25 octobre 2021

Victor Ségalen la Chine, la Marine et les travailleurs chinois

Victor Ségalen  la Chine, la Marine et les travailleurs chinois

L'histoire des travailleurs chinois pendant la Première Guerre mondiale en France concerne les 140 000 Chinois venus travailler en France à partir de 1916, en majorité dans l'armée britannique (au sein du corps de travailleurs chinois) pour effectuer des travaux de terrassement, 40 000 étant sous autorité française, à l'arrière du front, dans des usines. Victor Segalen participera activement à leur recrutement.

La voie des esprits Tombeaux des Ming
photo JM Bergougniou

Sinologue, élève d’ Edouard Chavannes , et comme lui également archéologue, Victor Segalen est aussi romancier, et surtout poète. C’est cependant la médecine qui l’a conduit en Chine où, au cours de trois missions dans la période pourtant troublée des années 1910, il a effectué des découvertes fondamentales qui ont bouleversé les connaissances de la statuaire chinoise.





Victor Segalen est breton, né le 14 janvier 1878 à Brest. Il fait ses classes chez les Jésuites, passe son bac en 1894, et commence en novembre 1895 l’année préparatoire aux études de médecine à Rennes. Reçu premier, il prépare l’Ecole de médecine navale de Bordeaux où il est reçu en 1898.

 


Tout en lisant beaucoup et se passionnant pour la musique, il s’intéresse plus particulièrement à la psychiatrie et s’oriente peu à peu vers l’étude des maladies mentales, et leurs rapports avec la littérature.


Le 29 janvier 1902, il soutient brillamment sa thèse, sur les hommes de lettres du 19e siècle 





 Détaché en Chine : trois missions, trois grands voyages

De Marseille à Pékin

En juin 1909, il est détaché en Chine pour deux ans. Il quitte Marseille fin avril ; le 29, il écrit à sa femme qu’il est prévu de faire une escale de 22 heures à Colombo et qu’il compte aller voir « son ancien collège bouddhiste » - il y sera le 11 mai, un peu étonné de retrouver le temple achevé « neuf et clinquant », mais ravi de revoir le père qui le reconnaît tout de suite. Il lit Claudel et voit par ses yeux Ceylan et ses gens « aux yeux doux qui s’en vont nus, par les chemins couleur de chair de mangue. » .
Le 5 mai, il est à Aden et retrouve le fantôme de Rimbaud comme à Djibouti au retour de Polynésie : « Mon passage ici est tout plein de Rimbaud… Rimbaud est une perpétuelle image qui revient de temps en temps dans ma route. »

Tombeau des Ming photo JM Bergougniou

De Hong Kong, il passe par Shanghai, remonte le Yangtsé par Nankin et Hankou, et de là prend le train vers le nord. Il arrive à Pékin le 12 juin. « Enfin Pékin. Ma ville ».

Finalement, ils quittent Pékin le 9 août, à cheval, avec une caravane de mules et d’ânes pour porter les bagages. Ils traversent le fleuve Jaune, puis le Shanxi le long de la Grande Muraille, arrivent à Xi’an le 20 septembre, puis à Lanzhou le 24 octobre. De là, ils gagnent Chengdu.


Le 15 décembre, ils embarquent sur une grande jonque pour descendre le Yangzi en passant par Chongqing, où ils arrivent le 1er janvier 1910. 



On doit à Victor Segalen et à son compagnon de route Gilbert de Voisins deux livres très différents. 







Si écrit en Chine, de Voisins, est un véritable journal de voyage, Briques et Tuiles en revanche est un amalgame de récits réalistes et de visions hallucinées, une victoire de l'imaginaire et de la poésie, sous un titre évocateur inspiré par le vocabulaire de la pierre, qui est récurrent dans l'œuvre de Segalen. Rédigées à l'étape du soir, ces notes seront reprises par la suite pour donner naissance à des textes élaborés.


Lors de son passage à Tchong-King , il va nous décrire la flotille des canonnières.


Le second Doudart de Lagrée fut une canonnière fluviale, construite aux Chantiers de la BROSSE et FOUCHE, à Nantes, et mise à l’eau en février 1909. Déplaçant 183 tonnes Washington, il avait 54,40 m de longueur, 7 m de largeur et 1,40 m de tirant d’eau. Deux machines alternatives développant 900 CV pour une vitesse de 14 nd.


