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07 février 2023

EE FORBIN Kerguelen TAAF PH Jeanne d'Arc Claude Forbi Crozet Des noms sur la mer

 EE FORBIN Kerguelen TAAF PH Jeanne d'Arc Claude Forbin Crozet Des noms sur la mer 


Un certain Forbin, marchand de timbres fit parler de lui en 1912 pour une affaire de faux Merson. Rien a voir avec notre Marin et amiral dont le bateau éponyme se rendit aux Terres Australes en 1978, conserve de la Jeanne.


Depuis deux timbres illustrent l'escorteur d'escadre pour ses passages à Kerguelen et à SPM


Claude de Forbin

Claude de Forbin est né le 6 août 1656, au château de Gardanne, en Provence. Il s'enfuit de chez lui pour s'embarquer à Marseille sur une galère. Il participe ainsi à la bataille du Stromboli puis à la prise d'Agosta.

Il sert sous d'Estrées et sous Duquesne. En 1685, il apparaille vers le Siam pour y conduire une ambassade extraordinaire du roi de France. Remarqué par le roi du Siam qui le nomme Grand Amiral, il demeure deux ans à Bangkok.

Il rentre en France en 1688 et forme alors avec Jean Bart une équipe redoutée des Anglais et Hollandais. Après de nombreux succès et coups de mains hardis, les frégates de Jean Bart et de Forbin succombent aux coups des Anglais. Faits prisonniers, ils s'évadent un mois après et traversent la Manche en canot.

Forbin, nommé peu après capitaine de vaisseau, arme en course et capture plusieurs bâtiments. Il participe à la victoire de Béveziers sous les ordres de Tourville.

L'année suivante il débarque avec Jean Bart sur les côtes d'Ecosse.

Nommé pour cet exploit comte et chef d'escadre il reprend la course au commerce ennemi jusqu'à l'entrée de la mer Blanche.

La dernière campagne de Forbin le mena devant les rivages d'Ecosse en 1708 pour y débarquer le prétendant Jacques III. L'opération échoua mais Forbin réussit à ramener son escadre intacte à Dunkerque.

Diminué, souffrant de nombreuses blessures, Forbin quitta peu après la Marine pour se retirer sur ses terres de Provence où il devait mourir en 1733.


Cols Bleus 29-10-1977

La Campagne 1977-1978

Crozet et Kerguelen pour la Jeanne et le Forbin

La traversée de Maurice aux Terres Australes et Antarctiques 'Françaises n'avait pas été bien rude ; le mur de vagues des « roaring forties », était remplacé par une houle bien innocente.

L'arrivée à Crozet dans le brouillard correspondait mieux à ce que nous imaginions des Terres Australes et Antarctiques. Une troupe de manchots vinrent (SIC) en ambassadeurs nager autour du porte-hélicoptères. Un vent violent effilocha bientôt le brouillard aux arêtes des falaises, et les permissionnaires furent débarqués par « sticks » en HSS.

A Port-aux-Français le vent soufflait fort. Le spectacle avait commencé vers 3 heures du matin pour les veilleurs, qui purent contempler la masse des glaciers Sud des Kerguelen, puis le cône du mont Ross (1 960 m) luisant de neige sous une pâle aurore.

Le vent ici peut atteindre 130 nœuds. Les saisons se distinguent plus par le nombre de jours de vent et la violence de celui-ci que par des écarts de température. La température de la mer voisine de 5° toute l'année aux Kerguelen : c'est la limite de convergence des eaux antarctiques et des eaux tempérées.

Pas d'arbres mais des graminées, des joncs, des mousses et des lichens et sous la mer les algues sont florissantes, très longues : macrocytis en particulier.


manchots en pleine mue  photo JM Bergougniou

Les animaux sont des baleines, des orques, des phoques léopards de mer, des dauphins et, plus près des côtes, des éléphants de mer, des phoques de Weddel, des otaries. 



Albatros photo JM Bergougniou
Les oiseaux sont nombreux manchot royal, manchot gorfou, manchot papou, albatros, sternes, goëlands, pétrels, fulmars, chionis, cormorans, canards d'Eaton.


