15 avril 2021

USS WYOMING Arkansas Villefranche Nice bagarre juillet 1934

USS WYOMING

USS Arkansas Villefranche sur Mer

Jusqu'à la sortie de la France de l'OTAN, Villefranche a été un lieu d'escale privilégié des flottes américaines. Ce qui ne s'est pas toujours passé sans heurt comme l'escale de ces deux cuirassés américains en 1934.



A la fin du 19e siècle la marine américaine demande et obtient sans difficulté du gouvernement français la jouissance de l’ancien gymnase de la Darse comme dépôt de ses approvisionnements pour l’escadre de Méditerranée. Et l’habitude s’installe…







Une école de navigation




Une école de navigation maritime qui dépendra de l'Ecole de Navigation Maritime de Paris vient d'être installée Villefranche-sur-Mer. dans l'hôtel appartenant la Marine nationale (Inscription Maritime).


L'école sera placée sous la direction du commandant J. Galopin, directeur général de l'école de Paris, ancien commandant du voilier-école des éléves-officiers de la marine marchande. Lui seront adjoints, des officiers généraux et supérieurs de la marine, des capitaines au long cours et des professeurs de l'Université

Les cours seront théoriques et techniques avec application sur des embarcations de dernier modèle dans la rade de Villefranche.

Un mess permettra aux éleves de prendre à l'école leur repas de midi et une pension sera aménagée pour les élèves étrangers à la région.

Les renseignements seront fournis par le secrétariat de l'Ecole Maritime Nationale Marine Nationale. Quai Courbet. à Vlllefranche-sur-Mer (Alpes Maritimes)c

Fait Divers

L'Ouest-Eclair 8-7-1934

Nice, 7 juillet. Cette nuit, un matelot du cuirassé Arkansas, ancré au port de Villefranche -sur -Mer, le radiotélégraphiste Kline importunait dans la rue Bascarra deux dames qui rentraient chez elles. A ce moment passait M. Curty, chef de la sûreté qui, voyant la scène, voulut y mettre fin. mais le marin se précipita sur lui. le roua de coups et le saisissant à la gorge le précipita contre la devanture d'un magasin.

En état de légitime défense. M. Curtv sortit un revolver et fit feu sur son agresseur qui fut atteint à la gorge et grièvement blessé.

Paul Cadmus, “The Fleet’s In!”, 1934, 
 Naval History and Heritage Command, U.S. Navy Art Collection
Nice, 9 juillet. — A la suite des incidents que des matelots du « Wyoming » et de l'« Arkansas » ont provoqués vendredi soir, à Nice, et au cours desquels M. Curty, chef de la Sûreté, blessé et en état de légitime défense, tira sur son agresseur, l'amiral Ellis, qui commande les deux unités américaines mouillées dans le port de Villefranche a ordonné aux matelots de regagner le bord à 21 heures. D'autre part, il a réduit le nombre des permissionnaires.

Le matelot américain Kline, qui assaillit M. Curty et fut blessé par lui, est dans un état stationnaire ; la balle qu'il a reçue dans la gorge s'est logée dans l'omoplate et n'a pu être extraite.
L'état du chef de la Sûreté s'est sensiblement amélioré.

L'oeuvre 08-07-1934


Un débarquement de matelots américains provoque, à Nice, d'assez graves bagarres

De notre correspondant particulier) Nice, 7 juillet.

Un film américain de la bonne manière, celle où les gnons laissèrent plus de traces que les bleus de l'amour, a été tourné la nuit dernière, à Nice.

Pour improvisé qu'il ait été, le scénario n'en a point manqué, on le verra, d'animation. Deux navires de guerre battant pavillon étoilé, l'Arkansas et le Wyoming, sont ancrés depuis jeudi soir dans la rade de Villefranche. Alors que les autorités françaises, le nouveau préfet Mouchet et un adjoint barbu en tête échangeaient des salamalecs avec le vice-amiral Haynes Ellio, les équipages, assoiffés par cinquante jours de mer, descendaient à terre et venaient tirer leur bordée à Nice.

Sur la côte d'Azur ou les touristes en knickerbockers se font maintenant désirer, la flotte est toujours accueillie avec enthousiasme. Tout un essaim de demoiselles en demi-chômage papillonna autour des matelots éblouis par un dur soleil de juillet. Des rabatteurs parlant un anglais de circonstance les invitèrent à venir boire du champagne à l'ombre de dames en fleurs. Mais les gars de la marine étaient altérés et ce furent les mélanges qui les perdirent. A sept heures du soir toute la flotte était ivre. Il y eut quelques échauffourées du côté des maisons de société. Le panier à salade ramassa les plus ivres, ceux qui roulaient dans le ruisseau. Vers neuf heures, place Garibaldi et place Gambetta il y eut des matches de boxe aux terrasses des cafés entre civils et marins, ceux-ci s'obstinant à vouloir appeler toutes les femmes Manon ou Violette.

Vers onze heures, rue Paul-Déroulède, au cœur de la ville, deux femmes furent assaillies par un matelot ivre, grand gaillard paraissant sortir d'une figuration de tragédie pour gangsters. Le chef de la Sûreté niçoise, M. Curty, qui passait non loin de là. voulut intervenir.

Le matelot, d'un coup de poing, l'allongea sur le sol et comme M. Curty, assommé, tentait de se relever l'Américain le prit à la gorge et le sonna » avec tant de violence que le chef de la Sûreté, se sentant perdu, tira sur son agresseur deux coups de revolver. La gorge traversée par une balle, le marin s'affaissa ensanglanté. Une dizaine de personnes avaient, de leur fenêtre, assisté à cette scène de sauvagerie au cours de laquelle, sans aucun doute, le policier put se considérer en état de légitime défense. 

Pendant ce temps une bande de matelots, sous un prétexte futile, cassaient les glaces au café de Paris et rossaient les consommateurs. On se serait cru revenu à certains jours de la guerre. Une demoiselle sentimentale qui avait emmené « un gentil petit matelot » pour lui jouer du piano, passa par la fenêtre ainsi que divers meubles et la partition de la Tosca. La propriétaire de l'hôtel qui était sortie pour voir ce qui se passait reçut le seau hygiénique sur la tête. Bref le soir d'escale fut très réussi. Aujourd'hui les équipages sont consignés. M. Curty se plaint de douleurs internes, le matelot est à l'hôpital et l'on compte les verres cassés de divers côtés. — ROCHER.


BnF Gallica
L'Echo d'Alger  10-07-1934
L'Ouest-Eclair 08-07-1934
L'oeuvre 08-07-1934

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