"L'Olry et le Doudart - le premier coque solide , qui survivra à celle du second. Chaudières à bout, mais machines intactes. Mauvais logement. Pas de place autour du treuil avant (mais très fort). Mauvais arrière. Pourrait faire le bas fleuve (lac P'Oyang). 



"Le Doudart, lui, vient d'être brillant : remontée d'Yi-Tch'ang à Tchong-king en quarante et une heures. Mais c'est presque un racer : type beaucoup trop léger, assez mal monté à Chang-hai. Cornières et tôles tordues d&jà, dans les hauts. Avant en cuiller (pour glisser sur les tourbillons) (Renfoncé déjà sur le bâbord !). Bâti en haut comme un cantilever. Beaux logements style wagon-lit. (Mais pour cela beaucoup trop de fardage.) Hélices sans voute, avec vannes mobilesà l'arrière, permettant de varier, selon les fonds, la quantité d'eau qu'on charrie à l'arrière -quatre gouvernails. Deux machines de 500 chevaux. Coque beaucoup trop faible... - En somme le Doudart serait un geste brillant réserve au Commandent Audenard, mais un outil faible pour ses successeurs."

"La dernière unité de l'escadre est une jonque à vapeur néo-Ta Kiang(dont les chaudières authentiques gisent sur le quai, vendue 24F !) aménagée par ledit Commandant ( un mois après son arrivée tous les plans du Doudart étaient faits...) et qui réalisant 3 à 4 noeuds au maximum dut partout se touer comme une qui n'aurait pas de tourne-broche dans le ventre."



Briques et Tuiles - Le grand fleuve


Ils sont à Shanghai le 17 février. Pendant tout le voyage, Segalen écrit à sa femme et à ses amis, ces lettres détaillées constituant un merveilleux journal de voyage, et contenant aussi des ébauches de ses œuvres à venir. Mais il a aussi rapporté de précieuses photographies qui permettent de visualiser ce qu’il raconte dans ses lettres – y compris la fameuse tête de Bouddha découpée dans un vieux temple du Shanxi 


L'expédition en Chine centrale de 1909 à 1910 inspire à  Ainsi, le récit de la visite aux tombeaux des Ming deviendra une des plus belles stèles : "Aux dix mille années".


En 1908, il part en Chine où il soigne les victimes de l'épidémie de peste de Mandchourie. En 1910, il décide de s'installer en Chine avec sa femme et son fils. La première édition de Stèles voit le jour à Pékin en 1912. 


Stèles photo JM Bergougniou
Il entreprend en 1914 une mission archéologique consacrée aux monuments funéraires de la dynastie des Han. Cette étude sur les sculptures chinoises ne sera publiée qu'en 1972 (Grande Statuaire chinois). À ce titre, et en ce qui concerne la littérature, il renouvelle le genre de l'exotisme alors encore trop naïf et ethnocentrique.

La cité interdite photo JM Bergougniou

En Chine, il rencontre un des rares Européens qui s'y trouvaient alors, et qui le marque beaucoup, le sinologue belge Charles Michel qui lui inspire le personnage de René Leys.

Hôpital maritime Rochefort
photo JM Bergougnjou
Segalen rejoindra Yvonne à Saigon le 7 septembre, ils arriveront à Marseille le 6 octobre. Il avait demandé à être envoyé dans les « régiments de marins qui se battent dans l’est », mais il est d’abord affecté à l’hôpital de Rochefort, puis en novembre retourne à Brest. L’administration militaire avait besoin de médecins dans les hôpitaux pour soigner les dizaines de milliers de blessés des terribles combats d’août à novembre 1914.

 

Sur le front à Nieuport, 10 mai – 5 juillet 1915

Attaché au 2e bataillon du 1er Régiment de fusiliers-marins, Segalen écrit presque chaque jour à Yvonne de longues lettres (quarante-huit) souvent rédigées sur plusieurs jours en fonction des possibilités d’envoi. Elles constituent un journal adressé à l’épouse, qu’il convient de rassurer, en même temps qu’elles dressent un tableau de la vie au front. Segalen décrit les paysages : « de longues ondulations blanc de sable et herbes vertes. […] C’est bien la Belgique imaginée dans sa douceur provinciale. Il n’y manque que des habitants et aussi des murs et des toits aux maisons » 

 Il donne des détails sur son installation en insistant sur la solidité de son abri, « dans la cave puissamment voûtée, somptueuse, garnie, meublée, qui, depuis quatre ou cinq mois, abrite l’ambulance du bataillon ».  Il habite cette cave dans les ruines de Nieuport quand son bataillon est en première ligne pendant deux jours, puis il va trois jours en réserve aux fermes de Groote-Laber, suivis de trois jours de repos au « camp Gallimard » près de Coxyde...


il repart en Chine pour accompagner une mission chargée de recruter des travailleurs chinois. C’est un long voyage, la guerre excluant de le faire par mer : il passe par Londres, Bergen, Petrograd où il rencontre le sinologue Alexeieff, puis prend le transsibérien. Il arrive à Pékin le 25 février 1917, se rend à Shanghai.