A Kerguelen les Anglais ont amené le lapin, et les Français le chat, le mouton, le renne, le mouflon, la truite, le saumon. Le rat et la souris, comme le chat se nourrissent d'œufs. Le mouton et le mouflon détruisent le tapis végétal et c'est pourquoi on les chasse.

Les missions de recherche scientifique permettent des études géophysiques, géomagnétiques, physiologiques, écologiques, écophysiologiques.

Manchots - j'y vas? j'y vas pas? photo JM Bergougniou

La base Alfred Faure, dans l'île de la Possession à Crozet, est spécialisée en écologie des oiseaux, en botanique des mousses et lichens et celle de Port-aux-Français, en Grande-Terre à Kerguelen, en botanique, en physiologie végétale et dans l'étude des algues, des populations benthiques et pélagiques.

Bonbon photo JM Bergougniou

La vie est rythmée par le passage des bateaux qui amènent la relève et le ravitaillement. Les activités de détente favorites sont la marche à pied et la photographie d'animaux sauvages. Nous eûmes, parmi les gens des T.A.A.F., des guides excellents qui partirent avec nous en hélicoptère vers Ratmanoff, Molloy, Deux Mamelles.

Canards d'Eaton photo JM Bergougniou

Le vent a repris à 35 nœuds dans l'après-midi, compliquant les accostages des chaloupes ; les patrons enfoncés dans leurs parkas ont quand même pu assurer la navette entre la Jeanne, le Forbin et la terre, en tirant des bords pour mieux passer les lames.

Un dîner de gala a réuni des gens des T.A.A.F. et marins de la Jeanne et du Forbin à Port-aux-Français pour écouter Eric Vincent dont les chansons tellement belles et simples correspondent bien à l'âme de ces terres de vérité nue.

La Jeanne recevait à dîner à son bord des gens des T.A.A.F. ; nous avons pu ainsi comparer avant notre départ nos conceptions de l'aventure : l'aventure en mer et l'aventure dans un archipel isolé et vierge sont complémentaires, et nous sommes nombreux à souhaiter passer à nouveau dans les Terres Australes.

Les Officiers-Elèves du Poste 8


Sources

Cols Bleus 25-02-1978 N°1509

Cols Bleus 29-10-1977 N° 1493

02 juin 2022

La Jeanne d'Arc en IRAN Bandar Abbas février 1976

La Jeanne d'Arc en IRAN Bandar Abbas


 sommes en 1976, trois ans avant la chute du Shah Mohammad Reza Pahlavi

La Jeanne et le Forbin vont faire escale en Iran avec des visites de Persépolis, Chiraz ou Téhéran

Avez-vous des courriers, des lettres, des cartes postales aux dates de l'escale -18 au 22 février 1976? Si oui contactez-moi- Merci d'avance



L'aurore de Bandar Abbas






La Jeanne et le Forbin ont gagné les médailles d'or et d'argent du slalom de Neptune, à travers la cinquantaine de cargos en attente au mouillage de Bandar Abbas.

Après avoir salué la terre, nous avons embouqué le chenal, accompagnés par les marches d'une musique de la Marine iranienne. Pour la première fois depuis Brest, nous avons revêtu nos tenues de drap bleu car, ici, la température descend en dessous de quinze degrés pendant la nuit. C'est un bien doux climat en attendant les chaleurs de Djibouti.



Avant de descendre à terre, les bureaux de change nous fournissent en devises locales ; rials et tomans. L'alphabet iranien est proche de l'alphabet arabe mais il serait trop simple de juxtaposer lettres et chiffres arabes ; les Iraniens utilisent la numération indienne, ce qui n'a pas facilité nos achats dans les bazars de Bandar Abbas, de Chiraz ou de Téhéran.

Nous avons appris à ne pas confondre les Iraniens avec leurs voisins Arabes ; ils n'appartiennent pas aux mêmes races et n'ont pas du tout le même passé, la même histoire.

