si l'on n'examine que les catégories, les rubriques. A la vérité, nos lecteurs normands et bretons, parmi lesquels on trouve les premiers gens de mer du monde, y éprouveront une légère déception. Car auprès des stands où triomphe le tourisme de rivière, les autres spécialités font un peu figure de comparses, de bouche-trous.


Griffe La Railleuse - Service à la mer -

Griffe La Railleuse - Service à la mer - Cachet frontière italienne Vintimille


L'Ouest-Eclair 28-03-1940


Sources

BnF Gallica

L'ouest-Eclair
Le Petit Journal    l


Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...