 

Tout en examinant quelque deux cents travailleurs par jour, il va à Nankin en mars visiter les tombeaux Liang (梁朝 502-557) où il découvre des colonnes supportées par des tortues et des « chimères » qui sont en fait des lions « nageant avec furie contre la terre cultivée qui les dévore ». En mai, poursuivant son travail archéologique il « part précipitamment » pour Zhenjiang (镇江), dans le Jiangsu, à un jour et demi de jonque, pour voir un bas-relief des Han décrit par Chavannes dans son ouvrage sur « La sculpture des Han » car Chavannes n’en donne qu’un estampage et les textes qu’il a consultés parlent de « porte de pierre ». Tout ceci montre la précision de son travail de terrain, à partir des textes. C’est ce qui fait la valeur unique de son opus majeur « Chine, La grande statuaire ».  


En 1916 , la France ouvre une filière d'embauche depuis les villes côtières de Qingdao et Pokou. Les Chinois qui acceptent sont enrôlés sous contrat civil à durée déterminée et gagnent l'Europe par voie maritime.

Mandarin photo JM Bergougniou



Son long voyage pour examiner des travailleurs chinois, du 25 janvier 1917 au 6 mars 1918, lui permet de compléter ses recherches sur la « Grande Statuaire » chinoise et de se consacrer davantage à l’écriture, c’est là qu’il commence son dernier poème Thibet.


Ses lettres à Yvonne prennent alors une importance primordiale tant par leur nombre que par leur contenu. Elle apparaît non seulement dans son rôle de collaboratrice efficace mais surtout elle rattache Segalen à la possibilité d’un avenir après « la Grande Chose ». Sa troisième installation à l’hôpital de Brest a été encore plus difficile que les deux précédentes. Il est amaigri, physiquement affaibli par son séjour en Extrême-Orient, désespéré par la guerre.


Le 20 mai 1919, sa femme vient le voir pour fêter avec lui la Sainte Yvonne (le 19 mai). Il écrit à Hélène qu’il était content de lui avoir donné l’illusion d’une amélioration qu’il ne ressentait pas. Le 21, il repart se promener dans la forêt du Huelgoat où ils sont allés. 


Il ne rentre pas à l’hôtel le soir. Deux jours plus tard, sa femme retrouve son corps au lieu-dit Le Gouffre. Il a une blessure à la cheville, et « Hamlet » à ses côtés.

 

Sa mort reste inexpliquée, bien que la thèse du suicide soit aujourd’hui considérée comme la plus probable compte tenu de la pathologie maniaco-dépressive dont il souffrait comme en ont témoigné divers médecins, dont le Dr. Hesnard, ancien psychiatre de la marine, lors d’un séminaire de psychanalystes à Marseille en 1958




L'une des universités de Bordeaux, où Victor Segalen fit ses études, porte son nom (Université Victor-Segalen Bordeaux 2). La faculté de Lettres et Sciences sociales de Brest, sa ville natale, lui rend aussi hommage en portant son nom. Le lycée LFI (lycée français international) Victor-Segalen, à Hong Kong, porte également son nom.

Le poète anglais Milton vendit les droits du Paradis Perdu pour la somme dérisoire de cinq livres sterling, et Racine vendit Andromaque deux cents livres. Dieu sait cependant le nombre de travailleurs de toute sorte qui vivent de l'œuvre de ces créateurs Imprimeurs, typographes, brocheurs, relieurs, libraires, costumiers, machinistes, etc.. 


Cela représente des sommes astronomiques. Même réflexion s'impose en ce qui concerne les artistes peintres. Victor Segalen, le poète breton, qui fit la guerre à Dixmude avec les fusiliers-marins, n'at-il pas raconté comment en passant à Tahiti, peu de temps après la mort de Paul Gauguin, il se rendit acquéreur pour la somme de SEPT francs d'un paysage breton sous la neige, que le commissaire-priseur présentait à l'envers, avec ce titre sensationnel Les chutes du Niagara Or actuellement, ce même paysage ferait probablement dans une vente aux enchères plusieurs centaines de mille francs.

