Des chiens et des sous-marinier
Bonjour la compagnie,
A l’heureux temps des sous-marins classiques, diesel-électriques, nos compagnons à quatre pattes avaient toute leur place à bord. Ils étaient même indispensables car ils renseignaient l’équipage sur la qualité de l’air confiné. L’asphyxie pouvait menacer l’équipage.
Certains chiens sont restés célèbres Mick de l’Astrée, Cacahuète du Marsouin, Casa sur la Psychée, Radium du Curie. L’on pourrait même évoquer Bacchus mascotte du Rubis décoré de la Valiant Dog décernée par la très respectable et vénérable ligue de défense canine britannique.
D’autres furent animés d’un sens réel de la survie.
Je reproduis ici l’histoire étonnante du chien du Phénix qui manque l’appareillage à Saigon.
« l’équipage du Phénix possède une mascotte depuis plusieurs années déjà, un magnifique chien reflétant au mieux dans sa robe le caractère multiracial de l’Empire français. Pour l’instant, l’animal est permissionnaire et batifole sur le quai. Parfaitement dressé par plusieurs de ses maîtres, ce chien est un parfait sous-marinier. Il sait monter et descendre les échelles, reconnait les diverses sonneries, et bruits du bord, connaît les emplacements qui lui sont assignés pour les repas, le sommeil, l’appareillage, la plongée et le combat. Et enfin le nez à 40 centimètres du sol, il est plus apte que quiconque à donner l’alerte en cas de modification de l’atmosphère intérieure. Rôle souvent tenu sur les submersibles par des souris blanches en cage. Il ne figure pas au rôle d’équipage, mais tous sont d’accord, il n’est pas le moins utile.
L’heure de l’appareillage approchant, deux marins descendent à terre et appellent le chien, mais lui, si docile d’habitude se dérobe. Au début cela ressemble à un jeu, puis il apparait clairement qu’il s’agit d’un refus catégorique de se laisser approcher. Le chien ne veut pas regagner son bâtiment, évènement sans précédent. A bord du Phoenix, le pacha, dans sa baignoire, s’énerve. Deux autres matelots se joignent à la chasse au chien, sans succès. Sur l’Espoir, les marins, à la lisse, goguenardent et donnent des conseils gratuits, plus ou moins saugrenus. On est en retard de dix minutes, quand le commandant du Phoenix capitule et rappelle ses hommes, abandonnant la mascotte à terre. Les diesels ronronnent, on tire la passerelle unissant les deux navires, on largue les amarres, le sous-marin s’éloigne vers le milieu de la rivière, cap vers la pointe des blagueurs.
A ce moment le chien qui suis attentivement les opérations, bondit, franchit la passerelle unissant le deuxième sous-marin au quai et arrive sur l’Espoir. Les marins étonnés de ce comportement lui font fête. Peut-être la nourriture est-elle meilleure sur ce bateau que sur l’autre. Il connait d’ailleurs tout le monde, et se conduit comme chez lui. On l’adopte donc pour le voyage. Il regagnera plus tard son bord. A son tour l’Espoir largue ses amarres, et en ligne de file, à petite vitesse, les deux submersibles descendent la rivière vers le Cap Saint Jacques. Le pacha de l’Espoir signale en Scott au Phénix : « J’ai récupéré ton déserteur ».
Quelques heures plus tard, le 15 juin 1939 le sous-marin Phoenix se perdait corps et biens au large de Cam Ranh.
A bientôt pour de nouvelles anecdotes
Donec
Merci à l’encyclopédie des sous-marins français qui m’a fourni l’anecdote
A bientôt pour de nouvelles anecdotes
Donec
Merci à l’encyclopédie des sous-marins français qui m’a fourni l’anecdote
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