Les cars de la Marine iranienne nous ont déposés à Bandar Abbas « ville » après avoir trayersé le port, en pleine construction : entre les deux, la campagne n'est qu'un vaste chantier percé de larges routes. Parmi les voitures, nous avons trouvé, non sans étonnement, un grand nombre de Citroën « Dyane ». Ignorant les horaires de travail, nous sommes descendus dans une ville engourdie de sommeil, puis, vers quinze heures, les rues se sont animées et colorées ; les vêtements sont variés : si la coupe occidentale est la plus courante, beaucoup de femmes portent le voile noir traditionnel qui couvre les cheveux et descend jusqu'à terre d'autres, moins nombreuses, se masquent le visage pour se protéger des ardeurs du soleil ou, peut-être, d'autres ardeurs...

Très rapidement, nous nous sommes dirigés vers les bazars, riches en tapis; ils sont encore- plus beaux qu'on ne l'espérait, mais hélas le marchandage est difficile. Si les marins iraniens parlent facilement l'anglais ou le français, les marchands ne comprennent généralement que le langage des chiffres et encore, des chiffres indiens




L'armée iranienne a mis à notre disposition des avions qui ont emmené plus de 300 marins à Persépolis, Chiraz ou Téhéran.

A Bombay, les Parsis nous avaient un peu parlé de leur religion, celle de Zoroastre et de leur dieu, Ahura Mazda. Nous ne pouvions pas aller en Perse sans consacrer un pèlerinage au dieu du feu, à Persépolis.


Darius, Artaxerxès, Xerxès, devaient être guidés par une foi très forte pour réaliser de tels monuments. Rien n'est à l'échelle humaine les portes font cinq fois la hauteur d'un homme et abritent des statues toutes aussi grandes. Il a fallu les téléobjectifs de Singapour pour saisir les détails des visages de ces guerriers. En revanche, les degrés de l'escalier monumental ont une hauteur conçue pour recevoir le défilé des sept nains de Blanche Neige ; Darius, lui, devait gravir ces marches avec une majesté certaine.



Si l'ensemble des colonnades est moins bien conservé qu'à Athènes, les bas reliefs ont gardé toutes leurs finesses. Les personnages de profil qui représentent tous les pays d'Afrique, d'Asie, des Arabes, des Grecs, des Indiens avec des chameaux ou des dromadaires, des Scythes en cagoule pointue, des Assyriens en « culotte de golf » et bonnet phrygien, des moutons, des zèbres. Cette visite s'est déroulée sous une petite pluie de neige fondue qui rappelait quelque peu le crachin breton.

Les cars nous ont ramenés à Chiraz, le temps de déjeuner, goûtant les crêpes qui servent de pain aux Iraniens, et d'admirer les multiples coupoles de faïences de cette ville magnifique. Comme ce n'était pas le temps des roses ; nous avons calmé notre appétit de tapis et de pistaches en parcourant le bazar du Vakil, où les marchands se réchauffent auprès de petits réchauds à alcool.

Mais on ne peut prétendre avoir visité l'Iran sans être allé à Téhéran ; perchée à quelque 1033 mètres d'altitude, Téhéran est la capitale moderne d'un empire millénaire.
Les bazars sauvegardent toutefois son cachet oriental ; mais la porte de l'Iran est un monument superbe, dédié à l'Iran d'aujourd'hui et à son essor économique. Après avoir goûté à la cuisine Iranienne nous avons fait une brève incursion dans le royaume des mille et une nuits : en effet nous avons pu voir le trésor impérial : l'océan de lumières, le diamant rose de 135 carats, les couronnes royales, les épées, les couverts, les chandeliers en or ornés de pierre précieuses, le globe terrestre en or pesant 30 kg et portant 5300 pierres ; il y en avait tant et tant que nous restions ébahis devant ce spectacle inouï. Nous sommes arrivés, encore tout éblouis, au Palais de Gholestan aux murs et aux plafonds merveilleusement décorés de miroirs.


Ce fut ensuite le retour vers Bandar Abbas, quelques heures avant l'appareillage. Après trois coups de sifflet brefs la Jeanne d'Arc et le Forbin ont quitté ce port en pleine expansion pour retrouver, dans le sud, des zones plus chaudes.

Sources :

Sources Cols bleus 20 mars 1976 n° 1418

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