Sources

BNF Gallica

Cols bleus 3 mars 1979 n°1557







24 octobre 2021

BAN Cát Lái Indochine Saïgon aéronautique navale

BAN Cát Lái

En 1929, une instruction ministérielle décide la création d'une base d'hydravions sur la rivière Donnaï, près du village de Cát Lái situé à une dizaine de kilomètres de Saïgon.


Son insigne représente une jonque noire sur fond rouge. En effet, « Cát Lái » signifie en vietnamien « L'homme qui tient la barre sur un bateau ».




En 1933, lorsque l'Armée de l'air est créée, la base lui est transférée et passe à l'Aviation coloniale. Douze ans plus tard, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et au début de la guerre d'Indochine, la base revient dans le giron de la Marine. 



Elle est officiellement rouverte le , lors de la constitution de l'escadrille 8S qui y sera stationnée jusqu'à sa fermeture en 1956. Elle abritera également l'escadrille 9S entre sa création en  et sa dissolution en . Elle servait notamment de dépôt d'essence.





La base était dotée des infrastructures suivantes : une grue pour mettre à l’eau les hydravions, des réservoirs construits par les Japonais durant l'Occupation, un château d'eau,



 une infirmerie dotée d’une ambulance, des logements pour les équipages, pour les familles des officiers et officiers mariniers, et en bordure du Donnaï, un mess officiers avec un maître d'hôtel, et la maison du commandant de la base.



Si la vie quotidienne était bien plus confortable que pour les soldats du Corps expéditionnaire qui traquaient les Viet Minh sur le terrain, elle n’était pas exempte de dangers : en dépit du mur d’enceinte, des cinq tours de surveillance aux angles et des miradors qui délimitaient le périmètre, la base subit un attaque Viet en février 1949 . La route toute droite qui menait à Saïgon, via Thủ Đức, était dangereuse du fait des embuscades fréquentes. 

La BAN disposait d’un half-track avec lequel le personnel faisait de temps à autre des patrouilles pour l'« ouverture » de la route jusqu'à un poste de garde situé sur la route, bien avant d'arriver à la base. 

En dépit de ces précautions, un camion de type GMC a sauté sur une mine entre Cát Lái et Saïgon. Les liaisons vers Saïgon étaient surtout assurées par une chaloupe de type LCM, ce qui était plus rapide et plus sûr

Sources 

https://www.anciens-cols-bleus.net/t9113-les-b-a-n-cat-lai-indochine


Le Pic à l'oeil Guipavas Brest Finistère

Le PIC à l'oeil

Lors d'un récent échange avec la section Bretagne de la Marcophilie navale, un timbre vert a été collé sous la zone d'annulation du timbre par la flamme ondulée du PIC 05505A Guipavas - Brest.

Cela n'a pas échappé à l'oeil vigilant du postier qui a annulé le timbre d'une griffe PIC FINISTERE.

Un timbre qui ne sera pas réutilisable...



Comme en 2019 dans le Sud Finistère, La Poste va adopter une nouvelle organisation dans l'établissement de Brest dès le 11 mai. La plateforme de distribution du Dourjacq fermera en juin, remplacée par trois nouveaux sites (rue de Lyon, boulevard Léon-Blum et route de Quimper) où travailleront les facteurs, qui ne feront plus que de la distribution.


"Un atelier de préparation sera mis en place sur la plateforme de Guipavas, qui permettra à des postiers de préparer l'activité de leurs collègues facteurs, qui auront ainsi un produit prêt à emmener" détaille Sébastien Gobichon, le directeur de l'établissement services-courrier-colis de Brest.

Malgré les craintes des syndicats, tous opposés au projet, la direction assure que rien ne changera pour les usagers. "L'objectif, c'est qu'il n'y ait aucune conséquence. C'est de maintenir nos résultats de satisfaction clients et de maintenir la distribution 6 jours sur 7, il n'y a aucun changement. Mais c'est d'être plus disponible pour assurer de nouvelles prestations comme 'Veiller sur mes parents', que l'on souhaite encore plus développer sur Brest, donc c'est donner plus de temps aux facteurs pour assurer d'autres missions que la simple distribution du courrier, même si ça reste le cœur de leur métier."
57% de courrier en moins d'ici 2030 ?


Alors que l'activité colis, particulièrement rentable, est en forte hausse, l'entreprise est confrontée à une érosion permanente du volume de courrier, de l'ordre de 10% par an. Au niveau national, la Poste a distribué 7 milliards de plis en 2020 et table sur seulement 3 milliards à l'horizon 2030. "C'est pour ça qu'aujourd'hui, l'objectif de ce projet-là c'est de trouver de nouvelles activités, de trouver nouvelles prestations en faveur de la population brestoise et en faveur de nos facteurs pour maintenir l'emploi", estime Sébastien Gobichon.

440 postiers travaillent dans l'établissement de Brest, qui dessert un territoire allant de Crozon à Ploudalmézeau en passant par Daoulas.


sources 

https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/la-nouvelle-eco-la-poste-se-reorganise-a-brest-1619523537

23 octobre 2021

Dupuy de Lome Taïwan Chine Pékin mer Okhotsk Russie bâtiment expérimentation

Bâtiment d'expérimentation Dupuy de Lome

Mme Parly révèle qu’un navire « espion » français a effectué une mission dans le détroit de Taïwan

 

Le 12 octobre, la ministre des Armées, Florence Parly, a été conviée à deux auditions parlementaires distinctes – l’une au Sénat, l’autre à l’Assemblée nationale – pour évoquer l’affaire de l’annulation par Canberra de la commande de 12 sous-marins de type Shortfin Barracuda auprès de Naval Group ainsi que la création de l’alliance « AUKUS », formée par l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis.



Comme on pouvait s’y attendre, la ministre n’a pas échappé aux interrogations de certains parlementaires sur la stratégie française en Indo-Pacifique, et en particulier sur les moyens militaires qui y sont déployés, ceux-ci sous-entendant, en creux, que leur faiblesse pouvait expliquer la décision de Canberra de nouer une alliance avec Londres et Washington. D’autres questions ont porté sur l’attitude de la France à l’égard de la Chine. Attitude qui aurait ainsi précipité l’Australie dans le partenariat « AUKUS ».

"Sur la relation avec Taïwan, la montée des tensions avec Pékin, ces derniers jours, est inquiétante. Nous avons tous noté la présence, la semaine dernière, de 145 avions militaires chinois dans la zone de défense de Taïwan. Une escalade est possible et emporterait des conséquences dramatiques. Nous manifestons, avec les moyens de la Marine nationale, notre attachement au droit international et à la liberté de circulation, avec la présence de bâtiments, dont le Dupuy-de-Lôme, dans le détroit de Formose."  Florence Parly 

 


Situé entre la Russie continentale et l’île de Sakhaline, le détroit de Tatarie relie la mer du Japon à celle d’Okhotsk, où l’arraisonnement, en mai, du navire de pêche Eiho Maru par la garde-côtière russe a donné lieu à un incident diplomatique entre Tokyo et Moscou. Trois jours plus tôt, et dans le même secteur, un autre bateau japonais, le Daihachi Hokkoumaru, était entré en collision avec le cargo russe Amur, avant de chavirer.

La mer d’Okhotsk est bordée par la péninsule de Kamtchatka à l’est, l’île nippone de Hokkaido à l’extrème sud, par l’île de Sakhaline à l’ouest, par la Sibérie au nord et, au sud-est, par les iles Kourliles, lesquelles font l’objet d’une dispute territoriale entre la Russie et le Japon. D’où les tensions de ces dernière semaines…. Et le renforcement de la présence militaire russe sur ces dernières.

Plus généralement, la mer d’Okhotsk est stratégique pour les forces armées russes, et en particulier navales. Elle est une zone d’entraînement et d’essais pour les sous-marins de la Flotte du Pacifique, lesquels sont basés à Vilioutchinsk, port situé sur la côte orientale du Kamatchatka.

En décembre dernier, le sous-marin nucléaire lanceurs d’engins [SNLE] Vladimir Monomaque a tiré une salve de quatre missiles balistiques à capacité nucléaire Boulava depuis la mer d’Okhotsk, ce qui, au passage, a mis en alerte la base américaine de Ramstein [Allemagne], son système de notificiation d’alerte de lancement de missile s’étant déclenché.

Quoi qu’il en soit, la mer d’Okhotsk présente un intérêt en matière de renseignement, comme en témoigne l’envoi régulier d’avions de reconnaissance RC-135 de l’US Air Force, ces appareils étant spécialisés dans le recueil du renseignement d’origine électro-magnétique [ROEM]. Le 23 juin dernier, l’un d’eux y a été intercepté par un Su-30 SM russe.

Mais, visiblement, cette région intéresse aussi la Direction du renseignement militaire [DRM] française. En effet, le 5 juillet, le ministère russe de la Défense a fait savoir que le « Bâtiment d’expérimentations  » Dupuy de Lôme faisait l’objet d’une surveillance, après avoir été repéré dans le détroit de Tatarie.

« Les forces et moyens du District militaire de l’Est exercent un contrôle sur le navire de reconnaissance navale français Dupuy-de-Lome, opérant à partir du 5 juillet 2021 dans les eaux de la mer du Japon et du détroit de Tatarie », a en effet indiqué  le Centre russe de gestion de la défense nationale.

Pour rappel, le Bâtiment d’expérimentations Dupuy de Lôme [autrefois appelé « Bâtiment d’expérimentations et de mesures », ndlr] est un navire de 3’600 tonnes pour une longueur de 101,75 m et une largeur de 15,85m. Mis en oeuvre par la Marine nationale au profit de la DRM, il accueille à son bord 80 spécialistes et analystes chargés d’exploiter les renseignements obtenus par ses puissants moyens d »interception et d’écoute, fournis par Thales. Il est faiblement armé, ne disposant que deux mitrailleuses de 12,7 mm.

Ces derniers temps, le Dupuy de Lôme avait surtout été signalé en mer Noire… En outre, depuis l’expédition de Lapérouse et celle du croiseur Laclocheterie, la présence de navires français dans le détroit de Tatarie est extrêmement rare.

Selon les données AIS [Système d’identification automatique des navires, nldr] – et sous réserve qu’elles soient correctes… -, le Dupuy de Lôme est arrivé à Hakodate [Hokkaïdo, Japon] le 30 juin. Il a appareillé pour une destination non précisée le 4 juillet.

« En matière de renseignement, nous travaillons avec persévérance à l’appréciation autonome de la France. Nous envoyons chaque année notre navire, le Dupuy de Lôme, en Indo-Pacifique pour faire notre moisson et pouvoir échanger du renseignement avec nos alliés, » a récemment expliqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM] au quotidien Le Monde.

Sources :

https://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20211011/etr.html#toc3


Radio Taiwan internationale   https://fr.rti.org.tw/news/view/id/95207


http://www.opex360.com/2021/10/13/mme-parly-revele-quun-navire-espion-francais-a-effectue-une-mission-dans-le-detroit-de-taiwan/

http://www.opex360.com/2021/07/06/la-russie-dit-surveiller-le-navire-espion-francais-dupuy-de-lome-pres-du-detroit-de-tatarie/

https://www.defense.gouv.fr/marine/equipements/batiments-de-patrouille-surveillance/batiments-specialises/d-experimentations/dupuy-de-lome-a-



22 octobre 2021

Alexandre Lelaidier Dunkerque aviation maritime torpilleur d'escadre Bouclier

Alexandre Lelaidier Dunkerque aviation maritime

Alexandre Lelaidier est médecin auxiliaire à l'infirmerie du centre d'aviation maritime de Dunkerque. Il écrit à ses parents (28-01-1918), pour raconter ses activités. Son père est commissaire en chef de la Marine à Cherbourg.


Le principe de la création du "Centre d'Aviation Maritime" (CAM) de Dunkerque date de décembre 1914 et devient effectif en février 1915, après un bref passage à Boulogne.

Le centre est composé des escadrilles suivantes :
  • Escadrille d’hydravions de patrouille
  • Escadrille d’hydravions de chasse
  • Escadrille de bombardiers terrestres

Ces escadrilles sont équipées d’hydravions qui stationnent dans le port, au lieu-dit "Chantiers de France", et d’appareils terrestres qui sont basés sur le terrain de St-Pol-sur-Mer. L’unité deviendra le centre d’aviation maritime le plus important de la 1ère guerre mondiale, dont les aviateurs, basés près de la ligne de front, auront constamment à se frotter à l’aviation ennemie et rencontreront de nombreux sous-marins allemand dont le port d’attache de Zeebrugge est à proximité.


C’est aux hydravions du CAM Dunkerque que revient l’honneur d’être la première troupe alliée à libérer le port de Zeebrugge évacué par les allemands qui l’ont obstrué de mines.

Son principal commandant sera le lieutenant de vaisseau Jean de Laborde, pionnier de l’aviation maritime et sera, par la suite, l'amiral chef des forces de haute mer lors du sabordage de la flotte française à Toulon en 1942.
Le CAM Dunkerque sera cédé à l'US Navy en 1918


La nuit dernière a été tranquille grâce à la brume... Hier parmi les appareils sortis l'un d'entre eux est resté dans la brume- en panne - avec Paul Couchy. Ils ont été ramenés rapidement heureusement par le Bouclier. 

L'Ouest-Eclair 29-01-1918
Le dernier raid Boche par avion sur Dunkerque et Calais leur a coûté 2avions qui ont été obligés d'atterrir l'un à (H)Outhem, l'autre à Guydevote Ce dernier a été exposé sur la place Jean Bart - hier





La Classe Bouclier est la dixième classe de contre-torpilleurs construite pour la Marine nationale entre 1910 et 1912. Elle est réalisée sur les chantiers navals français de Nantes, Bordeaux, Le Havre, et Saint-Nazaire.


Les douze navires sont utilisés durant la Première Guerre mondiale dont quatre y seront perdus : Boutefeu, Dague, Faulx et Fourche.


Sources

Wikipedia

BnF Gallica

https://memorial-national-des-marins.fr/c/9397-centre-d-aviation-maritime-de-dunkerque

L'Ouest-Eclair

Humour dans le carré par Donec L'école des Mousses mène à tout

L'école des Mousses mène à tout

‌Bonjour la compagnie,

Nous connaissons tous l’école des Mousses « pépinière de talents » qui depuis 1856 fournit à la Marine Nationale ses indispensables officiers mariniers.



Mais son plus bau titre de gloire est sans doute de propulser un sale gosse en pleine dérive scolaire vers des fonctions prestigieuses et enthousiasmantes..

La lecture de  « l’écho des grands fonds » magazine des plongeurs démineurs m’a permis de découvrir quelques figures intéressantes.

Prenons Christian PERON le Pacha de « l’André MALRAUX » navire de recherche de la DRASSM*.

Voilà un garçon qui nait le 31 du mois d’août (prémonitoire ?)… 1969 à Pont-l’Abbé dans le pays bigouden.

A l’âge de 17 ans il intègre l’école des mousses puis s’oriente vers la spécialité de fusilier marin.

En 1988 il est affecté au commando Jaubert (PLD  1039) qu’il va quitter en 1994 ayant embrasse la carrière de plongeur démineur. Le voilà au Groupe des plongeurs  de l’Atlantique avant d’embarquer sur le chasseur de mine tripartite « Cassiopée » pendant 3 ans.

En 2000 on le retrouve au cours de brevet supérieur de sa spécialité

De retour au groupe des plongeurs démineurs  Atlantique,  il y passe trois ans avec une escapade à Vanikoro en 2005 sur les traces de  la Pérouse.

Cette même année il embarque sur le chasseur de mines tripartite «  Sagitaire » mais en 2009 il quitte la Marine Nationale et intègre la DRASSM à Marseille comme chef d’opération hyperbare.

L’épopée ne s’arrête pas là. Il suit les cours de capitaine 200 puis 500 et devient second capitaine de l’André MALRAUX » qui vient d’être construit. Depuis le 1er janvier 2018 il en est le commandant.

Voilà un parcours tout à fait remarquable , sans être vraiment exceptionnel dans notre Marine pour un sale gosse arrivé intimidé un jour de 1969 dans la cour du centre d’instruction naval de Brest.

A bientôt pour de nouvelles aventures

Donec

DRASSM : Direction des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines

Sur la peau de bouc :  s’être mis du sable dans les cheveux pour détériorer la tondeuse

Les mots du Général :
Pendant la campagne de France, un général américain vient se plaindre du caractère «  aventureux et indiscipliné » du général LECLERC.
Le Général le rabroue vivement :
  • LECLERC à toujours fait ce que je lui demandais (pause) même quand je ne lui demandais rien



PHM Commandant Blaison TANGER MED25 Maroc EUNAVFORMED IRINI

TANGER MED25 PHM Cdt Blaison  Le 23 avril 2025, le patrouilleur de haute mer (PHM) Commandant Blaison a appareillé de Brest dans le cadre de...